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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)
versets 1-45
Ce verset se rattache étroitement au précédent dont il est la contrepartie et dont il a été maladroitement séparé par la division des chapitres. Le sens en est : De même que Micaël me soutient dans le combat avec les chefs de Javan et de Perse (Daniel 10:1), ainsi moi je l’ai soutenu dans la première année de Darius-le-Mède. Les mots auprès de lui se rapportent donc à Micaël et non à Darius-le-Mède, qui n’est mentionné ici que d’une manière incidente et pour préciser le temps. Pourquoi Micaël, le chef d’Israël, devait-il à ce moment lutter pour les intérêts de son peuple, et pourquoi avait-il besoin de l’assistance de l’Ange de l’Éternel ? Il suffit, pour répondre à cette question, de rappeler les faits du chapitre 6 et du chapitre 9. Il s’agissait alors de la position que la nouvelle dynastie médo-perse prendrait vis-à-vis du peuple d’Israël. La conduite bienveillante de Darius, racontée au chapitre 6, ainsi que les événements qui préparèrent la fin de la captivité d’Israël, furent le résultat obtenu par les deux invisibles champions qui avaient pris en mains la défense du peuple de Dieu. Celui-ci peut donc regarder l’avenir avec confiance, malgré les ennemis qui l’entourent. Ceux qui sont avec lui sont plus forts que ceux qui sont contre lui, parce que la cause qu’il représente est celle du salut du monde.
11.2 à 12.3 La révélation proprement dite
Cette prédiction reprend, pour la développer, la vision du bélier et du bouc et l’explication qui en avait été donnée à Daniel (Daniel 8:19-25). Elle esquisse d’abord en quelques traits l’histoire de la monarchie perse et de la monarchie grecque jusqu’au morcellement de l’empire d’Alexandre, puis elle décrit longuement les luttes entre deux des dynasties issues de cet empire, celles des Ptolémées et des Séleucides, qui se disputaient la possession de la Palestine. Elle raconte ensuite les entreprises d’Antiochus contre la religion et le culte des Juifs et annonce enfin, après ce temps de calamité, la délivrance finale du peuple de Dieu. L’ange, sans mentionner aucun nom propre, caractérise avec tant de précision et de si minutieux détails une série de rois, leurs relations et leurs guerres, que nous pouvons, l’histoire en mains, indiquer traits pour traits le sens de ce tableau.
2 à 4 esquisse de l’histoire des monarchies perse et grecque
L’auteur ne parle que de quatre rois de Perse : Cyrus (Daniel 10:1), Cambyse, Darius et Xerxès. On ne peut néanmoins en conclure qu’il ne connaissait pas les successeurs de Xerxès jusqu’à Darius III Codoman, que vainquit Alexandre. Seulement l’expédition de Xerxès est pour lui le fait capital dans l’histoire, parce qu’elle a eu pour contre-partie l’expédition d’Alexandre, qui a renversé le royaume de Perse et fondé la monarchie grecque. Le règne de Xerxès marque donc en même temps l’apogée de la puissance perse, commencement de son déclin. Après le choc de ce royaume avec la Grèce, à Salamine, le centre de l’histoire se déplace et se transporte dans la troisième monarchie.
Il soulèvera tout. Ce mot tout se rapporte à la mention précédente des richesses de ce roi et de la force acquise par leur moyen; il mettra tout cela en œuvre contre le royaume de Grèce.
Le royaume de Javan est appelé un royaume par anticipation; car ce n’est que plus tard que les divers États dont il se composait à ce moment furent réunis pour former un seul royaume sous le gouvernement du roi de Macédoine.
Un roi, vaillant guerrier : Alexandre-le-Grand. Comparez pour la valeur guerrière de ce conquérant le passage parallèle Daniel 8:5; Daniel 8:21.
Qui aura une grande puissance. Comparez Daniel 2:39; Daniel 8:5-8.
Dès qu’il sera élevé. Le démembrement de ce royaume suivra de près le triomphe de son fondateur.
Se brisera. Ce démembrement ne sera pas l’œuvre d’un autre conquérant, mais l’effet de la mort subite d’Alexandre, qui entraînera le partage de la monarchie macédonienne.
Aux quatre vents des cieux, comme Daniel 8:8.
À ses descendants… Deux traits nouveaux dans la prophétie de ce chapitre : aucune des parties de ce royaume n’appartiendra aux descendants d’Alexandre; et aucun de ses successeurs n’aura une puissance égale à la sienne. Comparez Daniel 8:22 : Mais ils n’auront pas sa force.
Sera déraciné : du sol de sa famille.
Et reviendra à d’autres qu’à eux : qu’à ses héritiers légitimes, qui moururent de mort violente peu après Alexandre lui-même.
5 à 20 Les principales guerres des Ptolémées et des Séleucides
L’auteur ne s’occupe que de deux des quatre royaumes qui formèrent la succession d’Alexandre, à savoir l’Égypte et la Syrie. La raison en est que le peuple d’Israël, qui jusqu’alors a joui d’un repos relatif, se trouve maintenant entraîné dans les vicissitudes du conflit qui s’élève entre ces deux royaumes.
5 à 9 Les entreprises des rois d’Égypte contre les rois de Syrie
Le roi du Midi… : de l’Égypte, située au midi du pays de Canaan; les rois de Syrie sont désignés par l’expression de : rois du Septentrion. Ce roi du Midi est Ptolémée I, fils de Lagus, le fondateur du royaume des Ptolémées.
Ainsi que l’un de ses généraux : c’est Séleucus, surnommé Nicator, qui, d’abord l’un des généraux de Ptolémée, se rendit ensuite indépendant et fonda l’empire gréco-syrien, désigné sous le nom d’empire des Séleucides; il s’étendait de la Phrygie jusqu’à l’Indus. Depuis ce moment, la Syrie et l’Égypte furent toujours en guerre, et, comme la Palestine est située entre ces deux pays, les Juifs tombaient tantôt sous la domination de l’Égypte, tantôt sous celle de la Syrie, selon que l’une ou l’autre de ces puissances était la plus forte.
Ils s’allieront. En l’an 218 avant Jésus-Christ, une alliance suspendit momentanément les hostilités entre le roi du Midi et le roi du Septentrion. Le roi d’Égypte, Ptolémée II Philadelphe, donna en mariage sa fille Bérénice au roi de Syrie Antiochus II Théos, en l’obligeant à répudier sa femme Laodicée et à déshériter les enfants de celle-ci. Une portion de la Palestine fut accordée comme dot au roi de Syrie.
Elle ne conservera pas l’appui d’un bras. Elle ne conservera ni l’appui d’un bras, c’est-à-dire de son père, ni son propre bras, c’est-à-dire son époux.
Ceux qui l’avaient amenée : les personnes nommées immédiatement après, son père et son époux. Voici le commentaire historique de cette prédiction : Dès que Ptolémée Philadelphe fut mort, Antiochus répudia sa fille Bérénice et reprit Laodicée. Celle-ci, rétablie sur le trône, se vengea de l’affront qu’elle avait subi en empoisonnant son mari et en faisant mourir la princesse égyptienne avec son fils. Ainsi l’accord que Ptolémée s’était proposé d’établir par ce mariage fut brisé et la guerre éclata de nouveau.
Et un rejeton de ses racines : un rejeton sortant de la même racine qu’elle, Ptolémée III Evergète, frère de Bérénice et successeur de Ptolémée Philadelphe; il se leva, à la place de son père, pour venger la mort de sa sœur. Il marcha contre Séleucus Callinicus, fils d’Antiochus Théos, fit mourir Laodicée et s’empara d’une grande partie de la Syrie et de la Cilicie.
L’enlèvement des images des dieux est le signe d’une victoire complète (Ésaïe 46:1-2; Jérémie 48:7). Ptolémée, apprenant qu’une sédition s’était élevée en Égypte pendant son absence, y revint chargé d’un riche butin consistant en 40 000 talents d’argent, des vases précieux, et 2500 images de fonte. Parmi ces dernières se trouvaient les idoles égyptiennes que Cambyse avait autrefois emportées d’Égypte en Perse; le peuple, très attaché à ses idoles, fut si heureux de leur retour qu’il donna à Ptolémée le surnom d’Evergète ou bienfaiteur. Justin affirme qu’il se serait emparé de tout le royaume de Séleucus si les circonstances ne l’avaient pas rappelé en Égypte. Ce roi se montra bienveillant pour les Juifs.
Celui-ci : le roi du Septentrion, Séleucus Callinicus, qui, voulant prendre sa revanche, envahit à son tour l’Égypte mais dut rentrer dans son pays, après avoir essuyé une grande défaite.
10 à 20 Les guerres d’Antiochus-le-Grand contre l’Égypte
Ses fils. Les fils de Séleucus Callinicus : Séleucus III Céraunus et Antiochus III le Grand. Le premier étant mort pendant les préparatifs de l’expédition, son frère poursuivit seul la guerre contre Ptolémée Philopator, fils d’Evergète.
L’un d’eux arrivera et débordera, comme un torrent; même expression que Ésaïe 8:8.
Il envahira et poussera… Antiochus pénétra jusqu’à la ville de Dura, près de Césarée, où il accorda à Ptolémée une trêve de quatre mois; à l’expiration de cette trêve, il recommença la guerre, s’empara de la Phénicie et de la Palestine et s’avança jusqu’à la forteresse de Raphia, établie non loin de Gaza, sur la frontière d’Égypte.
Irrité par les succès de son adversaire, Ptolémée Philopator secoua son apathie, entra en campagne et défit complètement Antiochus à la bataille de Raphia (217 avant Jésus-Christ).
Et cette troupe lui sera livrée. Dix mille hommes de l’armée du roi de Syrie furent tués et quatre mille faits prisonniers.
Au lieu de poursuivre ses avantages et de se rendre maître de la Syrie, Ptolémée, se livrant à la débauche, fit la paix avec Antiochus. Grâce à son indolence voluptueuse, il perdit le fruit de sa victoire.
Quatorze ans après la bataille de Raphia, Antiochus, fortifié et enrichi par d’heureuses campagnes en Perse, en Judée et en Asie-Mineure, renouvela, à la tête d’une armée considérable, la guerre contre Ptolémée Épiphane, fils de Philopator, âgé seulement de cinq ans, et il reconquit les provinces qu’il avait perdues.
Beaucoup de gens. Antiochus s’était allié avec Philippe, roi de Macédoine, pour sa nouvelle expédition contre Ptolémée Épiphane. En outre, des soulèvements éclatèrent à cette époque, dans tous les pays soumis à l’Égypte, entre autres en Judée. Des Juifs violents se révoltèrent contre le roi du Midi, leur souverain légitime, et se joignirent à Antiochus. Ainsi commencèrent les épreuves qui attendaient Israël sous la domination syrienne.
Et ils tomberont. Leur entreprise n’aura d’autre résultat que d’attirer des malheurs sur leur patrie et sur eux-mêmes.
Une ville fortifiée. Il s’agit de la ville de Sidon, où le général égyptien Scopas s’était réfugié, et où il fut assiégé et forcé de se rendre.
Les bras du Midi…., non plus que sa troupe d’élite. Trois généraux égyptiens, envoyés au secours de Scopas, furent repoussés; cette victoire rendit Antiochus maître de toutes les possessions de Ptolémée en Asie.
C’est le moment où la puissance d’Antiochus arrive à son apogée.
Dans le pays, Joyau de la terre; comparez Daniel 8:9. Il s’arrêta dans la Palestine pour en prendre possession.
Et la destruction sera dans sa main. Ces mots se rapportent à l’expédition d’Antiochus contre l’Égypte, car il traita les Juifs avec bienveillance.
Ce verset est difficile et a reçu des sens très différents.
Dans tout son royaume, c’est-à-dire dans le royaume du Midi.
Et il y aura des justes avec lui : probablement des Juifs pieux incorporés à l’armée d’Antiochus. Cependant Antiochus dut renoncer à son projet d’attaque ouverte contre l’Égypte, parce qu’il craignait l’intervention des Romains, et il eut recours à la ruse. Il conclut la paix à la condition que Cléopâtre, sa fille, épouserait le jeune Ptolémée; elle lui apporterait en dot la Palestine, C’est-à-dire l’objet de contestation entre les deux rois. Son intention, en traitant cette alliance, était d’avoir un pied en Égypte et de faire naître une occasion propice pour se rendre maître du royaume. C’est ce qu’indiquent ces mots : Il lui donnera une femme pour le ruiner (le royaume).
Mais cela ne tiendra pas. Le stratagème ne réussira pas, et il (le pays) ne sera point à lui. Cléopâtre, en prenant le parti de son mari plutôt que celui de son père, fit échouer le plan que ce dernier avait formé.
Il s’empara de plusieurs des îles de la mer Egée (Rhodes, Samos, etc.), alliées aux Romains, et traversa l’Hellespont, sans se laisser arrêter par les représentations des envoyés de Rome, auxquels il adressa une réponse blessante. Le capitaine qui fit cesser l’injure est le général romain Lucius Scipion l’Asiatique, qui remporta sur Antiochus la brillante victoire de Magnésie, le frappant ainsi du coup dont celui-ci avait voulu le frapper.
Obligé de battre en retraite, Antiochus dut mettre un terme à ses conquêtes et ne plus songer qu’à se fortifier dans les citadelles de son pays. Mais ayant voulu dépouiller le temple de Bélus en Elymaïs, afin de se procurer l’argent qui lui manquait pour acquitter le tribut imposé par les Romains, il fut massacré, lui et ses soldats, par une poignée d’hommes que son sacrilège avait indignés. La prédiction détaillée des exploits et des artifices de ce roi prélude à l’histoire d’Antiochus Épiphane, son fils cadet.
Un autre : Séleucus Philopator, fils aîné et successeur d’Antiochus-le-Grand. Son règne ne présenta rien de remarquable, et le seul trait qui en soit mentionné ici est l’envoi d’un de ses ministres, Héliodore, comme exacteur dans le lieu qui est la gloire du royaume, c’est-à-dire à Jérusalem, pour piller le trésor du temple et se procurer des ressources. Ce fait est raconté 2 Maccabées 3. Après douze ans de règne, ce roi périt par les embûches d’Héliodore qui l’empoisonna. Sa mort subite (en quelques jours il sera brisé) n’eut donc lieu ni dans une querelle violente (par colère) ni dans une bataille (en guerre).
21 à 45 Le règne et les persécutions d’Antiochus Épiphane
3>21 à 27 Les premières guerres de ce roi contre l’Égypte
Un homme dédaigné : Antiochus IV, frère de Séleucus. Par opposition au surnom d’Épiphane (illustre) qui lui fut donné par ses flatteurs, l’auteur lui applique l’épithète de dédaigné, peu considéré. On peut rapprocher de cette qualification l’expression : une petite corne (Daniel 8:9) et le surnom d’Epimane (le fou) que, au témoignage de Polybe, ses sujets substituèrent à celui d’Épiphane. Il ne parvint pas à la majesté royaume par droit de naissance; mais, ayant appris la mort de son frère Séleucus en revenant de Rome, il sut par des artifices et des flatteries s’emparer de la royauté, en supplantant l’héritier légitime, son neveu Démétrius, retenu à Rome comme otage.
Et les forces qui débordaient seront débordées par lui. Le roi d’Égypte, Ptolémée Philométor, neveu d’Antiochus, entra en campagne pour réclamer la dot de sa mère Cléopâtre qui n’avait pas été livrée; mais il fut battu et fait prisonnier à Péluse.
Le chef de l’alliance : probablement le souverain sacrificateur Onias III, qui était le chef politique et religieux du peuple de l’alliance et qui fut destitué par Antiochus.
Cependant Antiochus, feignant d’avoir de l’amitié pour le jeune Ptolémée, son neveu, déclara que son dessein était de le remettre sur le trône; sous ce prétexte il entra en Égypte avec une armée peu nombreuse et, s’empara du pays jusqu’à Alexandrie. Ce fut sa première campagne contre l’Égypte (173 avant Jésus-Christ).
Sans bruit, dans la plus riche province. Avant que les Égyptiens, pris à l’improviste, se fussent mis en état de défense, Antiochus occupa la Basse-Égypte, dont l’extraordinaire fertilité est connue, et il fit des largesses à ses partisans et aux Égyptiens, comme n’en avaient jamais fait ses prédécesseurs toujours à court d’argent. Comparez 1 Maccabées 3.20. Il s’empara de plusieurs forteresses; Alexandrie lui résista avec succès.
25 et 26
Seconde campagne contre l’Égypte, 171 avant Jésus-Christ.Le roi du Midi est Evergète II ou Physcon, frère de Philométor, qui avait été proclamé roi par les habitants d’Alexandrie, à la place de son frère tombé dans la dépendance d’Antiochus. Celui-ci prétendait toujours combattre dans l’intérêt de l’aîné de ses neveux, mais avec l’intention secrète de le frustrer du fruit de sa victoire. Physcon fut vaincu ensuite d’une trahison ourdie par Antiochus.
Les deux rois ne sont pas les deux frères, mais Philométor et Antiochus, lesquels, alliés ostensiblement contre Physcon, chercheront dans leur cœur à se tromper l’un l’autre. Ces mots : Assis à la même table, ils se diront des mensonges, font allusion à un fait qui ne nous est pas connu. Les mensonges consistaient sans doute dans des témoignages d’affection et de confiance qui n’étaient sincères ni d’un côté ni de l’autre.
Mais cela ne réussira pas. Aucun des deux ne réussira à anéantir l’autre, et la raison de leur insuccès est indiquée dans les mots suivants : Car la fin viendra au temps marqué : la mort d’Antiochus.
Ce qui ne réussira pas, sera leur entreprise contre Physcon, qui conserva Alexandrie et la couronne d’Égypte.
28 à 35 Les persécutions d’Antiochus contre Israël
De grandes richesses : le butin emporté d’Égypte. Mais ce butin ne lui suffisant pas, il prend la résolution de piller le temple de Jérusalem.
L’alliance sainte : la nation israélite.
Et il le fait. Le récit du pillage du temple et des cruautés commises par Antiochus dans cette circonstance nous est donné 1 Maccabées 1.20-29; 2 Maccabées 5.11-17.
Troisième campagne contre l’Égypte, 170 avant Jésus-Christ. Elle était dirigée contre les deux frères, Philométor et Physcon, qui s’étaient réconciliés et régnaient conjointement; mais cette dernière expédition ne fut pas couronnée de succès comme la première.
Kittim. Nom de l’île de Chypre qui servit plus tard à désigner en général les îles et les côtes de la Méditerranée. Il s’agit ici des navires romains, portant l’ambassadeur Popilius Laenas.
Et il faiblira. Antiochus dut se soumettre au décret du sénat qui lui enjoignait de quitter l’Égypte. Son courroux, qu’il n’avait pu satisfaire contre l’Égypte, se tourna de nouveau contre Israël.
Et il s’entendra… avec ceux qui abandonnent l’alliance sainte. Un parti d’apostats juifs, parmi lesquels se trouvait Ménélas, seconda le roi dans ses entreprises contre leur religion et contre leur pays.
Et des forces levées de sa part. Une troupe de 22 000 hommes, sous la conduite d’Apollonius, un des généraux d’Antiochus, fut détachée de l’armée en retraite et envoyée à Jérusalem.
Le sanctuaire, la forteresse : le temple, qui était fortifié, ou, au sens spirituel, le temple envisagé comme la forteresse spirituelle du peuple de l’alliance.
Le sacrifice perpétuel. Comparez Daniel 8:11; Daniel 9:27.
L’abomination du dévastateur : l’idolâtrie d’Antiochus. Le temple fut consacré à Jupiter Olympien et l’autel de ce dieu placé sur l’autel des holocaustes. 1 Maccabées 1.55; 2 Maccabées 6.2.
Il séduira par des flatteries les violateurs de l’alliance : ceux dont il a été question au verset 30.
Mais le peuple prendra courage et agira; c’est-à-dire qu’il tiendra ferme et qu’il résistera au tyran. 1 Maccabées 1.65, etc.
Ceux qui rendent intelligents : ceux qui exercent une autorité parmi le peuple et qui ont la mission d’instruire les prêtres en particulier; Deutéronome 33:10; Malachie 2:7. Ils encourageront le peuple à la fidélité et l’affermiront dans le service de Dieu, comme Matthatias et ses fils.
Ils seront abattus; eux et ceux qui les auront suivis (1 Maccabées 1.57; 1 Maccabées 2.38, etc.).
Un certain temps. La persécution dura trois ans et demi.
Un peu secourus. Les révoltés remporteront quelques succès, mais pas assez pour mettre un terme à l’oppression.
Plusieurs… avec de beaux semblants. Plusieurs se joignirent à eux, non par patriotisme, mais par crainte de la sévérité avec laquelle Judas Maccabée traitait ceux qui paraissaient faiblir (1 Maccabées 2.14; 1 Maccabées 3.5; 1 Maccabées 3.8).
Le but que Dieu se proposait par de si sanglantes persécutions était la purification de son peuple. 1 Pierre 1:7.
Il y en a qui seront abattus : est-ce comme victimes de la persécution, dans le même sens que versets 33 et 34, ou comme se livrant à l’apostasie ?
Une épreuve parmi eux, pour les purifier. Dieu voulait donner au parti fidèle l’éclat de la sainteté, soit par l’exemple de dévouement donné par ces martyrs (1 Maccabées 9.17 et suivants), soit par le triage résultant de la désertion des hypocrites.
Jusqu’au temps de la fin : jusqu’au terme des persécutions et à la mort d’Antiochus.
36 à 39
Le mépris d’Antiochus pour Dieu et en général pour tous les dieux.
Tout ce qui lui plaira. Sa volonté sera la seule règle de ses actions.
Il se lèvera… au-dessus de tout dieu… : de tous les dieux nationaux des peuples de son empire; et même de celui des Juifs, le Dieu des dieux.
Jusqu’à ce que la colère soit consommée. D’après Daniel 8:19, il s’agit de la colère de Dieu se servant d’Antiochus comme d’une verge pour châtier son peuple et, d’après le verset 35, pour le purifier par ce châtiment.
Saint Paul s’est servi d’une partie des traits de ce tableau pour décrire l’homme de péché, 2 Thessaloniciens 2:3. Aussi les anciens commentateurs ont-ils cru que toute cette fin de chapitre se rapportait directement et exclusivement à l’Antéchrist. Mais le contexte ne permet pas cette application.
Il n’aura égard ni aux dieu de ses pères. Le trait de son caractère relevé ici est l’impiété à l’égard même des dieux de Grèce et de Syrie adorés par ses ancêtres.
La divinité favorite des femmes : la déesse Anaïtis ou Mylitta des Balyloniens, appelée Nanda (2 Maccabées 1.13) en Syrie, identique avec la Reine du ciel déesse de la fécondité, Jérémie 7:18. Antiochus avait essayé en Elymaïs de piller un temple consacré à cette déesse. 1 Maccabées 6.1.
À aucun dieu. Il s’élève au-dessus de tous les dieux nationaux adorés jusqu’alors autour de lui, mais, comme le montre le verset 38, pour introduire le culte d’un dieu étranger qui s’identifie pour lui avec la force militaire.
En son lieu, soit en lui envoyant des offrandes au Capitole, soit en lui construisant un temple à Antioche.
Le dieu des forteresses : Jupiter Capitolin, qu’Antiochus honora particulièrement et dont il voulut rendre le culte obligatoire en Syrie et en Judée.
C’est sous les auspices de ce Jupiter Capitolin, le dieu étranger, qu’Antiochus marchera contre les forteresses. Aussi comblera-t-il d’honneurs ceux qui avec lui adoreront ce dieu. Des Juifs mêmes, tels que Ménélas et Jason, bénéficièrent de la prodigalité d’Antiochus.
40 à 45 Les dernières entreprises et la ruine d’Antiochus
Au temps final : à la fin du temps d’épreuve, annoncé au verset 35. Il ne s’agit donc pas dans les versets 40 à 45, comme le prétendent plusieurs commentateurs, d’un résumé historique des événements du règne d’Antiochus, mais d’une nouvelle et dernière guerre.
Le roi du Midi se heurtera avec lui. Aucun écrivain ne fait mention de cette quatrième expédition d’Antiochus en Égypte, si ce n’est Porphyre. Celui-ci, cité par saint Jérôme, raconte que dans la onzième année de son règne (166-165 avant Jésus-Christ) il entreprit une nouvelle campagne contre son neveu Ptolémée Philométor, qu’il envahit l’Égypte avec des chariots, des cavaliers et une flotte considérable, en répandant partout sur son passage la dévastation, et qu’il vint aussi en Judée, où il fortifia la citadelle de Sion avec les décombres des murailles de la ville.
Il entrera dans les terres : les pays qu’il devait traverser pour se rendre en Égypte.
Le pays du Joyau. Comparez verset 16. Suivant Porphyre, Antiochus, marchant contre Ptolémée, entra en Palestine pour assouvir sa colère contre les Juifs, mais il laissa tranquilles Édom, Moab et Ammon, ces antiques ennemis du peuple de Dieu.
Sur les pays : alliés avec l’Égypte ou soumis à elle.
De mauvaises nouvelles venues de l’orient et du nord l’obligèrent à s’en retourner. Il s’agit de la révolte de deux peuples tributaires : les Parthes, à l’orient, et les Arméniens, au nord (Tacite, Histoires V, 8).
Pour détruire. Porphyre rapporte qu’Antiochus, en sortant d’Égypte, prit Arad et ravagea toute la côte de Phénicie.
Il dressera les tentes de son palais. Les princes orientaux, même à la guerre, voyageaient avec un grand apparat.
Entre les mers, la mer Méditerranée et la mer Morte.
Vers la montagne du saint ornement : la montagne du temple, située précisément entre les deux mers nommées ci-dessus. C’est donc dans le voisinage de Jérusalem que le monarque syrien fit halte en marchant vers le nord.
Puis il viendra à sa fin : c’est un au plus tard (164 avant Jésus-Christ), au retour de cette expédition contre les Parthes et les Arméniens, qu’Antiochus mourut à Tabès, en Perse. 1 Maccabées 6; 2 Maccabées 9.
Nous avons poursuivi sans arrêt jusqu’à la fin l’explication de ce chapitre, parce qu’il est manifeste que d’un bout à l’autre les dénominations : roi du Septentrion, roi du Midi, doivent avoir le même sens et désigner, à la fin comme au commencement, la dynastie syrienne et la dynastie égyptienne. Mais de ce sens, qui paraît évident, résulte une difficulté. Le verset suivant, Daniel 12:1, commence par les mots : en ce temps-là, par conséquent : au temps de ces deux dynasties et de leurs luttes; puis suit immédiatement, verset 2, le fait de la résurrection des morts, justes et injustes, ce qui nous transporte, tout d’un coup, à la fin de l’économie présente. On comprend donc que plusieurs commentateurs se soient efforcés de trouver dans le cours du chapitre 11 un point où l’on pût passer du personnage d’Antiochus Épiphane à celui de l’Antéchrist proprement dit, qui doit paraître à la fin des temps actuels. De cette manière, le en ce temps-là de Daniel 12:1 pourrait désigner en effet l’époque finale qui précédera immédiatement la résurrection. C’est entre les versets 35 et 36 que l’on a cherché le plus souvent à placer cette transition. À ce moment de la prophétie, dit-on, le premier Antéchrist, Antiochus, se confond tout à coup avec le dernier, ou, mieux encore, devient insensiblement le type de celui-ci; et c’est ainsi que l’on croit pouvoir dire avec un interprète connu, expliquant Daniel 12:4 : En ce temps-là, c’est-à-dire, durant les trois ans et demi du règne de l’Antéchrist. Un autre interprète, Faber, sentant ce qu’il y aurait de forcé dans une si brusque transition, a essayé de l’adoucir, en appliquant les versets 21 à 30 à Antiochus, le verset 34 à Tite, l’empereur romain qui a détruit pour la seconde fois Jérusalem, les versets 32 et 33 aux persécutions de l’empire romain contre l’Église chrétienne, le verset 31 à la victoire du christianisme sous Constantin, le verset 35 au pape et au moyen-âge, les versets 36 à 39 à l’incrédulité du XVIIIe siècle, la Révolution française et Napoléon 1er, enfin les versets 40 à 45 à l’Antéchrist final (qui, selon le calcul de cet auteur, aurait dû paraître en 1865).
Mais le contexte ne supporte aucune de ces tentatives d’explication, puisqu’il n’offre pas le moindre vestige de lacune ou d’interruption. Si, en particulier, le verset 35 devait terminer l’histoire d’Antiochus, c’est à ce moment-là que sa fin, clairement décrite au verset 45, devrait être placée. Quant à l’essai de substituer dans le verset 36 un personnage tout nouveau à celui du verset 35, sous prétexte que celui-ci n’est que le type de l’autre, c’est une supposition qui semble détruire les conditions mêmes du langage humain et à laquelle l’interprétation peut difficilement avoir recours.