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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/leviticus-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-17
Chapitre 1er
«Toute Ãcriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3:15).
Avant dâentrer dans les détails du sujet qui va nous occuper, nous avons à considérer dâabord la position quâoccupe lâÃternel dans le livre du Lévitique, et ensuite lâordre dans lequel sây succèdent les offrandes qui font lâobjet de la première partie du livre.
«Et lâÃternel appela Moïse, et lui parla, de la tente dâassignation». Il avait parlé du haut du Sinaï, et la position quâil avait ainsi prise sur la sainte montagne imprimait à ses communications un caractère particulier. De la montagne en feu, Dieu donna «une loi de feu», mais dans le Lévitique, lâÃternel parle «du milieu du tabernacle dâassignation» que nous avons vu dresser à la fin du livre précédent. «Et il dressa le parvis tout autour du tabernacle et de lâautel, et mit le rideau à la porte du parvis. Et Moïse acheva lâÅuvre. Et la nuée couvrit la tente dâassignation, et la gloire de lâÃternel remplit le tabernacle⦠car la nuée de lâÃternel était sur le tabernacle le jour, et un feu y était la nuit, aux yeux de toute la maison dâIsraël, dans toutes leurs traites». (Exode 40:33-38).
Or, le tabernacle était lâhabitation de Dieu, en grâce. LâÃternel pouvait y établir sa demeure, parce quâil y était entouré, de tous côtés, de ce qui représentait dâune manière vivante le fondement de ses rapports avec son peuple. Sâil fût venu au milieu dâIsraël dans la gloire terrible, dans laquelle Il sâétait révélé sur la montagne de Sinaï, ce nâeût pu être que pour «les consumer en un moment comme un peuple de cou roide». Mais lâÃternel se retira en dedans du voile, type de la chair de Christ (Héb. 10:20), et prit place au-dessus du propitiatoire, où le sang de lâexpiation, et non «la rébellion et le cou roide» dâIsraël1, se présentait à sa vue et répondait aux exigences de sa nature. Ce sang, apporté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur, était le type du sang plus précieux qui purifie de tout péché; et bien quâIsraël selon la chair ne discernât rien de tout cela, ce sang, néanmoins, justifiait Dieu de demeurer au milieu de son peuple; il «sanctifiait pour la pureté de la chair» (Héb. 9:13).
1 Deut. 31:27.
Telle est donc la position que lâÃternel occupe dans le Lévitique, position quâil ne faut pas oublier, si lâon veut avoir une juste intelligence des communications que ce livre renferme. Ces communications portent toutes lâempreinte dâune inflexible sainteté, jointe à la grâce la plus pure. Dieu est saint, nâimporte le lieu dâoù il parle. Il était saint sur la montagne de Sinaï, et il était saint au-dessus du propitiatoire; mais, dans le premier cas, sa sainteté était liée à «un feu dévorant», tandis que, dans le second cas, elle était unie à la grâce patiente. Or, lâunion de la parfaite sainteté et de la parfaite grâce est ce qui caractérise la rédemption qui est dans le Christ Jésus; rédemption qui se trouve préfigurée de diverses manières dans le livre du Lévitique. Il faut que Dieu soit saint, encore que ce doive être dans la condamnation éternelle des pécheurs impénitents; mais la pleine révélation de sa sainteté, dans le salut des pécheurs, fait éclater dans les cieux un concert de louanges: «Gloire à Dieu dans les lieux très hauts; et sur la terre, paix; et bon plaisir dans les hommes!» (Luc 2:14) Cette doxologie, ou cet hymne de louange, nâaurait pu retentir quand fut donnée «la loi de feu»; car si, comme nous nâen pouvons douter, à la loi de Sinaï se liait la «gloire à Dieu dans les lieux très hauts», cette loi nâapportait point de «paix sur la terre», ni de «bon plaisir dans les hommes», attendu quâelle était la déclaration de ce que les hommes devaient être avant que Dieu pût prendre plaisir en eux. â Mais lorsque «le Fils» prit place, comme homme, sur la terre, les intelligences célestes purent exprimer la pleine satisfaction du ciel en lui, comme en Celui dont la personne et lâÅuvre pouvaient unir, de la manière la plus parfaite, la gloire divine et la bénédiction de lâhomme.
Nous devons dire un mot, maintenant, sur lâordre dans lequel les offrandes se suivent dans les premiers chapitres de notre livre. Dieu met au premier rang lâholocauste, et termine par le sacrifice pour le délit; il finit par où nous commençons. Cet ordre est remarquable et très instructif. Quand, pour la première fois, lâépée de la conviction entre dans lââme, la conscience recherche les péchés passés qui pèsent sur elle; la mémoire porte ses regards en arrière sur les pages de la vie écoulée, et les voit noircies par dâinnombrables transgressions contre Dieu et contre les hommes. à cette période de son histoire, lââme est moins occupée de la source dont ces transgressions sont procédées, que du fait accablant et palpable que tel ou tel acte a été effectivement commis par elle; câest pourquoi elle a besoin de savoir que Dieu, dans sa grâce, a donné un sacrifice, en vertu duquel «toute faute» peut être gratuitement «pardonnée» (Col. 2:13); et ce sacrifice, Dieu nous le présente dans «lâoffrande pour le délit».
Mais, à mesure que lââme progresse dans la vie divine, elle devient consciente que ces péchés quâelle a commis ne sont que les rejetons dâune racine, les jets dâune source, et de plus que câest le péché dans la chair qui est cette racine ou cette source. Cette découverte conduit à un travail intérieur bien plus profond encore, et que rien ne peut apaiser si ce nâest une intelligence, plus profonde aussi, de lâÅuvre de la croix, en laquelle Dieu Lui-même a «condamné le péché dans la chair» (Rom. 8:3). Le lecteur remarquera quâil nâest pas question, dans ce passage de lâépître aux Romains, des «péchés dans la vie», mais de la racine dont ceux-ci sont provenus, savoir, «le péché dans la chair». Câest là une vérité dâune immense importance. Christ nâest pas seulement «mort pour nos péchés, selon les Ãcritures» (1 Cor. 15:3); mais il a été «fait péché pour nous» (2 Cor. 5:21). Telle est la doctrine du «sacrifice pour le péché».
Or, quand, par la connaissance de lâÅuvre de Christ, la paix est entrée dans le cÅur et dans la conscience, nous pouvons nous nourrir de Christ, qui est le fondement de notre paix et de notre joie, dans la présence de Dieu. Jusque-là , jusquâà ce que nous voyions toutes nos transgressions pardonnées et notre péché jugé, nous ne pouvons goûter ni paix, ni joie. Il faut que nous connaissions lâoffrande pour le délit et lâoffrande pour le péché, avant que nous puissions apprécier le sacrifice de prospérités ou de réjouissance et dâaction de grâce. Câest pourquoi le rang auquel «le sacrifice de prospérités» est placé, répond à lâordre selon lequel nous saisissons Christ spirituellement.
Le même ordre parfait se retrouve quant au rang assigné à «lâoffrande de gâteau». Quand une âme a été amenée à goûter la douceur de la communion spirituelle avec Christ, quand elle sait se nourrir de lui, en paix et avec reconnaissance, dans la présence de Dieu, cette âme se sent pressée dâun ardent désir de connaître davantage les glorieux mystères de sa personne; et Dieu, dans sa grâce, répond à ce désir par lâoffrande de gâteau, type de la parfaite humanité de Christ.
Après tous les autres sacrifices, vient enfin «lâholocauste», le couronnement de tout, la figure de lâÅuvre de la croix, accomplie sous le regard immédiat de Dieu, et étant lâexpression de lâinvariable dévouement du cÅur de Christ. Nous étudierons plus loin tous ces sacrifices en détail; nous ne faisons ici que considérer lâordre relatif dans lequel ils sont placés, ordre vraiment admirable, de quelque côté que nous lâenvisagions, et qui commence et finit par la croix. Si nous descendons de Dieu à nous, et que, suivant lâordre extérieur, nous commencions par lâholocauste, nous voyons, dans cette offrande, Christ sur la croix, accomplissant la volonté de Dieu, faisant lâexpiation, en se donnant Lui-même tout entier pour là gloire de Dieu. Si, au contraire, suivant lâordre intérieur nous remontons de nous à Dieu et que nous commencions par lâoffrande pour le délit, nous voyons, dans cette offrande, Christ sur la croix, portant nos péchés et les abolissant, selon la perfection de son sacrifice expiatoire: partout, dans lâensemble aussi bien que dans les détails, brillent lâexcellence, la beauté et la perfection de la divine et adorable personne du Sauveur. Tout est fait pour réveiller dans nos cÅurs un profond intérêt pour lâétude de ces types précieux, qui sont lâombre dont le corps est en Christ. Que Dieu, qui nous a donné ce livre du Lévitique, veuille maintenant nous en fournir lui-même aussi lâexplication par lâEsprit en puissance vivante, en sorte que, quand nous lâaurons parcouru, nous bénissions son nom pour tant de saisissantes images quâil nous aura montrées, de la personne et de lâÅuvre de notre bienheureux Seigneur et Sauveur Jésus Christ, auquel soit la gloire, maintenant et à jamais. Amen.
Lâholocauste ouvre ce livre: il nous présente un type de Christ «sâoffrant lui-même à Dieu sans tache» (Héb. 9:14); câest pourquoi le Saint Esprit lui assigne la première place. Si le Seigneur Jésus sâest présenté pour accomplir lâÅuvre glorieuse de lâexpiation, câest que lâobjet suprême quâil poursuivait ardemment dans cette Åuvre était la gloire de Dieu. «Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté» (Ps. 40:7-9). Ces paroles étaient la sublime devise de Jésus, dans chacun des actes, dans chacune des circonstances de sa vie; et jamais elles ne trouvèrent une plus complète et frappante expression que dans lâÅuvre de la croix. Quelle que puisse être la volonté de Dieu, Christ est venu pour faire cette volonté. Béni soit Dieu, nous savons quelle est notre part dans lâaccomplissement de «cette volonté» car, par elle, «nous sommes sanctifiés, par lâoffrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes» (Héb. 10:10). Toutefois lâÅuvre de Christ se rapportait avant tout à Dieu. Christ trouvait son bonheur à accomplir sur cette terre la volonté de Dieu. Câest ce que nul homme nâavait fait avant lui. Par la grâce, quelques-uns avaient fait «ce qui est droit aux yeux de lâÃternel» (1 Rois 15:5, 11; 14:8); mais personne nâavait jamais fait la volonté de Dieu toujours, parfaitement, invariablement, sans hésitation. Le Seigneur Jésus fut lâhomme obéissant, il fut «obéissant jusquâà la mort, et à la mort de la croix» (Phil. 2:8). «Il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem» (Luc 9:51); et, plus tard, en marchant du jardin de Gethsémané à la croix du Calvaire, il exprimait le dévouement absolu de son cÅur par ces paroles: «La coupe que le Père mâa donnée, ne la boirai-je pas?» (Jean 18:11).
Or, il y avait certainement un parfum dâagréable odeur, dans ce dévouement absolu de Jésus à Dieu. Un homme parfait sur la terre, accomplissant la volonté de Dieu, même dans la mort, était pour le ciel un objet digne du plus haut intérêt. Qui pouvait sonder les profondeurs de ce cÅur dévoué, qui se manifesta sous le regard de Dieu, à la croix? Nul autre que Dieu, assurément! car, en ceci, comme en tout ce qui touche au mystère de sa glorieuse personne, il est vrai que «nul ne connaît le Fils, si ce nâest le Père» (Matt. 11:27); et nul ne peut connaître quoi que ce soit du Fils quâautant que le Père le lui révèle. Lâesprit de lâhomme peut saisir, en quelque mesure, tout sujet quelconque de science «sous le soleil». La science humaine est du domaine de lâintelligence de lâhomme; mais personne ne connaît le Fils quâautant que le Père le révèle, par la puissance du Saint Esprit, par la parole écrite. Le Saint Esprit prend plaisir à révéler le Fils, à prendre des choses de Jésus, et à nous les montrer; et ces choses nous les possédons dans toute leur beauté et leur plénitude dans lâÃcriture. Il ne peut y avoir aucune nouvelle révélation, car le Saint Esprit rappela «toutes choses» au souvenir des apôtres et, les conduisit dans «toute la vérité» (Jean 14:26; 16:13). Il ne peut rien y avoir de plus que «toute la vérité»; ainsi, toute prétention à une révélation nouvelle, à un développement dâune vérité nouvelle, câest-à -dire non contenue dans le canon des livres inspirés, nâest quâun vain effort de lâhomme qui voudrait ajouter quelque chose à ce que Dieu appelle «toute la vérité». Le Saint Esprit peut, sans doute, développer et appliquer, avec une puissance nouvelle et extraordinaire, la vérité contenue dans lâÃcriture; mais câest là , évidemment, quelque chose de tout différent de lâimpie présomption qui abandonne le champ de la révélation divine pour trouver ailleurs des principes, des idées, ou des dogmes qui aient autorité sur la conscience.
Dans les Ãvangiles, Christ nous est présenté sous les divers aspects de son caractère, de sa personne, et de son Åuvre; et depuis que ces précieux documents existent, les enfants de Dieu, dans tous les âges, ont pris plaisir à y recourir et à sâabreuver de leurs révélations au sujet de Celui qui est lâobjet de leur amour et de leur confiance, et auquel ils doivent tout pour le temps et lâéternité. Mais bien petit, comparativement, est le nombre de ceux qui ont jamais été amenés à considérer les rites et les cérémonies de lâéconomie lévitique, comme étant remplis des instructions les plus détaillées sur le même glorieux sujet. Les offrandes, du Lévitique en particulier, ont été envisagées trop souvent comme des documents surannés, concernant les coutumes juives, nâayant aucune autre valeur pour nous et ne communiquant aucune lumière spirituelle à nos entendements. Il faut reconnaître pourtant que les pages du Lévitique, en apparence si peu attrayantes et si chargées de détails cérémoniels, ont, aussi bien que les sublimes oracles dâÃsaïe, leur place parmi «les choses qui ont été écrites auparavant» et qui ont été écrites «pour notre instruction» (Rom. 15:4). Sans doute, il faut que nous étudiions le contenu de ce livre, comme dâailleurs toute lâÃcriture, avec un esprit humble et dépouillé du moi, dans une respectueuse dépendance de lâenseignement de Celui qui y parle, en prêtant une attention constante au grand but, à la portée et à lâanalogie générale de lâensemble de la révélation, maîtrisant notre imagination pour quâelle ne sâégare pas dans quelque élan profane. Mais si, par la grâce de Dieu, nous entrons ainsi dans lâétude des types du Lévitique, nous trouverons dans ces types une mine profonde et des plus riches.
Passons donc, maintenant, à lâexamen de lâholocauste, qui, comme nous lâavons remarqué, représente Christ sâoffrant lui-même, sans tache, à Dieu.
«Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il la présentera, â un mâle sans défaut». La gloire essentielle de la personne de Christ forme la base du christianisme. Christ communique cette dignité et cette gloire qui lui appartiennent, à tout ce quâil fait et à chacune des fonctions quâil remplit. Aucune fonction ne pouvait rien ajouter à la gloire de Celui qui est «Dieu sur toutes choses, béni éternellement» (Rom. 9:5), «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3:16), le glorieux «Emmanuel, Dieu avec nous» (Matt. 1:23; Ãs. 7:14), «la Parole» éternelle, «le Créateur» et «le Conservateur» de lâunivers. Toutes les fonctions de Christ se rattachaient, nous le savons, à son humanité; et en prenant cette humanité, il descendit de cette gloire quâil avait auprès du Père, avant la fondation du monde. Il descendit ainsi au milieu même dâune scène où tout lui était contraire, afin de glorifier Dieu parfaitement. Il vint ici-bas pour y être «dévoré» par un saint et inextinguible zèle pour la gloire de Dieu (Ps. 69:10), et pour effectuer lâaccomplissement de ses conseils éternels.
Le «mâle» «sans défaut», «dâun an», est un type du Seigneur Jésus, sâoffrant lui-même pour le parfait accomplissement de la volonté de Dieu. Cette offrande ne devait rien avoir qui dénotât la faiblesse ou lâimperfection. Il fallait pour lâholocauste «un mâle dâun an» (Comp. Ex. 12:5). Quand nous examinerons les autres offrandes, nous verrons quâil était permis, dans certains cas, dâoffrir une femelle; non pas que Dieu pût tolérer jamais un défaut dans lâoffrande, car lâoffrande, partout et toujours, devait être «sans défaut», mais Dieu laissait, dans certains cas, une latitude qui ne faisait quâexprimer lâimperfection attachée à lâintelligence de lâadorateur. Lâholocauste était une offrande de lâordre le plus élevé, car elle représentait Christ sâoffrant lui-même à Dieu, Christ tout entier et exclusivement pour lâÅil et le cÅur de Dieu. Câest là un point quâil faut bien saisir. Dieu seul pouvait estimer à sa juste valeur la personne et lâÅuvre de Christ; seul il pouvait apprécier pleinement la croix et le dévouement parfait de Christ, dont elle était lâexpression. La croix, représentée par lâholocauste, renfermait quelque chose que la pensée divine seule pouvait comprendre; elle avait des profondeurs que ni mortel, ni ange, ne pouvaient sonder, et elle parlait dâune voix qui nâétait que pour lâoreille du Père, et qui sâadressait directement et exclusivement à lui. Il y avait, entre la croix du Calvaire et le trône de Dieu, des communications qui dépassent de beaucoup les plus hautes capacités des intelligences créées.
«Il la présentera à lâentrée de la tente dâassignation, pour être agréé devant lâÃternel» (Comp. Lév. 22:18-19). Le caractère de lâholocauste, que lâÃcriture fait ressortir ici, nous fait contempler la croix sous un aspect qui nâest pas suffisamment compris. Nous sommes trop enclins à regarder la croix simplement comme le lieu où la grande question du péché fut traitée et vidée entre la justice éternelle et la victime sans tache, comme le lieu où notre crime fut expié, et où Satan fut glorieusement vaincu. La croix est tout cela; mais elle est plus encore: elle est le lieu où lâamour de Christ pour le Père fut manifesté et exprimé en un langage que le Père seul pouvait comprendre, et câest sous ce dernier aspect quâelle est représentée, en type, dans lâoffrande de lâholocauste, qui est une offrande essentiellement volontaire. Sâil nâétait question que de lâimputation du péché et dâendurer la colère de Dieu à cause du péché, lâoffrande, moralement, ne pourrait pas être laissée à la volonté de celui qui lâoffre, elle serait nécessairement et absolument obligatoire. Le Seigneur Jésus ne pouvait pas désirer être «fait péché» (2 Cor. 5:21), désirer endurer la colère de Dieu et être privé de la clarté de sa face: et ce fait, à lui seul, nous montre de la manière la plus évidente que lâoffrande de lâholocauste ne représente pas Christ, sur la croix, portant le péché, mais Christ sur la croix, accomplissant la volonté de Dieu.
Les propres paroles du Christ nous apprennent que lui-même il contemplait la croix sous ces deux différents aspects. Quand il envisageait la croix comme le lieu de lâexpiation du péché, quand il anticipait les souffrances quâà ce point de vue elle renfermait, il sâécriait: «Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi!» (Luc 22:42); il était saisi dâeffroi devant ce que son Åuvre entraînait pour lui. Son âme sainte et pure reculait à la pensée dâêtre fait péché, et son cÅur aimant, à celle de perdre, pour un moment, la lumière de la face de Dieu.
Mais la croix avait aussi un autre aspect pour le Christ. Elle lui apparaissait comme un lieu où il pouvait révéler les profonds secrets de son amour pour le Père; comme un lieu où, de son bon gré, volontairement, il pouvait prendre la coupe que le Père lui avait donnée à boire, et la vider jusquâà la lie. Sans doute, la vie tout entière de Christ exhalait un parfum dâagréable odeur, qui montait sans cesse vers le trône du Père: il faisait toujours les choses qui plaisaient au Père, il faisait toujours la volonté de Dieu; mais lâholocauste ne représente pas Christ dans sa vie, quelque précieux quâait été chacun des actes de cette vie, mais Christ dans sa mort; et dans cette mort, non comme celui qui «est devenu malédiction pour nous», mais comme Celui qui présentait au cÅur du Père un parfum infiniment agréable.
Cette vérité revêt la croix dâun attrait particulier pour lâhomme spirituel, et communique aux souffrances de notre bien-aimé Sauveur un intérêt puissant. Le pécheur coupable trouve à la croix la réponse de Dieu aux besoins les plus profonds, et aux désirs les plus ardents de son cÅur et de sa conscience. Le vrai croyant trouve à la croix ce qui captive toutes les affections de son cÅur, ce qui transperce tout son être moral. Les anges trouvent à la croix un sujet de continuelle admiration, ils désirent regarder de près dans ces choses (Comp. 1 Pierre 1:11-12). Tout cela est vrai, mais il y a dans la croix quelque chose qui surpasse de beaucoup les plus hautes conceptions des saints ou des anges, savoir le profond dévouement du cÅur du Fils, offert au cÅur du Père, et apprécié par lui: et tel est le côté de la croix qui est préfiguré dâune manière si frappante dans lâoffrande de lâholocauste.
Je ferai remarquer ici que, si nous admettions, comme quelques-uns, que Christ porta toute sa vie le péché, la beauté particulière à lâoffrande de lâholocauste serait entièrement perdue. Le caractère «volontaire» de lâoffrande disparaîtrait, car comment pourrait-il y avoir lieu à un acte volontaire dans lâabandon de sa vie chez quelquâun qui, par la nécessité même de sa position, serait obligé de laisser cette vie? Si Christ eût porté le péché pendant sa vie, assurément sa mort serait devenue un acte nécessaire et nâeût plus été ce quâelle est, un acte volontaire. On peut affirmer, de plus, quâil nây a pas une offrande, entre toutes, dont lâintégrité et la beauté ne fussent pas sacrifiées par la fausse et funeste doctrine dâun Christ portant le péché dans sa vie. Lâholocauste, nous le répétons et on ne saurait y attacher trop dâimportance, ne nous présente pas Christ comme portant le péché ou endurant la colère de Dieu, mais Christ dans son dévouement volontaire, manifesté dans la mort de la croix. Le Fils de Dieu accomplit, par le Saint Esprit, la volonté du Père il le fit de son plein gré, selon ce quâil dit lui-même «A cause de ceci le Père mâaime, câest que je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me lâôte, mais moi, je la laisse de moi-même: jâai le pouvoir de la laisser, et jâai le pouvoir de la reprendre» (Jean 10:17-18). Mais Ãsaïe, contemplant Christ comme offrande pour le péché, dit: «Sa vie est ôtée de la terre» (Actes 8:33, version des Septante dâ Ãsaïe 53:8). Or Christ parlait-il de porter le péché, parlait-il de lâexpiation, quand il disait de sa vie: «Personne ne me lâôte, mais moi, je la laisse de moi-même?» «Personne» ne la lui ôte, ni homme, ni ange, ni démon, ou qui que ce soit dâautre. Laisser sa vie était de sa part un acte volontaire: il la laissait afin de la reprendre. «Câest mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir» (Ps. 40:9). Tel était le langage de Celui qui, préfiguré dans lâholocauste, trouvait sa joie à sâoffrir lui-même par lâEsprit éternel sans tache à Dieu.
Or, il est de la plus haute importance de bien comprendre quel est lâobjet principal que Christ poursuit dans lâÅuvre de la rédemption; la paix du croyant ne peut quâen être affermie. Accomplir la volonté de Dieu, établir les conseils de Dieu, manifester la gloire de Dieu, telle était la profonde et première, pensée de ce cÅur dévoué du Sauveur, qui envisageait et estimait toutes choses en rapport avec Dieu. Christ ne sâarrêta jamais pour savoir de quelle manière un acte ou une circonstance quelconque lâaffectait, lui. Il sâanéantit lui-même. Il sâabaissa lui-même (Phil. 2:7-8), il renonça à tout. Câest pourquoi, au terme de sa course, il put élever les yeux vers le ciel et dire «Je tâai glorifié sur la terre, jâai achevé lâÅuvre que tu mâas donnée à faire» (Jean 17:4). Il est impossible de contempler cette face de lâÅuvre de Christ, dont nous parlons ici, sans que le cÅur soit attiré vers lui et soit rempli des affections les plus douces pour sa personne. Avoir compris que Christ a eu Dieu pour premier objet, dans lâÅuvre de la croix, ne porte aucune atteinte au sentiment que nous avons de son amour pour nous, bien au contraire! Cet amour et notre salut en lui ne pouvaient être fondés que sur la gloire de Dieu quâil établissait dans sa mort. La gloire de Dieu doit constituer le solide fondement de toute chose: «mais, aussi vrai que je suis vivant, toute la terre sera remplie de la gloire de lâÃternel!» (Nomb. 14:21). Mais nous savons que cette gloire éternelle de Dieu et le bonheur éternel de la créature sont inséparablement unis dans les conseils divins, en sorte que si la première est assurée, le bonheur de la créature doit nécessairement lâêtre pareillement.
«Et il posera sa main sur la tête de lâholocauste, et il sera agréé pour lui, pour faire propitiation pour lui». Lâacte de lâimposition des mains est lâexpression dâune complète identification. Par cet acte significatif, lâoffrande et celui qui la présentait devenait un; et dans lâholocauste, cette unité rendait agréable celui qui offrait, selon toute la valeur et lâacceptation de lâoffrande quâil apportait. Lâapplication de ceci à Christ et au croyant met en lumière une vérité des plus précieuses, largement développée dans le Nouveau Testament, savoir lâidentification éternelle du croyant avec Christ, et son acceptation en lui. «Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde» (1 Jean 4:17; 5:20). Pour notre félicité éternelle, il ne nous fallait rien moins que cela. Celui qui nâest pas en Christ est dans ses péchés. Il nây a pas de milieu: ou bien vous êtes en Christ, ou bien vous êtes hors de lui, dans vos péchés. On ne peut pas être partiellement en Christ. Nâeussiez-vous que lâépaisseur dâun cheveu entre vous et Christ, vous êtes dans un état positif de condamnation et de colère. Mais si vous êtes en lui, au contraire, vous êtes «comme il est» devant Dieu, et tenu pour tel en présence de la sainteté infinie. «Vous êtes accomplis en lui» (Col. 2:10) «rendus agréables dans le Bien-aimé» (Ãph. 1:6) «membres de son corps, de sa chair et de ses os» (Ãph. 5:30). «Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit [avec lui]» (1 Cor. 6:17). Tel est lâenseignement simple et clair de la Parole de Dieu. Or, il nâest pas possible que le «Chef» et les membres soient acceptables dans des mesures différentes. La tête et les membres sont un. Dieu les tient pour un; par conséquent ils sont un. Cette vérité est à la fois le fondement de la confiance la plus haute et de lâhumilité la plus profonde: elle donne la plus entière certitude «toute assurance au jour du jugement» (1 Jean 4:17), attendu quâil est impossible quâil soit mis quoi que ce soit à la charge de Celui auquel nous sommes unis; et elle nous donne un profond sentiment de notre néant, attendu que notre union avec Christ est fondée sur la mort de la nature humaine et sur lâabolition complète de tous ses droits et de toutes ses prétentions.
Puis donc que la Tête et les membres sont considérés comme agréés ensemble et comme occupant la même position dans la faveur de Dieu, il est évident que tous les membres ont part à un même salut, à une même vie, à une même justice, à une même faveur. Il nây a pas de degré dans la justification et lâadoption. Le petit enfant en Christ a part à la même justification que le saint avancé en expérience. Lâun est en Christ, lâautre lâest également; et comme là réside le seul fondement sur lequel la vie repose, câest aussi le seul fondement sur lequel repose la justification. Il nâexiste ni deux espèces de vie, ni deux espèces de justification, quoiquâil y ait, sans doute, divers degrés de jouissance de cette justification, divers degrés dans la connaissance de sa plénitude, et de son étendue, divers degrés de jouissance et plus ou moins dâintelligence et de capacité pour en manifester la puissance sur le cÅur et sur la vie. On confond fréquemment la jouissance de la justification avec la justification elle-même, qui, en tant que divine, est nécessairement éternelle, absolue, invariable, à lâabri des fluctuations des sentiments humains et des expériences humaines.
De plus, ce quâon appelle progrès, dans la justification, est une chose qui nâexiste pas. Le croyant nâest pas plus justifié aujourdâhui quâil ne lâétait hier, et il ne le sera pas davantage demain quâil ne lâest aujourdâhui. Celui qui est «dans le Christ Jésus» est aussi complètement justifié ici-bas que sâil était devant le trône de Dieu: il est «accompli en Christ», il est «comme» Christ; selon le témoignage de Christ lui-même, il est «tout net» (Jean 13:10). Que pourrait-il être de plus avant dâentrer dans la gloire? Il pourra faire, et sâil marche selon lâEsprit, il fera des progrès dans la connaissance et dans la jouissance de cette glorieuse réalité; mais, quant à la chose elle-même dont il est question, du moment que, par la puissance du Saint Esprit, quelquâun a cru lâÃvangile, il est passé dâun état positif dâinjustice, et de condamnation à un état positif de justice et dâacceptation, fondé sur la divine perfection de lâÅuvre de Christ, tout comme dans lâholocauste, lâacceptation de lâadorateur était fondée sur la valeur de son offrande. Il nâétait pas question de ce quâil était, lui; mais de ce quâétait son sacrifice. «Il sera agréé pour lui, afin de faire propitiation pour lui».
«Et il égorgera le jeune taureau devant lâÃternel et les fils dâAaron, les sacrificateurs, présenteront le sang, et ils feront aspersion du sang tout autour sur lâautel qui est à lâentrée de la tente dâassignation» (Vers. 5). En étudiant la doctrine de lâholocauste, il ne faut jamais oublier que la grande vérité, qui est mise en lumière dans cette offrande, nâest pas lâexpiation que Christ a faite pour répondre au besoin de la conscience du pécheur; mais la présentation à Dieu de ce qui lui était infiniment agréable, lâoffrande volontaire que Christ a faite de Lui-même à Dieu, et qui devenait un motif nouveau pour lâamour du Père (Jean 10:17). La mort de Christ, telle quâelle est préfigurée dans lâholocauste, ne manifeste pas la nature odieuse du péché, mais elle apparaît comme lâexpression du dévouement inaltérable et inébranlable de Christ pour le Père. Christ nây est pas présenté comme portant le péché, sous le poids de la colère de Dieu; mais comme lâobjet de la satisfaction sans mélange du Père dans lâoffrande volontaire et dâagréable odeur quâil Lui fait de Lui-même. «La propitiation», dans lâholocauste, nâest pas seulement proportionnée aux exigences de la conscience de lâhomme, mais au désir ardent du cÅur de Christ, qui, au prix du sacrifice de sa vie, a voulu accomplir la volonté de Dieu et assurer lâexécution de ses conseils.
Aucune puissance, ni hommes, ni démons, nâa pu ébranler Christ dans la poursuite de ce désir. Si Pierre, dans son ignorance et par des paroles de fausse tendresse, cherche à le dissuader dâaffronter la honte et lâopprobre de la croix, «va arrière de moi, Satan», dit-il, «tu mâes en scandale; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes» (Matt. 16:22, 23). De même, dans une autre occasion, il dit à ses disciples: «Je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le chef du monde vient, et il nâa rien en moi; mais afin que le monde connaisse que jâaime le Père; et selon que le Père mâa commandé, ainsi je fais» (Jean 14:30-31).
La place et les fonctions, qui sont assignées aux fils dâAaron dans lâholocauste, sont en parfait accord avec ce que nous venons de dire sur la signification spéciale de lâoffrande de lâholocauste. Ils «feront aspersion du sang», ils «mettront du feu sur lâautel», ils «arrangeront le bois sur le feu», ils «arrangeront les morceaux, la tête et la graisse sur le bois qui est sur le feu qui est sur lâautel». Ce sont là des actes bien marquants et qui constituent un trait saillant de lâoffrande de lâholocauste, quand nous la comparons avec lâoffrande pour le péché, dans laquelle les fils dâAaron ne sont pas mentionnés du tout. Les fils dâAaron représentent lâÃglise, non comme corps, mais comme maison spirituelle ou famille de sacrificateurs. Ceci est facile à comprendre, car si Aaron est un type de Christ, la maison dâAaron est un type de la maison de Christ. Ainsi nous lisons au chap. 3 de lâépître aux Hébreux, vers. 6: «Mais Christ est fidèle comme Fils, sur sa maison, et nous sommes sa maison». Et encore: «Me voici, moi, et les enfants que Dieu mâa donnés» (Héb. 2:13; Ãsaïe 8:18). Or, câest le privilège de lâÃglise, en tant que conduite et enseignée par le Saint Esprit, de contempler cette face de Christ qui nous est présentée dans le premier des types du Lévitique, et dây trouver son plaisir. «Notre communion est avec le Père» (1 Jean 1:3), qui, dans sa bonté, nous appelle à partager ses pensées au sujet de Christ. Nous ne pouvons, il est vrai, jamais nous élever à toute la hauteur de ces pensées, mais nous pouvons y avoir notre part, par le Saint Esprit qui demeure en nous.
«Et les fils dâAaron, les sacrificateurs, présenteront le sang, et ils feront aspersion du sang tout autour sur lâautel qui est à lâentrée de la tente dâassignation». Encore ici, nous rencontrons un type de lâÃglise envisagée toujours comme compagnie de sacrificateurs, apportant le mémorial dâun sacrifice accompli, et le présentant là où le simple adorateur avait accès. Mais le sang que les sacrificateurs offrent ici est, il ne faut pas lâoublier, le sang de lâholocauste et non celui de lâoffrande pour le péché. Câest lâÃglise entrant par la puissance du Saint Esprit dans la pensée du profond et parfait dévouement que Christ a manifesté envers Dieu; ce nâest pas un pécheur condamné, saisissant la valeur du sang de Celui qui a porté le péché. Il est à peine besoin de dire que lâÃglise se compose de pécheurs, et de pécheurs convaincus de péché; mais «les fils dâAaron» ne représentent pas des pécheurs convaincus de péché, ils représentent des saints rendant culte: câest comme «sacrificateurs» quâils ont affaire avec lâholocauste.
Plusieurs se trompent sur ce point: ils sâimaginent que parce quâun homme, par la grâce, de Dieu et par le Saint Esprit qui le met en état de le faire, prend place comme adorateur, il refuse par cela de reconnaître quâil est un pauvre et indigne pécheur. Câest là une grande erreur. En lui-même, le croyant nâest «rien du tout»; mais en Christ, il est un adorateur purifié. Il a entrée dans le sanctuaire, non comme un pécheur coupable, mais comme un sacrificateur rendant culte en «vêtements de gloire». Ãtre occupé de ma culpabilité dans la présence de Dieu, nâest pas, de ma part, comme chrétien, de lâhumilité à lâégard de ce qui me concerne, mais de lâincrédulité à lâégard du sacrifice.
Quoi quâil en soit, le lecteur a pu se convaincre que lâidée dâimputation du péché nâentre pas dans lâordonnance de lâholocauste, et que Christ nâapparaît pas dans cette offrande comme portant le péché et comme sous le poids de la colère de Dieu. Il est écrit: «il sera agréé pour lui, pour faire propitiation pour lui», cela est vrai. «Lâexpiation» est mesurée ici, on ne saurait trop le répéter, non par les profondeurs et lâénormité de la culpabilité de lâhomme, mais par la perfection de lâabandon que Christ a fait de lui-même à Dieu, et par lâinfinie satisfaction que Dieu trouve en Celui qui sâest ainsi offert. Ceci nous donne lâidée la plus élevée de lâexpiation. Si je contemple Christ comme offrande pour le péché, je vois lâexpiation faite selon les exigences de la justice divine à lâégard du péché; mais si je regarde lâholocauste, lâÅuvre de propitiation mâapparaît revêtue de toute la perfection du bon vouloir et de la capacité de Christ à accomplir la volonté de Dieu, ainsi que selon la mesure â et toute la perfection du bon plaisir de Dieu en Christ et en son Åuvre. Combien ne doit pas être parfaite une expiation qui est le fruit du dévouement de Christ à Dieu! Y aurait-il quelque chose qui pût dépasser et ce dévouement du Fils, et cette satisfaction du Père? Non assurément; et il y a là un sujet digne dâoccuper pour jamais la famille sacerdotale, quand elle sera réunie dans les parvis de lâÃternel.
«Et il écorchera lâholocauste, et le coupera en morceaux». Lâacte cérémoniel «dâécorcher» est particulièrement expressif: il consistait dans lâenlèvement de la partie extérieure de la victime, afin que ce qui est intérieur fût pleinement révélé. Il ne suffisait pas que lâoffrande fût «sans défaut» à lâextérieur, il fallait aussi que lâintérieur, avec tous ses liens et ses jointures, fût mis à découvert. Ce nâest que pour lâholocauste que cet acte est spécialement ordonné; or, ce fait est en parfait accord avec tout lâensemble du type, en ce quâil tend là faire ressortir, dâune manière toute particulière, la perfection du dévouement de Christ envers le Père. Son Åuvre découlait des profondeurs de son être; et plus ces profondeurs étaient sondées, plus les secrets de sa vie intérieure étaient mis à découvert, et plus aussi il était manifeste quâun dévouement sans mélange à la volonté de son Père, et une sincère recherche de sa gloire, étaient les mobiles qui faisaient agir le grand Antitype de lâoffrande de lâholocauste. Il était bien certainement un complet holocauste.
«Et le coupera en morceaux». Cet acte présente une vérité quelque peu analogue à celle qui est enseignée dans «lâencens de drogues pulvérisées» (Ex. 30:34-38; Lév. 16:12). Le Saint Esprit prend plaisir à sâarrêter longtemps sur ce qui constitue le parfum et la bonne odeur du sacrifice de Christ, non seulement en les considérant comme un tout, mais aussi en tenant compte des plus petits détails: dans ses diverses parties aussi bien que dans son entier, lâholocauste est sans tare, et ainsi était Christ!
«Et les fils dâAaron, le sacrificateur, mettront du feu sur lâautel, et arrangeront du bois sur le feu; et les fils dâAaron, les sacrificateurs, arrangeront les morceaux, la tête et la graisse, sur le bois qui est sur le feu qui est sur lâautel». Câétait là un grand privilège pour la famille sacerdotale. Lâholocauste était tout entier offert à Dieu; il était entièrement brûlé 1 sur lâautel, lâhomme nây avait point de part; mais les fils dâAaron, le sacrificateur, étant eux-mêmes pareillement sacrificateurs, paraissent ici rangés autour de lâautel de Dieu, pour contempler la flamme dâun sacrifice agréable à Dieu, sâélevant à lui en parfum de bonne odeur. Câétait une glorieuse position, une glorieuse communion, un glorieux service pour la sacrificature, un type frappant de ce que Dieu a donné à lâÃglise, qui a communion avec lui en ce qui regarde lâaccomplissement parfait de sa volonté dans la mort de Christ. Lorsque câest comme pécheurs, convaincus de péché, que nous contemplons la croix du Seigneur Jésus, nous voyons à cette croix ce qui répond à tous nos besoins: à ce point de vue, la croix donne à la conscience une parfaite paix. Mais nous pouvons, comme sacrificateurs, comme adorateurs purifiés, envisager la croix sous un autre jour, savoir comme étant la consommation de la sainte résolution que Christ avait prise dâaccomplir la volonté du Père, même jusquâà la mort. Comme pécheurs convaincus de péché, nous sommes devant lâautel dâairain et nous trouvons la paix par le sang de la propitiation qui a été répandu sur cet autel; mais comme sacrificateurs, nous sommes là pour contempler et admirer la perfection de cet holocauste, le parfait abandon et la parfaite offrande que Christ, lâHomme sans tache, a faits de lui-même à Dieu.
1 Il peut être utile dâinformer ici le lecteur que le mot hébreu, rendu par «brûler» dans lâordonnance de lâholocauste, est entièrement différent de celui qui est employé pour «brûler» dans lâordonnance du sacrifice pour le péché. Ce sujet étant dâun intérêt particulier, je citerai quelques-uns des passages dans lesquels ce mot se trouve. Le mot hébreu employé, quand il sâagit de lâholocauste, signifie «encens» ou «brûler de lâencens» et se trouve dans les passages suivants, avec lâune ou lâautre de ces significations: Lév. 6:15: «⦠et on le fera fumer ou «brûler» tout entier sur lâautel». â Deut. 33:10: «Ils mettront lâencens sous tes narines, et lâholocauste sur ton autel». â Exode 30:1: «tu feras un autel pour faire fumer lâencens». â Ps. 66:15: «avec lâencens des moutons». â Jér. 44:21 «les encensements que vous avez faits dans les villes de Juda». â Cant. 3:6: «parfumée de myrrhe et dâencens». On pourrait multiplier les passages: mais ceux que nous venons de citer suffiront pour faire comprendre quel est lâemploi du mot dont nous parlons, dans lâordonnance de lâholocauste.
Le mot hébreu, rendu par «brûler», en rapport avec lâoffrande pour le péché, signifie brûler, en général, et se trouve dans les passages suivants: Gen. 11:3: «Faisons des briques et cuisons-les au feu». â Lév. 10:16: «Et Moïse chercha diligemment le bouc du sacrifice pour le péché; mais voici, il avait été brûlé». â 2 Chr. 16:14: «et on en brûla pour lui en très grande abondance Câest de ce verbe que dérive le mot de «Séraphins», littéralement les brûlants, (Ãs. 6); le même mot désigne aussi «les serpents brûlants» (Nomb. 21).
Ainsi, non seulement lâoffrande pour le péché était brûlée dans un lieu différent de lâholocauste; mais le Saint Esprit emploie encore un tout autre mot pour exprimer lâacte par lequel elle était consumée. Cette distinction nâest pas indifférente; et je crois que la sagesse du Saint Esprit est aussi manifeste dans lâemploi quâelle fait des deux mots, dont nous parlons, quâen tout autre point où elle fait ressortir la différence qui existe entre les deux offrandes. Le lecteur spirituel attachera aussi à cette distinction la valeur qui lui appartient.
Nous nâaurions quâune idée bien incomplète du mystère de la croix, si nous nây voyions que ce qui répond aux besoins de lâhomme comme pécheur. Il y a, dans la mort de Christ, des profondeurs qui sont hors de la portée de lâhomme et que Dieu seul a pu sonder. Il est donc important de remarquer que, quand le Saint Esprit nous offre des représentations figuratives de la croix, il nous donne tout premièrement le type qui nous la fait voir sous celle de ses faces qui a Dieu pour objet. Lâhomme peut venir à cette source unique de délices; il peut la sonder et sây abreuver à jamais; il peut y trouver la satisfaction de tous les désirs les plus élevés de son âme et des facultés de sa nouvelle nature; mais, après tout, il y a dans la croix quelque chose que Dieu seul peut connaître et apprécier. Voilà pourquoi lâoffrande de lâholocauste a la première place dans lâordre des sacrifices. Outre cela, le fait même que Dieu a institué un type de la mort de Christ, qui est lâexpression de ce que cette mort est pour lui-même, renferme un volume dâinstruction pour lâhomme spirituel.
Aucun homme, ni aucun ange ne peut sonder jusquâau fond le mystère de la mort de Christ; mais nous pouvons en discerner au moins quelques caractères qui, à eux seuls, rendent déjà cette mort précieuse, au-delà de toute expression, pour le cÅur de Dieu. Câest de la croix que Dieu recueille sa plus riche moisson de gloire. Il nâaurait pu, dâaucune autre manière, être glorifié comme il lâa été par la mort de Christ. Câest dans lâabandon volontaire que Christ fait de lui-même à Dieu, que la gloire divine reluit dans tout son éclat; et câest dans cette offrande que Christ a faite de lui-même que fut posé le solide fondement de tous les conseils divins: la création était insuffisante pour cela. La croix aussi fournit à lâamour divin un canal par lequel il peut couler avec justice; et par elle encore Satan est à jamais confondu, et «les principautés et les autorités» sont produites en public, Jésus «triomphant dâelles en la croix» (Col. 2:15). Ce sont là de glorieux fruits de la croix; et quand nous en sommes occupés, nous voyons quâil était convenable quâil y eût un type de la croix, qui la présentât dans ce quâelle a été pour Dieu lui-même exclusivement, et quâil est convenable aussi que ce type occupe la première place, en tête de tous les autres.
«Et il lavera avec de lâeau lâintérieur et les jambes, et le sacrificateur fera fumer le tout sur lâautel: câest un holocauste, un sacrifice par feu, une odeur agréable à lâÃternel». Ce lavage, qui est ordonné ici, rendait le sacrifice, typiquement, tel que Christ était essentiellement: il rendait le sacrifice pur, intérieurement et extérieurement. Le plus parfait accord subsistait toujours entre les motifs intérieurs de Christ et sa conduite extérieure: celle-ci était toujours lâexpression de ses motifs intérieurs. Tout en lui tendait à une seule chose, savoir à la gloire de Dieu. Les membres de son corps obéissaient parfaitement à son cÅur dévoué et accomplissaient parfaitement les conseils de ce cÅur qui ne battait que pour Dieu et pour sa gloire dans le salut des hommes. Le sacrificateur pouvait donc bien «faire fumer le tout sur lâautel». Tout était typiquement pur et nâétait destiné quâà être présenté à Dieu sur son autel. Il y avait des sacrifices, dont le sacrificateur avait sa part; mais lâholocauste était «tout» consumé sur lâautel. Il était pour Dieu seul. Les sacrificateurs pouvaient arranger le bois et le feu, et regarder monter la flamme; câétait là un grand et saint privilège pour eux; mais les sacrificateurs ne mangeaient pas du sacrifice. Dieu seul était lâobjet de Christ dans cet aspect de sa mort, qui est représenté par lâholocauste, et nous ne pouvons saisir ce fait avec trop de simplicité. Depuis le moment où le mâle sans défaut était volontairement présenté à la porte du tabernacle dâassignation, jusquâà celui où il était réduit en cendre sur lâautel par lâaction du feu, nous pouvons contempler Christ sâoffrant lui-même, sans tache, à Dieu. Dieu a, dans cette Åuvre que Christ a accomplie, sa joie propre, une joie dans laquelle aucune intelligence créée ne pourrait entrer. Câest ce qui est confirmé par la «loi de lâholocauste», dont il nous reste à parler.
«Et lâÃternel parla à Moïse, disant: Commande à Aaron et à ses fils, en disant: Câest ici la loi de lâholocauste. Câest lâholocauste: il sera sur le foyer sur lâautel toute la nuit jusquâau matin; et le feu de lâautel brûlera sur lui. Et le sacrificateur revêtira sa tunique de lin, et mettra sur sa chair ses caleçons de lin, et il lèvera la cendre de lâholocauste que le feu a consumé sur lâautel, et la mettra à côté de lâautel; et il ôtera ses vêtements, et revêtira dâautres vêtements, et il emportera la cendre hors du camp en un lieu pur. Et le feu qui est sur lâautel y brûlera; on ne le laissera pas sâéteindre. Et le sacrificateur allumera du bois sur ce [feu] chaque matin, et y arrangera lâholocauste, et y fera fumer les graisses des sacrifices de prospérités. Le feu brûlera continuellement sur lâautel, on ne le laissera pas sâéteindre» (voyez Lév. 6:1-6). Le feu sur lâautel consumait lâholocauste et les graisses des offrandes de prospérités. Câétait la juste expression de la sainteté divine qui trouvait, en Christ et en son sacrifice, un aliment convenable. Le feu ne devait jamais sâéteindre; ce qui représentait lâaction de la sainteté divine en jugement devait être continuellement maintenu. Le feu flamboyait sur lâautel de Dieu, au milieu des sombres et silencieuses veilles de la nuit.
«Et le sacrificateur revêtira sa tunique de lin, et mettra, etc.» Ici, le sacrificateur prend, en figure, la place de Christ, dont la justice personnelle est représentée par la blanche tunique de lin. Christ sâétant livré lui-même à la mort de la croix, afin dâaccomplir la volonté de Dieu, est monté aux cieux, dans sa propre justice éternelle, portant avec lui ce qui était le mémorial de lâÅuvre quâil a accomplie. Les cendres attestaient que le sacrifice était consommé et quâil était accepté de Dieu: elles étaient placées à côté de lâautel, pour témoigner que le feu avait consumé le sacrifice, et que celui-ci nâétait pas seulement consommé, mais quâil avait été aussi accepté. Les cendres de lâholocauste proclamaient lâacceptation du sacrifice; les cendres de lâoffrande pour le péché proclamaient le jugement du péché.
Plusieurs des points, sur lesquels nous nous sommes arrêtés, reparaîtront devant nous dans la suite de notre étude et prendront ainsi pour nous plus de clarté, plus de valeur et de puissance. La mise en contraste des offrandes les unes avec les autres met chacune dâelles plus en relief. Considérées dans leur ensemble, elles nous fournissent une vue complète de Christ. Elles sont comme autant de miroirs, disposés de manière à réfléchir, sous divers aspects, lâimage du vrai et seul parfait sacrifice. Aucun type ne pouvait, à lui seul, le représenter dans sa plénitude. Il fallait que nous puissions le contempler dans la vie et dans la mort, comme homme et comme victime, en rapport avec Dieu, et en rapport avec nous; et câest ainsi que les offrandes du Lévitique nous le présentent en figure. Dieu a miséricordieusement répondu de cette façon au besoin de nos âmes; puisse-t-il aussi maintenant nous augmenter lâintelligence quâil nous faut pour saisir ce quâil a préparé pour nous, afin que nous en jouissions.