Lectionary Calendar
Tuesday, November 5th, 2024
the Week of Proper 26 / Ordinary 31
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-20
Alors s’étant assemblés avec les anciens et ayant tenu conseil, ils donnèrent aux soldats une forte somme d’argent, Grec : suffisamment d’argent.
On a révoqué en doute cette grossière tentative de corruption faite, après délibération, par le sanhédrin.
Mais comment la trouver étrange, après la transaction de ce même corps avec Judas ? Quand l’aveuglement de la passion et l’endurcissement de la conscience sont arrivés à leur comble, tous les moyens paraissent bons; l’homme, privé du secours de Dieu, livré à la puissance du péché, ne recule devant aucun expédient.
Grec : nous le persuaderons (pour qu’il ne vous inflige pas la punition méritée), et nous vous tirerons de toute inquiétude.
Le mensonge qu’ils insinuaient aux soldats, ils le savaient, n’était pas sans danger (voir sur les objections qu’on fait au sujet de ce récit Matthieu 27:66, note).
Ce bruit (grec cette parole) ne désigne pas l’histoire de cette transaction entre les membres du sanhédrin et les soldats, mais la déclaration mensongère de ces derniers que les disciples avaient enlevé le corps de Jésus (verset 13).
Plan
3>L’apparition de Jésus
Les onze se rendent en Galilée sur la montagne désignée par Jésus. Ils se prosternent devant lui, quelques-uns cependant ont des doutes (16-17).
3>Les instructions de Jésus
Jésus affirme que tout pouvoir lui appartient; il ordonne à ses disciples d’aller vers toutes les nations, d’instruire, de baptiser et d’enseigner à garder ses commandements; il leur promet d’être avec eux tous les jours jusqu’à la fin du monde (18-20).
16 à 20 l’apparition de Jésus aux onze en Galilée
Matthieu 26:32; Matthieu 28:10. Il parait qu’en ordonnant à ses disciples de se rendre en Galilée après sa résurrection, il leur avait en même temps désigné une montagne où ils le rencontreraient.
Quelle était cette montagne ? Le texte ne le dit pas, et toutes les suppositions qu’on a faites à cet égard sont inutiles. Mais ce qu’il y a de remarquable, c’est que les plus grands événements de la vie du Seigneur, tels que le discours par lequel il inaugurait son royaume comme Messie (chapitres 5 à 7), la manifestation de sa gloire par sa transfiguration (Matthieu 17:1 et suivants), et, ici, son solennel discours d’adieu, ont lieu sur des montagnes.
Matthieu ne mentionne que les onze disciples de Jésus, c’est-à-dire ses apôtres, réduits à ce nombre par la mort de Judas (Matthieu 27:5).
Mais comme Jésus avait en Galilée beaucoup de disciples qui, sans aucun doute, s’empressèrent de s’assembler en apprenant, par les apôtres revenus de Jérusalem, la grande nouvelle de sa résurrection, plusieurs interprètes pensent que les onze n’étaient pas seuls lors de cette solennelle entrevue sur la montagne, et identifient cette apparition avec celle où Jésus, au témoignage de Paul, fut vu par plus de cinq cents frères en une seule fois (1 Corinthiens 15:6). Il leur parait plus facile d’expliquer, dans cette supposition, les doutes mentionnés (verset 17).
Cela est assez vraisemblable : il faut reconnaître cependant que ces doutes se produisirent aussi dans le cercle des apôtres (Luc 24:41; Jean 20:24; Jean 21:4).
Et dans notre récit il n’y a pas d’indices clairs de la présence d’autres personnes que les onze (verset 16).
Matthieu passe entièrement sous silence les apparitions de Jésus à ses disciples en Judée et les entretiens qu’il avait eus là avec eux. Mais pouvait-il les ignorer ? Lui-même ne rapporte-t-il pas la rencontre de Jésus avec les femmes près du tombeau, et les paroles qu’il leur adressa (verset 9) ? Et tout ce qui s’était passé à Jérusalem entre Jésus ressuscité et ses disciples (Luc 24 et Jean 20) ne fut-il pas immédiatement connu de tous ?
Ces raisons porteraient à croire que l’évangéliste ne prétend pas raconter la première entrevue de Jésus avec ses disciples, mais seulement ce solennel rendez-vous qu’il leur avait d’avance assigné et où il devait les investir de leur mission.
Et le voyant, ils l’adorèrent; mais quelques-uns doutèrent. La foi en la divinité du Fils de Dieu, encore incertaine et faible dans le cœur de plusieurs, se réveille victorieuse à la vue du Sauveur triomphant de la mort (Jean 20:28).
Une variante, dans Codex Sinaiticus B, D, retranche ici l’objet du verbe (le) et dit simplement : ils adorèrent. Le sens reste le même.
Tout pouvoir ou toute autorité, dans le ciel et sur la terre.
Jusqu’ici, Jésus était sur la terre, dans son état d’humiliation, sous sa forme de serviteur (Philippiens 2:7).
Maintenant, par sa résurrection, par son retour dans le ciel, au sein de sa gloire (Jean 17:5), il entre en plein dans sa royauté divine, où toutes choses lui sont soumises (Éphésiens 1:20-23; Philippiens 2:9-11).
Cette puissance et cette autorité divines sont le fondement et le garant de la mission qu’il va donner aux disciples, et dont l’impossibilité les aurait effrayés sans cette assurance-là (voir aussi le dernier mot de ce discours, verset 20).
Dans cet ordre suprême de Jésus à ses apôtres et à son Église, chaque mot doit être pesé.
Allez, dit-il (le texte reçu ajoute le mot donc, qui se lit dans B, l’Itala, la vulgate, la version syriaque, et qui est maintenu par Lachmann, Westcott et Hort, B. Weiss, etc; il rend en tout cas bien le rapport du verset précédent avec l’ordre ici donné); les disciples de Jésus doivent aller et ne point attendre que les nations viennent à eux, ce qui n’arriverait jamais. Et comme cet ordre est permanent, il est la charte de l’œuvre des missions.
Instruisez toutes les nations (grec : faites disciples toutes les nations).
Tel est le dessein de la miséricorde de Dieu, qui est sans limites à l’égard de notre pauvre humanité déchue. Cet ordre est donc en même temps une promesse (Matthieu 24:14).
Mais comment faire disciples les nations ? Par ces trois moyens : l’instruction, le baptême et l’obligation morale de mettre en pratique tout l’enseignement du Sauveur (v 20).
L’instruction est adressée à toutes les nations : le baptême est administré à ceux qui, d’entre ces nations, ont été faits disciples (le pronom baptisez-les, au masculin, ne se rapporte pas aux nations, mais aux disciples).
Enfin, c’est à ces disciples baptisés que les apôtres doivent enseigner à garder tout ce que le Maître a commandé.
On ne peut pas cependant conclure de ces paroles que tout doive toujours se passer dans ce même ordre; car la tournure grecque de la phrase : faites disciples en les baptisant, est loin d’établir cette succession uniforme. Il y a même une variante qu’il faudrait traduire : faites disciples après les avoir baptisés. Elle se trouve dans B et D : Tregelles l’admet dans le texte, Westcott et Hort en marge, B. Weiss la préfère.
Même sans admettre cette leçon, il est certain qu’ici comme en toutes choses, le Seigneur laisse une grande liberté à ses disciples. Aussi voyons-nous les apôtres faire souvent usage de cette liberté en exigeant pour le baptême, non une instruction religieuse complète, mais simplement la confession des péchés et la foi en Jésus comme Sauveur (Actes 2:38-41; Actes 8:12; Actes 16:33; Actes 19:5).
Baptiser au nom (grec pour le nom, ou dans le nom, ou en vue de ce nom, selon une particule qui marque la direction, le but où l’on tend : Romains 6:3; 1 Corinthiens 10:2), ne signifie pas seulement baptiser par l’ordre, sur l’autorité de l’Être dont il s’agit; mais comme son nom exprime son essence même, toutes ses perfections, et que baptiser signifie plonger, c’est introduire le néophyte dans une communion vivante avec Dieu.
Ainsi baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, c’est baptiser avec l’assurance que toutes les grâces dont le Dieu trois fois saint est la source seront communiquées au croyant, qu’il est reçu par le baptême dans la communion du Père, source éternelle de tout amour, de toute vie; dans la communion du Fils, qui l’a racheté et qui fait de lui un membre vivant de son propre corps; dans la communion du Saint-Esprit, qui l’éclaire et le sanctifie.
Telle est la riche et profonde signification du baptême chrétien, qui a pour fruit la purification et la régénération par le Saint Esprit (Jean 3:5).
Nous trouvons ainsi dans cette solennelle parole de Jésus-Christ une révélation complète de Dieu, tel que l’Église le connaît et l’adore et tel qu’il répond seul aux profonds besoins de notre âme. L’Écriture, en effet, ne présente pas les rapports de ces trois Êtres de l’essence divine comme objets de spéculation, mais comme la source de toutes les grâces qui sont indispensables à la vie spirituelle (comparer 2 Corinthiens 13:13).
Ôtez à la foi l’un de ces noms divins, avec les dons qu’il nous garantit, et aussitôt le chrétien sentira une diminution dans sa foi, dans sa vie ou dans son espérance.
Les deux premiers moyens par lesquels les hommes deviennent disciples de Jésus, l’instruction et le baptême (voir la note précédente), doivent produire immédiatement en eux une vie nouvelle qui se manifeste par l’obéissance à la parole de Jésus.
Garder, pratiquer tout ce qu’il a commandé (Matthieu 7:24-28), telle est désormais la règle suprême de leur vie. Ici encore, comme au verset 18, Jésus parle avec une autorité souveraine : il ne conseille pas, il commande.
Ces dernières paroles sont la sanction divine de l’ordre que Jésus vient de donner à ses disciples et à l’Église; ce qui seul en rend possible l’accomplissement, c’est cette solennelle promesse qu’il leur fait d’être avec eux tous les jours, les assistant de sa présence divine, agissant en eux et par eux, par la puissance de son Esprit. Cette précieuse promesse qui est elle-même une nouvelle preuve de son éternelle divinité, a été visiblement accomplie depuis dix-neuf siècles, et elle le sera jusqu’à la consommation du temps.
Cette expression (comparez Matthieu 24:3, note) désigne la fin de l’économie présente, où Christ reviendra dans sa gloire, rassemblera ses rachetés, et élèvera son règne à la perfection.
Cette dernière scène de l’Évangile de Matthieu couronne dignement tout son livre, dont le but était de prouver au peuple d’Israël la dignité messianique, la royauté éternelle de Jésus. Du premier mot jusqu’au dernier, tous les actes et tous les discours du Sauveur rapportés dans ce livre fournissent cette preuve dans une grande et vivante unité.