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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-21
3>1 Ã 10 Pourquoi nous avons toujours confiance
Par cette particule, lâapôtre lie intimement les pensées qui suivent à celles qui précèdent. Il a parlé (2 Corinthiens 4:17; 2 Corinthiens 4:18) de la gloire éternelle vers laquelle le croyant sâavance au travers de ses combats et de ses douleurs, «â¯regardant non aux choses visibles, qui ne sont que pour un temps, mais aux invisibles, qui sont éternellesâ¯Â».
Maintenant, pour faire ressortir mieux encore lâimmense consolation dâune telle espérance, Paul proclame la certitude de la résurrection et de la vie éternelle; bien plus, il rappelle que souvent le chrétien soupire après cette pleine délivrance (versets 1-4).
Voici la traduction littérale de ce verset : «â¯Car nous savons que si notre maison terrestre de cette tente est délice (ou se dissout), nous avons de la part de Dieu une demeure, une maison qui nâest pas faite par la main (des hommes), éternelle, dans les cieuxâ¯Â».
Ce corps mortel (versets 6, 8) est donc comparé à la tente du voyageur dans le désert; la tente est déliée au signal du départ (comparer 2 Pierre 1:13; 2 Pierre 1:14).
Quâest-ce que lâapôtre oppose à cette fragile demeure ? Le corps glorifié, mais encore sous une image : la tente du désert, qui abrita les Israélites dans leur voyage, rappelle à Paul une autre tente, le tabernacle, demeure de Dieu, où il manifestait sa présence et sa gloire; or, câest lâantitype de ce sanctuaire, câest la demeure réelle de Dieu, maison que la main des hommes nâa pas construite, (Hébreux 9:24) éternelle, dans les cieux, câest cette demeure permanente, glorieuse, que lâapôtre oppose à notre tente actuelle, sans en préciser davantage la nature. Les versets suivants, dans lesquels il maintient constamment les mêmes images, rendent sa pensée toujours plus claire.
Ce qui fait lâineffable consolation du chrétien, dans ses épreuves et à lâheure de la mort, ce nâest pas seulement le contraste de ces deux demeures, lâune terrestre et misérable, lâautre céleste et glorieuse; mais encore la certitude dâêtre bientôt revêtu de cette dernière. Nous savons, dit Paul, et encore, nous avons, dès maintenant, par notre foi.
Cette science nâémane pas de lâesprit humain, mais de la révélation du Saint-Esprit; elle nâest donc le partage que des fidèles. Les païens aussi ont eu lâidée dâune immortalité de lââme; mais aucun dâeux nâen a eu la certitude, aucun nâa pu en parler comme dâune chose connue. Les croyants seuls peuvent tenir ce langage, parce quâils ont pour eux le témoignage de la Parole et de lâEsprit de Dieu.
Câest-à -dire à cause de cette assurance même et du grand contraste entre les deux demeures.
Cette traduction est grammaticalement possible; mais un grand nombre de bons interprètes rendent ainsi la pensée de lâapôtre : «â¯Car aussi dans celle-ci (cette tente, ce corps) nous gémissons, désirantâ¯Â»â¦ Ce sens est tout à fait en harmonie avec verset 4.
Grec : «â¯Dâêtre survêtus de notre demeure du cielâ¯Â», du corps spirituel. La même pensée se retrouve, en dâautres termes (1 Corinthiens 15:53).
Dâune part, ce saint désir, de lâautre, les misères de notre habitation actuelle, sont la cause de ces gémissements (ou soupirs), de cette aspiration à la glorification de tout notre être.
Pour que tous ne se livrent pas à la sécurité à cause du simple fait de la résurrection, il ajoute : si toutefois nous sommes revêtus, câest-à -dire, revêtus dâimmortalité, du corps incorruptible, et non dépouillés de la gloire et de la félicité.
Mais, afin que les chrétiens puissent profiter de ce sérieux avertissement, il faut quâils sachent ce qui leur garantit ce vêtement glorieux, ou plutôt en quoi il consiste, car câest notre état moral sur la terre qui détermine notre état au jour du jugement; disons mieux, ce ne sont pas là deux états, mais une seule et même chose, se prolongeant de la vie présente à la vie future.
Or, ce que câest quâêtre revêtus et de quoi nous devons lâêtre, câest ce quâune foule de déclarations de lâÃcriture nous disent clairement : câest le manteau de la justice du Sauveur (Ãsaïe 61:10); lâhabit de noce, la sainteté (Matthieu 22:11); Christ lui-même (Galates 3:27); le nouvel homme, «â¯Christ en nous, lâespérance de la gloireâ¯Â». (Ãphésiens 4:24; Colossiens 1:27; comparez encore Apocalypse 3:18; Apocalypse 16:15)
Sans ce vêtement de justice, de sainteté, qui est la vie et la gloire même, quâaurions-nous à espérer de la résurrection et de lâimmortalité ?
Le sens que nous donnons à ces paroles est celui quâadoptent plusieurs pères de lâÃglise, Calvin et divers exégètes modernes.
Dâautres, pressant outre mesure le contexte, les expliquent ainsi : Si, à la venue de Christ, nous sommes trouvés revêtus dâun corps, non pas nus, sans corps; et ils entendent par là , les uns, le corps actuel, parce que, selon eux, Paul sâattendait à être transformé (1 Corinthiens 15:51); les autres le corps ressuscité; dâautres enfin, le corps glorifié.
Il est vrai que ces mêmes commentateurs entendent la particule si toutefois, non comme une restriction dubitative, mais comme une affirmation : puisque (une variante à ce mot) nous serons trouvés vêtus, non pas nus, sans corps, comme des esprits purs. Et câest à cela que se réduirait la pensée de lâapôtre ? Il semble que la grammaire et le bon sens auraient dû prévenir ces savantes rêveries et dâautres encore, auxquelles ce passage a donné lieu.
Câest là le gémissement de la création tout entière opprimée par le poids du péché et des misères quâil a enfantées (Romains 8:18-22); le chrétien lui-même y prend part, parce quâil nâest sauvé quâen espérance et quâil y a pour lui ici-bas des épreuves spéciales auxquelles lâhomme du monde est étranger.
Ainsi, ajoute Paul, nous souhaitons (grec : «â¯nous voulonsâ¯Â») non dâêtre dépouillés de ce corps, car la mort en elle-même est horrible, le salaire du péché; mais nous souhaitons dâêtre revêtus de notre demeure spirituelle, du corps glorifié (verset 2); car, par là , la «â¯mort est un gainâ¯Â», (Philippiens 1:21) puisque ce qui est mortel est absorbé par la vie.
Le sens si naturel et si simple de ces paroles, expression de ce quâéprouvent les chrétiens de tous les temps, est restreint et faussé par une interprétation selon laquelle Paul aurait exprimé, pour lui-même et pour ses lecteurs, le désir, lâespérance de ne point passer par la mort, mais dâêtre trouvé vivant au prochain retour de Christ. Ainsi, il serait transformé et revêtu du corps céleste sans être dépouillé en aucune manière. Câest, on lâa vu, la même explication donnée au verset 3.
Ce nâest donc pas par le cours naturel des choses que lâhomme parvient à cette vivante espérance de la gloire; il doit être formé pour cela par la sanctification de lâEsprit, qui est pour lui les arrhes, le garant de son espérance (2 Corinthiens 1:22, note).
Quoique le chrétien ici-bas gémisse et soit chargé, quoiquâil soupire après la délivrance, (versets 2-4) il ne vit pas pour cela dans un état de découragement. Son assurance de la vie éternelle, (verset 1) entretenue en lui par lâEsprit de Dieu qui le forme sur la terre pour le ciel (verset 5) soutient et ranime son courage.
De là , la conclusion de lâapôtre, deux fois répétée en ces versets : (versets 6-8) Nous sommes donc remplis de confiance. Cette confiance subsiste, bien que nous sachions quâaussi longtemps que nous habitons dans ce corps, nous sommes absents (grec : «â¯Ã lâétrangerâ¯Â») du Seigneur (verset 6); elle subsiste, bien que nous marchions par la foi et non encore par la vue (verset 7); elle subsiste, malgré notre désir ou plutôt à cause du désir dâémigrer de ce corps pour être (grec : «â¯Ã la maison, dans la patrieâ¯Â») auprès du Seigneur (verset 8).
Et, soumis à la volonté de Dieu pour le temps que nous devons demeurer ici, ou pour le moment où nous pourrons émigrer, la seule chose nécessaire, lâobjet de nos efforts, câest que nous lui soyons agréables (verset 9).
Tel est lâordre de ces grandes et saintes pensées. Les deux termes du contraste qui les remplit, câest lâabsence ou la présence du Seigneur, la foi ou la vue. Non seulement, tant que le premier état dure, le chrétien est aux prises avec la souffrance et le péché, mais sa connaissance reste imparfaite (1 Corinthiens 13:12).
Ce voile de la chair obscurcit la vue quâil a de Dieu, trouble sa communion avec le ciel, et il ne reste au croyant que sa foi pour voir lâinvisible et triompher dans la lutte (comparer Romains 8:24, note; 2 Corinthiens 4:18, note). Mais cela lui suffit : «â¯Nous sommes remplis de confianceâ¯Â», même en marchant par la foi seule. La foi est une lumière qui pénètre au-delà des bornes étroites du monde et du temps.
Câest par là même quâelle tend avec un ardent désir vers le moment où elle sera transformée en vue, et où la communion du racheté de Christ avec son Dieu et son Sauveur sera parfaite. Rien de plus sanctifiant que cette disposition : comment désirer de voir le Seigneur tel quâil est pour lui être semblable, (1 Jean 3:2) sans sâefforcer dès ici-bas de lui être agréable ?
Grec : «â¯Par le corpsâ¯Â», qui est lâinstrument de nos actions.
Ce jugement à subir, qui paraît être en contradiction avec Jean 3:18; Jean 5:24, non moins quâavec la glorieuse assurance exprimée dans les premiers versets de ce chapitre, nâen reste pas moins universel, même pour les croyants.
Pour eux, à la vérité, lâassurance de la vie éternelle subsiste, puisquâils la possèdent en eux dès ce monde, et que celui qui siégera comme juge est leur Sauveur; mais, dâune part, leur jugement, à eux, sera la reconnaissance, la proclamation glorieuse de leur salut, et, dâautre part, cet acte solennel reste comme un redoutable avertissement contre toute fausse sécurité et toute espérance mal fondée.
La plus complète assurance nâest pas incompatible avec la crainte et le tremblement (Philippiens 2:12) qui poussent le chrétien à affermir sa vocation et son élection (2 Pierre 1:10). Aussi verset 10 donne-t-il la raison (car) pour laquelle «â¯nous nous efforçons de lui être agréablesâ¯Â». (verset 9)
Plan
3>II. Sincérité et grandeur du ministère de la réconciliation
Pénétrés de la crainte du Seigneur, nous persuadons les hommes, ayant Dieu et vos propres consciences pour garants de notre sincérité ; nous ne nous recommandons point nous-mêmes, vous donnant plutôt sujet de vous glorifier de nous auprès de ceux qui se glorifient dans les apparences ; car quoi que nous fassions, nous nâavons en vue que Dieu et votre bien (11-13).
Le mobile de notre conduite, câest la charité de Christ, qui est mort pour tous, afin que tous, morts à eux-mêmes, ne vivent plus que pour lui. Ainsi, nous ne connaissons plus personne selon la chair, ni les hommes, ni Christ lui-même (14-16).
Si donc un homme est en Christ, il est une nouvelle créature, tout en lui est renouvelé ; et tout cela vient de Dieu, qui était en Christ et qui nous a réconciliés avec lui et nous a confié le ministère de la réconciliation, par lequel nous prions les hommes dâêtre réconciliés avec Dieu (17-20).
La cause efficiente de cette réconciliation, câest le sacrifice offert pour nos péchés et qui nous met en possession de la justice (21).
11 à 21 sincérité et grandeur du ministère de la réconciliation
Grec : «â¯Nous sommes manifestés à Dieu (qui connaît nos cÅurs); jâespère que nous sommes aussi manifestés dans vos consciencesâ¯Â».
La crainte du Seigneur, que la pensée du jugement (verset 10) est si propre à réveiller dans les âmes, inspire à lâapôtre les sérieuses pensées qui suivent, sur la manière dont il remplit son ministère : toujours sous le regard de Dieu, qui sonde les cÅurs, il sâefforce de gagner les hommes par la persuasion, de les convaincre par la douceur. Et il donne comme double garant de sa sincérité le témoignage de Dieu, à qui tout est connu, et le témoignage des consciences, qui, il lâespère, ne saurait lui être refusé.
Grec : «â¯Du visage et non du cÅurâ¯Â».
En parlant de lui, Paul nâentend point se recommander à ses frères, (2 Corinthiens 3:1 et suivants) il ne le croit pas nécessaire (verset 11); mais câest afin de leur donner occasion de présenter à dâautres sa personne et son ministère sous leur vrai jour, et de se glorifier de son apostolat auprès de ceux qui le méconnaissent.
Qui a-t-il en vue ? Les faux docteurs qui portent, eux, leur gloire «â¯sur leur visageâ¯Â», dans des apparences trompeuses, dans ce que les hommes voient, et non dans ce cÅur dont Dieu seul sonde les secrets.
Paul, dans lâeffusion de son cÅur, à laquelle il donne essor dans toute la seconde partie de ce chapitre, met à nu devant ses frères tout son être et tout son ministère, avec les motifs qui lâinspirent
Quel est le sens du verset 13 ? Comme lâapôtre parle ici de ses adversaires, (verset 12) la plupart des interprètes (Calvin, Olshausen, Gerlach) pensent quâil se met à leur point de vue, afin dâexpliquer les jugements divers quâils portent de lui, de son ministère, et de la manière dont il en par lait, se louant lui-même etc. «â¯Les uns disent que jâai été hors de sens, extravagant dans les élans de mon zèle, dans lâopinion que jâai de moi; eh bien ! câétait pour Dieu, non pour ma propre gloire, ou par de mauvais motifs. Les autres disent que jâai été modéré, de sens rassis; eh bien ! câétait par condescendance, par amour pour vousâ¯Â». Cette interprétation nous paraît recherchée et peu motivée. Il est plus simple et plus naturel dâadmettre que Paul parle à son propre point de vue.
Il a dit aux Corinthiens (verset 11) quâil est manifesté dans leur conscience, que tout son ministère est dévoilé devant eux, quâil ne dit point cela pour se recommander à eux, mais afin quâils aient occasion de le faire envisager ainsi à ses adversaires, aux faux docteurs : (verset 12) puis, pour exposer plus complètement encore les motifs de son action en ces différents moments, il ajoute : «â¯Si je vous ai paru dépasser toutes les bornes en fait de zèle, de sévérité, câétait en vue de Dieu, pour la gloire duquel on ne peut jamais assez se dévouer; si jâai été doux, modéré, me faisant tout à tous, câétait par condescendance et par amour pour vousâ¯Â».
Tout sâexplique par lâamour de Christ qui nous presse (verset 14) Luther, qui entend ainsi ce passage, traduit : «â¯Faisons-nous trop ? nous le faisons pour Dieu; sommes-nous modérés ? nous le sommes pour vous;«⯠et il commente : â¯Â»Sommes-nous sévères (tranchants) avec les gens ? nous servons pourtant Dieu en cela; si nous nous comportons doucement et modérément envers eux, câest pour leur rendre service, afin que, partout, tout soit juste et bien faitâ¯Â».
Au reste, dans les deux interprétations, le sens pratique reste le même.
La charité, lâamour de Christ, câest, non pas notre amour pour lui, mais son amour pour nous (ainsi Romains 5:5; Romains 8:39); cet amour dont il nous a aimés le premier, quâil répand dans nos cÅurs par son Saint-Esprit, et qui nous unit étroitement à nos frères, nous donnant la force dâaccomplir tous les sacrifices pour eux. Câest là la vraie explication et la preuve (car) du verset précèdent.
Cet amour nous presse (grec : «â¯nous tient liés, nous domineâ¯Â»), dit lâapôtre, surtout par la plus émouvante manifestation que Christ nous en a donnée : il est mort pour tous; donc tous sont morts.
Dans un sens, on pourrait trouver cette conclusion en contradiction avec la doctrine scripturaire que, puisque Christ a souffert la mort pour nous, nous ne devons plus y être assujettis. La réponse à cette objection se trouve complète dans Romains 6:1-11; Romains 7:1-6, notes.
Précisément par sa mort pour nous, Christ a rendu possible que nous ne mourions pas dans une condamnation éternelle, mais que le vieil homme meure en nous, ou que nous mourions à nous-mêmes pour que Christ vive en nous. En Christ, la mort fut en même temps le crucifiement de toute volonté propre, il se donna tout entier à lâobéissance quâil avait vouée à Dieu son Père (Matthieu 26:36 et suivants); câest pour cela que son sacrifice fut accepté et que sa sainte vie triompha de la mort.
Maintenant, unis à lui par une foi vivante, les membres de Christ voient sâaccomplir en eux les mêmes expériences que leur Chef a faites, et ainsi sa mort devient, par sa puissance, la mort de tous.
Ce verset explique et complète le précèdent.
Ceux qui sont morts, (verset 14) qui sont affranchis de lâempire de lâégoïsme et du péché, sont les seuls qui vivent véritablement. Or, quoi de plus naturel pour eux que de consacrer cette vie nouvelle à Celui de qui ils lâont reçue, et qui leur a donné la sienne ? Paul ajoute un nouveau bienfait de leur Sauveur : sa résurrection pour eux, parce que câest la puissance de sa résurrection qui est la source de leur vie (Romains 14:7; Romains 14:8; Galates 2:20).
Afin de rendre dâune manière plus frappante le renouvellement complet de ceux qui, morts à eux-mêmes, ne vivent plus que pour Christ qui les a sauvés, lâapôtre exprime ce fait sous deux formes qui ont quelque chose dâabsolu : il ne les connaît plus selon la chair, et ils sont de nouvelles créatures (verset 17).
Connaître quelquâun selon la chair, câest le connaître dans sa vie naturelle, selon sa position extérieure, riche ou pauvre, savant ou ignorant, Juif ou Grec (voir sur le sens du mot chair Romains 1:3, note); tout cela a disparu aux yeux du chrétien; il ne connaît, ne cherche, nâaime dans ses frères que la vie nouvelle et les fruits quâelle porte.
Afin de donner plus dâénergie encore à cette pensée, lâapôtre lâapplique à Christ lui-même. On pourrait conclure de ces paroles que Paul avait connu Jésus durant sa vie terrestre, mais dâune manière tout extérieure : il ne le connaît plus ainsi. Quel profit en aurait-il ? Des milliers dâhommes, même les ennemis et les juges de Jésus-Christ, le connurent de cette manière, sans en retirer aucune bénédiction.
Sans doute «â¯confesser Jésus-Christ venu en chairâ¯Â» (1 Jean 4:2; 1 Jean 4:3) est bien une connaissance salutaire du Sauveur, mais câest parce que le «â¯Dieu manifesté en chairâ¯Â» a été aussi «â¯glorifié en Espritâ¯Â», (1 Timothée 3:16) et parce que Celui qui est «â¯fils de David selon la chairâ¯Â», a été «â¯déclaré Fils de Dieu avec puissance, par sa résurrection dâentre les mortsâ¯Â». (Romains 1:4)
Ainsi celui qui connaît Jésus-Christ «â¯mort pour nos offenses«⯠ne le connaît pas selon la chair, parce quâil lâadore â¯Â»ressuscité pour notre justificationâ¯Â». Ces deux phases de la vie de Christ sont inséparables, et les paroles de lâapôtre se trouvent en parfait accord avec 1 Corinthiens 2:2.
Il y a peut-être aussi dans les paroles de lâapôtre une intention de polémique contre ses adversaires judaïsants de Corinthe qui se glorifiaient de leurs relations personnelles avec Christ ou qui élevaient les autres apôtres audessus de Paul, parce quâils avaient connu Christ et avaient vécu dans son intimité.
On peut traduire par : nouvelle création, aussi bien que par : nouvelle créature, le mot grec ayant les deux sens.
Peut-être lâapôtre a-t-il présente à la pensée la promesse de Dieu (Ãsaïe 43:18-19; Ãsaïe 65:17; comparez pour la complète réalisation de cette promesse, Apocalypse 21:1-5); et il voit dès maintenant cette création nouvelle intérieurement accomplie en chaque croyant.
Il y a, effectivement, dans chaque chrétien une seconde création, il est une nouvelle créature. Sa vie naturelle, sur laquelle régnait le péché, a péri, (verset 14) Dieu a créé en lui, par son Esprit, une vie nouvelle, dont toutes les manifestations sont opposées à celles du vieil homme, pensées, affections, désirs, besoins, joies et peines, craintes et espérances.
Virtuellement, lâapôtre peut donc dire que toutes choses ont été faites nouvelles; car lâÅuvre de Dieu, une fois commencée, nâa dâautre terme que la perfection (Philippiens 1:6; Ãphésiens 2:10; Galates 6:15).
Mais pour tout cela il faut être en Christ, câest-à -dire dans une communion vivante, intime avec lui.
Cette vie nouvelle, ses fruits, tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, est un don gratuit de Dieu. Et le moyen par lequel il nous a ouvert cette inépuisable source de grâces, câest la réconciliation que lui-même a accomplie en Christ (versets 18-21).
Le verset verset 19 explique et prouve (car) le verset 18 «â¯Tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés, car Dieu a accompli en Christ lâÅuvre de la réconciliationâ¯Â». (voir sur le sens de ce mot Romains 5:10, note.)
Dieu était en Christ réconciliant le monde avec lui-même, exprime à la fois la plénitude de la divinité dans le Médiateur et lâaction souveraine de Dieu dans lâÅuvre de la réconciliation.
Câest ainsi que se rencontrent deux interprétations opposées : lâune qui fait de ces mots : Dieu était en Christ une première pensée, et de ceux-ci : réconciliant le monde une seconde; lâautre qui unit les deux phrases en une seule idée : Dieu était réconciliant en Christ, ou comme traduit M. Rilliet : «â¯Dieu réconciliait en Christâ¯Â». Par là , la première pensée de lâapôtre disparaît tout à fait. Or il faut les conserver lâune et lâautre en les unissant.
De quelle manière se trouve réalisée lâaction divine de la réconciliation en Christ ? Dâordinaire on répond : en sa mort; et cette réponse est pleinement justifiée par le verset 21, où lâapôtre sâexplique clairement, aussi bien que par tout le Nouveau Testament, qui attribue le pardon des péchés et la réconciliation au sacrifice de la croix (voir Romains 3:23-25, notes).
Mais pour que cette idée soit vraie et complète, il faut voir plus encore dans les paroles de lâapôtre : la réconciliation de lâhomme avec Dieu, de Dieu avec lâhomme, a eu lieu tout dâabord dans la personne même de Christ, homme et Dieu : Dieu était en Christ réconciliant le monde. Et ce nâest quâainsi que la mort de Jésus, chef et représentant de notre humanité, a eu toute son efficace de réconciliation auprès de Dieu et de lâhomme.
Maintenant, les deux actes divins qui suivent sont, non pas coordonnés, mais subordonnés à ce premier :
Il faut remarquer encore que ce que Dieu a réconcilié en Christ, câest le monde, notre humanité tout entière (1 Jean 2:2). Tel est le dessein de la miséricorde divine. Paul ne dit point ici comment il se réalise envers les uns, tandis que dâautres le rendent inutile à leur égard.
Grec : «â¯Câest donc pour Christ (à sa place, en son nom) que nous faisons la fonction dâambassadeursâ¯Â», auprès des hommes pécheurs.
Parce que câest lui qui a mis en nous la parole de la réconciliation (verset 19).
De la part de Dieu, la réconciliation est virtuellement faite, il vous lâoffre, ne la rendez pas vaine, impossible, par votre endurcissement, votre inimitié (Romains 5:10).
Ce dernier verset désigne lâacte divin qui est la cause efficiente (car) de la réconciliation dont parle lâapôtre (versets 18-21). Celui qui jamais nâeut rien de commun avec le péché, dont la vie resta toujours pure et sainte, «â¯Dieu lâa fait péché pour nousâ¯Â», câest-à -dire, a vu et puni en lui le péché (Romains 8:3; Galates 3:13; comparez, sur lâexpiation, Romains 3:23-25, notes). Dieu ne lâa pas «â¯traité comme un pécheurâ¯Â», comme un membre de la race déchue dâAdam, ainsi que le dit la paraphrase dâOstervald, mais il a fait que le péché, le péché de tous (pour nous) fût sur lui, en présence du jugement divin. «â¯Il a fait venir sur lui lâiniquité de nous tousâ¯Â». (Ãsaïe 53:6; comparez Romains 8:3)
Quiconque maintenant est uni à lui, un avec lui par une foi vivante, en un mot, quiconque est en lui, devient justice de Dieu, (Romains 1:17, note) en est revêtu, pénétré, de sorte que cette justice, dâabord imputée comme une justification, (Romains 4) devient notre nature morale, lâessence même de notre être le plus intime. En dâautres termes, Christ est devant Dieu ce que nous sommes, identifié avec le péché; et nous devenons ce quâil est, identifiés avec la justice parfaite de Dieu.
Par cet enseignement de lâapôtre se trouve suffisamment réfutée lâopinion quâon a voulu fonder sur ces versets, que la réconciliation est un acte qui nâaurait lieu que de la part de lâhomme envers Dieu, attendu que Dieu, tout amour et miséricorde pour le pécheur, nâa pas besoin dâêtre réconcilié avec le pécheur. Câest là une pure négation de la justice de Dieu, câest lui attribuer lâindifférence à lâégard du péché. Sans doute Dieu nous a réconcilies avec lui, (verset 18) mais câest par lâÅuvre de Christ, en qui Dieu était lui-même, câest en nâimputant point le péché, (verset 19) parce que ce péché était expié à ses yeux (verset 21).