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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Obadiah 1". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/obadiah-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Obadiah 1". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (5)
versets 1-21
Verset 1
Ruine d’Édom (1-9)
Vision : voir Ésaïe 1.1 et Amos 1.1, notes.
Sur la personne d’Abdias (en hébreu Obadia : serviteur de l’Éternel), voir l’introduction.
Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel, à Édom. À proprement parler, le message de l’Éternel à Édom ne commence qu’au verset 2 ; le verset 1 est une espèce d’introduction indiquant à l’avance le moyen par lequel l’Éternel le châtiera. Tout le passage versets 1 à 8 est presque textuellement reproduit dans Jérémie 49.7 et suivants (voir l’introduction).
Nous avons reçu… On peut mettre ces mots dans la bouche du prophète et des Israélites, en traduisant : Nous avons entendu. Mais peut-être vaut-il mieux appliquer le nous aux nations qui sont appelées à combattre contre Édom et qui répondent à l’appel divin, en disant : Levons-nous !
Un héraut a été envoyé : manière figurée d’exprimer le mouvement qui pousse les nations à se coaliser contre Édom. Cette impulsion n’est pas d’inspiration humaine ; elle procède de la volonté de l’Éternel, à laquelle ces peuples obéissent sans le savoir ; comparez Ésaïe 13.2 et suivants, où l’Éternel envoie de la même manière les Mèdes contre Babylone.
Verset 2
Je t’ai rendu petit… La destruction d’Édom est tellement certaine et irrévocable que Dieu en parle comme d’un fait déjà accompli.
Petit… méprisé. Pour les adorateurs de la force, comme le sont les hommes charnels, le mépris est la conséquence fatale de la perte de la puissance. Ce mépris sera la rétribution de l’orgueil actuel d’Édom (verset 3).
Verset 3
Édom met sa confiance dans sa forte position au milieu des rochers (versets 3 et 4), puis dans ses alliés (verset 7), enfin dans ses sages et ses hommes de guerre (versets 8 et 9) mais il s’abuse ; tous ces appuis lui feront défaut l’un après l’autre.
Toi qui habites, dans des creux de rochers… Le pays d’Édom est un plateau coupé par une longue vallée allant du nord au sud, de la mer Morte à la mer Rouge. Les deux chaînes de montagnes qui bordent la vallée à l’est et à l’ouest, sont composées de masses de granit, de porphyre et de grès aux couleurs variées. La chaîne occidentale ne présente que des parois presque perpendiculaires, avec de profonds ravins. Celle de l’est est d’un abord moins abrupt, mais de nature à offrir encore à une armée de sérieuses difficultés. Les villes fortes sont naturellement situées aux endroits les plus inaccessibles.
La capitale Pétra, en hébreu Séla : rocher, se trouvait située dans un ravin latéral (le Wady-Mousa actuel), long de 1500 mètres, resserré à l’ouest et à l’est entre des parois de grès hautes de soixante à 70 mètres et fermé au nord et au sud par des collines escarpées et traversées uniquement par quelques défilés étroits. Les habitations et les monuments publics étaient creusés dans les parois de rocher, et, cela parfois jusqu’à une très grande hauteur. Cette coutume paraît remonter à l’antiquité la plus reculée, car les anciens habitants du pays, qui avaient précédé les Édomites eux-mêmes, s’appelaient Horites, c’est-à-dire habitants des cavernes. Voici comment Keith (Les Prophéties, pages 272-273) décrit cette ville : La face des rochers est taillée avec toute la symétrie et toute la régularité de l’art ; on y voit des colonnes, des lignes de corridors, des escaliers pratiqués dans le roc et un nombre immense de grottes de toutes dimensions, servant d’habitations ou de lieux de sépulture. Il y en a une de soixante pieds de long et d’une largeur proportionnée. On voit des enfoncements de trente pieds de haut avec des autels, des pyramides, des colonnes et des obélisques… Des chambres innombrables sont creusées dans le roc. L’entrée en est embellie par ce que l’architecture peut présenter de plus riche, de plus varié et de plus fantastique.
On comprend par là les expressions d’Abdias : creux de rochers, demeures élevées, aires d’aigle, placées comme entre les étoiles.
La traduction : creux de rochers, nous a paru préférable à celle que nous avions adoptée Jérémie 49.16 gorges du rocher.
Verset 4
Cette situation en apparence inaccessible ne mettra pas Édom à l’abri de l’invasion ennemie et du pillage complet dont l’Éternel le menace.
À cette heure, en effet, toutes ces demeures dans le creux des rochers, jadis si habitées, sont absolument désertes. Les vautours, les chats-huants, les scorpions y abondent ; l’homme a disparu. Dieu a fait descendre l’orgueilleux Édom de son nid d’aigle.
Verset 5
Si des voleurs…, des vendangeurs… Ce passage a été interprété de deux manières. D’après les uns, le prophète comparerait simplement les ennemis d’Édom à des voleurs ou à des vendangeurs qui ne laissent rien après eux. C’est là probablement le sens dans le passage de Jérémie où il reproduit cette menace d’Abdias. D’après les autres, le prophète oppose, au contraire, l’action des envahisseurs à celle des voleurs et des vendangeurs. Les plus pillards d’entre les voleurs ne peuvent jamais tout emporter ; les vendangeurs, malgré tous leurs soins, laissent toujours quelque chose en arrière ; mais, en Édom, il ne restera quoi que ce soit. Ce second sens est plus naturel chez Abdias, à cause de la forme négative des interrogations : Si ce n’étaient que des voleurs des vendangeurs, ils n’auraient pourtant pas ainsi tout emporté ! Le prophète voit en esprit ce désastre d’une nature tout à fait exceptionnelle. De là ses exclamations et ses questions.
Verset 6
Ses trésors cachés. Quoique habitant un pays en général peu favorisé de la nature, Édom s’était extraordinairement enrichi par sa position géographique ; il servait de station commerciale entre la Syrie, d’une part et l’Arabie et l’Égypte, de l’autre. Au reste, la partie orientale du pays était fertile.
Verset 7
Édom sera trahi d’abord par ses alliés, puis par ses amis, enfin par ses protégés. Les premiers lui refuseront leur secours ; les seconds le paieront de belles paroles ; les derniers se joindront perfidement à ses ennemis.
T’ont chassé jusqu’à la frontière. Il s’agit sans doute des ambassadeurs d’Édom envoyés pour demander un prompt secours à ses alliés et que ceux-ci renvoient honteusement en les faisant reconduire à la frontière. Plusieurs rapportent ces mots : t’ont chassé…, à Édom lui-même, qui, fuyant chez ses voisins, se voit refuser un asile.
Ont voulu t’égarer et ont réussi. Ils t’ont donné le change sur leurs véritables dispositions.
Ceux qui mangeaient ton pain. Ce sont les tribus voisines qui vivaient sous sa protection et profitaient de ses gains. Faisant alliance avec l’ennemi, elles lui facilitent perfidement l’envahissement du pays. Comparez Psaumes 41.10.
Il n’y a point en lui d’intelligence. Dans son aveugle confiance en lui-même, Édom ne s’est point douté de toutes ces perfidies et a négligé les précautions les plus élémentaires ; il était comme frappé de vertige.
Verset 8
Le troisième appui, les sages, c’est-à-dire les conseillers du roi, ne sauront plus rien proposer pour le sauver.
Verset 9
Les guerriers, perdant la tête, se laisseront massacrer.
Théman : l’un des districts du pays d’Édom. Comparez Amos 1.12 et Genèse 36.14-15. Ce district était renommé pour le grand nombre et la perspicacité de ses sages. Comparez Jérémie 49.7 et Job 2.11, où le plus sage des amis de Job, Éliphaz, est présenté comme venant de Théman.
Verset 10
Le prophète expose la raison pour laquelle l’Éternel frappera Édom : c’est sa conduite à l’égard de son frère Juda.
Au sujet des faits dont il est ici question, comparez l’introduction et Joël 3.19.
Ton frère Jacob. Le nom de Jacob est employé ici plutôt que ceux d’Israël et de Juda, pour faire rougir les Édomites, dont le père était Ésaü, frère de Jacob.
La honte : celle de la défaite et de la ruine totale. Comparez Michée 7.10.
Retranché… de la liste des peuples.
Verset 11
Ce verset précise l’accusation. La construction n’est pas parfaitement régulière. Abdias commence comme s’il allait énumérer les crimes d’Édom ; puis, passant tout à coup à ceux des peuples étrangers, il se borne à leur associer Édom. Quant au résultat, cela revient au même.
Tu te tenais en face de lui. Cela signifie : tu prenais vis-à-vis de lui la position d’un ennemi.
Son armée. Comparez verset 20. On pourrait aussi traduire : ses trésors. D’après 2 Chroniques 21.17, les Philistins et les Arabes pillèrent toutes les richesses qui se trouvaient dans la maison du roi (Joram) et emmenèrent ses fils et ses femmes, de sorte qu’il ne lui resta que Joachaz (Achazia), le plus jeune de ses fils.
Dans ses portes : dans ses villes, en particulier sa capitale.
Jetaient le sort : pour partager le butin conquis et les prisonniers ; voir Joël 3.3 ; comparez aussi, à propos de Ninive, Nahum 3.10. Rien ne force à admettre que Jérusalem et tous ses habitants aient été partagés au sort, ce qui supposerait la ruine totale de Jérusalem, tandis que les versets suivants semblent plutôt supposer que Jérusalem subsiste encore.
Tu étais… Le texte dit brièvement : Toi aussi comme l’un d’eux.
Verset 12
Ce que tu as fait étaient des choses qu’il ne fallait pas faire et qu’il ne faudrait pas refaire, pour ne pas aggraver ton crime, si l’occasion s’en présentait de nouveau. C’est sous cette forme d’un avertissement que le prophète entre dans le détail de tous les méfaits de ce peuple perfide. Les versions qui rendent les impératifs par cette périphrase : tu n’aurais pas dû, ne faussent pas le sens, mais rendent la phrase plus lourde.
Il y a gradation dans les recommandations :
La journée de ton frère : le jour où il est sous le coup d’un jugement de Dieu.
Ne parle pas si haut ; textuellement : N’ouvre pas une grande bouche (comparez Ésaïe 57.4 ; Psaumes 35.21), en faisant le rodomont, en te vantant de tes prouesses, en abreuvant le vaincu de railleries.
Verset 13
La porte de mon peuple : la ville où demeure mon peuple, Jérusalem ; comparez Michée 1.9.
Verset 14
C’est ici le reproche le plus grave le massacre des fuyards. C’est une lâcheté dont la haine la plus noire seule est capable ; comparez Amos 1.11.
Sur la brèche : ils y étaient montés à la suite des ennemis et de là ils épiaient les vaincus qui cherchaient à s’échapper par quelque issue pendant le pillage.
Ne livre pas… : aux marchands étrangers, qui les revendront comme esclaves. Comparez Joël 3.6 ; Joël 3.19. Les termes nombreux employés pour désigner le malheur de Juda : infortune, ruine, détresse, calamité, malheur, rendent plus incisif le reproche du prophète et font mieux sentir à Édom la dureté et la perfidie de sa conduite.
Verset 15
Édom n’aurait pas dû se joindre aux païens qui ont envahi Juda. Car le jour du châtiment va fondre sur ceux-ci. Sur le jour de l’Éternel, comparez Joël 1.15, note et Joël 3.2 ; Joël 3.9-16.
Il y a évidemment corrélation entre le jour de l’Éternel et le jour du malheur de Juda. Celui-ci est pour Juda un temps de purification, en même temps que de châtiment. Mais celui-là est pour les ennemis de Dieu un jugement final, une complète destruction.
Comme tu as fait : à Israël. En ce jour-là, Édom commencera par être détruit par les païens (versets 1 à 9) ; après cela ceux-ci courront à leur propre ruine.
De même que vous avez bu… Édom et les nations ont festoyé ensemble autour du temple, le jour de la prise de Jérusalem et profané ainsi la montagne de l’Éternel.
Les nations boiront. Après avoir vidé la coupe de la débauche, elles boiront celle de la colère de Dieu (comparez Habakuk 2.16 ; Lamentations 4.21 ; Jérémie 25.15-16, Jérémie 25.27-28), et cela, jusqu’à en être anéanties.
Elles seront comme n’ayant pas été. Il y aura sans doute des individus qui ne périront pas, les réchappés dont parle Joël 2.32 ; mais les nations, comme telles, comme puissances hostiles à Dieu, n’existeront plus.
Verset 17
Tandis que les nations païennes disparaîtront, la maison de Jacob demeurera en Sion et rentrera en possession des territoires qui lui avaient été destinés et qu’avaient occupés les nations ennemies maintenant détruites.
Des réchappés : proprement un réchappement, un groupe de sauvés, comprenant non seulement ceux de la maison de Jacob, mais aussi, comme le montre le passage Joël 2.32, les sauvés d’entre les nations. Pour les uns et les autres, réunis en une seule communauté, Sion sera un sanctuaire ; ce qui revient à dire que Jérusalem deviendra le centre religieux du monde, le lieu saint par excellence, vers lequel se porteront tous les peuples (comparez Michée 4.1).
La maison de Jacob, d’après le verset suivant, désigne ici le royaume de Juda, seul représentant authentique du vrai peuple de Dieu.
Ses possessions ; quelques-uns traduisent : leurs possessions, en rapportant ce leurs aux nations païennes. Le prophète exprime l’idée d’une prise de possession de la terre de Canaan dans sa plus grande extension par le peuple de Juda.
Verset 18
La promesse finale : le triomphe définitif du règne de l’Éternel par le moyen du peuple de Dieu.
Ce triomphe consistera d’abord dans l’achèvement de la ruine d’Édom, déjà pillé par les rois envahissants (versets 1 à 9) et frappé avec les autres païens par le jugement de l’Éternel (versets 15 et 16). Son pays tombera aux mains des Israélites.
La maison de Jacob, opposée, comme elle l’est ici, à la maison de Joseph, ne peut désigner que le royaume de Juda. Celui-ci porte le nom du père de toute la race, Jacob, parce qu’il en est le vrai représentant. Mais les dix tribus (Joseph) lui sont associées pour montrer qu’elles ne sont pourtant pas exclues du salut final.
Verset 19
Ce qui suit repose sur la division naturelle du territoire de Juda en trois parties : le Midi : Négueb ; la plaine : Séphéla, à l’ouest, vers la Méditerranée et la montagne, le plateau central. Comparez Josué chapitre 15.
Tandis que les Israélites du midi s’empareront de l’Idumée jusqu’à la mer rouge, ceux de la plaine feront la conquête du pays des Philistins jusqu’à la Méditerranée. Comparez Josué 15.33.
Les habitants de la montagne ou du nord de Juda étendront en même temps leur domination sur les magnifiques territoires d’Éphraïm et de la Samarie, qui s’étaient détachés d’eux et même souvent constitués leurs ennemis pendant l’existence du royaume des dix tribus. Comparez Amos 9.11-12 ; Osée 1.11 ; Jérémie 31.5-6 ; Ésaïe 11.13 ; Zacharie 10.6.
Benjamin, resté attaché à Juda, prendra aussi part à cette conquête des territoires voisins. Très resserré entre Juda et Éphraïm, il passera le Jourdain et s’emparera des plateaux de Galaad.
Verset 20
Les captifs de cette armée : cette armée emmenée prisonnière, dont il a été parlé au verset 11 et qui revient après son exil, avec tous ces autres captifs de Juda emmenés avec elle, dont il est fait si souvent mention dans les prophètes subséquents (Joël 3.2 ; Joël 3.6-7 ; Amos 1.6 ; Amos 1.9). Mais où établir ces nouveaux venus dans la Terre Sainte, déjà trop petite pour sa population triomphante ? Le prophète leur trouve une place. Ils s’établiront dans les parties septentrionales, en s’emparant du territoire méridional des Phéniciens.
Sarepta (Zarpath), aujourd’hui Surafend, sur la côte de la Méditerranée, entre Tyr et Sidon (1 Rois 17.9). C’était aussi un territoire qui avait été promis à Israël et qu’il avait négligé de conquérir (Josué 13.2-6).
Reste la partie de la population de la capitale que les Édomites avaient emmenée captive le jour de la prise de cette ville par les païens (les réchappés de Jérusalem, verset 11) et qu’ils avaient vendue aux étrangers. Une grande partie d’entre eux se trouvaient à Sépharad. La Bible ne parle nulle part ailleurs de cet endroit. On a voulu y voir soit le Bosphore, soit l’Espagne, soit la ville de Sardes dans l’Asie Mineure, soit celle de Sparte dans le Péloponnèse. Ces deux dernières explications sont les moins invraisemblables ; Sparte, en particulier, pouvait être connue en Orient, tout comme Tharsis (Jonas 1.3), par l’intermédiaire des Phéniciens. Joël reproche précisément à ceux-ci (Abdias 1.6) d’avoir vendu les enfants de Juda et de Jérusalem aux enfants de Javan (aux Grecs).
Posséderont les villes du midi. D’après le verset 19, les habitants du midi s’étaient transportés dans le pays des Édomites pour en prendre possession et le repeupler. Leurs propres villes manquaient ainsi d’habitants et c’est l’ancienne population de Jérusalem revenant de captivité qui remplit ce vide. Son long séjour à l’étranger lui a fait perdre les souvenirs soit de famille, soit de localité.
Verset 21
À ce rétablissement glorieux succède l’ère bienheureuse du gouvernement suprême de l’Éternel.
Des libérateurs : des héros semblables à ceux de l’époque des Juges, qui seront suscités de Dieu pour soumettre à Jéhova la terre païenne, représentée par la montagne d’Édom.
Pour juger : pour détruire le mal et faire régner la justice. Ces héros seront les représentants de l’autorité de l’Éternel sur le monde, jadis ennemi de Dieu et de son règne. De Jérusalem l’Éternel règne par ces agents.
Conclusion
L’accomplissement de la prophétie d’Abdias, en ce qui concerne Édom, a eu lieu d’une manière progressive dans le cours de l’histoire. L’accomplissement le plus prochain, celui qui répond le plus directement au tableau des versets 1 à 9 (la convocation des peuples païens), est le désastre dont il fut frappé par les Chaldéens, lorsque Nébucadnetsar, quinze ans après la destruction de Jérusalem, fit son expédition contre l’Égypte ; voir Jérémie 43.9, note ; Ézéchiel 29.12, note. Une parole de Malachie (Malachie 1.3), peu après le retour de la captivité prouve qu’Édom partagea en plein le sort des Moabites, des Ammonites et des Philistins, sur lesquels Nébucadnetsar exerça alors le jugement de Dieu. Malachie prédit aussi (Abdias 1.4) que si Édom cherchait à rebâtir ses ruines, il ne réussirait pas. En effet, après une tentative de relèvement, ce peuple fut battu et conquis par les Maccabées et enfin incorporé au peuple juif par la circoncision sous Jean Hyrcan (129 ans avant Jésus-Christ). Peu avant la destruction de Jérusalem par les Romains, en l’an 70 de notre ère, ils firent cause commune avec les zélotes et commirent avec ces furieux toute sorte de cruautés. Mais ils périrent bientôt, soit à Jérusalem par l’épée des Romains, soit en Idumée lorsque Simon de Guérasa y fit sa sanglante et désastreuse expédition, racontée par Josèphe (Guerre des juifs IV 9.7). Le nom du peuple, édomite est aujourd’hui absolument disparu (comparez verset 18). Ce qui a pu rester de cette nation s’est fondu avec les Arabes.
Quant à ce qui concerne les Israélites dans la vision d’Abdias, le contraste entre leur sort et celui d’Édom, que nous venons de résumer, rend cette portion de la prophétie d’autant plus frappante. Cependant cet accomplissement, préfiguré par quelques-uns des faits que nous avons rappelés, se rapporte essentiellement à l’établissement final du règne de Dieu sur la terre, comme le font comprendre les derniers mots : Et le règne sera à l’Éternel.
Mais conformément à la nature du don prophétique, c’est en prenant pour point de départ les circonstances locales et temporaires dans lesquelles il vit, qu’Abdias contemple et décrit cette grande perspective finale. Il voit l’établissement du royaume de Dieu en Juda et par Juda sous l’image d’une possession de la Terre Sainte et d’une conquête des contrées voisines par ce peuple choisi de Dieu. La participation future d’Israël dispersé à l’œuvre du salut du monde se présente à son regard sous la forme d’un retour des dispersés actuels venant se joindre à leurs frères pour repeupler le territoire donné par Dieu à son peuple élu et en occuper les parties extrêmes, septentrionale et méridionale. Il est à remarquer que nulle part Abdias ne parle du règne de Juda sur les autres peuples ; c’est uniquement du règne de Jehova, par le moyen de Juda, qu’il se montre préoccupé. La pensée religieuse domine complètement chez lui, comme chez tous les prophètes, la pensée politique.
C’est dans ce petit écrit, le plus ancien monument de la littérature prophétique, que nous trouvons pour la première fois ces deux grandes idées de la journée de l’Éternel ou du juste jugement qui doit réparer toutes les injustices commises dans l’histoire et d’une communauté de réchappés, soit d’entre les Juifs, soit d’entre les païens, se formant à la suite de leurs jugements successifs et par le moyen de laquelle le règne de Dieu doit se substituer sur la terre à tous les empires humains.
Conclusion sur Abdias, Joël et Amos
Ces trois prophètes forment un groupe inséparable, comme l’ont bien compris ceux qui ont formé le recueil des douze petits prophètes. Tous trois ne contemplent et ne mentionnent encore distinctement comme ennemis de la théocratie que les petits peuples voisins ; tous trois donnent parmi eux la place principale à Édom.
Quant à l’état moral du peuple, Abdias n’adresse pas de reproches à Juda et ne le menace d’aucun jugement après celui qu’il vient de subir et qui donne lieu à sa prophétie. Joël n’adresse pas non plus de reproches au peuple de Juda, mais à la suite du jugement qui vient de le frapper, il lui en fait entrevoir un plus redoutable, si le premier ne produit pas ses fruits. Amos va plus loin ; non seulement il décrit le péché du royaume des dix tribus sous les couleurs les plus sombres. Mais il touche aussi en passant (Abdias 1.4-5) à celui de Juda ; et il annonce déjà la destruction de tous les deux et tout spécialement, pour Israël, la déportation au-delà de Damas. Cette gradation nous paraît s’accorder très naturellement avec la date que nous avons été conduits à attribuer à ces trois prophètes.
La promesse messianique enfin ne prend chez aucun d’entre eux le caractère de la venue d’un Messie personnel. Le plus vague des trois sous ce rapport est le plus ancien, Abdias, qui annonce des libérateurs partant de Sion semblables aux anciens Juges. Aux yeux de Joël, le salut se présente comme une pluie de l’Esprit qui vient vivifier toute chair. Chez Amos, c’est plutôt le côté politique du salut qui domine : la restauration de la royauté de David, qui maintenant déjà penche vers sa ruine. On doit dire cependant que l’idée d’un représentant personnel de la famille royale, présidant à ce rétablissement, est impliquée dans cette restauration d’Amos, quoiqu’elle ne soit pas positivement indiquée. À tous égards donc, ce groupe présente le premier stage de la révélation prophétique telle que nous la trouvons consignée dans le recueil des petits prophètes.