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Bible Commentaries
Cantique 2

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-17

Chapitres 2:8-17 et 3:1-5

Éveil de l’amour

L’épouse (v. 8, 9)

La voix de mon bien-aimé! (v.8).

Ici l’expérience de l’amour dans la présence du roi appartient au passé. Au début de cette strophe l’épouse se repose dans sa maison. En l’absence de l’époux, elle est retournée chez elle. Ainsi Pierre dira, plus tard, en l’absence de Christ: «Je m’en vais pêcher». Il retourne à l’occupation qu’il avait abandonnée pour suivre Christ. D’autres l’accompagnent, pour faire l’expérience que, «cette nuit-là ils ne prirent rien» (Jean 21:3).

L’épouse est éveillée par la voix de son bien-aimé qui annonce sa venue. Puis il est vu dans le lointain. Il s’approche, sautant sur les montagnes. Un peu plus tard, il se tient derrière le mur de la maison, puis il se montre à travers les treillis des fenêtres...

Que de fois dans l’histoire du peuple de Dieu, un temps de grande joie et de bénédiction est suivi d’une période de torpeur spirituelle. À la maison du roi succède la maison à treillis de l’épouse. La communion avec l’époux fait place aux pensées personnelles de l’épouse dans sa propre maison.

La fraîcheur première de l’église a vite disparu. Le temps n’est plus où «la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme», où les saints étaient caractérisés par «une grande puissance» et «une grande grâce» (Actes 4:32, 33), où «tous les jours ils persévéraient d’un commun accord dans le temple; et, rompant le pain dans leurs maisons,... prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple» (Actes 2:46, 47). Spirituellement parlant, ils étaient alors à la table du roi, dans la salle du festin. Mais cette fraîcheur première s’effaça et chacun se mit bientôt à chercher ses propres intérêts plutôt que ceux de Jésus Christ. De ce fait, une sorte de nuit spirituelle tomba sur les saints. Ils perdirent tout discernement de l’excellente grandeur de leur appel et se reposèrent à l’intérieur de leurs maisons dans les plaines de ce monde.

Ce qui est vrai de l’Église dans son ensemble, l’est aussi souvent, hélas, d’un croyant pris isolément. La fraîcheur initiale du premier amour passée, le jeune converti se satisfait trop fréquemment d’un niveau spirituel inférieur. Même si une activité routinière subsiste, le seul vrai motif de tout service, l’amour pour Christ, fait défaut. Scène riche en instruction pour nos âmes, à laquelle nous ferons bien d’être attentifs!

C’est la voix de l’époux qui réveille les affections de l’épouse. Aussi endormie qu’elle puisse être, elle reconnaît aussitôt la voix de son bien-aimé. Il en est de même pour les brebis du Seigneur. Elles peuvent errer loin de lui, mais «elles connaissent sa voix» (Jean 10:4). Pierre et ceux qui le suivent peuvent bien retourner à leur pauvre vie de pêcheurs, mais la visite du Seigneur les réveille et ils discernent aussitôt que c’est le Seigneur (Jean 21:7). La voix de l’Esprit proclame qu’Il vient. Quelque chose pourrait-il autant éveiller notre amour que l’annonce de Sa venue? Rien ne peut raviver davantage l’amour d’une épouse que d’apprendre le retour de son mari, jusqu’alors retenu loin.

Les affections du résidu pieux d’Israël seront réchauffées par la glorieuse déclaration, «Ton Roi vient à toi» et «réjouis-toi avec transports, fille de Sion, pousse des cris de joie, fille de Jérusalem!» (Zach. 9:9). Ainsi aussi, l’Église de Christ qui attend son Seigneur a ses affections réveillées par l’annonce de sa venue. Dans l’Apocalypse, lorsque Jésus lui-même déclare: «Oui, je viens bientôt», la réponse s’élève: «Amen, viens, Seigneur Jésus» (Apoc. 22:20).

Sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines (v.8).

Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches (v.9).

L’élan qui porte le roi vers son épouse et lui fait surmonter tous les obstacles est comparé à l’énergie d’une gazelle ou d’un jeune faon, sautant de rocher en rocher sur les montagnes et les collines. Il se peut que l’épouse dorme, mais le roi, lui, ne dort pas. Il se peut qu’Israël dorme mais «Celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas» (Ps. 121:4).

À quatre reprises (Apoc. 3:11; 22:7, 12, 20), le Seigneur dit à son Église, «Je viens bientôt». Ce mot bientôt (promptement, vite) ne montre-t-il pas combien le Seigneur désire ce jour où il sera proclamé: «Les noces de l’Agneau sont venues!» (Apoc. 19:7).

Le voici, il se tient derrière notre mur, il regarde par les fenêtres, il regarde à travers les treillis (v. 9).

Le roi attend maintenant, avec patience, près du mur de la maison. Puis il se montre à travers le treillis et attire l’épouse par sa beauté.

Christ agit de la même manière à l’égard des deux disciples désappointés, qui se rendaient à Emmaüs. Il leur parle en chemin et fait d’abord brûler leurs cœurs. Il se tient ensuite au seuil de leur maison comme un voyageur qui s’apprête à poursuivre. Il se révèle enfin, le temps, pour ainsi dire, d’un simple coup d’œil à travers le treillis, et disparaît de devant eux.

Le Seigneur, aujourd’hui aussi, éveille d’abord nos affections languissantes en faisant pénétrer dans nos âmes sa voix douce et subtile. Puis avec une inlassable patience il attend, «se tient à notre porte» tout comme à celle du pauvre Laodicéen, attendant l’occasion de se révéler et d’attirer nos cœurs par sa beauté.

L’époux (v. 10 à 15)

Mon bien-aimé m’a parlé, et m’a dit: Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens! (v. 10).

Jusqu’ici l’épouse ne faisait que percevoir le son de sa voix, mais maintenant elle saisit ses paroles et répète avec joie ce que dit son bien-aimé. Il ne veut pas rester plus longtemps séparé d’elle et l’appelle à sortir des sombres plaines hivernales, vers des lieux plus favorables, vers des scènes plus lumineuses. Il veut d’abord l’amener à se réveiller de son sommeil: «Lève-toi». Puis il proclame combien elle est précieuse à ses yeux: «Mon amie, ma belle». Enfin elle entend l’appel, clair, défini: «Viens», qui révèle le désir ardent de l’époux.

C’est ainsi que le Seigneur parle à son peuple aujourd’hui. Nous pouvons entendre sa voix nous dire: Lève-toi. Il cherche à nous arracher à la torpeur spirituelle qui nous tient courbés vers la terre. Il répète, «Levez-vous et allez-vous en! car ce n’est pas ici un lieu de repos» (Michée 2:10). L’apôtre nous exhorte de Sa part, «connaissant le temps, que c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru» (Rom. 13:11).

Le Seigneur nous rappelle combien nous sommes précieux à ses yeux: «Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât, en la purifiant par le lavage d’eau par la parole; afin que lui se présentât l’assemblée à lui-même, glorieuse» (Éph. 5:25-27). Ne sommes-nous pas confondus de l’entendre appeler encore son épouse, mon amie, ma belle, en dépit de toute sa froideur, de ses égarements et de ses chutes?

Il nous invite à sortir de ce pauvre monde: «Vous n’êtes pas du monde, mais... moi je vous ai choisis du monde» (Jean 15:19). Bientôt nous entendrons sa voix nous dire: Lève-toi, nous appelant à sa rencontre en l’air.

Car voici l’hiver est passé, la pluie a cessé, elle s’en est allée (v. 11).

Les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s’entend dans notre pays (v. 12).

Le figuier embaume ses figues d’hiver, et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle et viens! (v. 13).

Non seulement le roi convie l’épouse à sortir de sa maison mais il lui révèle un monde nouveau de bénédictions qu’aucun orage ni aucun vent d’hiver ne menacera jamais, où tout est joie pour l’œil, musique pour l’oreille et ravissement pour le palais, le pays des fleurs et des chants, des figues et du vin nouveau, où seule manque encore la présence de l’Épouse, la femme de l’Agneau, pour parfaire la félicité de ce lieu. C’est pourquoi le roi termine par cet appel: «Lève-toi, mon amie, ma belle et viens».

Quand le Seigneur rassembla autour de lui ses disciples, la nuit pendant laquelle il fut livré, il consola leurs cœurs troublés en leur révélant qu’il allait leur préparer une place dans la maison de son Père, au-delà du sombre hiver de ce monde. L’orage qui les menaçait allait éclater sur sa tête. Le Seigneur regarde au-delà des ténèbres et du jugement et dévoile à nos regards une nouvelle demeure où la foi sera changée en vue. Les fleurs apparaîtront, le temps des pleurs sera passé, la saison des chants sera arrivée, la voix de la tourterelle s’y fera entendre, lorsque les saints s’uniront pour chanter le cantique nouveau à la gloire de l’Agneau. Là vraiment les fruits du ciel seront notre nourriture, le vin nouveau notre breuvage.

Longue a été l’attente, grande la patience du Christ. Mais avant de quitter les siens, il leur a dit, «je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi» (Jean 14:3). Bientôt, l’hiver sera passé, le temps de l’attente aura pris fin. «Car encore très peu de temps et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas» (Héb. 10:37).

Nous entendrons l’appel du Seigneur à son épouse:

«Lève-toi, mon amie, ma belle et viens». Avec une telle perspective devant nous, le chant peut s’élever de nos cœurs.

Amis, prenons courage!
Bientôt va se lever
Un matin sans nuage:
À l’éternelle plage
Nous allons arriver.

Ici-bas les tempêtes,
Ici-bas les douleurs,
Nul repos pour nos têtes:
Où trouver des retraites
Pour abriter nos cœurs?

Mais pour l’âme docile
Il est un heureux port;
C’est le repos tranquille,
Un calme et sûr asile
À l’abri du Dieu fort.

Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés (v. 14).

En attendant ce glorieux avenir, l’épouse est encore au pays des hivers et des orages. Mais celui qui viendra la chercher est aussi celui qui la protège. Il compare son épouse à une colombe qui se tient cachée dans les fentes du rocher et y trouve un abri contre la tempête.

Aujourd’hui aussi, dans l’attente de la venue du Seigneur, son peuple a des ennemis à combattre et des tempêtes à affronter, mais la grâce lui a procuré un abri contre l’orage. Ainsi que nous pouvons le lire, «Il y aura un homme qui sera comme une protection contre le vent et un abri contre l’orage, comme des ruisseaux d’eau dans un lieu sec, comme l’ombre d’un grand rocher dans un pays aride» (És. 32:2). Quelle sécurité pour le peuple du Seigneur, vraiment comparable à la craintive colombe, que de se trouver dans la fente de ce rocher, frappé pour nous, l’homme Christ Jésus.

Nous pouvons nous écrier, en toute confiance: «Mon rocher, et mon lieu fort et celui qui me délivre! Mon Dieu, mon rocher, en qui je me confie,... ma haute retraite!» (Ps. 18:3)

En toi, Seigneur, je ne redoute
Aucun danger dans le désert.
Où tes pas m’ont frayé la route,
Ton amour me tient à couvert.

Montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix; car ta voix est douce et ton visage est agréable (v . 14).

À travers le treillis de la maison, le roi s’est révélé à l’épouse, il lui a parlé, mais cela ne suffit pas à son cœur. Il désire voir son visage et entendre sa voix. Sa voix est douce à son oreille et son visage est agréable à ses yeux.

Nous pouvons bien dire que le Seigneur ne se contente pas de révéler ses gloires à son peuple et de parler avec lui. Il attend ce jour où son peuple lui sera présenté en gloire, sans tache ni ride ni rien de semblable, parfait, dans toute la beauté dont Il l’a revêtu. Il lui tarde d’entendre ses rachetés unir leurs voix pour dire: «À Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la bénédiction et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles» (Apoc. 5:13).

— Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur — (v. 15).

Le roi a exprimé son désir ardent de voir le visage de l’épouse et d’entendre sa voix; mais, comme les renards, avec leurs petits, gâtent les vignes au moment où elles sont en fleur, ainsi fréquemment un mal, de nature secrète et subtile, est à l’œuvre pour empêcher l’épouse de réjouir le roi.

Christ désire la compagnie de son peuple, il veut souper avec lui. S’asseoir à ses pieds, goûter la communion avec lui est la seule chose nécessaire. Il peut se dispenser de notre service affairé, mais il ne veut pas se passer de notre présence. Marie a rendu ce fruit agréable au Seigneur. Il n’en a pas été ainsi de Marthe, et combien souvent nous lui ressemblons! Nous laissons par négligence quelque «renard» se glisser dans nos pensées, un renard que peut-être nous estimons inoffensif. L’orgueil, la cupidité, la malveillance, les murmures, l’agressivité, l’impatience, la jalousie, la vanité, la légèreté peuvent être tolérés sans être jugés. La communion est interrompue et notre vie devient stérile. Nous avons besoin de veiller diligemment contre les incursions de ces petits renards pour les chasser sans pitié dès qu’ils se montrent.

L’épouse (2:16 à 3:5)

Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui (v. 16),

Le roi a rendu une brève visite à l’épouse puis il est parti; mais durant ce court entretien il a éveillé ses affections. C’est ainsi que le jour de sa résurrection, le Seigneur, dans une courte entrevue, a fait brûler des cœurs lents à croire (Luc 24:25-32).

Ici le roi avait captivé l’épouse par la description d’un pays de soleil et de fleurs, d’un pays de repos et de chants, d’un pays de joie et d’abondance. Il l’avait invitée à se lever et à l’accompagner dans cette heureuse patrie. Son amour s’est réveillé. Elle comprend son amour, son dévouement et s’écrie, «Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui».

Christ agit de la même manière envers les siens aujourd’hui. Il se révèle et nous dévoile tout ce que sa grâce s’est proposé à notre égard; il nous dit combien il lui tarde de nous avoir avec lui, face à face, et d’entendre nos voix, lorsque le cantique nouveau s’élèvera. Il nous parle dans le chemin, fait brûler nos cœurs indolents et nous communique le sentiment profond qu’il est à nous et que nous sommes à lui. Ce n’est pas l’exposé sec d’une vérité mais la réalisation pratique de son amour.

qui paît parmi les lis (v. 16)

jusqu’à ce que l’aube se lève et que les ombres fuient (v. 17).

Le roi a déjà comparé l’épouse au lis. Il lui a révélé toutes ses pensées. Elle réalise qu’il trouve sa nourriture et son plaisir en elle. «Il paît parmi les lis».

Christ, durant son absence, trouve aussi sa joie dans les siens. Il veut qu’ils contemplent sa gloire: «Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi» (Jean 17:24). Jusqu’à ce que l’aube se lève et que les ombres fuient, il trouve ses délices à venir vers les siens: «Je ne vous laisserai pas orphelins; je viens à vous» (Jean 14:18). Le chrétien a vraiment une vie heureuse et un riche héritage, Christ ici-bas et pour l’éternité.

Tourne-toi; sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches sur les montagnes de Béther (v. 17).

Tout le désir de l’épouse, c’est de recevoir d’autres visites du roi, semblable à ces gazelles ou à ces faons qui descendent la nuit des montagnes, pour se nourrir dans les plaines.

Ah! puissions-nous apprécier chaque occasion où le Seigneur prend place au milieu des siens, pendant la traversée de ce monde ténébreux! (Matt. 18:20).

Sur mon lit, durant les nuits, j’ai cherché celui qu’aime mon âme, je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé (3:1).

L’épouse a entendu parler du jour, elle attend l’aurore, mais elle est encore dans la nuit. La présence du roi apportera le jour; son absence n’est-elle pas la nuit? La présence de Jésus, ou son absence, ont pour nous les mêmes effets que pour l’épouse.

Elle a désormais de ferventes affections pour son bien-aimé. Elle a été réveillée de son sommeil et sur ses lèvres, à quatre reprises, revient cette expression: «Celui qu’aime mon âme».

Jusqu’ici l’époux était celui qui cherche. Mais maintenant l’amour fait de l’épouse une personne qui cherche à son tour.

Il en va de même d’un croyant assoupi ou d’un pécheur endurci. Christ est d’abord celui qui cherche. Si le Fils de l’homme n’était pas venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus, nous n’aurions jamais entendu parler de ce publicain qui cherchait à voir Jésus (Luc 19:3). Si Jésus lui-même ne s’était pas approché des deux disciples affligés, sur le chemin d’Emmaüs, ils ne seraient pas retournés aussitôt à Jérusalem, pour le trouver au milieu des siens.

Remarquons que c’est précisément l’époux que l’Épouse cherche. Ce n’est ni l’aurore, ni la saison des chants, ni le pays du bonheur. C’est une personne qu’elle désire voir. Il est plus beau à ses yeux que le plus merveilleux des pays, et meilleur que toutes les bénédictions qu’il apporte.

Christ seul peut satisfaire le croyant. Nous saluons avec joie la pensée que bientôt la dernière larme sera essuyée, la tristesse passée pour toujours et le dernier ennemi vaincu. Mais remplis d’amour, nous désirons avant tout Jésus lui-même (Luc 24:15,36).

Au brigand mourant, mais sauvé par grâce, le Seigneur n’a pas seulement dit: aujourd’hui tu seras dans le paradis, mais: «Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis» (Luc 23:43). Sans la présence de Christ, la cité céleste avec sa muraille de jaspe, ses portes de perle et sa rue d’or comme du verre transparent, serait sans valeur. Il y aura dans ce lieu des chants d’allégresse, d’ineffables plaisirs, mais Christ est le thème du cantique et la source de la joie. «L’Agneau est sa lampe» (Apoc. 21:23).

Il y a un autre enseignement à tirer de cet épisode. L’épouse n’obtient pas aussitôt l’objet de sa recherche. Elle doit, plus d’une fois, admettre: «Je ne l’ai pas trouvé».

Ne cherche-t-elle donc pas la personne qui convient? Oui, sans doute. Mais elle cherche d’abord l’époux d’une mauvaise manière. Elle dit: «Sur mon lit... j’ai cherché». Elle le cherchait, mais en même temps elle voulait conserver ses aises. Elle n’était pas de prime abord préparée à renoncer à son confort pour trouver son bien-aimé.

Combien d’entre nous voudraient bien avoir Christ, si seulement ils pouvaient en même temps épargner la chair! L’amour pour Christ nous pousse à le suivre, mais l’amour de nos aises nous retient. Nous le cherchons, en quelque sorte, sur notre lit, et dans ces conditions, nous ne le trouvons pas. Nous oublions que le Seigneur a dit: «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive» (Luc 9:23).

Je me lèverai maintenant, et je ferai le tour de la ville dans les rues et dans les places; je chercherai celui qu’aime mon âme. Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé (v.2).

La puissance de l’amour triomphe chez l’épouse et elle dit: «Je me lèverai maintenant et je ferai le tour de la ville». Elle ne cherche plus ses aises, mais elle se trompe à nouveau. Elle avait cherché son bien-aimé d’une mauvaise manière, elle le cherche maintenant au mauvais endroit. On ne saurait le trouver dans les rues de la ville ni le long des routes «Il paît parmi les lis».

Nous pouvons tomber dans le même piège. Nous aimerions peut-être posséder Christ et suivre en même temps les chemins de ce monde. Mais nous ne saurions posséder Christ en épargnant la chair. Et il n’est pas davantage possible de Le posséder tout en nous installant dans le monde.

Si la croix rend témoignage à l’amour de Christ, amour plus fort que la mort, elle est aussi l’expression de la haine irréductible du monde à son égard, haine que sa mort même n’a pas assouvie. Rejeté par le monde, il a souffert hors de la porte et si nous désirons trouver Christ, nous devons «sortir vers lui, hors du camp, portant son opprobre» (Héb. 13:12-13).

Les gardes qui font la ronde par la ville m’ont trouvée. Avez-vous vu celui que mon âme aime? (v. 3).

Pour la troisième fois, l’épouse échoue dans sa recherche. Elle avait cherché l’époux de la mauvaise manière, elle l’avait cherché au mauvais endroit, elle s’adresse maintenant aux mauvaises personnes. L’affaire des gardes, c’est de veiller au respect des lois et à l’ordre public. Ils peuvent s’occuper de la justice, mais ils ne sauraient aider à la recherche de l’amour. Lorsqu’il s’agit de «quelque injustice ou de quelque méchante fourberie», les Gallion de ce monde s’en occupent. Mais s’il s’agit d’amour et de Jésus, alors ce sont, aux yeux du monde, uniquement «des questions de paroles et de noms» et le monde ne peut pas être juge de ces choses (Act. 18:14-15). Et si, parfois, ils s’érigent en juges dans ce domaine, ce n’est que pour persécuter ceux qui cherchent Christ. C’est donc en vain que nous en appelons à un bras de chair, quoique les chrétiens, dès le début, soient tombés dans ce piège, uniquement pour apprendre que les princes de ce monde ont crucifié le Seigneur de gloire. Comme l’aveugle de Bethsaïda, avec sa vue partiellement recouvrée, nous sommes portés à voir les hommes d’une manière qui est hors de proportion avec leur importance réelle, «comme des arbres qui marchent» (Marc 8:24). Mais l’amour de Christ veut nous amener, comme les disciples autrefois, à ne plus voir personne, sinon Jésus seul (Marc 9:8).

À peine avais-je passé plus loin, que j’ai trouvé celui qu’aime mon âme; je l’ai saisi, et je ne l’ai pas lâché que je ne l’aie amené dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a conçue (v. 4).

Quand tous les obstacles sont surmontés — le lit, la ville, les gardes — il ne faut que peu de temps à l’épouse pour trouver son bien-aimé. Et quand elle l’a trouvé, elle le saisit et ne le lâche plus.

Le seul grand besoin du peuple de Dieu, dans les jours actuels c’est de manifester cette même énergie de l’amour qui, surmontant tous les obstacles, lie notre âme à Christ et ne le lâche plus. Mais hélas, en voyant l’apathie générale et le manque d’attachement à Christ, il nous faut crier avec Ésaïe: «Il n’y a personne... qui se réveille pour te saisir» (És. 64:7).

Quand le Seigneur était sur la terre, il vint un moment où plusieurs de ceux qui professaient le suivre «se retirèrent; et ils ne marchaient plus avec lui»; mais les apôtres l’ont saisi et ne l’ont pas lâché. Le Seigneur leur a demandé: «Et vous, voulez-vous aussi vous en aller?» Ils répondirent: «Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle» (Jean 6:66-68).

Durant l’absence du Seigneur, élevé dans la gloire, alors que l’amour de plusieurs se refroidit, que les mains se lassent, que les genoux défaillent, qu’à nouveau plusieurs se retirent et ne marchent plus avec lui, nous avons le besoin impérieux de nous stimuler l’un l’autre à le saisir et à ne pas le lâcher.

À la fin de la première strophe, l’époux amène l’épouse dans la maison du vin, mais ici l’épouse conduit l’époux dans la maison de sa mère. Pour l’épouse terrestre, la mère représente Israël (Apoc. 12). Le peuple terrestre de Dieu ne connaîtra pas la bénédiction tant qu’il ne donnera pas au Seigneur la place qui lui revient.

Pour les chrétiens, c’est la Jérusalem d’en-haut qui est leur mère à tous (Gal. 4:26). Si nous essayons de lier le nom de Christ et son autorité à ce monde, nos efforts seront vains. Pour le connaître et jouir de lui, il faut le considérer dans la scène céleste où il se trouve et à laquelle nous appartenons. Il ne peut être trouvé, nous l’avons vu, qu’en dehors du camp. La «maison de ma mère» nous enseigne que nous ne pouvons goûter sa présence qu’à l’intérieur du sanctuaire céleste.

Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas mon amour, jusqu’à ce qu’elle le veuille (v.5).

La strophe s’achève, comme la première, par un fervent appel aux filles de Jérusalem, pour que rien ne vienne troubler l’intimité de l’époux et de l’épouse.

Tandis que la femme samaritaine est auprès de Jésus, au puits de Sichar, les disciples viennent. Et ils le prient: «Rabbi, mange. Mais il leur dit: Moi, j’ai de la viande à manger que vous, vous ne connaissez pas» (Jean 4:31, 32).

Si une âme s’approche, écoute Ses paroles, apprend à connaître Son amour, c’est d’un grand prix à ses yeux. Servir le Seigneur est hautement désirable. Mais il y a ce qui prend place avant le service, qui devrait avoir une grande valeur pour notre cœur: C’est la communion heureuse, paisible, ininterrompue avec lui. Soyons sans cesse aux aguets sur cette terre où tout est ruiné. Il faut peu de chose pour redescendre des hauts sommets. Notre plus fervent désir jusqu’à ce que l’aube se lève, ne sera-t-il pas que rien n’entrave plus la communion bénie qui lie notre âme à Jésus?

Jésus, de ton amour
Viens remplir notre âme,
Et fais-la nuit et jour
Brûler de ta flamme.
Rédempteur précieux,
Maintenant dans les cieux,
Soumets tout notre cœur
À ton doux empire;
Que pour toi seul, Seigneur,
Il batte, il soupire.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Song of Solomon 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/song-of-solomon-2.html.
 
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