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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)
versets 1-29
1 à 7 Se méfier de la joie du monde
à plus dâune reprise, lâEcclésiaste a recommandé à lâhomme de se contenter des joies que Dieu envoie. Mais, tout en les recevant avec reconnaissance et simplicité, quâil ne tombe jamais dans la frivolité. La vie étant une chose très importante, ne craignons pas ce qui est de nature à nous inspirer des pensées sérieuses. Là est la vérité; le reste est illusion. Telle est lâidée dominante des règles de conduite que lâEcclésiaste va donner maintenant, sous la forme plus précise de résultats acquis. Qui sait ce qui est bon pour lâhomme ? vient-il de demander (Ecclésiaste 6:12). En tous cas, il peut indiquer, sinon le bien suprême, du moins un certain nombre de sentiments beaucoup meilleurs que dâautres.
Mieux vaut bon renom que bon parfum, littéralement : Mieux nom (schem) que parfum (schémen). Même assonance que dans Cantique 1:3. On pourrait dire en français : Mieux vaut être en bonne odeur que de jouir dâune bonne odeur. Quâon puisse à bon droit rapprocher ces deux choses : une bonne réputation et un parfum précieux, câest ce que montre Matthieu 26:13.
Le jour de la mort vaut mieux⦠Comparez Ecclésiaste 4:3. Il faut entendre ceci de la mort des justes, dit Calmet. Et il ajoute : Quelques peuples autrefois, tels que les Thraces, faisaient grand deuil à la naissance des enfants et se réjouissaient à la mort des hommes.
Il y a dans ce passage, quâon dirait tiré du Nouveau plutôt que de lâAncien Testament un pressentiment très assuré du repos qui est réservé aux fidèles après leur mort.
Un proverbe arabe dit : Si tu entends des complaintes funèbres, entre là ; si tu es invité à un festin, ne passe pas le seuil !
Job se rendait compte des dangers moraux que font courir les festins (Job 1:5).
Il sâagit ici de la tristesse où plonge le spectacle des vanités et des maux de cette vie, y compris le péché (verset 5). Malheur à qui cherche à sâétourdir par de bruyants plaisirs ! Sans doute, à prêter aux maux dâici-bas lâattention quâils méritent, on peut prendre mauvais visage (Néhémie 2:2), mais le cÅur, et câest là lâimportant, est dans le vrai et dans des dispositions salutaires.
Conclusion des versets 2 et 3. Le sérieux étant salutaire, et la frivolité dangereuse, le cÅur du sage le porte dans la maison de deuil. Où est le trésor, là est le cÅur. Le sage va consoler ceux qui pleurent et, quand il les quitte, son cÅur reste avec eux.
La censure du sage a sur lââme une influence sanctifiante et durable (Proverbes 13:1; Psaumes 141:5).
La chanson des insensés nâest pas nécessairement un chant flatteur, composé en votre honneur, mais en général un chant frivole qui provoque des éclats de rire et de bruyants applaudissements (Job 21:12; Ãsaïe 5:11-12; Amos 6:5), mais qui nâa point de valeur et ne laisse rien après lui.
Sur le feu dâépines (nous disons de paille), voir Psaumes 58:10; Psaumes 118:12.
Il y a ici en hébreu un jeu de mots : chaudière : sir et épines : sirim.
Conclusion de tout ce morceau :
Ceux qui sont dans le deuil, lâhumiliation ou la tristesse, sont moins malheureux quâils ne semblent lâêtre au premier abord. à tout prendre, les heureux et les puissants sont dans des lieux glissants. Le pouvoir a ses pièges. Il peut troubler lâesprit des sages eux-mêmes et leur faire perdre le sens, les poussant à des actes iniques et les exposant comme juges à se laisser séduire par des présents (F. de Rougemont).
Dâautres pensent quâil y a ici une lacune. Notre verset aurait commencé par : Mieux vaut une position humble que de hauts emplois, car⦠Le sens reste le même.
8 Ã 14 patience, soumission, humble acceptation
Fort bien ! Pourrait-on dire, après avoir entendu. ce qui précède. Une vie sérieuse avec ses peines est peut-être préférable à la frivolité et à lâambition. Mais à la longue le joug accable ! Câest à cette objection que lâEcclésiaste va répondre.
Souvent ce qui dès lâabord présente des difficultés et des peines propres à décourager, se termine heureusement. Telle épreuve qui pourrait porter au murmure a de salutaires conséquences. Tout est bien, qui finit bien. Lâissue si nous laissons Dieu agir, nous montrera le but quâil se proposait. Pour juger pertinemment des choses, attendons-en le terme, plutôt que dâen juger avec présomption et que de nous rendre ainsi responsables de ce qui pourrait en résulter de fâcheux.
Lâirritation provient souvent de la présomption (verset 8) et elle empêche lâinsensé de retirer de lâépreuve le profit quâen retire celui qui remet sa voie sur lâÃternel (Psaumes 37:5).
Lâirritation habite dans le sein des insensés et les tue (Job 5:2).
Il ne faut pas que les difficultés du temps où nous vivons nous portent à vanter celui où nous ne vivons plus encore (Jude 1:16). Chaque époque a ses lumières et ses ombres. Acceptons sans murmurer les circonstances dans lesquelles Dieu nous place : il a en vue notre développement moral. Câest dans les jours où Dieu nous a appelés à vivre que nous attend de sa part notre tâche. Le blâme que le verset 3 a prononcé sur le rire ne justifie aucunement lâhumeur sombre et lâesprit de critique.
Câest nous, dit saint Jérôme, qui faisons le bon on le mauvais siècle, selon que nous sommes vertueux ou vicieux.
Et Horace signale lâhumeur querelleuse et difficile de ceux qui sont toujours à louer le temps qui nâest plus.
Car ce nâest point par sagesse que tu demandes cela. Il faudrait commencer par prouver que le temps passé valait réellement mieux que le temps actuel, avant de rechercher les causes de ce phénomène. Puis, sâil y a beaucoup de questions qui sont inspirées par un esprit de sagesse, celle-ci nâest pas du nombre. Elle a une tout autre cause !
Sâil y a une sagesse fausse et apparente à sâinformer de certaines choses, il y en a cependant une vraie, et celle-là est aussi bonne, rend autant de services, quâun héritage, et même des services plus signalés encore (verset 12; Proverbes 3:18).
Dâautres traduisent : La sagesse est bonne avec un héritage; mais il résulterait de là que, sans héritage, la sagesse nâaurait pas de valeur. La préposition im : avec, a ici le même sens que dans Job 9:26; Psaumes 73:5 et très souvent.
Offre un abri, littéralement : met à lâombre, sans cependant quâil y ait ici une allusion au verset 11 (qui voient le soleil) : lâombre est lâimage de la protection (Psaumes 91:4; Ãsaïe 30:2). Un héritage met à lâabri des privations quâimpose la pauvreté, et la sagesse ou la connaissance, à lâabri du mécontentement.
Fait vivre. Comparez Proverbes 3:18; Psaumes 36:10.
Retour aux versets 9 et 10. Que lâhomme désarme donc devant Dieu ! Quâil se pénètre de lâidée que tout ce qui arrive en fait de biens et de maux est pour son éducation. Câest là lâÅuvre de Dieu.
Ce quâil a courbé : ce que Dieu a trouvé bon de faire autre que ce que nous aurions désiré et que ce quâil ferait si le monde était dans un état normal (Ecclésiaste 1:15).
Au jour du bonheurâ¦, du malheur. Comparez Ecclésiaste 3:4. Il y a un temps pour tout et tout est bon en ce temps-là .
Jouis du bonheur. Horace : Quand Dieu tâenvoie un bonheur, saisis-le avec reconnaissance (épître I).
Dieu a fait lâun à lâopposite de lâautre : Job 2:10; Lamentations 3:38. Point de malheur qui ne soit compensé par quelque avantage. Comme aussi la vie la plus heureuse a ses peines. Tu as trop de lumière, voici la nuit; assez des ténèbres, voici le jour. Tu déplores la mort, tu as aussi la vie; tu te plains de la vie, voici la mort. Rien dâexclusif, en sorte que tu nâas pas le droit de te plaindre (Psaumes 51:6).
Afin que lâhomme ne trouve rien [à redire] après lui : après Dieu, ou, comme dâautres lâentendent, après lâÅuvre de Dieu (verset 13); quâon ne puisse pas critiquer la manière dont il combine, pour le plus grand bien de lâhomme, le malheur et le bonheur.
Plusieurs ne peuvent admettre que les mots après lui aient ici un sens différent de celui quâils ont partout ailleurs dans notre livre, où ils signifient toujours : après lâhomme, après sa vie terrestre (Ecclésiaste 3:22; Ecclésiaste 6:12; Ecclésiaste 10:14). Ils traduisent donc : Afin que lâhomme ne trouve rien après lui. Dieu a fait le malheur comme le bonheur, pour que lâhomme ignore son avenir; câest Dieu qui envoie bonheur et malheur, mais de telle sorte quâil nây a pas toujours correspondance entre le mal et le malheur, entre le bien et le bonheur.
Dâautres encore : Dieu fait le malheur comme le bonheur en vue du moment où lâhomme ne trouvera plus rien, câest-à -dire devra sortir nu de cette vie. Sâil nây avait ici-bas que bonheur, lâhomme ne serait jamais préparé à la mort.
15 à 24 il y a une piété dont il faut se méfier (versets 15 à 18), loge de la crainte de Dieu et de la sagesse (versets 18 à 22), retour de lâEcclésiaste sur lui-même (versets 23 et 24)
Voici peut-être le morceau le plus étonnant de notre livre. Au premier abord il semble recommander, non pas seulement la voie moyenne sur laquelle on évite tout extrême, le rien de trop de Térence, mais même la modération dans le bien et la modération dans le mal. Il faut, paraît-il dire, se rendre à lâévidence : lâhomme ne peut pas faire le bien; la perfection nâest pas son fait; il lui faut jusquâà un certain point sacrifier à la folie !
Heureusement le verset 18 est là , parfaitement clair, et câest à la lumière de cette parole que tout le reste doit être jugé. Ce nâest point contre une justice de bon aloi que sâélève lâEcclésiaste, mais contre une justice dâinvention humaine, qui consiste à édicter et à observer des commandements dâhomme. Que personne ne se mette dans lâesprit que qui dit justice, dit longue et heureuse vie, et que, vice versa, le péché soit toujours suivi de près par sa punition. Jâai vu à cet égard des choses étranges, car ici-bas règne la vanité. La combinaison des maux et des biens, qui est la règle (versets 13 et 14), souffre des exceptions. Jâai vu tel juste mourir avant le temps et non pas vivre dans sa justice; et jâai vu tel pécheur prolonger ses jours dans sa méchanceté. Câest pourquoi, que personne ne sâimagine quâen multipliant à plaisir les occasions de pratiquer la justice, lâon sâassure dâautant plus certainement la bénédiction de Dieu. Sur cette voie, au contraire, tu pourrais bien te perdre par lâorgueil et oublier quâil nâest pas ici-bas de juste parfait, à cause du cÅur naturellement mauvais que nous portons tous en nous (verset 20).
Ce nâest pas cependant que je veuille te recommander le relâchement moral (verset 17). Il y a un précipice de chaque côté du chemin. Tiens-tâen à la crainte de Dieu (verset 18), et tu les éviteras lâun et lâautre. Là est la sagesse (verset 19). Ne prête pas une oreille trop facile à tout ce que tu peux entendre dire en faveur de la justice raffinée contre laquelle je te mets en garde. Résiste aux entraînements, même religieux ! Maintiens-toi au-dessus de tout quâen dira-t-on. Si lâon prend lâhabitude de tenir compte de tout ce que les gens peuvent dire, on sâexpose à éprouver de fort désagréables impressions. Il faut pouvoir tout entendre sans se laisser influencer et sans se formaliser, en songeant à tant de paroles vaines quâon a soi-même prononcées.
Jâai tout vu : les deux extrémités de ce quâon peut voir ici-bas.
Dans les jours de ma vanité : depuis que je suis dans ce monde. Ce que je donne ici est le fruit de mon expérience. Ces mots ne sont point, comme on lâa cru parfois, une allusion aux années dâinfidélité de Salomon.
Le pharisaïsme se préparait.
Pourquoi te perdrais-tu ? Une malédiction repose sur lâorgueil et lâhypocrisie.
Pour cette question, qui renferme une forte affirmation, comparez Ãzéchiel 33:11.
Ne te jette pas dans lâextrême opposé à celui contre lequel je viens de te mettre en garde.
Avant ton temps, littéralement : dans un temps qui nâest pas le tien (Job 15:32; Job 22:16).
Lâinsensé nie Dieu (Psaumes 14:4) et tombe dans des péchés grossiers (Proverbes 10:27; Psaumes 55:14).
Comparez Matthieu 23:23. Il ne faut jamais séparer lâobservation intérieure de lâobservation extérieure de la loi.
Donne plus de force au sage, littéralement : se montre plus fort en faveur du sage (Proverbes 10:15).
Que dix capitaines, à la tête dâautant de légions.
Car il nâest pas sur la terre un homme juste. Bien heureusement, la sagesse rend fort, car il nây a personne qui ne soit affaibli par le péché. Sur cette affirmation de la culpabilité générale de toute la race humaine, voir dans lâAncien Testament Psaumes 130:3; Psaumes 143:2; Job 9:2; Job 14:3; Proverbes 20:9; 1 Rois 8:16.
21 et 22 il nây a pas de juste, tu ne lâes pas
Sois donc indulgent pour autrui, et méfiant. Si lâon te juge, sévèrement, ne tâen préoccupe pas trop. Ne fais pas dépendre ta conduite de lâopinion des autres. Sache ignorer les propos qui pourraient tâirriter (Psaumes 38:14; 1 Samuel 10:27; 2 Samuel 16:10). Souviens-toi que tu nâas pas toujours été juste dans tes appréciations (Jacques 3:1-2).
23 et 24
Ces versets sont un coup dâÅil rétrospectif sur les versets 15 à 22, ou même sur tout ce qui précède depuis le commencement du chapitre. LâEcclésiaste se rend le témoignage dâavoir étudié la question de la vraie justice avec sagesse. Et cependant il doit reconnaître quâil nâa pu arriver à la sagesse. Il nây a pas ici de contradiction, car il faut distinguer entre la sagesse, disposition du cÅur, et la sagesse en soi, pensée absolument bonne de Dieu. Tout en faisant un usage loyal de sa conscience et de son sens moral, lâEcclésiaste nâa pu arriver à résoudre les énigmes que présente le plan divin.
Plus de sagesse encore ! littéralement : Je veux devenir sagesse, faire corps avec elle.
Est restée loin de moi. Contrepartie de Deutéronome 30:11-14.
Ce qui est : lâessence, le fond des choses, dont nous ne voyons que lâapparence; lâexplication des phénomènes moraux qui nous dépassent. Tout cela est hors de la portée de notre intelligence actuelle. Comparez Ecclésiaste 3:11; Ecclésiaste 8:17; Job 11:8.
Profond, profond : Romains 11:33.
25 à 29 fuir les séductions dâici-bas et surtout lâimpureté
Bien que, dans la recherche de la vérité, lâEcclésiaste ne soit jusquâici arrivé quâà des résultats bien incomplets, et quâil vienne de proclamer lâincapacité de lâhomme de tout comprendre ici-bas, il ne laisse pourtant pas de chercher encore, seulement, il se rabat sur la morale (début du verset 25). Il pratique déjà la méthode que préconisera le Seigneur : Câest en faisant la volonté de Dieu quâon arrive à la connaissance de la vérité (Jean 7:17). La sagesse nous dépasse, mais elle existe et elle descend jusquâà nous sous la forme déjà de lois morales. Lâabandon de ces lois serait la plus insigne folie. Sâéloigner du mal, câest lâintelligence (Job 28:28).
Moi et mon cÅur, très sérieusement, en consultant ma conscience. Lâaccumulation des verbes (réfléchir, examiner, rechercher, constater) montre que la tâche était grande et réclamait tout son zèle.
Que la méchanceté est une folie. Ce nâest pas lâignorance qui est folie, ni lâimpossibilité où lâon est de comprendre les choses, mais bien le mal moral.
La déraison : la méchanceté érigée en système par lâimpiété.
Et de tous les péchés dont il a pu mesurer la gravité, le plus mortel, le plus amer, câest lâimpureté (Proverbes 5:3-6; Proverbes 6:24-26; Proverbes 7:5; Proverbes 7:21; Proverbes 7:22; Proverbes 22:14).
Plus amère que la mort. Comparez 1 Samuel 15:32.
Qui nâest que piège : qui nâa quâune pensée, attirer lâattention.
Les mains des chaînes. Remarquez la gradation.
Celui qui plaît à Dieu, lui échappe. Comparez Ecclésiaste 7:18.
Encore aujourdâhui lâimpureté est la plaie la plus dangereuse de lâhumanité; mais on ne pourrait plus en rendre surtout responsable la femme; lâÃvangile lâa réhabilitée.
Pour en découvrir la valeur comparative.
Mais pas une femme entre elles toutes. Même parmi celles qui ne rentrent pas dans la catégorie décrite verset 26, les vraies femmes sont presque introuvables (Proverbes 31:10).
On pourrait être tenté de rendre Dieu responsable de cette universalité du péché et de lâextrême rareté du bien dans le monde. LâEcclésiaste, avant de terminer, veut repousser une semblable conclusion. Dieu a créé lâhomme droit, à son image; et même depuis la chute il lui reste une conscience (Romains 2:15). Si les hommes sont si facilement séduits et se laissent en particulier si facilement prendre par les artifices de la femme, câest que leurs passions leur suggèrent de fausses excuses (Jérémie 17:9). Ils abandonnent la simplicité dont parle 2 Corinthiens 11:3. Comme Eve, ils écoutent, la voix du mensonge (Jacques 1:13-14).