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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/leviticus-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-17
Plus nous examinons attentivement les offrandes, plus nous nous convainquons quâaucune dâelles ne présente, à elle seule, un type complet de Christ. Ce nâest quâen les rassemblant toutes que lâon peut sâen former une idée quelque peu juste. Chaque offrande, comme on pouvait sây attendre, a des traits qui lui sont particuliers. Le sacrifice de prospérités diffère, à plusieurs égards de lâholocauste; et une compréhension claire et nette des points par lesquels un type diffère des autres aidera beaucoup à en bien saisir la signification spéciale.
Ainsi, en comparant le sacrifice de prospérités avec lâholocauste, nous voyons que le triple acte dâ«écorcher» la victime, de «la couper en morceaux» et dâen laver «lâintérieur et les jambes» est entièrement omis dans celui-là , et cela se comprend. Dans lâholocauste, comme nous lâavons vu, nous trouvons Christ sâoffrant Lui-même à Dieu et en étant accepté; par conséquent, le type devait figurer le Christ se donnant entièrement à Dieu, de même que Christ se soumettant à être sondé jusquâau fond de lââme par le feu de la justice divine. Dans le sacrifice de prospérités, la pensée principale est la communion de lâadorateur. Ce nâest pas Christ, objet exclusif de jouissance pour Dieu, mais Christ devenant objet de jouissance pour lâadorateur, en communion avec Dieu. Câest pour cela que toute lâaction est ici moins intense. Aucune âme, quelque grand que soit son amour, ne pourrait sâélever à la hauteur du dévouement complet de Christ à Dieu, ou de lâacceptation de Christ par Dieu. Dieu seul pouvait compter les pulsations du cÅur qui battait dans le sein de Jésus, et câest pourquoi il fallait un type qui représentât ce trait de la mort de Christ, câest-à -dire son entier et volontaire abandon à Dieu. Ce type, nous le possédons dans lâholocauste, seul sacrifice dans lequel nous voyons la triple action mentionnée plus haut.
Il en est de même quant au caractère du sacrifice. Dans lâholocauste ce devait être «un mâle sans défaut», tandis que, dans le sacrifice de prospérités, ce pouvait être «un mâle ou une femelle», quoique également «sans défaut». La nature de Christ doit toujours être la même, que ce soit Dieu seul, ou lâadorateur en communion avec Dieu, qui en jouisse. Cette nature ne saurait changer. La seule raison pour laquelle on pouvait prendre «une femelle» pour le sacrifice de prospérités, était quâici il sâagissait de représenter la capacité de lâadorateur à jouir de cet Ãtre béni qui, en Lui-même, est «le même, hier, et aujourdâhui, et éternellement» (Héb. 13).
De plus, dans lâholocauste, nous lisons: «Le sacrificateur fera fumer le tout», tandis que, dans le sacrifice de prospérités, une partie seulement était brûlée, savoir «la graisse, les rognons et le réseau qui est sur le foie». Voilà qui rend la chose extrêmement simple. La meilleure partie du sacrifice était mise sur lâautel de lâÃternel. Lâintérieur â les forces cachées â les tendres sympathies de Jésus, nâétaient que pour Dieu qui seul pouvait parfaitement en jouir. Aaron et ses fils mangeaient «la poitrine tournoyée, et lâépaule élevée (ou prélevée)»1. (Examinez attentivement Lév. 7:28-36). Tous les membres de la famille sacerdotale, en communion avec leur chef, avaient chacun leur portion du sacrifice de prospérités. Et maintenant tous les vrais croyants, constitués, par grâce, sacrificateurs à Dieu, peuvent se nourrir des affections et de la force du véritable sacrifice de prospérités â ils peuvent jouir de lâheureuse assurance quâils ont son cÅur aimant et sa puissante épaule pour les consoler et les soutenir continuellement2. «Câest là [le droit de lâonction] dâAaron et [de] lâonction de ses fils, dans les sacrifices de lâÃternel faits par feu, du jour quâon les aura fait approcher pour exercer la sacrificature devant lâÃternel, ce que lâÃternel a commandé de leur donner de la part des fils dâIsraël, du jour quâil les aura oints, [câest] un statut perpétuel en leurs générations» (Chap. 7:35, 36).
1 La «poitrine» et lâ«épaule» sont les emblèmes de lâamour et de la puissance â de la force et de lâaffection.
2 Il y a beaucoup de force et de beauté dans le verset 31: «La poitrine sera pour Aaron et pour ses fils». Tous les vrais croyants ont le privilège de pouvoir se nourrir des affections de Christ â de lâamour immuable de ce cÅur qui bat pour eux dâun amour inaltérable et éternel.
Tous ces points constituent une différence importante entre lâholocauste et le sacrifice de prospérités. Mais si on les réunit, ils présentent les deux offrandes avec une grande clarté devant les yeux de lâesprit. Il y a, dans le sacrifice de prospérités, quelque chose de plus que la soumission parfaite de Christ à la volonté de Dieu. Lâadorateur est introduit; et cela non seulement pour regarder, mais pour manger. Câest ce qui donne un caractère très marqué à cette offrande. Lorsque je considère le Seigneur Jésus dans lâholocauste, je vois en Lui un Ãtre dont le cÅur nâavait en vue que la gloire de Dieu et lâaccomplissement de sa volonté. Mais si je le considère dans le sacrifice de prospérités, je trouve un ami, qui a une place, dans son cÅur aimant et sur sa puissante épaule, pour un pécheur indigne et misérable. Dans lâholocauste, la poitrine et lâépaule, les jambes et le ventre, la tête et la graisse, tout était brûlé sur lâautel â tout sâélevait en bonne odeur à lâÃternel. Mais dans le sacrifice de prospérités, la portion même qui me convient le mieux mâest laissée. Et ce nâest pas dans la solitude que je dois me nourrir de ce qui répond à mes besoins individuels. Nullement. Je le mange en communion â en communion avec Dieu et en communion avec mes co-sacrificateurs. Je mange, dans la pleine et heureuse connaissance que le même sacrifice, qui nourrit mon âme, a déjà rafraîchi le cÅur de Dieu, et que la même portion qui me nourrit, nourrit aussi tous ceux qui adorent comme moi. La communion est représentée ici â la communion avec Dieu â la communion des saints. Il nây avait pas dâisolement dans le sacrifice de prospérités. Dieu avait sa portion, et la famille sacerdotale avait la sienne.
Il en est encore ainsi quant à lâAntitype du sacrifice de prospérités. Le même Jésus, qui est lâobjet des délices du ciel, est une source de joie, de force et de consolation pour tout cÅur croyant; et non seulement pour chaque cÅur en particulier, mais aussi pour toute lâÃglise de Dieu en communion. Dieu, dans sa grâce ineffable, a donné à son peuple le même objet quâIl a lui-même. «Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ» (1 Jean 1). Il est vrai que nos pensées sur Jésus ne peuvent jamais sâélever à la hauteur des pensées de Dieu. Notre estimation de sa personne devra toujours rester beaucoup en dessous de la sienne et câest pourquoi, dans le type, la famille dâAaron ne pouvait pas manger la graisse. Mais quoique nous ne puissions jamais nous élever à la mesure de la divine appréciation de la Personne et du sacrifice de Christ, nous nous occupons néanmoins du même objet que Dieu et, par conséquent, les fils dâAaron avaient «la poitrine tournoyée et lâépaule élevée». Tout cela est bien propre à consoler et à réjouir le cÅur. Le Seigneur Jésus Christ â Celui «qui a été mort, mais qui est vivant aux siècles des siècles», est maintenant le seul objet devant les yeux et les pensées de Dieu; et, dans sa parfaite grâce, Il nous a donné une part à ce même Sauveur glorieux. Christ est notre objet aussi â lâobjet de nos cÅurs et le sujet de notre chant. «Ayant fait la paix par le sang de sa croix», il est monté au ciel et a envoyé le Saint Esprit, cet «autre consolateur», par le puissant ministère duquel nous pouvons nous nourrir de la «poitrine et de lâépaule» de notre divin «Sacrifice de prospérités»: Il est, en effet, notre paix, et câest notre joie de savoir que tel est le bon plaisir que Dieu prend à ce qui fonde notre paix, que la bonne odeur de notre sacrifice de paix réjouit son cÅur. Câest ce qui donne à ce type un charme tout particulier. Christ, en tant quâholocauste, commande lâadmiration du cÅur; Christ, en tant que sacrifice de prospérités, établit la paix de la conscience et répond aux grands et nombreux besoins de lââme. Les fils dâAaron pouvaient se tenir autour de lâautel des holocaustes; ils pouvaient voir la flamme de lâoffrande monter vers le Dieu dâIsraël; ils pouvaient voir le sacrifice réduit en cendres; à cette vue ils pouvaient incliner leurs têtes et adorer, mais ils nâen emportaient rien pour eux-mêmes. Il nâen était pas ainsi dans le sacrifice de prospérités. Là , ils voyaient une offrande qui était non seulement de bonne odeur à Dieu, mais qui leur procurait encore une portion substantielle, de laquelle ils pouvaient se nourrir dans une heureuse et sainte communion.
Et assurément, câest une bien vive jouissance pour tout vrai sacrificateur de savoir (pour nous servir du langage de notre type) quâavant quâil reçoive la poitrine et lâépaule, Dieu a eu sa portion. Cette pensée donne du ton et de lâénergie, de lâonction et de lâélévation au culte et à la communion. Elle nous dévoile la grâce étonnante de Dieu qui nous a donné le même objet, le même sujet de bonheur, la même joie, quâil a lui-même. Rien autre, â rien de moins que cela ne pouvait le satisfaire. Le Père veut que le fils prodigue mange le veau gras, en communion avec lui-même. Il ne veut pas quâil prenne une place ailleurs quâà sa propre table, ni quâil ait une portion différente que celle dont il se nourrit lui-même. Le sacrifice de prospérités est la traduction de ces paroles: «Il fallait faire bonne chère et se réjouir». â Telle est la précieuse grâce de Dieu! Sans doute, nous avons lieu dâêtre joyeux de ce que nous participons à une telle grâce; mais quand nous pouvons entendre Dieu disant: «Mangeons et faisons bonne chère», nos cÅurs devraient déborder de louanges et dâactions de grâces. La joie de Dieu dans le salut des pécheurs et sa joie dans la communion des saints sont bien propres à exciter lâadmiration des hommes et des anges pendant toute lâéternité.
Ayant ainsi comparé le sacrifice de prospérités avec lâholocauste, considérons-le maintenant dans ses rapports avec lâoffrande de gâteau. Ici, la principale différence consiste en ce que, dans le sacrifice de prospérités, il y avait effusion de sang, et quâil nây en avait point dans lâoffrande de gâteau. Cependant toutes deux étaient des offrandes en bonne odeur et étroitement liées entre elles, ainsi que nous le voyons au verset 12 du chapitre 7. Ces rapports et ces contrastes sont, à la fois, fort instructifs et importants.
Ce nâest que dans la communion avec Dieu que lââme peut se réjouir en contemplant lâhumanité parfaite du Seigneur Jésus Christ. Il faut que le Saint Esprit communique, comme aussi il faut quâil dirige, par la Parole, notre capacité de regarder «lâhomme Christ Jésus». Il aurait pu être révélé «en ressemblance de chair de péché»; il aurait pu vivre et travailler sur cette terre; il aurait pu briller, au milieu des ténèbres de ce monde, de tout lâéclat céleste qui appartenait à sa Personne; il aurait pu passer rapidement comme un brillant météore sur lâhorizon de ce monde, et avec tout cela, être au-delà de la portée et de la vue du pécheur.
Lâhomme ne pouvait pas goûter la joie profonde que donne la communion avec tout cela, simplement parce quâil nây avait pas de base sur laquelle cette communion pût reposer. Dans le sacrifice de prospérités, cette base si nécessaire est pleinement et clairement établie. «Il posera sa main sur la tête de son offrande, et il lâégorgera à lâentrée de la tente dâassignation; et les fils dâAaron, les sacrificateurs, feront aspersion du sang sur lâautel, tout autour» (Chap. 3:2). Nous trouvons ici ce que lâoffrande de gâteau ne fournit pas, savoir un fondement solide pour la communion de lâadorateur avec toute la plénitude, la valeur et la beauté de Christ, en tant que cet adorateur est rendu capable, par lâénergie du Saint Esprit, dâentrer dans cette communion. Nous tenant sur le terrain élevé que procure «le précieux sang de Christ», nous pouvons parcourir, avec des cÅurs tranquillisés et un esprit dâadoration, les scènes merveilleuses qui se rattachent à lâhumanité du Seigneur Jésus Christ. Si nous nâavions que lâaspect de Christ, tel que nous le présente lâoffrande du gâteau, il nous manquerait le droit en vertu duquel, et le fondement sur lequel nous pouvons lây contempler et en jouir. Sâil nây avait pas dâeffusion de sang, il nây aurait ni titre, ni fondement pour le pécheur. Mais Lév. 7:12 lie lâoffrande de gâteau au sacrifice de prospérités, et, par là , nous enseigne que, quand nos âmes ont trouvé la prospérité, nous pouvons faire nos délices de Celui qui a «fait la paix» et qui est «notre paix».
Mais que lâon comprenne bien que, tout en ayant, dans le sacrifice de prospérités, lâeffusion et lâaspersion du sang, cependant lâacte de porter le péché nâest point ce quâil exprime. Quand nous considérons Christ dans le sacrifice de prospérités, il ne nous apparaît pas comme celui qui porte nos péchés, comme câest le cas dans les sacrifices pour le péché et pour le délit; mais (les ayants portés) il nous apparaît comme le fondement de notre heureuse et paisible communion avec Dieu. Sâil était question de porter le péché, il ne serait pas dit: «Câest un sacrifice par feu, une odeur agréable à lâÃternel» (Chap. 3:5, comparé avec chap. 4:10-12). Toutefois, quoique le péché porté ne soit point ici la pensée, il y a cependant ample provision pour celui qui se reconnaît pécheur, sans cela il ne pourrait pas en avoir une part quelconque. Pour avoir communion avec Dieu, il faut que nous soyons «dans la lumière»; et comment pouvons-nous y être? Seulement en vertu de cette précieuse vérité: «Le sang de Jésus Christ, son Fils, nous purifie de tout péché» (1 Jean 1). Plus nous demeurerons dans la lumière, mieux nous reconnaîtrons et sentirons tout ce qui est contraire à cette lumière, et mieux aussi nous apprécierons la valeur de ce sang qui nous qualifie pour y être. Plus nous marcherons près de Dieu, plus nous connaîtrons «les richesses insondables de Christ».
Il est des plus nécessaire dâêtre bien établi dans cette vérité, que nous ne sommes dans la présence de Dieu que comme participants de la vie et de la justice divines. Le Père ne pouvait recevoir le fils prodigue à sa table que revêtu de «la plus belle robe» et dans toute lâintégrité de la relation de fils, dans laquelle il le voyait. Si lâenfant prodigue eût gardé ses haillons ou sâil eût été placé dans la maison comme un «mercenaire», nous nâeussions jamais entendu ces douces paroles: «Mangeons et faisons bonne chère; car mon fils, que voici, était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé». Il en est de même de tous les vrais croyants. Leur vieille nature nâest pas reconnue comme existant encore devant Dieu. Il la considère comme étant morte, et eux devraient en faire autant. Elle est morte pour Dieu â morte pour la foi. Il faut la tenir comme telle, là où lâon met les morts. Ce nâest pas en améliorant notre vieille nature que nous parvenons en la présence divine, câest en tant que possesseurs dâune nouvelle nature. Ce ne fut pas en raccommodant les haillons de sa première condition que le fils prodigue obtint une place à la table de son père, mais en étant revêtu dâune robe quâil nâavait jamais vue et à laquelle il nâavait jamais pensé auparavant. Il nâapporta pas cette robe du «pays éloigné»; il ne se la procura pas non plus chemin faisant, mais le père lâavait pour lui, dans sa maison. Le fils prodigue ne se la fit pas, ni nâaida à la faire, mais le père la lui fournit et se réjouit de la lui voir. Câest ainsi quâils se mirent ensemble à table pour manger «le veau gras» dans une heureuse communion.
Jâen viens maintenant à «la loi du sacrifice de prospérités», dans laquelle nous trouverons quelques nouveaux éléments dâun grand intérêt. Je la citerai en entier: «Et câest ici la loi du sacrifice de prospérités quâon présentera à lâÃternel: Si quelquâun le présente comme action de grâces, il présentera avec le sacrifice dâaction de grâces, des gâteaux sans levain pétris à lâhuile, et des galettes sans levain ointes dâhuile, et de la fleur de farine mêlée avec de lâhuile, en gâteaux pétris à lâhuile. Il présentera pour son offrande, avec les gâteaux, du pain levé avec son sacrifice dâaction de grâces de prospérités; et de lâoffrande entière, il en présentera un en offrande élevée à lâÃternel: il sera pour le sacrificateur qui aura fait aspersion du sang de sacrifice de prospérités; il lui appartient. Et la chair de son sacrifice dâaction de grâces de prospérités sera mangée le jour où elle sera présentée, on nâen laissera rien jusquâau matin. Et si le sacrifice de son offrande est un vÅu ou [une offrande] volontaire, son sacrifice sera mangé le jour où il lâaura présenté; et ce qui en restera sera mangé le lendemain et ce qui restera de la chair du sacrifice sera brûlé au feu le troisième jour. Et si quelquâun mange de la chair de son sacrifice de prospérités le troisième jour, [le sacrifice] ne sera pas agréé; il ne sera pas imputé à celui qui lâaura présenté: ce sera une chose impure; et lââme qui en mangera portera son iniquité. Et la chair qui aura touché quelque chose dâimpur ne sera point mangée: elle sera brûlée au feu. Quant à la chair, quiconque est pur mangera la chair. Et lââme qui, ayant sur soi son impureté, mangera de la chair du sacrifice de prospérités qui appartient à lâÃternel, cette âme-là sera retranchée de ses peuples. Et si une âme touche quoi que ce soit dâimpur, impureté dâhomme, ou bête impure, ou toute [autre] chose abominable et impure, et quâelle mange de la chair du sacrifice de prospérités qui appartient à lâÃternel, cette âme-là sera retranchée de ses peuples» (Lév. 7:11-21).
Il est de la plus grande importance dâétablir une distinction entre le péché dans la chair, et le péché sur la conscience. Si nous confondons ces deux choses, nos âmes en seront nécessairement ébranlées et notre culte affaibli. Un examen attentif de 1 Jean 1:8-10 jettera beaucoup de lumière sur ce sujet, quâil est si essentiel de bien comprendre pour apprécier à sa juste valeur la doctrine tout entière du sacrifice de prospérité et tout spécialement le sujet particulier auquel nous sommes arrivés. Personne nâaura conscience du péché demeurant en lui, autant que lâhomme qui marche dans la lumière. «Si nous disons que nous nâavons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité nâest pas en nous». Au verset précédent, nous lisons: «Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché». Ici, la distinction entre le péché en nous et le péché sur nous est bien marquée et établie. Prétendre quâil y a encore du péché sur le croyant, en la présence de Dieu, câest douter de lâefficacité du sang de Jésus et nier la vérité de la parole divine. Si le sang de Jésus Christ peut purifier parfaitement, alors la conscience du croyant est parfaitement purifiée. Câest ainsi que la parole de Dieu présente la question, et nous devons toujours nous souvenir que câest de Dieu lui-même que nous avons à apprendre quelle est, à ses yeux, la vraie condition du croyant. Nous sommes plus disposés à dire à Dieu ce que nous sommes en nous-mêmes quâà le laisser nous dire ce que nous sommes en Christ. En dâautres termes, nous sommes plus préoccupés, de nos sentiments sur nous-mêmes que de la révélation que Dieu nous fait de lui-même. Dieu nous parle en vertu de ce quâIl est en lui-même et de ce quâIl a accompli en Christ. Telle est la nature de cette révélation que la foi saisit, et qui remplit lââme dâune parfaite paix. La révélation de Dieu est une chose, mes sentiments sur moi-même sont une tout autre chose.
Mais la même parole qui nous dit que nous nâavons pas le péché sur nous, nous dit, avec tout autant de force et de clarté, que nous avons le péché en nous. «Si nous disons que nous nâavons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité nâest pas en nous». Tout homme qui a «la vérité» en lui, saura quâil a aussi «le péché» en lui: car la vérité révèle chaque chose telle quâelle est. Que devons-nous donc faire? Dans la puissance de la nouvelle nature, nous avons le privilège de pouvoir marcher de telle sorte que «le péché» qui habite en nous ne se manifeste pas sous la forme de «péchés». La position du chrétien est une position de victoire et de liberté. Il est délivré non seulement de la coulpe du péché, mais encore du péché en tant que principe dominant de sa vie. «Sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché. Car celui qui est mort est justifié du péché⦠Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci⦠Car le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous nâêtes pas sous [la] loi, mais sous [la] grâce» (Rom. 6:614). Le péché est là dans toute sa laideur native, mais le croyant est «mort au péché». Comment? Il est mort en Christ. Par nature il était mort dans le péché. Par grâce il est mort au péché. Quels droits peut-on avoir sur un homme mort? Aucun. «Christ est mort une fois pour toutes au péché» et le croyant est mort en lui. «Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ, ayant été ressuscité dâentre les morts, ne meurt plus; la mort ne domine plus sur lui. Car en ce quâil est mort, il est mort une fois pour toutes au péché; mais en ce quâil vit, il vit à Dieu». Que résulte-t-il de cela pour les croyants? «De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus». Telle est, devant Dieu, la position inaltérable du croyant! de sorte quâil a le saint privilège de jouir de la délivrance du péché, en tant que dominateur sur lui, quoique le péché habite encore en lui.
Mais, alors, «si quelquâun a péché», quây a-t-il à faire? à cette question, lâapôtre inspiré donne une réponse des plus claires et des plus bénies: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité» (1 Jean 1:9). Câest par la confession que la conscience doit être délivrée. Lâapôtre ne dit pas: «Si nous demandons pardon, Dieu est assez bon et miséricordieux pour nous pardonner». Sans doute quâil y a une grande douceur pour un enfant de confier le sentiment de ses besoins à son père, de lui dire sa faiblesse, de lui avouer ses folies, ses manquements et ses fautes. Tout cela est parfaitement vrai, et il est encore également vrai que notre Père est assez tendre et miséricordieux pour répondre à toute la faiblesse et à lâignorance de ses enfants; mais, quoique tout cela soit vrai, le Saint Esprit déclare, par la bouche de lâapôtre, que «si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner». La confession est donc ce que Dieu demande. Un chrétien, qui aurait péché en pensée, parole ou action, pourrait prier pendant des jours et des mois pour demander le pardon, et cependant ne pas avoir lâassurance, fondée sur 1 Jean 1:9, quâil est pardonné; tandis que, dès lâinstant quâil confesse sincèrement son péché devant Dieu, ce nâest plus quâune affaire de foi de savoir quâil est parfaitement pardonné et parfaitement purifié.
Il y a une immense différence morale entre prier pour demander le pardon et confesser nos péchés, que nous considérions la chose en rapport avec le caractère de Dieu, avec le sacrifice de Christ ou avec lâétat de lââme. Il est fort possible que la prière dâun chrétien puisse contenir, au fond, sinon dans la forme, la confession de son péché, quel quâil soit, et alors cela revient au même. Cependant, il vaut toujours mieux nous en tenir strictement à lâÃcriture dans ce que nous pensons, disons et faisons. Il est évident que lorsque le Saint Esprit parle de confession, il nâentend pas par ce mot la prière. Et il est également évident quâil sait bien quâil y a des éléments spirituels dans la confession, et des résultats pratiques de la confession, qui nâappartiennent pas à la prière. De fait, il arrive souvent que lâhabitude dâimportuner Dieu pour obtenir le pardon des péchés témoigne de lâignorance où lâon est quant à la manière dont Dieu sâest révélé en la Personne et en lâÅuvre de Christ, quant à la relation dans laquelle le sacrifice de Christ a placé le croyant, et quant au divin moyen dâavoir la conscience soulagée du fardeau et purifiée de la souillure du péché.
Dieu a été parfaitement satisfait par la croix de Christ, relativement à tous les péchés du croyant. Sur cette croix, une entière expiation fut offerte pour tout iota et trait de lettre de péché dans la nature du croyant et sur sa conscience. Par conséquent Dieu nâa pas besoin dâune autre propitiation. Il ne lui faut rien de plus pour attirer son cÅur vers celui qui croit. Nous nâavons pas à le supplier dâêtre «fidèle et juste», quand sa fidélité et sa justice ont été si glorieusement démontrées, manifestées et satisfaites dans la mort de Christ. Nos péchés ne peuvent jamais venir en présence de Dieu, puisque Christ qui les a tous portés et ôtés, y est à leur place. Mais, si nous péchons, notre conscience le sentira, elle devra le sentir; oui, le Saint Esprit nous le fera sentir. Il ne saurait laisser même une seule légère pensée passer dans nos cÅurs sans être jugée. Quoi donc? Notre péché sâest-il frayé un chemin jusquâen la présence de Dieu? A-t-il trouvé sa place dans la pure lumière du lieu très saint? à Dieu ne plaise! Notre «Avocat» est là â «Jésus Christ le juste», pour maintenir, dans toute leur intégrité, les relations dans lesquelles nous sommes. Mais, quoique le péché ne puisse pas affecter les pensées de Dieu par rapport à nous, il affecte nos pensées par rapport à Dieu1. Quoiquâil ne puisse pas arriver jusquâen sa présence, il peut arriver jusquâà nous de la manière la plus triste et la plus humiliante. Quoiquâil ne puisse pas cacher lâAvocat aux yeux de Dieu, il peut le cacher aux nôtres. Il sâamasse, comme un sombre et épais nuage, à notre horizon spirituel, en sorte que nos âmes ne peuvent se réjouir à la clarté bénie de la face de notre Père. Il ne peut altérer nos relations avec Dieu, mais il peut très sérieusement altérer la jouissance que nous en avons. Quâest-ce que nous avons donc à faire? La Parole répond: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité». Par la confession notre conscience est déchargée, le doux sentiment de notre relation rétabli; le sombre nuage, dissipé; lâinfluence glacée et desséchante, éloignée; nos pensées sur Dieu, rectifiées. Telle est la méthode divine, et nous pouvons dire, en toute vérité, que le cÅur qui sait ce que câest que de sâêtre placé dans la position de la confession, sentira dâautant mieux la divine puissance des paroles de lâapôtre: «Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas» (1 Jean 2:1). De plus, il y a une manière de prier pour demander le pardon, qui fait voir quâon perd de vue le fondement parfait du pardon qui a été posé par le sacrifice de la croix. Si Dieu pardonne les péchés, il faut quâil soit «fidèle et juste» en le faisant. Mais il est bien évident que nos prières, quelque sincères et ferventes quâelles fussent, ne pourraient pas former la base de la fidélité et de la justice de Dieu en nous pardonnant nos péchés. Rien, sauf lâÅuvre de la croix, ne saurait le faire. Câest là que la fidélité et la justice de Dieu ont été pleinement établies, et cela en rapport immédiat avec nos péchés positifs, aussi bien que relativement à la racine du péché dans notre nature. Dieu a déjà jugé nos péchés dans la personne de notre substitut, «sur le bois»; et, dans lâacte de la confession, nous nous jugeons nous-mêmes. Elle est essentielle pour jouir du sentiment du pardon divin et de la restauration. Le plus petit péché, demeurant non confessé et non jugé sur la conscience, interrompra complètement notre communion avec Dieu. Le péché en nous nâa pas nécessairement cet effet; mais si nous permettons au péché de rester sur nous, nous ne pouvons avoir communion avec Dieu. Il a ôté nos péchés de telle manière quâil peut nous avoir en sa présence; et aussi longtemps que nous demeurons en sa présence, le péché ne nous trouble pas. Mais si nous nous éloignons de lui et que nous péchions, même en pensée, notre communion est nécessairement suspendue, jusquâà ce que, par la confession, nous nous soyons débarrassés de notre péché. Tout cela, jâai à peine besoin de le dire, est entièrement fondé sur le sacrifice parfait et la juste intercession du Seigneur Jésus Christ.
1 Le lecteur se rappellera que le sujet traité ici laisse entièrement intacte lâimportante et pratique vérité, enseignée en Jean 14:21-23, savoir lâamour particulier du Père pour un enfant obéissant, et la communion toute spéciale dâun tel enfant avec le Père et le Fils. Puisse cette vérité être gravée dans tous nos cÅurs par le Saint Esprit.
Enfin, quant à la différence qui existe entre la prière et la confession, relativement à lâétat du cÅur devant Dieu, et au sentiment quâil a de lâodieux du péché, cette différence ne saurait être trop appréciée. Il est beaucoup plus facile de demander, dâune manière générale, le pardon de nos péchés, que de confesser ces péchés. La confession implique le jugement de soi-même; demander pardon ne le fait pas toujours. Cela seul suffirait pour montrer la différence. Le jugement de soi-même est un des exercices les plus précieux et les plus salutaires de la vie chrétienne, et par conséquent tout ce qui tend à lâamener doit être hautement estimé par tout chrétien sérieux.
La différence quâil y a entre demander pardon et confesser son péché se manifeste sans cesse dans nos rapports avec les enfants. Si un enfant a fait quelque mal, il aura beaucoup moins de peine à demander à son père de lui pardonner, quâà confesser son tort franchement et sans réserve. En demandant pardon, lâenfant peut avoir à lâesprit bien des choses qui tendent à diminuer le sentiment de sa faute; il pense peut-être, en secret, quâaprès tout il nâest pas tellement à blâmer, quoique pourtant il soit convenable quâil demande à son père de lui pardonner; tandis quâen confessant sa faute, il nây a quâune chose, savoir le jugement de soi-même. En outre, en demandant pardon, lâenfant peut être surtout influencé par le désir dâéchapper aux conséquences du mal quâil a fait, tandis que des parents judicieux chercheront à produire une juste appréciation de ce mal, laquelle ne peut exister que liée à la pleine confession de la faute â liée à lâexamen de soi-même.
Il en est de même, quant aux dispensations de Dieu à lâégard de ses enfants, lorsquâils tombent en faute: il veut que tout péché soit mis devant lui et complètement jugé. Il veut que, non seulement nous craignions les conséquences du péché â qui sont immenses â mais que nous haïssions le péché lui-même, parce quâil est odieux à ses yeux. Si, quand nous commettons le péché, nous pouvions être pardonnés, simplement en demandant pardon, notre sentiment et notre aversion du péché ne seraient pas, à beaucoup près, aussi intenses, et, en retour, notre appréciation de la communion dont nous jouissons ne serait pas aussi haute. Lâeffet moral de tout cela sur lâétat général de notre constitution spirituelle, de même que sur toute notre conduite et notre marche pratique, doit être évident pour tout chrétien expérimenté1.
1 Le cas de Simon le Magicien, Actes 8, peut présenter quelque difficulté au lecteur. Mais il est clair quâun homme qui était «dans un fiel dâamertume et dans un lien dâiniquité» ne pouvait être offert comme modèle aux enfants de Dieu. Son cas nâa rien à faire avec la doctrine de 1 Jean 1:9. Il nâétait pas dans les rapports dâenfant et, par conséquent, il nâétait pas un des objets de lâintercession de Christ. Jâajouterai encore que le sujet de la prière du Seigneur nâest nullement impliqué dans ce qui est dit plus haut. Je désire rester dans les limites au passage qui nous occupe. Nous devons éviter de poser des règles de fer. Une âme peut crier à Dieu en tout temps pour demander ce dont elle a besoin. Il est toujours prêt à entendre et à exaucer.
Tout cet enchaînement de pensées est intimement lié et pleinement justifié par les deux grands principes, posés dans «la loi pour le sacrifice de prospérités».
Au verset 13 du chapitre 7 du Lévitique, nous lisons «Il présentera⦠du pain levé avec son sacrifice» et cependant, au verset 20, il est dit: «Et lââme qui, ayant sur soi son impureté, mangera de la chair du sacrifice de prospérités qui, appartient à lâÃternel, cette âme-là sera retranchée de ses peuples». Nous avons ici bien clairement les deux choses, savoir, le péché en nous, et le péché sur nous. «Le levain» était permis, parce quâil y avait du péché dans la nature de lâadorateur. «Lâimpureté», était interdite, parce quâil ne devait y avoir aucun péché sur la conscience de lâadorateur. Sâil est question de péché, il ne peut plus être question de communion. Dieu a pourvu par le sang de lâexpiation à ce qui regarde le péché, quâil sait être en nous; et câest pourquoi il est dit du pain levé du sacrifice de prospérités: «et de lâoffrande entière, il en présentera un en offrande élevée à lâÃternel: il sera pour le sacrificateur qui aura fait aspersion du sang du sacrifice de prospérités» (vers. 14). En dâautres termes, «le levain», dans la nature de lâadorateur, était parfaitement contrebalancé par «le sang» du sacrifice. Le sacrificateur, à qui appartient le pain levé, doit être celui qui répand le sang. Dieu a mis nos péchés loin de ses yeux pour toujours. Quoique le péché soit en nous, ce nâest pas sur lui que ses yeux reposent. Il ne voit que le sang, et câest pourquoi il peut continuer avec nous et nous permettre la plus intime communion avec lui. Mais si nous laissons le péché, qui est en nous, se développer sous la forme de «péchés», alors il faut quâil y ait confession, pardon et purification, avant que nous puissions manger de nouveau de la chair du sacrifice de prospérités. Le retranchement de lâadorateur, à cause de souillures cérémonielles, répond maintenant à lâexclusion du croyant de la communion, à cause de péchés non confessés. Chercher à avoir communion avec Dieu dans nos péchés impliquerait lâidée blasphématoire, quâil peut marcher en compagnie avec le péché. «Si nous disons que nous avons communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité» (1 Jean 1:6).
à la lumière de cette vérité, nous comprendrons aisément dans quelle erreur nous sommes, quand nous nous imaginons que câest une marque de spiritualité dâêtre occupés de nos péchés. Le péché ou les péchés pourraient-ils jamais être le fondement ou le sujet de notre communion avec Dieu? Assurément non. Nous venons de voir, au contraire, quâaussi longtemps que le péché est devant nous, la communion ne peut exister que «dans la lumière», et, certes, il nây a pas de péché dans la lumière. Là , rien ne se voit, sauf le sang qui a ôté nos péchés et nous a rapprochés, et lâAvocat qui nous garde près de Dieu. Le péché a été effacé pour toujours du lieu élevé où Dieu et lâadorateur se tiennent dans une sainte intimité. Quâest-ce qui formait le fond de la communion entre le père et lâenfant prodigue? Ãtaient-ce les haillons de ce dernier? Ãtaient-ce les gousses du «pays éloigné»? Nullement. Ce nâétait rien de ce que le fils prodigue apportait avec lui. Câétait la riche provision de lâamour du père â «le veau gras». Il en est de même à lâégard de Dieu et de tout vrai adorateur. Ils se nourrissent ensemble, dans une communion sainte et élevée, de Celui dont le sang précieux les a associés pour toujours, dans cette lumière, de laquelle nul péché ne peut jamais approcher. Ne pensons pas non plus que la vraie humilité se montre ou se développe en considérant et approfondissant nos péchés. Cela produirait un caractère sombre et mélancolique, sans vraie sainteté; or la plus profonde humilité procède dâune tout autre source. Quand est-ce que le fils prodigue était le plus humble? Est-ce quand «il fut revenu à lui-même» dans le pays éloigné, ou quand le père se jeta à son cou, et quâil entra dans la maison du père? Nâest-il pas évident que la grâce, qui nous élève aux plus grandes hauteurs de la communion avec Dieu, est seule capable de nous amener aux plus grandes profondeurs dâune vraie humilité? Sans aucun doute. Lâhumilité qui découle du pardon de nos péchés, sera toujours plus profonde que celle qui découle de la découverte de ces péchés. La première nous met en rapport avec Dieu; la seconde a affaire avec le moi. Pour être vraiment humble, il faut marcher avec Dieu dans lâintelligence et la puissance de la relation où il nous a placés. Il nous a faits ses enfants; et pourvu que nous marchions comme tels, nous serons humbles.
Avant de quitter cette partie de notre sujet, je désire faire une remarque relativement à la cène du Seigneur, laquelle, étant un acte important de la communion de lâÃglise, peut aussi être considérée en connexion avec la doctrine du sacrifice de prospérités. La célébration intelligente de la cène dépendra toujours de la connaissance de son caractère purement eucharistique ou dâactions de grâces. Câest tout spécialement une fête dâactions de grâces â dâactions de grâces pour une rédemption accomplie. «La coupe de bénédiction que nous bénissons, nâest-elle pas la communion du sang du. Christ? Le pain que nous rompons, nâest-il pas la communion du corps du Christ?» (1 Cor. 10:16). Aussi, une âme, courbée sous le lourd fardeau du péché, ne peut pas, avec une intelligence spirituelle, prendre la cène du Seigneur, puisque cette fête exprime lâéloignement complet du péché par la mort de Christ: «Vous annoncez la mort du Seigneur jusquâà ce quâil vienne» (1 Cor. 11). La mort de Christ est, pour la foi, la fin de tout ce qui appartenait à notre état dans la vieille création; or, puisque la cène «annonce» cette mort, elle doit être considérée comme le monument de ce fait glorieux, que le fardeau du péché du croyant a été porté par Celui qui lâa ôté pour toujours. Elle déclare que la chaîne de nos péchés, qui une fois nous liait, a été éternellement rompue par la mort de Christ, et ne pourra plus jamais nous lier de nouveau. Nous nous réunissons autour de la table du Seigneur dans toute la joie de vainqueurs. Nous regardons en arrière à la croix, où la bataille fut livrée et gagnée; et nous regardons en avant à la gloire, où nous entrerons dans les résultats complets et éternels de la victoire.
Il est vrai que nous avons «du levain» en nous, mais nous nâavons aucune «souillure» sur nous. Nous ne devons pas fixer nos regards sur nos péchés, mais sur Celui qui les a portés à la croix et qui les a ôtés pour toujours. Nous ne devons pas «nous séduire nous-mêmes» par la vaine pensée que «nous nâavons pas de péché en nous»; mais nous ne devons pas non plus nier la vérité de la parole de Dieu et lâefficacité du sang de Christ, en refusant de nous réjouir de la précieuse vérité que nous nâavons pas de péché sur nous, car «le sang de Jésus Christ, son Fils, nous purifie de tout péché». Il est vraiment déplorable de voir quel sombre nuage recouvre la table du Seigneur, dans le jugement de tant de chrétiens de profession. Ce fait, ainsi que beaucoup dâautres, montre à quel degré dâignorance on peut tomber relativement aux vérités les plus élémentaires de lâÃvangile. Nous savons, en effet, que quand la cène est prise pour une raison quelconque, autre que celle de la connaissance du salut â de la jouissance du pardon â du sentiment de la délivrance, â lââme sâenveloppe de nuages de plus en plus épais. Ce qui nâest quâun mémorial de Christ est employé à le mettre de côté. Ce qui rappelle une rédemption accomplie est employé comme moyen dây arriver. Câest ainsi que lâon abuse des ordonnances, et que les âmes sont plongées dans les ténèbres, la confusion et lâerreur.
Combien la belle ordonnance du sacrifice de prospérités est différente de cela! Cette dernière, considérée dans sa signification typique, nous montre que, dès le moment où le sang était répandu, Dieu et lâadorateur pouvaient se nourrir ensemble dans une heureuse et paisible communion. Rien de plus nâétait nécessaire pour cela. La paix était établie par le sang, et câest de cette base que la communion procédait. Un seul doute sur la réalité de la prospérité ou de la paix1 doit être le coup de mort de la communion. Si nous sommes occupés à de vains efforts pour faire la paix avec Dieu, nous sommes totalement étrangers soit à la communion, soit au culte. Si le sang du sacrifice de prospérités nâa pas été répandu, il est impossible que nous puissions nous nourrir de «la poitrine tournoyée» ou de «lâépaule élevée». Mais, dâun autre côté, si le sang a été répandu, alors la paix est déjà faite. Dieu lui-même lâa faite; pour la foi, câest assez; et par conséquent, par la foi, nous avons communion avec Dieu, dans lâintelligence et la joie dâune rédemption accomplie. Nous goûtons la douceur de la joie même de Dieu en ce quâil a opéré. Nous nous nourrissons de Christ dans toute la plénitude et toute la félicité de la présence de Dieu.
1 La version anglaise rend par «sacrifice de paix», ce que nos versions françaises appellent «sacrifice de prospérités». (Trad.).
Ce dernier point est lié à une autre vérité importante indiquée dans «la loi pour le sacrifice de prospérités», et il en dépend. «Et la chair de son sacrifice dâaction de grâces de prospérités sera mangée le jour où elle sera présentée; on nâen laissera rien jusquâau matin». Câest-à -dire que la communion de lâadorateur ne doit jamais être séparée du sacrifice sur lequel cette communion est fondée. Aussi longtemps quâon a assez dâénergie spirituelle pour maintenir cette connexion, le culte et la communion demeurent aussi agréables et acceptables; mais pas plus longtemps. Nous devons nous tenir près du sacrifice, dans lâesprit de nos entendements, les affections de nos cÅurs, et lâexpérience de nos âmes. Câest ce qui donnera de la puissance et de la durée à notre culte. Il se peut que nous commencions quelque acte du culte avec des cÅurs tout occupés de Christ, et avant de terminer, il se peut que nous soyons occupés de ce que nous faisons ou disons, ou des personnes qui nous écoutent; et de cette manière nous tombons dans ce qui peut être appelé «lâiniquité de nos saintes offrandes». Câest très solennel et cela devrait nous rendre très vigilants. Nous pouvons commencer notre culte dans lâEsprit et le terminer dans la chair. Nous devrions toujours prendre garde de continuer un seul instant au-delà de lâénergie de lâEsprit pour le moment actuel; car lâEsprit nous gardera toujours occupés directement de Christ. Si le Saint Esprit produit «cinq paroles» dâadoration ou dâactions de grâces, prononçons ces cinq paroles et taisons-nous. Si nous continuons, nous mangeons la chair de notre sacrifice au-delà du temps fixé, et au lieu dâêtre «accepté», câest, en réalité, «une abomination». Souvenons-nous-en, et soyons sur nos gardes. Que cela, pourtant, ne nous alarme pas. Dieu veut que nous soyons conduits par lâEsprit, et ainsi remplis de Christ dans tout notre culte. Il ne peut accepter que ce qui est divin, câest pourquoi il veut que nous ne lui présentions que ce qui est divin.
«Et si le sacrifice de son offrande est un vÅu, ou une offrande volontaire, son sacrifice sera mangé le jour où il lâaura présenté; et ce qui en restera sera mangé le lendemain» (Chap. 7:16). Quand lââme sâélève à Dieu dans un acte volontaire de culte, un tel culte provient dâune plus abondante mesure dâénergie spirituelle que lorsquâil sâagit simplement de quelque grâce spéciale reçue au moment même. Si lâon a reçu quelque faveur signalée de la main du Seigneur, à lâinstant lââme sâélèvera en actions de grâces. Dans ce cas, le culte est suscité par cette grâce, et lié à cette grâce, quelle quâelle puisse être, et il ne va pas plus loin. Mais quand le cÅur est porté par le Saint Esprit à quelque expression volontaire ou délibérée de louanges, le culte aura un caractère plus durable; dans tous les cas, le culte spirituel se rattachera toujours au précieux sacrifice de Christ.
«Et ce qui restera de la chair du sacrifice sera brûlé au feu le troisième jour. Et si quelquâun mange de la chair de son sacrifice de prospérités le troisième jour, [le sacrifice] ne sera pas agréé; il ne sera pas imputé à celui qui lâaura présenté: ce sera une chose impure; et lââme qui en mangera portera son iniquité». Rien nâa de valeur aux yeux de Dieu que ce qui est intimement lié à Christ. Il peut y avoir beaucoup de ce qui a lâapparence du culte, et qui, après tout, nâest que lâexcitation et lâexpression de sentiments naturels. Il peut y avoir une grande dévotion apparente, qui nâest au fond quâun piétisme charnel. La chair peut être excitée, religieusement parlant, par une variété de choses, telles que la pompe et lâéclat des cérémonies, par les chants et les attitudes, les robes et les riches vêtements, par une liturgie éloquente, et tous les divers attraits dâun splendide rituel; et avec tout cela il peut nây avoir aucun culte spirituel. Il arrive aussi assez souvent que les mêmes goûts, qui sont excités et satisfaits par les formes pompeuses dâun culte soi-disant religieux, trouveraient un aliment plus convenable encore à lâopéra ou au concert.
Ceux qui désirent se souvenir que «Dieu est esprit, et quâil faut que ceux qui lâadorent, lâadorent en esprit et en vérité» (Jean 4), doivent se tenir en garde contre tout cela: Ce quâon appelle la religion se revêt, de nos jours, de ses charmes les plus puissants. Rejetant les grossièretés du moyen âge, elle appelle à son aide toutes les ressources dâun goût épuré, dâun siècle cultivé et éclairé. La sculpture, la musique et la peinture versent leurs riches trésors dans son sein, afin que, par leur moyen, elle puisse préparer un puissant narcotique pour bercer les multitudes ignorantes dans un assoupissement qui ne sera interrompu que par les inexprimables horreurs de la mort, du jugement et de lâétang de feu. Elle, aussi, peut dire: «Jâai chez moi des sacrifices de prospérités, jâai aujourdâhui payé mes vÅux⦠Jâai étendu sur mon lit des tapis, des couvertures de fil dâÃgypte de couleurs variées; jâai parfumé ma couche de myrrhe, dâaloès et de cinnamome» (Prov. 7). Câest ainsi quâune religion corruptrice attire, par sa puissante influence, ceux qui ne veulent pas écouter la voix céleste de la Sagesse.
Lecteur, gardez-vous de toutes ces choses. Veillez à ce que votre culte soit inséparablement lié à lâÅuvre de la croix. Veillez à ce que Dieu soit le fondement, Christ, le canal, et le Saint Esprit, la puissance de votre culte. Prenez garde que vos actes extérieurs de culte ne sâétendent pas au-delà de cette puissance intérieure. Il faut beaucoup de vigilance pour éviter ce mal. Ses menées secrètes sont des plus difficiles à découvrir et à combattre. Nous pouvons commencer un hymne dans le vrai esprit du culte et, par faiblesse spirituelle, avant dâen être à la fin, nous pouvons tomber dans le mal qui répond à lâacte cérémoniel de manger, le troisième jour, la chair du sacrifice de prospérités. Notre seule sauvegarde, câest de nous tenir près de Jésus. Si nous élevons nos cÅurs en «actions de grâces», pour quelque faveur spéciale, faisons-le dans la puissance du nom et du sacrifice de Christ. Si nos âmes sâépanchent en adoration «volontaire», que ce soit dans lâénergie du Saint Esprit. De cette manière, notre culte aura cette fraîcheur, ce parfum, cette profondeur et cette hauteur morale, qui doivent résulter du fait que lâon a le Père pour objet, le Fils pour base et le Saint Esprit pour puissance du culte.
Puisse-t-il en être ainsi, ô Seigneur! de tous ceux qui tâadorent, jusquâà ce que nous nous trouvions, corps, âme et esprit, en sûreté dans ton éternelle présence, au-delà de lâatteinte de toute mauvaise influence de faux culte et de religion corrompue, et aussi au-delà de lâatteinte des divers empêchements qui proviennent de ces corps de péché et de mort que nous portons avec nous!
Note. â Il est intéressant de remarquer que, quoique le sacrifice de prospérités soit mis au troisième rang, cependant «la loi» nous en est donnée après toutes les autres. Cette circonstance nâest pas insignifiante. Dans aucune des offrandes, la communion de lâadorateur nâest si pleinement développée que dans le sacrifice de prospérités. Dans lâholocauste, câest Christ sâoffrant lui-même à Dieu. Dans lâoffrande du gâteau, nous avons la parfaite humanité de Christ. Puis, passant au sacrifice pour le délit, nous voyons quâil répond parfaitement au péché, dans sa racine. Dans lâoffrande pour le délit, se trouve une réponse pleine et entière pour tous les péchés actuels de la vie. Mais la doctrine de la communion de lâadorateur nâest développée dans aucune de ces offrandes. Câétait au «sacrifice de prospérités» à le faire, et câest ce qui explique, je le crois, la place quâoccupe la loi de ce sacrifice. Elle vient à la fin de toutes les autres, nous enseignant par là que, quand il est question que lââme se nourrisse de Christ, il faut que ce soit un Christ entier considéré dans toutes les phases possibles de sa vie, de son caractère, de sa personne, de son Åuvre, de ses offices. En outre, que quand nous en aurons fini pour toujours avec le péché et les péchés, nous ferons nos délices de Christ et nous nous nourrirons de lui à travers toute lâéternité. Il me semble que notre étude des sacrifices serait incomplète, si nous omettions une circonstance aussi digne de remarque que celle-ci. Si «la loi de prospérités» était donnée dans lâordre où se présente le sacrifice lui-même, elle viendrait immédiatement après la loi de lâoffrande de gâteau; mais au lieu de cela, «la loi du sacrifice pour le péché», et «la loi du sacrifice pour le délit» sont données dâabord, puis «la loi du sacrifice de prospérités» termine le tout.