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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-57
45 à 57 Conséquences de la résurrection de Lazare
Donc, à la suite de ce triomphe de la vie sur la mort dont ils venaient d’être témoins, beaucoup, un grand nombre, crurent en lui.
Il pouvait y avoir des degrés très divers dans cette foi opérée par la vue du miracle (comparer Jean 2:11-23, note).
D’après ce que nous avons vu des dispositions de ces amis de Lazare (verset 37, note), il est possible que plusieurs fussent d’avance préparés à la foi en Jésus. Chez d’autres, cette foi ne fut peut-être que l’impression vive, mais passagère, du miracle. D’autres, enfin, ne reçurent pas même cette impression (verset 46).
Au grand nombre de ceux qui crurent, l’évangéliste en oppose (mais) quelques-uns qui, témoins de la puissance divine et de l’amour de Jésus, allèrent vers les pharisiens et leur dirent ce que Jésus avait fait.
Dans quelle intention ? Les termes mêmes qu’emploie l’évangéliste et la suite du récit ne le prouvent que trop. Ils allèrent dénoncer à ces pharisiens, ennemis du Sauveur et qui exerçaient la plus grande influence sur le sanhédrin, ce qui venait de se passer à Béthanie.
Donc, comme conséquence de la dénonciation qui précède.
Ces mêmes pharisiens, avec les principaux sacrificateurs convoquent une séance du sanhédrin (grec un sanhédrin; c’est ici la seule fois que Jean emploie ce mot), pour délibérer sur l’événement qu’on vient de leur dénoncer et qui était de nature à grandir démesurément l’influence redoutée de Jésus sur le peuple.
Il faut remarquer ce verbe au présent : que faisons-nous ? Il est urgent de faire quelque chose et de le faire tout de suite.
Ce qui les remplit d’inquiétude c’est que cet homme (terme de mépris) fait beaucoup de miracles.
Ce n’est donc pas seulement la résurrection de Lazare qui les trouble, celle-ci n’a fait que mettre le comble à ces manifestations de la puissance divine qui agissait par Jésus et que les chefs du peuple ne peuvent tolérer. Ils croient ces miracles, ils les constatent officiellement, et ils veulent condamner celui qui les opère !
Cette crainte des Romains était-elle sincère ?
Plusieurs interprètes le pensent avec les idées charnelles que les Juifs se faisaient du Messie, ils pouvaient redouter que Jésus ne suscitât parmi le peuple quelque émeute, qui aurait provoqué une répression sévère de la part des Romains et amené peut-être la suppression du pouvoir du sanhédrin.
C’est là ce qu’ils expriment par ces termes énergiques : Ils détruiront (grec enlèveront, supprimeront) et notre lieu c’est-à-dire Jérusalem et son temple, siège de notre gouvernement et notre nation, à laquelle ils ôteront ce qui lui reste de son antique indépendance.
Que cette crainte fût sincère ou simulée leur principal mobile était l’ambition égoïste : ils craignent que les Romains ne mettent un terme à leur domination sur ce qu’ils appellent notre (tout l’accent porte sur ce mot en grec) lieu, notre nation.
Les mots : souverain sacrificateur cette année-là, ne signifient point que dans la pensée de l’auteur cette charge fût annuelle.
Même si notre évangéliste n’était pas l’apôtre Jean, il se montre trop instruit des coutumes de l’Ancienne Alliance pour ignorer que le souverain sacrificateur était nommé à vie. Il n’est pas même nécessaire, pour expliquer le terme qu’il emploie, de rappeler que cette haute dignité était depuis longtemps conférée arbitrairement par l’autorité romaine, qui, redoutant le pouvoir d’un fonctionnaire inamovible, remplaçait fréquemment les titulaires de cette charge.
Tout ce que Jean veut dire, par cette expression qui se retrouve au verset 51 et au Jean 18:13, c’est que Caïphe était souverain sacrificateur dans cette année-là, l’année mémorable et fatale de la mort du Sauveur (Jean 18:13, note; Matthieu 26:3; Luc 3:9, note).
Caïphe, en vrai sadducéen (Josèphe, Bell. jud. 2, 8, 14), parle avec rudesse : Vous n’y entendez rien (grec vous ne savez rien); puis, invoquant la raison d’État, au nom de laquelle tant d’iniquités ont été commises, il leur dit : Vous ne considérez pas qu’il vous (B, D : le texte reçu, avec A, majuscules porte nous) est avantageux de sacrifier un seul homme pour sauver la nation.
Innocent ou coupable, il faut que cet homme périsse ! Par là, ce politique qui se croit habile ne fait que reprendre en sous-ordre le raisonnement du verset 48, et il ne voit pas que c’est précisément le crime qu’il conseille qui amènera, par un juste jugement de Dieu, la ruine, de son peuple !
L’évangéliste ajoute (versets 51, 52) aux paroles de Caïphe un commentaire inattendu, lumineux, profond.
Les exégètes ne sont pas d’accord sur la nature de cette prophétie attribuée au souverain sacrificateur. Les uns, se rappelant que, dans les beaux jours de la vie religieuse en Israël, le souverain sacrificateur était censé posséder le don de prophétiser, ou de prononcer des oracles en consultant l’Éternel (Exode 28:30; Nombres 27:21; Deutéronome 33:8), pensent qu’en ce moment l’Esprit de Dieu renouvela en Caïphe ce don depuis longtemps disparu et lui fit prononcer, en vertu de sa charge, une véritable prophétie.
Mais n’y a-t-il pas quelque chose qui répugne dans la pensée que l’Esprit de Dieu aurait réellement agi sur l’esprit d’un homme tout rempli de desseins meurtriers ? Est-ce là ce que Jean a voulu dire ? Cette pensée ne ressemblerait-elle pas à la monstrueuse erreur du catholicisme, attribuant aux papes les plus corrompus l’infaillibilité, en vertu de leur sacerdoce ?
Non, c’est bien Caïphe lui-même qui, de son propre mouvement, prononce un principe de sa détestable politique, mais, par une direction spéciale de la providence divine, il le fait en des termes dans lesquels l’évangéliste pouvait, à bon droit, voir une prophétie involontaire de la mort du Fils de Dieu.
Pilate aussi, comme l’observe Bengel, proclama la royauté divine de Jésus-Christ aux yeux de tous, en attachant à la croix le titre de cette dignité. Nous dirons donc, avec M. Luthardt, que Caïphe prophétisa non comme souverain sacrificateur, en vertu de sa charge, mais comme souverain sacrificateur de cette année-là (l’adjonction de ces derniers mots n’aurait pas de sens s’ils ne portaient l’accent) car cette année-là devait voir s’accomplir le grand sacrifice qui mettrait fin à tout l’ancien sacerdoce.
Le principe énoncé par Caïphe : un pour tous ne s’applique pas seulement au peuple Juif; il a un caractère d’universalité, que l’évangéliste relève encore.
Ce n’est pas seulement pour la nation juive que Jésus devait mourir, mais afin de rassembler en un seul corps, par la prédication de l’évangile, les enfants de Dieu dispersés parmi toutes les nations (comparer Jean 10:16, note).
Les mots : en un seul corps (grec en un) indiquent la sainte communion d’esprit et d’amour dans laquelle Juifs et païens convertis ne sont plus qu’un cœur et qu’une âme en Jésus, leur chef et leur Sauveur.
Mais dans quel sens Jean peut-il appeler enfants de Dieu ces milliers d’hommes de l’avenir qui n’avaient encore aucune connaissance de lui ?
Des interprètes, jaloux d’attribuer à l’homme le plus possible et à Dieu le moins possible dans l’œuvre du salut, répondent que ces enfants de Dieu étaient ceux que Dieu voyait disposés à le devenir. Mais, répondent Meyer et Luthardt, tout luthériens qu’ils sont, c’est se mettre en opposition avec tous les principes de l’Écriture que de donner le titre d’enfants de Dieu à des hommes pécheurs qui sont encore en dehors de toutes les conditions du salut.
L’expression est donc prophétique comme le dit Meyer, ici en parfait accord avec Calvin; l’évangéliste parle au point de vue de la prescience de Dieu, en d’autres termes, de l’élection de sa grâce.
C’est là le mystère de la miséricorde divine, s’étendant à toutes les nations et dont Paul a été le grand prédicateur (Romains 8:28-29; Éphésiens 1:9 et suivants; Éphésiens 3:4 et suivants, Colossiens 1:26-27).
Le mot donc montre que la décision de faire mourir Jésus fut prise en conséquence de la proposition de Caïphe, qui fut ainsi adoptée par le conseil.
Depuis ce jour-là leurs délibérations ne concernèrent plus que les voies et les moyens d’exécuter leur dessein.
Jésus n’ignorait pas la décision qui venait d’être prise; il quitte donc les environs de Jérusalem et la Judée, il ne paraissait plus (grec), il ne marchait plus ouvertement, en public, librement, parmi les Juifs, il se retire dans la contrée voisine du désert de Juda qui s’étendait au loin dans la direction du Jourdain et de la mer Morte.
Il va séjourner avec ses disciples dans une ville appelée Éphraïm.
Cette ville selon Eusèbe, était à huit milles, selon Jérôme à vingt milles au nord-est de Jérusalem. L’historien Josèphe la place dans le voisinage de Béthel (comparer 2 Chroniques 13:19).
M. Luthardt observe que par cette retraite Jésus montrait à ses adversaires que leur volonté ne serait pas accomplie sans la sienne et qu’elle le serait, non comme ils le voulaient, mais comme il le voudra. Quand son heure sera venue, il ira lui-même au-devant d’eux.
Le mot : contrée ne désigne pas spécialement le pays où Jésus s’était retiré, mais en général les campagnes, par opposition à la capitale.
Ces gens se rendaient à Jérusalem avant la Pâque, afin que ceux qui étaient atteints de quelque souillure légale eussent le temps de se purifier par des sacrifices et diverses cérémonies, pour pouvoir prendre part à la fête.
Par cette observation, Jean prépare ce qu’il va raconter au verset suivant.
L’évangéliste nous décrit ainsi un mouvement de curiosité chez les uns, de sérieuse attente chez les autres. Leur attente était excitée par le bruit qu’avait fait le dernier miracle de Jésus.
Mais la décision prise par le sanhédrin contre lui rendait très douteuse, à leurs yeux, sa venue à la fête.
Ils se demandent donc les uns aux autres, avec un vif intérêt : Que vous en semble ? (grec) qu’il ne viendra point à la fête ?
Ils se posaient ces questions, se tenant là dans le temple où ils savaient que Jésus avait l’habitude de se rendre pour parler au peuple.
Tandis que se produisait parmi la foule ce mouvement, qui montrait toute l’influence que Jésus exerçait encore sur elle, les chefs du sanhédrin avaient pris leurs mesures pour exécuter leur décision.
Ils avaient donné l’ordre que quiconque savait où il était, le dénonçât, afin qu’ils pussent se saisir de lui.
Le texte reçu, avec D et quelques majuscules, porte : avaient aussi donné l’ordre. Ce aussi marque, suivant M. Godet, « un nouvel anneau dans la série des mesures hostiles, si bien retracée par Jean : Jean 5:16-18; Jean 7:32; Jean 9:22; Jean 11:53 ».
Tout est donc préparé, l’heure de la catastrophe approche. Mais si Jésus était resté dans les montagnes ou il s’était retiré, tous ces desseins des adversaires auraient été vains (Jean 12:1-12).