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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Titus 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/titus-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Titus 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-16
Chapitre 1er
V. 1-4
«Paul, esclave de Dieu, et apôtre de Jésus Christ selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété, dans lâespérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles...; mais il a manifesté, au temps propre, sa Parole, dans la prédication qui mâa été confiée à moi selon le commandement de notre Dieu Sauveur, â à Tite, mon véritable enfant selon la commune foi: Grâce et paix, de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Sauveur!»
Tel est le premier passage capital de notre épître. Comme nous lâavons dit, ces quatre versets résument et condensent en quelques mots le sujet inépuisable des grandes vérités du christianisme.
Nous apprenons dâabord que la source de ces bénédictions se trouve en Dieu lui-même. Il nous est présenté en premier lieu dans son caractère absolu, comme Dieu; puis comme le Dieu vrai qui ne peut mentir; puis comme le Dieu Sauveur, se révélant comme tel à des êtres perdus; enfin comme Dieu le Père, le Dieu dâamour. Mais câest en Jésus Christ, notre Sauveur, que nous avons la révélation de tout ce que Dieu est pour nous.
Lâapôtre Paul est lâinstrument de cette révélation. Il sâintitule esclave de Dieu. Ce titre ne se rencontre que deux fois dans les épîtres (ici et en Jacq. 1:1), et quelquefois dans lâApocalypse, tandis que celui dâesclave de Christ est plus fréquent. Ãtre esclave de Dieu suppose une dépendance absolue, la crainte et le tremblement dans lâexercice de ses fonctions, le respect de chaque parole sortie de la bouche de Dieu, le profond sentiment de notre responsabilité. En même temps, le grand apôtre des Gentils est placé par sa qualité dâesclave dans la position la plus humble et la plus basse. Cette attitude devait être en exemple à Tite qui venait dâêtre appelé à occuper une place dâhonneur: Or si lâapôtre lui-même avait une position si humble et si dépendante, combien plus vrai encore cela devait-il être de son disciple!
Comme esclave de Dieu, Paul ne sâappartient pas à lui-même. Ce que Dieu attend de son esclave, câest une obéissance sans réserve, une fidélité scrupuleuse à sâacquitter du message que le Maître auquel il appartient lui a confié. Mais ce message solennel nâa rien dâeffrayant et ne contient aucune menace, car celui qui le porte à dâautres est esclave du «Dieu Sauveur».
Câest pourquoi aussi Paul sâintitule «apôtre de Jésus Christ». Si Dieu a mis la vérité entre ses mains, Christ lâenvoie pour la faire connaître et la répandre. Cette mission place Paul dans une relation particulière avec Christ, comme son apôtre, envoyé par Lui pour apporter au monde les vérités que Dieu avait en vue de toute éternité, vérités qui étaient offertes aux hommes, comme devant être leur part en vertu de lâÅuvre de Christ. Aussi Paul peut-il dire: «le Christ Jésus notre Sauveur»; lâauteur du salut qui faisait partie en tout temps des desseins du Dieu dâamour à notre égard. Ce salut, Paul en parle comme lui appartenant en propre à lui-même. Il peut dire: Christ nâest pas seulement le Sauveur, mais il est le mien et celui de tous ceux qui croient en Lui: notre Sauveur. Le salut nous a été acquis par Jésus Christ. Lui-même est devenu esclave de Dieu pour nous lâacquérir, et notre serviteur pour nous lâappliquer après lâavoir accompli (Phil. 2:6-8).
Considérons maintenant en quoi consiste le ministère de lâapôtre:
1° Son apostolat nâa rien de commun avec les principes du judaïsme. Il est entièrement indépendant de la loi. Il est selon la FOI des élus de Dieu.
Il ne sâadresse ni à la chair, ni à la volonté de lâhomme, mais à la foi, en contraste avec la loi. En outre, il exclut entièrement le principe juif dâun peuple établi sur le pied dâune descendance charnelle. Sans doute, cette descendance était établie à lâorigine sur la foi du seul Abraham, tout en laissant subsister des relations selon la chair avec le peuple issu de lui. Mais ce peuple dans la chair, appelé à se soumettre à la loi, a perdu par sa désobéissance tout droit à être reconnu comme le peuple de Dieu et ne retrouvera plus tard ce titre que sur le pied, comme nous, de la foi des élus.
Lâapostolat de Paul sâadressait à la foi individuelle et non pas à un peuple privilégié, issu dâune descendance terrestre. Ceux qui recevaient cette foi étaient les élus de Dieu quâIl avait en vue de toute éternité, comme devant lui appartenir, et qui, sauvés par la foi, constituaient désormais par leur réunion un peuple céleste.
Ces deux choses, la foi et lâélection, caractérisent, dâune manière absolue, le christianisme, en contraste avec le judaïsme. Lâune et lâautre dépendent exclusivement de la grâce et non de la loi.
2° Le second sujet de lâapostolat de Paul était «la connaissance de la vérité qui est selon la piété».
Câétait la vérité, la vérité tout entière, quâil donnait à connaître, rien moins que cela! Quâest-ce donc que la vérité? Elle est, comme nous lâavons fait remarquer autre part, la pleine révélation de ce que Dieu est (de sa nature), de ce quâIl dit (de sa Parole) et de ce quâil pense (de son Esprit); en dâautres termes, la révélation du Père, du Fils et du Saint Esprit.
Ce que Dieu est nous est révélé en Christ dans lequel toute la plénitude de la déité habite corporellement (Col. 2:9). Câest en Christ que nous connaissons Dieu comme Celui qui est lumière et qui est amour.
La vérité est ensuite ce que Dieu dit, câest-à -dire sa Parole. «Ta Parole», dit Jésus, «est la vérité» (Jean 17:17). Cette Parole nous est apportée par Christ. Il est donc à la fois ce que Dieu est et ce que Dieu dit. Dans lâÃvangile de Jean qui le présente comme «Fils de Dieu», il dit continuellement: «Je suis». Quand les Juifs lui demandent: «Toi qui es-tu?» il leur répond: «Absolument ce quâaussi je vous dis». (Jean 8:25). Lâidentification absolue en Christ de ces deux côtés de la vérité: ce que Dieu est, et ce quâIl dit: Sa nature et Sa Parole, nous est présentée dans ce passage. Câest en Christ («en Fils») que Dieu nous a parlé, en contraste avec la manière fragmentaire dont il avait parlé autrefois par les prophètes (Héb. 1:1), présentant par eux une partie de la vérité, tandis quâen Christ qui est la Parole, Dieu la présente maintenant dans sa totalité. Le christianisme est la suprême et seule complète expression de la vérité, parce que la vérité nous y parle «en Fils». Elle est venue par Lui, non par Moise, parce quâelle est venue dans une personne qui est la vérité elle-même, telle que la Parole nous la révèle.
La vérité est enfin la pensée de Dieu sur toutes choses. Cette pensée est en Christ, et lâEsprit en rend témoignage, car «lâEsprit est la vérité» (1 Jean 5:6). Il rend témoignage que la vie éternelle est en Christ et nous est acquise par son sacrifice.
La vérité trouve donc sa parfaite expression en Christ, car il est Lui-même la vérité: «Je suis la vérité», dit-il (Jean 14:6). Sous le régime de la loi, Dieu ne révélait point toute sa pensée sur quoi que ce fût. Il ne se faisait pas connaître comme le Dieu dâamour: tout au plus, la révélation que lâÃternel donna, quant à Lui-même, sous la loi fut-elle accompagnée de la proclamation de sa miséricorde (Ex. 34:6). Sous la loi, Dieu ne révélait pas non plus que lâhomme est perdu, car la loi supposait la possibilité pour lâhomme dâobtenir la vie en obéissant aux commandements de Dieu. LâÃternel nây révélait pas non plus sa pensée sur le monde, car sous la loi le monde nâétait pas encore présenté, comme définitivement asservi à Satan et condamné â ni sur le ciel, car lâhomme étant pécheur, le ciel lui était fermé et la loi ne pouvait lui promettre quâune bénédiction terrestre. Dieu lui-même nâétait pas non plus manifesté sous la loi et restait caché dans une profonde obscurité derrière le voile. Il nâétait pas non plus question, sous la loi, dâun sacrifice qui pût ôter les péchés et réconcilier, une fois pour toutes, le pécheur avec Dieu.
En résumé, la connaissance de la vérité était inconnue sous la loi, sauf dâune manière partielle. Dans sa plénitude, cette connaissance appartient exclusivement au christianisme.
Mais notons ici un second point: cette connaissance de la vérité est selon la piété.
La piété est le maintien de relations habituelles entre notre âme et Dieu, maintien puisé dans la connaissance de la vérité. Le «mystère de la piété» en 1 Tim. 3:16, nâest pas autre chose; câest le secret par lequel la piété est produite, par lequel lââme est amenée à jouir de ses relations avec Dieu et y est maintenue. La vérité, comme nous lâavons vu, se résume tout entière en une seule personne, Jésus, Dieu manifesté en chair. Lui seul nous a fait connaître Dieu et nous met en relation avec Lui. Câest pourquoi «le mystère de la piété qui est grand» se résume dans la connaissance de Christ seul: «Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire» (1 Tim. 3:16). La connaissance de la vérité, si elle nâavait pas la piété pour résultat, conduirait lâhomme à sa condamnation éternelle, car elle ne le mettrait jamais en relation avec Dieu: Au lieu de posséder la vérité qui est selon la piété, on peut «la posséder tout en vivant dans lâiniquité» (Rom. 1:18), et lâhomme qui la possède ainsi sera lâobjet de la colère de Dieu au lieu dâêtre lâobjet de sa faveur.
3° Lâapostolat confié à Paul avait pour base lâespérance de la vie éternelle. Cette espérance est une certitude qui nâa rien de vague ni dâincertain comme lâespérance humaine, car elle appartient à la foi. La vie éternelle avait été promise par Dieu lui-même, avant que les temps des siècles eussent commencé; et comment Dieu pourrait-il mentir à sa propre promesse dâéternité? Nâa-t-il pas dit: «Il nây en a point comme moi, déclarant dès le commencement ce qui sera à la fin,... en disant: Mon conseil sâaccomplira?» (Ãs. 46:10). Les «élus de Dieu» possèdent déjà maintenant cette vie, par la foi en un Christ mort (Jean 6:54). «Il est le Dieu véritable et la vie éternelle». Quiconque croit en Lui a cette vie, non pas la vie humaine périssable, mais une vie spirituelle sans fin, la vie de Dieu lui-même, une vie capable de connaître Dieu, de jouir de Lui, dâavoir communion avec Lui, le Père, et avec son Fils Jésus Christ. Telle est «la vie éternelle». Sans doute, aussi longtemps que le chrétien sera ici-bas, sa jouissance de cette vie sera imparfaite, mais, cette vie, nous en réaliserons bientôt toute la valeur dans la gloire, quand nous le verrons, Lui, notre vie, et Lui serons semblables; quand nous connaîtrons comme nous avons été connus; quand nous jouirons des ineffables délices dâune communion parfaite et ininterrompue avec Lui, lâobjet de notre espérance.
Telle est la doctrine chrétienne, lâessence même du christianisme. Certes, nous pouvons nous écrier avec lâapôtre: «O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu!» Oui, quelles richesses infinies! Quel objet le christianisme nous donne! Quelle assurance! Quelle jouissance actuelle! Quel bonheur et quelle paix dans nos relations avec Dieu! Quelle joie accomplie dans sa communion! Quelle certitude pour lâavenir! Y a-t-il une connaissance qui puisse être comparée à celle que lâÃvangile nous apporte?
4° Mais il a manifesté au temps propre sa Parole. En contraste avec «les temps des siècles», il y a «un temps propre». Ce temps, nous y sommes; câest le jour dâaujourdâhui dans lequel Dieu a pleinement manifesté tout le conseil de sa grâce, dont nous venons de parler. Ce «temps propre», Dieu lâavait déterminé dâavance: il est maintenant apparu. Il a été inauguré par un fait unique dans lâhistoire et dont la valeur nâaura pas plus de terme que lâéternité elle-même: nous voulons parler de la croix de Christ et de la résurrection du Fils de Dieu dâentre les morts. Câest là que tout le conseil de Dieu à notre égard a été pleinement manifesté. Le voile qui nous séparait de Dieu est déchiré, lâaccès devant Lui ouvert dans la pleine lumière, la relation avec Lui, comme notre Père, établie à toujours, lâhéritage, proclamé comme notre part avec Christ dans la gloire â et tout cela par Lui et en Lui.
Rien de semblable nâavait été annoncé ni connu auparavant. La Parole du Dieu qui ne peut mentir est maintenant manifestée. Les pensées éternelles de Dieu existaient jusque-là dans le mystère de ses conseils, elles sont maintenant connues, et la prédication de cette Parole a été confiée à Paul. Quelle importance immense avait donc son apostolat! Dès lors la Parole de vérité est complète (Col. 1:25). Sa prédication était un commandement et nous savons comment lâapôtre y a obéi. Mais ce commandement nâavait aucune ressemblance avec la loi, car câétait, non pas lâÃternel, le Dieu du Sinaï, mais le Dieu Sauveur qui se révélait au temps convenable dans la parole dont la prédication était confiée à lâapôtre.
Paul adresse son épître à Tite (v. 4). Celui-ci était le véritable enfant de lâapôtre. Il avait été engendré selon la vérité et avait reçu cette dernière sur le même pied que son père spirituel, sur le pied de la foi. Cette foi était donc commune à Paul et à Tite (au juif et au gentil), mais Paul avait été lâinstrument pour la communiquer à ce dernier.
Dieu le Père et le Christ Jésus notre Sauveur, lâamour divin et la grâce divine, sâunissent pour apporter à Tite un heureux message de faveur et de paix comme bénédictions actuelles, lesquelles étaient sa part, aussi bien que celle de lâapôtre qui avait le même Sauveur que son disciple.
V. 5-9
«Je tâai laissé en Crète dans ce but, que tu mettes en bon ordre les choses qui restent à régler, et que, dans chaque ville, tu établisses des anciens, suivant que moi je tâai ordonné: si quelquâun est irréprochable, mari dâune seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient pas accusés de dissipation, ou insubordonnés. Car il faut que le surveillant soit irréprochable comme administrateur de Dieu, non adonné à son sens, non colère, non adonné au vin, non batteur, non avide dâun gain honteux, mais hospitalier, aimant le bien, sage, juste, pieux, continent, tenant ferme la fidèle Parole selon la doctrine, afin quâil soit capable, tant dâexhorter par un sain enseignement, que de réfuter les contredisants.»
Nous venons de voir quelles sont les bases du christianisme: La foi des élus, la vérité selon la piété, la vie éternelle, la Parole de Dieu, enfin la prédication qui puise ces choses dans la Parole. Tous ces sujets sont compris dans ce qui est appelé «la sainte doctrine». Les versets 5 à 9 que nous venons de citer traitent du bon ordre dans lâAssemblée, mais le bon ordre ne peut avoir lieu sans la saine doctrine et lâenseignement qui la présente. Câest ce que nous avons fait remarquer dès le début de cet écrit.
Cet enseignement est confié à tous ceux auxquels Dieu a donné une responsabilité spéciale dans lâassemblée: à Tite dâabord (2:1), aux anciens (1:9), aux femmes âgées, dans une mesure, il est vrai, très limitée (2:3), aux jeunes hommes (2:7). Enfin lâenseignement a son modèle parfait dans lâenseignement de la grâce qui est apparue en Jésus (2:12).
Lâadministration confiée à Tite consistait à établir, régler et maintenir le bon ordre dans les assemblées de Dieu en Crète, tandis que lâadministration confiée à Timothée dans lâassemblée dâÃphèse consistait à veiller dâune manière spéciale sur la doctrine, afin quâelle ne fût pas falsifiée. Lâadministration confiée à lâapôtre Paul était infiniment plus étendue que celle de ses délégués: il avait la gestion du mystère du Christ dans ce monde (Ãph. 3:2, 9; 1:10; 1 Cor. 9:17), du mystère caché dès les siècles et dès les générations, mais révélé maintenant par lâEsprit. Ce mystère était lâunion en un seul corps de lâÃglise avec Christ. Paul avait à faire connaître à cette dernière sa position et sa vocation, et la gérance de ce mystère était inséparable dâun travail incessant et dâune surveillance continuelle, car lâapôtre désirait présenter à Christ son Ãpouse comme une «vierge chaste».
Quant à Tite, il sâagissait plutôt, mais non pas exclusivement, de maintenir lâordre extérieur dans les relations individuelles des chrétiens entre eux. Sous ce rapport, il restait plusieurs choses à régler, entre autres dâétablir des anciens.
La question des anciens, soulevée tant de fois par ceux qui défendent le clergé dans les églises protestantes, et éclairée à la lumière de la Parole, semble désormais réglée pour quiconque est soumis à lâautorité des Ãcritures, en sorte quâil paraît inutile dâen faire une nouvelle exposition, aussi nous bornerons-nous à la résumer.
Les anciens, nom identique à celui dâévêques ou surveillants, sont soigneusement distingués des dons de lâEsprit ou des dons accordés par Christ glorifié à son Ãglise. Lâidentification de ces dons avec les charges dâévêques (ou surveillants) et de diacres (ou serviteurs) est une marque de la ruine de lâÃglise et a très vite caractérisé cette dernière après lâabandon du premier amour. Les anciens, ainsi que les diacres, sont des charges locales (câest-à -dire ne dépassent pas la circonscription dâune assemblée locale). Ces charges existaient, non pas officiellement, mais tout aussi réellement, dans les assemblées sorties du Judaïsme, tandis quâelles étaient établies dans les assemblées des nations par lâapôtre ou par ses délégués. Il pourrait y en avoir eu dâautres, mais deux de ces délégués seulement, Timothée et Tite, sont mentionnés dans les épîtres comme envoyés par lâapôtre Paul. En tout cas nous ne sommes autorisés à reconnaître que ceux qui sont mentionnés dans la Parole. Tite est le délégué dont notre épître nous occupe.
Les dons existeront jusquâà la fin (Ãph. 4:11-14). Jamais cela nâest dit des charges. Leur absence actuelle (car nous ne reconnaissons en aucune manière des anciens institués en contradiction flagrante avec la parole de Dieu), est une preuve tout aussi palpable de la ruine de lâÃglise, que leur institution sans la sanction des Ãcritures. Où se trouve, en effet, maintenant lâautorité pour les établir? Sans doute le Seigneur met au cÅur des siens, là où ils sont réunis selon sa Parole, de répondre au besoin de surveillance qui se fait sentir au milieu des assemblées, mais tout établissement ou consécration dâanciens, dâune autre manière que celle qui est enseignée par la Parole est en contradiction avec la pensée de lâEsprit de Dieu. Les chrétiens soumis à la Parole sâen tiendront strictement, sur ce point comme sur tout autre, à lâenseignement quâelle nous donne.
Le don et la charge locale peuvent exister chez le même individu, mais ils ne sont jamais confondus dans lâÃcriture. De manière ou dâautre, tous les anciens étaient censés paître le troupeau, mais il y avait des anciens qui ne servaient pas dans la Parole. Outre leurs fonctions qui consistaient à surveiller le troupeau et à en prendre soin, les anciens devaient être capables dâenseigner, de retenir ferme la Parole selon la doctrine, dâexhorter selon elle et de réfuter les contredisants, mais travailler dans la Parole et dans lâenseignement nâétait pas indispensable à leur charge; de fait, ce nâétait pas leur charge. Voyez 1 Tim. 5:17 où il est dit: «Spécialement ceux qui travaillent dans la Parole et dans lâenseignement».
Nous trouvons donc, dans les vers. 6-9 les qualités requises des anciens pour que Tite pût les établir. Il sâagit en premier lieu (v. 6) de qualités que nous appellerons extérieures, parce quâelles peuvent être contrôlées par tous. Elles se manifestent, chez lâancien, dans la conduite de sa maison et dans la vie de sa famille. Il fallait que, sous ce rapport, lâancien fût irréprochable. Comment aurait-il pu reprendre les autres sâil méritait lui-même des reproches? Il devait être marié et ne pouvait avoir deux femmes, chose qui nâétait pas selon lâordre divin établi à la Création, mais chose habituelle parmi les Gentils et commune chez les Juifs qui renvoyaient une femme qui ne leur plaisait pas pour en prendre une autre. Lâancien devait gouverner selon Dieu sa propre famille (pour être ancien, il était nécessaire quâil eût des enfants) sinon, comment le gouvernement de lâassemblée pouvait-il lui être confié? Ses enfants devaient être fidèles. La fidélité suppose la conversion, la foi, la piété. Il ne fallait pas que ses enfants pussent être accusés de dissipation, câest-à -dire dâabandon de soi-même et dâinconduite. Tel avait été autrefois le cas des fils dâHéli. Ceux-ci avaient été en piège à leur père qui nâavait pas sévi contre eux et les «avait honorés plus que lâÃternel». Aussi leurs débordements avaient attiré un jugement terrible sur eux et sur leur père. Les enfants de lâancien ne devaient pas encourir le reproche dâinsubordination, en ne reconnaissant pas lâautorité de leur père sur eux. à ces traits le monde pouvait apprendre quâun ordre selon Dieu était maintenu dans la famille de lâancien.
Le v. 7 nous présente lâAncien lui-même quant à ses qualités intérieures et personnelles. Sâil devait être irréprochable dans sa vie de famille, il devait lâêtre aussi comme administrateur de Dieu. Il nâétait responsable, ni envers lâapôtre qui avait ordonné son établissement, ni envers Tite qui lâavait établi, mais envers Dieu qui lui confiait lâadministration de sa maison. Nous trouvons donc ici trois degrés dans lâadministration: dâabord lâapôtre, puis Tite, son délégué, puis lâancien, mais tous ayant leur responsabilité envers Dieu seul. Combien cela est important à maintenir! Quelle que soit la tâche que Dieu nous a confiée, câest envers Lui que nous devons nous en acquitter. Les administrations, comme nous lâavons vu, sont très diverses; un ancien ne pouvait empiéter sur celle de Tite, ni un Tite sur celle de lâapôtre. En faisant ainsi, lâun ou lâautre aurait fait preuve dâune suffisance et dâune indépendance des plus coupables, qui aurait amené un désordre complet dans ces diverses administrations, mais il nâen restait pas moins vrai que la responsabilité de chacun â ici, celle de lâancien â était complète et nullement atténuée vis-à -vis de Dieu, parce quâil se trouvait dans une position subordonnée. Ici cette administration était extérieure, sans doute, mais il nây a rien dâindifférent quand il sâagit de la maison de Dieu.
Quant aux qualités personnelles nécessaires à lâancien, lâapôtre signale dâabord cinq qualités négatives.
1° non adonné à son sens. Lâabsence de cette première qualité négative nâest, hélas! que trop fréquente chez les enfants de Dieu. On ne réussit jamais à faire revenir certains esprits sur leur propre opinion. Ce défaut recouvre beaucoup de satisfaction de soi-même, dâobstination, et au fond beaucoup dâégoïsme et dâorgueil avec une propre volonté qui ne veut pas se soumettre aux pensées des autres, oubliant quâil est dit: «Ãtant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ» (Ãph. 5:21). à lui seul, ce défaut rend un chrétien incapable dâêtre un surveillant, câest-à -dire dâadministrer sagement la maison de Dieu; aussi vient-il en premier lieu dans la liste de ce qui disqualifie lâancien. Une bonne administration ne va pas sans abnégation de soi-même. 2° non colère. Un homme colérique nâa pas le sage et tranquille gouvernement de lui-même, et comment gouvernerait-il les autres? 3° non adonné au vin. Il ne sâagit pas ici dâun ivrogne, dont il est dit quâil «nâhéritera pas du royaume de Dieu», mais dâune habitude dâintempérance qui sâallie à la colère et en est souvent la cause, comme 4° «non batteur» en est la suite. 5° ni avide dâun gain honteux1. Il est dit aussi des diacres ou serviteurs en 1 Tim. 3:8: «Non adonnés à beaucoup de vin, non avides dâun gain honteux». La même expression est employée en 1 Pierre 5:2 au sujet des anciens: «surveillant non point par contrainte, mais volontairement, ni pour un gain honteux, mais de bon gré». Il était honteux dâexercer sa charge de surveillant en vue dâen tirer un profit pécuniaire. Aimer lâargent pour lâargent est déjà un piège terrible et dispose à en recevoir de toutes mains et de toute origine.
1 Ici la honte ne réside pas proprement dans lâamour de lâargent, convoitise réprouvée chez lâancien en 1 Tim. 3:3, mais dans lâamour du gain auquel lâamour de lâargent conduit. Ce gain est signalé à juste titre comme honteux, parce que des fonctions saintes qui ne devraient avoir pour mobile quâun dévouement entièrement désintéressé pour la maison de Dieu, sont employées et mises à profit pour satisfaire de basses convoitises.
Au vers. 8 nous trouvons sept qualités positives de lâancien. Avant de les énumérer, je ferai remarquer quâen 1 Tim. 3:2-4, quatorze qualités sont réclamées des anciens, mélangées, il est vrai, de qualités négatives. La liste est donc plus complète quâici (deux fois complète, pour ainsi dire), le nombre 7 jouant un rôle immense dans la parole de Dieu au point de vue moral et même, comme quelques-uns lâont remarqué, dans la structure purement extérieure de lâÃcriture sainte. Sept est le nombre complet, le nombre de la plénitude en rapport avec lâadministration divine. En outre, dans lâépître à Timothée, la dignité de la charge des anciens est rehaussée par le nombre 14, en présence des fonctions des diacres et des diaconesses qui ne comportent que le nombre 7.
Revenons maintenant aux qualités positives de lâancien qui sont énumérées dans notre chapitre.
1° hospitalier. Lâhospitalité ne peut jamais sâaccorder avec lâavidité du gain et lâavarice. En Héb. 13:2, cette hospitalité est recommandée à tous les saints comme ayant eu parfois pour conséquence dâhéberger des messagers divins porteurs de bénédictions spéciales. Ici le surveillant ne doit ni chercher ses aises, ni craindre le dérangement de ses habitudes. Sa maison doit être ouverte à tous; il doit être accueillant dans ce petit cercle qui est le modèle du grand domaine de la maison de Dieu que lâancien administre localement.
2° aimant le bien. Câest plus que «haïr le mal». Dans le dernier cas, le mal occupe les pensées en vue de sâen séparer, dans le premier câest le bien qui les occupe, afin dâen jouir. La conséquence immédiate est que lâon sâattache aux gens de bien et que lâon a communion avec eux. 3° et 4° sage, juste. Un homme sage et juste est réfléchi, pondéré, ne se laisse pas aller à la première impression et au premier mouvement et sait peser équitablement les circonstances dans lesquelles les autres se trouvent. 5° pieux (hosios). Ãtre pieux câest être saint dans sa conduite et agréable à Dieu dans ses voies; mener une vie dont Dieu est le centre, une vie réglée et nourrie par lui. 6° continent. De cette manière, les passions de la chair nâont pas lâoccasion de se manifester et les convoitises naturelles sont réprimées.
7° tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine. Le devoir de lâancien était dâêtre fermement attaché à la Parole et de la maintenir. Elle était la fidèle parole, selon lâenseignement des apôtres, parole certaine, qui ne trompe pas, sur laquelle on peut absolument compter, parce quâelle est la parole du Dieu fidèle. Mais lâancien ne pouvait être à lâorigine «celui qui enseigne»; il était enseigné lui-même par la doctrine confiée aux apôtres, par les saines paroles quâils étaient chargés de communiquer et ces paroles nâétaient pas autre chose que les «Ãcritures avant la lettre», mises dans la bouche des apôtres, aussi lâancien devait-il les tenir ferme. La doctrine nâétait donc autre que la pleine certitude de la Parole, parce quâelle lui était assimilée. Câétait la Parole, lâenseignement qui la présentait, non pas la doctrine qui en provenait quâil sâagissait de tenir ferme. â Cet attachement à la Parole rendait lâancien capable, tant dâexhorter (les fidèles) par un sain enseignement que de réfuter les contredisants (ceux qui sâopposent à la doctrine chrétienne). La capacité acquise par lâaffection pour la parole de Dieu était une des choses nécessaires à lâancien. Quand il sâagit de maintenir lâordre dans la maison de Dieu, les qualités morales et de conduite personnelle ne suffisent pas. Sans doute, si elles étaient absentes, il nây aurait aucune autorité morale pour lâadministration, mais de fait, aucune administration nâest possible si elle nâa pas la Parole pour base et pour règle. â Ces choses nâétaient pas requises des diacres en 1 Tim. 3:8-10, sauf quâils avaient à «garder le mystère de la foi dans une conscience pure». Dans ce même chapitre on trouve deux mystères, celui de la foi et celui de la piété. «Le mystère de la foi» est lâensemble des vérités, maintenant révélées, qui appartiennent à la foi. Il fallait donc, pour le simple service dâun diacre, une familiarité avec les grandes lignes de la Parole, lignes qui devaient avoir atteint la conscience pour y être gardées. Cela donnait une saveur particulière au plus humble service, comme servir aux tables, mais cela préparait le diacre à être «plein de grâce et de puissance», comme Ãtienne, quand il était appelé à rendre un témoignage public devant le monde.
La responsabilité de lâancien est beaucoup plus étendue que celle des diacres ou serviteurs qui, du reste, ne sont pas en vue dans lâépître à Tite, circonstance bien explicable, puisque câétait lâassemblée qui choisissait les diacres, établis, seulement ensuite, par les apôtres pour un service particulier (Actes 6:3-5). â Pour surveiller ou maintenir lâordre, il faut souvent pouvoir exhorter, ou réfuter les contredisants. Or la base de lâexhortation elle-même est le sain enseignement et nous avons ici lâoccasion de constater ce que nous disions au début, que la sainteté pratique et une marche droite et pieuse sont inséparables de la saine doctrine, et, quoique les hommes en pensent, ne peuvent exister sans elle. Câest aussi par elle que les récalcitrants peuvent être réduits au silence et empêchés de contaminer lâassemblée en faisant opposition à la vérité.
On voit donc quelle importance est attachée à la fonction de surveillant, quand même la sphère de son exercice est limitée à lâassemblée locale. Cette charge doit être par conséquent adaptée aux circonstances locales de lâassemblée où elle sâexerce. Il en était ainsi, comme nous allons le voir, dans les assemblées de la Crète. Câest pourquoi aussi les qualités requises des anciens nâétaient pas absolument les mêmes quand il sâagissait de lâassemblée dâÃphèse dans la première épître à Timothée.
Les anciens nâétaient pas des dons du Saint Esprit caractérisés par lâuniversalité de leur action, mais leur activité ordinaire était le résultat pratique dâune vie sainte, pieuse, dévouée, fermement attachée à la Parole. Cependant la charge dâancien nâexcluait pas plus le don, que celle de diacre. Câest ce que nous voyons lors de la merveilleuse prédication dâÃtienne en Actes 7. Câest ce que nous trouvons aussi en 1 Tim. 5:17. On voit dans ce passage que tous les anciens ne travaillaient pas «dans la parole et dans lâenseignement». Leur travail dans ce domaine est signalé comme une exception excellente et digne dâun double honneur quant à lâaide, de quelque nature quâelle fût, qui devait leur être donnée.
V. 10-16
«Car il y a beaucoup dâinsubordonnés vains discoureurs et séducteurs, principalement ceux qui sont de la circoncision, auxquels il faut fermer la bouche, qui renversent des maisons entières, enseignant ce qui ne convient pas, pour un gain honteux. Quelquâun dâentre eux, leur propre prophète, a dit: «Les Crétois sont toujours menteurs, de méchantes bêtes, des ventres paresseux». Ce témoignage est vrai; câest pourquoi reprends-les vertement, afin quâils soient sains dans la foi, ne sâattachant pas aux fables judaïques et aux commandements des hommes qui se détournent de la vérité. Toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs; mais, pour ceux qui sont souillés et incrédules, rien nâest pur, mais leur entendement et leur conscience sont souillés. Ils professent de connaître Dieu, mais par leurs Åuvres ils le renient, étant abominables et désobéissants, et, à lâégard de toute bonne Åuvre, réprouvés.»
Les versets 10 à 11 décrivent les contredisants du vers. 9, véritable plaie des assemblées de la Crète. Ils ont trois caractères: 1° insubordonnés. Ne souffrant pas dâautorité établie sur eux, ils sây opposent et sâélèvent contre toute surveillance instituée par Dieu pour maintenir lâordre dans sa maison; 2° vains discoureurs. Il suffit souvent dâune certaine faconde qui recouvre et cache la nullité spirituelle et morale de ces hommes, pour attirer des chrétiens ignorants, légers ou mondains, incapables, de ce fait, de discerner le but de ces discoureurs. 3° séducteurs. Ils sont en réalité des instruments de Satan, le Séducteur par excellence, et des organes de lâEnnemi pour ruiner et détruire lâÅuvre de Dieu. Ces agents se recrutaient surtout parmi ceux qui sont de la circoncision. Rien ne séduit davantage le monde religieux quâun système légal basé sur la capacité de lâhomme pour faire le bien. La doctrine de lâincapacité absolue de lâhomme pécheur ne peut aller à ces opposants. Il faut leur fermer la bouche, ne pas permettre quâils attaquent et détruisent la doctrine de la grâce et de la foi dans lâassemblée. Leur action renverse des maisons entières. On sait combien lâautorité du chef de famille est dangereuse quand il se laisse entraîner lui-même et cède, au lieu de résister, aux faux docteurs et aux séditieux. On a pu voir des familles entières abandonner en corps la saine doctrine de lâassemblée de Dieu, pour retourner à lâenseignement légal et devenir ainsi de nouveaux agents de ruine au lieu de contribuer à lâédification du corps de Christ.
Ces gens enseignaient ce qui ne convient pas, en opposition avec le «sain enseignement» des anciens, et avec celui de Tite lui-même qui est exhorté (2:1) à annoncer les choses qui conviennent au sain enseignement. «Ce qui ne convient pas» était ce qui nuisait nécessairement à la santé morale des chrétiens et les détournait de Christ et de la vérité. Mais il y avait à discerner leurs motifs: ils enseignaient pour un gain honteux. Voilà pourquoi il était si nécessaire de leur opposer des anciens, choisis selon Dieu et qui nâétaient pas «avides dâun gain honteux» (v. 7). Ces hommes savaient que leur marchandise frelatée serait du goût de plusieurs; ils en tiraient du profit pour eux-mêmes, de quelque côté que leur vînt lâargent quâils convoitaient. Abraham aurait fait un gain honteux sâil avait accepté les dons du roi de Sodome; Pierre aussi, sâil avait reçu lâargent de Simon le magicien.
v. 12-14. Ces discoureurs, et parmi eux les membres du peuple juif, étaient Crétois dâorigine. Les Crétois avaient, eux aussi, comme dâautres nations, leur propre prophète, poète et moraliste, qui dans ses Åuvres montrait un profond mépris pour ses concitoyens. Câest ce qui arrive dâhabitude, dans le monde, aux moralistes clairvoyants qui se sont donné pour tâche de connaître les hommes. Ils les ont, au bout du compte, en fort petite estime, mais ne vont jamais jusquâau mépris dâeux-mêmes, ne sâétant jamais trouvés devant Dieu pour dire comme Job: «Jâai horreur de moi». Ãpiménide donc, philosophe et homme dâÃtat, leur propre prophète, dans le seul fragment qui, sauf erreur, nous reste de lui, jugeait ainsi ses concitoyens, 600 ans avant Jésus Christ
«Les Crétois sont toujours menteurs, de méchantes bêtes, des ventres paresseux». Le mensonge, la méchanceté bestiale et la gloutonnerie, des appétits qui cherchent à se satisfaire sans travail et sans peine, tel était le portrait des Crétois; tels peut-être, sont-ils encore. Ce témoignage est vrai, dit lâapôtre. Quant au jugement de ses concitoyens, cet homme avait parlé selon Dieu, il «possédait la vérité» (Rom. 1:18); il était un témoin, reconnu de Dieu, de la corruption des Crétois. Quây avait-il à faire à lâégard de ces hommes? «Reprends-les vertement», dit lâapôtre à son fidèle délégué. Nous trouvons ce même mot grec en 2 Cor. 13:10, où Paul parle dâuser «de sévérité, selon lâautorité que le Seigneur lui a donnée pour lâédification et non pas pour la destruction». Il sâagissait donc dâuser envers les «séducteurs» de sévérité, avec autorité, fonction qui nâétait pas confiée aux anciens, mais à Tite, désigné par lâapôtre, lequel lui-même avait reçu directement cette autorité du Seigneur. Câétait aussi ce que Paul avait fait plus dâune fois, même à lâégard de Pierre, apôtre comme lui, quand la foi était en danger et la saine doctrine en péril. Mais la répréhension même, adressée à ces vains discoureurs et séducteurs avait lâamour pour mobile. Son but nâétait pas de rejeter ces hommes encombrants et dangereux, mais de les amener à être sains dans la foi. Il fallait ce déploiement dâautorité spirituelle pour leur faire reconnaître les vérités reçues par la foi1. Il va sans dire que cette autorité sâexerçait par lâusage de la Parole, dans la puissance de lâEsprit.
1 Tel est ici, comme en beaucoup dâautres passages, le sens précis du mot foi tandis quâil est plus fréquemment employé, comme au chap. 1:1, pour désigner lâétat du cÅur.
v. 14. «Ne sâattachant pas aux fables judaïques». Les «fables» sont mentionnées dans la première épître à Timothée (1:4) où elles sont distinctes des «généalogies interminables», tout en leur étant associées dans ce passage. Ces «généalogies» nâont, comme on serait tenté de le supposer, aucun rapport avec les généalogies de lâAncien Testament, et sont le mélange avec le christianisme de spéculations juives spirites et philosophiques, adoptées ensuite par le paganisme à son déclin. Les fables judaïques, qualifiées en 1 Tim. 4:7 de «fables profanes» qui ne sont que des histoires de vieilles femmes sont le produit de lâimagination orientale qui sâexerce sur les Ãcritures et qui, sous prétexte dâorner la vérité, la dépare et même lâanéantit. Lâapôtre Pierre les appelle «des fables ingénieusement imaginées» (2 Pierre 1:16)1.
1 Les généalogies interminables sont des conceptions fabuleuses sur lâorigine et lâémanation des êtres spirituels. Elles sont le produit de la superstition juive associée à la philosophie païenne. La Cabale ou tradition juive sur lâinterprétation de lâAncien Testament contient beaucoup dâaffirmations fabuleuses quant à ces «émanations». Il y a, selon la Cabale dix «Sephiroth» ou émanations provenant de Dieu. Elles semblent avoir suggéré les Eons des Gnostiques. Sur cette théorie se greffait un système de Magique consistant surtout dans lâusage de mots de lâÃcriture pour produire des effets surnaturels.
Les fables judaïques sont distinctes, dans notre passage, des «commandements des hommes», quoique les unes et les autres proviennent de «ceux qui sont de la circoncision». Les commandements dont il est question ici ne sont pas les commandements de la loi qui étaient donnés de Dieu, mais des prescriptions légales inventées par les hommes et passées à lâétat de tradition, lesquelles abondent dans le judaïsme. On les rencontre à chaque instant dans les évangiles, comme par exemple le lavage des coupes et des plats et «beaucoup dâautres choses semblables». Par ces choses, de tels hommes se détournaient de la vérité. Ils étaient en opposition complète avec lâapostolat de Paul, basé sur «la connaissance de la vérité» (1:1).
v. 15. «Toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs». Le chrétien est pur, non pas en lui-même, mais devant Dieu, en vertu de lâÅuvre de Christ et sous lâaction du Saint Esprit. (1 Cor. 6:11). Comme tel il ne peut être contaminé par la souillure et câétait précisément ce que niaient ces judaïsants par leurs «commandements dâhommes», tandis que la parole de Dieu engage le nouvel homme à marcher sur les traces de Jésus. Jamais le Seigneur ne put être contaminé par la souillure de la lèpre, ni par aucune autre souillure. Une pécheresse, une adultère, pouvaient être purifiées par Lui, jamais lui souillé par elles. En revanche, «les souillés et les incrédules» ne sont influencés par aucune pureté, car câest le dedans, câest-à -dire «leur entendement et leur conscience» qui sont souillés.
Au v. 16, le caractère de ces hommes souillés nous est décrit: Ils ont pour profession de connaître Dieu, tandis que leurs Åuvres sont le contraire de leur profession; par elles, ils renient Dieu. Leurs Åuvres nous font connaître sâils connaissent Dieu, comme ils le prétendent; et si leurs Åuvres sont mauvaises, nous sommes fixés sur cette question. On ne peut attendre dâeux aucune bonne Åuvre. Ils sont «réprouvés», entièrement rejetés de Dieu à cet égard; ils sont «abominables et désobéissants».
Cela nous amène à considérer le caractère des bonnes Åuvres. Elles sont mentionnées six fois dans cette courte épître (1:16; 2:7, 14; 3:1, 8, 14).
Une doctrine qui ne conduit pas aux bonnes Åuvres nâest pas la «saine doctrine» et ce point est de toute importance à considérer. Il nâexiste pas dâactivité pratique agréable à Dieu, si elle nâa pas pour base le «sain enseignement» de la Parole. La première épître à Timothée, qui nous parle du maintien de la «saine doctrine» dans la maison de Dieu nous parle tout aussi souvent des bonnes Åuvres (2:10; 3:1; 5:10, 25; 6:18). Dans un passage capital, la seconde épître à Timothée nous montre (2:21) que, se retirer du mal dans la maison de Dieu, câest être «préparé pour toute bonne Åuvre». Or cette vérité est très peu comprise par les chers enfants de Dieu. Ils parlent à tout propos de bonnes Åuvres sans avoir jamais fait ce qui seul peut les y préparer: se purifier des vases à déshonneur. Les bonnes Åuvres ont pour caractère, dâêtre le produit de la sainteté et de lâamour. Jésus, le «saint serviteur de Dieu» qui avait été «oint de lâEsprit saint», passait de lieu en lieu faisant du bien (Actes 10:38). Il nây avait pas une des «bonnes Åuvres quâil faisait voir aux hommes de la part de son Père» qui ne fût une Åuvre dâamour. Il en était de même de ses disciples. Dorcas était «pleine de ces bonnes Åuvres». Lâamour était le mobile intérieur de toute son activité. En Héb. 10:24, les bonnes Åuvres découlent de lâamour et en sont inséparables. De même aussi celles des saintes veuves en 1 Tim. 5:10.
En Ãph. 2:10, le chrétien est créé dans le Christ Jésus pour les bonnes Åuvres, mais non pour les choisir à sa convenance, car Dieu lui-même les a «préparées à lâavance pour nous», et nous nâavons quâà y marcher. Elles ont pour but, en Héb. 13:21, de faire sa volonté et de lui être agréable.
Ces bonnes Åuvres, préparées par Dieu et non par nous, ce qui leur ôterait toute valeur, ont pour caractère dâêtre faites au nom de Christ (Actes 4:9-10). Elles ont pour objet dâêtre faites envers Christ (Marc 14:6), envers les saints (Actes 9:36) et envers tous les hommes (Gal. 6:10), mais toujours dâêtre faites pour Christ.
Le monde ne peut rien comprendre aux bonnes Åuvres faites pour Christ, car non seulement il ne connaît pas le Seigneur, mais il est son ennemi. Le parfum de Marie est folie à ses yeux; lâamour divin qui porte le cÅur du croyant, vers les saints dâun côté, vers le monde de lâautre, est lettre morte pour lâhomme naturel.
Opposées aux bonnes Åuvres, les mauvaises Åuvres ont le mal pour origine et pour but. Un chrétien, même le plus éminent, est en danger de ce côté-là et a besoin dâêtre délivré de toute mauvaise Åuvre (2 Tim. 4:18). Les mauvaises Åuvres caractérisent en général les ennemis de Dieu. (Col. 1:21).
Les Åuvres mortes sont lâopposé des Åuvres vivantes. Elles nâont pas pour origine la vie divine. Elles ne sont pas appelées des «mauvaises Åuvres», mais elles nâont aucune valeur pour Dieu, et comme elles ont la nature pécheresse pour point de départ, il faut quâon en soit purifié (Héb. 6:1; 9:14). Aussi bien que les mauvaises Åuvres, elles seront lâobjet du jugement prononcé sur les hommes devant le grand trône blanc.
Quand il sâagit du bon ordre dans la maison de Dieu, on le reconnaît aux bonnes Åuvres de ceux qui font partie de cette maison, et non à leur profession. La profession nâempêchait pas les personnes mentionnées au vers. 16 de notre chapitre, dâêtre «abominables et réprouvées». Non seulement Dieu ne tenait pas compte de leur profession, mais les rejetait loin de Lui.