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Bible Commentaries
Genèse 17

Bible annotéeBible annotée

versets 1-27

1-3 L’Éternel apparaît à Abraham

L’Éternel. Suivant un procédé qui lui est familier le rédacteur introduit lui-même le nom de Jéhova en tête du morceau élohiste pour établir la continuité de son récit.

Le Dieu puissant : en hébreu, El-Schaddaï. À chacune des trois alliances avec l’ancienne humanité correspond un nom spécial de Dieu. Ce nom marque un progrès qui s’opère à chaque fois dans la révélation de l’être divin. Elohim, le nom sous lequel Dieu se fait connaître à Noé, désigne Dieu comme celui qui a créé les cieux et, la terre; El-Schaddaï, le nom que Dieu se donne pendant la période patriarcale, le caractérise comme l’Être tout-puissant qui dirige le cours des événements et les fait servir à la réalisation du but qu’il poursuit dans l’histoire.

Ce nom fera place plus tard (Exode 6:3) à celui de Jéhova, qui désignera le Dieu de l’alliance conclue à Sinaï avec le peuple d’Israël. Dès ce moment-là, le nom de El-Schaddaï ne sera plus en rapport avec une alliance spéciale; ce sera une dénomination générale de Dieu, servant simplement à marquer l’opposition entre sa toute-puissance et l’infirmité humaine (Ruth 1:20; Job 8:3; Job 11:7; Job 21:15, etc.). Le nom nouveau que Dieu emploie ici sert à préparer Abraham à la révélation qui va suivre.

Marche devant ma face… Après s’être révélé comme le tout-puissant, Dieu indique la condition qu’Abraham doit remplir pour que l’alliance puisse être durable.

Je t’accroîtrai extraordinairement. Dieu indique dès l’entrée le trait essentiel de l’alliance qu’il va traiter avec Abraham.

Dans son émotion, Abraham ne peut répondre; il adore.

Versets 4 à 14

Alliance de Dieu avec Abraham. Les versets 4 à 8 indiquent ce à quoi Dieu s’engage et les versets 9 à 14 l’obligation qui résulte de là pour Abraham. En effet, dans ce contrat bilatéral, les engagements réciproques ne sont pas de même nature. Dieu seul fait un don; quant à Abraham, en l’acceptant, il s’oblige lui-même à se conduire d’une manière digne de sa mission. La circoncision, à laquelle il se soumet, est le signe de cet engagement.

Versets 4 à 8

Dieu S’engage à donner à Abraham une nombreuse postérité (versets 4 à 6); à maintenir avec cette postérité les relations spéciales dans lesquelles il entre avec Abraham (verset 7); à donner à cette postérité le pays de Canaan (verset 8).

Abraham sans doute est devenu le père d’un grand nombre de peuples qui se rattachent à lui comme à leur ancêtre commun (Israélites, Arabes ismaélites, Arabes kéturiens, Édomites); cependant c’est à la nombreuse postérité des enfants d’Israël que la promesse renfermée dans ce verset s’applique spécialement.

C’est au moment où l’on circoncisait l’enfant qu’on lui donnait son nom (Luc 1:59; Luc 2:21). Dieu introduit ici cet usage en changeant le nom d’Abraham au moment de l’institution de ce rite. Ce nom nouveau signifie père d’une multitude et indique ce qui sera désormais son caractère particulier.

Versets 9 à 14

Abraham de son côté doit garder l’alliance, et le signe de cette obligation est la circoncision.

Et Dieu dit. Cette répétition indique que Dieu passe à un nouveau sujet.

Et toi, opposé au moi (en hébreu) du verset 4.

Le signe extérieur de l’obligation d’Abraham, gage de la promesse divine.

Que vous circoncisiez tous les mâles. La circoncision est un rite pratiqué aussi chez les Arabes et les Mahométans en général, chez les anciens Égyptiens en la personne des prêtres, et ici et là chez des tribus africaines, américaines et, océaniennes. Cette coutume doit donc remonter à une haute antiquité.

Abraham, quoique incirconcis, paraît avoir déjà connu cet usage, puisque Dieu, en lui ordonnant de l’adopter, ne lui donne aucune explication. Mais ce qui n’avait chez les autres peuples qu’une importance hygiénique devient, par l’ordre de Dieu, chez l’Israélite, un acte religieux par lequel celui qui s’y soumet est spécialement consacré à Dieu avec toute la postérité qui naîtra de lui. Le peuple né d’Abraham devient donc par là un royaume de prêtres, une nation sainte (Exode 19:6).

La transformation du sens de ce rite entraîne nécessairement un changement dans l’âge auquel il est administré. Tandis que chez les autres peuples il se pratiquait à l’âge où le jeune homme passe de l’enfance à la jeunesse, le jeune Israélite est consacré à son Dieu dès sa naissance. Les huit jours d’attente sont uniquement destinés à le rendre capable de supporter cette opération.

Le rite de consécration doit être appliqué à Ismaël lui-même, quoiqu’il ne soit pas l’héritier de la promesse, et à tous ceux qui appartiennent à la maison d’Abraham, fussent-ils même d’origine étrangère. On voit apparaître ici la tendance universaliste qui est à la base de l’alliance particulière conclue avec Abraham.

Sera retranché de son peuple : non pas banni ou mis à mort ensuite d’un décret de l’autorité, mais exclu des promesses attachées à l’observation de l’alliance.

On ne peut envisager ce morceau comme un second récit du même fait qui a été raconté au chapitre 15. L’ordonnance de la circoncision distingue absolument les deux récits. Comme Dieu a répété plusieurs fois la promesse, en accentuant à chaque fois quelque trait nouveau, ainsi l’alliance a été également renouvelée à plus d’une reprise pour y introduire quelque élément spécial. Le rédacteur de la Genèse nous a conservé les divers récits que les auteurs des documents avaient reproduits chacun en vue de son but particulier.

Versets 15 à 22 - Promesse d’un fils et indication de la position respective des deux postérités d’Abraham

À ce moment solennel la mère du peuple élu doit aussi recevoir un nouveau nom. Nous ignorons si son ancien nom de Saraï avait une signification spéciale; les hypothèses faites à ce sujet sont plus ou moins arbitraires. Le nom de Sara signifie princesse. Ce nom correspond à celui d’Abraham; comme il sera père d’une multitude, elle sera mère d’une race royale.

Tomba la face contre terre. À l’ouïe de cette révélation, Abraham adore de nouveau.

Et il rit. Ce rire n’est pas celui de l’incrédulité ou de la moquerie; il provient de l’étonnement dont il est saisi à la vue du contraste entre la grandeur. de la promesse et l’infirmité de ceux qui en sont les objets.

Abraham, Sara, Ismaël rient chacun à leur tour sous l’empire de sentiments divers, la surprise, le doute, la moquerie. Isaac mérite donc bien son nom : Il a ri ou : On a ri à son occasion.

La promesse que Dieu vient de faire à Abraham l’appelle à un nouvel acte de foi : Ismaël, ce fort et vaillant jeune homme, est là devant lui : pourquoi ne pas s’en tenir à celui-là ? Pourquoi recommencer à en attendre un autre ? Abraham a peine à rentrer dans le domaine de la foi, après avoir vécu si longtemps dans celui de la vue. Dieu le veut pourtant.

Devant toi : comme héritier de la promesse.

Ce mais signifie : Non; mais. C’est de la libre Sara que doit naître la postérité d’Abraham, digne de ce nom.

Cependant Dieu ne retranche rien des promesses faites à Hagar (Genèse 16:10); il y ajoute au contraire un trait glorieux.

Douze princes : voir l’accomplissement Genèse 25:12-16.

Entendu. Il y a ici comme une allusion au nom d’Ismaël, qui signifie : Dieu entend.

L’alliance spéciale avec Dieu demeurera le privilège exclusif de cet Isaac, dont la naissance, ne tardera plus longtemps.

Versets 23 à 27 - Abraham circoncit toute sa maison

En ce jour même : il ne tarde pas à exécuter l’ordre de Dieu.

Treize ans. C’est encore maintenant l’âge fixé chez une partie des Arabes pour l’acte de la circoncision.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 17". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/genesis-17.html.
 
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