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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-20
3>1 à 11 Le véritable but de la Loi. Pourquoi Paul a laissé Timothée à Éphèse. Salutation
Paul rappelle l’origine et l’autorité de son apostolat alors même qu’il s’adresse à un frère qui ne sera point tenté de révoquer en doute cette mission divine (Actes 9:15; comparez Galates 1:1, note).
Dans les épîtres pastorales il donne souvent à Dieu le beau et doux nom de Sauveur, (1 Timothée 2:3; 1 Timothée 4:10; 1 Timothée 1:3; 1 Timothée 3:4) parce qu’il voit en lui la cause première du salut (comparer : Jean 3:16). Quant à celui qui l’accomplit, Jésus-Christ, Paul l’appelle notre espérance, parce qu’il en est seul le fondement, ou plutôt l’objet. Il devait trouver dans toutes ces expressions une consolation dont son cœur avait besoin lorsque, parvenu aux derniers temps de sa vie, fatigué de sa course, de ses travaux, de ses souffrances, il ne pouvait que soupirer après la délivrance finale. C’est ainsi encore qu’il emploie dans le vœu qu’il adresse à Dieu pour son disciple (1 Timothée 1:2) ce terme de miséricorde, qui ne paraît pas habituellement dans ses salutations apostoliques, mais qui trahit un sentiment toujours plus profond des misères humaines dont il avait tant souffert, et que ses derniers combats lui rendaient plus douloureuses encore (comparer 1 Timothée 1:13-16).
Ce titre si rempli de paternelle affection confirme la pensée que c’était bien l’apôtre qui avait amené Timothée à la foi (voir l’introduction I; comparez 1 Corinthiens 4:17.) Il y a dans cette paternité spirituelle une profonde réalité.
Voir Romains 1:7, note.
L’apôtre n’a pas achevé cette longue phrase (1 Timothée 1:3; 1 Timothée 1:4) que nous rendons telle qu’il l’a laissée. Il s’agit de bien saisir les pensées qui se pressent sous sa plume et qui souvent le détournent d’une construction rigoureusement grammaticale.
Il rappelle d’abord (1 Timothée 1:3) à son disciple qu’il l’a exhorté à rester à Éphèse dans un but important qu’il va indiquer (1 Timothée 1:3; 1 Timothée 1:4). Cela eut lieu lorsqu’il partit d’Éphèse pour la Macédoine. Or, on cherche en vain dans la vie de Paul, selon le récit des Actes, le voyage ici mentionné. On cite Actes 20:1-4, mais plusieurs circonstances ne coïncident pas.
D’autres ont imaginé un voyage, qui ne serait pas raconté par Luc, mais sans aplanir les difficultés. Il est donc très probable qu’il s’agit d’une époque postérieure qui doit se placer après la première captivité de l’apôtre (voir l’introduction II).
Le but de l’apôtre, en laissant Timothée à Éphèse, était qu’il recommandât à certaines personnes (bien connues de lui) de ne pas enseigner une autre doctrine (grec : « enseigner autrement ») que celle de Paul. C’est ce qu’il appelle ailleurs « prêcher un autre Évangile » (Galates 1:6; comparez 2 Corinthiens 11:4). Ces fausses doctrines, il les désigne comme des fables et des généalogies interminables. Timothée savait certainement ce qu’il devait entendre par là.
Aujourd’hui, les exégètes proposent les explications les plus diverses de ces termes.
Les uns pensent qu’il s’agit des traditions fabuleuses par lesquelles les Juifs prétendaient expliquer l’Ancien Testament et qui ont formé peu à peu la science talmudique, aussi bien que des recherches généalogiques sur les ancêtres du Messie.
Les autres appliquent ces mots aux vaines spéculations sur les ordres divers des anges, dont on trouve déjà des traces dans de précédentes épîtres (Éphésiens 1:21; Colossiens 1:16; Colossiens 2:10-15).
D’autres encore veulent retrouver ici les premiers germes des notions gnostiques sur des émanations successives d’êtres spirituels, toutes les perfections de Dieu s’engendrant les unes les autres dans une succession infinie, interminable.
Quel que fût le sens précis de ces erreurs, il est certain que l’imagination des fidèles n’ayant pour guide ni la raison ni la révélation, ne pouvait produire que des disputes, et non la dispensation de Dieu, qui est dans la foi. Le texte reçu lit ici l’édification de Dieu. Dans ce sens, l’apôtre voudrait parler d’une édification selon Dieu, opérée par lui, dont la foi est le vrai élément, et qu’il opposerait aux vaines spéculations. Mais au lieu de ce mot édification, la plupart des manuscrits portent l’expression que nous rendons par la dispensation, ou l’économie ou l’administration et qui désigne tout ce que Dieu a fait pour le salut des hommes (comparer Éphésiens 1:10; Éphésiens 3:2-9; ou encore 1 Corinthiens 9:17).
L’apôtre veut dire que cette dispensation de Dieu dans l’Évangile de sa grâce doit être reçue par la foi et n’est pas favorisée, avancée au milieu des hommes pour les faux systèmes qu’il combat, mais tout au contraire. Ou bien, s’il prend ce mot dans le sens de 1 Corinthiens 9:17, (comparer 1 Timothée 4:1) c’est-à-dire comme signifiant l’administration du ministère évangélique, il entend que ceux qui sont revêtus par Dieu de cette charge doivent s’en acquitter dans la foi et non dans l’esprit de ces systèmes humains.
Ou de l’avertissement, de l’exhortation, de la prédication (comparer 1 Timothée 1:18; 1 Timothée 4:11; 1 Timothée 5:7; 1 Timothée 6:13).
L’apôtre reprend la pensée de 1 Timothée 1:3, où se trouve le même mot, pour indiquer ce que Timothée devait faire à Éphèse.
La charité, qui est l’accomplissement de la loi, (Romains 13:10) est le but suprême de la rédemption, par conséquent aussi de toute proclamation de la vérité. Cet amour de Dieu et des hommes n’est compatible qu’avec un cœur pur de tout mauvais motif, de tout égoïsme, et avec une conscience qui a la paix de Dieu.
L’homme ne peut aimer qu’un Dieu réconcilié, qui a pardonné; et tout péché nouveau, dont on n’aurait pas obtenu le pardon, trouble la bonne conscience. Mais la principale source de cet amour, c’est la foi, une foi sincère (grec : « sans hypocrisie ») qui ne se contente pas des apparences sans la réalité. C’est cette foi qui produit aussi la bonne conscience (voyez 1 Timothée 1:19; 1 Timothée 3:9; 2 Timothée 1:3; 2).
Ou « vains discours » ; par où l’on peut entendre les vaines questions dont l’apôtre a parlé à 1 Timothée 1:4.
Ils se sont détournés, non seulement de la « foi sincère », (1 Timothée 1:5) mais de tout ce qui constitue un vrai caractère chrétien, tel que Paul vient de le dépeindre.
Ce titre pompeux de docteur de la loi était sans doute celui que s’attribuaient les faux docteurs; ce qui montre qu’ils étaient des chrétiens judaïsants.
Plusieurs autres passages de nos épîtres confirment cette opinion. Et cependant ils n’entendaient ni la loi, ni les question (1 Timothée 1:4; 1 Timothée 1:6) sur lesquelles ils parlaient avec tant d’assurance, et dont ils prétendaient trouver la solution dans l’Ancien Testament. S’ils avaient mieux compris la loi, ils auraient aussi mieux compris l’Évangile (1 Timothée 1:8).
Par cette antithèse dans les mots : « la loi est bonne si quelqu’un en use légitimement », l’apôtre veut dire que la loi atteint son but quand l’homme pénètre jusqu’à son essence même, et la saisit dans sa profonde spiritualité, quand il en éprouve la sainte influence, quand il est amené par elle à la connaissance de son péché et de sa corruption (Romains 7:7; Romains 7:10; Romains 7:14, notes).
Le Sauveur faisait appel à cet usage de la loi quand il y renvoyait ses auditeurs et leur disait qu’ils auraient la vie s’ils pouvaient l’accomplir (Luc 10:28; Luc 18:20 et suivants; comparez Romains 10:5, note).
Mais la loi cessait d’être bonne quand elle devait servir à de vaines spéculations, et surtout lorsque, interprétée dans un sens extérieur et matériel, à la manière des pharisiens, elle ne servait plus qu’à nourrir l’illusion d’une orgueilleuse propre justice (voir Matthieu 19:20).
Pour comprendre ce passage sur la destination de la loi, il faut se rappeler l’enseignement apostolique touchant la justification.
Celui que l’apôtre nomme le juste, (1 Timothée 1:9) n’est jamais l’homme qui est parvenu à un certain degré de justice propre par l’observation de la loi, (Romains 3:20, note) mais le croyant qui est justifié devant Dieu par la foi (Romains 1:17, note; Romains 3:24, note).
Cette justification, fruit de sa réconciliation avec Dieu, rend le chrétien capable d’aimer la loi de Dieu, parce qu’il aime Dieu; or, « l’amour est l’accomplissement de la loi » (Romains 13:10).
L’Esprit de Dieu, répandu dans ce cœur régénéré, y devient une loi vivante; la loi écrite, avec ses prescriptions et ses condamnations, ne le régit plus, si ce n’est pour exercer toujours plus complètement en lui son ministère de mort, (Romains 7:10, note) et pour le rejeter plus complètement dans la foi. Le but de la loi est atteint quand elle s’est rendue superflue par son action même (Romains 6:14, note; Galates 5:18).
Mais il n’en est pas ainsi pour l’homme inconverti, à qui la loi n’a point encore fait sentir son péché; la loi est là spécialement pour lui. Et l’apôtre choisit à dessein les termes les plus forts, cite les transgressions les plus grossières, afin de faire sentir d’autant plus vivement l’erreur des faux docteurs qui se glorifiaient de la loi, tout en en méconnaissant la spiritualité, et qui la considéraient comme supérieure à l’Évangile de la grâce, par lequel seul pourtant l’homme parvient à accomplir réellement la volonté de Dieu.
En même temps, Paul laisse entrevoir (comme Romains 2:17, suivants) que ceux qui, dans leur aveuglement et leur orgueil, se glorifient de la loi, sont les premiers violateurs de la loi.
On peut remarquer que, dans ce triste catalogue des transgresseurs de la loi, l’apôtre nomme d’abord (en six termes divers) ceux qui pèchent contre Dieu et les choses saintes, puis ceux qui violent leurs obligations à l’égard du prochain. Dans cette dernière énumération, il suit à peu près l’ordre de la seconde table du décalogue.
Sur ce mot voleurs d’hommes, comparez Exode 21:16, où il s’agit d’hommes qu’on dérobait pour les vendre comme esclaves. Ce crime n’a pas encore disparu de la terre.
On n’attendait pas ici ce mot de saine doctrine, mais plutôt quelque expression se rapportant à la morale et à la pratique du bien. Mais, pour les écrivains sacrés, la doctrine, ou la vérité, est inséparable de la sainteté, et l’erreur intimement unie au péché.
Ainsi le terme même de saine doctrine, qui revient souvent dans les épîtres pastorales, (1 Timothée 6:3; 2 Timothée 1:13; 2 Timothée 4:3; 2 Timothée 1:9-13; 2 Timothée 2:1-2) suppose qu’il peut y avoir une doctrine moralement malsaine, nuisible à la santé de l’âme (1 Timothée 6:4; 2 Timothée 2:16; 2 Timothée 2:17).
C’est aussi pour cela qu’on trouve si souvent dans ces lettres l’idée que la foi ne saurait exister sans la bonne conscience (1 Timothée 1:5, note).
Ces mots : selon l’Évangile, ne se rapportent pas seulement à ce qui précède immédiatement, comme s’ils devaient caractériser « la sainte doctrine », mais à toute la pensée exprimée aux 1 Timothée 1:8-11 sur la vraie destination de la loi. L’Évangile confirme cette destination en mettant la loi à sa vraie place, en montrant que l’homme, humilié, condamné par cette loi, ne peut ensuite être sauvé que par la grâce.
C’est pour cela même que cet Évangile est si glorieux aux yeux de l’apôtre : l’Évangile de la gloire du Dieu bienheureux. Il proclame la gloire, la miséricorde, l’amour de ce Dieu souverainement heureux, qui veut, par l’Évangile, faire part de ce bonheur suprême à de pauvres et misérables créatures.
Plan
3>III. Exhortation au bon combat
Pour encourager son disciple à la lutte contre l’erreur, Paul lui rappelle des prophéties faites à son sujet (18).
Sa force pour le combat sera dans l’union de la foi et d’une bonne conscience qu’on ne peut abandonner sans faire naufrage ; il en cite deux exemples effrayants, Hyménée et Alexandre (19, 20).
Il paraît qu’il y avait eu, dans les Églises d’Asie, des chrétiens doués du don de prophétie, qui avaient annoncé par le Saint-Esprit que Timothée deviendrait un serviteur de Dieu distingué. C’est là ce que rappelle l’apôtre, ici et ailleurs (1 Timothée 4:14; 1 Timothée 6:12).
Grec : « Que tu fasses en (ou : par) elles la bonne guerre », dans ces prophéties; ce qui peut vouloir dire : que tu combattes de manière à accomplir ce qu’elles annonçaient; ou bien : que tu combattes avec le courage qu’elles t’inspireront.
C’est par cette recommandation que l’apôtre revient à sa pensée de 1 Timothée 1:3 (comparer 1 Timothée 1:5, note).
La foi et la bonne conscience sont unies comme la cause et l’effet; mais il y a toujours action et réaction de l’une sur l’autre.
La foi est le gouvernail du vaisseau, la bonne conscience en est l’ancre; l’une ou l’autre manquant au jour de la tempête, il y a danger terrible de faire naufrage.
Il est de la plus haute importance, pour les chrétiens de tous les temps, de ne jamais considérer une doctrine indépendamment de la disposition morale qui l’a produite, ou qu’elle peut engendrer (comparer 1 Timothée 1:5, note).
Grec : « Afin qu’ils soient châtiés pour ne plus blasphémer » (voir sur Alexandre 2 Timothée 4:14; et sur Hyménée 2 Timothée 2:17).
Livrer à Satan est une expression déjà employée par l’apôtre Paul (1 Corinthiens 5:5, note) et qui signifie excommunier, bannir du corps de l’Église. Il applique cette mesure de rigueur, soit afin que ces faux docteurs ne répandent pas leur poison parmi les fidèles, soit dans l’espoir de les ramener, en réveillant en eux le sentiment de leur chute.
Dans l’un et l’autre cas, c’était mettre un terme à leur action nuisible sur l’Église. Cette action, l’apôtre la désigne comme blasphématoire, soit que ces hommes parlassent mal de la saine doctrine, soit que leurs principes continssent véritablement des blasphèmes contre Dieu.