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Bible Commentaries
Nahum 3

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versets 1-19

Rétribution

«Malheur à la ville de sang, toute pleine de fausseté et de violence! la rapine ne la quitte pas» (v. 1).

Il n’y a qu’un seul «malheur» dans Nahum, celui de la ruine de Ninive. L’arrêt était prononcé au chap. 2; on en voit ici l’accomplissement final. Nahum est le seul prophète dont le livre se termine par un jugement définitif. S’il parle de la restauration d’Israël, ce n’est pour ainsi dire qu’en passant, au premier chapitre, et pour la situer dans l’ensemble de la prophétie. Ninive doit tomber; toute la puissance d’un monde hautain et fier qui ne reconnaît que sa propre importance, d’un monde que son orgueil constitue l’ennemi du peuple de Dieu, toute cette puissance doit être anéantie. Au chap. 2, l’assaut et la prise de la ville étaient représentés comme conséquence du tort fait par l’Assyrien à la vigne d’Israël; ici, au chap. 3, c’est le caractère même de Ninive qui attire sur elle ces représailles. Comme, dans Jérusalem, avaient été trouvés l’iniquité du peuple et le sang de tous les prophètes, ainsi dans Ninive, la ville de sang, Dieu ne trouve que fausseté, violence et rapine. Cette ville est comme la quintessence du caractère du peuple assyrien et de ses rois.

Les v. 2 et 3 ont un caractère différent des v. 3 à 7 du chap. 2 qui décrivaient l’attaque de Ninive, suivie aux v. 9 et 10 du pillage et de la terreur. Ici nous assistons au sac et au massacre épouvantable qui remplit la ville «de monceaux de corps morts et de cadavres sans fin».

Un trait de l’iniquité de Ninive est comme séparé de tous les autres, car il s’agit non plus du péché contre les hommes, mais du péché contre Dieu: «À cause de la multitude des prostitutions de la prostituée attrayante, enchanteresse, qui vend les nations par ses prostitutions, et les familles par ses enchantements, voici, j’en veux à toi, dit l’Éternel des armées, et je relèverai les pans de ta robe sur ton visage, et je montrerai aux nations ta nudité, et aux royaumes ta honte. Et je jetterai sur toi des ordures, et je t’avilirai, et je te donnerai en spectacle» (v. 4-6).

Elle avait réussi à captiver les nations par le culte de ses faux dieux et par sa magie. Combien d’entre elles s’étaient laissé entraîner à se prosterner devant les dieux de Ninive, en assistant à la faillite de leurs propres dieux, emmenés captifs par les rois d’Assyrie (És. 36:19, 20), et s’exposaient ainsi de la part de l’Éternel au même jugement qu’elle. Maintenant, aux yeux de ces mêmes nations, elle était avilie au dernier point, une prostituée dont on expose la nudité au dégoût et au mépris de tous. C’est ainsi que Dieu estime et punit l’orgueil insensé de l’homme qui préconise ses faux dieux à la face même de l’Éternel des armées. Tu es vil, dit celui-ci au roi d’Assyrie (1:14); je t’avilirai, dit-il à Ninive. Elle sera couverte d’ordures, image de la valeur que peuvent avoir tous les attraits et enchantements du monde aux yeux de Dieu. Puissions-nous, nous aussi, estimer ces choses, comme le faisait l’apôtre Paul, selon la mesure du sanctuaire! (Phil. 3:8).

«Et il arrivera que tous ceux qui te verront fuiront loin de toi, et diront: Ninive est dévastée! Qui la plaindra? D’où te chercherai-je des consolateurs?» (v. 7).

Il en est ainsi de l’égoïsme du monde. Ceux qui ne sont pas directement frappés s’accommodent facilement du désastre des autres. Quelques mots de regret, peut-être, et l’oubli recouvre déjà la catastrophe. Les consolateurs ne se trouvent pas parmi les hommes. Dieu seul peut consoler, mais comment consolerait-il celle qui jusqu’à la fin l’a méprisé et s’est moquée de Lui? Quand la repentance s’est produite et que Jérusalem a reçu le double de tous ses péchés, alors Dieu se présente à elle comme Consolateur. «Consolez», dit-il, «consolez mon peuple». Dès le moment où la conversion s’est opérée, les consolations ne manquent plus jamais; elles sont le baume souverain dans l’épreuve: l’apôtre consolait ses frères et était lui-même consolé de Dieu. Tel est le résultat de l’œuvre de Christ pour nous. Il a pris en grâce sur lui-même notre malédiction, le malheur prononcé sur le monde; il a cherché des consolations, ici-bas, et n’en a pas trouvé (Ps. 69:21); mais maintenant Il est consolé à la droite de Dieu et verra les fruits du travail de son âme introduits dans les lieux où Dieu les consolera eux-mêmes éternellement en essuyant toute larme de leurs yeux.

L’idolâtrie de l’Assyrien est un des points importants de la prophétie émise à son sujet. En Ésaïe 10:8-11, on le voit estimant ses idoles supérieures à toutes les autres et à l’Éternel lui-même. Ésaïe 14 nous montre sa défaite finale (et celle de Babylone) à cause de son orgueil sans borne qui cherche à se substituer à Dieu lui-même. Les v. 19 et 20 de ce même chapitre rappellent le sac de Ninive, mais vont beaucoup plus loin et considèrent, comme du reste le chapitre tout entier, la défaite finale de l’Assyrien prophétique. En Ésaïe 47, le sort de Babylone est le même que celui de Ninive: même nudité découverte, même honte vue (v. 3). En Jér. 13:26, 27, le Seigneur prononce un malheur sur Jérusalem comme Nahum sur Ninive: «Moi aussi», dit l’Éternel, «je relèverai tes pans sur ton visage, et ta honte se verra». Elle avait suivi l’idolâtrie des nations; c’est par elle que les jugements commencent; puis vient le tour de Ninive; enfin celui de Babylone. Tout cela a eu lieu historiquement, et se renouvellera prophétiquement à la fin des temps. Jérusalem, la maison balayée, où les sept esprits idolâtres se retrouveront à la fin, sous le règne de l’Antichrist, sera jugée, mais ensuite restaurée à cause du Résidu repentant et croyant; tandis que la grande Babylone de la fin, la chrétienté apostate et idolâtre, sera entièrement détruite et que l’Assyrien sera consumé sur les montagnes d’Israël.

«Es-tu meilleure que No-Amon, qui habitait sur les canaux, des eaux autour d’elle, — elle qui avait la mer pour rempart, la mer pour sa muraille? L’Éthiopie était sa force, et l’Égypte, et il n’y avait pas de fin; Puth et les Libyens étaient parmi ceux qui l’aidaient» (v. 8, 9).

Ce passage, comme nous l’avons vu plus haut, nous donne la date de la prophétie de Nahum, mais il offre plusieurs autres particularités. No-Amon, Thèbes, capitale de la Haute-Égypte, fut assiégée, prise et mise à sac par Assurbanipal en l’an 633 A. C. Ce fut donc au plus tôt vers 660 que Nahum put faire mention de cet événement. La date de la mort d’Assurbanipal n’est pas connue, mais ne peut guère avoir eu lieu avant l’année 630, peut-être assez longtemps après cette date; et comme Nahum prophétisa sous Manassé (698-643) la mention qu’il fait de la chute de Thèbes ne put avoir lieu que du vivant d’Assurbanipal1.

1 Au reste, comme en tout autre point, il n’y a de certain que les dates historiques données par l’Écriture, dès le commencement de la Genèse. Quand il s’agit des dates données par l’homme on flotte souvent sur une mer d’incertitudes. C’est ainsi que l’événement capital du monde antique, la ruine de Ninive, présente des dates contradictoires distantes les unes des autres d’une vingtaine d’années. Il en est de même de la prophétie de Nahum que le silence apparent des Écritures a fait transporter tantôt sous Ézéchias, tantôt sous Manassé, c’est-à-dire à près de 60 à 80 ans de distance.

Dieu annonce donc à Ninive ou à son roi le même sort qu’il venait d’infliger à No-Amon. La situation de Thèbes était identique à celle de Ninive. Elle aussi habitait sur «les fleuves», — mot qui indique toujours pour l’Égypte les canaux du Nil — comme Ninive entourée des canaux du Tigre; elle aussi avait «la mer» pour rempart, c’est-à-dire le vaste cours, le cours principal du Nil (cf. És. 19:5), comme le Tigre était le rempart de Ninive. Thèbes était garantie contre les invasions par l’Éthiopie au midi, par la Basse Égypte et Memphis au nord. Elle s’appuyait sur toutes deux. Puth et les Libyens ses alliés la garantissaient encore. Qu’était-elle devenue? Son sort, qu’Assurbanipal célèbre dans une inscription mémorable, était l’image exacte de ce qui allait arriver à Ninive1. Elle aussi, comme Thèbes, serait emmenée et s’en irait en captivité (3:10; 2:7). Les petits enfants de No-Amon avaient été écrasés au coin de toutes les rues. En serait-il autrement de Ninive avec sa multitude de tués et ses monceaux de morts? On sait que telle était la coutume atroce de ces peuples qui prétendaient à la haute culture et à la civilisation d’alors. (Ps. 137:9; És. 13:16; Osée 13:16). La civilisation raffinée de nos jours ne pourrait-elle pas en offrir des exemples en Orient et en Occident?

1 «Je pris», dit-il, «la ville de Thèbes et mes mains la soumirent à la domination d’Assur et d’Ishtar (mes dieux). Je m’emparai de son argent, de son or, des objets précieux, des trésors du palais royal, des vêtements... des grands chevaux, des esclaves mâles, des femmes... et je suis rentré à Ninive avec un butin considérable».

«Toi aussi, tu seras enivrée; tu seras cachée toi aussi, tu chercheras un lieu fort devant l’ennemi. Toutes tes forteresses sont comme des figuiers avec leurs premières figues; si on les secoue, elles tombent dans la bouche de celui qui les mange. Voici, ton peuple au-dedans de toi est comme des femmes» (v. 11-13). Cet Assyrien qui avait dit: «Par la force de ma main je l’ai fait, et par ma sagesse, car je suis intelligent; et j’ai ôté les bornes des peuples, et j’ai pillé leurs trésors, et comme un homme puissant j’ai fait descendre ceux qui étaient assis sur des trônes. Et ma main a trouvé, comme un nid, les richesses des peuples; et, comme on ramasse des œufs délaissés, moi, j’ai ramassé toute la terre, et il n’y en a pas eu un qui ait remué l’aile, ni ouvert le bec, ni crié» (És. 10:13, 14) — cet Assyrien succombe à son tour. Quatre-vingts ans environ après Ninive, le même sort atteignait Babylone. Il y a une rétribution certaine dans ce monde. Vantez-vous, peuples, de votre puissance, élevez bien haut la tête; invoquez l’appui de votre Dieu contre vos ennemis qui, de leur côté, invoquent le même appui contre vous. De fait, ce Dieu que vous invoquez dans votre aveuglement ne vaut pas mieux dans vos pensées qu’Assur et Ishtar. Le vrai Dieu ne vous conduit pas à la victoire, quoiqu’il puisse se servir de vous pour accomplir ses voies et qu’il puisse même vous appeler «ses hommes forts». Mais le vrai Dieu surveille tous vos actes et les rétribue. Ce que vous avez fait jadis à Thèbes sera fait à votre Ninive. Les atrocités que vous avez commises trouveront leur récompense. Ne clamez plus le nom de votre Dieu; écoutez plutôt sa sentence irrévocable, son cri de «Malheur», son dernier mot: «C’est arrêté»!

«Les portes de ton pays sont grandes ouvertes à tes ennemis, le feu dévore tes barres» (v. 13). On voit ici que la chute de Ninive implique l’invasion de tout l’empire dont elle est le centre. Sa disparition est la chute même de l’Assyrien, ce qui confirme les allusions à l’Assyrien de la fin notées dans le cours de cet écrit. Pas plus que Babylone, Ninive ne sera reconstruite, mais ces puissances elles-mêmes, comme nous l’avons dit maintes fois, renaîtront sous des formes nouvelles, avec cette différence néanmoins que si la Babylone mystique disparaît pour toujours, l’Assyrie prophétique ne sera anéantie que dans sa puissance militaire et subsistera comme nation sous le règne glorieux de Christ, selon qu’il est écrit: «Béni soit l’Égypte, mon peuple, et l’Assyrie, l’ouvrage de mes mains, et Israël, mon héritage» (És. 19:25).

Notez encore, en contraste avec l’avenir prophétique, que l’Assyrie tombe ici la première après l’Égypte, et après elle Babylone, tête d’or des quatre monarchies gentiles. À la fin des temps, la quatrième de ces monarchies, représentée par la Bête, l’empire romain ressuscité, successeur final de Babylone, tombera d’abord. Ce ne sera qu’après sa chute que l’Assyrien sera détruit. Ainsi l’ordre prophétique sera l’inverse de l’ordre historique.

«Là, le feu te dévorera, l’épée te détruira; elle te dévorera comme l’yélek. Multiplie-toi comme l’yélek, multiplie-toi comme la sauterelle. Tu as augmenté le nombre de tes marchands plus que les étoiles des cieux; l’yélek se répand, puis s’envole. Tes hommes d’élite sont comme les sauterelles, et tes capitaines sont comme une nuée de gobs qui campent dans les haies au frais du jour; le soleil se lève, ils s’envolent, et on ne connaît pas le lieu où ils sont» (v. 15-17). — Ninive sera détruite par le feu et par l’épée. Il en fut de même, après elle, de Babylone (Jér. 50:37; 51:30). L’yélek, la sauterelle, image si fréquente de l’armée assyrienne en Joël et d’autres prophètes, sera le moyen de détruire cette puissance qui détruisait toutes les autres: une autre armée de sauterelles, celle de Babylone, la dévorera à son tour. Elle aura beau multiplier comme jadis la puissance et le nombre de ses armées. L’yélek a deux caractères: il dévore d’abord, puis il s’envole. Le temps est venu où les hommes d’élite de l’Assyrie, habitués à tout dévorer, se répandront, puis s’envoleront; où les capitaines de ses troupes, comme une nuée de «gobs» qui campent dans les haies au frais du jour s’envoleront sans pouvoir être retrouvés. Toute cette scène de la fin nous reporte de nouveau vers les temps prophétiques.

«Tes pasteurs dorment, roi d’Assyrie! tes vaillants hommes sont couchés là, ton peuple est dispersé sur les montagnes, et personne ne les rassemble» (v. 18). Cela ne rappelle-t-il pas la défaite future de l’Assyrien, prédite par Daniel? «Il viendra à sa fin, et il n’y aura personne pour le secourir» (Dan. 11:45). «Tu tomberas», dit Ézéchiel, «sur les montagnes d’Israël, toi et toutes tes bandes, et les peuples qui seront avec toi» (Ézéch. 39:4).

«Il n’y a pas de soulagement à ta blessure; ta plaie est très maligne; tous ceux qui entendent parler de toi battent des mains sur toi; car sur qui ta méchanceté n’a-t-elle pas continuellement passé?» (v. 19). Ce passage reporte nos pensées au chap. 10 de Jérémie (v. 17-22). Là le prophète qui joue si souvent le rôle du Résidu d’Israël, s’écrie: «Malheur à moi, à cause de ma ruine! ma plaie est douloureuse». Quand du pays du nord (la Chaldée) vient une grande commotion pour réduire en désolation les villes de Juda. Ici une sentence définitive est prononcée sur l’envahisseur, alors que la plaie douloureuse d’Israël sera guérie.

Tout du long de ce chapitre nous voyons donc établie cette simple vérité si facilement oubliée de tout temps parmi les hommes, qu’il y a une rétribution, et que ceux qui ont affligé le peuple de Dieu, quelque coupable qu’il fût, quelque discipline que Dieu ait jugé bon d’exercer à son égard, que ceux-là, les ennemis de Dieu et de son peuple en subiront la peine. «C’est une chose juste devant Dieu que de rendre la tribulation à ceux qui vous font subir la tribulation, et que de vous donner, à vous qui subissez la tribulation, du repos avec nous dans la révélation du seigneur Jésus du ciel» (2 Thess. 1:6, 7).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Nahum 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/nahum-3.html.
 
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