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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Corinthians 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-corinthians-5.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Corinthians 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-21
Chapitre 5:1-8
Arrivés au chap. 5, nous apprenons que, malgré toutes les choses merveilleuses dont les chapitres précédents nous ont entretenus, telles que contempler le Seigneur, être transformés à son image, communiquer sa vie au-dehors, jouir de ses gloires dans notre âme, il nous en manque encore une: câest de Lui être conformes. Ãtre conformes nâest pas la même chose quâêtre transformés. Notre transformation se fait très lentement, comme celle des chrysalides qui semblent rester des mois dans le même état, quoique la transformation dâoù sortira un jour le papillon complet, sâopère en secret. Pour lui être conformes, il faut que nous le voyions de nos propres yeux. Câest pourquoi lâapôtre aborde ici la question de notre corps. Lââme peut jouir du Seigneur, mais quâadviendra-t-il du corps? «Nous savons que si notre maison terrestre, qui nâest quâune tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui nâest pas faite de main, éternelle, dans les cieux» (v. 1). Dans toutes les épîtres, le mot «nous savons» indique la certitude chrétienne absolue; mais je ne sais si le mot «nous avons» vous embarrasse, comme il mâembarrassait autrefois. Lâapôtre présente le corps comme une tente qui est détruite, et lâon pourrait croire, dâaprès le mot «nous avons», que lâédifice, notre corps glorieux, nous est déjà préparé dâavance dans le ciel. Cela ne se peut pas, car nous entrerons dans le ciel avec le corps que nous possédions ici-bas, mais transformé en la conformité du corps de sa gloire (Phil. 3:21). Jâai compris depuis que ce passage fait allusion, dâun côté au tabernacle, de lâautre au temple. Le peuple dâIsraël a eu pendant longtemps, même après son entrée en Canaan, comme «maison», la tente érigée par Moïse dans le désert. Cependant cette tente ne devait pas durer toujours. Quand Salomon édifia le temple, il y transporta tous les ustensiles du tabernacle, qui lui-même disparut ensuite. Tout ce quâil contenait faisait désormais partie du temple. Câétait la même maison, et cependant lâune était passagère et lâautre subsistait glorieuse. Malgré cela, le temple de Salomon était destiné à la terre; il nâétait quâune image des choses célestes; il était «de cette création», il était «fait de main» (Héb. 9:11). Nous avons aujourdâhui un tabernacle où Dieu habite, car notre corps est son temple; mais, comme le tabernacle, ce corps peut être détruit. Seulement «nous savons», nous sommes absolument certains par la foi, que, sâil est détruit, il sera remplacé par une maison éternelle dans les cieux. Ce sera la même maison, mais elle ne sera pas de cette création. LâEsprit de Dieu y habitera en gloire, comme il habite aujourdâhui en faiblesse dans notre maison terrestre. Lâapôtre se réjouit à la pensée que, si sa tente est détruite, sa maison future durera éternellement dans le ciel.
En fixant les yeux sur Jésus, lâapôtre voyait ce qui sâétait passé pour le Seigneur et ce qui, par conséquent, devait se passer pour nous tous. «Détruisez ce temple», avait dit Jésus, «et en trois jours je le relèverai». Il était venu dans ce monde pour laisser sa vie et, par conséquent, lâhomme pouvait la lui ôter. Le temple de son corps pouvait être détruit, mais il a pris en résurrection un corps glorieux. Ce corps quâil habitait ici-bas, sans trace de péché, était un corps saint, mais nâétait pas un corps glorieux: il lâest devenu par la résurrection. Lâapôtre regarde au ciel, y voit Jésus dans son corps glorifié et peut dire: Jâai une maison, elle mâappartient, elle est dans les cieux. Un autre homme lâa déjà revêtue; je la revêtirai donc aussi et cela remplit son cÅur de joie. Il dit: «Car aussi, dans cette tente, nous gémissons». Cette maison terrestre est, en effet, un lieu où lâon entend bien des soupirs, où coulent bien des larmes, mais il ajoute: «désirant avec ardeur dâavoir revêtu notre domicile qui est du ciel». Il a affaire avec la destruction de la tente, il y gémit, mais la mort nâest pas du tout ce quâil attend. Son désir est non pas dâêtre dépouillé, mais dâêtre revêtu, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. Il attend le Seigneur Jésus dont la venue, tout en ressuscitant les saints endormis, transformera nos corps mortels, à nous qui vivons, sans que nous ayons à passer par la mort. Câétait là le désir de lâapôtre. Sans que sa maison terrestre eût besoin dâêtre détruite, il désirait être tel que Christ, auprès de Lui, éternellement avec Lui. Cette espérance positive et actuelle ne lui fait cependant pas perdre de vue que le temps de déposer sa tente peut être proche. Il dit: Serait-ce, dans ce cas, une perte pour moi? Loin de là ; «nous avons... toujours confiance, et nous savons quâétant présents dans le corps, nous sommes absents du Seigneur». Câest cela qui est une perte! aussi il ajoute: «Nous avons... de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et présents avec le Seigneur». Câest lâétat de lââme séparée du corps. Sâil faut mourir, il sera présent avec le Seigneur. Que va-t-il choisir? Il ne choisit pas. Il est content de marcher par la foi, non par la vue. Il y a une chose quâil «aime mieux», mais ce quâil «désire avec ardeur», câest dâêtre revêtu. La même alternative se présente devant lui dans lâépître aux Philippiens (chap. 1): sâil faut que je reste, câest Christ, et il vaut bien la peine de le servir; mais mourir est un gain; mon désir est donc de déloger et dâêtre avec Christ, ce qui est beaucoup meilleur.
Lâapôtre se trouve donc ici devant trois possibilités: voir sa tente détruite et ressusciter immédiatement pour obtenir une maison qui nâest pas faite de main, éternelle, dans les cieux; revêtir, à la venue du Seigneur, son domicile qui est du ciel, sans passer par la mort; quitter cette tente et être absent du corps, dans un état qui nâest pas la perfection, mais être présent avec le Seigneur. Même cette troisième solution lui suffit, et il peut dire: «Cela est de beaucoup meilleur».
Si, faisant un retour sur nous-mêmes, nous nous demandons comment notre âme se comporte vis-à -vis de ces trois éventualités, que répondrons-nous? Disons-nous, devant la possibilité de la mort: Je suis parfaitement heureux de pouvoir échanger cette pauvre maison contre une maison glorieuse que je connais bien, puisque mon Sauveur lâa revêtue? Disons-nous peut-être: Jâattends le Seigneur dâun moment à lâautre? Dieu ne mâa pas formé pour mourir, mais il mâa «formé à cela même», câest-à -dire à être revêtu, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie, et jâai déjà son Esprit comme arrhes de mon espérance (v. 4, 5). â Disons-nous enfin, quand la mort se présente à nous avec la pensée dâune résurrection plus ou moins retardée, que nous aimons mieux être absents du corps et présents avec le Seigneur? Dâoù vient, chers amis, que nous réalisons si peu ces choses? Nous pouvons le voir dans tout ce passage: de ce que la personne du Seigneur Jésus nâa pas pour nous la valeur quâelle doit avoir, la valeur quâelle avait pour lâapôtre Paul. Christ était lâespérance journalière de son âme: son cÅur nâétait occupé que de Lui; il nâavait dans ce monde aucun autre objet qui puisse lâattirer. Pour lui, vivre câétait Christ, et son cÅur nâavait pas de place pour y loger autre chose.
Tressaillons-nous de joie à la pensée que, dâun moment à lâautre, le Seigneur peut venir, mais aussi quâil peut nous appeler à déposer notre tente, pour aller attendre auprès de Lui la perfection dans laquelle lui-même est entré et dans laquelle nous serons ses compagnons, éternellement?
Chapitre 5:9-15
Selon une remarque faite par dâautres, ce chapitre est le seul, dans le Nouveau Testament, où le mot «nous» soit employé indistinctement pour tous les hommes, tandis quâil sâapplique, partout ailleurs, aux croyants seuls. Il faut donc distinguer dans ce chapitre quelle attitude ont croyants ou non-croyants, devant les grands faits qui concernent indistinctement tous les hommes: le péché, la mort, le jugement. Cette constatation est de la plus grande importance pour la prédication de lâÃvangile.
Nous avons vu, au commencement de ce chapitre, que tous les hommes devront paraître devant Dieu. Lâapôtre le désirait pour lui-même; non pas quâil désire être dépouillé de son corps, tout en admettant que cela puisse avoir lieu, mais il désirait être revêtu de son corps glorieux. Que le Seigneur doive venir, alors que lui, lâapôtre, serait couché dans le sépulcre, ou alors quâil serait encore vivant dans ce monde, ce quâil attendait, câétait dâêtre revêtu dâun corps glorieux pour se présenter devant Dieu. Mais il montre en même temps quâil faut que tous les hommes ressuscitent: «Si toutefois», dit-il, «même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus» (v. 3). Tous devront se présenter corporellement devant Dieu, mais les uns seront revêtus dâun corps glorieux, les autres simplement vêtus dâun corps ressuscité; les premiers ont part à la première résurrection; la résurrection des seconds, qui aura lieu beaucoup plus tard, est appelée la seconde mort. On peut être vêtu dâun corps ressuscité et pourtant être trouvé nu devant Dieu, câest-à -dire dans un état où le jugement de Dieu doit nécessairement atteindre les hommes. Quand Adam, après la chute, croyait sâêtre vêtu, il se trouve nu devant Dieu, et ce fut sa condamnation. Il en est toujours ainsi: lâhomme trouvé nu devant Dieu doit subir sa peine; câest pourquoi Dieu, voulant sauver Adam, le revêtit lui-même de peaux de bêtes sacrifiées. Les croyants, quand ils se présenteront devant Dieu, seront non seulement vêtus dâun corps ressuscité, car ce dernier ne pourrait les garantir, mais revêtus dâun corps glorieux, pareil à celui de leur Sauveur, revêtus de la gloire qui Lui appartient, revêtus de la justice de Dieu lui-même. Comment Dieu pourrait-il ne pas nous recevoir en sa présence, revêtus de toutes les qualités glorieuses qui sont la part de son Bien-aimé? Il faudrait pour cela quâil rejette Christ lui-même!
Dans ce que nous avons lu aujourdâhui, nous trouvons une seconde vérité qui concerne à la fois les croyants et les non-croyants: «Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce quâil aura fait, soit bien, soit mal» (v. 10). Comme il y a deux résurrections, il y a aussi deux comparutions devant le tribunal du Christ. Sâil sâagit de la résurrection des méchants, appelés les morts, nous apprenons quâils seront vêtus dâun corps ressuscité, afin de paraître devant le «grand trône blanc», érigé quand il nâest plus trouvé de lieu, ni pour la terre, ni pour le ciel (Apoc. 20:11-15). Ce trône est pour eux le tribunal de Christ. Câest là que le Seigneur Jésus est assis pour juger, car il est dit de Lui que Dieu lâa établi juge, non seulement des vivants, mais aussi des morts. Or, tout ressuscités quâils soient, ces hommes sont des morts. Devant ce tribunal les livres sont ouverts, le livre de vie dâun côté, le livre des responsabilités de lâautre. Pas un seul mot ne sort de la bouche de ceux qui se tiennent devant ce tribunal. Ils sont jugés dâaprès leurs Åuvres, sâils ne sont pas trouvés écrits dans le livre de vie.
Il y a une seconde face du tribunal qui a trait dâune manière exclusive aux enfants de Dieu. «Il nous faut tous être manifestés devant le tribunal du Christ». Il arrivera un moment, pour nous, chrétiens, où tout ce que nous avons été ou fait sera mis en pleine lumière devant le tribunal du Christ, en la présence de Dieu, et où rien, absolument, ne sera caché. Mon histoire tout entière, depuis le commencement, jusquâau moment où il plaira à Dieu de me rappeler à Lui, sera mise au jour. Combien de fois nous entendons des chrétiens nous dire: Faudra-t-il donc que mes péchés passés, dont je me suis repenti, soient mis en lumière devant le tribunal? Oui, chers amis, nous devons tous être manifestés dans cette lumière parfaite! Pourquoi les chrétiens craignent-ils une telle comparution? Ils pensent au moment où tous les yeux verront se dérouler leur histoire du commencement à la fin, toutes leurs fautes cachées, toutes les choses blâmables ou odieuses de leur carrière ici-bas, dont peut-être même leurs intimes nâavaient jamais eu connaissance! Il est parfaitement vrai quâil en sera ainsi. Tous les regards des saintes myriades seront arrêtés sur ma vie passée et la connaîtront dans ses moindres détails. Mais il est une chose beaucoup plus sérieuse encore que celle-là , à laquelle ces chrétiens pensent peu; câest que, sous les yeux de Dieu, tout ce quâils ont fait sera mis en pleine lumière et quâils seront manifestés devant le tribunal du Christ!
Dans quelle qualité y serai-je manifesté? Nous avons déjà vu que les hommes, manifestés comme pécheurs devant ce tribunal, devront porter la conséquence de leurs Åuvres. Nous, chrétiens, nous y serons manifestés dans le même caractère que le Juge, revêtus de toutes ses perfections dans un corps ressuscité en gloire. Nous ne craindrons pas la lumière portée sur toute notre vie passée, car nous savons déjà que la grâce de Dieu a trouvé moyen, à travers toutes nos misères, de se glorifier elle-même, de faire sortir sa gloire, même de nos péchés, tout en nous en faisant porter la discipline ou le châtiment dans ce monde, mais pour nous amener finalement là où il voulait nous avoir, dans la gloire de Christ. Voilà , chers amis, ce qui me rend heureux à la pensée du tribunal. Si ma vie nây était pas montrée dans tous ses détails, la grâce de Dieu qui a réussi, malgré tout, à mâamener dans la gloire, cette grâce ne serait pas pleinement révélée. Cela soutient le cÅur. Au lieu de craindre que mes misères ne soient mises en lumière, je pense que Christ a été glorifié en dépit de tous mes manquements, et comment ne mâen réjouirais-je pas? Si la grâce de Dieu nâavait pas été là , tout le long de ma course, comment serais-je arrivé au salut et à la victoire finale?
Dâoù vient quâun chrétien a peur du tribunal de Christ? De ce que sa conscience nâest pas à lâaise. Dans une conférence à laquelle jâassistais, le frère qui en avait la direction dit à voix basse, à quelques-uns de ceux qui lâentouraient: Je nâai jamais vu un chrétien en mauvais état spirituel, qui nâait des questions à soulever au sujet du tribunal de Christ. Dans le moment même, tout au bout de la salle, un ouvrier du Seigneur, dont lâétat moral donnait des inquiétudes, appréhensions qui furent confirmées dans la suite, se leva et dit: Je voudrais poser une question au sujet du tribunal. Pensez-vous que les péchés commis par les chrétiens dans le cours de leur vie, reviennent tous en mémoire? Il nây eut pas de réponse; celui qui posait la question donnait lui-même la réponse.
Nous trouvons ici, comme ailleurs, que chaque chrétien recevra, devant le tribunal, «les choses accomplies dans le corps, selon ce quâil aura fait, soit bien, soit mal». Chacun recevra une récompense, ou éprouvera une perte, selon la manière dont il aura servi le Seigneur ici-bas. à celui qui marche mal, je ne puis pas dire: Tu seras sauvé quand même! Je lui demande: Où sera ta couronne? Quelle place occuperas-tu dans la gloire? Nâéprouveras-tu pas une perte! Et quelle perte! Il en sera ainsi de tout chrétien qui nâa pas marché à la hauteur de sa vocation. Câest pourquoi le Seigneur dit à Philadelphie: «Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne». La couronne accordée à la fidélité peut nous être ôtée et donnée à dâautres. Câest ce que signifient ces mots: «Recevoir les choses accomplies dans le corps, selon ce quâil aura fait, soit bien, soit mal».
Si jâai perdu ma couronne, si jâai déshonoré Christ, ce sera à ma honte et à ma confusion, au moment où je réaliserai que je dois paraître devant le tribunal, mais, arrivé là , je serai le tout premier à déclarer que cette sentence est juste, à la gloire du Dieu saint et de son Christ. Je me console en pensant quâà ce moment-là , si Dieu mâôte ce que ma fidélité aurait pu acquérir et le donne à un autre, dont peut-être je nâappréciais que peu la piété, ce sera une chose juste qui glorifiera parfaitement le Seigneur.
Quâai-je donc à faire en vue du tribunal? Jâai à réaliser dâun côté ce que dit lâapôtre: «Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint»; de lâautre: «Ãtre manifesté à Dieu» (v. 11). Il nous faut nous tenir dès ici-bas dans la lumière de ce tribunal, et ne pas attendre dâêtre dans le ciel pour nous y présenter. Câest ce que nous trouvons ici. Paul passait sa vie dans la pleine lumière du tribunal du Christ. Sans se faire aucune illusion, il voyait et connaissait quâil nây avait point de bien en lui, câest-à -dire en sa chair; il se jugeait à fond et continuellement. Nâayant aucune confiance en lui-même, il ne sâappuyait sur quoi que ce soit qui soit en lui, mais il voulait une chose: «Ãtre manifesté à Dieu»; comme il est dit au Ps. 139: «Connais-moi, sonde-moi». Il réalisait le tribunal ici-bas, et désirait savoir, avant de sây présenter dans le ciel, sâil y avait au fond de son cÅur quelque «voie de chagrin», afin dâêtre conduit «dans la voie éternelle». Son âme se trouvait continuellement en la présence de Dieu et voulait être connue de Lui, ne désirant quâune chose, câest que Dieu continue à la tenir, à chaque instant, sous la pleine lumière de sa face, afin de lui faire découvrir tout ce qui aurait pu être un piège et lâéloigner de Dieu, tout ce qui aurait pu lui faire perdre la récompense du témoignage chrétien. Et remarquez ceci: lâapôtre pouvait se rendre ce témoignage: «Nous avons été manifestés à Dieu, et jâespère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences». Nous ne désirons rien vous cacher, pas plus que nous nâavons rien de caché pour Dieu.
Est-ce le cas pour nous? Vivons-nous devant Dieu et devant les hommes de manière à ne rien cacher, ni à lâUn, ni aux autres? Lâapôtre faisait cela; il sentait tout le sérieux du tribunal du Christ, mais cette pensée le laissait parfaitement heureux et tranquille, et au moment dâachever sa course, il pouvait dire en toute assurance: «Désormais mâest réservée la couronne de justice» (2 Tim. 4:6-8).
Il revient maintenant au sujet de son ministère. Quâest-ce que la pensée du tribunal a produit sur Paul comme ministre de Christ? Sâil est sans crainte pour lui-même, il sait que câest une chose terrible pour les pécheurs dâavoir à paraître devant le trône du jugement. Cette pensée le pousse à employer toute la puissance de persuasion que Dieu lui a donnée, pour montrer aux hommes combien le Seigneur doit être craint, et les engager à ne pas remettre à plus tard la comparution devant Dieu. Mais ce nâest pas tout que la crainte; il ajoute au v. 14: «Car lâamour du Christ nous étreint». La crainte du Seigneur, lâamour du Christ, tels sont les deux grands motifs pour celui qui présente lâÃvangile. Nous pouvons parler de cet amour puisque nous en sommes les objets, et de cette crainte puisque nous la connaissons nous-mêmes. Seulement pour nous, la crainte nâest pas la peur de rencontrer le Dieu juste, mais la crainte de lui déplaire ou de le déshonorer.
Si le résultat du tribunal était produit actuellement dans nos âmes, combien nous serions poussés à nous adresser aux hommes pour leur dire: «Fuyez la colère à venir!» Dieu nous a appris à nous-mêmes à la fuir et nous en a délivrés. Faites comme nous, apprenez, pendant quâil en est temps encore, à vous juger vous-mêmes, afin que vous ne soyez pas livrés au jugement. Lâapôtre parlait ainsi; il persuadait les hommes. Lâamour de Christ le pressait, sans repos ni trêve. Toute sa vie sâest passée à sâadresser aux pécheurs dans ce monde, afin de les amener à recevoir le salut gratuit que Dieu leur offrait par Christ.
«Lâamour du Christ nous étreint», dit-il «en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et quâil est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui, pour eux, est mort et a été ressuscité» (v. 15). Nous trouvons ici de nouveau les croyants et les non-croyants compris dans la même catégorie. Si Christ est mort pour tous, convertis et inconvertis, câest la preuve que tous sont morts. Si un seul homme avait pu être excepté de cette mort morale de tous les hommes, Christ nâaurait pas dû mourir pour tous. En est-il qui soient sortis de cette mort morale? Oui: ceux qui ont accepté, par la foi, le sacrifice de Christ, ceux-là vivent, Mais si le Seigneur est mort pour tous, pourquoi tous ne vivent-ils pas? Quel est donc lâobstacle qui sâoppose au salut de tous les hommes? Le seul et unique obstacle est la volonté de lâhomme!
La vie chrétienne consiste, chers amis, à ne plus vivre pour soi-même. Si elle est bien comprise, lâégoïsme du cÅur naturel de lâhomme pécheur nây a plus de place. Le but de Dieu, en nous donnant la vie éternelle par la foi en Christ, câest que nous ne vivions plus pour nous-mêmes. Dieu nous a donné, dans la personne de Christ, un objet pour nos cÅurs: «Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité». Ne vaut-il pas la peine de vivre pour cet homme-là ?
Chapitre 5:13-21
Nous avons vu, lâautre jour, quelle est lâattitude du monde dâun côté, des chrétiens de lâautre, vis à -vis de ces trois choses: le péché, la mort, et le jugement. Quand le pécheur est placé devant ces trois questions, son état est absolument désespéré et il nâa rien à attendre quâune misère éternelle. Il en est tout autrement du chrétien: Où sont ses péchés? Disparus! la question du péché ayant été réglée pour lui à la croix, où Christ a été fait péché à notre place. Sâagit-il de la mort, elle est pour nous lâantichambre de la résurrection, ou mieux encore! la mort est comme un accident sur notre chemin, car câest la résurrection qui est la réalité. Lâapôtre savait ces choses: «à mort», dit-il, «où est ton aiguillon; ô sépulcre, où est ta victoire?» La puissance de la mort est aussi complètement abolie pour nous que la puissance du péché. Reste encore le jugement: Le tribunal de Christ est une chose infiniment bénie pour le chrétien qui sait que la grâce lâa suivi dès ses premiers pas, pour lâamener enfin devant ce tribunal. Là , tout ce quâil a fait, dans ses plus petits détails, est placé comme un tableau devant les yeux des saints glorifiés, devant les yeux des anges, devant les yeux de Dieu, devant les yeux de Christ. Dieu met tout en pleine lumière, non pas pour nous faire porter le jugement de nos fautes, mais pour glorifier sa grâce. Cependant il est une autre chose que nous nâavons garde dâoublier: Notre conduite dans ce monde aura des effets éternels quand nous serons dans la gloire; non pas pour notre condamnation, mais parce que le tribunal de Christ est le lieu des couronnes et des récompenses. Lâapôtre savait, au bout de sa longue carrière, quâil avait une récompense, car il dit: «Désormais mâest réservée la couronne de justice, que le Seigneur, juste juge, me donnera dans ce jour-là » (2 Tim. 4:8). Sans doute, nous ne sommes pas appelés à servir le Seigneur comme des mercenaires, en vue dâune récompense, mais à Lui être agréables dans toute notre conduite, en sorte que, devant son tribunal, nous puissions entendre ces paroles de Sa bouche: «Bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur», au lieu dâentendre ces paroles: Tu as été infidèle; je tâavais préparé une couronne; je ne puis te la donner; je la donne à un autre, et toi, tu en seras privé.
Lâapôtre Paul était certain dâavoir une belle couronne de gloire: tous ceux quâil avait amenés à Christ devaient la former. Dâautres chrétiens qui ont vécu pour eux-mêmes, ou pour le monde, sâaccommodant à ses pensées, à ses plans, à sa conduite, au lieu de songer aux âmes avec lesquelles le Seigneur les a mis en rapport, quelle couronne pourront-ils obtenir dans la gloire? Aussi le Seigneur se sert-il de cette perspective pour nous encourager ou nous rendre sérieux. Ce nâest pas tout de savoir que le tribunal de Christ nâest pas un lieu de condamnation éternelle; il est solennel de penser quâà la fin de notre carrière terrestre, nous pourrions paraître devant le tribunal sans recevoir aucun témoignage de satisfaction de notre bien-aimé Sauveur au sujet de ce que nous avons fait pour Lui.
Après cette récapitulation, considérons le passage que nous avons lu aujourdâhui: «Si nous sommes hors de nous-mêmes, câest pour Dieu; si nous sommes de sens rassis, câest pour vous» (v. 13). Je vous étonnerai peut-être en disant que ceci devrait nous caractériser. Non pas que nous soyons appelés à être «hors de nous-mêmes», comme lâapôtre Paul; Dieu lui donnait cet encouragement au milieu de sa carrière si laborieuse et semée de tant de difficultés; mais nous avons ici lâexemple dâun homme chez lequel le moi, lâégoïsme du cÅur naturel ne jouait aucun rôle.
Quâil ait été en extase, ce nâétait pas pour lui, mais pour Dieu; quâil ait été de sens rassis, ce nâétait pas pour lui, mais pour ses enfants dans la foi. Ainsi la vie de lâapôtre était partagée entre Dieu quâil pouvait visiter dans le ciel et ses chers Corinthiens, ne pensant quâà eux, quand il était de sens rassis. Comment une chose pareille pouvait-elle avoir lieu? Lâamour de Christ lâétreignait et sâétait emparé de lui. Telle était la cause et le ressort de toute cette vie. Mais deux motifs remplissaient le cÅur de Paul quant à son attitude envers le monde. Quand il pensait au tribunal, il pensait dâabord aux hommes. Que leur adviendra-t-il, quand ils devront se présenter devant le trône du jugement? Il savait combien le Seigneur doit être craint et quel effet la présence du Dieu juste et saint exercera sur les pécheurs. Alors il leur dit: Prenez garde au tribunal! Mais il avait, dâautre part, à leur parler dâun amour quâil connaissait fort bien, car il savait quel était lâamour de Christ à son égard.
Toute la fin de ce chapitre continue le grand sujet du ministère. Dans les chapitres précédents, nous avons vu le ministère sâexerçant par lâapôtre Paul en faveur du peuple de Dieu, mais tel nâest pas son seul caractère. Ici, le ministère va au-dehors, vers le monde, et dit aux hommes ces deux paroles: Prenez garde au jugement de Dieu; câest une chose sérieuse et dont les conséquences sont éternelles. Ouvrez les yeux et les oreilles pour voir et entendre ce quâest lâamour de Christ. «Lâamour du Christ nous étreint!» Ce nâétait pas son amour pour Christ qui remplissait son cÅur, mais lâamour de Christ lui-même. Mon amour pour Christ est un sentiment si incomplet quâil ne remplira jamais mon cÅur. Plus nous avançons dans la vie chrétienne, plus nous voyons combien est restreinte notre affection pour Lui, comparée à son amour qui sâest montré à la croix, se montre chaque jour dans ses soins de Berger et de Sacrificateur, et se montrera dans lâavenir quand il aura son couronnement dans la gloire où nous serons avec Lui et tels que Lui pour toujours.
«Lâamour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts». Telle est, en un mot, la base et comme lâassise de tout lâÃvangile. Tous sont morts aux yeux de Dieu (car, à nos propres yeux, nous ne le sommes jamais), et cela est prouvé par le fait que le Seigneur Jésus est venu mourir pour tous. Il nây a pas une étincelle de la vie de Dieu dans le cÅur de lâhomme pécheur; il est mort. Mais Christ est venu se soumettre à la mort pour tous, et, en ressuscitant dâentre les morts, il nous a frayé le chemin de la vie, nous donnant sa propre place dans une vie nouvelle, dans une vie de résurrection, «afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui, pour eux, est mort et a été ressuscité». Permettez-moi de revenir sur cette pensée qui nous a déjà occupés lâautre soir. Comment allons-nous désormais passer notre vie nouvelle ici-bas? Quâen ferons-nous? Remarquez, chers amis, que nous trouvons ici la caractéristique absolue du chrétien, selon les pensées de Dieu. Ne plus vivre pour soi-même, mais pour Christ! Lâhomme pécheur peut-il faire cela? Jamais. Lisez en Osée 10:1: «Israël est une vigne branchue; il porte du fruit pour lui-même». Voilà lâhomme. Dans un autre passage, il est dit: «Vous chantez au son du luth, et inventez, comme David, à votre usage, des instruments pour le chant» (Amos 6:5). Le prophète évoque David, le grand inventeur des instruments pour accompagner les louanges de lâÃternel. Lâhomme peut inventer aussi bien que David des instruments pour le chant, mais il sâen sert pour lui-même.
Voulons-nous porter ce caractère? Nos consciences ne nous disent-elles pas, quâétant les objets dâun tel amour, nous devons tout sacrifier pour Christ et ne plus vivre désormais pour nous-mêmes? Nâest-il pas vrai que chacun de nous peut sâappliquer cette parole? Si, parmi nous, jâexhorte mes frères et mes sÅurs à le faire, soyez certains que je mâexhorte moi-même et ne me reconnais aucun droit quelconque de mâoffrir en exemple à dâautres. Et cependant vous trouverez de tels exemples dans ce monde. Combien jâen connais, de chrétiens très simples et très dévoués auxquels Dieu a rendu témoignage quâils nâavaient pas vécu pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité!
Il est bon que nous nous arrêtions un peu pour faire tous, sans exception, notre examen de conscience dans la lumière de la présence du Seigneur. Avons-nous compris dans quel but il est mort et ressuscité pour nous, dans quel but il nous a communiqué une vie nouvelle, capable dâaimer, de se dévouer, de Le servir? Nous avons besoin quâil nous y exhorte, car il sait fort bien ce que sont nos cÅurs faibles et légers. Nâoublions pas ces paroles: «Afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui, pour eux, est mort et a été ressuscité».
Chapitre 5:14-21
Comme nous lâavons fait remarquer, le chap. 5 nous présente un nouveau côté du ministère, lâévangélisation. Si quelque passage du Nouveau Testament peut nous éclairer sur lâimmense importance de la prédication de lâÃvangile, câest bien ce passage-ci. Nous avons vu aussi que la question de la mort est comme lâassise même de lâÃvangile. On ne peut annoncer un salut complet dans toute sa force et dans toute sa puissance, sans présenter ce qui lui sert de point de départ, la mort morale du pécheur perdu, et câest en quoi lâévangélisation actuelle manque si gravement. Si je parle de la grâce de Dieu en Christ, sans établir ce grand fait, quâaux yeux de Dieu lâhomme est entièrement mort dans ses fautes et dans ses péchés, jâaffaiblis le ressort de lâÃvangile lui-même. On peut avoir reçu la vérité quâon est un pécheur et quâon a besoin de pardon, tout en ayant un évangile très incomplet. Certes, je ne dis pas quâune âme ne soit sauvée de cette manière â toute âme qui a reçu le pardon de ses péchés est sauvée â mais elle est encore loin de la réalité de lâÃvangile tel quâil était prêché par lâapôtre Paul. Comme nous lâavons vu, si la base de lâÃvangile est la ruine irrémédiable de lâhomme, la source de tout, câest lâamour de Dieu en Christ. Lâapôtre connaissait cet amour merveilleux et son âme lâavait saisi, compris de telle manière, quâil était pressé dâaller en parler aux hommes. Il joignait ensemble ces deux grandes vérités de lâÃvangile, la mort et lâamour: «Si un est mort pour tous, tous donc sont morts». La preuve était donnée quâil nây a dans lââme dâaucun pécheur aucune étincelle de la vie de Dieu, mais que Son amour a trouvé moyen de nous substituer à tous un seul homme, venu pour se placer dans la position où nous étions et en porter toutes les conséquences. Il est donc mort. Pour qui? Pour tous. Son amour lâa fait descendre là et se substituer à nous sous la sentence de mort. Mais Dieu ne pouvait laisser dans la mort son Fils bien-aimé, auquel cette Åuvre avait tout coûté, même sa propre vie. Alors, comme Dieu lâavait donné pour nous, il le ressuscite pour nous: «Celui qui pour vous est mort et a été ressuscité». Je sais maintenant que je possède une vie nouvelle, une vie de résurrection, parce que Christ est ressuscité pour moi, comme je sais que jâétais mort dans mes fautes et dans mes péchés, parce que Christ est mort pour moi â non pas, remarquez-le, que je me sente mort; au contraire, je me sens très vivant â mais la vue de Christ mâa appris ce que jâétais et ce que je suis devenu en vertu de son Åuvre. Telle est la substance de lâÃvangile. Il nous montre que lâamour de Dieu a placé son Fils bien-aimé là où nous étions et que ce même amour a ressuscité notre Substitut, lui donnant une vie de résurrection, afin que des êtres tels que nous puissent posséder cette vie. Et maintenant lâapôtre ajoute: «Afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes». Nous avons déjà beaucoup insisté sur cette vérité. Du moment que jâai compris toute la valeur de lâÅuvre de Christ, je suis introduit dans une sphère dont lâégoïsme est exclu. Lâhomme pécheur se fait toujours centre. On lâa souvent comparé à une pierre quâon jette dans lâeau; des cercles se forment autour dâelle, toujours plus étendus, toujours plus éloignés, mais la pierre en reste le centre. Lorsque, recevant une vie nouvelle jâai été délivré de cet état, jâai trouvé un tout autre centre que moi-même, un objet qui est Christ. Câest ce qui caractérise, pour ainsi dire, sâil réalise son christianisme, le chrétien idéal aux yeux de Dieu: un homme sorti de lui-même, ayant trouvé pour son cÅur un objet en dehors de lui, un autre centre, autour duquel toutes ses pensées peuvent converger désormais. Dans lâépître aux Galates, lâapôtre sâexprime ainsi: «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi, et ce que je vis dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui mâa aimé et qui sâest livré lui-même pour moi». Le chrétien a trouvé un objet digne dâoccuper tout son cÅur, Jésus qui lui a révélé lâamour, et avec quelle joie il est délivré de lui-même pour Lui appartenir!
Ces pensées sur lesquelles nous ne pouvons trop revenir nous amènent aux versets que nous avons lus aujourdâhui: «En sorte que nous, désormais, nous ne connaissons personne selon la chair». Un changement complet sâest opéré dans ma vie. Je suis introduit dans de toutes nouvelles relations, ou, pour parler plus exactement, les relations dans lesquelles je me trouvais ont pris un tout nouveau caractère. Le christianisme ne mâa pas sorti de mes anciennes relations selon la nature, entre enfant et père, entre mari et femme, etc., mais elles ont entièrement changé de caractère, en sorte que je puis dire: «Nous ne connaissons personne selon la chair». Vous trouvez dans lâépître aux Ãphésiens: «Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur». Câest en cela que le caractère de la relation est autre. Il est important que nous nous en rendions compte. Nos relations, non pas seulement celles de famille, car il est tout simple que celles de la famille chrétienne soient autres que celles de la famille mondaine; â mais nos relations journalières avec les hommes dans le monde ont complètement changé, Comment les considérons-nous? Pouvons-nous dire: «Je ne connais personne selon la chair?» Est-ce que les liens nâexistent plus, tels quâils étaient jadis, parce que nous ne les connaissons maintenant que dans la lumière de Christ? Et, quand nous avons affaire à nos amis dâautrefois, disons-nous, comme lâapôtre: «Lâamour de Christ nous étreint»? Il parle précisément dans ce passage de ses rapports avec les hommes. Ayant jugé quâils sont morts, comme nous lâétions, nous pouvons leur présenter la vérité de lâÃvangile, par lequel nous avons reçu une vie nouvelle.
Lâapôtre ajoute: «Si même nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi». Remarquez ce mot «maintenant». Auparavant, les disciples juifs avaient connu Christ selon la chair. Il était le Messie, le Roi promis, venu dans ce monde pour être présenté à son peuple selon la chair. Mais il avait été rejeté et lâapôtre ne le connaissait plus comme objet de lâespérance juive. Il en était de même pour ses relations avec ceux de sa nation, «ses parents selon la chair», quoiquâil ait aimé tendrement ce peuple, mais il ne les connaissait plus ainsi. «En sorte que si quelquâun est en Christ, câest une nouvelle création». Ãtre en Christ: tout le secret du changement qui sâest opéré est là . Je ne suis plus en Adam, mais en Christ! Une nouvelle création, fondée sur une vie toute nouvelle, par la résurrection de Christ dâentre les morts: «Les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont faites nouvelles». Est-ce vraiment le cas pour nous en pratique? Est-ce que, dans toutes nos relations avec le monde qui nous entoure, nous nous considérons comme nâétant pas dans la chair et comme appartenant à un tout nouvel ordre de choses? «Toutes choses sont faites nouvelles»; la scène dans laquelle je vis désormais nâest pas le monde. Je suis dans le monde, mais je nây appartiens pas; je suis introduit dans une autre scène; ma vie nâest plus celle de lâancienne création. Sans doute, comme tous les hommes, jâai mon intelligence, mon âme, mon activité sur la terre, mais en Christ les choses vieilles sont passées; le chrétien nâest plus un homme animal, mais un homme spirituel. Nos affections, où sont-elles? Hélas! chers amis, en pratique je montre la plupart du temps que les choses vieilles ne sont pas passées, et cela mâhumilie; mais je parle de la position que Dieu nous a donnée pour nous élever au-dessus des misérables pensées qui nous rabaissent au niveau des choses terrestres. Nos pensées sont-elles aux choses dâen haut? Nos désirs nâont-ils rien à faire avec les choses de la terre? Notre espérance est-elle tout entière dirigée vers le moment béni où nous serons avec le Seigneur? «Toutes choses sont faites nouvelles, et toutes sont du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Jésus Christ». Nous devons être humiliés de voir que Dieu, nous ayant donné une telle position, nous la connaissons à peine. Lâapôtre, lui, pouvait dire: «Je connais un homme en Christ»; les choses vieilles sont passées, toutes choses sont faites nouvelles. Ma vie nâappartient plus à ce monde; mon espérance nâa rien à faire avec les espérances terrestres, mais avec le ciel.
Il ajoute: «Toutes choses sont du Dieu qui nous a réconciliés avec Lui-même par Jésus Christ». Remarquez cette parole qui revient si souvent dans ce passage et nous donne la signification la plus élevée du contenu de lâÃvangile: la réconciliation. Ce nâest pas tout, avons-nous déjà dit, que dâavoir le pardon de ses péchés. Une âme qui lâa reçu est délivrée du poids qui pesait sur elle; elle sait que le Sauveur a expié ses péchés et que Dieu ne sâen souvient plus, mais ce nâest pas tout lâÃvangile. Dieu «lâa fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui». La délivrance du péché est une chose infiniment heureuse et bénie. Dieu me déclare juste, absolument juste, de sa propre justice, parce quâil me voit sans péché en Christ. Cela conduit à la réconciliation. Qui dit réconciliation, dit des relations toutes nouvelles entre nous et Dieu. Le péché nous avait éloignés de Lui; il y avait séparation complète entre nous et Lui. Maintenant Dieu a trouvé moyen dâabolir cette scission, de manière quâil nây ait plus rien qui nous sépare. Dieu mâayant justifié mâassocie avec Lui. Prenez un exemple dans les affaires. Un homme a trompé la confiance de son protecteur et lâa profondément blessé et compromis. La faillite du coupable en est la conséquence. Le protecteur examine les comptes, enregistre les faux... et paie les dettes. Il pourrait dire: Je paie tes dettes, mais désormais je nâaurai plus de relations avec toi. Au lieu de cela, il le justifie et le réhabilite et, pour prouver lâétendue de cette réhabilitation, il lâassocie avec lui. Le coupable de jadis a désormais les mêmes affaires, les mêmes intérêts, les mêmes relations que celui quâil avait jadis grièvement offensé. Il nây a plus aucune différence entre eux, la communion est complète. Telle est la grande Åuvre que Dieu a faite pour nous: le résultat de lâÅuvre de Christ nâest pas seulement de nous acquérir le pardon et de nous justifier, mais de nous réconcilier avec Dieu, de rétablir les relations que nous, coupables, nous avions rompues, de nous donner les mêmes intérêts, les mêmes objets quâà Dieu lui-même, de nous associer à Lui, dès maintenant et pour lâéternité!
Ces relations ne pouvaient être rétablies que par Jésus Christ: «Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes, et mettant en nous la parole de la réconciliation» (v. 19). Tel était le caractère de Dieu quand Jésus sâest présenté au milieu des hommes. Le monde nâa pas accepté cette invitation; au contraire, il sâest débarrassé de Celui dans lequel Dieu lui-même était, pour réconcilier le monde avec Lui. â Mais, en son absence, Dieu envoie des ambassadeurs dans la personne de ses ministres: «Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ â Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen; nous supplions pour Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!» (v. 20). Cette réconciliation nâest plus à faire, comme quand Dieu était en Christ, dans ce monde; elle est faite; le fondement en est posé à la croix, où Celui qui nâa pas connu le péché a été fait péché pour nous. Tel est le message de lâambassadeur. Vous pouvez venir maintenant en toute confiance: Soyez réconciliés avec Dieu. Il a fait son propre Fils péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui! (Rom. 5:10, 11; Col. 1:21, 22).
Si nous avons été les objets dâun tel amour et dâune telle réconciliation, ne devons-nous pas aller auprès du monde pour lâannoncer? Ce nâest pas seulement par les apôtres que cette bonne nouvelle a été proclamée dans ce monde; les évangélistes la publient; mais souvenons-nous bien que ce service incombe aussi à chacun de nous. Souvent Dieu amène sur notre chemin une seule âme pour quâelle reçoive le message de la réconciliation. Nâoublions pas que cette âme est destinée à faire partie de notre «couronne de gloire devant notre Seigneur Jésus, à sa venue» (1 Thess. 2:19).