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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Corinthians 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-corinthians-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Corinthians 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-18
Chapitres 3 et 4:1-6
Nous avons vu l’autre jour que tout ce passage présente l’opposition la plus complète entre le ministère de la loi et le ministère de l’Esprit. Les deux ministères ne s’accordent en aucun point. Celui de la loi est un ministère de mort et ne peut faire autre chose que condamner. La loi, dans son caractère le moins sévère, telle que Dieu la fit connaître à Moïse lorsqu’il lui donna pour la seconde fois les tables de la loi, ne pouvait cependant que condamner. Un régime où la loi est mélangée de miséricorde, régime sous lequel, de fait, Israël se trouvait, car ce n’était pas le régime de la loi pure, est mortel pour ceux qui l’acceptent. Maintenant encore, ceux qui, n’étant pas Juifs et s’appelant chrétiens, se placent sous ce régime mixte, n’ont à en attendre qu’une condamnation absolue, la loi n’étant pas seulement un ministère de mort, mais un ministère de condamnation. L’homme se trouve sous la sentence prononcée par la loi, et cette sentence est irrévocable. Tout homme placé sous la loi n’y rencontre pas autre chose que cela, mais Dieu emploie ce moyen pour le convaincre de péché, afin de l’instruire sur son propre état et de l’amener à reconnaître que la grâce de Dieu seule peut fournir un sacrifice qui le délivre de la malédiction de la loi. Par la venue du Seigneur qui apportait la grâce aux pécheurs, tout le système de la loi, comme moyen de justification, est tombé.
Si la loi est un ministère de mort et de condamnation, le ministère chrétien est, comme nous l’avons vu, le ministère de l’Esprit et de la justice. Mais nous trouvons encore autre chose dans le passage que nous venons de lire: l’Évangile que l’apôtre présentait était l’Évangile de la gloire et apportait la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ (4:4, 6). Souvent, dans les écrits de Paul, il est parlé de l’Évangile (ou bonne nouvelle) de la gloire. Beaucoup y voient seulement l’idée que le Seigneur, après avoir accompli l’œuvre de la rédemption, est monté dans la gloire. C’est en effet une bonne nouvelle, mais le terme va beaucoup plus loin. La gloire est l’ensemble de toutes les perfections de Dieu, mis en pleine lumière depuis la croix. Qui donc les fait connaître? Qui les met en évidence? Où puis-je les voir? Dans la face de Jésus Christ. C’est en Lui que Dieu a manifesté sa haine contre le péché, sa justice qui devait le condamner, et l’a condamné, en effet, en la personne du Sauveur. C’est là que Dieu a manifesté sa sainteté, une sainteté qui ne peut pas voir le mal, ni le supporter en Sa présence. C’est là que Dieu a montré sa majesté, la grandeur du Dieu souverain qui daigne s’occuper de ses créatures. C’est là que Dieu a fait éclater son amour, le point culminant de ses perfections, un amour qui a pris envers nous le nom sublime de la grâce. La grâce est venue nous chercher au fond de l’abîme où le péché nous avait plongés, afin de nous sauver et de nous amener à Dieu. Voilà ce qu’est l’Évangile de la gloire de Dieu. Au chap. 3:18, l’apôtre nous montre que nous pouvons tous nous présenter devant cette gloire et nous en pénétrer. Pour nous, aucune crainte devant la gloire: la justice de Dieu a été pleinement satisfaite par le don de Christ. Comment cette justice m’atteindrait-elle en condamnation puisque, après avoir atteint mon Sauveur, elle l’a fait asseoir à la droite de Dieu? C’est une chose passée; l’amour de Dieu a éclaté une fois envers moi. Je pense souvent à ce mot: éclaté. L’amour a été mis tout à coup en pleine lumière, à cet endroit sombre, où le Fils de Dieu, rejeté des hommes, a été crucifié. Puis-je voir un amour plus complet que celui qui a été montré à la croix?
L’apôtre compare maintenant la gloire, manifestée sous la loi, avec la gloire, pleinement mise en lumière sous le régime de la grâce. Il prend pour cela l’exemple de Moïse (v. 7). Il y avait une certaine gloire sous la loi, mais non pas la gloire. Vous pouvez vous en rendre compte en lisant le chap. 33 de l’Exode (v. 18) où, après le péché du veau d’or, Moïse demande à Dieu de voir Sa gloire. L’Éternel répond que ce n’est pas possible (v. 20-23); Moïse ne pouvait voir la face de Dieu; celui-ci demeurait seul dans sa propre gloire; la nuée était sa demeure glorieuse et personne ne pouvait y pénétrer. Ce n’est que sous le régime de la grâce que les disciples peuvent entrer dans la nuée et entendre le Père leur parler de son Fils. Malgré cette interdiction, l’Éternel fait connaître à Moïse «toute sa bonté» (Exode 33:19), c’est-à-dire une partie de sa gloire, dans la mesure où elle pouvait être révélée sous la loi (34:6, 7). Il semblerait au premier abord que nous entrons ici sous le régime de la grâce. En aucune manière. Dieu qui ne peut se renier lui-même, consent à mettre en avant qu’il est un Dieu de miséricorde, de bonté, de patience, mais tout autant un Dieu «qui ne peut tenir le coupable pour innocent, et visite l’iniquité des pères sur les fils jusqu’à la troisième et quatrième génération».
Moïse, le médiateur de la loi, était, pour ainsi dire, le seul homme en Israël qui ne soit pas lui-même sous la loi. Il connaissait quelques traits précieux du caractère de Dieu en grâce et pouvait en jouir. Dans ces conditions-là, il sort de devant l’Éternel et se présente devant le peuple (34:29-35). Qu’arrive-t-il? Sa face resplendissait! Les quelques rayons de la gloire de Dieu qu’il avait reçus brillaient sur son visage. La vue de cette gloire va-t-elle attirer le peuple? Bien au contraire: «Ils craignirent de s’approcher de lui». Ils avaient peur de la gloire, parce qu’elle contenait les éléments de leur jugement. Alors Moïse met un voile sur son visage. Ce fait est le point de départ de tout notre passage.
Mais Moïse ne met pas seulement un voile sur son visage, parce que les fils d’Israël n’auraient pas pu supporter cette lumière; il le met, afin que le peuple n’arrête pas ses yeux sur la consommation de ce qui devait prendre fin. Ils ne devaient pas voir la gloire. S’ils l’avaient vue, telle que nous la voyons, ils seraient sortis de dessous le régime sous lequel Dieu les avait placés et auraient vu Christ dans toutes les ordonnances de la loi. Le régime de la loi aurait été terminé, et toute la suite des voies de Dieu envers les hommes aurait été interrompue. Nous, nous voyons dans Sa face tout l’ensemble de la gloire de Dieu en notre faveur, et nous y découvrons des choses merveilleuses. Dieu se sert de ces découvertes, pour nous faire apprécier le trésor que nous possédons en Lui, et pour nous remplir du désir d’imiter notre modèle.
L’apôtre nous montre ensuite que ce voile, qui est sur la face de Moïse, se trouve aussi, pour les Juifs, sur les Écritures. C’est un jugement sur eux, selon Ésaïe 6. La seule chose qu’ils devraient voir dans les Écritures, c’est Christ, et c’est précisément la seule qu’ils n’y voient pas. Ils savent combien de lettres et de syllabes les Écritures contiennent, mais ils ne connaissent rien de la personne du Sauveur. C’est ce que nous trouvons ici: Le voile est sur la face de Moïse qui aurait pu les renseigner sur la gloire de Dieu; il est sur les Écritures qui leur auraient fait connaître Christ; puis, une chose encore: le voile est sur leurs propres cœurs! (v. 16).
Aujourd’hui, quelle différence! Nous pouvons considérer, à face découverte, la gloire du Seigneur! Le voile est ôté de la face de notre Moïse, le Seigneur Jésus; nous pouvons nous tenir devant Lui, pour le contempler en pleine liberté. Par la rédemption, tout ce que Dieu est, toute sa gloire, a été manifesté dans le Fils de l’homme et dans le Fils de Dieu. Le résultat de cette contemplation est que nous sommes transformés en la même image. Bienheureux les chrétiens qui entrent, avec cette pleine liberté, devant la face découverte de Jésus Christ, et sont assez occupés de ses perfections pour les reproduire dans leur marche ici-bas! Remarquez ces mots: «Nous tous, contemplant à face découverte». Point de voile sur la face de Jésus Christ, point de voile sur notre visage! Nos yeux sont ouverts, ouverts maintenant; les yeux d’Israël seront ouverts plus tard, selon Ésaïe 29:18, et selon notre passage (v. 16): «Quand Israël se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté».
Bien-aimés, Dieu nous a ouvert les yeux, mais nous devons les tenir ouverts. Nous pourrions très facilement les fermer; entre les mains de Satan, tout ce qu’il y a dans ce monde contribue à nous aveugler, si nous n’y prenons garde. Alors, perdant de vue la gloire de Dieu, il y a arrêt, et, qui pis est, recul dans notre développement spirituel, et le nom de Christ est vite effacé de nos cœurs pour être remplacé par les choses qui nous accréditent aux yeux du monde.
Après avoir parlé des Juifs, l’apôtre passe aux nations (4:1-6): «Nous recommandant nous-mêmes à toute conscience d’homme devant Dieu». Paul faisait le contraire de ce que Moïse avait dû faire: Rayonnant de la gloire qu’il avait contemplée dans la face de Jésus Christ, il se présentait devant le monde, portant sur son visage, comme Étienne, le reflet de cette gloire, fruit de l’œuvre de grâce accomplie pour les pécheurs. «Et si aussi», dit-il, «notre Évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, en lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’Évangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas pour eux» (v. 3, 4). Comment les nations ont-elles reçu cet Évangile? Il y a aussi un voile sur leurs cœurs. Ne le constatons-nous pas aujourd’hui chez le monde qui nous entoure et qui, portant le nom de Christ, est entièrement étranger à l’Évangile de sa gloire? En effet, Satan a réussi à jeter un voile épais sur le cœur des hommes qui se trouvent en contact avec la pleine lumière de l’Évangile.
L’apôtre (v. 6) était un vase d’élection, destiné à porter l’Évangile au monde. Dieu avait fait, à son égard, une chose merveilleuse, infiniment plus grande que même la création du monde, et certes, la création du monde n’était pas une chose sans conséquence! Lors de la création, quand «il y avait des ténèbres sur la face de l’abîme... Dieu dit: Que la lumière soit. Et la lumière fut». La lumière traverse les ténèbres, et dès ce moment elle brille. Mais, quant au cœur de l’homme: «La lumière luit dans les ténèbres; et les ténèbres ne l’ont pas comprise» (Jean 1:5). Aussi l’apôtre décrit-il ainsi l’état de son cœur lors de sa conversion: «C’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu, dans la face de Christ». La lumière de Dieu, bien autrement brillante que celle du soleil à la création, a relui dans le cœur de Saul de Tarse, et pareillement aussi au milieu des ténèbres de nos propres cœurs, pour se manifester là dans toute sa plénitude. C’est une nouvelle création, aussi supérieure à la première que le ciel est supérieur à la terre, une création qui a pour théâtre, non pas le monde tout entier, mais un pauvre cœur d’homme infirme et ténébreux, étroit et limité, que Dieu a rendu capable de le contenir Lui, ainsi que toute la lumière de sa gloire resplendissant dans la face d’un homme! Les choses vieilles sont passées; toutes choses sont faites nouvelles. Tout ce que Dieu est en amour est venu se loger dans un cœur d’homme, afin d’y resplendir. Mais dans quel but? Non pas afin que l’apôtre (et nous aussi) la garde pour lui-même, mais afin qu’elle brille et resplendisse au-dehors de tous ceux auxquels le ministre de Christ la présente. Sans doute, l’apôtre en jouit profondément pour lui-même et, je l’espère, nous aussi, mais le but de la lumière est de resplendir au-dehors, tout en remplissant de son éclat les cœurs dans lesquels elle est venue briller.
Puissions-nous apprécier cette immense grâce! Quelque faibles que nous soyons, et sans être des «vases d’élection» comme l’apôtre, Dieu nous a faits les dépositaires de tout ce qu’Il est dans la personne de Christ, afin que nous le manifestions au-dehors de notre vie, et que des âmes nouvelles soient amenées à sa connaissance, ou que d’autres soient encouragées par nous dans le chemin de la foi et du témoignage.
Chapitre 4:7-18
Plus je lis les chap. 3 à 5 de cette épître, plus je suis frappé du sujet dont ils sont remplis. Ce sujet est la gloire. Permettez-moi donc d’y revenir. On ne peut du reste jamais assez en parler, car il faut que tout chrétien en ait une vue claire et nette. Sans doute, entrer dans la gloire, c’est entrer dans le lieu de la lumière parfaite, mais nous sommes trop habitués à considérer la gloire sous cet aspect assez vague, si bien que, pour la plupart d’entre nous, la gloire c’est le ciel. La chose est si vraie que vous entendez continuellement des enfants de Dieu dire, quand ils ont perdu un de leurs bien-aimés: Il est entré dans la gloire. Je suis souvent tenté de répondre: Vous vous trompez; il n’y est pas, et vous ignorez ce qu’est la gloire. Pourquoi donc les saints qui nous ont quittés n’y sont-ils pas? C’est parce que, même en nous quittant, ils ne sont pas encore semblables à Christ. On n’est pas comme Lui, malgré la jouissance de sa présence, tant qu’on est encore absent du corps. Il est le seul homme qui, étant ressuscité, ait atteint la perfection. Or, la perfection de Dieu lui-même, la perfection absolue, l’ensemble des perfections divines, constitue la gloire. On peut la voir en Christ qui, dans son corps glorifié, est le porteur de toutes ces perfections. Un saint délogé est sans doute en dehors de la scène du péché, jouissant du repos auprès du Seigneur, mais il ne sera dans la gloire que lorsque «le corps de son abaissement sera transformé en la conformité du corps de la gloire de Christ» (Phil. 3:21). Il y a donc encore «quelque chose de meilleur pour nous», une perfection glorieuse, que n’ont pas atteinte ceux qui nous ont devancés auprès du Seigneur, et dans laquelle nous entrerons tous ensemble à sa venue (Héb. 11:40).
Lorsque nous avons abandonné le vague qui s’empare si facilement de nous au sujet des choses célestes, la pensée de la gloire prend une tout autre valeur pour nos âmes. Dans ces chapitres, il nous est parlé de la gloire du Seigneur (chap. 3), de la gloire de Dieu (chap. 4), et de notre propre gloire (chap. 5). Quand il s’agit de la gloire du Seigneur, remarquez tous les noms qui Lui sont donnés dans ces chapitres: Il est le Seigneur, le Seigneur Jésus Christ, le Sauveur, Christ; enfin il est Jésus. Le cœur de l’apôtre est tellement occupé de Sa personne qu’il ne peut, pour ainsi dire, faire autrement que le nommer de tous les noms qui, venant à sa pensée, expriment ce que Jésus est pour lui, Paul, et ce qu’il doit être pour nous.
Nous avons vu, à la fin du chap. 3, que le grand privilège chrétien est de pouvoir contempler les gloires de Christ, cachées autrefois, mais pleinement manifestées maintenant. Si un homme juste, saint, un homme au cœur aimant, gardait toutes ces qualités au-dedans de lui, à quoi serviraient-elles? La gloire n’est pas d’avoir ces qualités, mais de les montrer, de les mettre en lumière. Or le point culminant de la gloire, c’est l’amour. Si le Seigneur avait traversé ce monde sans montrer son amour, où aurait été sa gloire? Dans le chap. 1 de l’évangile de Jean, l’apôtre dit: «Et nous vîmes sa gloire (il parle de Christ, la Parole faite chair), une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père». Sa gloire ne pouvait être mesurée que par ce qu’il y avait dans le cœur du Père, envoyant ici-bas son Fils unique pour nous. Sa gloire, c’était son amour, mais son amour apparaissant sous forme de grâce et de vérité pour le pécheur. L’apôtre pouvait dire, en considérant cet homme, abaissé au-dessous du niveau d’une femme pécheresse, au puits de Sichar, cet homme humilié, esclave volontaire de tous: «Nous avons vu Sa gloire», mais cette gloire, quelque grande que soit sa manifestation, n’a pas resplendi de tout son éclat quand le Seigneur marchait au milieu des hommes. C’est pourquoi, il dit, en parlant de sa croix: «Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en Lui» (Jean 13:31). Or Dieu a été tellement satisfait de la manifestation de cette gloire, qu’il a pris Christ dans le tombeau, l’a élevé à sa droite et lui a donné une gloire qui, maintenant, remplit le ciel tout entier. Entré là sans voile, j’y ai vu l’amour, consommé maintenant par son sacrifice, pour ne parler que d’une de ses gloires. Si je redescends du ciel où je l’ai contemplé, pensez-vous que je puisse montrer, dans mes rapports avec les hommes, autre chose que de l’amour? Montrerai-je un esprit de haine, d’animosité, de dénigrement? Et de plus, pensez-vous qu’en sortant de là je passerai à travers le monde, indifférent, comme cela arrive si souvent, à l’incrédulité des hommes au sujet de mon Sauveur, ou indifférent à leur propre misère? Je souffrirai, n’est-ce pas? mais je n’aurai qu’une pensée, leur témoigner de l’amour. C’est ce que nous verrons au chap. 5. Après être entré dans la pleine lumière de la présence du Seigneur, l’apôtre dit: «L’amour du Christ nous étreint». Il m’a été manifesté; je désire le manifester à d’autres. En attendant, je suis manifesté à Dieu, et j’espère l’être aussi à vos consciences. Voilà ce qu’était la gloire pour l’apôtre.
Je désire encore faire une remarque au sujet de ce chapitre, et de fait au sujet de toute cette seconde épître aux Corinthiens. On pourrait s’étonner de ce que, parlant de n’avoir aucune confiance en lui-même et de n’être rien, la personnalité de Paul soit cependant en scène du commencement à la fin. C’est que son sujet est le ministère, et que le ministère est montré dans sa personne. Il suivait fidèlement son Maître dans le service de la Parole, dans les secours, les encouragements, les consolations, les appels adressés aux âmes, et dans la répression du mal. S’il était devenu un ministre de Christ, ce n’était pas son œuvre à lui; c’était absolument l’œuvre de Dieu, et il pouvait en parler comme d’une création nouvelle dans laquelle lui n’avait aucune part, pas plus que l’ancienne création n’était l’œuvre du monde créé. Aussi a-t-il une pleine liberté pour parler de lui-même. Le Dieu qui a voulu que la lumière soit, a voulu Saul de Tarse pour porter l’Évangile dans ce monde et a relui dans son cœur. Cet Évangile, ce n’est plus ici la gloire de Christ, mais la gloire de Dieu. Tout ce qu’est le Dieu invisible a été révélé dans la face d’un homme! Merveilleuse connaissance donnée à l’homme! Y eut-il jamais rien de semblable? Un regard sur Christ homme, me fait découvrir Dieu dans la plénitude de ses perfections et de son amour comme Père! C’est pourquoi le Seigneur dit à Philippe: «Qui m’a vu, a vu le Père!» (Jean 14:9).
Je dirai maintenant quelques mots sur les versets 7 à 18. On y trouve, comme nous l’avons dit, la personnalité du ministre. Il vient nous exposer son histoire morale, nous dire ce qu’il est personnellement comme porteur du ministère de Christ. Va-t-il nous parler de ses propres qualités et de ses perfections? En aucune manière. Quand, à la fin de l’épître, il parlera de ce qu’il a souffert et de la manière dont il lui a été donné de réaliser son apostolat, nous l’entendrons parler de lui-même, pour ajouter: «Je parle en insensé» (11:21). S’il est obligé de se louer lui-même, il s’accuse de folie, et il n’use d’un tel procédé que pour convaincre les Corinthiens de la folie de ceux qui cherchent à les détourner de l’Évangile.
Ici, quand il parle de lui-même, Paul dit: «Nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu, et non pas de nous». Des vases de terre! Tout ce qu’il y a de plus ordinaire, de plus commun. Un vase de fer vaut mieux qu’un vase de terre; un vase d’airain, mieux qu’un vase de fer; un vase d’or ou d’argent, mieux qu’un vase d’airain. Paul s’attribue la qualité d’un vase d’argile. Mais pourquoi Dieu a-t-il choisi une telle enveloppe pour y mettre son trésor? «Afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu, et non pas de nous». Que serait-il arrivé, si Paul avait été autre chose qu’un vase de terre? D’un côté, il aurait pu s’attribuer l’excellence de la puissance, de l’autre, le trésor n’aurait pu resplendir au-dehors. Il fallait donc un vase de terre, mais plus encore un vase qui puisse être brisé. Nous en avons un bel exemple quand les compagnons de Gédéon vont combattre Madian. Leurs torches étaient conservées dans des cruches vides et, pour faire resplendir la lumière, ils brisèrent leurs cruches. Dans le cas de Gédéon, il s’agissait du combat contre le monde; la lumière qui remportait la victoire ne pouvait briller dans tout son éclat qu’à part toute intervention de puissance humaine. Dans notre passage, il s’agit de l’influence du ministère sur les enfants de Dieu. Le trésor de lumière et de vie que Dieu voulait communiquer aux Corinthiens était contenu dans un vase de terre. Paul décrit comment Dieu s’y est pris avec lui, non pas pour briser complètement le vase, mais pour le fêler. La tribulation, la perplexité, les persécutions, s’adressaient au vase, et il fallait qu’il en fût ainsi, mais il n’était ni réduit à l’étroit, ni sans ressource, ni abandonné, parce que Dieu veillait sur son trésor, en vue du développement de la vie de Christ dans les Corinthiens. Dieu s’occupait ainsi de son cher serviteur, afin que, par lui, la lumière de la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ pénètre dans le cœur de ses enfants dans la foi. Mais si Dieu agissait ainsi envers lui, Paul, de son côté, n’était point inactif. Il dit: «Portant toujours, partout, dans le corps, la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps». Ce: portant toujours, partout, est très beau. L’apôtre était lui-même actif, pour porter en tout lieu et à tout instant la mort de Jésus, c’est-à-dire le caractère moral de Christ, quand il s’offrait lui-même à Dieu, dans une obéissance parfaite. Il le faisait librement et ne laissait pas un moment s’écouler sans le faire. Il voulait qu’en tout on voie en lui la mort de cet homme venu ici-bas pour mourir, et l’apôtre réalisait cela par la mort au péché, au monde, à la chair, à lui-même — dans une dépendance complète de Dieu, séparé par la mort de tout ce à quoi il appartenait autrefois: ainsi la vie que ce vase renfermait était manifestée.
Mais de plus, l’apôtre montre ici que Dieu avait soin de faire lui-même ces choses, là où, pauvres et faibles que nous sommes, nous serions en danger de ne pas les réaliser suffisamment. Ne faisons-nous pas, en effet, continuellement l’expérience que, s’il s’agit de marcher dans la dépendance du Seigneur ici-bas et d’y représenter Christ, nous y manquons? Combien cela est vrai; combien cela m’humilie! Mais Dieu va prendre soin de moi. L’apôtre dit: «Car nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle» (v. 11). «Livrés à la mort!» Ce n’est plus Paul qui se livre; c’est Dieu qui le livre! Comme il l’a dit en 1 Cor. 15:31: «Je meurs chaque jour». Dieu a soin d’appliquer la sentence de mort à nos circonstances. Il faut que nous passions à travers les difficultés, le deuil, la mauvaise réputation, que nous soyons humiliés de toute manière, que nous soyons malades... que sais-je encore? afin que la vie de Jésus soit manifestée en nous. Il y a, en cela, une grande différence entre nous et l’apôtre. Ce dernier ne traversait pas ces choses pour lui-même, mais pour ses chers Corinthiens. Comme nous l’avons vu, au chap. 1, consolé pour les autres, nous le voyons ici, un pauvre vase brisé pour les autres. Il pense si peu à lui-même qu’il se réjouit de traverser tout cela, afin que cette pure lumière de Christ, contenue dans le vase de terre, puisse être versée en d’autres pour les remplir de vie. Celui qui s’approchait de Paul, que voyait-il? Le grand apôtre des gentils? Non, mais un pauvre homme, extérieurement misérable, souffleté par Satan, portant sur son corps des stigmates qui le rendaient méprisable aux yeux des hommes, mais plus on considérait ce vase brisé, plus on recevait de son contenu, et ce contenu était Christ. Alors le cœur était rempli de reconnaissance et de joie!
Je voudrais encore faire une remarque sur les derniers versets de ce chapitre: «C’est pourquoi nous ne nous lassons point; mais si même notre homme extérieur dépérit, toutefois l’homme intérieur est renouvelé de jour en jour» (v. 16). L’homme intérieur est toujours le nouvel homme (Éph. 3:16; 4:23); il est renouvelé par l’Esprit. Nous avons vu «la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ», puis Dieu travaillant dans son apôtre bien-aimé, pour que cette gloire aille au-dehors atteindre et remplir le cœur des saints. Maintenant nous apprenons que Dieu a amené l’apôtre, à travers toutes ces tribulations, pour le faire jouir lui-même de la gloire. Il veut que la gloire resplendisse aussi dans le cœur de son bien-aimé serviteur. Celui-ci met sur un plateau de la balance les tribulations, sur l’autre la gloire. Immédiatement la gloire descend de tout son poids jusqu’au fond du cœur de l’apôtre pour qu’il en ait l’entière jouissance. La tribulation a produit «un poids éternel de gloire» souverainement excellente. Le cœur de Paul n’est donc pas seulement occupé à manifester au-dehors la gloire de Christ, mais il en jouit pour lui-même «en mesure surabondante!» «Un poids éternel de gloire!» Je ne crois pas qu’on puisse employer des expressions plus fortes et plus absolues pour exprimer la jouissance actuelle de la gloire. L’apôtre ne regarde pas en avant vers un jour où il pourra en jouir dans la perfection. Elle remplit son cœur. Dans ce cœur auquel le monde ne peut rien offrir, qui est brisé de toutes manières, il n’y a pas de place pour autre chose. La gloire souverainement excellente s’en est emparée, personnifiée dans un homme glorieux dans le ciel!
Au chap. 5, l’apôtre montre qu’il aura la gloire pour son corps, mais il parle ici de la gloire actuelle pour son âme. Paul était un homme qui n’arrêtait pas, comme nous, ses yeux sur une quantité d’objets de distraction dans ce monde. Il nous suffit de traverser une rue pour en rencontrer mille. L’apôtre n’en avait pas. Il dit: «Nos regards n’étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas» (v. 18). Ce n’est pas avec les yeux du corps qu’on peut voir aujourd’hui les choses invisibles, mais avec les yeux de l’âme. Quand le Seigneur viendra, nous le verrons avec les yeux de nos corps glorifiés, capables de saisir tous les détails de sa gloire; mais maintenant les yeux de la foi, de l’Esprit, pénètrent au-delà de cette sphère dans laquelle, pour le moment, nous avons à nous mouvoir; au-delà des brouillards de la terre, ils voient les choses glorieuses qui sont dans le ciel, et vont se fixer sur Jésus.
Comme l’apôtre, nous pouvons, nous aussi, réaliser cela, et être remplis d’un poids éternel de gloire, si nos cœurs sont occupés de Lui seul!