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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Nahum 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/nahum-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur Nahum 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-13
C’est arrêté
«Celui qui brise est monté contre toi: garde la forteresse, surveille le chemin, fortifie tes reins, affermis beaucoup ta puissance» (v. 1).
Après s’être adressé à Juda pour l’encourager et le consoler, l’Éternel se tourne subitement vers le Méchant, vers l’Assyrien roi de Ninive et l’interpelle. Ces interpellations inopinées sont, comme nous l’avons vu dans l’Avant-propos, un des traits extérieurs, caractéristiques de notre prophète. Ici nous entrons en plein dans la scène historique.
Les mots «Celui qui brise est monté contre toi» contrastent étrangement avec la parole de Michée: «Celui qui fait la brèche est monté devant eux» (Michée 2:13). Là le Berger faisait la brèche pour briser les obstacles et délivrer ses brebis; ici, le Vengeur monte pour briser à jamais la puissance hostile dont le joug pesait si lourdement sur Juda, et la retrancher entièrement. Donc le jugement des nations est aussi certain que la délivrance du peuple de Dieu.
Les instruments que l’Éternel emploie pour détruire Ninive sont appelés «ses hommes forts» (v. 3; És. 13:3). Ce ne sont pas les mêmes hommes forts que l’Éternel fait descendre avec lui en Joël 3:11, quand il s’assied pour juger toutes les nations et qui ont pour antitypes les hommes forts de David (2 Sam. 23:8-39). Ici Babylone, associée aux Mèdes, est l’instrument dont Dieu se sert pour anéantir Ninive, comme il se servira plus tard des Mèdes et des Perses pour anéantir Babylone. Toutes ces puissances qui croient agir indépendamment et pour elles-mêmes sont des instruments inconscients et aveugles en la main de l’Éternel pour accomplir ses desseins. Ce principe est important à retenir dans le jour actuel. Dieu élève aujourd’hui une nation; il l’abaissera demain. Aujourd’hui elle lui sert de verge; demain il suscitera une verge nouvelle qui brisera, puis écrasera la première. L’orgueil de l’Assyrien est abaissé par l’orgueil de Babylone, par les hommes forts de l’Éternel; l’orgueil de Babylone sera écrasé à son tour. Au temps de Nahum, Babylone, fief des rois d’Assyrie, s’était déjà révoltée à diverses reprises contre le joug de Ninive et avait dû maintes fois subir de sanglantes représailles. Maintenant le cadran marquait l’heure où l’Éternel, quoique lent à la colère, allait laisser libre cours à cette dernière. Retranchant la domination à Israël infidèle, Dieu avait décidé de la confier à Babylone dont il voulait faire la «tête d’or» des empires gentils. Il fallait donc que les prétentions de l’Assyrien à obtenir cette suprématie fussent anéanties, sans parler de l’iniquité de Ninive qui était arrivée à son comble. Malgré ses ambitions, Assur n’avait jamais obtenu l’empire universel. Ce terme ne veut pas dire que l’univers soit soumis à un tel empire, et ne fait pas même allusion à l’étendue de son territoire; il signifie plutôt qu’une domination universelle ne rencontre plus de nation qui ne lui soit pas soumise et qu’elle a pour vassaux les rois de ces nations. Il en fut ainsi de Babylone et des autres empires qui lui succédèrent. Il en sera de même du dernier, de l’empire romain, ressuscité à la fin des temps sous la forme de la Bête et des dix rois, de cette confédération qui provoquera l’admiration du monde entier.
Qu’il est ironique cet appel au roi de Ninive: «Garde la forteresse, surveille le chemin, fortifie tes reins, affermis beaucoup ta puissance!» As-tu pris toutes tes précautions? Surveille tout toi-même, forme tes réserves; que rien ne manque; que nulle part ta prévoyance ne soit en défaut! Mes hommes forts pourront-ils quelque chose contre une organisation aussi savante? Mais tu oublies une chose: «L’Éternel a ramené la gloire de Jacob comme la gloire d’Israël». Ce passage a été traduit de diverses manières, mais je ne doute pas que nous ne devions adopter cette version comme correspondant à l’interprétation spirituelle et dépassant le sens historique même dans un tableau aussi essentiellement historique que celui-ci. Au moment où «celui qui brise est monté», la gloire de Jacob (de l’ensemble du peuple représenté par Juda) et la gloire d’Israël (nom donné fréquemment aux dix tribus) ont été ramenées. Rien de pareil n’avait eu lieu, si ce n’est partiellement et très incomplètement sous Josias; l’Éternel avait tiré pour un moment Juda de son abaissement profond, quoique le caractère du peuple ne fût nullement changé (Hab. 1:1), mais déjà la ruine avait repris son cours sous les successeurs de ce roi pieux. Il n’en sera pas de même à la fin; la gloire de l’ancien peuple de Dieu sera remise en lumière et alors l’Assyrien, Gog, sera détruit pour toujours. Ainsi le Résidu sera restauré, car, est-il dit, «ceux qui dépouillent» les avaient dépouillés et avaient gâté leurs sarments. Lors de la destruction de Ninive, cet état n’avait point changé, et aujourd’hui même Israël est aussi abaissé qu’alors. Il est comme un tronc sans rameaux, et toutes les nations le dépouillent. Tout changera lorsque la gloire du Messie qu’il avait méprisé apparaîtra et sera reconnue de lui, et qu’en parlant de Christ, il pourra dire: «Ma gloire» (Ps. 3:4; Jér. 2:11). On voit ici qu’Israël, tombé par son péché sous les coups de l’Assyrien, sera ramené par la chute de son ennemi, celle de Ninive n’étant que l’avant-coureur des terribles jugements de la fin, car la restauration est inséparable du jugement.
Aux v. 3, 4 nous avons une description magnifique de ces hommes forts de l’Éternel, c’est-à-dire de l’armée des Mèdes et des Chaldéens: «Le bouclier de ses hommes forts est teint en rouge, les hommes vaillants sont vêtus d’écarlate, l’acier fait étinceler les chars, au jour où il se prépare, et les lances de cyprès sont brandies. Les chars s’élancent avec furie dans les rues, ils se précipitent sur les places; leur apparence est comme des torches, ils courent comme des éclairs». Il s’agit là des rues et des places de Ninive et non pas des villes d’Assyrie comme le veulent certains commentateurs. Ninive est toujours en vue en premier lieu dans Nahum.
«Il pense à ses vaillants hommes: ils trébuchent dans leur marche, ils se hâtent vers la muraille, et l’abri est préparé. Les portes des fleuves sont ouvertes, et le palais s’effondre» (v. 5, 6). L’Assyrien (toujours la même manière abrupte d’introduire les personnages) pense à opposer ses «vaillants hommes» aux «hommes forts» de l’Éternel. En vain! Il faut que la volonté de Dieu s’accomplisse. Ces vaillants hommes se hâtent, sortant peut-être de quelque orgie; ils trébuchent dans leur ivresse (cf. 1:10) pour gagner les abris confiés à la défense, quand déjà une partie de la cité est envahie. «Les portes des fleuves sont ouvertes.» Les fleuves qui défendaient la ville et lui constituaient une barrière inattaquable servent maintenant de porte d’entrée aux assaillants1. Plus tard, ne différant qu’en un point de ceci, le sort de Babylone se décidera par le détournement de l’Euphrate, dont le lit mis à sec servira de porte d’entrée à l’ennemi pour s’emparer de la grande cité. Le palais magnifique, orné et merveilleusement agrandi par Sankhérib, s’effondre et n’est plus qu’une ruine.
1 Cette interprétation me paraît beaucoup plus simple que celle d’autres commentateurs.
Telle est la sentence prononcée. «C’est arrêté» pour n’y plus revenir. Ninive, semblable à une reine dépouillée de ses vêtements, sera exposée aux outrages et emmenée captive avec ses servantes. La partie féminine de la ville devient la proie éplorée du vainqueur. Toute cette scène est annoncée comme ayant déjà eu lieu, tant l’arrêt est irrévocable.
«Dès le jour où elle exista, Ninive a été comme une mare (ou plutôt un étang, un réservoir «Berekah») d’eau» (v. 8)1. Entourée de fleuves et de canaux, elle était dès le jour de son existence une cité inexpugnable, aussi bien que prospère, fournissant abondamment par ses fleuves de quoi alimenter les peuples. Elle avait augmenté le nombre de ses marchands plus que les étoiles des cieux (3:15). À grand peine entretenait-on à Jérusalem les étangs et les réservoirs; ceux de Ninive, fournis par la nature, la rendaient inabordable... «Mais ils fuient...» À quoi servent leurs défenses quand ils sont saisis de panique? C’est la déroute... «Arrêtez! Arrêtez!» Rien n’y peut; pas un ne se retourne pour faire face à l’ennemi. Alors c’est le pillage; les envahisseurs s’emparent des immenses richesses accumulées. Ninive est pillée, vidée, dévastée. Une angoisse indicible s’empare de tous ses habitants.
1 Voir 1 Rois 22:38; 2 Rois 18:17; 20:20; Néh. 2:14; 3:15, 16; Cant. 7:4; Ésaïe 7:3; 22:9, 11; 36:2; 2 Sam. 2:13; 4:12; Eccl. 2:6.
Quel tableau graphique de ce désastre! On croit assister à cette scène terrible, à cet effondrement! L’histoire nous dira que pendant trois ans Ninive fut assiégée, puis prise. La chose est possible, mais ce que Dieu nous montre ici, c’est le jugement subit et final amené par les instruments préparés par Dieu pour cette destruction.
L’orgueil si connu de l’Assyrien est écrasé du coup. Quand Dieu prononce le terrible: «C’est arrêté», qui pourrait résister, ne fût-ce qu’un instant? Le sort que l’Assyrien infligeait aux nations, ses attaques brusquées, la terreur qu’il répandait autour de lui, quand «tous les visages pâlissent» à son approche (Joël 2:6), tout cela lui est infligé maintenant: «Le cœur se fond, et les genoux sont tremblants, et une poignante douleur est dans tous les reins, et tous les visages pâlissent» (v. 10). Nous le voyons ici, atteint par le sort même qu’il avait infligé à la grande Thèbes d’Égypte (chap. 3).
(v. 11 - 13.) — «Où est le repaire des lions, et le lieu où se repaissaient les lionceaux, où se promenaient le lion, la lionne, et le petit du lion, sans que personne les effrayât? Le lion déchirait suffisamment pour ses petits, et étranglait pour ses lionnes, et remplissait de proie ses antres, et de bêtes déchirées ses repaires. Voici, j’en veux à toi, dit l’Éternel des armées; et je réduirai tes chars en fumée; et l’épée dévorera tes lionceaux, et je retrancherai de la terre ta proie; et la voix de tes messagers ne s’entendra plus.»
L’image du lion était familière aux monarques assyriens et leurs monuments en témoignent. Dès Nimrod, la chasse aux lions était l’orgueil et le passe-temps des rois d’Assyrie. La force, l’impétuosité, la cruauté de cet animal qui dévore, que rien n’effraye, qui étrangle et déchire pour se satisfaire lui, sa lionne et ses lionceaux, sa soif de puissance et le butin dont il remplit ses antres, tout cela caractérisait l’Assyrien. Il suffit que l’Éternel des armées se lève pour s’opposer à celui auquel jamais homme n’avait pu résister; aussitôt tout l’attirail de guerre avec lequel il s’élançait pour conquérir le monde est réduit en fumée. L’épée de Dieu anéantit sa progéniture par laquelle il aurait pu espérer reconquérir le pouvoir1. Son royaume anéanti, ceux dont il faisait sa proie et qui se révoltaient constamment contre lui, se soumettent à l’empire nouveau suscité de Dieu et l’ère des carnages est close, sans que pour cela la paix soit jamais rétablie sur la terre. Elle ne le sera que lorsqu’il sera dit: «Paix sur la terre», à l’apparition du Seigneur dans son règne. «La voix de tes messagers ne s’entendra plus.» Ah! comme elle avait été entendue autrefois cette voix menaçante que les messagers du roi venaient transmettre à Ézéchias et à Jérusalem, et qui osait s’élever jusqu’au trône même de Dieu! (Ésaïe 36:37). Dans un temps futur on n’entendra plus que les voix joyeuses des messagers de bonnes nouvelles qui annoncent la paix! (1:15).
1 Le dernier rejeton des rois d’Assyrie, Assur-edil-ilane, périt dans le sac de Ninive.
Les histoires profanes nous ont à peine conservé une ou deux remarques au sujet de la grandeur de Ninive; les anciens monuments assyriens découverts depuis le milieu du siècle passé, nous en disent bien davantage et nous initient au luxe sans précédent, et à l’étonnante prospérité de cette immense cité. Mais aucun document ne nous parle de sa chute et ne nous décrit son désastre. La Bible seule nous renseigne clairement et divinement sur les origines de Ninive et sur sa destruction, plus soudaine que celle de Babylone, quoique Ninive surpassât cette dernière en faste et en importance. Ce qui nous remplit d’admiration pour les Écritures, c’est que tous les documents bibliques au sujet de la ruine de Ninive sont prophétiques. Nahum y occupe la première place.