Lectionary Calendar
Monday, November 4th, 2024
the Week of Proper 26 / Ordinary 31
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Whole Bible (6)
versets 1-34
Le jour même. Il doit payer la valeur totale parce que ce n’est pas une propriété qui lui reviendra au futur jubilé et que par conséquent le fonds de terre ne saurait garantir le paiement futur. Il semble résulter de cette clause que dans le cas précédent (versets 16 à 21) le paiement pouvait se faire en termes annuels.
Voir note Exode 30:13 .
26 à 29 Deux restrictions à ce qui précède
Les premiers-nés, appartenant déjà à l’Éternel, ne peuvent être l’objet d’un vœu (Exode 13:2). Le don serait illusoire.
Est voué par interdit (chérem). Ce vœu se distingue des précédents en ce que l’être qui en est l’objet ne peut être racheté et doit être sacrifié, détruit, en l’honneur de l’Éternel. Ainsi en entrant en Canaan les Israélites avaient, par l’ordre de l’Éternel, fait vœu d’anéantir le butin pris à Jéricho, comme une espèce de prémices à offrir à l’Éternel; et pour avoir violé ce vœu, Achan devint lui-même interdit et périt comme tel (Josué 7). Ainsi aussi du butin des Amalékites (1 Samuel 15:3).
Ce verset étend le même principe à la personne humaine frappée d’un vœu d’interdit. Un homme a-t-il donc le droit de vie et de mort sur un autre homme ? Non; mais Dieu ayant, condamné à mort l’homme coupable de certains actes, les Israélites, comme peuple ou comme individus, peuvent et doivent ratifier la sentence divine en faisant vœu de l’exécuter. Ainsi à l’égard des Cananéens, lors de la conquête de leur pays (Deutéronome 7:2; à l’égard des Amalékites, lors de l’exécution par Saül de la sentence prononcée par l’Éternel (1 Samuel 15:3; comparez Exode 15:14); ainsi encore de toute ville israélite qui se serait livrée à l’idolâtrie (Deutéronome 13:15), ou d’un faux prophète, ou de tout Israélite qui pousserait ses frères à l’idolâtrie (Deutéronome 13:1-14), ou enfin d’un homme désigné par un vrai prophète comme ayant attiré sur lui la vindicte divine. Ne pas exécuter une telle sentence, c’est attirer sur soi-même l’interdit (1 Rois 20:42).
30 à 33 La dîme
La dîme est pratiquée dans tout l’Orient de toute antiquité, en sorte qu’elle peut être mentionnée ici comme une chose connue, bien qu’il n’en ait pas encore été fait mention dans la loi; mais deux fois nous en avons eu des exemples dans la Genèse (Genèse 14:20; Genèse 28:22). Elle diffère des vœux en ce qu’elle n’est pas facultative; mais elle est ajoutée ici en raison des conditions de rachat et d’échange qui sont analogues à celles qui viennent d’être fixées pour les vœux.
La dîme était habituellement livrée en nature, mais elle pouvait aussi, en tout ou en partie, être acquitée en argent; seulement, dans ce cas, il fallait payer en sus un cinquième de sa valeur (verset 13). L’Éternel voulait qu’avec lui on en usât largement.
Selon les rabbins, voici comment se prélevait la dîme sur les animaux : le propriétaire du troupeau réunissait tous les jeunes animaux dans le bercail, l’étable ou quelque autre enclos n’ayant qu’une étroite ouverture. Attirés par les bêlements de leurs mères restées dehors, ils sortaient un à un par ce guichet; on les comptait à mesure qu’ils passaient sous la houlette, et chaque dixième tête était marquée d’un signe comme chose sainte.
Un pareil échange ne pouvait être essayé qu’au détriment de l’Éternel. Le sens est donc probablement que s’il venait à être découvert, le droit de rachat était perdu et les deux animaux, celui qui avait été marqué. et celui qui lui avait été substitué, appartenaient à l’Éternel. Comparez Malachie 3:8 .
Au mont Sinaï : voir Lévitique 7:38, note, et Lévitique 25:1 .
Conclusion sur le Lévitique
La première partie du Lévitique (chapitres 1 à 16) est destinée à régler les cérémonies du culte. On pourrait l’appeler le manuel du cérémonial du sanctuaire. Ce morceau devait tout naturellement suivre et compléter la dernière partie de l’Exode, qui traitait de l’érection de la Demeure divine. Il est tiré presque complètement du grand document élohiste.
La seconde partie (chapitres 17 à 27) forme un tout à part. On y remarque une grande multiplicité de sentences brèves, à la seconde personne du singulier, ainsi que certaines locutions particulières comme celle-ci : Je suis l’Éternel ! qui se rencontrent très souvent à la fin d’une prescription pour la motiver. L’idée centrale de cette espèce de code est celle qui est exprimée Exode 19:6, en ces mots : Vous me serez une nation sainte. Le sentiment qui l’inspire tout entier est celui de la sainteté du peuple, qui doit refléter celle de son Dieu. Il ne s’agit plus ici de péchés plus ou moins involontaires à expier; la sainteté réclamée des membres du peuple est exigée absolument, sous peine de retranchement, puisque la violation de ces ordonnances supposerait la révolte volontaire contre Celui qui a établi l’ordre théocratique.
Ce code particulier a, d’après Lévitique 25:1; Lévitique 26:46 et Lévitique 27:34 été donné à Moïse par l’Éternel en différentes occasions, au désert du Sinaï, sans doute comme complément de la législation du Livre de l’alliance (Exode chapitres 21 à 23) que Moïse avait reçue de l’Éternel sur la montagne, immédiatement après la promulgation du Décalogue. Il a beaucoup occupé la critique actuelle. Certains rapports de fond et de forme avec le livre d’Ézéchiel ont fait supposer qu’il avait été composé au temps de l’exil, postérieurement à ce prophète, ou même par lui. On allègue spécialement le passage Lévitique 26:34, où il est dit que, si le peuple néglige l’observance des années sabbatiques, il en sera puni par l’exil, qui dédommagera la terre des années de repos qu’on lui aura refusées : ce qui suppose, dit-on, l’exil déjà consommé. Mais pourquoi Dieu, après avoir institué les années sabbatiques, n’aurait-il pas pu menacer son peuple, s’il violait cette prescription, de la punition la plus exactement appropriée à la faute commise. Les rapports de ressemblance avec Ézéchiel sont plus que compensés par les différences considérables qui existent entre ce recueil de lois et les institutions dont ce prophète trace le tableau dans ses neuf derniers chapitres. Un imitateur de ce tableau ne se fût pas ainsi écarté du divin modèle qu’il avait sous les yeux. Ézéchiel, au contraire, en traçant le tableau idéal du culte et de l’État futurs, pouvait parfaitement, en face des ruines de l’ordre de choses ancien, modifier les institutions qui avaient existé avant lui et qui ne cadraient plus avec l’avenir dont il avait l’intuition. Ainsi il pouvait laisser dans l’ombre la personne du grand sacrificateur pour introduire à la place celle du nasi, qui devait être à ses yeux le personnage central du futur état des choses. Ainsi il pouvait substituer au voile du Lieu très saint une porte, à l’autel d’or une simple table, etc. : tandis que les changements en sens inverse seraient impossibles de la part du législateur subséquent qui se serait inspiré de lui. Les rapports de style peuvent très bien s’expliquer en admettant l’emploi de notre recueil par le prophète.
Des deux faits historiques racontés dans ce livre : la mort tragique des deux fils d’Aaron (avec la discussion entre Aaron et Moïse), chapitre 10, et le châtiment du blasphémateur, Lévitique 25:10 et suivants, le premier porte en lui-même la preuve de sa vérité historique : car comment le sacerdoce postérieur eût-il inventé à plaisir un fait qui était si peu à l’honneur de la famille sacerdotale ? Le second, comme nous l’avons vu, possède une garantie analogue dans la forme même de sa narration, qui est absolument prise sur le fait. De plus, les expressions qui reviennent fréquemment : dans le camp, hors du camp. Aaron et ses fils (au lieu de : les sacrificateurs), seraient du pur charlatanisme si elles n’émanaient soit d’une rédaction contemporaine, soit d’une tradition authentique.
Le livre du Lévitique contient la partie de la loi qui tombe le plus directement sous le coup de ces paroles de saint Paul : Christ est la fin de la loi, (Romains 10:4), ou : La foi étant venue, nous ne sommes plus sous le conducteur (la loi) (Galates 3:25). Il suffisait de la parole de Jésus : Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche de l’homme qui le souille, mais c’est ce qui sort de sa bouche (Matthieu 15:11), pour conclure de là à l’abrogation de la majeure partie du Lévitique. L’abolition des sacrifices devait résulter d’elle-même de la destruction du temple et de l’autel qui eut lieu peu de temps après la mort du Seigneur. Enfin le déchirement du voile au moment de cette mort indique assez clairement que, dès ce moment, il n’y eut plus de Lieu très saint, ni, par conséquent, de Lieu saint et de parvis.
Et, d’un autre côté, Jésus a déclaré qu’il n’était point venu abolir, mais accomplir (Matthieu 5:17) et qu’il n’était pas possible qu’un seul point de la loi fût aboli (Luc 16:17). C’est que tout ce qui est humain dans la loi et non pas seulement juif, doit naturellement demeurer, non moins que l’homme lui-même, et que ce qui est d’institution spécialement juive, renfermant une pensée divine, ne peut que demeurer aussi tout en s’accomplissant sous une nouvelle forme. Ainsi l’épître aux Hébreux est tout entière destinée à montrer que, si l’ancien sanctuaire et l’ancien culte tombent, ils sont remplacés par le culte nouveau et par le nouveau sanctuaire céleste où Christ est entré et où il offre continuellement son sang à la place du sang des anciennes victimes. Les oblations, d’après cette épître, sont remplacées par les sacrifices de la charité et par les actes de la confession joyeuse du nom de Dieu. Comparez aussi Philippiens 4:18 et Romains 12:1 . L’institution de l’année du jubilé ne serait réalisable que chez un peuple à la vie purement agricole. Elle avait déjà été interprétée dans un sens spirituel par Ésaïe (Ésaïe 61:1 et suivants) qui l’appliquait à l’avenir messianique (comparez Luc 4:17 et suivants). Cette institution doit trouver son application dans nos circonstances actuelles par les miracles de la libre charité chrétienne. L’obligation même de saupoudrer de sel toute offrande est relevée et spiritualisée par Christ dans cette parole : Chacun sera salé de feu et toute oblation sera salée (Marc 9:50).
(Nous citons cette parole d’après le texte ordinaire qu’appuient le Sinaïticus et les deux plus anciennes versions, la latine et la syriaque.)
Ainsi l’on peut dire que, si le Lévitique est aboli tout entier, d’autre part il subsiste tout entier sous une forme nouvelle. Et c’est là ce qui fait pour l’Église son intérêt permanent.