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Bible Commentaries
Nombres 13

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-33

Verset 1

Les espions et la révolte du peuple (chapitres 13 et 14)

(Texte hébreu 12.16) Après cet arrêt, le peuple se mit en marche et les prochains campements eurent lieu dans le désert de Paran jusqu’à ce qu’il fût arrivé à Kadès (Rithma, Nombres 23.18). Les paroles que, du sein de la nuée qui s’est transportée dans ce but à la porte du sanctuaire, l’Éternel a adressées à Marie et à Aaron, ne peuvent avoir consisté dans une simple inspiration ou suggestion intérieure. Elles sont trop contraires à leur sentiment et ont un caractère trop frappant. Si donc elles ne sont pas une invention de l’historien, elles doivent avoir été prononcées d’une manière audible et de la manière en laquelle Dieu déclare ici même parler habituellement à Moïse (S’il est un récit dont l’authenticité ne puisse être mise en doute, c’est bien celui-ci. Non seulement il renferme des traits pris sur le fait, ainsi le silence de Moïse qui laisse Dieu prendre sa défense, ou l’effroi d’Aaron qui, se retournant, voit tout à coup Marie blanche de lèpre, mais surtout on cherche en vain ce qui aurait pu motiver l’invention d’une pareille légende dans laquelle le souverain sacrificateur d’Israël joue un rôle si humiliant pour lui et doit réclamer lui-même la médiation d’un autre).

Verset 2

La révolte de Kadès, qui fut la cause de la condamnation de toute la génération d’Israélites adultes sortie d’Égypte avec Moïse, est l’événement le plus décisif de l’histoire d’Israël, depuis son départ de Sinaï jusqu’à son entrée en Canaan. Aussi a-t-il laissé des traces profondes dans la mémoire du peuple. Moïse y fait allusion Nombres 32.8-15 et Deutéronome 1.19-46 ; Deutéronome 9.23. Voir aussi Psaumes 95.11 ; comparez Nombres 14.30. Nous indiquerons au fur et à mesure à quel document paraissent être empruntées les diverses parties du récit.

L’envoi des espions (2-21)

Et l’Éternel parla. D’après Deutéronome 1.19-23, ce fut le peuple qui demanda cette mesure à Moïse, tandis que, d’après notre récit, Moïse obéit à un ordre divin. On peut accorder ces deux points de vue en admettant que Moïse, avant d’adhérer à la demande du peuple, la soumit à Dieu, ce qui est naturel.

Verset 3

On peut trouver dans la forme hébraïque de l’ordre divin : envoie (littéralement envoie-toi), forme qui équivaut à : Tu peux envoyer, un indice en rapport avec cette supposition.

Pour explorer : non pas pour découvrir des chemins praticables, mais pour encourager le peuple par un rapport favorable sur la richesse du pays.

Princes non pas des chefs de tribu, comme Nombres 1.16, mais des chefs de famille, comme Nombres 3.24-30.

Verset 4

Paran : plus spécialement, d’après Nombres 32.8 et Deutéronome 1.19, Kadès-Barnéa, le Rithma de Nombres 33.18 (voir Nombres 13.1, note).

Verset 5

L’ordre des tribus n’est pas tout à fait le même qu’au chapitre 1, sans qu’il soit possible de trouver un motif à ce changement.

La tribu de Lévi n’est pas représentée ; il s’agissait d’une mesure militaire en dehors de sa vocation spéciale. Les seuls noms connus dans cette liste sont ceux de Hosée (Josué) et de Caleb, versets 7 et 9. Caleb représente la tribu de Juda, lors même que, d’après Nombres 32.12 et Josué 14.6-14 où il est appelé Kénizien, il appartenait à une peuplade non israélite. Il est, avec Hobab, l’un des premiers exemples de la largeur avec laquelle était pratiqué par Moïse le principe de l’admission des étrangers croyants dans la théocratie.

Hosée, quoique ayant déjà reçu le surnom de Josué (Exode 17.9, note), porte ici, comme représentant d’Éphraïm, le nom sous lequel il était inscrit dans le registre généalogique de sa tribu. L’identité du personnage ainsi désigné avec le serviteur de Moïse sera rappelée verset 17. Voir un cas analogue Luc 6.14 et Marc 3.16, comparez avec Jean 1.43.

Verset 17

Hosée signifie salut ; Josué : l’Éternel sauve. Jéhosua et Jésus sont des formes différentes de ce dernier nom.

Verset 18

Par le Midi. Le pays par lequel devaient passer les espions et qui était situé au nord de Kadès portait le nom de Midi, Négueb ; ce mot signifie terre desséchée (Genèse 13.9, note).

Verset 20

Les villes. Cette contrée du Midi, qui n’est aujourd’hui qu’une steppe couverte de pâturages ou de buissons, paraît avoir été très peuplée au temps de Moïse. Le livre de Josué énumère vingt-neuf villes avec leurs villages dans le Négueb (Nombres 15.21-32). Le terme de villes désigne ici les lieux habités, en général, depuis les simples campements jusqu’aux localités fortifiées.

Verset 21

Le temps des premiers raisins. Ce détail fixe l’époque de l’année où eut lieu cette exploration ; car la vendange se fait en Palestine en septembre et l’on a des raisins mûrs au mois d’août et même à la fin de juillet. Cette notice s’accorde bien avec le fait de la célébration de la Pâque peu avant le départ du Sinaï.

Verset 22

Le voyage des espions (22-26)

Ce texte est une combinaison des deux documents.

Le désert de Tsin. Dans ce verset sont indiqués les deux points extrêmes du voyage d’exploration : le point le plus méridional, qui est le point de départ, le désert de Tsin (qu’il ne faut pas confondre avec celui de Sin, près du Sinaï, Exode 16.1), c’est l’extrémité septentrionale du désert de Paran et le commencement du Négueb ; et le point le plus septentrional, Réhob ou Beth-Réhob (Juges 18.28), qui appartint plus tard à la tribu d’Asser. Cette ville était située dans le Liban, plus au nord que Dan, qui est d’ordinaire citée comme l’extrémité septentrionale du pays.

Sur le chemin de Hamath (voir Ésaïe 10.9, note). L’auteur fait observer ce fait parce que le nom de la ville de Hamath, située plus au nord dans la Célésyrie, était beaucoup plus connu que celui de Réhob.

On a vu dans cette donnée de notre verset une contradiction avec le récit suivant, tiré du jéhoviste, qui semble donner comme terme à la visite des espions la vallée de Hébron, située tout au sud de la Palestine. Mais, en raisonnant ainsi, on suppose une chose impossible, c’est que ces hommes aient accompli tous ensemble leur voyage d’espions. Une mission de cette nature ne comportait, certainement pas la marche réunie d’une douzaine d’hommes ; comparez Josué 2, où dans une circonstance analogue il n’est parlé que de deux espions. Il faut donc admettre que, comme cela est dans la nature des choses, les douze espions se divisèrent en plusieurs petites troupes, probablement six (voir Josué 2), qui se répartirent les différentes contrées du pays à explorer et se donnèrent rendez-vous pour le retour. La mission détaillée donnée, versets 18 à 21, exigeait la visite du pays tout entier dont la vallée d’Hébron n’était que l’entrée. Enfin, le chiffre de quarante jours indiqué verset 26 ne s’expliquerait pas du tout s’ils n’étaient parvenus que jusqu’à Hébron ; car cette ville n’est située qu’à une vingtaine de lieues au nord de Kadès.

Les versets 23 et suivants sont attribués au jéhoviste.

Verset 23

Et vinrent jusqu’à Hébron. Il y a dans l’hébreu il vint. On pourrait sans doute traduire par : on vint. Mais ce singulier isolé au milieu de tous ces pluriels, est étrange et on a été amené à l’idée de rapporter ce verbe à l’un seulement des espions, qui ne pourrait être que Caleb. Car c’était lui qui avait visité cette partie du pays et c’est à lui qu’elle fut attribuée à cause de sa courageuse fidélité (Josué 14.9).

L’expression jusqu’à ne désigne point nécessairement le terme final du voyage. Comparez par exemple 2 Samuel 16.5, rapproché du verset 13. Le document jéhoviste lui-même parle de peuplades habitant bien au nord d’Hébron (les Jébusiens) et d’autres contrées situées soit au nord, soit à l’ouest de la vallée d’Hébron (rives du Jourdain ; bord de la mer). Le rédacteur a simplement emprunté au récit du jéhoviste deux traits qui avaient tout particulièrement marqué dans le rapport des espions et exercé une influence très grave sur l’événement qui est résulté de cette mission. Ces deux traits sont ceux qui vont être mentionnés : celui de la grappe de raisin, cueillie près d’Hébron et qu’ils rapportèrent comme échantillon de l’excellence du pays et celui de la race des géants qui habitaient le midi de la Terre Sainte et dont la mention effraya si fort le peuple.

Descendants d’Anak. Les trois mêmes noms, Josué 15.14 (Juges 1.20). Ils désignent les chefs de tribus avec les tribus elles-mêmes. Les Anakim appartenaient à cette race de géants connus sous le nom plus général de Rephaïm (Deutéronome 2.10-11 ; Deutéronome 2.20-21), dont Goliath fut encore un échantillon. C’était d’Arba, père d’Anak, que venait l’ancien nom d’Hébron, Kirjath-Arba.

Hébron : voir Genèse 13.18, note.

Tsoan ou Tanis : voir Ésaïe 19.2, note. C’était l’une des plus anciennes villes de l’Égypte, car elle est déjà nommée sous les rois de la sixième dynastie, longtemps avant l’époque d’Abraham. Nous ignorons la date de sa fondation.

Verset 24

Vallée d’Escol. Escol signifie grappe de raisin. Le nom donné à cette occasion fut peut-être une simple confirmation de celui que portait déjà cette vallée, jadis habitée par Escol l’Amorrhéen, l’ami d’Abraham (Genèse 14.13). Au nord d’Hébron se trouve sur le chemin qui conduit à Jérusalem une vallée bordée de collines toutes couvertes de vignobles, qui produisent les plus beaux raisins du pays. Les grains sont gros comme de petites prunes ; les grappes atteignent un poids de cinq et six kilos. Il est probable que cette vallée est celle dont parle notre texte.

Verset 27

Le rapport des espions (27-34)

Le verset 33 seul est Ă©lohiste.

Kadès. Voir l’appendice chapitre 10.

Verset 30

Amalek : le peuple des Amalékites, qui avaient donné leur nom à la partie méridionale de la montagne de Juda (Genèse 14.7).

Héthien, Jébusien, Amorrhéen : voir Genèse 10.15-16, notes.

Cananéen. Ce nom, qui dérive d’une racine signifiant être bas, désigne tantôt tous les habitants du bas pays en général (Genèse 10.6, note), tantôt, comme ici, les habitants du bas pays, spécialement ceux de la côte de la mer et ceux de la plaine du Jourdain.

Verset 31

Caleb calma. Cette expression suppose que l’irritation du peuple avait déjà éclaté, à l’ouïe du rapport précédent.

On se demande comment il se fait que Josué laisse Caleb parler seul. Il faut sans doute tenir compte des mots : à l’égard de Moïse. En raison de la relation personnelle qui existait entre Moïse et lui, il lui était plus difficile de se mettre en avant. On a voulu expliquer ce fait par une différence entre les documents, en disant que d’après l’élohiste seul Josué aurait été du nombre des espions. Mais Nombres 14.38, qui n’est pas élohiste, range aussi Josué parmi eux.

Caleb ne conteste pas la vérité des renseignements fournis par les autres espions, mais il nie les conséquences fâcheuses qu’ils en tirent.

Verset 33

Qui dévore ses habitants. Voir Lévitique 26.38, note et Ézéchiel 36.12, note. Deutéronome 2.1 ; Deutéronome 2.12 ; Deutéronome 2.20-21 montre que ce pays fertile était exposé aux invasions ennemies et que les populations étaient facilement remplacées par d’autres.

Verset 34

Les géants, hébreu nephilim. Nous ne rencontrons ce mot qu’ici et dans Genèse 6.4 (voir la note). Le terme de nephilim, appliqué Genèse 6.4 à la race des géants d’avant le déluge, était demeuré dans la langue populaire et on l’appliquait à toutes les apparitions semblables.

L’effet de sauterelles. La peur grossit les proportions.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 13". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/numbers-13.html.
 
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