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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-34
3>1 à 15 Thessalonique et Bérée
Trois villes de la Macédoine, situées au sud-ouest de Philippes et reliées par une route romaine, la via Egnatia.
Amphipolis, cheflieu du premier district de la Macédoine, était à une journée de marche de Philippes et Apollonie à une journée dâAmphipolis.
Thessalonique (voir sur le séjour de Paul dans cette ville lâintroduction à la première épître aux Thessaloniciens) était le chef-lieu du second district de la Macédoine et un port de mer. Elle était alors déjà importante par son commerce. Elle lâest demeurée jusquâà nos jours, sous le nom de Salonique.
Dans cette ville se trouvait une synagogue, selon le texte de Codex Sinaiticus, B, A, D, non la synagogue, comme portent les majuscules plus récents; lâarticle signifierait que câétait la seule quâil y eut dans la contrée, celle où se rendaient les Juifs des autres villes.
Selon sa coutume, comme nous le voyons dans tous ses voyages de missions (Actes 13:5-14; Actes 14:1 notes). Paul qui avait tant souffert déjà de la part des Juifs (Actes 13:45-50; Actes 14:2; Actes 14:5; Actes 14:19), savait bien à quoi il sâexposait en agissant ainsi à Thessalonique, et lui-même rappelait aux chrétiens de cette ville tout le courage quâil lui avait fallu pour leur annoncer lâÃvangile après la persécution endurée à Philippes (1 Thessaloniciens 2:2).
Durant trois sabbats, il discuta; on pourrait aussi traduire : il sâentretint, dialogua avec eux, mais, comme sans doute on lui faisait des objections, les entretiens prenaient le caractère de la discussion.
Tout cela avait lieu dâaprès les Ãcritures, grec depuis les Ãcritures en les prenant pour point de départ. On peut aussi joindre ce complément aux participes qui suivent.
Ce quâil expliquait et exposait en le prouvant par les Ãcritures, câétait un grand principe et un grand fait.
Le principe, parfaitement étranger à toutes les notions des Juifs, était quâil fallait que le Christ, le Messie, souffrit et ressuscitât dâentre les morts.
Les Juifs attendaient un Messie puissant et glorieux, et dès lors ils ne pouvaient admettre sa mort. Paul leur prouvait que cette mort avait dû arriver non seulement parce quâelle était prédite dans les Ãcritures, mais parce quâelle était indispensable à lâÅuvre de la rédemption du monde (Luc 24:25).
Le fait quâétablissait lâapôtre, câest que le Messie était apparu dans la personne de ce Jésus quâil annonçait.
Des Juifs de naissance, quelques-uns seulement crurent et se joignirent à Paul et à Silas.
(grec : leur furent adjugés par Dieu, littéralement : leur tombèrent par le sort.) Remarquable expression de lâÅuvre de la grâce, mais quâil ne faudrait pas mal comprendre.
Quant aux Grecs craignant Dieu, câest-à -dire aux prosélytes nés païens, qui, par un profond besoin religieux, avaient cru au vrai Dieu, il y en eut une grande multitude qui furent amenés au Sauveur (comparer Actes 14:1; Actes 16:14).
Parmi eux se trouvaient (grec) des premières femmes pas peu nombreuses.
Dâaprès 1 Thessaloniciens 1:9, lâÃglise était presque exclusivement composée de païens convertis. Cela nâinfirme pas les données de Luc, car il a soin de dire que les Juifs nâétaient que quelques-uns et les prosélytes une multitude.
Le texte reçu porte : les Juifs incrédules et devenus jaloux.
D et le texte occidental portent seulement : les Juifs incrédules.
La conduite de ces Juifs prouve que de tels termes les caractérisent fort bien. Ils recrutent quelques méchants hommes (grec) de ceux qui se tiennent sur la place publique, câest-à -dire de la populace, et ils suscitent une émeute qui trouble la ville.
Ils cherchent Paul et Silas dans la maison de Jason, un disciple, du reste inconnu, qui les logeait chez lui (verset 7), et, ne les ayant pas trouvés, ils traînent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville (grec), les politarques.
Le titre a été retrouvé sur des inscriptions, qui nous apprennent que ces politarques étaient alors au nombre de cinq ou six à Thessalonique.
Devant les magistrats, les persécuteurs font entendre contre les missionnaires ces banales accusations politiques qui se reproduisent partout, depuis quâelles furent proférées contre Jésus lui-même (Luc 23:2; Jean 19:12).
On peut rendre le sens du participe grec en traduisant : Ils ne les laissèrent aller quâaprès avoir reçu caution.
Luc ne dit pas en quoi consista cette caution (grec lâéquivalent, le suffisant), mais comme les principaux accusés, Paul et Silas, étaient absents (verset 10), et que Jason et les autres frères étaient connus dans la ville, les magistrats se contentèrent dâune garantie que la tranquillité ne serait plus troublée.
Bérée, autre ville de la Macédoine, située à lâouest de Thessalonique. Là encore, malgré lâinimitié que les Juifs venaient de témoigner à Paul (verset 5), câest à eux quâil annonce tout dâabord le salut (Actes 13:5-14, note, Actes 14:1).
Pour savoir si la prédication de Paul était en harmonie avec les Ãcritures.
En cela ces Juifs de Bérée montrèrent des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique. Il faut une vraie noblesse dâesprit pour se mettre au dessus des préjugés et savoir écouter, examiner et recevoir la Parole de vérité.
Câest ainsi que cette Parole produit la conviction et la foi (verset 12). Quel contraste avec lâaveugle fanatisme des Juifs de Thessalonique ! (versets 5, 13)
Notre récit montre que Paul, malgré son autorité apostolique, nâexigeait point que ses auditeurs le crussent sur parole, mais approuvait lâempressement avec lequel ils examinaient ce quâil leur disait.
Lâadjectif grecques, appliqué ici à ces femmes de distinction, peut, dâaprès lâoriginal, se rapporter aussi aux hommes, qui, en assez grand nombre, crurent.
Cette épithète désigne sans doute des prosélytes nés dans le paganisme, mais nâexclut pas des païens proprement dits. Câest parmi les Grecs que lâÃvangile trouvait le plus dâaccès (Actes 17:4; Actes 14:1; Actes 16:14).
Ces Juifs, poussés par leur fanatisme, poursuivent Paul de Thessalonique à Bérée et le forcent bientôt dâabandonner ce beau champ de travail.
Grec : agitant et troublant la foule, le texte reçu omet le second de ces participes, qui se lit dans Codex Sinaiticus, B, A, D.
Jusquâà la mer : cette expression indique que Paul et ceux qui lâaccompagnaient allèrent par mer à Athènes, ce que le verset 15 laisse indécis.
Le texte reçu et les majuscules récents ont une variante quâon traduit par : comme pour aller vers la mer.
Plusieurs exégètes, depuis Théodore de Bèze, en adoptant cette leçon pensent quâil ne sâagit là que dâune feinte pour échapper aux adversaires, et quâensuite Paul et ses amis firent par terre le voyage dâAthènes. Mais la traduction sur laquelle se fonde cette hypothèse est contestable.
Silas et Timothée sont laissés par Paul à Bérée pour affermir les nouveaux croyants; mais seul à Athènes, lâapôtre leur fait dire de venir auprès de lui dès quâils le pourraient.
Où est-ce quâils le rejoignirent (voir sur cette question, qui présente une difficulté historique, Actes 18:5, note) ?
Quant à Timothée, notre récit ne lâa plus mentionné depuis Actes 16:1-3. Est il resté à Philippes, pour ne rejoindre Paul quâà Bérée ? Ou bien a-t-il accompagné Paul et Silas dans tout leur voyage, sans que lâhistorien des Actes jugeât nécessaire de mentionner sa présence ?
Cette dernière supposition est plus naturelle, car le séjour des évangélistes à Thessalonique dut être assez prolongé (Philippiens 4:16), et si Timothée nâavait pas été connu des Thessaloniciens, Paul le leur aurait-il envoyé dâAthènes (1 Thessaloniciens 3:1 et suivants) ?
Dans D (texte occidental), verset 15 est ainsi conçu : «â¯Ceux qui escortaient Paul le conduisirent jusquâà Athènes. Or il passa à côté de la Thessalie; car il fut empêché de leur prêcher la parole. Et, après avoir reçu de Paul, pour Silas et Timothée, lâordre de venir vers lui au plus tôt, ils partirentâ¯Â» (comparer Actes 16:6).
Plan
3>Impressions de lâapôtre dans les rues dâAthènes. Entretiens dans la synagogue et sur la place publique
Lâidolâtrie florissante cause à Paul une indignation profonde, qui le pousse à discuter dans la synagogue avec Juifs et prosélytes, et à sâentretenir tous les jours avec ceux quâil rencontre sur lâagora. Des épicuriens et des stoïciens lâentreprennent. Les uns le traitent de bavard ; les autres lâaccusent de prêcher de nouvelles divinités, parce quâil annonçait la bonne nouvelle de Jésus et de la résurrection (16-18).
Discours de Paul à lâAréopage
a) Occasion de ce discours. Ses interlocuteurs le conduisent à lâAréopage, le priant de leur exposer sa doctrine, qui leur paraît étrange et pique leur curiosité. Les citoyens et les habitants dâAthènes passent leur temps, en effet, à se communiquer les dernières nouveautés (19-21).
b) Lâexorde. Lâapôtre constate le zèle religieux des Athéniens. En parcourant leur ville, il a vu un autel voué à un dieu inconnu. Ce quâils honorent sans le connaître, il vient le leur annoncer (22, 23).
c) Première partie. Le Dieu créateur de lâunivers ne saurait être servi par la main des hommes. Il a fait tout ce qui existe et il régit lâunivers ; des temples construits par des hommes ne sauraient le contenir ; des mains humaines ne sauraient le servir, car il nâa besoin de rien ; câest lui au contraire qui entretient toute vie (24, 28).
d) Deuxième partie. Le Dieu qui dirige les destinées de lâhumanité et dont nous sommes la race ne peut être assimilé aux produits de lâindustrie humaine. Il a fait naître dâun seul homme toutes les nations et fixé leur habitation sur la terre et les périodes de leur histoire. Il a donné aux hommes lâinstinct de le chercher en tâtonnant, lui qui nâest loin dâaucun homme, puisque nous vivons en lui. Les poètes des Grecs lâont affirmé en nous proclamant de sa race. Dieu nâest donc point semblable à des statues de métal et de pierre que crée lâart dâun sculpteur (26-29).
e) Conclusion. Repentance et jugement. Oubliant ces temps dâignorance, Dieu invite tous les hommes à se repentir, car il a fixé un jour, où il jugera le monde par lâhomme quâil a accrédité pour cela auprès de tous, en le ressuscitant des morts (30, 31).
Effets du discours de Paul
Il provoque les railleries des uns, et, de la part des autres, la proposition de remettre la discussion à plus tard. Paul quitte lâassemblée. Quelques personnes sâattachent à lui et parviennent à la foi ; ainsi Denys, membre de lâAréopage, et une femme nommée Damaris (32-34).
16 à 34 Paul à Athènes
Les historiens anciens sont unanimes à célébrer tous ces temples et toutes ces statues de divinités diverses auxquelles on rendait un culte. Ils nous apprennent aussi quelles superstitions régnaient dans ce peuple léger et frivole, celles-ci produisent dans lâesprit de Paul une douloureuse irritation.
Le verbe que nous rendons par sâirriter ne se retrouve que 1 Corinthiens 13:5, et le substantif dâoù il dérive, Actes 15:39; Hébreux 10:24.
Donc, poussé par son zèle et stimulé par lâindignation que lui inspirait la vue de tant dâidolâtrie, lâapôtre, qui dâabord ne voulait quâattendre à Athènes lâarrivée de ses amis (verset 15), consacra tout son temps à lâévangélisation.
Les jours de sabbat, il discutait ou sâentretenait (verset 2, note) avec les Juifs et les prosélytes dans la synagogue; et durant la semaine, sur la place publique, avec ceux qui sây trouvaient.
Cette place était la célèbre Agora, qui servait à la fois de marché et de lieu de réunion, et sur laquelle le peuple sâassemblait pour entendre des orateurs ou pour traiter des affaires publiques.
Les épicuriens, disciples dâEpicure (342-270 avant Jésus-Christ), enseignaient une sorte de matérialisme, niaient lâaction de Dieu dans le gouvernement du monde plaçaient le bien suprême dans la jouissance et disaient que, pour y parvenir, il fallait se maintenir dans un repos exempt de passions et de soucis.
Les stoïciens, disciples de Zénon (né vers 340 avant Jésus-Christ), ainsi nommés parce que ce philosophe donnait ses leçons sous un portique (en grec stoa), étaient les panthéistes du temps. Pour eux, Dieu était lââme du monde, dont lââme humaine nâétait quâune émanation, mais sans existence personnelle après cette vie. Selon eux, lâhomme peut arriver à la vertu et supporter la douleur par ses propres forces.
Ni les uns ni les autres nâétaient dans des dispositions favorables pour entendre lâÃvangile que Paul annonçait. Chez les premiers la recherche du plaisir étouffait les aspirations supérieures à la sainteté et à la vie éternelle; et les seconds étaient empêchés par leur orgueil et lâillusion de leur force propre de recevoir le message de la grâce qui nâest accueilli que par des cÅurs humbles et contrits.
Grec : ce spermologue. à lâorigine, ce mot désignait un oiseau, en particulier la corneille, qui ramassait la semence répandue en terre, et qui, par ses cris, était devenue à la fois le type du parasite et du bavard. Câest dans ce dernier sens que le mot est pris ici, il devait être lâexpression dâune méprisante ironie.
M. Blass relève le caractère tout athénien de ce terme, employé par Démosthène, et estime quâil fut sûrement prononcé par les auditeurs de Paul.
La plupart de nos versions le rendent par discoureur, celle de Lausanne, par semeur de paroles, ce qui est précisément lâinverse de lâétymologie; Rilliet par bavard, Reuss par blagueur, M. Stapfer par radoteur.
Le mot de divinités étrangères (au pluriel) étonne, car, selon le texte, Paul annonçait simplement Jésus. De Wette lâexplique par le fait que Paul parlait de Dieu et du Sauveur. Des interprètes anciens, comme Chrysostome et, parmi les modernes MM. Wendt et Barde, pensent que lâapôtre, annonçant Jésus et la résurrection, les philosophes athéniens prirent ce dernier mot (grec Anastasis) pour le nom dâune divinité. Le mieux est dâadmettre que le pluriel indique simplement la catégorie (Meyer). Et quant à la résurrection, nous ne pensons pas que Paul enseignât à de tels auditeurs la résurrection en général, mais, bien plutôt, quâil leur avait parlé de Jésus ressuscité (verset 3)
Introduire des divinités étrangères et nier les dieux nationaux, était interdit par les lois dâAthènes; ce fut la cause de la condamnation de Socrate. Il ne paraît pourtant pas que nul ait songé à en faire un crime à Paul, bien que quelques interprètes lâaient conclu, à tort, de ce quâil fut conduit à lâAréopage (verset 19)
LâAréopage, ou colline de Mars. était le nom dâun rocher, à lâouest de lâAcropole, sur lequel siégeait le célèbre tribunal de ce nom. Là se réunissaient aussi les hommes dâÃtat et les savants pour sâentretenir ensemble.
Les philosophes y conduisirent Paul, afin de pouvoir lâentendre parler, mieux que cela nâeût été possible au milieu du tumulte de la place du marché (verset 17).
Les questions quâils lui adressent sont polies, bien que formulées avec une légère teinte dâironie (grec : Tu nous introduis dans les oreilles certaines choses étranges).
Grec : du plus nouveau.
Le comparatif rend lâexpression encore plus significative; on voulait entendre ou dire quelque chose de plus nouveau que ce qui venait dâêtre dit.
Luc fait cette observation pour expliquer la curiosité des philosophes (versets 19 et 20). Démosthène les décrivait déjà semblablement : «â¯Vous aimez, en circulant, à vous demander les uns aux autres : Que dit-on de nouveau ?â¯Â»
La vivacité des Athéniens, leur goût pour lâinstruction avaient dégénéré, avec la décadence de leur patrie, en une vaine curiosité.
Grec : Se tenant debout au milieu de lâAréopage, câest-à -dire au centre de la terrasse située au sommet de la colline, et sur laquelle une centaine de personnes pouvaient trouver place.
Le savant helléniste Curtius a émis lâidée quâil ne sâagit pas ici de cette terrasse, mais bien du tribunal de lâAréopage qui, à cette époque, siégeait aux abords de lâAgora, sous le Portique royal, et qui paraît avoir exercé une certaine surveillance sur lâenseignement public. Paul aurait été amené sous ce portique ceux qui désiraient lâentendre, et il aurait parlé de là à la foule réunie sur la place, tandis que les juges de lâAréopage lâentouraient en demi-cercle.
M. Ramsay donne plusieurs arguments à lâappui de cette opinion : la terrasse située au sommet de la colline est un endroit peu propre à une assemblée nombreuse, lâexpression : au milieu de lâAréopage, ne peut sâentendre de cette terrasse, mais seulement des juges réunis en tribunal. Les Athéniens, dans leur orgueil national et leur respect des choses religieuses, nâauraient eu garde dâamener en un lieu auquel se rattachaient les souvenirs les plus sacrés un étranger qui passait pour annoncer de nouvelles divinités, etc.
Quoi quâil en soit du lieu de cette assemblée, un point est incontestable, câest que lâapôtre ne doit pas être envisagé comme un accusé traduit devant un tribunal ou soumis à une enquête judiciaire.
La curiosité seule anime ses auditeurs. Il paraît librement devant eux et se retire de même, après avoir parlé. Jamais encore il ne sâétait trouvé en présence dâun tel auditoire, composé en grande partie de philosophes et de savants. Et il ne pouvait oublier quâil était à Athènes, au milieu des monuments célèbres de cette ville glorieuse, en face de lâAcropole !
Or, son discours, loin de rester au-dessous de la situation, a fait de tout temps lâadmiration des hommes capables de lâapprécier. De Wette le caractérise comme un «â¯modèle dâenseignement apologétiqueâ¯Â»
Meyer relève aussi «â¯lâélégance et la finesse des expressions, ainsi que le mouvement et le progrès dont le discours est marquéâ¯Â».
Grec : Plus (que dâautres) craignant les dieux.
Paul ne flatte point les Athéniens; il constate un fait confirmé par tous les historiens de lâantiquité.
Lâhistoire politique dâAthènes comme son développement artistique sont marqués de ce caractère religieux. Le calendrier athénien portait deux fois autant de jours fériés quâon en comptait dans les autres cités grecques.
Des cultes syriens, phéniciens, phrygiens, égyptiens sâétaient introduits a Athènes, on y rencontrait de nombreux sanctuaires romains (Holtzmann).
Mais quel est le sens exact de lâexpression employée par lâapôtre ? La crainte de la divinité peut, selon sa nature, être de la piété ou de la superstition.
Les écrivains classiques emploient ce terme dans les deux sens. Paul prononce le mot, mais, avec une admirable sagesse, il se garde bien de le définir. Aussi est-ce avec raison que Meyer blâme les traducteurs qui le rendent par «â¯superstitieuxâ¯Â».
Ici et dans tout ce discours, lâapôtre, désireux de gagner des âmes, a su dominer lâindignation que lui inspirait la vue de lâidolâtrie (verset 16).
Quel ingénieux exorde, et combien il était propre à éveiller lâattention des auditeurs !
Paul montre quâil savait observer; car en considérant attentivement (sens du verbe grec) les objets du culte des Athéniens, câest-à -dire les temples, les images des dieux, les autels, il avait remarqué un de ces derniers, portant lâinscription : à un Dieu inconnu.
Le mot est sans article, il ne faut donc pas traduire au dieu inconnu, mais lui laisser son sens indéterminé.
On sait par deux écrivains anciens, Pausanias et Philostrate, quâil y avait à Athènes plus dâun autel pareil. On sait encore, par un récit de Diogène Laërce, que certains autels de ce genre devaient leur origine à une époque de peste, où Epiménide avait laissé courir des brebis noires et blanches, puis les avait immolées là où elles sâétaient arrêtées, les sacrifiant «â¯au dieu que cela concernaitâ¯Â», à celui dont il fallait apaiser la colère.
La peste avait cessé, et depuis lors on trouvait à Athènes des autels voués à des dieux inconnus.
Lâidée quâil y avait des dieux inconnus sâaccordait avec les conceptions du polythéisme; la philosophie grecque, de son côté, sâétait élevée à la penses dâune divinité infiniment plus grande que tous les dieux connus. Lâapôtre va maintenant appliquer son observation au moment actuel.
Le texte reçu porte Celui que,â¦câest celui que je vous annonce. Mais Paul ne pouvait pas, en restant vrai, supposer que les Athéniens honoraient sur cet autel le Dieu même quâil leur annonçait.
Le texte authentique, qui se fonde sur Codex Sinaiticus, B, A, D et sur le témoignage de plusieurs Pères, porte : Ce que vous honorez sans le connaître, cela, je vous lâannonce.
Le pronom neutre montre que Paul suppose seulement chez ses auditeurs une vague aspiration vers le vrai Dieu quâil leur annonce et dont ils ne pouvaient encore avoir quâune idée fort indéterminée (comparer Jean 4:22).
Ainsi sa parole reste dans les limites de la stricte vérité. Lâinscription même dont il parlait proclamait lâinsuffisance du polythéisme, puisquâil restait toujours des dieux inconnus; et de plus, tous les efforts des païens pour sâélever par leur culte jusquâà la divinité, révélaient en eux un besoin inconscient, mais indestructible, du vrai Dieu, du Dieu que Paul annonçait.
Ce besoin se trahit encore aujourdâhui dans notre humanité en ce que tout homme inconverti a son dieu inconnu quâil cherche et adore sous toutes les formes et tous les noms qui lui promettent le bonheur.
Tel est le Dieu vivant et vrai, source de tout ce qui existe. La religion des Grecs consistait dans une déification de la nature et de ses forces, de lâhomme et de ses passions.
Proclamer que Dieu est le Créateur, câétait détruire ce polythéisme et, dâun seul mot, placer Dieu au-dessus de toutes les créatures, dans son indépendance absolue (comparer Actes 7:48-50; Actes 14:15-16).
Comment donc ce Dieu infini serait-il renfermé dans des temples ? Avec quoi lâhomme pourrait-il le servir, lui qui nâa besoin de rien, mais qui, au contraire, donne à tous la vie, la respiration qui la conserve, et toutes choses ?
Luther traduit comme étant masculin le pronom que nous rendons par quelque chose : comme sâil avait besoin de quelquâun.
Mais le neutre : quelque chose, donne à la pensée un tour plus absolu (Psaumes 50:7-15).
Les auditeurs de Paul pensaient quâil leur raconterait quelque fable mythologique (verset 18), et il leur entrouvre les profondeurs de Dieu !
Grec : Il a fait dâun seul toute nation des hommes habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé, etc.
On peut aussi traduire : Il a fait dâun seul (homme) toutes les nations des hommes, pour quâils habitent,â¦pour quâils cherchent.
Après avoir révélé à ces philosophes païens le Dieu créateur de toutes choses, il les renseigne sur son Åuvre principale, notre humanité, son origine, son histoire, sa destination, sous le Gouvernement de Dieu.
Câest une vraie philosophie de lâhistoire et ce quâon a pu appeler une «â¯géographie divineâ¯Â».
Lâorigine commune de lâhumanité, née dâun seul homme (câest le mot sous-entendu, bien que D et les majuscules récents portent sang; Paul pense à Adam), son unité, sa solidarité en toutes choses, telles sont les importantes vérités que lâapôtre proclame.
Dans le polythéisme, chaque peuple, ayant ses dieux nationaux, sâisolait avec eux du reste de lâhumanité. Quiconque nâétait pas Grec ou Romain, nâétait, aux yeux de ceux-ci, quâun barbare, un ennemi.
Mais, outre cette unité dâorigine, les peuples, issus de la main du même Dieu, en ont une autre encore : câest que tous vivent sous le même gouvernement divin.
Leur existence sur la terre est déterminée selon des lois pleines de sagesse et de justice qui président à leur développement.
Celles-ci leur assignent :
Si les peuples reconnaissaient cette vérité, ceux qui, par les bornes de leur habitation, se trouvent voisins, y verraient autre chose quâune raison de se haïr et de se faire des guerres sanglantes.
Tel est le but assigné aux hommes : quâils cherchent et trouvent Dieu (texte reçu : le Seigneur).
Ce but, Dieu le leur avait fixé pour voir si peut-être ils pourraient le trouver en tâtonnant, comme fait un aveugle. Dieu savait que le péché a plongé lâhomme dans les ténèbres.
Grec : Il nâest pas loin de nous, car, en lui, nous vivons, nous nous mouvons et nous sommes.
En lui et non pas seulement par lui, comme traduisait Ostervald.
Dieu présent partout, pénétrant toutes choses, est lâélément en dehors duquel nous nâexisterions non plus quâen dehors de lâair que nous respirons (Jérémie 23:23-24; Psaumes 104:29-30; Psaumes 139:5; Psaumes 139:7-10).
En proclamant ainsi lâimmanence de Dieu dans le monde, lâapôtre ne tombe pas dans le panthéisme, parce quâil maintient non moins énergiquement la personnalité de Dieu et la personnalité de lâhomme. Lâhomme ne se perd pas en Dieu, au contraire, il sây retrouve.
On sâest évertué à établir des distinctions subtiles entre ces trois verbes : vivre, se mouvoir, être. Nous dirons plutôt avec de Wette que, par ces trois termes, lâapôtre a voulu épuiser lâidée que nous nâexistons quâen Dieu, et que, par conséquent, il ne devrait pas être impossible pour nous de le chercher et de le trouver (comparer Actes 14:17).
Paul disait très exactement : quelques-uns de vos poètes; cette parole se trouve dâabord dans Aratus, poète grec, originaire de Cilicie, de même que lâapôtre, mais qui vivait trois siècles avant lâère chrétienne; et ensuite dans une hymne du poète stoïcien Cléanthe.
Paul cite réellement ces deux poètes, et ne répète pas une maxime courante, câest ce que prouve le car, qui introduit la citation, et qui se lit dans le texte des deux auteurs.
Lâapôtre sâapproprie cette pensée (verset 29), mais dans quel sens plus élevé et plus vrai il pouvait lâentendre, lui qui savait que lâhomme, créé à lâimage de Dieu, capable de le connaître et de lâaimer, a véritablement un degré intime de parenté avec lui !
Et combien plus encore cette parole est-elle vraie pour le chrétien «â¯né de Dieuâ¯Â» (Jean 1:12-13) et «â¯participant de la nature divine !â¯Â» (2 Pierre 1:4)
Conclusion irréfutable. Se prosterner devant des images matérielles de la divinité, câest abaisser Dieu et dégrader lâhomme lui-même.
Et en même temps quel ménagement il y a dans ce mot : nous ne devons pas croire (grec nous ne sommes pas obligés de croire).
On sait avec quelle ironie le prophète dénonçait ces aberrations (Ãsaïe 44:13-20; Ãsaïe 46:4-7).
Grec : Ainsi donc, puisquâil ressort de tout ce qui précède que le paganisme a été un temps dâignorance, Dieu, dans sa miséricorde, ne veut pas punir, en considération de cette ignorance, mais il regarde par-dessus (Actes 3:17).
Paul avait déjà exprimé dans une autre occasion ce miséricordieux dessein de Dieu (Actes 14:16; comparez Romains 3:24-25).
Mais lâétat dâignorance ne doit pas se prolonger, maintenant, par la prédication de lâÃvangile, Dieu ordonne aux hommes quâils aient à se repentir (voir, sur le sens de ce mot, Matthieu 3:2, 1re note, tous, en tous lieux).
Malgré ce quâa de sévère cet ordre, il renferme pourtant lâoffre du salut.
Les mots : tous les hommes, en tous lieux, expriment lâuniverselle destination de ce salut offert par la miséricorde de Dieu.
Quel motif de se repentir, le jugement du monde qui sera exercé avec justice !
Le juge établi pour cela (grec déterminé par Dieu), câest lâhomme, Jésus, élevé dans la gloire (Actes 10:42; Jean 5:27; Romains 14:10; 2 Corinthiens 5:10).
Grec : ayant fourni à tous (un motif de) foi, en le ressuscitant dâentre les morts. Par cette foi (sans article) quelques exégètes entendent la foi au Sauveur, par laquelle tous peuvent être reçus en grâce au jour du jugement.
Selon dâautres, Dieu a donné ainsi la preuve, la certitude de ce jugement : il sera exercé par Celui quâil a ressuscité des morts.
La résurrection de Jésus-Christ est la lettre de créance par laquelle Dieu lâa accrédité devant le monde entier, à la fois comme Sauveur et comme Juge. Tel est le sens le plus généralement admis de ces solennelles paroles.
Le discours de Paul fut interrompu par les moqueries des uns, par la proposition plus polie des autres de remettre la discussion à une autre fois.
Faut-il, avec Calvin, attribuer une intention sérieuse à ces derniers ? Il semble que si Paul avait eu des motifs de les croire sincères, il nâeut pas si tôt quitté Athènes (Actes 18:1). Câest lâopinion de Meyer.
Leur réponse doit être considérée comme un prétexte, semblable à celui de Félix (Actes 24:25).
Le seul mot de résurrection amena ce résultat. Paul ne parlait pas de la résurrection des morts en général, bien que ses auditeurs lâentendent ainsi, mais uniquement de la résurrection de Celui qui sera le Juge au dernier jour et dont lâapôtre nâavait pas même encore prononcé le nom.
Et toutefois ce mot suffit pour mettre fin à lâattention des auditeurs. On le comprend de la part de philosophes épicuriens et stoïciens (verset 18) pour qui lâidée du retour dâun mort à la vie était une absurdité.
Ainsi cette première rencontre solennelle de lâÃvangile avec la philosophie grecque ne fut pas sans résultat. Il y eut quelques âmes amenées à la foi, et lâon sait quâau troisième siècle, Origène citait en exemple lâÃglise dâAthènes, bien que Paul nâen parle nulle part.
On ne sait rien de certain sur ce Denys, membre du tribunal de lâAréopage (verset 19)
Selon Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, III, 4 et IV, 23), il serait devenu évoque de lâÃglise dâAthènes, où il aurait souffert le martyre. On lui a longtemps attribué des écrits qui nâont pu être rédigés avant la seconde moitié du quatrième siècle, et qui, grâce à ce nom antique, ont joui dâune considération imméritée.
Quant à Damaris, elle est restée inconnue dans lâhistoire.