Lectionary Calendar
Tuesday, July 2nd, 2024
the Week of Proper 8 / Ordinary 13
Attention!
Take your personal ministry to the Next Level by helping StudyLight build churches and supporting pastors in Uganda.
Click here to join the effort!

Bible Commentaries
Genèse 9

Bible annotéeBible annotée

versets 1-29

9.18-29 Prophétie de Noé sur ses descendants

Ce trait, le seul qui soit rapporté des trois siècles et demi durant lesquels Noé a survécu au déluge, fait la transition entre l’histoire de ce cataclysme et celle de l’extension de l’humanité.

La prophétie est motivée par une scène de famille qui donne à chacun des trois frères l’occasion de manifester son caractère.

18-24 Occasion de la prophétie

Ce verset introduit les personnages qui joueront un rôle dans cette scène. Si Canaan est expressément mentionné comme fils de Cham, c’est parce que, dans la malédiction qui suivra, il sera nommé à la place de son père.

Les habitants de toute la terre. L’auteur entend donc bien que toute l’ancienne humanité, à l’exception de Noé et de ses fils, avait péri. Ces deux versets sont à la fois la clôture de l’histoire du déluge et l’introduction du morceau suivant.

D’autres ont traduit : Noé commença à cultiver la terre et planta de la vigne. Notre traduction nous paraît rendre mieux le texte original. Commença à planter de la vigne. La géographie botanique constate que l’Arménie a été la patrie primitive de la vigne. Chez les païens, cette invention, comme toutes les autres, est attribuée à un dieu : Bacchus chez les Grecs, Osiris chez les Égyptiens.

Fut ivre. Noé est sans doute excusable, puisqu’il ne connaissait pas encore l’effet du vin; il n’en reste pas moins vrai qu’il y a là une chute que l’Écriture ne cache pas plus qu’elle ne déguise celles des autres hommes de Dieu. On est frappé du contraste entre cet esprit de vérité et l’apothéose de Hasisatra, le héros du déluge dans les récits chaldéens.

Père de Canaan. Pourquoi cette insistance à répéter que Cham était le père de Canaan ? Plusieurs commentateurs, se conformant à une ancienne tradition juive, ont supposé que c’était Canaan qui avait vu le premier la nudité de Noé; il l’aurait rapporté à Cham, qui, à son tour, serait allé le dire à ses frères. Voir sur cette question au verset 25.

Le rapporta. Dans un sentiment de mépris et de moquerie.

Sem avec Japheth. D’après cette forme, c’est Sem qui a pris l’initiative.

Le manteau : vêtement de dessus servant de couverture pour la nuit (Exode 22:6; Deutéronome 24:13). Le… : celui dont leur père se couvrait ordinairement.

Son plus jeune fils. L’ordre dans lequel les fils de Noé sont ordinairement indiqués est : Sem, Cham et Japheth (Genèse 5:32; Genèse 6:10; Genèse 9:18; Genèse 10:1). il semble donc d’après ces passages que Japheth, et non Cham, soit le cadet. Quelques interprètes qui comprennent la chose ainsi ont essayé de prendre le mot katon, petit, dans le sens de petit-fils et l’ont appliqué à Canaan. Mais katon n’a jamais ce sens.

D’autres, maintenant le sens de cadet, y voient l’idée de cadet par rapport seulement à Sem, qui joue le rôle principal dans le verset 23. Mais il est plus naturel d’admettre que la série Sem, Cham et Japheth n’est pas chronologique et que, si Cham a été placé entre Sem et Japheth, c’est parce que, dès les temps les plus anciens, les Israélites ont eu comme voisins les plus rapprochés des Chamites.

Reste la question de savoir lequel était l’aîné, de Sem ou de Japheth. Cela dépend de l’interprétation de Genèse 10:21 . Ce passage peut être traduit : Sem, frère de Japheth l’aîné, ou : Sem, frère allié de Japheth. En faveur de la première interprétation, on cite l’ordre des trois généalogies du chapitre 10 : Japheth, Cham et Sem. Mais, comme nous avons fait remarquer déjà, la généalogie de la race élue se trouve toujours la dernière dans la Genèse, de sorte qu’on ne peut pas regarder cet ordre comme chronologique.

Du reste la construction que nous combattons ici n’est pas conforme à l’usage de la langue hébraïque. La seconde interprétation nous parait préférable. En effet, le but de cette remarque nous semble être d’éviter qu’on ne s’imagine en lisant ce chapitre 10 que Sem, étant le dernier en liste, était le cadet. La série réelle des fils de Noé est donc selon nous : Sem, Japheth et Cham.

25-27 La prophétie de Noé

Noé, animé de l’esprit prophétique, voit dans les dispositions actuelles de chacun de ses trois fils les traits caractéristiques des trois races qui sortiront d’eux. C’est pourquoi il peut prononcer ces trois sentences d’une portée générale. L’Écriture est d’accord avec la science pour reconnaître en plein la loi de l’hérédité, mais sans porter atteinte au fait de la liberté, car les descendants ne sont responsables de la disposition transmise que dans la mesure où ils la sanctionnent en y acquiesçant volontairement.

C’est évidemment le sentiment d’indignation contre Cham et Canaan qui domine dans le cœur de Noé; il y donne cours dans les premiers mots et il y revient après chacune des deux promesses suivantes adressées à ses fils aînés.

Maudit soit Canaan. Cette malédiction de Canaan au lieu de Cham a fait supposer à plusieurs interprètes que ce récit n’était qu’un mythe destiné à justifier après coup la destruction du peuple cananéen par les Israélites. Mais dans ce cas-là, on ne comprendrait pas qu’aucune part ne soit attribuée à Canaan dans la faute commise et qu’elle soit mise tout entière à la charge de Cham. Et comment Japheth serait-il désigné avec Sem comme l’instrument du jugement divin sur Canaan ? Aucun peuple japhéthique n’a coopéré à la destruction des Cananéens par Israël. La malédiction de Canaan n’a donc pas l’intention qu’on lui attribue en y voyant un mythe fait après coup.

D’autres ont supposé que si c’était sur Canaan que portait la malédiction c’était parce qu’il était le fils cadet de Cham et que celui-ci, fils cadet de Noé, devait être puni dans la personne du cadet de ses fils. Nous constaterons sans doute souvent l’exactitude avec laquelle la punition divine est appropriée à la faute (voir l’histoire de Jacob), mais cette rétribution ne s’attache pourtant qu’aux coupables.

Nous sommes ainsi amenés à une ou l’autre de ces suppositions : ou bien Canaan avait pris à la faute de son père une part qui n’est pas indiquée dans le récit, ou bien Noé savait que les défauts inhérents au caractère de Cham et de ses fils atteignaient leur point culminant chez le plus jeune de ceux-ci.

Le serviteur des serviteurs : le dernier des serviteurs.

Au lieu de bénir Sem directement, Noé bénit l’Éternel qui le bénira.

Dieu de Sem. Noé a le sentiment que, dans ce moment déjà, Sem est vis-à-vis de l’Éternel dans une relation particulière. C’est à la famille de ce patriarche que Dieu continuera à se révéler, et c’est en elle que son culte se perpétuera, même quand l’idolâtrie aura envahi le monde; c’est d’elle que sortira le peuple dont il sera le Dieu. Les mots suivants : et que Canaan soit son serviteur, sont comme une espèce de refrain qui revient encore une fois tel quel après la bénédiction de Japheth. On pourrait traduire aussi leur serviteur, ce qui signifierait serviteur de Cham et de Japhet; mais non de Sem pris au sens collectif, c’est-à-dire des Sémites, comme on l’a entendu souvent.

Que Dieu donne de l’espace. Ces mots ne sont autre chose que la paraphrase du nom de Japheth, dont le sens est : qu’il étende . Le chapitre 10 nous montrera comment cette bénédiction s’est réalisée par l’immense extension qu’a prise sur le globe la postérité de Japheth.

Remarquons le mot Dieu (Elohim) employé ici, tandis que pour Sem l’auteur employait le mot Jéhova. Ce changement sous la plume du même auteur, probablement le jéhoviste, doit être intentionnel. Elohim est le Dieu de la nature, celui par conséquent qui bénit dans le domaine temporel. Mais cette bénédiction ne sera pas la seule, comme le montrent les mots suivants.

Qu’il habite dans les tentes de Sem. Le sujet de cette phrase est Japheth, et non pas Dieu. En effet le verset 27 renferme la bénédiction de Japheth, comme le verset 26 celle de Sem. Puis si c’était Dieu qui habitait dans les tentes de Sem, l’auteur aurait employé comme au verset 26 le nom de Jéhova au lieu de celui d’Elohim; du reste l’Éternel n’est jamais désigné comme habitant les tentes du peuple; son habitation au milieu d’Israël est la tente du témoignage.

Sem et Japheth s’étaient unis dans un même sentiment de respect filial; aussi sont-ils réunis sous une bénédiction commune; mais comme c’est de Sem qu’était partie l’initiative dans leur conduite filiale, c’est aussi lui qui communiquera à Japheth la bénédiction dont il aura été le premier l’objet.

Il est impossible d’entendre l’expression habiter dans les tentes de Sem au sens littéral; ainsi comprise, cette promesse serait matériellement incompatible avec la précédente. On a voulu y voir l’annonce d’une conquête des territoires sémitiques par les Japhéthites. Mais cette idée est contraire au texte lui-même, qui parle d’une cohabitation paisible, d’une hospitalité exercée par Sem. Il n’y a donc qu’un sens possible : Sem ayant été désigné comme celui des fils de Noé avec lequel Dieu continuera à communiquer, habiter dans ses tentes sera participer à cette communication divine accordée à Sem.

On a tenté d’échapper à cette interprétation toute spirituelle en donnant ici au mot Schem le sens de nom, qu’il a habituellement comme nom commun. On arrive ainsi à traduire : Que Japheth habite dans des tentes de nom, c’est-à-dire des tentes illustres. Mais l’auteur avait pour désigner la gloire d’autres mots que ce nom de Schem qui, dans ce contexte, prêtait nécessairement à l’équivoque. Il est impossible d’ailleurs de trouver dans toute l’Écriture une locution pareille.

Que Canaan soit son serviteur. Nous avons observé déjà que ces mots empêchent d’appliquer la menace faite à Canaan aux peuples cananéens spécialement, car ils n’ont jamais eu à faire avec les Japhéthites avant la prise de Tyr par Alexandre et les guerres des Romains contre les Carthaginois. Il faut donc rapporter cette menace à l’absence de développement des races chamitiques par rapport aux races sémitiques et japhéthiques, et à la suprématie de ces dernières. On pourrait nous objecter sans doute la grandeur de l’Égypte et de la Phénicie. Mais ces peuples eux-mêmes ont fini par céder à la puissance des deux autres races, et l’état actuel des tribus chamitiques qui, comme nous le verrons au chapitre 10, se sont surtout étendues en Afrique, ne justifie que trop clairement la parole prophétique de Noé.

Si l’on cherche dans l’histoire la réalisation de ces vastes intuitions prophétiques, on la trouvera donc :

  1. Dans le fait que c’est dans la famille de Sem que s’est conservée la vraie religion
  2. Dans l’immense révolution spirituelle par laquelle les peuples européens ou japhéthiques ont été incorporés au règne de Dieu, sorti de la famille de Sem
  3. Dans le caractère primitif des races chamitiques par rapport aux peuples sortis des deux autres races

Il suffit de cet exposé pour prouver que ce n’est point ici une parole soi-disant prophétique composée après les événements auxquels elle se rapporte, mais une véritable et grandiose prophétie embrassant la totalité de l’histoire de l’humanité. Il serait d’ailleurs impossible de trouver dans l’histoire israélite un moment où un auteur quelconque aurait pu mettre ces mots dans la bouche de Noé : après la conquête de Canaan, personne n’aurait associé à cet exploit les Japhéthites; et au temps de la grandeur des Phéniciens, descendants de Canaan, personne à la vue de ce peuple riche et puissant n’aurait parlé des Cananéens comme Noé en parle ici. Enfin quel Israélite aurait jamais inventé le fait honteux qui est l’occasion de toute cette scène ? Nous concluons donc à la pleine réalité de la prophétie mise dans la bouche de Noé et à la vue vraiment surnaturelle dont elle est l’expression.

Nous devons remarquer enfin que la malédiction prononcée contre la race de Cham a un caractère purement temporel et que rien n’empêche d’admettre que cette malédiction une fois enlevée par la rédemption, les Chamites ne puissent avoir part au salut accordé à leurs frères. Alors se réalisera pleinement cette parole : Dieu bénit Noé et ses fils en disant : … J’établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous (Genèse 9:1 et Genèse 9:9).

Versets 28 à 29

Avec ces versets, l’auteur revient au document élohiste. Ils complètent le chapitre 5 en donnant les dernières indications sur l’âge de Noé.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 9". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/genesis-9.html.
 
adsfree-icon
Ads FreeProfile