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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)
versets 1-16
8 à 16 - La victoire sur Amalek
Amalek. Le peuple de ce nom descendait, d’après Genèse 36:12, 16 et 1 Chroniques 1:36, d’un petit-fils d’Ésaü. C’était une tribu pillarde, ayant son centre d’habitation dans le désert au sud de la Palestine (Nombres 13:30; 1 Samuel 15:7; 1 Samuel 27:8), d’où elle faisait des incursions vers le nord, dans l’intérieur du pays de Canaan (Juges 6:3), et du côté du sud jusqu’au Sinaï, comme nous le voyons dans notre passage. Il semblerait d’après Genèse 14:7 qu’elle existât déjà au temps d’Abraham, ce qui contredirait sa descendance d’un petit-fils d’Ésaü; mais voir à ce passage de la Genèse, en note.
Livra bataille à Israël. Deutéronome 25:17-18 nous apprend de quelle manière eut lieu cette attaque. Amalek se jeta sur les derrières de la colonne israélite, où se trouvaient les faibles et les traînards. Il comptait sans doute, à l’aide du désordre que cette attaque imprévue répandrait de proche en proche, culbuter successivement la colonne entière. À la soif de pillage qui était son principal motif se joignait peut-être chez ce peuple, descendant d’Ésaü, une hostilité nationale et religieuse contre le peuple descendant de Jacob, la haine des frères ennemis qui est la plus irréconciliable.
À Réphidim. Si nous ne nous sommes pas trompés en plaçant cet endroit dans le Wadi es-Scheik et à une journée de marche au nord du Sinaï, nous pouvons nous représenter la situation avec quelque vraisemblance. À trois lieues au nord du Sinaï, le wadi, après avoir été assez resserré, s’ouvre et forme une belle plaine bordée à droite et à gauche par deux parois de rochers de granit et de porphyre d’un brun rougeâtre; de verts pâturages couvrent le sol. Là s’ouvre à l’est un ravin latéral nommé Abu Suweira, avec une source que la légende arabe prétend être celle que Moïse fit jaillir du rocher. Près de l’endroit où s’ouvre l’étroit défilé se trouve une roche assez élevée, d’où l’on domine la vallée au nord et au sud et que la tradition arabe nomme Moked Saidna Mousa, le siège de notre seigneur Moïse (voir Strauss, Die Länder und Stätten der heil. Schr., page 246). Si ce fut là réellement le champ de bataille, on peut supposer que les Amalékites attaquèrent dans le défilé les familles restées en arrière et les jetèrent en avant sur le gros de l’armée.
Et Moïse dit à Josué. Josué était un des chefs de la tribu d’Éphraïm (Nombres 13:3; Nombres 13:4; Nombres 13:9. Il paraît ici pour la première fois. Notre récit lui donne immédiatement le nom sous lequel il est resté illustre dans l’histoire. Il s’appelait originairement Hosée (Nombres 13:17), nom qui signifie salut. Moïse modifia ou plutôt anoblit et sanctifia ce nom en le transformant en celui de Josué (l’Éternel sauve), probablement en souvenir de la victoire racontée ici et comme gage de victoires futures.
Choisis des hommes. L’arrière-garde qui fermait la caravane s’était trouvée insuffisante pour repousser l’ennemi, et avait demandé un prompt secours.
Le bâton de Dieu en ma main : ce bâton. symbole de la puissance divine, qui, dans la main d’Aaron, avait opéré les prodiges de la délivrance d’Égypte et qui allait devenir encore une fois le signal de la victoire.
Hur est nommé dans un autre passage (Exode 24:14), duquel il résulte qu’il était avec Aaron l’homme jouissant de la plus grande autorité parmi les Israélites. Il était, suivant le savant Raschi, fils de Marie, sœur de Moïse, et, d’après l’historien Josèphe, son mari. L’Écriture nous dit seulement qu’il était de la tribu de Juda et de la branche de Hetsron, et qu’il fut aïeul de Betsaléel, le constructeur du Tabernacle (Exode 31:2; 1 Chroniques 2:18).
Lorsque Moïse tenait la main levée. On entend ordinairement ceci de la prière, suivant l’usage des anciens de prier en élevant les mains vers le ciel. Cependant, si tel était le sens, il serait parlé des mains et non de la main. Puis, s’il s’agissait de prière, on ne comprendrait pas bien ce que signifierait le bâton dans la main de Moïse.
Le nom donné par Moïse à l’autel qui fut élevé en souvenir de la victoire : L’Éternel mon étendard, nous met sur une voie un peu différente. Il fait sans doute allusion à cette circonstance que les combattants israélites regardaient pendant le combat à ce bâton comme à leur étendard. C’était le signe divin auquel s’attachait leur foi, comme plus tard dans une autre situation le serpent d’airain (Nombres 21:9). Voilà la raison pour laquelle Moïse était monté au sommet de la montagne et pour laquelle il devait tenir constamment élevée la main qui portait cet étendard. La vue de ce symbole du secours divin remplissait d’un courage et d’une force surnaturelle la troupe des combattants israélites, comme le font aujourd’hui les promesses divines chez le croyant à l’heure de la détresse; tandis que sa disparition momentanée les laissait retomber dans leur frayeur et leur faiblesse naturelles.
Et les mains de Moïse… Jusqu’ici il n’avait été parlé que de sa main, celle par laquelle il tenait le bâton élevé; mais il avait sans doute plus d’une fois changé de main. Enfin, ses deux mains étant fatiguées, il lui faut un appui. Il s’assied, et dans cette position ses deux bras peuvent être soutenus alternativement par les deux aides qui sont à sa droite et à sa gauche. C’est ainsi, nous paraît-il, que les termes du récit s’expliquent le plus naturellement.
Dans le livre (bassépher, non : besépher, dans un livre). Les exégètes modernes enseignent, il est vrai, que le sens de la première de ces deux formes ne diffère en rien de celui de la seconde, et que la locution employée signifie simplement : Mets par écrit. Nous n’y contredisons pas grammaticalement. Mais de quelle manière mettre par écrit ? Sur une feuille volante ? Un ordre qui doit être transmis de génération en génération, pendant des siècles peut-être ? Le bon sens exige qu’il s’agisse réellement d’un volume proprement dit, soit déjà existant, soit à établir. Les découvertes modernes ont prouvé que, déjà à cette époque et même depuis des siècles, il existait chez les Égyptiens des écrits sur papyrus. Il sera question bientôt, dans l’Exode même, du Livre de l’alliance (Exode 24:4-7); un peu plus tard (Nombres 33), nous trouvons mentionné et reproduit le registre des campements au désert, écrit de la main de Moïse (versets 1 et 2); un peu plus tard encore est cité un troisième ouvrage : le Livre des batailles de l’Éternel (Nombres 21:4). Dans ce dernier, qui paraît avoir été un recueil poétique, étaient probablement inscrites et chantées les victoires remportées par l’Éternel en Égypte, en particulier le passage de la mer Rouge, avec le cantique du chapitre 15 (voir à Exode 14:19). S’il s’agit ici d’un livre déjà existant, c’est probablement ce dernier.
Déclare à Josué. Cette commission de l’Éternel, confiée spécialement à Josué, le désigne d’avance comme le successeur de Moïse.
Un autel : pour offrir le sacrifice de reconnaissance et comme monument de la victoire. Ce fut sans doute en le consacrant que Moïse prononça l’oracle suivant.
Nous avons déjà vu plus d’une fois des autels désignés par des noms commémoratifs (Genèse 33:20; Genèse 35:15).
Puisqu’on a levé la main… littéralement : Puisque main a été levée…, c’est-à-dire : Puisque Amalek a attaqué Israël, le peuple de Dieu et par là Dieu lui-même.
Le terme de main en hébreu étant indéterminé, on l’a entendu de plusieurs manières : soit de la main du peuple d’Israël, c’est-à-dire : La main vers le trône de l’Éternel pour lui prêter le serment de combattre pour lui.
Dans ce sens on a par un léger changement de lettre substitué le mot qui signifie étendard à celui qui signifie trône et expliqué ainsi : La main à l’étendard de Jéhova ! en rapprochant cette expression de celle du verset 15. Mais à tort, car là c’est l’Éternel lui-même qui est désigné comme l’étendard d’Israël.
Ou bien on a appliqué le mot main à l’Éternel lui-même et vu dans cette parole l’expression d’un geste de l’Éternel qui pose lui-même sa main sur son trône pour prêter le serment de détruire Amalek.
Le sens que nous adoptons nous paraît à la fois plus simple et plus énergique : Puisqu’il y a eu main levée contre le trône de Jéhova, il y a à jamais guerre entre Jéhova et celui qui a osé en agir de la sorte. Le trône de Jéhova n’est pas le peuple d’Israël, comme on l’a supposé; c’est ici, comme toujours, le symbole de la souveraineté du Dieu d’Israël. Ce n’était pas seulement contre Israël qu’Amalek avait hardiment et perfidement levé la main; c’était contre son Dieu, qui venait de le délivrer à main forte par des prodiges dont le bruit. s’était répandu au loin. Les autres peuples, les Édomites eux-mêmes, parents d’Amalek, tremblaient (Exode 15:14-16); Amalek seul bravait. Il commettait ce que la loi appelle le péché à main levée et qu’elle déclare impardonnable. C’est peut-être par cette raison que Balaam appelle Amalek le commencement des nations (Nombres 24:20), c’est-à-dire des nations ennemies; il a voulu écraser dans son berceau Israël qui venait de naître. Il est ainsi déchu de la faveur accordée aux parents des Israélites et notamment à Édom (Deutéronome 23:8; Deutéronome 2:4-6). Il n’y a plus de différence entre lui et les Cananéens voués à la destruction. Cette sentence, renouvelée Deutéronome 25:17-19, fut exécutée partiellement par Saül (1 Samuel 15:7-8) et par David (1 Samuel 30:17); elle eut son effet sous le règne d’Ézéchias, où cinq-cents hommes de la tribu de Siméon battirent les derniers restes des Amalékites qui s’étaient retirés dans la montagne de Séir auprès des autres Édomites (1 Chroniques 4:43).