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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Revelation 17". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/revelation-17.html.
bibliography-text="Commentaire sur Revelation 17". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-18
Plan du commentaire biblique de Apocalypse 17
La prostituée assise sur la bête
Un des anges des coupes invite Jean à venir voir le jugement de la grande prostituée. Il le transporte en esprit dans le désert, où Jean voit une femme assise sur une bête écarlate à sept têtes et à dix cornes. La femme est vêtue de pourpre et parée de pierres précieusesâ¯; elle tient à la main une coupe remplie dâabominationsâ¯; sur son front, un nom mystérieuxâ¯: Babylone la grande, la mère des impudiques. Elle est ivre du sang des témoins de Christ. Ãtonnement de Jean à sa vue (1-6).
Explication du mystère de la bête et de la femme
La prostituée et la bête
Verset 1
La chute de Babylone 17 Ã 19.10
Versets 1 à 18 â La prostituée et la bête
Lâun des sept anges qui tenaient les sept coupes montre à Jean la vision suivante. Cette vision nâest donc que le développement de lâun des effets déjà mentionnés de la septième coupeâ¯: «â¯Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de la fureur de sa colèreâ¯Â» (Apocalypse 16.19). Lâauteur ne dit pas lequel des sept anges vint assez près de lui pour pouvoir parler avec luiâ¯; mais des paroles que lâange prononce, il ressort que câest le dernier.
Lâépithète de grande prostituée est donnée ici pour la première fois à Babylone (verset 5)â¯; mais ce qui était dit dâelle, dans Apocalypse 14.8, préparait le lecteur à lâentendre désigner ainsi. Comparer verset 2.
Trait emprunté, suivant les uns, à la situation géographique de la Babylone de lâEuphrate (Jérémie 51.3)â¯; suivant dâautres, à la circonstance que Rome sortait, pour le voyant, de la grande mer de lâoccident (Apocalypse 13.1, notes). Quelle que soit lâorigine de ce trait, lâexplication donnée au verset 15 montre que les grandes eaux symbolisent la multitude des peuples.
Verset 2
La fornication est une expression figurée pour désigner lâidolâtrie et spécialement les hommages divins rendus à Rome et à lâempereur (Apocalypse 13.7-8â¯; Apocalypse 13.14-15).
Le vin de sa fornication est lâimage empruntée à Jérémie 51.7 et déjà employée en Apocalypse 14.7.
Verset 3
Le voyant est mis à nouveau en extase, en esprit, comparez Apocalypse 1.10â¯; Apocalypse 4.2. Ici commence donc une nouvelle vision. Câest dans le désert quâil est transporté pour voir Babylone, soit parce que la Babylone de lâEuphrate était située au-delà du désert de Syrie (Ãsaïe 21.1), soit plutôt parce que ce désert, où elle apparaît au voyant, est un présage du sort qui lui est réservé (Apocalypse 17.16â¯; Apocalypse 18.2â¯; Apocalypse 18.19).
La femme, câest la Babylone de lâApocalypse, la ville de Rome. Elle est assise sur une bête écarlate, qui porte ainsi sa livrée. Cette couleur est lâinsigne de la domination (Matthieu 27.28), plutôt que la marque du sang répandu par la bête (verset 6). La bête, câest lâempire romain dâaprès Apocalypse 13.1 La gloire de la ville de Rome repose sur lâempire dont elle est la capitale.
Les noms de blasphèmes déjà mentionnés Apocalypse 13.1 sont indiqués avant les têtes et les cornes, parce quâils représentent le crime principal de Rome, pour lequel elle va être punie (verset 2, note).
Dans la suite de la vision (verset 9), il sera expliqué au voyant ce que figurent les sept têtes et les dix cornes.
Verset 4
Lâauteur reprend la description de la femme. Elle est vêtue de pourpre et dâécarlate et (grec) dorée dâor et de pierre précieuse et de perlesâ¯: symboles de son opulence (Luc 16.19) et de sa dignité royale (Ãzéchiel 28.13).
Lâusage quâelle a fait de cette coupe a déjà été indiqué Apocalypse 14.8, elle lâa présentée aux peuples et elle leur en a fait boire jusquâà les enivrer. La coupe est pleine des abominations et des impuretés de sa fornication (A, minuscules versions Q porteâ¯: de la fornication de la terre. Codex Sinaiticusâ¯: de la fornication dâelle-même et de la terre).
La fornication désigne avant tout lâidolâtrie et le culte rendu aux empereurs (verset 2, note)â¯; mais la description détaillée qui en est faite pourrait renfermer aussi une allusion à la corruption des mÅurs, dont la ville de Rome était un des principaux foyers.
Si les mots abominations et fornication sont souvent pris au figuré et appliqués au service des faux dieux, câest que ce service entraînait presque toujours les souillures morales qui sont la conséquence de lâadoration de la créature.
Verset 5
Sur son front (Apocalypse 13.16, note) était écrit un nom, un mystère, câest-à -dire un nom qui ne doit pas être entendu au sens propre, mais dans un sens spirituel, allégorique (Apocalypse 11.8, note)â¯; il constitue un mystère, qui sera révélé bientôt au voyant (verset 7).
Babylone est appelée la mère des impudiques (le mot grec peut être masculin ou fémininâ¯: on le traduit par fornicateurs ou par prostituées) et des abominations de la terre, parce que lâexemple quâelle donne et lâinfluence quâelle exerce, comme capitale de lâempire, entrains tous les peuples dans son culte idolâtre et dans sa corruption morale.
Verset 6
Après avoir montré Babylone qui enivrait les habitants de la terre (verset 2â¯; comparez Apocalypse 11.8), Jean la voit à son tour ivre du sang des saints et des témoins de Jésus. Cette dernière image ne se rencontre pas ailleurs dans lâÃcriture.
Les saints et les témoins (grec martyrs) de Jésus peuvent être les mêmes personnes désignées dâaprès leur condition morale et la vocation commune à tous les chrétiens dâabord, puis dâaprès le témoignage quâelles eurent à rendre au sein dâun monde hostile.
Mais il se pourrait aussi que le premier de ces termes désignât les chrétiens en général, le second les apôtres Pierre et Paul, qui terminèrent leur carrière par le martyre à Rome.
Il y a en effet, dans ce verset, une allusion évidente aux persécutions exercées à Rome contre les chrétiens et spécialement aux cruelles exécutions ordonnées par Néron en 64. Celles-ci eurent du retentissement dans toute la chrétienté et le grand étonnement, dont le voyant est saisi, est comme un prolongement de la stupeur causée par ce fait terrible.
Verset 7
Comparer versets 3-5.
Verset 8
Au lieu des motsâ¯: et quâelle reparaîtra, le texte reçu porteâ¯: quoiquâelle soit. Ces mots ne se trouvent dans aucun document et ne sont quâune faute de lâédition dâErasme (15.16).
La plupart des interprètes identifient la bête qui a été et nâest plus et doit monter de lâabîme, avec la «â¯tête blessée à mort et dont la plaie mortelle fut guérieâ¯Â» de Apocalypse 13.3 et avec celui des «â¯sept rois, qui nâest plusâ¯Â», mais reviendra comme «â¯le huitièmeâ¯Â» (versets 10 et 11)â¯; ils voient en elle Néron ressuscité (comparer Apocalypse 13.3, note).
Mais cette interprétation met une grande confusion dans les images employéesâ¯:
Ce dernier trait montre que la bête, au verset 8, ne saurait être un individu, ni Néron ou lâun des Césars contemporains de lâApocalypse, ni lâAntéchrist, mais un être collectif, lâempire romain, comme dans Apocalypse 13.1-3. Ici cependant, il ne sâagit pas de lâempire en lui-même.
Quelque graves que fussent la crise provoquée par le suicide de Néron et les guerres civiles entre les généraux qui se disputaient le pouvoir, Jean ne pouvait dire de lâempireâ¯: il était et nâest plus. Dâailleurs, au moment où il écrivait, Vespasien avait rétabli lâordre et raffermi le trône impérial.
La bête, dans notre passage, câest donc plus spécialement lâempire persécuteur de lâÃglise, tel quâil sâétait montré sous Néron, quand la ville de Rome sâétait «â¯enivrée du sang des saints et du sang des témoins de Jésusâ¯Â» (verset 6). Cet empire persécuteur nâest plus, car, sous les premiers successeurs de Néron, les chrétiens goûtèrent quelques années de reposâ¯; mais il reparaîtra, la bête, qui a été et nâest plus, doit monter de lâabîme, suscitée par les puissances diaboliques (Apocalypse 9.1 et suivants).
Une persécution générale éclatera (Apocalypse 13.7â¯; Apocalypse 13.15), qui sera si terrible, que les habitants de la terre sâétonneront en voyant la bête, tous ceux du moins dont le nom nâest pas écrit dans le livre de la vie (Apocalypse 13.8).
Ces derniers serviteurs de lâAgneau immolé, disciples dâun maître crucifié, savent quâils ne doivent pas sâétonner si le monde les hait (Matthieu 10.17 et suivantsâ¯; Matthieu 24.9â¯; Jean 15.18 et suivants) et que câest par beaucoup de tribulations quâils entreront dans la vie (Actes 14.22â¯; Jean 16.33â¯; Apocalypse 7.14).
Mais cette grande persécution sera le dernier effort de la bêteâ¯: elle sâen va à la perdition. Lâempire persécuteur périra des tentatives mêmes quâil aura faites dâécraser le christianisme.
Verset 9
Lâauteur fait de nouveau (comparez Apocalypse 13.18) appel à lâintelligence qui a de la sagesse, en vue de lâexplication quâil va donner des sept têtes de la bête. Il en donne même deux explications.
Les sept têtes figurent sept montagnes sur lesquelles la femme est assise. On ne saurait dire plus clairement que la femme (versets 1-6), câest Rome, la ville bâtie sur sept collines.
Cette indication précise sâoppose à toutes les applications quâon a tenté de faire de ce symbole à lâÃglise déchueâ¯; elle prouve que lâauteur avait en vue lâempire et sa capitale.
Il faut remarquer aussi que cette première explication sâécarte de la signification attribuée aux quatre bêtes de Da (7.3-7) qui représentaient quatre rois (Daniel 7.17) ou royaumes (Daniel 7.23)â¯; ce sens devait naturellement passer aux sept têtes de la bête de lâApocalypse, puisque ces sept têtes sont la somme des têtes des quatre animaux de Daniel 7.3-7 (comparer Apocalypse 13.1, note).
Câest à ce sens, plus conforme à la tradition, que lâauteur revient dans sa seconde explication des sept têtes (verset 10). Sâil fait ce rapprochement entre les sept têtes de la bête et les sept collines de la ville de Rome, câest quâil a trouvé dans la coïncidence du nombre des têtes et de celui des collines lâindice auquel il a reconnu que les sept têtes ne représentaient pas sept rois gouvernant des royaumes différents, comme les quatre rois de Daniel, mais sept empereurs de Rome.
Verset 11
On explique ces versets de deux manières.
I. Les sept rois sont, comme les quatre rois de Daniel 7.17â¯; Daniel 7.23, des royaumes, des empires, qui occupent successivement la scène de ce monde. On en établit la nomenclature comme suit (Kübel)â¯: Assyrie (Nemrod), Babylone (Nébucadnetsar) Mèdes et Perses (Cyrus), Grèce (Alexandre), Syrie (Antiochus Ãpiphane). Voilà les cinq qui sont tombés. On remarque que ce terme sâentend mieux de lâécroulement dâun empire que de la mort dâun empereur (Apocalypse 14.8â¯; Apocalypse 16.19â¯; Apocalypse 18.2).
Le sixième, qui est, serait lâempire romain, qui était encore debout et dominait sur tout le monde connu au temps où écrivait Jean.
Le septième roi, qui nâest point encore venu et qui, quand il sera venu, ne doit rester que peu de temps est très diversement interprété, on se refuse même à lâinterpréter (Kübel).
Enfin le huitième, câest lâAntéchrist, dont le règne, encore à venir, précédera la fin. Il reproduira les caractères du sixième empire, de lâempire romain, tel quâil sâest montré sous Néron, dont lâAntéchrist sera la réincarnation. Câest pourquoi le huitième roi est identifié (verset 11) avec la bête qui était et qui nâest plus et désigné comme lâun des sept.
Cette interprétation étend le tableau prophétique de manière à lui faire embrasser tout le cours de lâhistoire jusquâà la fin des tempsâ¯; elle évite dâattribuer à Jean une erreur de perspective, dâaprès laquelle il aurait attendu la fin de lâempire et du monde dans un avenir prochain.
Mais elle donne lieu à bien des objectionsâ¯:
II. Nous sommes ainsi conduits à voir dans les sept rois sept empereurs romains.
Pour les cinq qui sont tombés, les interprètes sâaccordent généralement à les énumérer comme suitâ¯: Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron.
Pour le sixième, les opinions divergent. Plusieurs y voient le successeur immédiat de Néron, Galba, qui régna du 9 juin 68 au 15 janvier 69. Ce serait pendant le court règne de cet empereur que lâApocalypse aurait été écrite.
Le septième roi, qui ne doit rester que peu de temps, serait Othon ou Vitellius, les compétiteurs de Galba.
Enfin Jean aurait attendu comme le huitième, Néron, reparaissant après sa retraite chez les Parthes ou ressuscité des morts, selon la forme de cette fable populaire à laquelle il se serait attaché. Ce huitième roi, câest la bête qui était et qui nâest plus et dont on peut dire quâelle était lâun des sept, puisquâil avait déjà régné comme le cinquième de la série.
Ceux qui ne peuvent admettre que lâauteur de lâApocalypse ait cru à lâabsurde fable du retour de Néron, enfantée par la superstition populaire, pensent quâil substitue à cette fable la prophétie de lâavènement de lâAntéchrist, dont Néron aurait été le prototype (Apocalypse 13.3, note).
Mais toute lâhypothèse de la composition de lâApocalypse sous Galba, qui serait le sixième roi nous paraît extrêmement contestable.
Dâaprès le texte, ce sixième roi, sous lequel lâauteur écrit a eu un règne dâune durée normale. Câest son successeur qui ne doit rester que peu de temps. Le règne de Galba ne présente pas un tel contraste avec les règnes de ses deux compétiteurs, soit Othon soit Vitellius. Et surtout, il nous semble inadmissible que Jean ait annoncé que le retour de Néron, ou lâavènement de lâAntéchrist, aurait lieu immédiatement après le règne de Galba. Lâévénement aurait démené sa prophétie. Lui-même eût pu le constater, puisquâil vécut encore une trentaine dâannéesâ¯; et dès lors aurait-il laissé circuler un livre qui reposait en grande partie sur une erreurâ¯? Il est beaucoup plus naturel de supposer que, dans lâénumération des empereurs, il ne tient pas compte de lâinterrègne qui suivit la mort de Néron et pendant lequel lâempire romain lui parut comme la bête qui a reçu une blessure mortelle (Apocalypse 13.3, note). Le sixième roi, câest pour lui Vespasien, le restaurateur de la puissance impériale.
Le septième, câest Titus, qui ne devait régner que peu de temps et le huitièmeâ¯? Domitien. Le caractère sombre, cruel, ambitieux de ce second fils de Vespasien sâétait affirmé dans la lutte contre Vitellius où, comme le dit Suétone (Domitien 1)â¯;
Le même historien (Titus 9) rapporte que Domitien ne cessait de dresser des embûches à son frère Titus. Guidé par ces indices, éclairé aussi par lâesprit prophétique, Jean pouvait fort bien avoir eu lâintuition, dès le commencement du règne de Vespasien, que Titus, son fils aîné, nâoccuperait pas longtemps le trône et que son successeur, Domitien, serait un nouveau Néron, un tyran cruel et persécuteur.
Une circonstance confirmait à ses yeux ce pressentimentâ¯: Domitien serait un huitième empereurâ¯; il dépasserait donc la série des sept empereurs destinés par Dieu à lâempire, preuve certaine quâil serait une incarnation satanique de la bête elle-même, de lâempire persécuteur, tel quâil était sous Néron, tel quâil nâest plus pour le moment, mais tel quâil reparaîtra (comparer verset 8, note). Cet empire, il lâidentifie avec le huitième empereur quâil désigne comme la bête au sens absolu. Il dit dâelleâ¯: elle est des sept.
On invoque surtout cette parole pour prouver quâil croyait au retour de Néron. Elle peut signifierâ¯: «â¯elle est du nombre des septâ¯Â». Comparer Actes 21.8. Mais si Jean avait voulu rapporter un fait aussi inouï que la réapparition de lâun des empereurs défunts, nâaurait-il pas dû dire plus explicitementâ¯: elle est lâun des septâ¯; tandis que lâexpression employée, dans laquelle se trouve une préposition marquant la provenance, signifie plutôt que lâempereur en qui la bête est incarnée est de la lignée des sept, quâil procède dâeux, quâil possède leur caractère leur dignité.
Enfin Jean ajouteâ¯: Elle sâen va à la perdition, voulant indiquer par là que Domitien serait le dernier des empereurs et que lâempire finirait avec lui, parce que le Seigneur reviendrait pour anéantir toute puissance opposée à la sienne et assurer le triomphe de son Ãglise.
Dans cette dernière prédiction, nous trouvons le même défaut de perspective quâon constate dans la plupart des prophéties de lâAncien et du Nouveau Testament. Les voyants confondaient les diverses phases du tableau dans lequel lâavenir leur était révéléâ¯; ils apercevaient, comme se succédant immédiatement des faits quâun intervalle de plusieurs siècles devait séparer. Câest par une erreur semblable que les deux premiers évangélistes, omettant «â¯les temps des nationsâ¯Â» (Luc 21.24), font dire à Jésus que son retour glorieux aurait lieu «â¯aussitôt aprèsâ¯Â» la ruine de Jérusalem par les Romains (Matthieu 24.29 et suivantsâ¯; Marc 13.24 et suivants).
Jean, qui, avec toute lâÃglise primitive, croyait à lâimminence du retour de Christ, pouvait fort bien lâattendre sous le règne de Domitien. Lâespérance quâil nourrissait et par laquelle il releva le courage des Ãglises persécutées, renfermait une part de vérité. Lâévénement lâa confirmée, en ce sens que la victoire finale est demeurée à lâÃglise, que les puissances hostiles, si formidables quâelles fussent, ont été anéanties et que lâempire romain sâen est allé à la perdition par lâaction même des empereurs qui ont tenté dâextirper le christianisme en le persécutant (comparer verset 8, note).
Verset 12
Les dix cornes de la bête (Apocalypse 13.1â¯; Apocalypse 17.3) avaient besoin dâêtre expliquées, comme les sept têtes.
Lâexplication que lâauteur en donne est obscure. Ce sont dix rois, dit-il. Sâils sont représentés par des cornes et non par des têtes, câest quâils nâont pas encore reçu de royaume, mais seulement un pouvoir royal, une autorité comme des rois, pour une heure, avec la bête.
Les interprètes qui ont vu dans les sept rois une succession de royaumes considèrent de même les dix cornes, dâaprès Daniel 7.24, comme dix royaumes qui sâélèveront successivement.
Mais dans la suite du tableau de lâapocalypse les dix rois paraissent être contemporains de la bête, à laquelle ils confèrent le pouvoir (verset 13) et avec laquelle ils sâallient pour faire la guerre à lâAgneau et enfin pour détruire Rome.
Il paraît donc plus conforme aux données du texte dâadmettre que Jean a vu en eux dix lieutenants impériaux, ou les proconsuls qui étaient à la tète des dix provinces sénatoriales et qui étaient renouvelés dâannée en année.
Câest pour cela quâil dit dâeuxâ¯: ils reçoivent autorité comme des rois, avec la bête, pour une heure. Sâil les appelle des rois qui nâont pas encore reçu de royaumes, il ne veut pas dire quâils sont tous destinés à en recevoir. Mais il avait vu trois de ces lieutenants impériaux revêtir la pourpreâ¯; il pouvait donc les considérer tous comme des candidats éventuels au trône.
Verset 13
Les gouverneurs de province (note précédente), au lieu de chercher à conquérir le pouvoir suprême chacun pour son compte, ont, par une dispensation de Dieu (verset 17), un même desseinâ¯; ils sâaccordent entre eux pour élever sur le trône Domitienâ¯; ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête.
Verset 14
Les lieutenants de lâempereur dans les provinces ordonnèrent et dirigèrent souvent les persécutions contre les chrétiens, comme le montre, entre autres, la célèbre correspondance de Pline le Jeune avec lâempereur Trajan.
Lâapôtre voit en eux les principaux agents de la grande persécution finaleâ¯; mais ils nâatteindront pas leur but (versets 8 et 11, notes)â¯; lâAgneau les vaincra, car il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois et il a pour alliés des appelés et des élus et des fidèles, qui tiendront bon jusque dans la mort (Apocalypse 2.10).
Verset 15
Et il me ditâ¯: câest lâange qui a parlé au voyant, depuis verset 7 et lui a expliqué le mystère de la femme et de la bête qui la porte.
Dans versets 8-14, il a dit surtout ce qui concernait la bête, il en vient maintenant à la femme. Les eaux sur lesquelles elle est assise (verset 1, 3e note) représentent les peuples divers sur lesquels Rome a étendu sa domination.
Verset 16
Après avoir rappelé la puissance de Rome (verset 15), lâange annonce sa ruineâ¯: elle aura pour auteurs les dix cornes et la bête, câest-à -dire les dix gouverneurs qui se sont conjurés pour faire Domitien empereur et qui marcheront avec lui contre Rome. Ils la réduiront en désert (comparez verset 3, 1re note), et la consumeront par le feu, renouvelant, en lâaggravant, lâexploit de Néron, qui avait incendié sa capitale.
Verset 17
Ils ne sont que les exécuteurs du plan de Dieu. Câest Dieu qui a créé entre ces ambitieux, naturellement rivaux, lâaccord admirable grâce auquel ils ont un même desseinâ¯: donner leur royaume à la bête.
Mais le règne de celle-ci subsistera seulement jusquâà ce que les paroles de Dieu, câest-à -dire les prophéties relatives à la chute de Babylone (Apocalypse 18), soient accomplies.
Verset 18
Ce verset donne enfin la clef du «â¯mystère de la femmeâ¯Â», verset 7.
La grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre est une périphrase par laquelle les écrivains du temps, païens ou Juifs, désignaient Rome. Cette désignation, si catégorique, sâoppose aux hypothèses de ceux qui voient dans la femme lâÃglise déchue.