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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)
versets 1-13
1 Ã 3
Ces trois versets font encore partie de la révélation de lâange commencée Daniel 11:2. Ils annoncent la délivrance finale à laquelle aboutiront les tribulations dâIsraël. La narration prophétique avait décrit au chapitre 11 le règne dâAntiochus jusquâà sa mort; elle revient maintenant au sort du peuple juif.
Et dans ce temps-là se lèvera Micaël. Ce champion dâIsraël (Daniel 10:13, note) se dressera comme un guerrier pour prendre en main la cause de son peuple opprimé. Câest ici une intervention dâune tout autre nature que celle dont il était question Daniel 10:13; Daniel 10:21, celle-ci avait un caractère en quelque sorte diplomatique; celle du chapitre 12 sâexerce avec une victorieuse puissance.
à quelle grande manifestation divine se rapporte cette intervention de Micaël ? Nous trouvons ici deux classes dâinterprètes. Les uns prennent à la lettre les premiers mots : dans ce temps-là , et rapportent en conséquence la victoire remportée par le secours de Micaël aux triomphes des Maccabées sur les troupes syriennes à la suite de la mort dâAntiochus; triomphes qui furent suivis du plein affranchissement de la nation juive, du rétablissement du culte de lâÃternel et de la purification du temple. Dâautres, en raison de tout ce qui va suivre au chapitre 12 (la résurrection des morts et le jugement final, versets 2 et 3), appliquent cette victoire de Micaël aux dernières luttes de lâhumanité sur la terre, à la révolte suprême de lâAntéchrist et à la victoire du royaume de Dieu sur cet ennemi. Pour cela ils doivent donner aux mots en ce temps-là un sens très étendu, comprenant toute lâhistoire du monde depuis les victoires des Maccabées jusquâaux derniers temps de lâhistoire, et, pour motiver cette extension, attribuer déjà aux événements décrits dans tout le chapitre 11 un sens typique, dâaprès lequel la lutte dâIsraël contre les Syriens représenterait celle de lâÃglise contre le dernier adversaire.
Et ce sera un temps de détresse. Dans la première interprétation, il sâagit de la dévastation du pays durant la guerre contre les Syriens qui occupaient tout le pays. Lâexpression ne paraîtra pas exagérée si lâon se rappelle quâAntiochus sâétait proposé pour but dâanéantir la religion israélite afin dây substituer le culte païen et dâexterminer toute la partie fidèle du peuple; comparez 1 Maccabées 3.35 et suivants.
Dans la seconde interprétation, il est facile de comprendre que le temps de la domination de lâAntéchrist amènera sur lâÃglise des souffrances qui surpasseront même celles des premières persécutions. Jésus sâest servi des mêmes termes pour caractériser les calamités qui signaleront la ruine de Jérusalem par les Romains (Mathieu 24.21).
Et en ce temps-là . Ces mots annoncent le résultat auquel aboutira lâintervention de Micaël.
Ton peuple échappera. Le peuple qui semblait voué à une ruine certaine, non seulement sera délivré de la main de lâoppresseur, mais arrivera en même temps au salut définitif. Ce ne sera pas cependant le peuple entier qui aura ce privilège, mais seulement quiconque sera trouvé inscrit dans le livre. Le livre nâest pas le livre de vérité mentionné Daniel 10:21, où sont consignés les décrets divins; câest le livre de vie où sont inscrits à lâavance les noms des membres du royaume de Dieu; comparez. Ãsaïe 4:3, note, Dieu connaît ceux qui seront aptes à hériter de la vie éternelle.
Ceux qui acceptent la première des deux interprétations mentionnées doivent admettre quâen sâexprimant comme il le fait ici, lâauteur a fait aboutir directement la victoire des Maccabées aux derniers temps et à la consommation du règne de Dieu par la résurrection et le jugement.
Et beaucoup de ceux qui dorment⦠Si dâun côté il doit y avoir perte par le retranchement des membres indignes du peuple, de lâautre il y aura gain par le retour à la vie de tous les fidèles qui auront succombé dans les luttes précédentes, et même de tous les justes des temps anciens. Cette promesse de la résurrection des justes avait déjà été faite par Ãsaïe 26:19-21; observons néanmoins que pas plus chez ce prophète que dans Daniel, elle ne dépasse les limites de la nation israélite. Lâidée dâune résurrection des justes appartenant à lâhumanité tout entière reste étrangère à ce tableau.
Ceux-là pour un opprobre⦠Câest la première et la seule fois que dans lâAncien Testament il est parlé de la résurrection des Israélites infidèles pour un jugement de condamnation. Dans le Nouveau Testament cette idée de la résurrection des méchants est souvent énoncée; par exemple Jean 5:29; Actes 24:15.
Ceux qui en auront⦠conduit⦠Comparez Daniel 11:33-35. Un degré supérieur de gloire est promis à ceux qui auront été pour dâautres des instruments de salut. Ils ont été des lumières aux jours sombres du malheur; ils brilleront comme des lumières resplendissantes au jour du triomphe. Ils sont si nous comprenons bien, distingués en deux classes : celle des docteurs pieux qui ont bien instruit leurs frères, et celle des sacrificateurs qui ont maintenu la justice en Israël par le moyen du culte et des sacrifices, ces institutions salutaires établies de Dieu.
La splendeur de lâétendue : le firmament avec son vif et pur éclat.
Les étoiles; comparez Matthieu 13:43, où cette même promesse est faite.
Ce passage présente de grandes difficultés, soit dans lâune, soit dans lâautre interprétation. Dans la première, comment la résurrection et le jugement du peuple dâIsraël peuvent-ils être rattachés immédiatement au rétablissement du peuple et du culte sous les Maccabées ? Dans la seconde, il faut passer directement dâAntiochus à lâAntéchrist des derniers temps; et que devient alors la quatrième monarchie des chapitres 2 et 7 qui doit succéder à la monarchie grecque et précéder lâétablissement final du royaume de Dieu ? Puis comment se fait-il que le personnage du Messie, qui doit remporter la victoire sur lâAntéchrist, reste entièrement absent du tableau ? Pour échapper à ces difficultés, il faut recourir à ce caractère de la vue prophétique qui réunit les événements analogues en un seul et même tableau, malgré la distance chronologique qui les sépare, et puis tenir compte de ce fait quâil ne sâagit ici de la fin des choses (résurrection et jugement) que pour le peuple juif spécialement, et non pour lâhumanité en général. On pourrait expliquer ainsi quâil soit parlé ici de Micaël, lâange protecteur du peuple, plutôt que du Messie, le fils de lâhomme, le Sauveur du genre humain tout entier.
Serre ces paroles, etc. Le mot : ces paroles, désigne toute la révélation que lâange vient de donner à Daniel, Daniel 11:2-12.3; elle avait déjà été appelée Daniel 10:1 une parole. Les serrer, câest enrouler sur elle-même la feuille sur le côté intérieur de laquelle ces paroles sont écrites. Une fois que cette feuille aura été ainsi roulée, il ne restera plus quâà sceller le rouleau pour que ce qui y est renfermé ne puisse plus être lu. Le sens de cette image : serrer et sceller, ressort du passage Apocalypse 22:10 : Ne scelle pas les paroles de ce livre, car le temps est proche. Ces deux actes ne doivent pas avoir lieu à lâégard du rouleau de lâApocalypse, parce que lâaccomplissement de son contenu ne doit pas tarder et que chacun doit pouvoir en prendre immédiatement connaissance. Mais il en est autrement des prophéties renfermées dans le livre de Daniel, car elles ne doivent se réaliser que longtemps après. Câest pourquoi le rouleau qui les contient doit être mis à lâabri des falsifications quâon pourrait lui faire subir dans lâintervalle, pour nâêtre ouvert de nouveau que quand le moment de lâaccomplissement sera tout proche. En attendant il restera déposé en mains sûres (comparez Ãsaïe 8:16) qui nâen rompront sans doute les sceaux que sur lâordre de Dieu lui-même.
5 Ã 13 Conclusion
La révélation est en quelque sorte terminée. Il ne manque à Daniel quâune indication sur le temps où les choses prédites doivent sâaccomplir. Cette indication lui est donnée dans les versets 5 et 7.
Et moi, Daniel, je vis. Jusquâà ce moment il nâavait vu que le personnage céleste planant sur les eaux qui parlait avec lui; il aperçoit maintenant deux anges se tenant chacun sur lâune des rives du Tigre. Peut-être cette nouvelle apparition est-elle motivée par le serment qui va suivre et qui, pour avoir toute sa solennité, exigeait la présence de deux témoins (Deutéronome 19:15).
Et il dit. Le sujet non nommé est lâun des deux anges qui adresse cette question à lâange supérieur, comme de la part de Daniel et en vue de lui; comparez Daniel 8:13.
Lâhomme vêtu de lin : comparez Daniel 10:5.
Il leva les deux mains, peut-être parce quâil avait en vue les deux témoins de cet acte extraordinaire. On ne levait ordinairement quâune seule main en prêtant serment.
Un temps, des temps et une moitié de tempsâ¦, soit 3,5 temps. Si lâon donne au mot temps le sens dâannée et que lâon compte le mois à 30 jours, ce chiffre équivaut à celui de 1260 jours qui se retrouve fréquemment dans lâApocalypse, soit sous cette même forme (Apocalypse 11:3; Apocalypse 12:6), soit sous celle de 42 mois (Apocalypse 11:2; Apocalypse 13:5), soit enfin sous celle de 3,5 temps (Apocalypse 12:14). Il paraît désigner dans lâApocalypse le temps de domination qui doit être accordé à lâAntéchrist. Dâaprès Daniel 7:25, câest également le chiffre du temps que doit durer le pouvoir du roi persécuteur (voir la note sur ce passage).
Quel est ce roi ? Ceux qui rapportent le chapitre 11 et les mots en ce temps-là (Daniel 12:1) à la lutte maccabéenne doivent appliquer ici les 3,5 temps ou 1260 jours à la durée de la persécution dâAntiochus en Israël. Ceux qui appliquent la dernière partie au moins du chapitre 11 en partie à Antiochus, en partie à lâAntéchrist, peuvent faire ici de ce chiffre, tout comme en Daniel 7:28, celui de la persécution finale. Dans tous les cas, nous rappelons ce qui a été dit, dans la note Daniel 7:25, sur le sens symbolique du chiffre 3,5.
Et quand la force du peuple saint⦠Ou bien il sâagit des Juifs, comme dans tout le chapitre 11 et même dans les premiers versets du chapitre 12, et ces mots désignent alors le moment de lâomnipotence des Syriens en Palestine, auquel correspond lâétat dâimpuissance totale où furent pendant quelque temps réduits les fidèles Israélites. De ce désespoir momentané naquit en effet lâénergique soulèvement dû au zèle indomptable des Maccabées, qui amena la délivrance et qui est présenté au verset 1 comme lâÅuvre de Micaël. Ou bien le peuple saint est ici lâÃglise des derniers temps, celle qui devra passer par la grande tribulation (Apocalypse 7:14 et chapitre 8). Dans les deux cas il faut, dâaprès ce verset, que la force de lâhomme soit complètement brisée pour que la force de Dieu éclate.
Quelle sera la fin de ces choses ? La question de lâange au verset 6 ne portait que sur la date de la fin : Pour quand ? Daniel lui-même interroge maintenant lâange sur le mode de cette fin, câest-à -dire sur les faits par lesquels elle se consommera : Quelle sera la fin ?
Va, Daniel; ce qui signifie : Pour le moment, retourne à tes affaires. La réponse à cette question est déjà consignée dans ce livre que tu as roulé et scellé (verset 4). Et elle se rapporte à un temps très éloigné qui ne rentre nullement dans lâhorizon de ta propre vie.
Quâil y en ait beaucoupâ¦. Ne désire quâune chose : câest quâau temps de la fin il se trouve là beaucoup de fidèles éprouvés qui puissent comprendre les paroles contenues dans ce livre et se laisser guider et fortifier par elles.
11 et 12
Cependant lâange lui indique, sinon les événements, du moins les dates principales qui jalonneront en quelque sorte lâépoque finale sur laquelle lâinterroge Daniel. Ces trois dates sont la croix des interprètes, et lâon nâen a pas encore donné, à aucun point de vue, une interprétation complètement satisfaisante. Outre la date de trois ans et demi ou 1260 jours indiquée au verset 11, nous trouvons ici celle de 1290 jours qui ajoute un mois à la précédente, et au verset 12 celle de 1335 jours qui ajoute un mois et demi à celle du verset 11, à supposer du moins, comme cela paraît naturel, quâelles aient toutes trois le même point de départ. Les interprètes qui rapportent tous ces nombres uniquement à lâépoque dâAntiochus en donnent les explications suivantes : Les 1260 jours du verset 7 sont le temps de la persécution violente que les Syriens ont fait subir au peuple juif. Le commissaire royal Apollonius, chargé par Antiochus de la mission dâextirper la religion juive et dâinstaller dans le temple le culte du Jupiter Olympien, arriva en Palestine au mois dâaoût de lâannée 168 avant Jésus-Christ. On peut supposer que la persécution sévit dès ce moment, mais que ce ne fut quâun peu plus tard, dans lâautomne de cette année, que le sacrifice journalier offert sur lâautel des holocaustes fut définitivement supprimé. Les 1260 jours qui représentent le temps de la persécution commenceraient donc avec le mois dâaoût de cette année, et les 1150 jours qui représentent, dâaprès Daniel 8:14, celui de lâabolition du sacrifice, dateraient de quelques mois plus tard, du mois dâoctobre de la même année. Ces deux chiffres aboutissent au mois de décembre de lâannée 165 avant Jésus-Christ, où les premières victoires des Maccabées remirent les Juifs en possession de Jérusalem et du temple. Ils rétablirent alors le sacrifice journalier, interrompu depuis un peu plus de trois ans, et la persécution qui avait commencé trois ans et demi auparavant, prit fin. Comme la mort dâAntiochus suivit de très près et eut même probablement pour cause la nouvelle quâil reçut en Orient de ces premières victoires des Juifs et du renversement de son Åuvre, il est probable que le chiffre de 1290 jours, qui dépasse dâun mois le précédent, se rapporte à cette mort du tyran. Quelques semaines après, cette bonne nouvelle parvint sans doute du fond de lâOrient, ou était mort Antiochus, aux habitants de Jérusalem, et nous arrivons ainsi à la dernière date, celle de 1335 jours, qui indiquerait lâère du complet triomphe. Dâautres rapportent la fin des 1290 jours à lâarrivée à Jérusalem de la nouvelle de la mort dâAntiochus, et celle des 1335 jours à lâarrivée dans cette ville de la lettre du successeur dâAntiochus, qui offrait enfin la paix aux Juifs (1 Maccabées 11). On peut se représenter, en effet, lâéclatante manifestation de joie qui eut lieu à cette occasion.
Mais ces trois dates prennent naturellement une toute autre signification pour ceux qui rapportent tout ce chapitre à la fin des temps et spécialement à la victoire sur lâAntéchrist, soit quâils voient ce personnage déjà réalisé dans le pouvoir papal (Gaussen, Henriquet, Guinness), soit quâils attendent une réalisation encore à venir de ce dernier adversaire de Dieu sur la terre (de Rougemont). Nous renvoyons les détails à lâappendice.
Enfin des troisièmes, tout en rapportant ces dates à la fin des temps, pensent quâelles sont cependant empruntées aux phases principales de lâhistoire de la persécution dâAntiochus. Car, en vertu de leur signification symbolique, ces nombres peuvent sâappliquer à des crises diverses dans lâhistoire du peuple de Dieu; le premier, 1260 ou 3,5 ans, indiquant le temps de la plus profonde obscurité jusquâà la première réapparition de la lumière, le second, 1290, marquant déjà un degré plus avancé de la délivrance; et le troisième, 1335, signalant lâheure du complet triomphe. Ces degrés dans la victoire du principe divin peuvent se reproduire à diverses époques. Empruntés primitivement à lâhistoire des Maccabées, ils peuvent indiquer aussi les phases successives de la victoire divine sur le règne de lâAntéchrist.
Lâange du Seigneur prend congé de Daniel
Et te repose : dans le tombeau.
Tu seras debout. Daniel ressuscitera avec les justes, comme il a été promis versets 2 et 3, pour recevoir sa part dâhéritage quand luira le jour du parfait salut annoncé versets 2 et 3.
Appendice sur les nombres 1260, 1290 et 1335
Nous nous bornerons à donner ici quelques échantillons des explications de ces nombres qui ont été proposées par ceux qui les appliquent au pape ou à un Antéchrist encore à venir.
M. Henriquet prend comme point de départ de son calcul lâan 552 après Jésus-Christ, où fut renversé le pouvoir des Goths en Italie, ce qui rendit possible lâétablissement du pouvoir temporel des papes. Les 1260 années de la prophétie (de 360 jours chacune) ne forment en réalité que 1242 de nos années ordinaires (de 365 jours chacune); ajoutons donc 1242 à 551, nous arrivons ainsi à la grande date de la révolution française, 1793, si fatale au pouvoir papal. Ou bien, lâon peut partir de lâan 606, date de lâédit par lequel lâempereur Phocas reconnut le pontife romain comme chef de lâÃglise universelle, et lâon arrive, en ajoutant à cette date 1242 ans, à la révolution de 1848, qui porta le premier coup au pouvoir temporel des papes. Trente après (en 1878), ajoute un continuateur du même système, les Russes ébranlaient le colosse mahométan; et il est à attendre que 45 ans plus tard (en 1923) aura lieu lâévénement décisif du retour du Seigneur.
Un des plus savants interprètes qui appliquent ces nombres à lâépoque de lâAntéchrist final, part de lâan 636, où par la construction de la mosquée dâOmar sur lâemplacement du temple de Jérusalem, le culte mahométan fut substitué au culte juif. La période de 1260 date de cet événement et indique la durée de la dispersion des Juifs, qui devra par conséquent prendre fin en 1896, par le retour des Juifs dans leur patrie. Trente ans plus tard, en 1926, les Juifs se convertiront, et 45 ans après, en 1974, aurait lieu le retour du Seigneur. Mais lâauteur prolonge cette phase jusquâen 2000.
On discerne aisément le procédé qui est à la base de tous ces systèmes. On choisit, comme point de départ ou dâarrivée, un événement important quelconque en vue duquel il nây a plus quâà chercher, par un simple calcul dâaddition ou de soustraction, un événement correspondant, antérieur ou subséquent, qui ne saurait manquer dans le vaste champ de lâhistoire.
Conclusion
3>Daniel 1 Le personnage appelé Daniel
Des hommes dont le nom fait autorité ont contesté lâexistence dâun prophète Daniel, prétendant quâil sâagissait ici uniquement dâun personnage fictif imaginé pour lui attribuer lâécrit qui porte son nom. Cette supposition rencontre un obstacle invincible dans les deux passages dâÃzéchiel, Ãzéchiel 14:14; Ãzéchiel 14:20, et Ãzéchiel 28:3, où Daniel est présenté par ce prophète comme un exemple de fidèle intercession et comme le type de la sagesse accomplie.
3>Daniel 2 Le livre de Daniel
Ce livre est un recueil de morceaux distincts dont les uns sont historiques, les autres prophétiques. Sâils portent le nom de Daniel, câest que ce personnage en est le héros principal. Ce titre nâa pas plus lâintention dâindiquer que Daniel en est lâauteur que ce nâest le cas pour le livre de Job et pour ceux de Samuel. Les en-tête des chapitres 7 et 10 distinguent expressément le collecteur des fragments dont se compose le livre dâavec Daniel lui-même.
3>Daniel 3 La langue du livre
Cet écrit présente un phénomène étrange et qui nâa pas encore trouvé dâexplication suffisante, celui des deux langues (hébraïque et araméenne) qui ont servi à sa rédaction. On a supposé que lâauteur avait employé lâaraméen pour les chapitres 2 à 7, parce que ces morceaux concernent les destinées des Gentils, et quâil se serait servi de lâhébreu dans les chapitres 1 et 8 à 12, parce quâils se rapportent plus particulièrement au peuple juif. Cette explication ingénieuse ne peut rendre compte de lâemploi de lâhébreu pour les quatre premiers versets du chapitre 2.
On pourrait supposer que lâoriginal était araméen et que le commencement et la fin du manuscrit ayant péri par quelque accident, comme cela se rencontre parfois dans les anciens documents, on se servit dâune traduction hébraïque déjà existante pour combler cette lacune.
3>Daniel 4 Les morceaux historiques
Nous avons été amenés à reconnaître dans lâauteur un homme parfaitement au fait des circonstances de lâhistoire de Babylone ainsi que des mÅurs et des usages des Chaldéens et des Persans. Les nouvelles découvertes faites dans ce champ de lâhistoire ont résolu à peu près toutes les objections dont ces récits avaient été lâobjet. Il nâest pas possible non plus de mettre les faits racontés au sujet de Nébucadnetsar, de Belsatsar et de Darius le Mède en relation avec les circonstances du temps dâAntiochus Ãpiphane. Il nây a pas le moindre rapport entre le fanatisme farouche et cruel de ce dernier et les élans de présomption du premier, la légèreté du second et la bienveillante sollicitude du troisième. Le vrai but de ces récits ne peut être que celui que se proposait Dieu lui-même dans les faits ici racontés : revendiquer sa gloire, sérieusement compromise aux yeux des païens par le châtiment ignominieux de la captivité, que lâon attribuait à son impuissance de défendre son peuple. Jérémie et Ãzéchiel font souvent allusion à cette opinion répandue chez les peuples témoins de la catastrophe.
3>Daniel 5 Les morceaux prophétiques
Il y en a quatre, réunis dans les chapitres 7 à 12, sans compter le chapitre 2 qui est parallèle au chapitre 7. Ces morceaux sont loin dâavoir les mêmes caractères. Le premier, la vision des quatre monarchies (chapitre 7, et le troisième, la prophétie des soixante-et-dix semaines dâannée (chapitre 9), nous ont paru, en les étudiant de très près, ne pouvoir se prêter à aucune des interprétations qui les rapportent à la persécution des Juifs par Antiochus Ãpiphane. Sans méconnaître certaines difficultés encore attachées à notre explication, nous croyons avoir constaté que lâhorizon embrassé par ces visions dépasse infiniment le cercle étroit dans lequel on a essayé de les renfermer. Nous nous trouvons en face dâun ensemble dâintuitions prophétiques qui doivent être rangées au nombre des plus remarquables de lâAncien Testament et qui, au point de vue christologique, ont leur place à côté des tableaux renfermés dans le Psaume 110, dans Ãsaïe chapitre 53 et dans Zacharie 6:10-13. Il nâen est pas tout à fait ainsi des chapitres 8 et 10 à 12. La portée du premier est évidemment épuisée par le rapport à lâépoque dâÃpiphane. Et lâapplication de tout le morceau composé des trois derniers chapitres, à la lutte terrible soulevée par ce tyran, se présente à lâexégèse avec de nombreux caractères de vraisemblance. Cette dernière remarque sâapplique surtout au chapitre 11. Avec ces indications si précises dâune longue série dâévénements particuliers dont la plupart nâont pour le règne de Dieu aucune importance et dont on peut suivre le fil lâhistoire à la main, ce chapitre constitue un cas unique dans les pages prophétiques de lâAncien Testament. Nous nâavons pas le droit, sans doute, de contester la possibilité dâun pareil genre de prophétie, ni non plus lâintérêt quâune semblable prédiction pouvait avoir pour le peuple dâIsraël, contemporain dâAntiochus; cependant on ne peut sâétonner quâen étudiant ce chapitre avec le commentaire de lâhistoire, plusieurs interprètes dont la foi à la révélation nâest pas douteuse, nâaient pu lâenvisager que comme une intercalation postérieure. De là à mettre en doute la composition par le prophète Daniel des chapitres 10 et 12 qui sont si étroitement liés au 11, lâun comme préambule, lâautre comme clôture, il nây avait quâun pas; plusieurs lâont franchi et ont été conduits à porter le même jugement sur le chapitre 8, qui se rapporte aussi tout entier à lâépoque dâAntiochus Ãpiphane. Enfin, un grand nombre des critiques actuels en sont venus à mettre en suspicion le livre entier de Daniel. En présence de cette divergence dâappréciations, nous constatons que personne nâa réussi jusquâici à résoudre dâune manière pleinement satisfaisante les énigmes que soulève la composition de ce livre. Ceux-là même qui en ont rejeté le plus décidément lâauthenticité, se retrouvent pourtant en face de problèmes non résolus. Si les parties qui se rapportent le plus certainement ou avec le plus de vraisemblance à la lutte des Juifs contre Antiochus, ont été composées à lâoccasion de cette persécution, elles doivent lâavoir été dans le but dâencourager les Israélites à résister hardiment au tyran, en comptant sur le secours de Dieu. Mais à quel moment ces morceaux ont-ils pu être écrits ? Avant les victoires des Juifs sur les Syriens ? Mais comment lâauteur aurait-il pu indiquer à lâavance, et même par des chiffres précis, les phases et le terme de la lutte non terminée, et particulièrement un événement comme la mort du persécuteur ? Ou, sâil a écrit après cette mort et les grandes victoires qui lâont suivie, à quoi pouvaient servir encore ces encouragements donnés au peuple en vue de la lutte ? Et lorsquâil voyait la crise terminée et la marche naturelle des choses reprendre son cours, comment pouvait-il placer la résurrection des morts et le jugement dernier immédiatement après cette grande victoire ? On voit quâil ne suffit pas de parler dâinauthenticité pour écarter toutes les difficultés.
Mais, laissant la question si contestée des parties applicables à lâépoque dâAntiochus, nous nous trouvons en face des deux chapitres étonnants qui se rapportent aux quatre monarchies (chapitre 7; comparez avec le chapitre 2) et aux septante semaines dâannées (chapitre 9). Nous croyons avoir constaté positivement lâimpossibilité dâen donner une explication satisfaisante en les appliquant aux circonstances de lâépoque des Maccabées, et y avoir trouvé les preuves dâune vue prophétique qui dépasse de beaucoup cette lutte. Sâil en est réellement ainsi ne fût-ce que de ces parties, le livre de Daniel est bien un écrit prophétique et un écrit de la plus haute importance. Ce résultat doit nous suffire; les autres questions ne sont que secondaires, et nous devons nous borner à les remettre à lâappréciation des lecteurs, après avoir cherché à leur fournir, par une exégèse consciencieuse, les éléments dâune solution propre à répondre à leurs besoins. Nous croyons, en nous arrêtant là , rester fidèles au programme par lequel nous avions défini notre tâche en entreprenant ce travail.
3>Daniel 6 Les principales intuitions propres au livre de Daniel
On lâa dit avec raison : Daniel nâa pas été le pasteur de son peuple, comme Ãsaïe, Jérémie ou Ãzéchiel, mais un homme dâÃtat qui a embrassé du regard les choses du dehors.
Jusquâà lui, les prophètes sâétaient préoccupés sans doute des relations dâIsraël avec les grandes puissances qui existaient de leur temps. Mais aux regards de Daniel la puissance terrestre se présente dans son unité, comme un tout opposé à un autre tout, le règne de Dieu. Câest surtout dans la vision de la statue, au chapitre 2, quâapparaît cette vue nouvelle. Nous la retrouvons au chapitre 7, où les quatre bêtes qui sortent de la mer forment en quelque sorte ensemble un même organisme. Seulement, dans ce second tableau ressort un autre trait, également particulier au prophète : il contemple toute la série des empires divers dans lesquels doit se concentrer successivement le pouvoir terrestre jusquâà sa chute finale. Ces formes sont au nombre de quatre; la première, appartenant déjà au passé, pour Daniel; la seconde, faisant son apparition sous ses yeux; la troisième, représentant lâavenir prochain; la quatrième, enfin, destinée à consommer ce vaste développement et à y mettre fin par sa chute. Quand celle-ci tombera, ce ne sera pas une puissance opposée à Dieu qui tombera, comme lorsque succombèrent les Assyriens ou les Chaldéens; ce sera la puissance elle-même qui disparaîtra pour faire place au règne de Dieu.
Enfin, un troisième trait propre à Daniel, dans cette vaste conception, câest la concentration finale du pouvoir terrestre dans la personne dâun souverain hostile à Dieu plus quâaucun autre et dans lequel le péché inhérent à lâhumanité fera sa plus terrible explosion. Ce roi est présenté sous lâimage dâune petite corne, sâélevant du quatrième empire et attirant à elle, en quelque sorte, tout le venin maladif de lâhumanité déchue.
à ce grand tout hostile au règne de Dieu est opposé le règne de Dieu lui-même.
Celui-ci est représenté par un peuple petit et dénué de toute force charnelle, le peuple des saints; mais par sa sainteté même il est une force et il agit comme un élément de dissolution au sein de la domination terrestre qui travaille en vain à se lâassimiler. Tandis que les autres peuples, comme Ãtats constitués, sont représentés sous la figure de bêtes féroces, ayant chacune son caractère de bestialité particulier, ce peuple unique a pour représentant un personnage revêtu de la figure humaine, ce qui indique clairement le caractère tout différent de son pouvoir. La force brutale, qui est lâarme des pouvoirs terrestres, fait place sous sa domination au respect de lâhomme et à la charité.
Mais si ce souverain est homme par son mode dâêtre et par son caractère, il est en même temps un être céleste par son origine; il apparaît venant sur les nuées du ciel. Le dernier empire, qui avait absorbé les trois autres, croule à son apparition, et en sa personne le peuple des saints reçoit la domination éternelle. Le règne de Dieu a désormais pris la place de la puissance terrestre.
Sans doute, beaucoup de traits de ces deux tableaux se trouvaient déjà chez les prophètes antérieurs; mais cette lutte grandiose entre le pouvoir terrestre et le pouvoir divin, qui est lââme de lâhistoire, nâavait été contemplée aussi clairement par aucun regard humain avant Daniel.
Un trait plus particulier de sa prophétie, câest que, dans ce drame, il fait, beaucoup plus que les prophètes antérieurs, intervenir comme acteurs les esprits célestes. Les anges prennent, comme patrons, une part active à la conduite des différents peuples qui sâagitent sur la scène du monde. Mais, chose étonnante et qui prouve lâindépendance du prophète relativement aux idées religieuses des peuples de lâOrient au milieu desquels il écrivait, les mauvais esprits, qui occupent une si grande place dans la religion babylonienne, et le personnage de Satan, que tant de savants font dériver de la religion persane, ne paraissent pas dans notre livre et ne jouent aucun rôle dans ce drame où il eût été si facile de leur faire une place.
Relevons enfin une notion qui apparaît pour la première fois dans ce livre, Ãsaïe avait parlé de la résurrection des Israélites, victimes de la cruauté des païens, afin quâils pussent prendre part au règne de Dieu. Daniel contemple en esprit, non seulement la résurrection des Israélites fidèles qui doivent entrer dans la gloire, mais aussi celle des Israélites apostats qui ont mérité dâêtre livrés à un opprobre éternel. Ce nâest cependant pas encore la résurrection universelle des justes et des injustes quâenseigne le Nouveau Testament. La prophétie de Daniel ne sâapplique quâau peuple qui avait reçu la révélation divine, au peuple juif; mais le principe est posé, et dès que la révélation se sera étendue à lâhumanité tout entière, la notion de la résurrection universelle, tant des justes que des injustes, remplacera la notion plus restreinte proclamée pour la première fois par le livre de Daniel.
Au moment où finissait lâépoque durant laquelle Dieu avait accordé des prophètes à Israël, et quand le peuple allait se trouver livré à lui-même dans le labyrinthe de lâhistoire, Dieu mit en ses mains, comme un fil conducteur, la prophétie de Daniel. En ce point comme en tant dâautres, ce livre ressemble à lâApocalypse de Jean, qui fut accordée à lâÃglise au moment où le dernier des apôtres allait lui être retiré et où elle devait sâavancer sans appui humain au travers des grandes luttes qui se préparaient pour elle. Ces deux livres rappellent dâune manière ineffaçable à Israël et à lâÃglise que lâÅil dâun guide invisible veille sur leur marche.
3>Daniel 7 Lâinfluence du livre de Daniel
En méditant sur ces vues si vastes et si imposantes du livre que nous avons étudié, on comprendra lâimpression profonde quâa produite cet écrit sur lâimagination populaire, et lâon sâexpliquera aisément les interpolations que lâon a cherché de fort bonne heure à y introduire. Déjà dans la traduction grecque de lâAncien Testament qui fut publiée à Alexandrie et que lâon appelle la Version des Septante, nous trouvons un grand nombre de morceaux qui ne se lisent pas dans le texte hébreu et araméen, et qui sont évidemment des additions postérieures : ainsi lâhistoire de Susanne et celle de Bel et du Dragon, placées, lâune au commencement, lâautre à la fin du livre, puis la prière dâAzarias et le cantique des trois jeunes gens dans la fournaise, insérés dans le chapitre 3.
Il est facile de reconnaître dans les idées populaires des Juifs, au moment de la venue de Jésus, lâinfluence profonde exercée par le livre de Daniel. Lâidée quâils se faisaient du Messie et de son règne glorieux empruntait ses plus vives couleurs aux tableaux de ce prophète.
Jésus et les apôtres eux-mêmes citent souvent son livre, soit expressément, soit tacitement. Le nom de Fils de lâhomme par lequel Jésus sâest le plus volontiers désigné, est sans doute sorti des profondeurs de sa propre conscience, mais non sans allusion à Daniel 7:13 : Et voilà , venant sur les nuées, comme un fils dâhomme. Ce nâest pas non plus sans lâintention de rappeler ces mots du prophète que Jésus a répondu au grand sacrificateur devant le Sanhédrin : Dès maintenant vous verrez le Fils de lâhomme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel (Matthieu 26:64). La citation expresse Matthieu 24:15 nous reporte à Daniel 9:27 (Daniel 11:31). Le tableau de lâHomme de péché (2 Thessaloniciens 2:1-10) et de la Bête (Apocalypse chapitre 13), câest-à -dire de lâAntéchrist, repose sur celui de la petite corne, Daniel 7:8; Daniel 7:24; Daniel 7:25; Daniel 8:9. Mais il est à remarquer que les morceaux qui sont directement cités dans le Nouveau Testament, sont précisément tirés des chapitres 7 et 9 dont la composition par Daniel lui-même nous a paru le moins contestable.