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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 13". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/genesis-13.html.
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 13". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-18
Le commencement de ce chapitre nous met en présence dâun sujet qui est du plus grand intérêt pour le cÅur. Lorsque, dâune manière ou dâune autre, lâétat spirituel du croyant est venu à baisser et quâil a perdu la communion avec Dieu, il court le risque, dès que sa conscience commence à se réveiller, de ne pas saisir la grâce telle quâelle est, et de ne pas entrer pleinement dans la réalité de sa restauration devant Dieu. Or, nous savons que tout ce que Dieu fait, il le fait dâune manière qui est digne de lui-même; soit quâil crée ou quâil sauve, soit quâil convertisse ou quâil restaure, il ne peut agir que selon ce quâil est lui-même: il glorifie son nom dans toutes ses voies. Câest un grand bonheur pour nous, qui sommes toujours portés «à affliger le Saint dâIsraël» (Psaumes 78:41 Psaumes 78:40-44), et qui le faisons surtout quand il sâagit de sa grâce qui restaure. Dans le chapitre qui nous occupe, nous voyons quâAbram fut non seulement retiré du pays dâÃgypte, mais encore ramené «jusquâau lieu où était sa tente au commencement⦠au lieu où était lâautel quâil y avait fait auparavant; et Abram invoqua là le nom de lâÃternel» (v. 3-4). Dieu ne sera satisfait à lâégard de celui qui sâest égaré ou qui est resté en arrière, que lorsquâil lâaura ramené dans le droit chemin et quâil lâaura parfaitement rétabli dans sa communion. Nos cÅurs, pleins de propre justice, penseraient volontiers quâune place moins élevée que celle quâil occupait auparavant convient à un tel homme; et il en serait ainsi, en effet, sâil était question de nos mérites ou de notre caractère; mais, comme il sâagit uniquement de grâce, il appartient à Dieu de déterminer la mesure du relèvement; et cette mesure nous est donnée dans le passage que voici: «Si tu reviens, ô Israël, dit lâÃternel, reviens à moi!» (Jér. 4:1). Voilà comment Dieu relève; et faire autrement serait indigne de lui. Il ne restaure pas du tout, ou il le fait de manière à exalter et à glorifier les richesses de sa grâce. Quand le lépreux était ramené dans le camp, il était conduit «à lâentrée de la tente dâassignation» (Lév. 14:11 lv 14.1-20); quand le fils prodigue revint à la maison paternelle, le père le fit asseoir à table avec lui; quand Pierre fut relevé de sa chute, il put dire aux hommes dâIsraël: «Vous avez renié le Saint et le Juste» (Actes 3:14 ac 3.13-15), les accusant ainsi précisément de ce quâil avait fait lui-même dans les circonstances les plus aggravantes. Dans chacun de ces cas, et dans beaucoup dâautres, nous voyons que Dieu restaure parfaitement: il ramène toujours lââme à lui, dans toute la puissance de la grâce, et dans toute la confiance de la foi. «Si tu reviens, reviens à moi.» «Abraham sâen alla jusquâau lieu où était sa tente au commencement.»
En outre, lâeffet de la restauration divine de lââme est infiniment pratique: si, par son caractère, elle confond le légalisme, lâeffet quâelle produit confond lâantinomianisme. Lââme restaurée aura un sentiment vif et profond du mal dont elle aura été délivrée, et ce sentiment se manifestera par un esprit de vigilance, de prière, de sainteté et de prudence. Dieu ne nous relève pas pour que nous prenions le péché plus à la légère encore, et que nous y retombions de nouveau; il dit: «Va, dorénavant ne pèche plus!» (Jean 8:11). Plus le sentiment de la grâce de Dieu qui nous a relevés est profond, plus le sentiment de la sainteté de ce relèvement sera profond. Câest un principe établi et enseigné dâun bout à lâautre de lâÃcriture, mais spécialement dans deux passages bien connus, Psaumes 23:3 et 1 Jean 1:9 «Il restaure mon âme; il me conduit dans des sentiers de justice à cause de son nom»; et: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité». Le sentier qui convient à une âme qui a été restaurée est «le sentier de la justice». La jouissance de la grâce produit une vie juste: parler de grâce, et vivre dans l'injustice, câest «changer la grâce de notre Dieu en débauche» (Jude 4 jd 1.3-4). Si «la grâce règne par la justice pour la vie éternelle» (Rom. 5:21), elle se manifeste aussi en Åuvres de justice qui sont le fruit de cette vie. La grâce, qui nous pardonne nos péchés, nous purifie de toute iniquité. Ce sont deux choses quâil ne faut jamais séparer; qui, réunies ensemble, confondent, comme nous lâavons déjà dit, le légalisme, aussi bien que lâantinomianisme du cÅur humain.
Mais il y eut, pour Abram, une épreuve bien plus grande que celle de la famine qui lâavait fait descendre en Ãgypte, savoir celle qui provenait de la compagnie de quelquâun qui, évidemment, ne marchait pas dans lâénergie dâune foi personnelle, ni dans le sentiment de sa responsabilité individuelle. Il semble que, dès le commencement, Lot, dans sa marche, fut plutôt poussé par lâinfluence et lâexemple dâAbram, que par une foi en Dieu qui lui fût propre; et dans ce fait est renfermé un principe tout à fait général. En parcourant les saintes Ãcritures, nous voyons que, dans les grands mouvements produits par lâEsprit de Dieu, certaines personnes, croyantes ou non, se sont associées à ces mouvements sans participer elles-mêmes à la puissance qui les avait produits. Ces personnes poursuivent leur chemin pendant un temps, soit en pensant comme un corps mort sur le témoignage, soit en entravant celui-ci dâune manière positive. Ainsi lâÃternel avait appelé Abram à quitter sa parenté; mais Abram, au lieu de la quitter, lâemmène avec lui; Térakh le retarde dans sa marche, jusquâau moment où il est enlevé par la mort; Lot lâaccompagne un peu plus loin, jusquâà ce que «les convoitises à lâégard des autres choses» (Marc 4:19) le surmontent et lâaccablent entièrement.
On peut faire la même observation dans le grand mouvement de la sortie dâIsraël hors dâÃgypte: «un ramassis de peuple» suivit les Juifs, et devint pour eux un sujet de corruption, dâaffaiblissement et de trouble, comme nous voyons au chapitre 11:4, des Nombres: «Le ramassis de peuple qui était au milieu dâeux sâéprit de convoitise, et les fils dâIsraël aussi se mirent encore à pleurer, et dirent: Qui nous fera manger de la chair?» De même encore aux premiers jours de lâÃglise, et depuis lors, dans tous les mouvements produits par lâEsprit de Dieu, on a vu un grand nombre de personnes sâassocier à ces mouvements sous des influences diverses, mais qui, nâétant pas divines, nâont été que passagères et ont laissé ces personnes se retirer bientôt et reprendre leur place dans le monde. Rien ne subsistera que ce qui est de Dieu: il faut que nous réalisions le lien qui nous unit au Dieu vivant; il faut que nous sentions que câest lui qui nous a appelés à la position que nous occupons, autrement nous nâaurons ni fermeté ni constance dans cette position. Nous ne pouvons pas suivre lâornière dâun autre, simplement parce que cet autre y marche. Dieu, dans sa grâce, trace à chacun de nous le chemin quâil doit suivre, donnant à chacun une sphère dâaction et des devoirs à remplir; et nous sommes tenus de connaître quelle est notre vocation et quels sont les devoirs qui se rattachent à cette vocation, afin que, par la grâce qui nous est donnée chaque jour, nous puissions travailler efficacement à la gloire de Dieu. Il importe peu quelle est notre mesure, pourvu quâelle nous ait été départie de Dieu. Nous pouvons avoir «cinq talents», ou nâen avoir reçu que «un seul»; mais si nous faisons valoir ce «seul» talent, les yeux arrêtés sur notre Maître, nous entendrons aussi certainement de sa part ces paroles: «cela va bien», que si nous avions fait valoir les «cinq talents». Paul, Pierre, Jacques et Jean ont eu chacun «leur mesure» particulière, leur ministère spécial, et il en est ainsi pour tous. Nul ne doit intervenir dans le travail de lâautre. Le charpentier a une scie, un rabot, un marteau et un ciseau, et il se sert de chacun de ces instruments, selon quâil en a besoin. Rien nâa moins de valeur que lâimitation. Dans le monde physique nous nâen voyons point, mais chaque être créé remplit sa propre sphère, ses propres fonctions; et sâil en est ainsi dans le monde physique, combien plus dans le monde spirituel. Le champ est assez vaste pour tous. Dans une même maison, il y a des vaisseaux de grandeur et de formes différentes, et tous sont nécessaires au maître.
Examinons donc sérieusement, cher lecteur, si nous sommes conduits par une influence divine ou humaine; si notre foi repose sur la sagesse de lâhomme ou sur la puissance de Dieu; si ce que nous faisons, nous le faisons parce que dâautres lâont fait, ou parce que le Seigneur nous appelle à le faire; si nous ne faisons que nous appuyer sur lâexemple et lâinfluence de ceux qui nous entourent, ou si nous sommes soutenus par une foi qui nous soit personnelle. Câest, sans aucun doute, un privilège que de jouir de la communion des frères; mais si nous nous appuyons sur eux, nous ferons bientôt naufrage; â de même, si nous dépassons notre mesure, notre action en souffrira. Il est facile de voir si un homme travaille à sa place et selon sa mesure: sachons être toujours vrais et naturels. Celui qui, sans savoir nager, sâaventure dans une eau profonde, aura à se débattre; si un vaisseau appareille sans être en état de prendre la mer et sans être équipé convenablement, il sera bientôt repoussé dans le port ou se perdra. Lot quitta «Ur des Chaldéens», mais il tomba dans la plaine de Sodome. Lâappel de Dieu nâavait pas atteint son cÅur, et son Åil était resté fermé à la gloire de lâhéritage de Dieu. Il y a pour chacun des serviteurs de Dieu un sentier éclairé de son approbation et de la lumière de sa face, et notre joie devrait être dây marcher. Son approbation suffit au cÅur qui le connaît. Nous nâobtiendrons pas toujours lâapprobation et le concours de nos frères, nous serons souvent mal compris; mais ce sont des choses que nous ne pouvons pas éviter. «Le jour» mettra tout à sa place, et le cÅur fidèle attendra, content, lâarrivée de ce jour, sachant quâalors «Dieu rendra à chacun sa louange» (1 Cor. 3:13 1cr 3.11-15; 4:5 1cr 4.5).
Il peut être profitable dâexaminer de plus près ce qui engagea Lot à quitter le chemin du témoignage public. Il y a, dans lâhistoire de tout homme, un moment de crise qui révèle le fondement sur lequel il sâappuie dans sa marche, les motifs qui le font agir et les objets quâil poursuit; et il en fut ainsi de Lot: il ne mourut pas à Charan, mais il tomba dans Sodome. La cause apparente de sa chute fut la querelle entre les pasteurs de son bétail et ceux du bétail dâAbram: mais quand on ne marche pas avec un Åil simple et des affections purifiées, on rencontre facilement une pierre qui vous fait broncher, si ce nâest pas un jour, ce sera lâautre; si ce nâest pas en un lieu, ce sera en un autre. Dans un sens, il importe peu quelle est la cause apparente qui vous fait quitter le droit chemin; la cause réelle reste cachée, bien loin peut-être de lâattention publique, dans les chambres secrètes des affections du cÅur, là où le monde, sous ou une forme ou sous une autre, a trouvé à se loger. La querelle entre les bergers eût été facile à apaiser sans dommage spirituel, soit pour Lot, soit pour Abram. Elle ne fit, en réalité, que fournir à ce dernier lâoccasion de montrer la magnifique puissance de la foi, et cette élévation morale et céleste dont la foi revêt celui qui croit; tandis quâelle ne fit que manifester la mondanité dont le cÅur de Lot était rempli. Cette querelle de bergers ne produisit pas plus la mondanité dans le cÅur de Lot, que la foi dans le cÅur dâAbram; elle ne fit que mettre en lumière, dans lâun et dans lâautre cas, ce qui existait de fait dans le cÅur de chacun dâeux.
Il en est toujours ainsi; des controverses et des divisions sâélèvent dans lâÃglise de Dieu, deviennent pour plusieurs une occasion de chute, et les font retourner au monde, dâune manière ou dâune autre; et alors, ces personnes sâen prennent aux controverses et aux divisions et font retomber sur ces choses la responsabilité qui leur revient à elles-mêmes, tandis quâen réalité ces choses nâont été que le moyen de manifester le véritable état des âmes et les penchants des cÅurs. Quand le monde est dans le cÅur, on en trouve toujours le chemin; et câest montrer peu de grandeur morale que de blâmer les hommes et les circonstances quand la racine du mal gît en nous-mêmes, quelque déplorables que soient dâailleurs les controverses et les divisions. Il est triste et humiliant de voir des frères se quereller en présence même des «Cananéens et des Phéréziens», tandis que leur langage devrait toujours être: «Quâil nây ait point, je te prie, de contestation entre moi et toi⦠car nous sommes frères» (v. 8, 9). Mais encore, pourquoi Abraham ne choisit-il pas Sodome? pourquoi la querelle ne le poussa-t-elle pas dans le monde et ne devint-elle pas pour lui une occasion de chute? â Il envisagea la difficulté au point de vue de Dieu. Son cÅur nâétait pas moins susceptible dâêtre attiré par des plaines bien arrosées, que celui de Lot; mais il ne permit pas à son cÅur de choisir. Il laissa le choix à Lot, et remit à Dieu le soin de choisir pour lui. Telle est la sagesse qui vient dâen haut. La foi laisse toujours à Dieu le soin de fixer son héritage, comme aussi elle sâen remet à lui du soin de lây introduire. Elle peut dire: «Les cordeaux sont tombés pour moi en des lieux agréables; oui, un bel héritage mâest échu» (Ps. 16:6). Peu importe où les «cordeaux» lui sont échus; la foi juge quâils lui échoient en des «lieux agréables», parce que câest Dieu qui lây a placée. Celui qui marche par la foi peut laisser le choix volontiers à celui qui marche par la vue; il dit: «Si tu prends la gauche, jâirai à droite; et si tu prends la droite, jâirai à gauche». Il y a là , à la fois, du désintéressement et de lâélévation morale, et aussi quelle sécurité!
On peut compter que, quelque étendus que soient les désirs de la nature et la portion quâelle prendra, elle ne mettra jamais la main sur le trésor de la foi: elle cherche sa portion dans une direction toute opposée. La foi place son trésor en un lieu que la nature ne songerait jamais à visiter; elle ne pourrait même pas sâen approcher si elle le voulait; et quand elle le pourrait, elle ne le voudrait pas; en sorte que la foi, en laissant le choix à la nature, est en parfaite sécurité aussi bien quâadmirablement désintéressée.
Quel fut donc le choix de Lot, quand il put choisir? Il prit pour sa part Sodome, le lieu même sur lequel le jugement allait éclater. Comment et pourquoi Lot fit-il un pareil choix? Câest quâil regarda à lâapparence extérieure, et non au caractère intrinsèque et à la destinée future du lieu. Le vrai caractère de Sodome, câétait la méchanceté (v. 13); et sa destinée future, le «jugement», la destruction par «le feu et le soufre du ciel». Mais, dira-t-on, Lot ignorait tout cela: câétait possible, et Abram aussi peut-être? mais Dieu le savait, et si Lot eût laissé à Dieu le soin de «lui choisir un héritage», Dieu ne lui eût certainement pas donné un lieu quâil allait lui-même détruire. Mais Lot voulut choisir lui-même et jugea que Sodome lui convenait, bien que Sodome ne convînt pas à Dieu; ses yeux sâarrêtèrent sur «les plaines bien arrosées», et son cÅur fut captivé par elles: «Il dressa ses tentes jusquâà Sodome» (v. 10-12). Tel est le choix que fait la nature. «Démas mâa abandonné, ayant aimé le présent siècle» (2 Tim. 4:10). Lot abandonna Abram pour la même raison; il quitta le lieu du témoignage, et passa dans celui du jugement.
«Et lâÃternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui: Lève tes yeux, et regarde, du lieu où tu es, vers le nord, et vers le midi, et vers lâorient, et vers lâoccident; car tout le pays que tu vois, je te le donnerai, et à ta semence, pour toujours» (v. 14-15). La «querelle» et la «séparation», bien loin de causer un dommage spirituel à Abram, servirent à manifester les principes célestes qui le gouvernaient et fortifièrent la vie de la foi dans son âme; elles servirent, en outre, à éclaircir sa voie et à le délivrer dâune compagnie qui ne pouvait que lâentraver. Toutes choses, ainsi, concoururent au bien dâAbram, et lui procurèrent une moisson de bénédiction.
Souvenons-nous, et câest là une vérité sérieuse et encourageante à la fois, quâà la longue chacun trouve son propre niveau, si je puis dire ainsi. Tous ceux qui courent sans être envoyés finissent par tomber dâune manière ou dâune autre, et reviennent aux choses quâils faisaient profession dâavoir abandonnées. Dâun autre côté, tous ceux qui ont été appelés de Dieu, et qui sâappuient sur lui, sont soutenus par sa grâce. «Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusquâà ce que le plein jour soit établi» (Prov. 4:18). Cette pensée devrait nous rendre humbles et vigilants à prier: «Que celui qui croit être debout prenne garde quâil ne tombe» (1 Cor. 10:12), car certainement, «il y a des derniers qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers» (Luc 13:30). «Celui qui persévérera jusquâà la fin, celui-là sera sauvé» (Matt. 10:22), est un principe qui, quelle quâen soit lâapplication particulière, a une portée morale dâune grande étendue, On a vu maint vaisseau sortir fièrement du port, toutes ses voiles tendues, au milieu des acclamations et des applaudissements de la foule, et paraissant promettre une traversée magnifique; mais, hélas! les tempêtes, les vagues, les sables et les récifs ont bientôt changé lâaspect des choses, et le voyage, commencé sous les auspices les plus favorables, sâest terminé par un désastre! Je ne fais allusion ici quâau service et au témoignage, et nullement à la question de lâacceptation et du salut éternel de lâhomme en Christ: ce salut, que Dieu en soit béni, ne dépend en aucune manière de nous, mais de Celui qui a dit: «Je donne à mes brebis la vie éternelle, et elles ne périront jamais; et personne ne les ravira de ma main» (Jean 10:28). Mais nous voyons fréquemment des chrétiens entrer dans un service ou un témoignage particulier, sous lâimpression quâils y sont appelés de Dieu; et, après un temps, faillir dans leur course; plusieurs, après avoir professé certains principes dâactions particuliers, à lâégard desquels ils nâont pas été enseignés de Dieu, ou dont ils nâont pas mûrement pesé les conséquences dans la présence de Dieu, finissent par violer ouvertement ces mêmes principes. Nous devons déplorer ces choses et les éviter avec soin. Il faut que chacun reçoive son appel et sa mission du Maître lui-même. Tous ceux que Christ appelle à un service particulier seront infailliblement soutenus dans ce service, car jamais il nâenvoie quelquâun à la guerre à ses propres dépens. Mais celui qui court, sans être envoyé, non seulement fera lâexpérience de sa folie, mais encore la manifestera.
Ce nâest pas à dire toutefois quâun homme puisse sâériger jamais en représentant dâun principe quelconque, ou se présenter comme modèle dâun caractère spécial de service ou de témoignage. à Dieu ne plaise! Ce serait pur orgueil, insigne folie! Lâaffaire de celui qui enseigne est dâexposer les Ãcritures, et lâaffaire dâun serviteur est de faire ressortir la volonté du maître. Mais tout en comprenant et en admettant ces choses, nâoublions pas quâil faut calculer la dépense avant que dâentreprendre de bâtir une tour ou dâaller à la guerre (Luc 14:28 lc 14.25-35). On verrait moins de confusion et de misères au milieu de nous, si nous prêtions une plus sérieuse attention à cette exhortation. Abram fut appelé de Dieu à quitter Ur pour Canaan; aussi Dieu le conduisit tout le long du chemin. Lorsque Abram sâarrêta à Charan, Dieu lâattendit; lorsquâil descendit en Ãgypte, Dieu le ramena; quand il eut besoin de direction, Dieu le guida; lorsquâil y eut une querelle et une séparation, Dieu prit soin de lui; en sorte quâAbram ne put que dire: «Oh! que ta bonté est grande, que tu as mise en réserve pour ceux qui te craignent!» (Ps. 31:20). Abram ne perdit rien par la querelle: il eut, après comme avant, sa tente et son autel. «Et Abram leva ses tentes, et vint et habita auprès des chênes de Mamré, qui sont à Hébron; et il bâtit là un autel à lâÃternel» (v. 18). Que Lot choisisse Sodome, Abram cherche et trouve son tout en Dieu. Il nây avait point dâautel à Sodome; tous ceux, hélas! qui cheminent dans cette direction, cherchent tout autre chose quâun autel. Ce nâest pas pour rendre culte à Dieu quâils vont du côté de Sodome; câest lâamour du monde qui les y conduit. Et, quand bien même ils obtiendraient lâobjet de leur recherche, quelle en serait la fin? LâÃcriture nous le dit «Il leur donna ce quâils avaient demandé, mais il envoya le dépérissement dans leurs âmes!» (Ps. 106:15).