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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 14". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-14.html.
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 14". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-31
«Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, qui font leur travail sur les grandes eaux, ceux-là voient les Åuvres de lâÃternel, et ses merveilles dans les eaux profondes». (Ps. 107:23, 24). Combien cela est vrai! Et néanmoins comme nos cÅurs lâches reculent devant ces «grandes eaux!» Nous préférons les hauts-fonds, et par conséquent nous sommes privés de voir les Åuvres et les merveilles de notre Dieu; car elles ne se voient et ne sont connues que «dans les eaux profondes».
Câest au jour de lâépreuve et des difficultés que lââme fait quelque expérience du grand et indicible bonheur quâil y a à pouvoir compter sur Dieu. Si tout cheminait facilement, il nâen serait pas ainsi. Ce nâest pas quand on glisse sur la surface dâun lac tranquille, que la réalité de la présence du Maître est sentie; mais on en fait lâexpérience quand la tempête mugit et que les flots couvrent la nacelle. Le Seigneur ne nous offre pas la perspective dâun chemin exempt dâépreuves et de tribulations; bien au contraire, il nous dit que nous rencontrerons les unes et les autres; mais il nous promet dâêtre avec nous au milieu de ces choses, et cela vaut infiniment mieux que dâen être exempts. Il vaut bien mieux jouir de la présence de Dieu dans lâépreuve, que dâêtre exempt de lâépreuve sans faire cette précieuse expérience. Ãprouver que le cÅur de Dieu sympathise avec nous est bien plus doux que dâéprouver la puissance de sa main pour nous. La présence du Maître au milieu de ses fidèles serviteurs, pendant quâils passaient par la fournaise, était bien meilleure que nâaurait été la manifestation de sa puissance pour les en préserver. (Daniel 3). Souvent nous voudrions quâil nous fût accordé de cheminer en avant sans épreuve, mais nous y perdrions beaucoup. Jamais la présence du Seigneur nâest aussi douce que dans les moments de grande difficulté.
Câest ce quâéprouvèrent les Israélites dans les circonstances qui sont rapportées dans ce chapitre. Ils sont là dans une difficulté accablante, insurmontable. Ils sont appelés à «faire leur travail sur les grandes eaux»: «Toute leur sagesse est venue à néant» (Ps. 107:27). Pharaon, se repentant de les avoir laissés sortir de son pays, se décide à faire un effort désespéré pour les y ramener. «Et il attela son char, et prit son peuple avec lui. Et il prit six cents chars dâélite, et tous les chars de lâÃgypte, et des capitaines sur tous. â Et le Pharaon sâapprocha, et les fils dâIsraël levèrent leurs yeux, et voici, les Ãgyptiens marchaient après eux; et les fils dâIsraël eurent une grande peur, et crièrent à lâÃternel». (Vers. 6-10). Câétait une scène qui mettait à lâépreuve profondément; une scène au milieu de laquelle tout effort humain devenait inutile. Les Israélites auraient pu, tout aussi bien, tenter de faire reculer le puissant flux de lâOcéan avec un brin de paille, que de tenter de se tirer dâaffaire eux-mêmes par un effort quelconque. La mer était devant eux; derrière eux, les armées de Pharaon, et autour dâeux les montagnes; et tout ceci était permis et ordonné de Dieu! Dieu avait choisi le terrain ou Israël devait camper «devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer; devant Baal-Tsephon». De plus câest Lui qui permit que Pharaon les atteignît. Pourquoi cela? Précisément pour se manifester lui-même dans le salut de son peuple, et dans la défaite complète des ennemis de ce peuple. «Il a divisé en deux la mer Rouge, car sa bonté demeure à toujours; et a fait passer Israël au milieu dâelle, car sa bonté demeure à toujours; et a précipité le Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa bonté demeure à toujours». (Ps. 136).
Il nây a pas, dans toutes «les traites» des rachetés de Dieu dans le désert, une seule position dont les limites nâaient pas été soigneusement tracées par la main de la toute sagesse et de lâamour infini. La portée spéciale et lâinfluence particulière de chacune de ces positions sont calculées avec soin. Les Pi-Hahiroth et les Migdol sont tous disposés dâune manière qui est en rapport immédiat avec la condition morale de ceux que Dieu conduit à travers les détours et les labyrinthes du désert, et de façon aussi à manifester le vrai caractère de Dieu. Si lâincrédulité suggère souvent cette question: pourquoi en est-il ainsi? â Dieu le sait; et sans aucun doute, il révélera le pourquoi, toutes les fois que cette révélation pourra contribuer à sa gloire et au bien de son peuple. Ne nous demandons-nous pas bien souvent pourquoi et dans quel but nous sommes placés dans telle ou telle circonstance? Ne nous tourmentons-nous pas souvent pour savoir la raison pour laquelle nous sommes exposés à telle ou telle épreuve? Combien ne ferions-nous pas mieux de courber la tête dans une humble soumission, et de dire: «tout va bien», et «tout ira bien!» Quand câest Dieu qui fixe notre position, nous pouvons être sûrs quâelle est choisie avec sagesse et quâelle est salutaire; et même, quand nous lâavons follement et volontairement choisie, nous-mêmes, Dieu, dans sa miséricorde, domine notre folie, et fait que la puissance des circonstances, dans lesquelles nous nous sommes placés, travaille à notre bien spirituel.
Câest quand les enfants de Dieu se trouvent dans les plus grands embarras et les plus grandes difficultés, quâils ont le privilège de voir les plus belles manifestations du caractère et de lâactivité de Dieu; et pour cette raison, il les place souvent dans lâépreuve, afin de se manifester lui-même dâune manière dâautant plus signalée. Il aurait pu conduire Israël par la mer Rouge, et le faire arriver bien au-delà des atteintes des armées de Pharaon, avant même que celui-ci eût quitté lâÃgypte; mais cette voie nâaurait pas glorifié aussi pleinement son nom, ni confondu, dâune manière aussi complète, lâennemi dans lequel il voulait «se glorifier» (Vers. 17). Nous perdons trop fréquemment de vue cette grande vérité, et la conséquence en est quâau temps de lâépreuve, le cÅur nous manque. Si nous pouvions nâenvisager une crise difficile que comme une occasion pour Dieu de faire paraître, en notre faveur, la pleine suffisance de la grâce divine, nos âmes conserveraient leur équilibre, et nous pourrions glorifier Dieu, même au milieu des plus profondes eaux.
Le langage des Israélites, dans lâoccasion qui nous occupe, peut nous étonner et nous sembler difficile à expliquer; mais plus nous connaîtrons nos mauvais cÅurs incrédules, plus aussi nous verrons combien est grande la ressemblance quâil y a entre nous et ce peuple. Il semble quâils avaient oublié la manifestation récente de la puissance divine en leur faveur. Ils avaient vu les dieux de lâÃgypte jugés, et la puissance de lâÃgypte abattue sous la verge de lâÃternel. Ils avaient vu la même main rompre la chaîne de fer de lâesclavage égyptien et éteindre la fournaise. Ils ont vu toutes ces choses, et néanmoins, dès quâun nuage obscur apparut sur leur horizon, leur confiance se perd, le cÅur leur manque; et ils donnent libre cours à leurs murmures incrédules, disant: «Est-ce parce quâil nây avait pas de sépulcres en Ãgypte, que tu nous as emmenés pour mourir dans le désert? Que nous as-tu fait, de nous avoir fait sortir dâÃgypte? â Il nous vaut mieux servir les Ãgyptiens que de mourir dans le désert». (Vers. 11, 12). Lâaveugle incrédulité ne peut quâerrer toujours, et que scruter en vain les voies de Dieu. Cette incrédulité est la même dans tous les temps; câest elle qui conduisit David, dans un mauvais jour, à dire: «Maintenant, je périrai un jour par la main de Saül; il nây a rien de bon pour moi que de me sauver en hâte dans le pays des Philistins?» (1 Sam. 27:1). Et comment les choses tournèrent-elles? Saül fut tué en la montagne de Guilboa, et le trône de David fut établi pour toujours. Câest lâincrédulité encore qui, dans un moment dâabattement profond, porta Ãlie le Thishbite à sâenfuir, pour sauver sa vie, de devant les menaces furieuses de Jésabel. Et quâarriva-t-il? Jésabel fut brisée sur le pavé, et Ãlie fut enlevé au ciel dans un chariot de feu.
Il en fut de même des enfants dâIsraël au tout premier moment de lâépreuve. Ils crurent véritablement que lâÃternel nâavait pris tant de peine pour les délivrer de lâÃgypte, que dans le but de les faire mourir au désert; ils sâimaginaient que sâils avaient été préservés de la mort par le sang de lâagneau pascal, câétait afin quâils fussent ensevelis dans le désert. Ainsi raisonne toujours lâincrédulité; elle nous porte à interpréter Dieu en présence de la difficulté, au lieu dâinterpréter la difficulté en présence de Dieu. La foi se place au-delà de la difficulté et, là , elle trouve Dieu dans toute sa fidélité, son amour et sa puissance. Le croyant a le privilège dâêtre toujours dans la présence de Dieu; il y a été introduit par le sang du Seigneur Jésus, et il ne devrait rien souffrir de ce qui pourrait lâôter de là . La place même qui lui a été faite dans la présence de Dieu, il ne peut jamais la perdre, attendu que Christ, son chef et son représentant, lâoccupe pour lui. Mais, bien quâil ne puisse pas perdre la chose elle-même, il peut en perdre la jouissance, lâexpérience et la puissance. Toutes les fois que ses difficultés se placent entre son cÅur et le Seigneur, il ne jouit évidemment pas de la présence du Seigneur, mais il souffre en face de ses difficultés; tout comme quand un nuage se place entre nous et le soleil, il nous prive pour un moment de la jouissance de ses rayons. Le nuage nâempêche pas le soleil de luire, il ne fait que nous empêcher dâen jouir. Ainsi en est-il exactement, quand nous souffrons que les épreuves, les peines et les difficultés de la vie dérobent à nos âmes les brillants rayons de la face de notre Père, qui reluit dâun invariable éclat en la personne de Jésus Christ. Il nây a point de difficulté trop grande pour notre Dieu; bien plus, plus la difficulté est grande, plus il a lâoccasion dâintervenir selon son propre caractère comme le Dieu tout bon et tout-puissant. Sans doute, la position dâIsraël, telle quâelle est décrite dans les premiers versets de ce chapitre, était une position qui mettait profondément à lâépreuve, et qui devait accabler la chair et le sang; mais aussi, le Maître du ciel et de la terre était là , et les enfants dâIsraël nâavaient quâà se reposer sur lui.
Cependant, comme nous défaillons promptement, cher lecteur, quand arrive lâépreuve! Les sentiments dont nous parlons ont un son agréable pour lâoreille, et paraissent très beaux sur le papier, et, que Dieu en soit béni! ils sont divinement vrais; mais la chose importante, câest de les mettre en pratique, quand vient lâoccasion. Câest en les pratiquant quâon en éprouve réellement et la puissance et la félicité. «Si quelquâun veut faire la volonté de Celui qui mâa envoyé, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu». (Jean 7:17).
«Et Moïse dit au peuple: Ne craignez point tenez-vous là , et voyez la délivrance de lâÃternel, quâil opérera pour vous aujourdâhui; car les Ãgyptiens que vous voyez aujourdâhui, vous ne les verrez plus, à jamais. LâÃternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles». (Vers. 13, 14). «Demeurer tranquilles!» câest là le premier acte de la foi en présence de lâépreuve. Pour la chair et le sang câest chose impossible. Tous ceux qui connaissent, en quelque mesure, lâagitation du cÅur humain dans les épreuves et les difficultés quâon anticipe, pourront se faire quelque idée de ce quâimplique le fait de «demeurer tranquille».
La nature veut faire quelque chose; elle courra ici et là ; elle voudrait avoir une part dans lâÅuvre; et, bien quâelle essaie de justifier et sanctifier ses actes, en leur donnant le titre pompeux et trop usité de «emploi légitime des moyens», ce quâelle fait nâest néanmoins que le fruit direct et positif de lâincrédulité, qui toujours exclut Dieu, et ne voit rien que le sombre nuage de sa propre création. Lâincrédulité crée ou grandit les difficultés, et puis fait appel pour les enlever à nos propres efforts et à notre remuante et infructueuse activité, qui ne font en réalité que soulever autour de nous une poussière qui nous empêche de voir le salut de Dieu. La foi, au contraire, élève lââme au-dessus des difficultés, pour lui faire regarder directement à Dieu lui-même, et elle nous rend ainsi capables de «demeurer tranquilles». Nous ne gagnons rien par nos efforts et notre inquiète agitation. «Tu ne peux faire un cheveu blanc ou noir, ni ajouter une coudée à ta taille». (Matt. 5:36 mt 5.36; 6:27 mt 6.27). Quâest-ce quâIsraël aurait pu faire devant la mer Rouge? Pouvaient-ils la mettre à sec? pouvaient-ils aplanir les montagnes? pouvaient-ils anéantir les armées de lâÃgypte? Ils étaient là , environnés dâun mur impénétrable de difficultés, à la vue duquel la nature ne pouvait que trembler et sentir son entière impuissance! Mais câétait là précisément, pour Dieu, le moment dâagir. Quand lâincrédulité est chassée, alors Dieu peut entrer sur la scène; et pour avoir une vue juste de ses actions, il faut «demeurer tranquilles». Chaque mouvement de la nature, en raison égale de la portée quâil a, est un empêchement positif à ce que nous apercevions lâintervention divine en notre faveur, et à ce que nous en jouissions.
Il en est ainsi pour nous dans chacune des phases de notre histoire. Il en est ainsi pour nous, comme pécheurs, alors que, sous le sentiment de malaise que donne le péché pesant sur la conscience, nous sommes tentés dâavoir recours à nos propres actes pour obtenir du soulagement. Câest alors que, réellement, nous devons «demeurer tranquilles», afin de voir «la délivrance de Dieu». Car quâaurions-nous pu faire dans lâÅuvre de lâexpiation pour le péché? Aurions-nous pu être avec le Fils de Dieu sur là croix? Aurions-nous pu descendre avec Lui dans «le puits de la destruction et le bourbier fangeux?» (Ps. 40:3). Aurions-nous pu nous frayer un passage jusque sur ce roc éternel, sur lequel il a pris place dans la résurrection? Tout esprit droit dira que cette pensée serait un audacieux blasphème. Dieu est seul dans la rédemption; et quant à nous, nous nâavons quâà «demeurer tranquilles», et à «voir la délivrance de Dieu». Le fait même que câest la délivrance de Dieu prouve que lâhomme nâa rien à y faire.
Le principe nâest pas différent une fois que nous sommes entrés dans la carrière chrétienne. Dans chaque nouvelle difficulté, quâelle soit grande ou petite, notre sagesse est de «demeurer tranquilles», de renoncer à nos propres Åuvres, et de chercher notre repos dans la délivrance de Dieu. Nous ne devons pas non plus faire de distinctions entre les difficultés: nous ne pouvons pas dire quâil y en ait de légères, auxquelles nous puissions faire face nous-mêmes, tandis que dans dâautres, la main de Dieu seule est efficace. Non, elles dépassent toutes également nos forces. Nous sommes tout aussi incapables de changer la couleur dâun cheveu, que de transporter une montagne; de créer un brin dâherbe, que de créer un monde. Toutes ces choses sont semblables pour nous, et elles sont toutes semblables pour Dieu. Nous nâavons donc quâà nous abandonner, avec une foi confiante, aux mains de Celui qui «sâabaisse (également) pour regarder dans les cieux et sur la terre». (Ps. 113:6). Nous nous trouvons quelquefois portés dâune manière triomphante à travers les plus grandes épreuves, tandis que dâautres fois nous perdons courage, nous tremblons, nous défaillons, sous les dispensations les plus ordinaires. Pourquoi en est-il ainsi? Parce que dans les grandes épreuves, nous sommes contraints de rejeter notre fardeau sur le Seigneur, tandis que dans les difficultés moins grandes, nous essayons follement de le porter nous-mêmes.
«LâÃternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles» (vers. 14): précieuse assurance! combien nâest-elle pas propre à tranquilliser lâesprit en présence des difficultés les plus sérieuses et des dangers les plus grands! Le Seigneur se place non seulement entre nous et nos péchés, mais encore entre nous et les circonstances au milieu desquelles nous nous trouvons. Dans le premier cas, il nous donne la paix de la conscience; dans le second, la paix du cÅur. Ce sont deux choses parfaitement distinctes, comme le sait tout chrétien expérimenté. Beaucoup de chrétiens ont la paix de la conscience, sans avoir la paix du cÅur. Ils ont vu, par la grâce et par la foi, Christ, dans la divine efficacité de son sang, entre eux et tous leurs péchés; mais ils ne savent pas, avec la même simplicité, envisager Christ comme étant, dans sa divine sagesse, son amour et son pouvoir, entre eux et les circonstances au milieu desquelles ils sont placés. Il en résulte une différence essentielle dans la condition pratique de leur âme, aussi bien que dans le caractère de leur témoignage. Rien ne contribue plus à glorifier le nom de Jésus que ce repos tranquille de lâesprit, qui découle de ce que nous avons Jésus entre nous et tout ce qui pourrait être un sujet dâinquiétude pour nos cÅurs. «Tu garderas dans une paix parfaite lâesprit qui sâappuie sur toi, car il se confie en toi». (Ãsaïe 26:3).
«Mais,» demandera-t-on, «ne devons-nous rien faire?» Une autre question pourra servir de réponse, savoir: «Que pouvons-nous faire?» Tous ceux qui se connaissent réellement répondront: «Rien!» Si donc, nous ne pouvons rien faire, ne faisons-nous pas mieux de «demeurer tranquilles?» Si le Seigneur agit pour nous, ne faisons-nous pas mieux de nous tenir en arrière? Courrons-nous donc devant lui? Irons-nous nous ingérer dans sa sphère dâaction, et entrer dans son chemin? Il est absolument inutile que deux agissent, quand un seul est parfaitement capable de tout faire. Qui songerait à apporter une chandelle allumée pour ajouter de lâéclat à la lumière du soleil en plein midi? et pourtant celui qui ferait ainsi pourrait passer pour sage en comparaison de celui qui prétend aider Dieu par son activité inintelligente.
Cependant quand Dieu, dans sa grande miséricorde, ouvre un chemin, la foi peut y marcher; elle laisse la voie de lâhomme pour suivre celle de Dieu. «Et lâÃternel dit à Moïse: que cries-tu à moi? Parle aux fils dâIsraël, et quâils marchent». (Vers. 15). Ce nâest que quand nous avons appris à «demeurer tranquilles», que nous pouvons marcher effectivement en avant; autrement tous nos efforts nâauront dâautre résultat que de manifester notre folie et notre faiblesse. La vraie sagesse consiste donc à «demeurer tranquilles», quelle que soit la difficulté ou la perplexité dans laquelle on se trouve, à sâattendre uniquement à Dieu qui, certainement, nous ouvrira un chemin; et alors nous pourrons «marcher» paisiblement et heureusement. Il nây a pas dâincertitude quand câest Dieu qui nous ouvre un chemin; mais tout chemin de notre propre invention est un chemin de doute et dâhésitation. Lâhomme irrégénéré peut aller en avant avec une apparence de fermeté et de décision, dans sa propre voie; mais lâun des éléments les plus distinctifs, dans la nouvelle création, câest la défiance de soi-même, avec la confiance en Dieu qui y répond. Câest quand nos yeux ont vu la délivrance de Dieu, que nous pouvons marcher dans cette voie, mais nous ne pouvons jamais la voir distinctement avant que dâavoir été convaincus de lâinutilité de nos propres misérables efforts.
Il y a une force et une beauté particulières dans lâexpression: «Voyez, la délivrance de lâÃternel!» Le fait même que nous sommes appelés à «voir» la délivrance de lâÃternel prouve que la délivrance est une délivrance complète. Il nous apprend que le salut est une Åuvre que Dieu a opérée et révélée pour que nous la voyions et que nous en jouissions. Le salut nâest pas en partie lâÅuvre de Dieu, et en partie celle de lâhomme, car, dans ce cas, il ne pourrait pas être appelé le salut de Dieu. (Comp. Luc 3:6 lc 3.5-6; Actes 28:28 ac 28.28). Pour être le salut de Dieu, il faut quâil soit dépouillé de tout ce qui est de lâhomme; et le seul résultat possible des efforts de lâhomme est dâobscurcir la vue du salut de Dieu.
«Parle aux fils dâIsraël et quâils marchent». Moïse lui-même semble avoir été amené à ne pas savoir que faire; car lâÃternel lui demande: «Que cries-tu à moi?» â Moïse pouvait dire au peuple: «Tenez-vous là et voyez la délivrance de lâÃternel», tandis quâil présentait à Dieu les requêtes de son âme en détresse, en criant à Lui. Toutefois, il est inutile de crier lorsque nous devrions agir, tout comme il est inutile dâagir quand nous devrions attendre; et cependant nous faisons toujours ainsi: nous essayons de marcher quand nous devrions nous arrêter, et nous nous arrêtons quand nous devrions marcher. Les Israélites pouvaient bien se demander: «Où devons-nous aller?» Une insurmontable barrière semblait mettre obstacle à tout mouvement en avant. Comment traverser la mer? Là était la difficulté. Jamais la nature nâaurait pu résoudre cette question; mais nous pouvons être assurés que Dieu ne donne jamais un commandement, sans communiquer en même temps le pouvoir dâobéir. Lâétat réel du cÅur peut être mis à lâépreuve par le commandement, mais lââme qui, par la grâce, est disposée à obéir, reçoit dâen haut le pouvoir de le faire. Lâhomme, auquel Christ commanda dâétendre sa main sèche, aurait pu naturellement demander: «Comment puis-je étendre une main sèche?» â mais il ne fit aucune question, car avec le commandement, et de la même source, vint le pouvoir pour obéir. (Comp. Luc 5:23, 24 lc 5.17-25; Jean 5:8, 9 j 5.2-9, etc.).
Ainsi aussi, pour Israël, avec le commandement de marcher vint lâouverture du chemin. «Et toi, lève ta verge, et étends ta main sur la mer, et fends-la; et que les fils dâIsraël entrent au milieu de la mer à sec». (Vers. 16). Là était le chemin de la foi. La main de Dieu ouvre la voie pour que nous puissions y faire le premier pas, et la foi ne demande pas autre chose. Dieu ne donne jamais de direction pour deux pas à la fois. Il faut que nous fassions un pas; puis nous recevrons de la lumière pour faire un autre pas, et notre cÅur sera gardé dans une dépendance continuelle de Dieu. «Par la foi, ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche». (Héb. 11:29). Sans doute, la mer ne fut pas partagée dans toute son étendue, tout dâun coup: Dieu voulait conduire son peuple par la «foi», non par la «vue». On nâa pas besoin de foi pour commencer un voyage dont on voit le chemin dans toute son étendue, mais il faut de la foi pour se mettre en route quand on ne voit que le premier pas. La mer sâouvrait à mesure quâIsraël marchait en avant, en sorte que, pour chaque nouveau pas, ils dépendaient de Dieu. Tel était le chemin dans lequel les rachetés de lâÃternel sâavançaient, sous sa conduite. Ils passaient au travers des sombres eaux de la mort, et il se trouva que «les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à leur gauche» et quâils passèrent «à sec» (Vers. 22).
Les Ãgyptiens ne pouvaient pas marcher dans ce chemin-là . Ils y entrèrent parce quâils virent le chemin ouvert devant eux: pour eux câétait la vue et non la foi. «Ce que les Ãgyptiens ayant essayé, ils furent engloutis». (Héb. 11:29). Quand on essaie de faire ce que la foi seule peut accomplir, on ne rencontre que défaite et confusion. Le chemin, dans lequel Dieu appelle son peuple à marcher, est un sol que la nature ne peut pas fouler. «La chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu» (1 Cor. 15:50); ils ne peuvent pas non plus marcher dans les voies de Dieu. La foi est le grand principe caractéristique du royaume de Dieu, et elle seule nous rend capables de marcher dans les voies de Dieu. «Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu». (Héb. 11:6). Dieu est hautement glorifié quand nous marchons avec lui, les yeux bandés pour ainsi dire, car câest la preuve que nous avons plus de confiance dans sa vue que dans la nôtre. Si je sais que Dieu regarde pour moi, je puis bien fermer les yeux, et cheminer tranquillement dans une sainte assurance. Dans les affaires de la vie humaine, nous savons que quand une sentinelle ou une garde est à son poste, les autres peuvent dormir paisiblement. Combien plus pouvons-nous nous reposer en toute sécurité, quand nous savons que Celui qui ne sommeille point et ne sâendort point a lâÅil arrêté sur nous, et nous environne de ses bras. (Ps. 121:4 Psaumes 121:4-5).
«Et lâAnge de Dieu, qui allait devant le camp dâIsraël, partit, et sâen alla derrière eux; et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux; et elle vint entre le camp des Ãgyptiens et le camp dâIsraël; et elle fut pour les uns une nuée et des ténèbres, et pour les autres elle éclairait la nuit; et lâun nâapprocha pas de lâautre de toute la nuit». (Vers. 19, 20). LâÃternel se plaça exactement entre Israël et lâennemi; il fut leur protection. Avant que Pharaon pût toucher à un seul cheveu dâIsraël, il aurait fallu quâil traversât lâétendard même du Tout-Puissant, bien plus, le Tout-Puissant lui-même. Dieu se place toujours entre son peuple et tout ennemi, en sorte que «aucun instrument formé contre lui ne réussira» (Ãsaïe 54:17). Il sâest placé entre nous et nos péchés, et câest notre privilège de le voir entre nous et toute personne et toute chose qui pourraient être contre nous; et ainsi seulement nous trouvons à la fois la paix du cÅur et la paix de la conscience. Le croyant peut se mettre diligemment et anxieusement à la recherche de ses péchés, mais il ne les trouvera plus: pourquoi? Parce que Dieu est entre lui et eux. «Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos» (Ãs. 38:17), et il fait en même temps luire sur nous, quâil a réconciliés, la lumière de sa face.
De la même manière, le croyant peut chercher ses difficultés et ne les point trouver, parce que Dieu est entre lui et elles. Si donc, au lieu de sâarrêter sur nos péchés et nos peines, notre Åil pouvait sâarrêter sur Christ, plus dâune coupe amère en serait adoucie, plus dâune heure obscure en serait éclairée. Mais nous faisons sans cesse lâexpérience que le plus grand nombre de nos épreuves et de nos chagrins se compose de maux anticipés et de chagrins imaginaires, qui nâexistent que dans notre propre esprit malade, parce quâil est incrédule. Puisse mon lecteur connaître la paix solide de la conscience et du cÅur, qui résulte de ce quâon a Christ, dans toute sa plénitude, entre soi et tous ses péchés et toutes ses peines.
Il est à la fois solennel et intéressant de remarquer le double aspect de la «colonne», dans ce chapitre. «Elle était une nuée et des ténèbres» pour les Ãgyptiens, mais pour Israël, «elle éclairait la nuit». Quelle ressemblance avec la croix de notre Seigneur Jésus Christ! Cette croix a assurément aussi un double aspect. Elle constitue le fondement de la paix du croyant, et elle scelle en même temps la condamnation dâun monde coupable. Le même sang qui purifie la conscience du croyant et lui donne une parfaite paix, souille cette terre et en consomme le péché. La mission même du Fils de Dieu, qui dépouille le monde de son manteau et le laisse entièrement sans excuse, revêt lâÃglise dâun glorieux manteau de justice et remplit sa bouche de louanges continuelles. Le même Agneau, qui remplira de terreur, par la grandeur de son courroux, toutes les tribus et tous les peuples de la terre, conduira doucement de sa main, dans les verts pâturages et le long des eaux tranquilles, à toujours, le troupeau quâil a racheté par son sang. (Comp. Apoc. 6:15-17 ap 6.12-17, avec 7:13-17 j 7.14-18).
La fin de ce chapitre nous montre Israël triomphant sur le bord de la mer Rouge, et les armées de Pharaon submergées dans ses eaux. Lâévénement prouva donc que les craintes des Israélites, et les discours orgueilleux des Ãgyptiens, étaient également dépourvus de fondement. LâÅuvre glorieuse de lâÃternel avait anéanti et les uns et les autres. Les mêmes eaux qui servaient de mur aux rachetés de lâÃternel servirent de tombeau à Pharaon: ceux qui marchent par la foi trouvent un chemin pour y marcher, tandis que les autres y trouvent un tombeau. Câest une vérité solennelle, qui nâaffaiblit en aucune manière le fait que Pharaon agissait en opposition ouverte et positive à la volonté de Dieu, alors quâil «essaya» de passer la mer Rouge: il sera toujours vrai que ceux qui veulent imiter les actes de la foi seront confondus. Heureux ceux qui peuvent, quelque faiblement que ce soit, marcher par la foi! Ils suivent un sentier de bénédictions indicibles, un sentier qui, bien quâil puisse être marqué par des fautes et des infirmités, a néanmoins été commencé en Dieu, se poursuit en Dieu, et se terminera en lui. Puissions-nous entrer davantage dans la divine réalité, la tranquille élévation, et la sainte indépendance de cette voie.
Nous ne quitterons pas cette riche portion du livre de lâExode, sans rappeler un passage dans lequel lâapôtre Paul fait allusion à la nuée et à la mer. «Car, je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et que tous ils ont passé à travers la mer, et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer». (1 Cor. 10:1, 2). Ce passage renferme un enseignement profond et précieux pour le chrétien, car lâapôtre continue en disant: «Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne» (vers. 6), nous apprenant ainsi, dâautorité divine, à interpréter le baptême dâIsraël, «dans la nuée et dans la mer», dâune manière typique; et rien assurément ne peut avoir une signification plus profonde et plus pratique. Ce fut comme peuple baptisé de cette manière que les Israélites commencèrent leur pèlerinage à travers le désert, pour lequel Celui qui est amour avait fait provision de «viande spirituelle» et de «breuvage spirituel». En dâautres termes, ils étaient, typiquement, un peuple mort à lâÃgypte, et à tout ce qui en faisait partie. La nuée et la mer étaient pour eux ce que sont pour nous la croix et la tombe de Christ. La nuée les mettait à lâabri de leurs ennemis, la mer les séparait de lâÃgypte: pareillement la croix nous met à lâabri de tout ce qui pourrait être contre nous, et nous sommes placés de lâautre côté de la tombe de Jésus: câest de ce point que nous commençons notre voyage à travers le désert, que nous commençons à goûter la manne céleste, et à boire de lâeau qui découle du «rocher spirituel», tandis que, peuple voyageur, nous cheminons vers cette terre du repos dont Dieu nous a parlé.
Jâajouterai ici quâil importe de comprendre la différence quâil y a entre la mer Rouge et le Jourdain. Lâun et lâautre de ces événements ont leur antitype dans la mort de Christ. Mais tandis que dans le premier nous voyons la séparation dâavec lâÃgypte, dans le dernier nous voyons lâintroduction dans la terre de Canaan. Les croyants ne sont pas seulement séparés de ce présent siècle mauvais par la croix de Christ, mais Dieu les a fait sortir vivifiés de la tombe de Christ, «ressuscités ensemble et les a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, dans le Christ Jésus». (Ãph. 2:6, 7). Ainsi, bien quâenvironnés des choses de lâÃgypte, ils sont, quant à leur expérience actuelle, dans le désert, et en même temps ils sont portés, par lâénergie de leur foi, au lieu où Jésus est assis à la droite de Dieu. Le croyant nâa pas seulement reçu le pardon de tous ses péchés, mais encore il est, de fait, associé à un Christ ressuscité dans les cieux; il nâest pas seulement sauvé par Christ, mais uni à lui pour toujours. Rien moins que cela nâaurait pu satisfaire les affections de Dieu, ou effectuer ses desseins à lâégard de lâÃglise.
Lecteurs, comprenez-vous ces choses? Les croyez-vous? Les réalisez-vous? En manifestez-vous la puissance? Bénie soit la grâce qui les a fait être invariablement vraies pour chacun des membres du corps de Christ, quâil soit un Åil ou une oreille, une main ou un pied. La vérité de ces choses ne dépend donc pas de leur manifestation par nous, ou de ce que nous les réalisions ou les comprenions, mais du «précieux sang de Christ», qui a effacé tous nos péchés, et posé le fondement de lâaccomplissement de tous les conseils de Dieu à notre égard. Câest en cela quâest le vrai repos pour tout cÅur brisé et pour toute conscience chargée.