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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-48
3>1 à 33 Pierre appelé auprès de Corneille
Luc va raconter la conversion de Corneille avec beaucoup de détails, à cause de sa grande importance, car cet homme, amené à la foi, sera les prémices du paganisme.
Il nous décrit dâabord sa position extérieure, puis son état religieux et moral (verset 2).
Corneille était centenier (officier qui commande à cent hommes) dans une cohorte appelée Italienne en garnison à Césarée (voir sur cette ville Actes 8:40, note).
Césarée étant la capitale politique du pays, la résidence du gouverneur, on tenait sans doute à y avoir une de ces cohortes composées de soldats originaires dâItalie et qui jouissaient du droit de citoyens romains. Elles inspiraient plus de confiance que les troupes auxiliaires formées par des indigènes, qui étaient cantonnées dans le reste du pays et dans la ville de Césarée même, dont la garnison comptait cinq cohortes.
Ainsi Corneille était Romain, ou du moins Italien.
Corneille, né païen, était parvenu à la connaissance du vrai Dieu, sans doute par son séjour au milieu du peuple juif. Cette connaissance nâétait point restée stérile; la piété et la crainte de Dieu régnaient dans son cÅur et dans toute sa maison, sur laquelle il avait exercé une salutaire influence (comparer verset 7, note).
Sa vie répondait entièrement à ces sentiments; il manifestait sa charité envers le peuple par de nombreuses aumônes et sa foi en Dieu par de continuelles prières. Aussi était-il aimé et estimé des Juifs (verset 22).
Le terme : craignant Dieu pourrait être simplement synonyme de pieux (comparez verset 35); mais il est probable quâil désigne Corneille comme un de ces demi prosélytes qui adoptaient les idées religieuses des Juifs et pratiquaient en partie le culte israélite, sans se soumettre à la circoncision et à toutes les obligations de la loi Lévitique (Lévitique 13:16-26).
Au point de vue juif ils nâen restaient pas moins entachés de lâimpureté des païens.
Câest ce qui explique les paroles que Pierre adresse à Corneille en versets 28, 34 Voir encore Actes 11:3; Actes 15:7, où Corneille est désigné comme incirconcis et païen.
Le fait que Corneille avait subi en quelque mesure lâinfluence du judaïsme ne diminue pas lâimportance historique de sa conversion : il fut bien le premier païen admis dans lâÃglise chrétienne.
La neuvième heure, trois heures de lâaprès-midi, était, chez les Juifs, lâun des moments de la journée consacrés à la prière (Actes 3:1).
Corneille, qui avait appris dâeux à connaître Dieu et à prier, aimait à se joindre à eux en prière. Pressé par ses profonds besoins religieux, il priait (verset 30), et sans doute demandait à Dieu plus de lumière pour son âme.
Dieu répondit à sa requête en lui envoyant un ange, quâil vit clairement dans une vision câest-à -dire que le fait réel de la présence de lâenvoyé céleste ne fut perceptible quâà son esprit en extase.
à toutes les grandes époques de son règne (et lâentrée du monde païen dans ce règne en était une), Dieu daigne se révéler aux hommes par ces êtres célestes qui exécutent avec amour ses ordres (Psaumes 103:20; Hébreux 1:14).
Sans parler de lâAncien Testament, de pareilles révélations furent accordées à Zacharie, à Marie, mère du Sauveur, aux bergers de Bethléhem, à Jésus lui-même.
Dans le culte israélite, le sacrificateur faisait monter vers Dieu, en la brûlant sur lâautel, lâoffrande de fleur de farine, arrosée dâhuile et jointe à lâencens.
Cette offrande était présentée en mémorial.
Les Septante traduisent le mot hébreu par le terme qui est ici appliqué aux actes de piété et de charité de Corneille (Lévitique 2:2; Lévitique 5:12; Lévitique 6:15).
Dieu nâavait point oublié les prières et les aumônes de Corneille; il les avait acceptées, parce quâelles provenaient dâun cÅur sincère et pourtant elles ne suffisaient pas pour assurer à Corneille la paix et la joie du salut, puisque Dieu lui envoie une révélation surnaturelle, afin de lâamener à la connaissance du Sauveur.
Ce nâest pas par lâange que Dieu fait annoncer lâÃvangile à Corneille; nul ne peut le faire, sinon de pauvres pécheurs qui en ont éprouvé la puissance et qui y ont puisé la paix et la vie.
Pierre, visitant les Ãglises (Actes 9:32), se trouvait providentiellement à portée de Césarée, et câest lui que Corneille doit inviter à venir lui annoncer la bonne nouvelle du salut.
Cette dernière pensée est exprimée par les mots que le texte reçu ajoute à la fin du verset 6 et qui sont empruntés à Actes 9:6 : Câest lui qui te dira ce que tu dois faire.
Corneille, obéissant aussitôt aux directions quâil vient de recevoir, a le bonheur de trouver près de lui des domestiques de confiance et un soldat pieux auxquels il peut tout raconter.
Telle est lâinfluence bénie quâil exerçait sur sa maison et même sur ce soldat romain devenu un soldat pieux.
Il est désigné comme lâun de ceux qui étaient attachés à sa personne.
On a proposé dâentendre cette expression de gens qui «â¯avaient la même tendance religieuseâ¯Â» (Actes 8:13), que Corneille. Mais il est plus naturel dây voir lâindication de leur position à son service.
La terrasse de la maison (grec), le toit (Luc 17:31), qui était en forme de terrasse, comme aujourdâhui encore en Orient, et où lâon se retirait pour jouir de la solitude ou de la fraîcheur de lâair.
Pierre sây était réfugié pour prier. La réponse à sa prière sera lâimportante révélation quâil va recevoir.
Câest toujours par la prière que la lumière dâen haut resplendit dans les âmes.
Grec : une extase fut sur lui, termes qui expriment ce quâil y eut dâinopiné dans cette manifestation dâen haut.
Le mot extase signifie littéralement un état où lââme est hors dâelle-même, élevée au dessus de la sphère ordinaire où elle se meut. Ce nâest plus alors par les sens quâelle perçoit les objets, mais par un contact immédiat avec une révélation qui lui est présentée (comparer 2 Corinthiens 12:1-4, où la même pensée est exprimée par un autre terme).
Cette révélation peut, comme ici, se manifester sous la forme dâune vision qui se passe exclusivement dans lâesprit de celui qui la reçoit, ou de toute autre manière.
Ce que voit Pierre dans sa vision (il faut remarquer ce verbe au présent), câest dâabord le ciel ouvert (comparez Actes 7:56; Matthieu 3:16; Jean 1:51, 2e note), câest ensuite un vase, un récipient qui descend, semblable à une grande nappe, ou toile. Elle était tenue par les quatre coins. Le grec porte simplement, dans Codex Sinaiticus, B, A : par les quatre coins, il (le vase) sâabaissait sur la terre.
Dans le texte reçu (C), on lit : par les quatre coins il était lié et sâabaissait sur la terre.
Quâon admette ou non cette adjonction, il ne faut pas penser, avec quelques interprètes, que les extrémités de la nappe étaient nouées les unes aux autres, car alors Pierre nâaurait pu voir ce quâelle contenait.
Lâimage décrite nâimplique pas que ces quatre coins pendaient vers la terre, mais plutôt quâils étaient tenus par des mains invisibles, par des anges peut-être (comparer Actes 11:5-7).
Nous restituons ici le vrai texte (Codex Sinaiticus, B, A), en supprimant les mots et de bêtes sauvages que le texte reçu porte après quadrupèdes.
La distinction entre les animaux de la terre et les oiseaux du ciel (Matthieu 6:26, note) est à la fois naturelle et poétique (comparer Romains 1:23).
Pierre aurait pu choisir pour les tuer et les manger des animaux purs.
Mais il a compris que lâordre reçu efface la distinction entre animaux purs et impurs. De là son refus décidé, inspiré par son respect de la loi. Nullement, Seigneur ! sâécrie-t-il.
Il reconnaît donc la voix qui lui parle comme celle de Dieu. Il en résultait un conflit de devoirs.
Grec : toi, ne le souille pas.
En effet Pierre en tenant un objet pour souillé, le rendait tel pour lui (Romains 14:14).
Ces paroles renferment tout le sens de la vision.
Comme Pierre ne comprenait pas le sens de la vision (verset 17), afin que lâimpression en fût plus vive, Dieu la lui fit voir trois fois.
Les faits se chargeront de la lui expliquer, comme le montre la suite de notre récit.
Pendant que Pierre revenu de son extase, réfléchissait sur le sens de la vision, les messagers de Corneille, après sâêtre enquis (le terme grec, qui ne se trouve quâici dans le Nouveau Testament, les montre sâinformant de rue en rue) de la maison de Simon le corroyeur, appellent et sâinforment si lâapôtre demeure là .
En même temps, celui-ci, qui ignorait tout encore, est averti par lâEsprit que des hommes (leçon de D, majuscules, Peschito; Codex Sinaiticus, A, C : portent trois hommes; B : deux hommes) le cherchent, et exhorté à suivre ces hommes sans hésiter.
Lâavertissement nâétait pas inutile, car, comme ceux qui le cherchaient étaient des païens Pierre aurait fort bien pu refuser dâentrer en relation avec eux (verset 28).
Pour le décider, il fallait donc aussi cette déclaration : câest moi qui les ai envoyés.
Grec : des paroles de ta part, paroles de vérité divine qui seront pour Corneille autant de révélations.
Ces envoyés sâacquittent de leur message simplement, clairement et avec amour pour leur maître.
Pour désigner la révélation de lâange à Corneille, ils se servent dâun terme classique que nous rendons par : divinement averti et qui, chez les anciens, signifiait : recevoir réponse dâun oracle.
Ici, câétait la réponse de Dieu aux prières de Corneille (comparer Matthieu 2:12-22; Luc 2:26; Hébreux 8:5; Hébreux 11:7).
Donc, à la suite de lâavertissement quâil a reçu (v 20) et des paroles de ces messagers qui lui inspirent de la confiance, Pierre les reçoit sans hésiter et exerce envers eux lâhospitalité dont il jouissait lui-même chez un frère; car ils ne pouvaient plus repartir le même jour (verset 30, note).
Le lendemain, ils se mettent en route, non pas seuls, mais accompagnés de quelques frères de Joppé. Car là aussi, il y avait déjà des chrétiens convertis par le ministère de Pierre (Actes 9:42).
Six de ces nouveaux frères allèrent avec lui (Actes 11:12). Il y avait grand intérêt pour eux à le suivre dans cette mission importante, et plus encore pour Pierre à avoir des témoins de ce qui allait se passer; car il devra en rendre compte à lâÃglise de Jérusalem, pour sa propre justification (Actes 11:1 et suivants).
Grec : ses amis nécessaires, excellente définition de lâamitié la plus intime.
Corneille voulut que parents et amis, tout ce quâil aimait, eût avec lui le bonheur dâentendre la bonne nouvelle de lâÃvangile.
Lâamour des âmes est inséparable de la foi, même là où elle est encore obscure.
Grec : Et comme il arriva que Pierre entra.
Câest en se prosternant que les Orientaux rendaient hommage aux grands de la terre; mais le mot que nous traduisons ainsi implique dans le Nouveau Testament lâidée dâadoration (Actes 8:27; Jean 4:21 et suivants; Actes 12:20, etc.), et la parole de Pierre (verset 26) dit assez clairement quâune telle intention nâétait pas étrangère à Corneille.
Celui-ci, dâaprès la révélation quâil avait reçue, et selon ses anciennes idées païennes, pouvait considérer Pierre comme un être au-dessus de lâhumanité (comparer Galates 4:14). Or lâapôtre tient à réprimer toute apparence dâidolâtrie. Corneille montre quâil était plus avancé en pratique quâen connaissance; cela vaut mieux que lâinverse, qui est lâordinaire.
Le texte occidental (Blass, dâaprès D, la Peschito et dâautres documents) présente une variante, dâune certaine importance, au verset 25 : Or comme Pierre approchait de Césarée, lâun des serviteurs, ayant couru en avant, annonça quâil arrivait. Et Corneille étant sorti à la hâte et étant allé à sa rencontre, sâétant jeté à ses pieds, lâadora.
Un homme,
Jésus nâa jamais repoussé de tels hommages (Luc 8:41-47; Marc 3:11; Jean 9:38).
La loi nâinterdisait pas aux Juifs toute relation avec des étrangers, câest-à -dire avec des païens; les traditions du pharisaïsme et son mépris de tout ce qui nâappartenait pas au peuple israélite avaient inspiré cette règle étroite (Jean 18:28).
Pierre était encore soumis à ces traditions, considérées comme sacrées même par les Juifs qui avaient embrassé la foi chrétienne (Galates 2:12), il veut que ses auditeurs sachent quâil est autorisé à agir comme il le fait.
Dieu lui a montré, par la vision qui précède, cette grande loi de la liberté et de la charité. Et câest avec bonheur quâil sâen prévaut pour la première fois.
La neuvième heure, câest-à -dire trois heures de lâaprès-midi (Actes 10:3; Actes 3:1).
Corneille indique lâheure précise où lâange lui était apparu, quatre jours auparavant.
La distance de Césarée à Joppé était de trente milles (environ 45 kilomètres); les messagers, partant dans lâaprès-midi, nâétaient arrivés à Joppé que le lendemain vers midi (versets 9, 17).
Pierre et ses compagnons de voyage ne se mirent en route que le lendemain (verset 23), et comme il leur fallut plus dâun jour pour se rendre à Césarée, ils nây arrivèrent que le quatrième jour après la vision de Corneille.
Celui-ci rappelle quâil était en prière, lorsque lâange lui apparut; Dieu répondait ainsi à sa requête.
Après priant, le texte reçu (Majusc. versions.) ajoute : et jeûnant, mots qui probablement ont été introduits parce que les Juifs et les premiers chrétiens joignaient dâordinaire le jeûne à la prière. Ils ne se trouvent pas dans Codex Sinaiticus, B, A, C.
Le texte reçu avec C, D, majuscules, versions. ajoute : lequel étant venu te parlera.
Voir, sur ce récit, versets 3-6.
Corneille raconte simplement ce qui lui est arrivé puis il conclut en exprimant la pensée que câest sous le regard de Dieu quâils Sont tous assemblés pour entendre la parole du Seigneur.
Chez de tels auditeurs, la prédication qui va suivre portera infailliblement tous ses fruits.
Au lieu des mots devant Dieu, D, la vulgate, et une des versions syriaques portent : devant toi (Texte occidental).
Plan
3>Pierre annonce lâÃvangile à des païens
a) Universalité du salut. Pierre déclare avec solennité la conviction qui sâest faite en son esprit : Dieu ne regarde pas à la position extérieure ; en tout peuple celui qui observe sa loi est agréé de lui ; cela ressort déjà des prophéties relatives au salut que devait apporter Jésus-Christ. Il est lui le Seigneur de tous (34-36).
b) Vie, mort et résurrection de Jésus. Pierre rappelle à ses auditeurs les faits de lâhistoire évangélique : le ministère de Jésus de Nazareth, précédé de la prédication de Jean-Baptiste, accompli avec la puissance de lâEsprit de Dieu et consistant en des Åuvres de délivrance. Les apôtres sont témoins des actes de Jésus et de sa mort par le supplice que les Juifs lui ont infligé. Dieu lâa ressuscité et lâa fait apparaître, non à tous, mais à des témoins élus dâavance et qui ont mangé et bu avec le ressuscité (37-41).
c) Le témoignage apostolique. Les apôtres ont reçu de Dieu lâordre de prêcher Christ comme le Juge universel. Tous les prophètes attestent quâil procure le pardon des péchés à quiconque croit en lui (42, 43).
Effusion de lâEsprit et baptême des païens présents
Comme Pierre parlait encore, lâEsprit descend sur ses auditeurs païens ; les Juifs, qui avaient accompagné lâapôtre, sont étonnés de les entendre parler en langues étrangères. Pierre déclare que le baptême ne saurait être refusé à ceux qui ont reçu lâEsprit, et donne lâordre de les baptiser au nom de Jésus-Christ. Ils le prient de prolonger son séjour parmi eux (44-48).
34 à 48 discours de Pierre et baptême de Corneille
La locution : ouvrant la bouche, a quelque chose de solennel qui fait attendre un discours grave et soutenu (comparer Actes 8:35; Matthieu 5:2, note).
En effet, Pierre annonçant pour la première fois lâÃvangile à des païens, dut le faire dans une instruction lumineuse et complète dont nous nâavons ici que le résumé.
En vérité, je reconnais, ce verbe est au présent, câest une lumière, une conviction (sens du mot grec) qui se fait en ce moment même dans lâesprit de lâapôtre.
Quâest-ce qui a concouru à former en lui cette conviction ?
Dâabord la vision quâil a eue, puis le récit de Corneille qui la lui rend claire. Une parole de lâÃcriture quâil connaissait lui devient tout à coup lumineuse : Dieu ne fait point acception de personnes, littéralement : Dieu ne reçoit pas le visage, lâextérieur, lâapparence (Deutéronome 10:17; 1 Samuel 16:7; comparez Romains 2:11; Galates 2:6; Ãphésiens 6:9; 1 Pierre 1:17).
à quoi donc regarde-t-il ? Au cÅur, à la vie, à la crainte quâon a de lui, à la pratique de la justice.
Quiconque est dans ces dispositions, à quelque nation quâil appartienne, Juif ou païen, lui est agréable (grec recevable, acceptable, agréé.) Il nâest point encore en plein dans le royaume de Dieu, mais tout préparé pour y entrer.
Il est évident que Pierre applique à Corneille cette grande vérité. Mais on ne saurait en conclure que «â¯toutes les religions sont bonnesâ¯Â». Lâhistoire de Corneille qui doit être amené à la connaissance de Christ pour avoir part au salut contredit précisément une telle opinion.
La parole ou en dâautres termes la vérité que Pierre vient dâénoncer (versets 34, 35) est celle que Dieu a déjà fait connaître aux fils dâIsraël, en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix (Ãsaïe 52:7) par Jésus-Christ.
Puisque cette paix nâest que par Jésus-Christ, il est évident quâon ne lâobtient pas en observant les prescriptions de la loi juive, mais que Dieu la destine à tous.
Lâapôtre fonde encore son affirmation de lâuniversalité du salut sur le fait que ce Sauveur qui donne la paix est le Seigneur de tous, de tous les hommes Juifs ou païens. Câest ainsi que Paul lui-même établissait cette grande vérité (Romains 3:29).
Pierre, parlant avec émotion, jette sa pensée dans une phrase grammaticalement incorrecte.
Aussi les exégètes construisent-ils de diverses manières versets 36-38.
Au lieu de considérer les mots du verset 36 (grec) : la parole quâil a envoyée, comme dépendant du verbe : je reconnais (verset 34) et se rapportant à la vérité énoncée dans versets 34, 35 (de Wette, Ebrard, Baumgarten), on a cru quâils étaient coordonnés au terme de justice (verset 35) et lâon a traduit : «â¯celui qui pratique la justiceâ¦et qui accomplit la parole quâil a envoyéeâ¯Â» (Ewald, Nösgen, Zöckler).; mais le sens quâon obtient ainsi est moins satisfaisant.
De nombreux interprètes (Meyer, Wendt, Lechler, Barde) rattachent verset 36 à ce qui suit et traduisent : «â¯Vous savez la parole que Dieu a envoyée à Israël en annonçant la paix par Jésus-Christ (il est le Seigneur de tous); vous savez ce qui sâest passé dans toute la Judéeâ¯Â».
Nous opposons à cette construction deux objections principales :
Aussi ne saurions-nous admettre la conjecture de M. Blass qui envisage le mot seigneur comme une interpolation et en le retranchant, traduit : «â¯La parole quâil a envoyée aux fils dâIsraël, en annonçant la paix par Jésus-Christ, elle est de tousâ¯Â», câest-à -dire elle est «â¯destinée à tousâ¯Â». Cette conjecture ne se fonde sur aucun document.
Mais B, A, versions, présentent une variante, qui a lâair dâêtre née aussi du désir de simplifier la phrase. Ils suppriment le pronom relatif après parole. Il faut alors traduire : «â¯Il a envoyé la parole aux fils dâIsraël, annonçant la paix par Jésus-Christâ¯Â» (Oltramare, Segond, Stapfer).
Pierre annonce à ses auditeurs Jésus-Christ, quâil venait de nommer comme auteur de la paix (verset 36), en ces termes : (grec) vous savez le fait qui sâest produit,â¦savoir (Luc 2:15) Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu lâa oint dâEsprit Saint (Ãsaïe 61:1; Matthieu 3:16; Jean 1:32-34). Sa sainte vie fut une suite non interrompue de bienfaits : il alla de lieu en lieu (Actes 8:4) faisant du bien, guérissant et délivrant même les malheureux quâopprimait la puissance des ténèbres. Quelles preuves éclatantes que Dieu était avec lui !
Relativement à ces faits extérieurs de la vie de Jésus, lâapôtre pouvait dire : Vous savez parce que, ses auditeurs habitant la Palestine, il était impossible quâils nâen eussent pas quelque connaissance; mais ils nâen avaient pas compris la signification profonde. Pierre la leur révèle.
Afin de bien persuader ses auditeurs de la réalité des faits quâil expose, Pierre déclare que lui et ses condisciples en sont les témoins (Actes 1:8), témoins divinement autorisés, puisquâils avaient été (verset 41) auparavant choisis de Dieu.
Ce choix, fait par Jésus est ici attribué à Dieu lui-même (Jean 15:16).
Après lâavoir poursuivi de leur haine, les Juifs lâont même fait mourir (voir sur le terme : le pendant au bois, Actes 5:30, note), mais Dieu lâa ressuscité le troisième jour.
Et pour établir la certitude de la résurrection de Jésus, Pierre rappelle que les apôtres ont mangé et bu avec lui après quâil fut ressuscité des morts (Luc 24:41-43; Jean 21:12).
Pourquoi Jésus ressuscité nâa-t-il pas été manifesté à tout le peuple ? Voir la réponse de Jésus à cette question qui lui est posée par lâun de ses disciples (Jean 14:22-24).
Lâordre dont il est ici question nâest pas celui de prêcher lâÃvangile à tous les peuples (Actes 1:8; Matthieu 28:19), car il sâagit dâun message adressé au peuple dâIsraël et qui présente Jésus principalement comme juge.
Faut-il admettre avec Meyer que Pierre fait allusion à un ordre spécial de Jésus, qui ne serait pas rapporté dans les évangiles ?
Cela nâest point nécessaire. Jésus sâest souvent déclaré le Juge suprême.
Il en résultait pour ses apôtres lâobligation de le prêcher et de lâattester comme tel (Matthieu 25:31 et suivants; Jean 5:27; comparer : Actes 17:31; 2 Timothée 4:1; 1 Pierre 4:5).
Les vivants et les morts sont ceux qui vivront et ceux qui seront morts à lâavènement du Seigneur.
Le témoignage de tous les prophètes avait précédé le témoignage des apôtres, pour attester que quiconque croit au Sauveur, à quelque nationalité quâil appartienne, reçoit la rémission ou le pardon de ses péchés par son nom, câest-à -dire en lui et par lui.
Voilà lâuniversalité du salut proclamée par Pierre, comme elle le sera par Paul (Romains 3:22).
Quel sujet de joie pour les païens qui écoutaient ces paroles !
Quand Pierre dit : tous les prophètes, il ne prétend pas quâil y ait dans les écrits de tous des passages précis déclarant que le pardon des péchés est accordé à quiconque croit au Sauveur mais tous, en annonçant le libérateur et les temps évangéliques, annonçaient implicitement cette précieuse vérité.
Grec : lâEsprit Saint tomba (de même Actes 8:16; Actes 11:15) câest-à -dire que tous les auditeurs de Pierre furent tout à coup saisis par lâEsprit de Dieu.
Leur âme était préparée à le recevoir (verset 33); il nây eut donc rien de magique dans cette action de lâEsprit.
Mais à quel signe les assistants reconnurent-ils cette effusion du SaintEsprit dont le moment précis est indiqué ?
Les versets versets 45, 46 répondent à cette question.
Grec : Les fidèles de la circoncision, câest-à -dire les Juifs convertis qui avaient accompagné Pierre de Joppé à Césarée (verset 23), reconnurent lâaction de lâEsprit à ses effets (verset 46) et ils sâen étonnèrent, parce que câétait la première fois que lâEsprit était donné à des païens.
Ces nouveaux croyants Corneille et ses amis remplis de joie et dâun saint enthousiasme, magnifiaient Dieu. Ils donnaient essor à leurs sentiments, non en langage ordinaire, mais ils parlaient en langues.
Ici se reproduit donc le phénomène de la Pentecôte (voir Actes 2:4, 2e note).
Grec : Alors Pierre répondit : Quelquâun peut-il refuser lâeau en sorte que ceux-ci ne soient baptisés ?
La grâce signifiée par le baptême étant donnée, pourquoi refuser le signe ?
Pierre, au lieu de les baptiser lui-même (comparez 1 Corinthiens 1:15, note), ordonne de les baptiser au nom de Jésus-Christ.
Le texte reçu porte : au nom du Seigneur; la variante ici adoptée se lit dans Codex Sinaiticus, B, A.
Le Saint Esprit est donné à Corneille et aux gens réunis dans sa maison avant quâils reçoivent le baptême, ailleurs ce don de lâEsprit suit le baptême (Actes 8:16; Actes 19:5-6).
Dieu nous montre ainsi que, dans la dispensation de ses dons il est parfaitement indépendant de lâaction humaine; il les accorde quand et comme il le trouve bon. «â¯Le vent souffle où il veutâ¯Â».
Mais il faut bien remarquer que Pierre nâen estime pas moins nécessaire dâadministrer le baptême dâeau qui reste le sceau visible de la grâce invisible, câest-à -dire de la régénération par le Saint-Esprit.
Même les plus vivantes expériences de la grâce ne feront que rendre plus pressant dans une âme humble le désir de participer aux symboles sacrés institués par Jésus-Christ.
Ces nouveaux convertis, heureux de la présence de Pierre au milieu dâeux, désirent affermir leur foi et recevoir des lumières nouvelles dans des entretiens prolongés avec lui. La foi est toujours «â¯opérante par lâamourâ¯Â».