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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (5)
versets 1-32
10.2-5 Les descendants de Japheth
à Japheth se rattachent quatorze noms, dont sept appartiennent à la première et sept à la seconde génération; mais ces sept derniers ne descendent que de deux des fils de Japheth. Comparez le tableau.
3>Les sept fils de Japheth
Gomer. Ce nom revient dans Ãzéchiel 38:6 où il désigne un peuple du nord allié de Gog dans sa grande expédition future contre le peuple de Dieu. Il se retrouve dans les inscriptions assyriennes, à partir du 7e siècle avant Jésus-Christ, sous la forme de Gimirrai, nom de peuple, et de Gimir, nom de pays. La contrée désignée ainsi par les inscriptions est, selon toute probabilité, la Cappadoce, partie centrale de lâAsie-Mineure, que les Arméniens appelaient Gamir.
Le nom grec Kimmerioi (Cimmériens) doit aussi être le même mot; il désigne un peuple qui habitait primitivement au nord de la mer Noire et qui a laissé son nom au détroit reliant cette mer à la mer dâAzof (Bosphore Cimmérien), mais qui, au 7e siècle avant Jésus-Christ, fut refoulé par les Scythes et passa en Asie-Mineure, où il sâempara du royaume de Lydie. Cependant cette race paraît sâêtre étendue bien au-delà de ces contrées. Ainsi, dâaprès les historiens anciens, les Thraces, comme dâautres peuples dâAsie-Mineure descendus dâeux, étaient Cimmériens. Pour Homère (Odyssée 11.14), les Cimmériens sont un peuple plus ou moins fabuleux qui habite à lâextrême Occident
De même, dans diverses contrées, on retrouve chez les anciens des noms qui rappellent Gomer et Kimmerioi : par exemple les Garaméens, avec Gomara comme capitale, en Assyrie; les Comares, avec la ville de Comara sur les bords de lâOxus; les Cumri ou Cymry (Cambriens), peuple celtique habitant le pays de Galles, qui a gardé dans ses traditions le souvenir dâun temps où il habitait les bords de la mer Noire.
Strabon et Plutarque identifient même toute la race celtique, qui habitait lâEurope occidentale, avec les Cimmériens. Quelques savants vont plus loin encore et pensent que la tribu germaine des Cimbres était aussi un rameau de cette race. Il nâest donc pas possible de fixer avec une entière certitude la position géographique de Gomer. Il est probable que ce peuple, parti du berceau primitif de la race humaine, se dirigea vers le nord, sâétablit sur la côte septentrionale de la mer Noire, et envoya de là ses ramifications vers le sud et vers lâouest.
Magog doit vraisemblablement être cherché entre Gomer et les Mèdes. Dans Ãzéchiel 38:2, Ãzéchiel 38:6, Ãzéchiel 38:15; Ãzéchiel 39:2, câest le nom dâun pays du nord habité par Gog; Gog domine sur Tubal et Mésec, et à lui se joignent Gomer et Thogarma pour envahir les contrées du sud.
Comme il est probable que cette prophétie est en relation avec la grande invasion des Scythes qui venait dâavoir lieu et avait laissé une impression profonde dans lâAsie occidentale, on identifie Magog avec ce peuple, quoiquâil nây ait aucune relation entre les deux noms. Il est donc probable que nous devons chercher Magog dans les contrées qui sâétendent à lâouest de la mer Caspienne, et de là vers le nord jusque dans les steppes de lâOural.
Madaï désigne, dâun accord unanime, les Mèdes, peuple habitant le plateau de lâIran au sud du lac Caspien et qui apparaît pour la première fois dans lâhistoire biblique 2 Rois 17:6, vers lâan 722, comme soumis au roi dâAssyrie. Ils portent exactement le même nom dans les inscriptions assyriennes, où ils sont souvent mentionnés.
Dâaprès cela, Gomer, Magog et Madaï formeraient une ligne continue allant du nord-ouest au sud-est.
Javan commence une nouvelle ligne de lâouest à lâest. Ce nom est, dans toutes les langues orientales, celui des Grecs et correspond au mot grec Iaônes, ou Ioniens, nom qui, avant de sâappliquer à une branche spéciale de la race hellénique, a servi, selon le témoignage dâanciens historiens grecs, à désigner la race tout entière.
Les Grecs nâoccupaient pas seulement la Grèce et les îles de lâArchipel, mais encore la côte occidentale et méridionale de lâAsie-Mineure. La Bible les mentionne souvent : comparez Joël 3:6; Ãsaïe 66:19; Ãzéchiel 27:13; Daniel 8:21; Zacharie 9:13, etc.
Tubal et Mésec sont presque toujours réunis dans lâAncien Testament, de même que chez les Grecs (Moskoi et Tibarênoi), dans les inscriptions assyriennes (Tabal et Muski) et même dans les hiéroglyphes égyptiens (Tuirasch et Maskouasch). Ce sont les Tibaréniens et les Mosques qui, au temps de lâhistorien grec Hérodote, habitaient au nord de lâArménie, entre la mer Noire, le Caucase et la mer Caspienne. Comparez Ãzéchiel 27:13 et Ãzéchiel 38:2.
Dâautre part, dâaprès des inscriptions assyriennes datant des 8e et 9e siècles avant Jésus-Christ, Tubal était un peuple considérable qui possédait une grande partie de lâAsie-Mineure, et dont les frontières touchaient à la Cilicie. Il est donc probable que ce peuple, puissant dâabord, a été refoulé ensuite dans la partie septentrionale de son territoire par les descendants de Gomer (voir à ce nom).
Thiras. Ce nom ne se retrouvant nulle part ailleurs, nous sommes réduits à des conjectures sur le peuple quâil désigne. Longtemps on a pensé que câétaient les Thraces. tribu puissante de la presquâîle hellénique. Mais, comme nous lâavons vu, ce peuple appartenait à la race cimmérienne. Il est plus probable quâil faut penser aux Tyrrhéniens, les ancêtres des Etrusques, dans la Toscane actuelle. Ce peuple, dont les origines sont encore mystérieuses, présentait quelque affinité avec les Grecs.
Les trois fils de Gomer
Askénaz. Ce nom se retrouve dans Jérémie 51:27, où il désigne une contrée voisine de la mer Noire et de lâArménie occidentale. Le nom tout semblable dâAscagne se retrouve plusieurs fois en Asie-Mineure; il sert à désigner deux lacs de Phrygie, une localité de Bithynie et un port (le port Ascanien) sur la mer Egée; il est même probable que la mer Noire portait primitivement le nom de mer dâAscagne.
Rappelons encore que, dans lâhistoire de la guerre de Troie, Homère mentionne parmi les alliés de Priam un Ascagne conduisant les Phrygiens venus de la lointaine Ascanie, et que dans lâEnéide le fils du Troyen Enée sâappelle Ascagne. Dâaprès toutes ces données, Askénaz doit être cherché au centre et au nord-ouest de lâAsie-Mineure.
Chose singulière, les Juifs nâont pas dâautre nom quâAskénaz pour désigner les Allemands. Plusieurs savants, sâappuyant sur ce fait, ont pensé trouver une assonance entre Askénaz, Saxons et Scandinaves. Quelques traits des traditions primitives de ces peuples seraient favorables à cette supposition.
Riphath. Ce nom ne revient nulle part dans lâAncien Testament. Josèphe pense à la Paphlagonie, pays montagneux au sud de la mer Noire, où se trouvait un fleuve du nom de Rhébas et un canton appelé Rhébantia. Dâautres interprètes ont rapproché ce nom de celui des monts Ripéens, probablement les Carpathes, qui formaient pour les anciens la limite septentrionale du monde connu. Comme les autres descendants de Gomer qui nous sont indiqués habitaient tous au sud de la mer Noire, il faut plutôt donner raison à Josèphe. Mais il est possible quâun rameau de ce peuple ait passé plus tard en Europe et donné son nom aux monts Ripéens.
Thogarma. Ce nom reparaît dans Ãzéchiel 27:14 et Ãzéchiel 38:6. Dans le premier de ces passages, il désigne un pays riche en chevaux et en mulets; or lâArménie était renommée dans lâantiquité pour ce genre de commerce; puis surtout, les Arméniens se disaient descendus dâun ancêtre nommé Thorgom, nom qui se rapproche évidemment de Thogarma.
On a supposé aussi que les Turcs descendaient de Thogarma, mais câest bien peu probable.
Ensuite des résultats auxquels nous sommes arrivés sur Gomer et ses descendants, nous pouvons supposer que cette branche des Japhéthites, établie au nord de la mer Noire, a envoyé ses rameaux vers le sud, en Asie-Mineure et en Arménie. Cependant, comme Gomer reste mentionné à côté de ses descendants, il est probable que quelques-uns dâentre eux seulement sont indiqués ici. Les autres nâont été connus des Israélites que sous leur nom générique de Gomer (Cimmériens); ils sont restés établis au nord de la mer Noire, dâoù leurs rameaux se sont probablement répandus vers lâouest, pour peupler une partie de lâEurope centrale.
Les descendants de Magog et de Madaï ne sont pas indiqués; il en sera de même de ceux de Tubal, Mésec et Thiras. Il y a deux raisons possibles de ce silence : ou bien ces peuples habitaient aux limites du monde connu de lâauteur, dâoù leurs descendants se sont répandus plus loin encore; câest le cas de Magog, Madaï et peut-être Thiras; ou bien, comme Tubal et Mésec, ils ont été entourés par dâautres peuples qui ne leur ont pas permis de sâétendre et de donner naissance à des rameaux considérables.
Les quatre fils de Javan
Ces quatre fils sont groupés en deux paires : Elisa et Tharsis, Kittim et Dodanim.
Elisa. Comme, dâaprès Ãzéchiel 27:7, les Phéniciens tiraient des étoffes de pourpre des îles dâElisa et comme les côtes de la Laconie et les îles voisines étaient connues dans lâantiquité pour leur pourpre, on a appliqué le terme dâElisa au Péloponèse, où se trouvait la province nommée Elis. Mais il est probable quâil ne faut pas restreindre ce nom à cette contrée et que la Sicile et lâItalie méridionale, qui portaient le nom de Grande Grèce, doivent aussi être comprises dans Elisa. Ces pays fournissaient aussi de la pourpre.
Tharsis. Ce mot, souvent employé dans lâAncien Testament, est le correspondant du grec Tartessos et désigne sans doute lâEspagne. Dâaprès Jérémie 10:9 et Ãzéchiel 27:12, Tharsis fournissait en abondance de lâor, de lâargent, du fer, de lâétain et du plomb. Or, on sait que les vaisseaux phéniciens allaient chercher ces métaux en Espagne.
Le nom de Tharsis sâest conservé dans celui dâun peuple transporté par Annibal dâEspagne en Afrique les Thersites, et dans celui de leur ville Tharseion. Comparez le nom de Tortose en Catalogne.
Plusieurs auteurs ont pensé à Tarse en Cilicie; mais ce nâest pas un port de mer, et cette contrée nâest pas connue par ses mines.
La seconde paire des fils de Javan, Kittim et Dodanim, doit être cherchée plus près du berceau de la famille ionienne. Kittim désigne lâîle de Chypre, où se trouvait la ville de Cittium (Ãsaïe 23:1); par extension, ce nom sâétendit à dâautres îles, probablement celles de lâArchipel (Jérémie 11:10; Ãzéchiel 27:6).
Dans des temps plus récents, ce nom reçut une nouvelle extension et sâappliqua à toutes les côtes de la Méditerranée orientale; en effet, dans 1 Maccabées 1.1 et Genèse 8:5, Philippe et Alexandre de Macédoine sont désignés comme rois de Kittim.
On a voulu étendre cette désignation plus loin encore et lâappliquer même à lâItalie, en sâappuyant sur Daniel 11:30, qui parle de vaisseaux romains comme vaisseaux de Kittim. Mais il est possible que, dans ce passage les vaisseaux romains soient considérés comme partant de Kittim, où ils sâétaient arrêtés quelque temps.
Nombres 24:24 parle aussi de vaisseaux de Kittim qui viendront humilier les Assyriens et les Hébreux.
Cittium était, il est vrai, une colonie phénicienne (Ãsaïe 23:4, note); mais le déchiffrement de plusieurs inscriptions anciennes trouvées dans lâîle a prouvé que sa population était de race hellénique.
Dodanim. On a voulu appliquer ce nom à Dodone, petite ville de la Grèce septentrionale, ou aux Dardaniens, ancien nom des Troyens. Mais Dodone nâétait pas habitée par un peuple spécial, et les Troyens nâétaient pas de race hellénique. Aussi préférons-nous lire Rhodanim, en adoptant une variante qui se trouve dans 1 Chroniques 1:7, et quâont déjà suivie les LXX et le texte samaritain. Les lettres d et r sont très semblables en hébreu. Sous cette forme, ce nom désigne évidemment lâîle de Rhodes, peut-être avec les îles qui lâentourent immédiatement.
Rhodes est lâune des premières îles de lâArchipel dont lâhistoire fasse mention; dans Homère, elle apparaît comme lâun des principaux Ãtats helléniques, et les colonies des Rhodiens dans la Méditerranée occidentale sont parmi les premières fondées.
Nous arrivons ainsi au même résultat pour Javan que pour Gomer; la race primitive sâest établie en un point central, la Grèce, dâoù elle a envoyé ses rameaux dans diverses directions (les îles de lâArchipel, lâItalie méridionale et lâEspagne).
Câest dâeux⦠: de Javan et de ses fils, non de tous les Japhéthites, car les autres branches de cette race se sont plutôt établies dans des contrées continentales.
Les îles des nations. Le mot hébreu que nous traduisons par îles signifie proprement : un pays de côtes qui ne peut être atteint que par mer. Aussi lâexpression les îles des nations désigne-t-elle à la fois les côtes et les îles de la Méditerranée
Dans leurs divers pays, chacun selon sa langue. La division des langues est envisagée comme coïncidant avec la répartition géographique des peuples. Comparez le récit de la tour de Babel.
Selon leurs familles, en leurs nations. Ces mots indiquent la marche quâa suivie le développement de lâhumanité : les familles en sâétendant sont devenues des nations. Selon indique la norme, et en le résultat.
En comparant ce verset avec les versets 20 et 31, on pourrait supposer que les mots : Ce sont là les fils de Japheth, ont été omis devant dans leurs divers pays⦠Mais il est possible aussi que lâauteur ait voulu parler spécialement de Javan et de ses fils comme des descendants les plus importants de Japheth.
Cette première partie du tableau nous montre la postérité de Japheth se partageant en quatre courants : lâun, Gomer, tourne la mer Noire par le nord et se répand de là en Asie-Mineure et probablement dans lâEurope centrale; un autre, Javan, passe au sud de la mer Noire et sâen va occuper les pays riverains de la Méditerranée; un troisième, Magog, se dirige directement au nord; le quatrième enfin, Madaï, se dirige vers lâest.
Un coup dâÅil jeté sur cette ligne non interrompue de peuples japhéthiques, de la mer Caspienne à lâEspagne, montre bien lâaccomplissement de la parole de Noé : Que Dieu donne de lâespace à Japheth (Genèse 9:27).
6-20 Les descendants de Cham
à Cham se rattachent vingt-neuf noms, dont quatre appartiennent à la première génération, vingt-trois à la seconde et deux à la troisième.
3>6 Les quatre fils de Cham
Cusch : en égyptien : Casch, Cisch ou Cesch; dans les inscriptions assyriennes : Casou. Chez ces deux peuples, comme chez les Hébreux (Ãsaïe 18:1, note), ce nom désignait un peuple de couleur foncée habitant au sud de lâÃgypte, dans la Nubie et lâAbyssinie actuelles.
Cependant ce mot se trouve aussi dans les inscriptions assyriennes sous une forme un peu différente (Casch ou Caschou), pour désigner la population primitive de la Babylonie; comparez Genèse 2:13, note. Il est donc probable que les Cuschites ont habité dâabord les plaines de la Babylonie, dâoù ils se sont avancés peu à peu le long des côtes dâArabie, pour passer enfin le détroit de Bab-el-Mandeb et se fixer en Ãthiopie. Leurs migrations se sont-elles arrêtées là ? Nous nâavons là -dessus aucune donnée, mais il est probable que les habitants des contrées plus éloignées, dans les parties orientales et méridionales de lâAfrique, sont des rejetons de ces Cuschites.
Mitsraïm désigne, dans tout lâAncien Testament et chez les autres peuples sémitiques, les Ãgyptiens et leur pays. Dans les inscriptions assyriennes, ce nom apparaît sous la forme de Mousour ou Mousourou; bien souvent aussi les noms Casou et Mousourou se trouvent réunis dans ces inscriptions, comme en hébreu Cusch et Mitsraïm.
Ce nom de Mitsraïm a la forme dâun duel et signifie selon quelques savants : les deux retranchements, selon dâautres : les deux pays. Il peut difficilement avoir désigné primitivement un individu; câest probablement la dénomination géographique de la Haute et de la Basse-Ãgypte réunies.
Ce nom a donc dâabord désigné la contrée et ses habitants, et on lâa reporté plus tard à lâancêtre de la race, dont le nom sâétait perdu. Les noms pluriels en im que nous avons déjà rencontrés, comme Kittim et Dodanim, et tous ceux que nous trouverons dans la suite, sont sans doute aussi des noms de peuples, ce qui fait supposer quâil en est de même pour tous les noms de ce chapitre; voir cependant nos restrictions versets 8 et 24.
Put est souvent nommé dans lâAncien Testament à côté de Cusch, de Mitsraïm, des Libyens et des Lydiens (Nahum 3:9; Jérémie 46:9; Ãzéchiel 27:10; Ãzéchiel 30:5; Ãzéchiel 38:5).
Dâaprès Jérémie 46:9 et Ãzéchiel 30:5, ce peuple servait dans lâarmée égyptienne. Les anciens, de leur côté, parlent dâun fleuve nommé Phout dans la Mauritanie (les pays de lâAtlas, au nord de lâAfrique); de plus, en langue copte, le district qui touche lâÃgypte à lâouest sâappelle Phaïat, en grec Phoutê. Dâaprès ces indices, nous devons chercher Put le long de la côte septentrionale de lâAfrique, à lâouest de lâÃgypte. Comparez encore Ãsaïe 66:19, note.
Les LXX, qui étaient bien au courant de tout ce qui concerne lâÃgypte, ont rendu ce nom par Libyens. Nous les avons suivis dans la traduction de Jérémie et dâÃzéchiel. Cependant il ne faudrait pas identifier Put avec les Libyens; car ceux-ci sont nommés à part au verset 13 (Lehabim), et à côté de Put dans Nahum 3:9. Mais peu à peu le nom des Libyens, le peuple le plus rapproché de lâÃgypte, sâétait étendu à tous les peuples du nord de lâAfrique et comprenait ainsi Put, qui habitait plus à lâouest. Toute cette région nâest en effet connue des Grecs que sous le nom de Libye.
Notre chapitre nâindique pas les descendants de Put. Cette race sâest sans doute répandue dans les contrées septentrionales et occidentales de lâAfrique; mais ces ramifications lointaines nâont pu être connues de lâauteur.
Canaan. Ce nom désigne ici lâensemble du peuple, formé par les tribus que mentionnent les versets 15 à 18. Dans dâautres passages (Genèse 15:21; Deutéronome 7:1; Josué 3:10; Josué 24:11), le nom de Cananéens est pris dans un sens plus restreint et désigne lâune de ces tribus en particulier. Les Cananéens, dans ce second sens, étaient ceux qui habitaient les parties basses de la Palestine, câest-à -dire la côte de la Méditerranée et la vallée du Jourdain (Nombres 13:29; Josué 11:3).
On a expliqué par cette circonstance le nom de Canaan, qui parait signifier; région basse, et qui aurait dans ce cas passé, comme Mitsraïm, du pays au peuple et du peuple à lâancêtre. Mais il serait difficile dans cette supposition dâexpliquer lâemploi que fait Noé du nom de Canaan, Genèse 9:25; à moins dâadmettre que ce nom a été placé par anticipation dans la bouche du patriarche au lieu du nom réel de son petit-fils.
Du fait quâAbraham, et plus tard les Israélites, comprenaient la langue des Cananéens, on a conclu que ces derniers devaient appartenir à la race sémitique et que câest par haine nationale que notre auteur les range parmi les Chamites. Mais on doit se souvenir quâil nâest pas possible de conclure de la langue à la nationalité, et il est reconnu aujourdâhui que les Cananéens, bien loin dâêtre venus du nord, comme ce serait le cas sâils étaient sémites, sont arrivés du sud et que leur culture et leur religion présentaient de grands rapports avec celles dâautres peuples chamitiques, tels que les Ãgyptiens.
Les descendants de Cusch
Ils sont au nombre de sept, dont cinq fils et deux petits-fils.
3> Séba
Dans Ãsaïe 43:3 et Ãsaïe 45:14 Séba est nommé à côté de Mitsraïm et de Cusch. De plus la comparaison dâÃsaïe 45:14 avec Ãsaïe 18:2-7 montre que Séba et Cusch devaient appartenir à la même race. Nous sommes donc conduits à placer Séba dans le voisinage de Mitsraïm (lâÃgypte) et de Cusch (lâAbyssinie).
Cette conclusion sâaccorde avec le rapport de Josèphe, qui dit que Séba était la capitale de lâantique empire de Méroé; or Méroé était le Sennaar actuel, situé entre lâÃgypte et lâAbyssinie. Il est probable que ce peuple sâétendait à lâest jusquâà la côte de la mer Rouge, car le géographe Strabon (premier siècle après Jésus-Christ) mentionne un golfe et une ville du nom de Séba sur la côte africaine de cette mer.
Havila. Ce peuple a sans doute quitté de bonne heure les côtes du golfe Persique, où il sâétait primitivement établi (voir Genèse 2:11 note), pour sâavancer vers le sud-ouest. On a trouvé en effet sur la côte orientale de la mer Rouge, un peu au nord du détroit de Bab-el-Mandeb, un endroit du nom de Haulan, nom qui rappelle celui de Havila.
Il est même probable que ce peuple avait traversé la mer Rouge et passé en Afrique car le géographe Ptolémée (deuxième siècle après Jésus-Christ) parle dâun golfe Avalite et dâun peuple du même nom sur la côte africaine au sud du détroit de Bab-el-Mandeb.
Sabétha doit être cherché, selon toute probabilité, dans la partie méridionale de lâArabie, où se trouvait la ville appelée par Strabon et Ptolémée Sabatha et par Pline Sabota, centre du commerce de lâencens.
Raama. Voir Ãzéchiel 27:22, note. Ptolémée indique une ville de Regma ou Régama, au fond dâune baie du golfe persique.
Sabthéca doit être placé, selon toute probabilité, sur la côte orientale du golfe Persique, où les anciens connaissaient une ville et un fleuve nommés Samudaké. Le m et le b sont des sons très voisins, employés souvent lâun pour lâautre.
Schéba paraît partout dans lâAncien Testament comme un pays très riche et très commerçant. Câest de là que vint à Jérusalem au temps de Salomon la fameuse reine de Schéba, apportant en présent à ce roi des aromates, de lâor et des pierres précieuses (1 Rois 10:1 et suivants).
Lâor de Schéba était renommé comme celui dâOphir (Psaumes 72:15). Le peuple qui portait ce nom faisait par caravanes le commerce de lâor, de lâencens et des pierres précieuses (Job 6:19; Ãsaïe 60:6; Jérémie 6:20; Ãzéchiel 27:22). Dâaprès Job 1:15 et Joël 3:8, câétait une tribu belliqueuse et pillarde qui faisait le commerce des esclaves.
Toutes ces données bibliques sont dâaccord avec les rapports des géographes anciens, qui parlent fort souvent dâun peuple appelé les Sabéens, fixé dans lâArabie Heureuse au sud-ouest de la presquâîle. On retrouve aussi des indices de leur habitation plus à lâEst, jusque dans le pays dâOman, ce qui les rapproche de Raama, la souche dâoù ils sont sortis.
Dâaprès les inscriptions assyriennes, ils se seraient même étendus jusque dans lâArabie septentrionale. Les géographes anciens rapportent que les Sabéens faisaient un commerce fort étendu, transportant les produits de lâInde et de lâÃthiopie jusquâen Syrie et en Mésopotamie. Ils étaient le centre de toute une civilisation qui a laissé après elle dâimportants monuments et de nombreuses inscriptions.
Il paraît cependant que cette tribu considérable nâappartenait pas exclusivement à la race cuschite, mais était plutôt le résultat du mélange de plusieurs races. Au verset 28, en effet, nous retrouvons une tribu du nom de Schéba qui descend du Sémite Joktan, et dans Genèse 25:3 une tribu du même nom parmi les descendants dâAbraham et de Kétura. Câest probablement la réunion de ces trois tribus qui a formé la grande et célèbre nation sabéenne.
Dédan apparaît dans la Bible comme un peuple faisant le commerce par caravanes; il est nommé comme tel tantôt seul (Ãzéchiel 27:15-20), tantôt à côté de Schéba (Ãzéchiel 38:13), tantôt à côté de tribus sémitiques de lâArabie septentrionale (Ãsaïe 21:13; Jérémie 25:23). Cette dernière donnée sâaccorde avec Jérémie 49:8 et Ãzéchiel 25:13, où Dédan est rapproché du pays dâÃdom.
Peut-être faut-il distinguer deux Dédan, lâun habitant au nord de lâArabie, qui serait le descendant dâAbraham et de Kétura mentionné Genèse 25:3 et qui a laissé son nom à la ville de Daïdan, dont on a retrouvé les ruines dans lâArabie septentrionale; lâautre, le Dédan cuschite, qui aurait habité les bords du golfe Persique et aurait laissé son nom à Daden, lâune des îles de lâarchipel Bahrein situé dans ce golfe.
Dâaprès toutes ces données, les Cuschites dont il a été parlé jusquâici étaient une population très commerçante, répandue le long des côtes et dans lâintérieur de lâArabie, et jusquâen Afrique. Nous allons voir une autre branche de la famille cuschite fonder les grands empires assyrien et babylonien.
8-12 Nimrod et son empire
Ce morceau interrompt la liste des peuples pour raconter les fondations accomplies dans ces temps primitifs par un individu remarquable. Câest, selon toute probabilité, une notice tirée dâun autre document et intercalée ici par le rédacteur.
Cusch engendra Nimrod. Il nâest pas nécessaire de prendre ces mots au pied de la lettre, ils peuvent signifier que Nimrod était un descendant de Cusch à une génération quelconque. Comparez lâexpression de fils de David pour désigner le Messie. Si Nimrod était fils de Cusch au sens propre, on ne comprendrait pas pourquoi il ne serait pas nommé en son rang parmi ses frères. La place à part quâil occupe dans ce tableau montre bien quâil sâagit dâun individu issu dâune des tribus cuschites, qui se distingua par sa force, ses conquêtes et ses fondations, et joua ainsi un rôle éminent dans cette période primitive.
En hébreu, le mot nimrod signifie : Nous nous révolterons. La légende sâest servi de ce sens défavorable de son nom pour amplifier les données si sobres du texte biblique. Josèphe, par exemple, le dépeint comme un homme violent, un despote révolté contre Dieu, et à lâinstigation duquel les hommes commencèrent à construire la tour de Babel. Mais la forme complètement hébraïque de ce nom ne permet guère de penser quâil soit le nom primitif de ce personnage de race cuschite.
Les inscriptions babyloniennes parlent dâun héros tout semblable, grand chasseur comme Nimrod, et qui, comme lui (voir verset 10), sâétablit à Erec. Son nom nâa pas encore pu être déchiffré, mais on est convenu de lâappeler Izdhubar; câest le même auquel Hasisatra fait le récit du déluge.
Un homme puissant, en hébreu guibbor, un héros (même mot que Genèse 6:4). Dâaprès les versets suivants, ce fut un homme extraordinaire non seulement par ses exploits à la chasse, mais surtout par ses fondations politiques.
Puissant chasseur. Les bas-reliefs assyriens présentent constamment la chasse comme lâoccupation favorite des rois assyriens et babyloniens et même de leurs dieux.
Devant lâÃternel. Cette expression est une sorte de superlatif. Comparez Jonas 3:3 et Actes 7:20. Il était puissant aux yeux de lâÃternel lui-même. La fin du verset est un proverbe populaire dont lâauteur tient à indiquer lâorigine.
Le commencement de son empire. Ce passage nous fait assister à la fondation du plus ancien Ãtat connu. Il nâest pas dit que Nimrod ait construit ces villes; il est possible quâelles aient existé avant lui et quâil nâait fait que les agrandir, les fortifier et les réunir en un empire unique.
Babel. La ville de Babylone. Pour la fondation de cette ville et le sens de son nom, voir à Genèse 11:9.
Erec, dans les inscriptions assyriennes Uruk, plus tard Warka, très ancienne ville dont les ruines témoignent dâune haute culture. Elle était située sur la rive gauche de lâEuphrate, au sud-est de Babylone.
Accad. Ce nom nâa pas été retrouvé comme nom de ville; mais on le retrouve à chaque instant dans les inscriptions, où il désigne, selon toute probabilité, une ancienne province au nord de Babylone.
Calné. Comparez Ãsaïe 10:9; Amos 6:2. On nâa pas retrouvé ce nom dans les inscriptions; les anciens commentateurs juifs et les Pères de lâÃglise croient quâil sâapplique à la ville de Ctésiphon, dont les ruines se trouvent sur la rive orientale du Tigre, à vingt lieues au nord-est. de celles de Babylone.
Au pays de Sinéar. Ce nom est probablement le même que celui de Sumir qui, dans les inscriptions babyloniennes, désigne la plaine fertile qui sâétend de Babylone au golfe Persique. Sumir et Accad désignent dans ces inscriptions lâempire babylonien dans son ensemble. Mais pour les Hébreux, le mot de Sinéar avait pris un sens plus général et désignait toute la contrée arrosée par les deux fleuves, puisque, dâaprès notre verset, Acad, au nord de Babylone, y est aussi compris.
Il résulte de ce passage deux choses :
On a longtemps douté de ces deux faits; mais ils ont été confirmés dâune manière éclatante par les découvertes faites récemment dans le domaine de lâassyriologie. Sur le premier point, voir Genèse 2:43, note. Quant au second point, il est maintenant historiquement prouvé que toute la culture assyrienne, écriture, art, religion, etc., est dâorigine babylonienne et que la puissance politique a été entre les mains de Babylone jusquâau moment où Ninive sâest séparée dâelle et lâa pour un temps éclipsée en force et en richesse.
Toutes les anciennes versions et quelques commentateurs traduisent : Assur, étant sorti de ce pays-là , bâtit Ninive. Grammaticalement cette traduction peut se soutenir; mais elle crée plusieurs difficultés : dâabord les mots le commencement de son empire (verset 10) font attendre lâindication subséquente dâun accroissement, qui ne se trouverait nulle part, si le verset 11 avait Assur pour sujet; puis le pays où alla Assur ne serait pas indiqué; enfin, dâaprès le verset 22, Assur était sémite et non chamite.
Voici donc le vrai sens du passage : Le Cuschite Nimrod, après avoir assis son empire à Babylone et dans les contrées environnantes, sâavance vers le nord et arrive dans le pays qui portait déjà le nom dâAssur et qui était habité par un peuple sémitique; il en fait la conquête et jette les fondements de la grande ville de Ninive.
Ninive. Sur la situation et lâétendue de cette ville, voir Jonas 1:2; Jonas 3:3, notes. Des trois agglomérations qui composaient la ville au temps des prophètes, deux seulement sont indiquées ici, Ninive, la ville proprement dite, et Calach. La troisième ville, la ville septentrionale, nommée dans les inscriptions Dur-Sarrukin, nâexistait pas encore; elle nâa été construite quâen 707 par Sargon, ce qui explique pourquoi elle nâest pas mentionnée ici. Quant aux deux premières, les inscriptions confirment leur ancienneté.
Déjà au 15e siècle avant Jésus-Christ, Ninive était la résidence de monarques assyriens, qui ont éternisé leur mémoire par la construction de temples dont on retrouve aujourdâhui les ruines. La fondation de Calach est attribuée à Salmanasar lâancien (vers 1300 avant Jésus-Christ); mais il se peut quâelle ait déjà existé avant lui et quâil nâait fait que lui donner une plus grande extension.
Outre ces deux quartiers de la grande ville assyrienne, notre passage en mentionne encore deux autres qui sont passés sous silence dans les inscriptions : Rehoboth-Ir et Résen. Dâaprès notre passage, cette dernière était située entre Ninive et Calach; or, la contrée qui sâétend entre ces deux points, est encore aujourdâhui couverte de ruines. Quant à Rehoboth-Ir, câest là un nom hébreu qui signifie les larges places de la ville; il désignait donc probablement les faubourgs, en opposition aux villes proprement dites, qui étaient entourées de murailles.
Câest la grande ville. Ces mots se rapportent à tout le complexe des villes qui viennent dâêtre indiquées et qui furent, dès le temps de Sanchérib (705-681), réunies en une seule ville sous le nom de Ninive qui avait été celui de lâune dâelles.
13-14 Les descendants de Mitsraïm
Ici encore, comme pour Kittim et Dodanim, nous avons affaire à des noms au pluriel, qui doivent désigner des peuples plutôt que des individus. Sur la plupart de ces noms règne encore une grande obscurité.
Les Ludim ne doivent pas être confondus avec le Lud du verset 22 qui appartient à la race sémitique. Ils apparaissent dans lâAncien Testament comme habiles tireurs dâarc employés dans les armées égyptiennes et tyriennes (Jérémie 46:9; Ãzéchiel 27:10; Ãzéchiel 30:5). Comme ils sont souvent, nommés à côté de Cusch et de Mitsraïm, ils doivent sans doute être cherchés dans les contrées à lâoccident de lâÃgypte. On a essayé de les identifier avec la tribu berbère des Lewata, sur les rives de la Grande Syrte; mais cette tribu nâest mentionnée quâà partir du 6e siècle après Jésus-Christ.
Les Anamim. Ce nom ne se retrouve nulle part ailleurs. On lâa rapproché du mot égyptien Anamou, qui désignait des bouviers nomades dâorigine asiatique établis pendant, un temps sur les rives de lâun des grands bras du Nil (embouchure de Damiette).
Les Lehabim : les Libyens, le peuple qui est nommé Lubim dans Nahum 3:9, à côté de Put. Sur la position respective de Put et des Libyens, voir verset 6.
Les Naphthuchim. Ce nom, qui ne se retrouve nulle part comme nom de peuple, a été rapproché par les égyptologues du mot Naptah : ceux de Ptah, câest-à -dire les habitants de Memphis, siège principal du culte de ce dieu. Ce peuple aurait donc habité la moyenne Ãgypte. Dâautres rapprochent ce nom de celui de Napata, ancienne capitale de lâÃthiopie. Mais, dans ce cas, les Naphthuchim seraient sans doute nommés parmi les Cuschites.
Les Pathrusim : les habitants de la Haute-Ãgypte, appelée par les prophètes Pathros (Ãsaïe 11:11; Jérémie 44:1-15; Ãzéchiel 29:14; Ãzéchiel 30:14)
Les Casluchim. On ne retrouve nulle part un nom exactement semblable. Plusieurs ont pensé à la Colchide, dont la population venait dâÃgypte. Mais, même en admettant cette opinion, on doit toujours chercher en Ãgypte la race qui a formé cette colonie. On est en général dâaccord pour placer les Casluchim sur la côte qui sâétend de lâembouchure orientale du Nil à lâangle formé plus à lâest par la Méditerranée. Ptolémée fait de cette côte une province de lâÃgypte et lâappelle Kasiôtis; câest aussi là que se trouvait le mont Casius.
Câest de là que sont sortis les Philistins. Cette notice, comme celle qui concerne Nimrod (verset 8), interrompt lâénumération. Elle nâindique pas que les Philistins sont descendus des Casluchim, mais seulement quâils sont sortis du pays habité par ceux-ci. Notre passage ne nous apprend donc rien sur la race à laquelle appartenait ce peuple des Philistins, qui a joué un si grand rôle dans lâhistoire juive.
Les savants ne sont pas dâaccord sur ce point. La supposition la plus simple est quâils provinrent de la fusion de divers peuples. Ce fut peut-être lâarrivée des Casluchim qui les obligea à émigrer. Il est probable quâils se divisèrent en deux courants; lâun, suivant les côtes de la Méditerranée, arriva dans les contrées méridionales de la Palestine. Plusieurs savants ont retrouvé des traces de cette première émigration dans lâhistoire égyptienne et la placent trois siècles et demi avant le moment où les Israélites sont sortis dâÃgypte. Cette branche des Philistins existait seule au temps des patriarches (Genèse 26:1); elle habitait à Guérar, au sud du pays. Câest la seule que connaisse notre chapitre, puisquâau verset 19 il fait aller le pays des Cananéens jusquâà Gaza, laissant en dehors Guérar et son territoire. Lâautre courant parti dâÃgypte, du pays des Casluchim, se dirigea probablement au nord, vers lâîle de Crète (Caphthor), et apporta un élément nouveau à la population grecque de cette île. Plus tard, une partie de ces Philistins de Crète rejoignirent leurs frères de Palestine; et ce fut alors que fut fondée cette confédération des cinq villes philistines qui donna tant à faire aux Israélites durant les temps des Juges et des Rois.
Ainsi sâexpliquent les différents passages relatifs à ce peuple, tels que Deutéronome 2:23; Jérémie 47:4; Amos 9:7 dâaprès lesquels les Philistins seraient venus de Caphthor. Cette dernière émigration doit avoir eu lieu avant lâépoque de Josué; car dans Josué 13:3 et Juges 3:3, les Philistins sont nommés parmi les peuples quâil faut déposséder, tandis quâau temps dâAbraham leur pays, beaucoup plus restreint, ne fait point partie du territoire promis à la postérité du patriarche (Genèse 15:18-21).
Le nom de Philistins est, probablement en rapport avec le mot éthiopien falasa, étranger, émigrant; câest ainsi que lâont compris les LXX qui, à partir du livre des Juges, le rendent par allophuloi, étrangers. On lâa mis aussi en relation avec le nom de Pélages. Ce seraient dans ce cas des émigrants venus de Grèce, qui auraient colonisé dâabord les côtes dâÃgypte, puis de là passé en Asie. Câest du mot Pelischtim (Philistins) quâest venu le nom de Palestine, qui se trouve déjà chez Hérodote et dans une inscription assyrienne (Palastav).
Les Caphthorim. Ce mot termine lâénumération (les peuples égyptiens, interrompue par la notice sur les Philistins. Dâaprès Jérémie 47:4, Caphthor, la patrie des Philistins, est une île. Or, dans plusieurs passages (1 Samuel 30:14; Ãzéchiel 25:16; Sophonie 2:5), les habitants de la Philistie sont désignés par le mot Crétim (Crétois). Caphthor doit donc être lâîle de Crète. Sur la probabilité dâun établissement antérieur des Caphthorim sur le continent, voir la note précédente. Un savant égyptologue croit discerner la même racine c(g)pt à la base des trois noms Caphthor, Ãgypte et Copte.
15-20 Les descendants de Canaan
Voir la carte
Câest, avec les Joktanides, la liste la plus détaillée qui nous soit donnée dans ce chapitre, ce qui montre que cette branche de la race chamitique était la mieux connue de lâauteur. Sidon et Heth désignent à la fois lâancêtre et le peuple sorti de lui; les neuf autres noms sont des dénominations de peuples.
Sidon vient dâune racine qui signifie pêcher. Câest le nom de la plus ancienne ville des Phéniciens qui primitivement se nommaient Sidoniens. Homère ne les connaît encore que sous ce nom. Comparez aussi dans lâAncien Testament Deutéronome 3:9; Juges 3:3; 1 Rois 11:1-5 et 33; 1 Rois 16:31. La ville et le pays de Sidounou sont aussi mentionnés fréquemment dans les inscriptions assyriennes.
Heth (terreur). Câest le nom de la tribu cananéenne avec laquelle Abraham fut en relation à Hébron (Genèse 23:3; Genèse 25:9 etc.). Dâaprès Juges 1:26, elle occupait aussi les environs de Béthel et dâaprès Josué 1:4, son nom désignait quelquefois tous les Cananéens. Selon dâautres passages (2 Samuel 11:3; 1 Rois 10:29; 1 Rois 11:3; 2 Rois 7:6), les Héthiens étaient un peuple considérable formant plusieurs Ãtats dans la Syrie actuelle.
Les noms semblables de Khiti chez les Ãgyptiens et de Chatti chez les Assyriens désignent évidemment un peuple habitant la même contrée. Les monuments égyptiens portent une quantité dâinscriptions racontant les guerres des Pharaons de la 18e et de la 19e dynastie (temps de la servitude dâÃgypte) avec cet Ãtat puissant qui leur barrait le chemin de la Babylonie. Ces données ont été confirmées par la découverte faite en Syrie et jusquâen Asie-Mineure de nombreux monuments appartenant à une civilisation différente de celles des Ãgyptiens et des Babyloniens et qui ne peut être attribuée quâà ce peuple.
Dâaprès toutes ces données, les Héthiens étaient probablement une tribu cananéenne considérable qui avait précédé les populations sémitiques en Syrie et dont une colonie existait au milieu des tribus du sud. Chez les peuples étrangers, comme quelquefois chez les Israélites, ce nom servait à désigner lâensemble des tribus cananéennes. Notre chapitre et le Pentateuque en général ne connaît encore que la tribu héthienne du sud. Lâordre suivi (Héthiens, Jébusiens, Amorrhéens) coïncide, en effet, avec celui de Nombres 13:29. Or, dans ce passage, les espions énumèrent ces peuples dans lâordre dans lequel ils les avaient rencontrés, en venant du sud.
Le Jébusien. Lâarticle a le sens collectif. Cette tribu habitait dans la montagne, câest-à -dire sur le plateau qui sâétend entre la plaine maritime et la vallée du Jourdain (Nombres 13:29; Josué 11:3). Dâaprès Josué 18:27; Juges 1:21; Juges 19:10 et 2 Samuel 5:6, Jébus, sa capitale, était la ville qui reçut après la conquête le nom de Jérusalem.
LâAmorrhéen. On a rapproché ce nom du mot amir, sommet (Ãsaïe 17:9); il signifierait ainsi lâhabitant des montagnes. Et en effet, au temps de la conquête, cette tribu, lâune des plus puissantes et des plus belliqueuses du pays, habitait les plateaux dâÃphraïm et de Juda (Nombres 13:29; Josué 11:3). Cependant, dans ce même temps, elle sâétendait bien au-delà , car Sihon, qui régnait à lâest du Jourdain entre lâAmon et le Jabbok, était roi des Amorrhéens (Nombres 21:21 et suivants). Og, roi de Basan, également à lâest du Jourdain, mais plus au nord, est aussi désigné comme roi des Amorrhéens (Deutéronome 3:8; Deutéronome 4:47; Josué 2:10, etc.).
Dâaprès Josué 5:1; Josué 7:7; Josué 10:5 etc., toutes les tribus habitant dans la montagne du Midi sont comprises sous ce nom, par opposition aux Cananéens, qui habitaient la plaine. Il serait même possible que dans les deux derniers de ces passages ce nom désignât toutes les tribus cananéennes. Au temps des patriarches cette tribu est déjà mentionnée comme habitant les environs dâHébron (Genèse 14:7-13; Genèse 15:16) et de Sichem (Genèse 48:22; comparez Genèse 33:19 et Genèse 34:25). Les Amorrhéens reparaissent encore au temps de Salomon (1 Rois 9:20) comme gens de corvée avec les Héthiens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens.
Le Guirgasien. Nous ne savons rien sur ce peuple, sinon quâil habitait à lâoccident du Jourdain (Josué 24:11). Il faut probablement le chercher au nord des Amorrhéens, car notre chapitre énumère les tribus en allant du sud au nord.
Le Hévien; probablement de havva, bourg; ce nom désignerait ainsi un peuple bien établi et bien organisé, ce qui est conforme aux données de Josué 9:11. Dâaprès Genèse 34:2, Sichem, et dâaprès Josué 9:7, Gabaon, appartenaient à cette tribu. Dâaprès Josué 11:3, les Héviens habitaient aussi plus au nord, au pied de lâHermon, et dâaprès Juges 3:3, dans toute la montagne du Liban, de lâHermon à lâentrée de Hamath.
Outre ces six peuplades quâIsraël devait déposséder, dâautres passages, tels que Deutéronome 7:1; Josué 3:10; Josué 24:11, en nomment encore une septième, les Phéréziens. Voir à Genèse 13:7.
LâArkien. Avec ce nom, nous revenons aux populations phéniciennes, dont Sidon faisait déjà partie. Le nom dâArké ou Arka se retrouve chez les historiens anciens et aussi dans les inscriptions assyriennes; il désigne une ville située au pied du Liban, à cinq lieues environ au nord de Tripoli. Au temps des Croisades câétait encore une ville forte, en même temps que le siège dâun évêque chrétien; elle est maintenant en ruines.
Le Sinien, probablement dans la même contrée, Jérôme mentionne les ruines dâune ville de Sin, non loin dâArka, et Strabon parle dâune forteresse de Sinnân dans le Liban. Un voyageur du quinzième siècle parle aussi dâun village de Sin, situé près dâArka.
LâArvadien. Ce nom se retrouve dans Ãzéchiel 27:8, où il désigne un peuple fournissant dâhabiles navigateurs. Ce doit être le peuple mentionné souvent à côté des Tyriens et des Sidoniens chez les auteurs anciens sous le nom dâAradiens et dans les inscriptions assyriennes sous celui dâArvada. Ils subsistèrent après la chute de Tyr et de Sidon et occupèrent pendant un temps toute la côte de la Phénicie; voir encore Ãzéchiel 27:8, note.
Le Tsémarien. Les écrivains anciens parlent dâune forteresse nommée Simura, située au pied du Liban, au sud-est dâArad. Une ville de Simir se trouve souvent mentionnée dans les inscriptions assyriennes à côté dâArka.
Le Hamathien. Le pays et la ville de Hamath sont souvent mentionnés dans lâAncien Testament. Câétait la frontière normale des Israélites du côté du nord (Nombres 34:8; Josué 13:5; Juges 3:3) mais cette frontière ne fut atteinte que sous Salomon et Jéroboam II (voir Ãsaïe 10:9; Amos 6:2; Zacharie 9:2, notes).
Les familles des Cananéens sâétendirent : localement, par des colonies ou des conquêtes. Il est fort probable que les Cananéens, quoique venant du sud ou du sud-est (comparez la note sur Canaan, verset 6), sont, comme Abraham, entrés dans le pays par le nord; câétait, en effet, la route habituellement suivie pour éviter le désert de Syrie.
Ãtablis dâabord dans les environs de Sidon, le premier nom indiqué dans notre liste, ils auront rayonné de là vers le nord et vers le sud et se seront fixés chacun dans la position géographique où nous les trouvons dans les temps historiques. Le verset suivant indique le résultat de ce mouvement pour la branche méridionale de ce peuple qui intéressait surtout lâauteur, puisque son territoire devait devenir celui des Israélites.
Guérar, la ville la plus considérable des Philistins et leur premier établissement; comparez verset 14.
Gaza, autre ville des Philistins, au nord de Guérar.
Sodome⦠Voir Genèse 19:28.
Léscha. Ce nom ne se retrouve nulle part ailleurs. Les anciens commentateurs juifs et Jérôme y voient Kallirhoé, ancienne ville de bains sur la côte orientale de la mer Morte. Quoi quâil en soit, Gaza et la mer Morte sont envisagés ici comme indiquant la frontière méridionale du territoire des Cananéens et Sidon comme marquant sa frontière septentrionale.
Sous une forme un peu différente, ce verset exprime la même idée que le verset 5 : la filiation et la langue ont été les bases de la division des peuples, tels quâils se sont établis et constitués dans les divers pays du monde.
21-31 Les descendants de Sem
à Sem se rattachent vingt-six noms, dont cinq appartiennent à la première génération, cinq à la seconde, un à la troisième, deux à la quatrième et treize à la cinquième. Nous avons déjà constaté que lâauteur, dans son énumération, avait en vue la race de Sem. Lâordre suivi dans la généalogie des Sémites eux-mêmes va nous montrer que tout dans ce chapitre tend à Abraham.
En effet, après avoir énuméré les cinq fils de Sem, lâauteur indique dâabord les descendants du dernier dâentre eux, pour sâarrêter ensuite au troisième, Arpacsad, qui est lâancêtre direct dâAbraham, par Sélah et Héber. Arrivé à Héber, il énumère dâabord tous les descendants de son second fils, Joktan, se réservant dâindiquer ceux de son fils aîné, Péleg, quand il voudra commencer lâhistoire dâAbraham (Genèse 11:18 et suivants).
Père de tous les fils dâHéber. Pour lâauteur, les fils dâHéber sont les Sémites par excellence. Et en effet, ils comprennent tous les Arabes (Joktanides, verset 25 et suivants, Kéturiens Genèse 25:1 et suivants, et Ismaélites Genèse 25:12 et suivants), les Ammonites et les Moabites (Genèse 19:37-38), les Ãdomites (chapitre 36) et surtout les Israélites. Cette parole répond en quelque sorte à celle de Genèse 9:18 : Cham était père de Canaan. Comme Canaan était aux yeux de lâauteur le descendant principal de Cham, Héber était le descendant principal de Sem.
Frère aîné de Japheth. Sur lâordre de filiation des trois fils de Noé, voir à Genèse 9:21, note. Le but de cette remarque est de rappeler que, lors même que Sem a été placé le dernier dans ce tableau, il nâen est pas moins lâaîné.
Les cinq fils de Sem
Lâénumération va du sud au nord, puis de lâest à lâouest. En effet, un coup dâÅil jeté sur la carte nous montre les tribus sémitiques établies comme en demi-cercle autour de la plaine de Babylone : à lâEst, Elam; au nord, Assur et Arpacsad; au nord-ouest, Lud; à lâouest, Aram, au sud, les Jotkanides.
Elam. Voir Jérémie 49:3, note. Ce mot dérive du verbe ala, monter, et signifie haut pays. Ce nom, comme tant dâautres, a donc passé du pays au peuple, puis du peuple à lâancêtre. Dans les inscriptions assyriennes, cette contrée sâappelle Ilamtou.
Assur. Voir le verset 11 et Genèse 2:4, notes.
Arpacsad. Un vestige de ce mot parait se trouver dans le nom dâArrapachitis, que les Grecs donnaient à une contrée située sur le versant méridional de lâArménie et arrosée par le Zab, qui sejette dans le Tigre près de Ninive. Plusieurs savants ont aussi été frappés de la grande ressemblance qui existe entre la fin du mot (csad) et le mot Casdim (Chaldéens), et ont cru pouvoir traduire Arpacsad par forteresse ou haut pays ou encore territoire des Chaldéens.
Cette étymologie coïncide avec le rapport de Josèphe, qui fait dâArpacsad le père des Chaldéens. Or nous trouvons les Chaldéens établis au temps dâAbraham près de lâembouchure de lâEuphrate (voir à Genèse 11:28). Il faut donc admettre, si cette étymologie est fondée, que ce peuple, établi dâabord sur le versant sud de lâArménie, a émigré vers le sud et est arrivé jusque dans la Babylonie méridionale.
Lud ne doit pas être confondu avec les Ludim, peuple égyptien mentionné au verset 43 et dont il est plusieurs fois question dans lâAncien Testament. Ce nom désigne ici les Lydiens qui, au temps des Grecs, occupaient la partie occidentale de lâAsie-Mineure.
De nombreux traits communs à leurs traditions et à celles des Assyriens et des Babyloniens prouvent leur origine sémitique : dâaprès Hérodote, par exemple, leur premier roi était, fils de Ninus et petit-fils de Bel, héros mythiques de la vallée de lâEuphrate. Il est probable quâau moment de la composition de notre chapitre, les Lydiens sâétendaient à lâest jusquâà Assur et Arpacsad, car jusquâici nous nâavons constaté lâexistence dâaucun peuple dans la partie méridionale de lâAsie-Mineure.
Aram signifie probablement haut pays; mais ce nom perdit de bonne heure son sens étymologique et servit à désigner une race considérable qui occupait tout le territoire compris entre la Méditerranée à lâouest, le pays de Canaan et le désert syrien au sud, le Tigre à lâest et la chaîne du Taurus au nord.
LâAncien Testament connaît plusieurs pays de ce nom : ainsi les expressions Aram-Naharaïm (Aram des deux fleuves, Genèse 25:10) et Paddan-Aram (champ ou plaine dâAram, Genèse 25:20; Genèse 28:2, etc.) servent à désigner la Mésopotamie; ailleurs il est question dâAram de Damas (2 Samuel 8:6), dâAram de Beth-Rehob et dâAram de Tsoba (2 Samuel 10:6), trois royaumes syriens en relation avec les Israélites.
Cependant. le mot Aram est le plus souvent employé seul et désigne alors la Syrie proprement dite, ou Aram de Damas, au nord de la Palestine. La langue araméenne, très voisine de lâhébreu, était comprise aussi bien des Assyriens et des Babyloniens que des Israélites et était la langue internationale de lâOrient. Comparez Ãsaïe 26:11; Esdras 4:7 et Daniel 2:4, note.
Lâauteur nâindique pas les descendants dâElam, dâAssur et de Lud, et se borne à ceux dâArpacsad et dâAram, qui ont une importance particulière dans lâhistoire qui suivra.
Les quatre fils dâAram
Uts. Nous retrouvons ce mot comme nom de pays dans Job 1:1; Jérémie 25:20; Lamentations 4:21; dâaprès ce dernier passage, il doit désigner une contrée située au nord-est dâÃdom. Ce même nom se trouve aussi Genèse 22:24, où il désigne le fils aîné de Nachor, et Genèse 36:28, parmi les noms des descendants dâÃsaü.
Hul. On ne trouve pas dâautre trace de ce nom que le mot Hulé, qui sert encore aujourdâhui à désigner le lac Mérom, formé par le Jourdain un peu au-dessous de ses sources.
Guéther. Les savants ont indiqué en Syrie et en Mésopotamie plusieurs noms qui rappellent celui-là , mais aucun de ces rapprochements nâest concluant.
Mas. Ce nom se rapproche de celui du mont Masius, au nord de la Mésopotamie, sur la frontière de lâArménie.
24-30 Les descendants dâArpacsad
Les noms indiqués dans les versets 24 e t 25 désignent évidemment des individus et non des peuples ou des pays. Il semble que lâauteur ait eu des renseignements plus précis sur les chaînons primitifs de cette race. Comparez Genèse 11:10 et suivants. Cela nâempêche pas que les noms indiques nâaient été formés que plus tard par la tradition. en souvenir dâévénements qui sâétaient passés du vivant, de ces hommes et dont on voulait marquer lâépoque.
Sélah dérive du verbe schalach, envoyer, étendre; ce nom parait rappeler le moment où les Chaldéens commencèrent à émigrer vers le sud.
Héber, de abar, traverser. Dâaprès plusieurs commentateurs, ce nom signifierait : Ceux qui sont venus dâau-delà , et se serait formé en Canaan pour désigner la famille dâAbraham (les Hébreux), venue dâau-delà de lâEuphrate. Comparez Genèse 14:13. Mais la famille dâAbraham nâest quâune branche isolée des descendants dâHéber. Aussi voyons-nous plutôt dans ce nom un monument de lâépoque où une partie des descendants dâArpacsad passèrent le fleuve qui leur servait de frontière méridionale, câest-à -dire le Tigre, puisquâils se dirigeaient vers la Babylonie; comparez verset 22, note sur Arpacsad.
Péleg, de palag, partager. Le motif de ce nom est indiqué dans les mots suivants.
La terre était partagée. Cette traduction rend seule le vrai sens du temps hébreu; la traduction habituelle : fut partagée, est inexacte. Péleg ne représente donc pas le moment où la dispersion eut lieu et où chaque peuple se dirigea vers le territoire quâil occupa plus tard, mais bien celui où la répartition des peuples dans le monde alors connu était un fait accompli. Ce qui confirme ce sens, câest quâaprès les descendants de Joktan, frère de Péleg, aucune ramification de lâhumanité nâest plus indiquée.
Joktan est le même personnage que Kahtan, qui, dans les généalogies arabes, désigne lâancêtre des Arabes proprement dits, par opposition aux habitants primitifs du pays, qui étaient probablement cuschites (comparez verset 7), et aux Ismaélites du nord. Le fait que les Joktanides, en arrivant en Arabie, y trouvèrent des Cuschites déjà établis, prouve évidemment que la dispersion des peuples racontée au chapitre 9 (tour de Babel) avait précédé de beaucoup lâépoque de Péleg et de Joktan. Le nom de Kahtan désigne encore aujourdâhui une contrée de la partie septentrionale du Yémen.
26-30 Les Joktanides
Almodad. Ce nom est composé de al, lâarticle arabe, et de modad, qui se retrouve comme nom dâhomme sous la forme de Mawaddad dans les inscriptions sabéennes, et comme nom de ville (Madudi) dans lâHadramaut (Arabie méridionale). Dâautres interprètes, changeant le premier d en r (comparez Dodanim et Rhodanim, verset 4), lisent Almorad, nom dâune tribu des montagnes du Yémen.
Séleph, même nom que Salif ou Sulaf, qui désigne une tribu du Yémen, au sud-ouest de Sana (Pour la position de Sana, voir plus loin la note sur Uzal). Ptolémée parle dâune tribu appelée les Salapènes, qui habitait dans lâintérieur de lâArabie.
Hatsarmareth : portique de la mort. Ce nom se retrouve dans les inscriptions sabéennes et sâest conservé jusquâà nos jours dans le mot Hadramaut, qui désigne une contrée très insalubre, située sur la côte méridionale de lâArabie à lâest du Yémen. Strabon parle des Hatramotites comme dâune des quatre tribus principales de lâArabie méridionale. Leur capitale était Sabbatha (ville cuschite), centre du commerce de lâencens. Comparez la note sur Sabétha au verset 7. Il y a probablement eu là un mélange de Cuschites et de Joktanides.
Jérach, mot hébreu qui signifie lune. Le culte de la lune était très répandu chez les Arabes, de sorte que ce nom se retrouve souvent comme désignation géographique dans lâArabie méridionale : côte de la Lune, montagne de la Lune, Fils de la nouvelle lune, etc.
Hadoram. On nâa donné de ce nom aucune explication satisfaisante. Plusieurs y voient les Adramites dont parle Ptolémée; mais cette tribu rentre plutôt dans Hatsarmaveth.
Uzal était, dâaprès les traditions arabes, le nom primitif de Sana, la capitale du Yémen. Au 6e siècle après Jésus-Christ, un écrivain syriaque nomme encore les Auzaliens parmi les tribus du Yémen.
Dikla est inconnu. Dâaprès lâétymologie, ce nom doit indiquer un pays riche en palmiers.
Obal et Abimaël sont aussi complètement inconnus.
Schéba; voir verset 7, note.
Ophir. Mentionné comme il lâest parmi les Joktanides, dont les limites sont indiquées au verset 30, ce pays ne peut être cherché quâen Arabie. Il est vrai que dâautres données paraissent contredire cette manière de voir. Dâaprès 1 Rois 9:28 et 1 Rois 10:11-22, les flottes de Salomon, réunies à celles dâHiram, roi de Tyr, entreprenaient des voyages de trois ans, pour aller chercher à Ophir de lâor, de lâargent, des pierres précieuses, de lâivoire, du bois de santal, des singes et des paons.
Un voyage aussi long nâétant pas nécessaire pour atteindre lâArabie, et les produits indiqués ne sây trouvant pas tous, on a cherché Ophir dans des contrées plus éloignées; quelques savants ont même pensé aux îles de la Sonde ou au Pérou. Les deux seuls pays en faveur desquels on ait donné des raisons valables sont lâInde et la côte de Sofala en Afrique.
En faveur de lâInde, on allègue que les objets rapportés par les flottes de Salomon proviennent en grande partie de ce pays, que leurs noms sâexpliquent presque tous par le sanscrit et quâenfin le nom de Soupara, mentionné par Ptolémée sur la côte de Malabar, et celui de Sophir, qui servait à désigner lâInde chez les anciens Ãgyptiens, sont en rapport étroit avec le nom dâOphir.
Pour la cote de Sofala, on ne peut guère invoquer que lâanalogie assez éloignée du nom de cette contrée avec celui dâOphir et le rapport dâun voyageur portugais, mentionnant dans ce pays une montagne dâAfura qui contenait des filons dâor. De plus, quelques-uns des produits cherchés au pays dâOphir, lâivoire et les singes en particulier, pouvaient certainement venir dâAfrique.
Mais le nom de Sofala est plutôt en rapport avec le mot schephéla, plaine maritime; et les autres indices sont peu décisifs. Quant à lâInde, ni la ressemblance des noms, ni les raisons tirées des produits du pays et de leurs noms, ne peuvent contrebalancer le sens clair de notre verset 30. Comme il y avait des relations très actives entre lâInde et lâArabie, les produits de la première pouvaient arriver par mer dans les ports de la seconde, et Ophir était sans doute lâun de ces ports servant dâentrepôts pour ce commerce. On comprend donc aisément que les produits de lâInde fussent cherchés à Ophir.
Quant aux trois ans de traversée, on sait que la navigation était très lente chez les anciens. Au temps de Jérôme (5e siècle après Jésus-Christ), un navire employait encore six mois pour faire le trajet de lâisthme de Suez au détroit de Bab-el-Mandeb. à supposer donc, quâun navire fût parti en juillet du port dâEzion-Guéber, au fond de la mer Rouge, (câétait le moment le plus favorable pour sâembarquer sur cette mer), poussé par la mousson du nord-ouest, il arrivait à Ophir vers la fin de lâannée. Là , il attendait les navires indiens, qui ne pouvaient arriver que vers la fin de juin, poussés par la mousson du sud-est, (de janvier à juin). Aussitôt, la mousson du nord-ouest recommençait à souffler, jusquâen décembre, de sorte que ce nâest quâen janvier de la troisième année quâon pouvait se remettre en route, pour rentrer chez soi plus de six mois après.
Rien ne nous oblige donc à chercher Ophir en dehors de lâArabie. Mais comme aucun nom analogue ne nous a été conservé, nous ne pouvons fixer exactement sa position.
Havila. Voir verset 7 et Genèse 2:11.
Jobab est tout à fait inconnu.
La montagne dâOrient. Ces mots désignent vraisemblablement le plateau qui occupe le sud-est de lâArabie.
Mésa est probablement la même localité que Méséné, située au nord du golfe Persique.
Séphar, ancienne ville des Sabéens, à lâangle sud-ouest. de lâArabie. Ainsi, les Joktanides occupaient toute la portion de lâArabie située au sud-est dâune ligne allant de lâextrémité septentrionale du golfe Persique au détroit de Bab-el-Mandeb. Dâautres interprètes, M. Segond, par exemple, traduisent : Ils habitèrent depuis Mésa du côté de Séphar jusquâà la montagne de lâOrient. Dans ce sens, il faut identifier Mésa avec une localité du nom de Mouza, située sur le détroit de Bab-el-Mandeb, et Séphar avec Saphar, ancien port de mer sur la côte méridionale de lâArabie. La montagne de lâOrient serait une montagne située au-delà de cette ville et connue des anciens sous le nom de montagne de lâencens.
Mais de cette manière, les Joktanides nâauraient occupé quâune ligne de côtes au sud de lâArabie; or nous avons trouvé des traces de plusieurs de leurs tribus dans lâintérieur, de sorte que notre traduction nous semble préférable.
3>Conclusions
Résumons brièvement les résultats auxquels nous a conduits lâétude de ce chapitre.
Il nous reste à traiter quelques questions relatives à ce chapitre dans son ensemble.
3>1. Le nombre soixante-dix
En comptant les noms de tous les descendants des fils de Noé mentionnés dans ce chapitre, on arrive au nombre soixante-et-onze, qui se réduit à soixante-dix, si lâon retranche Nimrod, dont lâhistoire ne rentre évidemment pas dans le cadre primitif de ce morceau et ne se rapporte point à lâorigine dâun peuple particulier. Les rabbins juifs, comme nous le voyons dans le Talmud, avaient tiré de là lâidée que lâhumanité se composait de soixante-dix nations parlant soixante-dix langues diverses et protégées par soixante-dix anges. Plusieurs commentateurs modernes, dâautre part, sâappuyant sur le caractère symbolique du nombre soixante-dix, ont prêté à lâauteur lâintention arrêtée dâarriver à ce nombre et mis en doute, par cette raison, la valeur historique de ce morceau. Mais nulle part lâauteur ne fait remarquer que les noms indiqués forment cette somme. Et dâailleurs, sâil y a soixante-dix noms, il est arbitraire de compter soixante-dix peuples.
En effet, les quatre noms des descendants dâArpacsad mentionnés dans les versets 24 et 25 représentent des chaînons dâune même famille et non des familles différentes; de plus, Schéba et Havila, mentionnés à la fois parmi les Chamites et parmi les Sémites, forment en réalité chacun un seul peuple, tandis que, dans la liste de Genèse 10 ils comptent chacun pour deux.
Enfin, il est évident que dans les énumérations détaillées, telles que celles des Cananéens, des Ãgyptiens et des Joktanides, nous avons affaire non à des peuples entiers, mais à des fractions de peuples; il nâest pas possible, en effet, de mettre une de ces petites tribus sur la même ligne quâAssur ou Elam. Nous voyons, dâaprès cela, que lâauteur nâa pas pu songer à donner au nombre soixante-dix une valeur symbolique; ce sont les rabbins qui lui ont prêté cette intention.
3>2. Principe de classification
Nous avons admis plus haut que ce chapitre présente lâarbre généalogique réel des peuples descendus de Noé. Mais plusieurs commentateurs ont pensé que lâauteur avait obéi dans cette énumération à un tout autre principe que celui de la filiation. Selon les uns, il classerait les peuples dâaprès le type physique, en particulier dâaprès la couleur de la peau. Mais il serait fort difficile de constater une différence de couleur entre Sémites et Japhéthites, de même quâentre Sémites et Chamites en Arabie, où les deux races sont mélangées. De plus, il est établi par lâhistoire et par les monuments que, si une partie des Chamites étaient de couleur foncée, dâautres, tels que les Phéniciens, avaient le teint blanc.
Dâautres commentateurs pensent que les peuples sont classés dâaprès les affinités de langage. Sans doute, dans les temps qui suivirent la dispersion, les peuples se groupèrent selon leurs langues, et lâauteur lâindique lui-même dans les versets 5, 20 et 31 : Dans leurs divers pays, chacun selon sa langue. Mais cet état ne fut pas assez stable pour fournir à lâauteur son principe de classification. Il est reconnu, en effet, que, parmi les caractères distinctifs dâun peuple, la langue est lâun des plus fugitifs. Combien, en effet, ne voit-on pas de peuples adopter la langue de leurs conquérants, ou plus souvent encore celle des pays quâils envahissent ? Pour nous en tenir aux peuples mentionnés dans ce chapitre, il est reconnu aujourdâhui que les Cananéens et les Phéniciens parlaient une langue sémitique, tout en étant dâorigine chamitique.
On pourrait supposer aussi, avec plusieurs interprètes, que lâauteur sâest placé au point de vue géographique. Câest ce que semblent indiquer ces mêmes versets 5, 20 et 31. Si lâon prend les choses en grand, cette opinion peut être soutenue : dâune manière générale, les Japhéthites occupent la zone septentrionale, les Sémites une zone moyenne et les Chamites la zone méridionale. Mais si nous entrons dans les détails, nous trouvons en Asie-Mineure des Japhéthites et des Sémites côte à côte, et en Arabie, les Sémites et les Chamites sont tellement mêlés que sur plusieurs points ils se sont fusionnés.
Toutes ces tentatives de classification étant démontrées infructueuses, nous sommes ramenés au principe énoncé en commençant : lâauteur a été guidé par une tradition solide sur la parenté réelle des peuples. Câest le principe énoncé au verset 5 : selon leurs familles, en leurs nations. Mais si le mode général de classification est historique, cela nâempêche pas quâen dedans de chaque groupe lâauteur nâait suivi un ordre géographique.
3>3. Les sources de Genèse 10
On a cru longtemps que ce morceau formait un tout unique, écrit dâun jet par son auteur. Une étude plus attentive a montré que lâauteur avait eu devant lui au moins deux sources. En effet, dans les versets 24 et 25, sont énumérées quatre générations de descendants de Sem. Les mêmes indications se retrouvent chapitre 11 versets 12 à 19. Or, le passage du chapitre 11 porte avec évidence les caractères du document élohiste, tandis que les termes de lâautre, Genèse 10:24-25, rappellent le mode de narration du document jéhoviste. Cette observation nous porte à attribuer aussi à ce dernier document les passages suivants : versets 8, 13, 15 et 21, qui présentent la même forme : Un tel engendra un tel, au lieu de la forme : Les fils dâun tel furent⦠, qui se trouve versets 2, 3, 4, 6, 7, 22, 23. De là il paraît résulter que la notice sur Nimrod (Genèse 10:8-12) et les listes des descendants de Mitsraïm (Genèse 10:13-14), de Canaan (Genèse 10:15-19) et de Joktan (Genèse 10:26-30) appartenaient au document jéhoviste. Si maintenant nous enlevons ces morceaux intercalés dans le cadre formé par les morceaux de lâautre série, il reste un tout bien ordonné et bien proportionné, une généalogie qui, sauf un seul cas (Schéba et Dédan), ne dépasse nulle part la seconde génération. Câest là la partie élohiste du chapitre, qui comprend versets 1 à 7, 20, 22, 23, 31, 32. Il suffira de relire séparément ces deux séries de morceaux pour être frappé de la différence qui existe entre eux.
Le rédacteur de la Genèse a donc eu ici, comme pour les chapitres précédents, deux sources à sa disposition : le document élohiste et le document jéhoviste. Mais les auteurs de ces documents doivent avoir employé des sources spéciales dont plusieurs indices trahissent la haute antiquité. Ainsi les Perses ne sont pas nommés, ce qui serait incompréhensible si, comme quelques-uns le pensent, ce tableau avait été dressé dâaprès les données dâÃzéchiel, au temps de lâexil.
Un autre trait nous fait reculer plus haut encore, avant le 7e siècle avant Jésus-Christ. Câest le fait que le nom de Ninive nâest donné quâà lâun des quartiers de la grande ville et ne comprend pas encore, comme plus tard, lâensemble des agglomérations dont elle sâest formée. Lâabsence du nom de Tyr nous transporte également dans les temps antérieurs à David (11e siècle avant Jésus-Christ), puisque, sous le règne de ce roi, les Tyriens étaient un peuple puissant qui entretenait des rapports suivis avec les Israélites. La ville de Tyr existait même longtemps avant David, dès lâépoque de la conquête de Canaan par les Israélites (Josué 19:29). Nous devons donc conclure du silence total de ce chapitre à lâégard de Tyr que les renseignements quâil renferme sur les tribus phéniciennes sont antérieurs à ce moment-là ; car, si Tyr avait existé, cette ville aurait certainement été mentionnée avec Sidon à côté des Arkiens, des Siniens et des Tsémariens, populations bien moins importantes que celle de Tyr.
Les limites assignées aux Cananéens (verset 19) prouvent également que, au moment où nous transporte notre chapitre les Philistins nâoccupaient encore que le district de Guérar; par conséquent, la seconde immigration de ce peuple nâavait pas encore eu lieu (comparez verset 14). Enfin, lâordre dans lequel sont mentionnées les tribus cananéennes montre que lâauteur qui a dressé cette liste connaissait exactement leur situation au temps de la conquête (comparez versets 15-16).
Il résulte du caractère spécial de certaines listes que lâauteur devait posséder des renseignements très sûrs et très détaillés sur les habitants de lâÃgypte, de lâArabie et du pays de Canaan, trois pays avec lesquels le peuple dâIsraël a eu des relations toutes particulières dans les premiers siècles de son existence. Dans tous les cas, quels que soient le caractère et lââge des sources auxquelles a puisé le rédacteur de la Genèse, son but a certainement été, de nous présenter dans ce tableau lâensemble des nations au sujet desquelles lâÃternel va parler à Abraham en lui disant : Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (Genèse 12:3).
Cette intention ressort des deux faits suivants : la place assignée à ce tableau précisément au moment où lâauteur va passer de lâhistoire générale de lâhumanité primitive à lâhistoire particulière du peuple élu, puis la circonstance significative quâaucun des chaînons indiqués dans ces généalogies ne descend plus bas quâAbraham.
3>4. Comparaison de notre tableau avec les essais analogues des autres peuples
Dâautres peuples anciens ont essayé, comme les descendants dâAbraham, de dresser le tableau des nations quâils connaissaient. Chez plusieurs, tels que les Ãgyptiens, les Iraniens et les Babyloniens, on trouve une division de lâhumanité en trois branches qui correspondent aux familles issues de Sem, de Cham et de Japheth. Les Ãgyptiens divisaient, il est vrai, lâhumanité en quatre branches, mais comme ils prétendaient former à eux seuls la première branche, leur division se ramène à trois.
Mais ces peuples ne se préoccupent guère des étrangers : ils se considèrent chacun comme le centre du monde, et les nations quâils jugent dignes de figurer dans leurs listes sont celles qui entretiennent avec eux des relations commerciales ou celles qui leur sont soumises. Le plus souvent, les étrangers ne sont à leurs yeux que des barbares méprisables.
Un tout autre esprit règne dans notre chapitre : aucun peuple nây occupe une position centrale; lâhumanité primitive tout entière nous y est présentée sur le même plan. Tous les hommes, tous les peuples ont une commune origine, sont égaux en dignité et marchent vers une même destination : câest pour eux tous que va être préparé le salut dont lâhistoire commence au chapitre 12 avec la vocation dâAbraham.
Remarquons même que, tandis que tous les autres peuples se considèrent comme nés sur leur propre sol et comme la première nation constituée, le peuple dâIsraël, au sein duquel ce document a vu le jour, reconnaît la haute antiquité des autres nations qui lâentourent et se présente modestement comme le plus jeune dâentre les peuples.