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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-28
3>1 à 10 Melchisédek supérieur à Abraham et aux lévites
Voir Hébreux 5:6-10; Hébreux 6:20. En déclarant (Hébreux 5:11) qu’il avait beaucoup à dire sur ce passage du Psaumes 110:4 qu’il venait de citer, l’auteur préparait ses lecteurs à un sujet nouveau, auquel il allait passer c’est-à-dire la supériorité de la sacrificature de Christ sur celle des lévites.
Par les reproches qu’il leur a adressés sur leur lenteur à comprendre, il a réclamé toute leur attention pour ce sujet qu’il va exposer maintenant. Il prend pour point de départ, non seulement l’histoire de Melchisédek (Genèse 14:18 et suivants) mais surtout le passage du Psaumes 110, où le prophète considère déjà ce roi de Salem, ce roi de justice, comme un type du Messie qu’il annonce.
Dès les premiers versets (Psaumes 110:1-3) l’auteur indique en quoi Melchisédek était à ses yeux un symbole de Christ. Son nom, ses titres, le silence que la Genèse garde sur son origine et sur son rôle dans l’histoire, tout cela est significatif aux yeux de notre auteur.
Melchisédek n’avait aucun droit à la sacrificature, qui plus tard fut instituée uniquement dans la famille d’Aaron; et pourtant Abraham, le père des croyants, le reconnut comme sacrificateur du Dieu souverain, d’où le psalmiste, et notre épître après lui, concluent qu’il y a une sacrificature indépendante des institutions lévitiques, une sacrificature directement établie par Dieu qui n’est nullement liée à une descendance humaine, qui repose uniquement sur la volonté et le conseil éternel de Dieu; une sacrificature enfin qui devait un jour être parfaitement réalisée sur la terre, et qui eut en Melchisédek sa réalisation temporaire et symbolique.
Or, cette sacrificature « selon l’ordre de Melchisédek » est ici opposée à la sacrificature « selon l’ordre d’Aaron » (Hébreux 7:11) ou de Lévi; la première est infiniment supérieure à la dernière, qui n’en était que l’image imparfaite; bien plus, la première a été complètement substituée à la dernière.
C’est-à-dire de tout le butin, Hébreux 7:4; Genèse 14:18 et suivants
Melchisédek, en hébreu, signifie roi de justice, Salem ou Schalem est l’adjectif du substantif Schalom, paix, et signifie : celui qui a la paix.
Le lieu ainsi nommé est probablement Jérusalem (Psaumes 76:3).
L’auteur ne fait qu’indiquer en passant la belle signification de ces deux noms. Ils répondaient au caractère personnel de celui qui les portait et aux fonctions dont il était revêtu : il servait le Dieu très haut comme sacrificateur dans sa famille et dans son royaume, où il faisait régner la justice et la paix.
L’auteur voit donc certainement en lui un type de celui qui devait venir réaliser parfaitement dans son règne la justice et la paix.
Après avoir rapporté et commenté (Hébreux 7:1; Hébreux 7:2) ce que la Genèse dit de Melchisédek, l’auteur relève ce qu’elle ne dit pas. Le silence qu’elle garde sur les destinées de ce personnage avant et après sa rencontre avec Abraham, sur son origine et sur l’issue de sa vie, amène l’auteur à conclure que Melchisédek fut sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni commencement de jours ni fin de vie, mais qu’assimilé au Fils de Dieu, il demeure sacrificateur à perpétuité.
On a proposé diverses interprétations de ces paroles.
Grec : Or, sans aucune contradiction ce qui est moindre est béni par ce qui est plus grand.
Nous trouvons ici (Hébreux 7:4-10) un autre point à considérer dans le rôle joué par Melchisédek : de cette considération ressortira la supériorité de la sacrificature de Christ sur celle des lévites (comparer Hébreux 7:1, note).
Cette sacrificature de Christ, l’auteur la voit, en effet, représentée dans celle de Melchisédek, dont il établit la grandeur par deux raisons :
Ici, c’est-à-dire dans le sacerdoce lévitique.
Des hommes qui meurent, les sacrificateurs, qui se succèdent rapidement dans la charge.
Là, c’est (grec) un qui a le témoignage qu’il vit. Il s’agit de Melchisédek.
Quel est ce témoignage que Melchisédek vit ? C’est celui qui ressort du récit de la Genèse, interprété comme l’auteur l’a fait à Hébreux 7:1-3 (voir Hébreux 7:3, note). Ici encore il pense à Melchisédek sacrificateur et type du Messie, plutôt qu’au personnage du récit biblique.
Plusieurs interprètes estiment qu’il commente la déclaration prophétique de Psaumes 110 « Tu es Sacrificateur éternellement, selon l’ordre de Melchisédek ». Mais cette parole est adressée au Messie; tout ce qu’on peut en conclure, c’est que le Messie vit éternellement. D’ailleurs rien dans le contexte n’indique une allusion directe au Psaumes 110.
Grec : Par Abraham Lévi aussi… a été dîmé.
L’argumentation de l’auteur est subtile. Pour la défendre on peut cependant faire valoir que l’humanité n’est pas un rassemblement d’individualités isolées les unes des autres, et sans aucun rapport de solidarité; que la souche d’une race embrasse la race entière.
Dès lors tout un peuple s’appelle Jacob ou Israël, Ésaü ou Édom, Moab, Ammon; toute une tribu se nomme Juda, Éphraïm, etc. Le père de ce peuple, de cette tribu, vit en lui ou en elle, et elle le représente vivant dans ses descendants. Cela n’est point une vaine métaphore, mais l’expression d’une profonde réalité.
Le raisonnement de l’auteur s’appuie sur ce fait. La position prise par Abraham à l’égard de la sacrificature de Melchisédek lie ses descendants, les lévites. Si Abraham s’inclina devant la dignité du sacrificateur du Dieu souverain et lui paya la dîme, les lévites le firent aussi dans la personne de leur aïeul, dont ils ne sauraient récuser l’héritage.
Tel est l’argumentation de l’auteur, qu’il ne présente pas, du reste, comme une démonstration rigoureuse, puisqu’il l’introduit par cette formule : pour ainsi dire (Hébreux 7:9).
Le texte reçu porte à la fin de Hébreux 7:21 : selon l’ordre de Melchisédek. Ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B. C, et sont omis par la plupart des critiques.
Jésus a été établi garant d’une meilleure alliance (ou testament, comparez Hébreux 9:15-18 note) par le serment de Dieu même, que l’auteur trouve prononcé dans le Psaume qu’il commente (Comparer, sur la signification du serment attribué à Dieu, Hébreux 6:17 note).
C’est comme sacrificateur et médiateur que Jésus est garant de cette alliance plus excellente.
Grâce à l’éternité de sa sacrificature, Christ toujours vivant peut sauver parfaitement (grec jusqu’à l’achèvement) ceux qui s’approchent de Dieu par lui, tandis que les autres sacrificateurs étaient tous successivement enlevés par la mort.
L’auteur met en rapport l’efficace perpétuelle du sacrifice de Christ avec son intercession pour les croyants (comparer Romains 8:34, note).
Non que ce sacrifice accompli une seule fois pour le péché, ne soit parfaitement suffisant pour assurer le pardon et la réconciliation avec Dieu à tout pécheur repentant, mais l’intercession du Sauveur auprès de Dieu, fondée sur les mérites mêmes de son sacrifice nous obtient pour chaque péché particulier le pardon et la grâce qui régénère.
Il ne me suffit pas de croire d’une manière générale que le Sauveur est mort pour les péchés du monde. Pour me rendre la paix lorsque je l’invoque dans mon angoisse, il faut que Dieu, par un acte toujours renouvelé de sa miséricorde, m’accorde personnellement le pardon que je lui demande. Or, quel privilège de savoir que, tandis que je crie à lui du sein de ma misère, j’ai près du trône de la grâce un Avocat qui plaide ma cause (1 Jean 2:1), en faisant valoir en ma faveur tous ses mérites infinis !
L’épître aux Hébreux présente fréquemment cette précieuse grâce sous l’image du souverain sacrificateur, qui offrait d’abord le sacrifice pour le péché, puis entrait dans le lieu très saint avec le sang de la victime qu’il répandait sur le propitiatoire. C’est ce dernier acte qui symbolisait l’intercession du grand souverain Sacrificateur (Hébreux 7:26; Hébreux 4:14, note; Hébreux 9:12, note).
Grec : Et étant devenu plus haut que les cieux, c’est-à-dire : étant entré dans le lieu très saint, la demeure de Dieu (Hébreux 4:14, comparez Éphésiens 1:21; Éphésiens 1:4.10).
Les qualificatifs appliqués au souverain sacrificateur donnent lieu à diverses remarques.
Saint est rarement employé dans le Nouveau Testament, mais se trouve souvent dans les Septante; il désigne celui qui appartient à l’Éternel et est l’objet de son amour.
Innocent (grec sans malice) exprime la pureté des sentiments du Christ.
Sans souillure le montre préservé de toute impureté qui pourrait lui venir du dehors.
Séparé des pécheurs, est pris par les uns au sens moral, comme dans Hébreux 4:15.
« Ce n’est pas qu’il nous repousse de sa compagnie, mais parce qu’il est pur de toute immondicité » Calvin.
D’autres le rattachent étroitement à élevé au-dessus des cieux, et le prennent au sens local : ce Christ est élevé au plus haut des cieux, et il est, par là même, séparé des pécheurs.
Toutes les qualités énumérées dans ce passage sont attribuées, non à Jésus vivant sur la terre (Hébreux 2:9-10; Hébreux 2:17-18; Hébreux 4:15), mais au Christ glorifié, remplissant dans les cieux son office de souverain sacrificateur.
Sur la sainteté parfaite de Jésus-Christ, qu’il vient d’exprimer en termes si clairs et si forts (Hébreux 7:26), l’auteur fonde cette double et importante vérité : d’abord que le Sauveur n’a pas, comme les souverains sacrificateurs, besoin d’offrir des sacrifices pour lui-même, mais qu’en s’offrant lui-même comme victime (comparez Hébreux 9, où ce sacrifice est décrit plus au long), il l’a fait pour les péchés du peuple; et ensuite, qu’il n’a nullement besoin de réitérer tous les jours ce sacrifice offert une fois pour toutes, et dont la valeur est infinie et perpétuelle devant Dieu (comparer Romains 6:10; Hébreux 9:12; Hébreux 9:26; Hébreux 10:10; 1 Pierre 3:18).
Ainsi, à ces deux égards, les sacrifices imparfaits et symboliques de l’ancienne Alliance sont parfaitement réalisés par le sacrifice de Golgotha.
En disant que les souverains sacrificateurs offraient des victimes tous les jours, l’auteur entend le service journalier de la sacrificature, dans lequel la loi prescrivait un sacrifice quotidien (Nombres 28:3-8), il n’oublie pas que le souverain sacrificateur n’offrait qu’une fois par année le sacrifice d’expiation dans le lieu très saint (Hébreux 9:6-7; Hébreux 10:3).
C’est-à-dire au Psaumes 110:4; comparez ci-dessus Hébreux 7:20; Hébreux 7:21.
Voir Hébreux 5:9, note. Ainsi, dans sa personne, comme dans son œuvre, à tous égards, le Fils de Dieu est et reste pour l’éternité un souverain Sacrificateur parfait, réalisant toutes les promesses renfermées dans les symboles de la loi.
Les Hébreux ne devaient donc pas regretter ceux-ci. Les chrétiens de tous les temps ne trouvent pas moins qu’eux dans ces saintes et éternelles vérités l’inébranlable fondement de leurs espérances.