Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 10". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/numbers-10.html.
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 10". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-36
Verset 1
Les deux trompettes dâargent (1-10)
Verset 2
Deux trompettes dâargent. Câest ici quâapparaît pour la première fois lâespèce de trompettes désignée par le nom de chatsôtsera. Cet instrument avait (dâaprès Josèphe, certaines monnaies juives et les bas-reliefs de lâarc-de-triomphe de Titus) la forme droite et environ une coudée de longueur. Les prêtres seuls devaient sâen servir (verset 8). Le nombre de ces trompettes sacrées a variéâ¯: ici, il nâest parlé que de deux, une pour chacun des fils dâAaronâ¯; dans 1 Chroniques 15.24, de sept et dans 2 Chroniques 5.12, de cent-vingt.
Dâargent battuâ¯: dâun seul lingot, ce qui rendait lâinstrument plus sonore.
Verset 3
Quand on en sonneraâ¯: des deux à la fois. Elles sonnaient sans doute sur deux tons différents, en sorte que les deux espèces de signaux indiqués ici pouvaient facilement se distinguer. Il y avait aussi deux manières de sonnerâ¯: lâune (verset 3), correspondant à ce que nous appelons des coups de trompettesâ¯; lâautre, plus prolongée, sera mentionnée au verset 5.
Ce coup des deux trompettes, dont parle le verset 3, avait pour but soit de convoquer le peuple autour du Tabernacle, naturellement en la personne de ses représentants, soit simplement de le mettre sur pied, la face tournée vers le Tabernacle, pour être attentif aux ordres de lâÃternel.
Verset 4
Sâil nây a quâune trompette, les douze princes seuls (Nombres 1.16) sont appelés.
Verset 5
Les signaux de départ pour la division de lâorient (Juda) et pour celle du midi (Ruben) sont seuls indiqués, sans doute comme exemples.
La nuée ordonnait le départ, en généralâ¯; les trompettes indiquaient pour chaque division le moment de se mettre en marche.
Verset 8
Une ordonnance perpétuelleâ¯: pas seulement pour le voyage du désert. Ce signal demeurera soit pour les marches en temps de guerre, semblables à la marche actuelle (verset 9), soit pour les solennités religieuses (verset 10).
Verset 9
Vous serez remis en mémoire. Comparez Exode 28.29. Le son éclatant de la trompette sera semblable à une prière montant vers Dieu pour lui rappeler son peuple.
Verset 10
Et dans vos jours de joieâ¯: pour un bienfait quelconque, par exemple une victoire.
Dans vos solennitésâ¯: celles prévues Lévitique 23.
Un mémorialâ¯: même sens que leâ¯: en mémoire (verset 9). Voir une belle application historique 2 Chroniques 13.12-14.
Verset 11
Le voyage du Sinaï à Kadès (10.11 à 13.1)
Versets 11 à 36 â Le départ
Ce morceau paraît être tiré du document élohiste tandis que dès le verset 29 le récit paraît emprunté au document jéhoviste.
La seconde année. Comme les Israélites étaient arrivés au désert de Sinaï le premier jour du troisième mois de lâannée précédente (Exode 19.1), ils avaient passé tout près dâun au au pied de la sainte montagne.
La nuée sâéleva. Le sens de ce signal devait être connu des Israélites (Exode 13.21â¯; Nombres 9.23).
Verset 12
Sâarrêta dans le désert de Paran. On a parfois identifié cet arrêt de la nuée et du peuple avec celui dont il est parlé Nombres 13.1, qui fut celui de Kadès et on en a conclu que le verset 11 comprenait toute la première partie du voyage dans le désert, telle quâelle se trouvait dans le document élohiste (en y ajoutant lâordonnance suivante sur la Pâque). Mais lâexpression sâarrêta dans le ou au désert peut tout aussi bien désigner un arrêt au commencement quâà la fin du désert de Paranâ¯; et même beaucoup plus naturellement, puisque le verset 12 paraît indiquer le moment où Israël passa du désert de Sinaï à celui de Paran, au nord du précédent. Ce qui confirme ce sens, ce sont les trois jours de marche dont il est parlé au verset 33 qui aboutirent à la station de Kibroth-Hatthaava, suivie de celle de Hatséroth (verset 35).
Un voyageur moderne, Schubert, en 1837, fit en deux jours et demi ce chemin que durent faire les Israélites depuis Sinaï (Reise in das Morgenland, tome II, page 356). Parti le 7 mars du Sinaï, le 9 il voyait au nord et nord-ouest la chaîne du Tih comme une grande murailleâ¯; vers deux heures de lâaprès-midi il atteignait une belle vallée avec une source que les Bédouins appelaient Aïn-el-Hadhra (selon Burkhardt) ou Hudhera (selon Robinson)â¯; à la suite venait un plateau quâils désignaient du nom de Phara. Le géographe Ritter (Erdkunde, tome I, pages 268-270) nâhésite pas à reconnaître dans le nom de Phara celui de Paran (Pharan) et dans le nom de Hudhera, celui de Hatséroth et à direâ¯: Câest ici que commençait le grand désert de Paran que le peuple traversa de Hatséroth à Kadès (page 1087). Si Schubert ne mit que deux journées et demie pour arriver à cette localité que les Israélites atteignirent au bout de trois jours, il nây a rien là que de naturel, une caravane de voyage devant marcher plus vite que tout un peuple. Ainsi sâexplique très naturellement la parole Nombres 13.1, où nous verrons le peuple repartir de Hatséroth pour traverser le désert de Paran à lâextrémité nord duquel se trouvait Kadès.
Verset 13
Pour la première fois. Ces mots peuvent insister sur ce fait que dès le premier départ ils mirent fidèlement à exécution les directions que lâÃternel avait données pour la marche, ou bien opposer leur manière dâagir en cette circonstance à un procédé tout différent dans dâautres départs, ou enfin simplement rappeler que ce fut alors la première fois quâils eurent lâoccasion de mettre à exécution les prescriptions divines sur ce point.
Selon lâordre de lâÃternelâ¦â¯: soit celui de partir quand la nuée se lèverait (quoique nous ne trouvions nulle part cet ordre spécial dans la bouche de Moïse), soit lâordre de se rassembler pour partir successivement, division après division, dès que la trompette sonnerait, comme cela avait été ordonné.
Verset 14
Départ de la première division comprenant trois tribusâ¯: Juda en tête (Nombres 2.3-9).
Verset 17
Deux familles de Lévites
Fut démontée. Ce verset et le verset 21 impliquent, une dislocation de la tribu des Lévites non prévue dans lâordre qui les concernait Nombres 2.17. Les deux divisions des Guersonites et des Mérarites, au lieu de marcher avec les Kéhathites entre les deux premières et les deux dernières divisions, sont placées ici entre la première (Juda) et la seconde (Ruben). On ne peut expliquer cette différence par la diversité des documents puisque notre passage, appartient à lâélohiste aussi bien que le chapitre 2. Mais on comprend que cette modification dans la marche fut amenée par un besoin pratique. Pour quâen arrivant à la station prochaine les objets sacrés ne dussent pas attendre longtemps avant dâêtre recueillis dans le Tabernacle, il fallait que celui-ci ne tardât pas trop à être dresséâ¯; et voilà pourquoi les Guersonites et les Mérarites, chargés des tentures et des piliers, prirent place avant la seconde division. Arrivant ainsi les premiers, ils pouvaient dresser le Tabernacleâ¯; et les meubles sacrés, portés par les Kéhathites qui arrivaient assez longtemps après, pouvaient y être reçus immédiatement.
Verset 18
La seconde divisionâ¯: Ruben en tête (Nombres 2.10-16).
Verset 21
Puis la troisième famille des Lévites.
Et les autres dressaient. Il y a simplementâ¯: ils dressaient, ce quâil faut entendre des Guersonites et des Mérarites (verset 17).
à leur arrivée, littéralementâ¯: à lâarrivée dâeux (les Kéhathites). En hébreu on use très librement des pronoms.
Les meubles sacrésâ¯: Mikdasch ici dans le sens dâobjets sacrés, en généralâ¯; comparez Nombres 18.29.
Verset 22
Les deux dernières divisions (Nombres 2.18-21).
Verset 29
Pourparlers avec Hobab (29-32)
Et Moïse dit⦠Cette scène eut lieu au moment où lâon se mettait en marche.
Hobab. Nous connaissons trois noms de parents de Séphora, femme de Moïseâ¯: Réuël, Jéthro et Hobabâ¯; ces noms sont accompagnés tous trois du terme de chôten, signifiant parent par alliance, soit beau-père, soit beau-frère. Il nây a guère dâhésitation à avoir quant au premier et au troisièmeâ¯; Réuël doit être le père et Hobab le frère de Séphora. Quant au nom de Jéthro, voir à Exode 3.1. Si ce nom désignait un troisième personnage, ce ne pourrait être quâun fils de Réuël, un frère de Hobab. Ce peut aussi être un titre (son Excellence). Ces différentes hypothèses ont été, soutenues, sans que lâune dâelles sâimpose. Mais il ne nous semble pas que Jéthro puisse être le même personnage que Hobabâ¯; car pourquoi dans sa visite à Sinaï, Exode chapitre 18, serait-il appelé Jéthro et ici Hobabâ¯? Le plus naturel est donc de penser que Hobab était le fils de Réuël (Jéthro) et quâil était venu, comme Réuël un an auparavant, visiter Moïse.
Le terme rendu par beau-père peut sâappliquer grammaticalement soit à Réuël, soit à Hobab.
LâÃternel a promisâ¦â¯: Exode 34.10-11. Moïse offre à Hobab, ami des Israélites, dâêtre associé aux bénédictions que lâÃternel a promises à son peuple. Cette largeur de Moïse sâaccorde bien avec la promesse faite à Abraham que toutes les nations de la terre seraient bénies en sa postérité.
Verset 31
Tu sais où nous camperons. Sans doute la nuée conduisait le peuple et lui indiquait chacune de ses stationsâ¯; mais lâexpérience de Hobab et sa connaissance des lieux pouvaient être précieuses aux Israélites dans cette terre inconnue où il fallait trouver de lâeau et des pâturages. Puis, à côté de la colonne principale il y avait des expéditions partielles. Enfin les relations de toutes sortes avec les habitants du désert exigeaient lâintervention dâun homme connaissant la langue et les mÅurs des tribus nomades.
Tu seras nos yeuxâ¯: Tu nous feras découvrir ce que seuls nous nâaurions point aperçu.
Verset 32
Hobab a-t-il cédé aux sollicitations de Moïse� Notre texte ne le dit pas, mais nous pouvons le supposer, puisque nous trouvons plus tard sa famille établie en Palestine dans le midi de Juda (Juges 1.16).
Verset 33
Et ils partirent. Reprise du récit, en vue dâamener la mention des trois premiers jours de marche.
Marcha derant eux⦠On a expliqué ces mots dans ce sens que lâarche devança le peuple à une distance de trois jours. Mais une telle séparation serait sans exempleâ¯; et comment expliquer les versets 35 et 36 qui disent le contraireâ¯? Ce verset signifie donc simplement, que pendant trois jours consécutifs lâarche marcha à la tête du peuple, sans quâil se présentât un lieu de campement convenable. Voir à Nombres 11.1.
Il semble, dâaprès versets 17 et 21 et Nombres 2.17, que lâarche devait se trouver avec les Kéhathites au milieu du cortège et non être en tête et lâon a de nouveau conclu à une différence entre les documents. Mais nous trouvons ici la même manière de raconter que dans le cas des versets 17 et 21, qui apportaient une modification au chapitre 2, appartenant pourtant au même document. Nous voyons que, lors même que les Kéhathites marchaient au milieu du cortège portant les objets sacrés du sanctuaire, lâarche restait inséparable de la nuée qui dans les marches précédait le peuple, jusquâau moment dâun campement où elle reprenait sa place au milieu du peuple (versets 35 et 36).
Pour leur chercher un lieu de reposâ¯: non pas en allant de droite et de gauche faire des perquisitions dans le désert, mais en avançant jusquâà ce quâil se trouvât une localité convenable pour y camper. Trois jours sâécoulèrent cette fois, non sans arrêt sans doute, mais sans quâun seul endroit offrit un lieu de repos convenable.
Verset 34
Ce verset est très difficile et aucune des explications données ne nous a paru suffisante. Comment accorder ces deux déterminations pendant le jour et lorsquâils partaient, dont lâune sâapplique à la journée tout entière, lâautre uniquement au moment du départ matinalâ¯? Et que signifient les mots au-dessus dâeuxâ¯? Sont-ils pris au sens physique, pour dire que la colonne se changeait en un immense rideau couvrant lâespace de quelques lieues quâoccupait le peuple, ou dans le sens purement moral dâabri protecteur (Psaumes 105.39)â¯? Deux explications également invraisemblables. Il faut, croyons-nous, rapporter le pronom eux non au peuple, mais aux porteurs de lâarche (voir, pour lâemploi très libre de ce pronom, au verset 21). Ainsi la nuée marchait couvrant lâarche et ses porteurs, de même quâelle la couvrait dans le Lieu très saint, et cela, de jour durant la marche, dès le moment où on la portait hors du camp pour suivre la nuée, lorsque celle-ci quittait la place centrale quâelle avait occupée durant la nuit et allait se mettre en tête du cortège. Ce sens rend compte de la liaison de ce verset aux deux suivants qui de tout temps a été un problème pour lâinterprétation.
Du camp. La préposition min (du) exprime une séparation, une sortieâ¯; cette notion ne saurait sâappliquer au peuple qui ne sortait pas du camp puisquâil lâemportait avec luiâ¯; à moins que par le terme machané (camp) on ne voulût entendre ici le lieu de campementâ¯; mais lâhébreu ne permet pas ce sens. Il faut donc reconnaître quâil sâagit de lâarche et de ses porteurs qui sâavançaient hors du camp et continuaient leur marche sous la nuée.
Verset 35
Bénédictions que prononçait Moïse au moment où lâarche sortait du camp pour se mettre en tête de la marche (verset 35), puis lorsquâelle reprenait sa place pour la nuit au milieu du camp (verset 36).
Lève-toi, Ãternelâ¯! Et queâ¦â¯: Que lâÃternel lui-même se lève du lieu de sa sainteté pour venir se mettre en tête du saint cortège et dissiper les ennemis qui pourraient pendant cette journée sâopposer à sa marche et lui barrer le passageâ¯! Câest le texte du Psaume 68, qui est devenu en quelque sorte le psaume des Huguenots.
Quand elle sâarrêtaitâ¯: le soir au moment du campement.
Reviensâ¯! Non pas que lâarche dût revenir en arrièreâ¯; elle sâarrêtait simplement (verset 13)â¯; puis toutes les tribus venaient prendre autour dâelle la place qui leur était assignée.
Myriade de milliersâ¯: dix mille milliers dâhommesâ¯; ou bien lâon entend par un millier une tribu (Nombres 1.16), comprenant plusieurs milliers de soldats.
On voit par cette invocation de Moïse combien est fausse lâidée que lâarche ait été, envisagée comme une sorte de palladium, possédant le pouvoir magique de procurer au peuple victoire et salut⦠Ce nâest pas de lâarche, câest de lâÃternel dans la nuée au-dessus de lâarche, que Moïse attend salut et victoire pour le peuple. Si une idée superstitieuse sâest attachée à lâarche, ce nâest que plus tard, à une époque de décadence (1 Samuel 4).
Le texte ainsi compris ne présente aucune des contradictions que les critiques modernes ont cru découvrir entre les documents relativement à la place occupée par lâarche soit dans le repos, soit dans la marche. Tout est en plein accord et en même temps digne de Dieu et du peuple de Dieu. Les deux versets 35 et 36, dont on nâavait pas compris la relation étroite avec le verset 34, ont été enfermés dans le texte hébreu entre deux signes mystérieux dont les rabbins eux-mêmes ignorent aujourdâhui la signification. On a même voulu en faire, ainsi que de la bénédiction sacerdotale (Nombres 6.24-26), une partie du Pentateuque, équivalente à lâun des cinq livres. Tous ces malentendus et bien dâautres dont nous ne parlons pas, sont provenus de ce que lâon nâa pas compris le verset 34 et sa relation étroite avec lâinvocation de Moïse.
Appendice â Les trente-huit ans au désert (10.11 à 22.1)
Les préparatifs du départ terminés, lâarmée de lâÃternel sâébranle pour marcher à la conquête de la Terre promise. Comme la distance qui sépare le mont Sinaï de la frontière méridionale de la Palestine nâest que de onze journées de marche (Deutéronome 1.2), la prise de possession du pays pouvait suivre de bien près la conclusion de lâalliance. Mais une nouvelle révolte des Israélites, plus grave que toutes les précédentes, modifia profondément la marche normale des événementsâ¯: le peuple fut condamné à rester dans le désert jusquâà ce que toute la génération des adultes sortie dâÃgypte eût complètement disparu.
Des trente-huit ans qui suivirent, nos livres sacrés ne nous racontent quâune rébellion fomentée par quelques hommes et sévèrement réprimée. Lâhistoire suivie ne reprend quâavec la quarantième année, lorsque la nouvelle génération, grandie dans le désert, fut en état de marcher à la conquête du pays de Canaan.
Comme dans la première partie de ce livre, le rédacteur a intercalé dans son récit divers groupes dâordonnances sans rapport avec les événements racontés. Voici le contenu de cette seconde partie du livreâ¯:
Lâitinéraire que suivirent les Israélites après leur départ du Sinaï est beaucoup plus difficile à déterminer que celui du voyage dâÃgypte au Sinaï. Toute cette région est encore fort peu exploréeâ¯; presque tous les noms mentionnés nous sont inconnus et il est parfois difficile de mettre dâaccord les différentes relations qui sont entrées dans le tissu du récit sacré. Nous chercherons à donner ici une orientation générale.
La presquâîle du Sinaï forme un triangle dont lâangle méridional est occupé par le mont Sinaï, avec le complexe de montagnes, de vallées et de plaines qui en dépendent. Tout le reste de la presquâîle au nord de cette région est formé par un haut plateau aride et sablonneux, coupé de nombreux ravins et de chaînes de collines, qui sâétend depuis lâÃgypte à lâouest jusquâaux frontières de la Palestine au nord et à lâArabie à lâest. Câest le désert Et-Tih, le grand et affreux désert (Deutéronome 1.19) qui portait au temps de Moïse le nom de désert de Paran.
Les Israélites lâont parcouru en divers sens avant dâentrer en Palestine et le chapitre 33 des Nombres donne la liste de leurs stations pendant cette époque de pérégrination. Des vingt-et-un noms mentionnés, les deux derniers seuls noussont connusâ¯: Etsion-Guéber, port de la mer Rouge, près dâElath, sur le golfe Elanitique ou oriental qui forme lâextrémité nord-est de la mer Rouge (1 Rois 9.26) et Kadès, dont nous allons parler. La situation de toutes les autres stations est incertaineâ¯; les noms des deux premières se retrouvent seuls dans le cours de la narration (Nombres 11.34-35). Sur les quatre mentionnées Nombres 33.30-31 et qui se retrouvent Deutéronome 10.6-7, voir à ces passages.
Kadès est la plus importante de toutes ces stations, câest la seule dont le nom revienne fréquemment soit dans la Pentateuque, soit dans les autres livres sacrésâ¯; on le trouve souvent sous la forme de Kadès-Barnéa. Ci-devant, lâon nâétait point dâaccord sur son emplacement. Tandis que les rabbins le plaçaient dans la chaîne à lâest de lâAraba (la vallée qui va de la mer Morte à la mer Rouge), la plupart des commentateurs le cherchaient dans lâAraba elle-même. Câest au voyageur Rowlands que revient lâhonneur dâavoir déterminé lâemplacement de Kadès (en 1842). Ses découvertes ont été confirmées par les voyageurs subséquents.
Le haut plateau montagneux qui porte en Palestine le nom de montagne dâÃphraïm et de Juda et qui se continue au sud dâHébron, sous le nom de Négueb ou de Midi (Genèse 12.9, note), sur une longueur dâenviron quatre-vingts kilomètres, aboutit à une large vallée, le Wadi Murreh, qui va de lâouest à lâest et qui forme la frontière méridionale de la Palestineâ¯; cette contrée est le désert de Tsin de nos livres sacrés. La vallée se bifurque à lâest devant le mont Maderrah pour déboucher par une double issue dans lâArabaâ¯; la vallée du nord est le Wadi Fikreh, qui se dirige vers lâextrémité sud de la mer Morte, tandis que la vallée du sud descend dans lâAraba à peu près à égale distance entre la mer Morte et la mer Rouge, en face de Pétra.
Au sud du Wadi Murreh et le bordant sur toute sa longueur, en faisant face au bord méridional du Négueb, sâélève le haut plateau de lâAzazimât, de forme à peu près carrée et qui, au temps de Moïse, doit avoir été occupé déjà par les Ãdomites. Le versant occidental de ce plateau vers le désert de Paran est coupé de nombreux ravins dans lâun desquels, le Wadi Rethèma, Rowlands a trouvé une source abondante portant le nom de Aïn-Kudès. Cette localité répond parfaitement à tout ce que nous savons du Kadès de la Bible, elle se trouve sur le chemin du Sinaï à Hébron, au point où se détache de cette route celle qui conduit en Ãgypte (Genèse 16.7â¯; Genèse 16.14, comparez Nombres 14.7)â¯; Kadès serait ainsi située à lâextrême frontière méridionale de la Palestine, entre la mer Morte et le torrent dâÃgypte (Ãzéchiel 47.19, noteâ¯; Nombres 34.4â¯; Josué 15.3) et à proximité de la frontière dâÃdom (Nombres 20.16). Lâon comprend comment cette ville pouvait être attribuée également au désert de Paran (Nombres 13.26) et à celui de Tsin (Nombres 20.21â¯; Nombres 27.14â¯; Nombres 33.36â¯; Deutéronome 32.51) qui se touchent dans cette région. Câest pourquoi aussi Psaumes 39.8, parle dâun désert de Kadès.
Mais si lâemplacement de Kadès semble maintenant positivement fixé, les difficultés renaissent quand il sâagit de déterminer le moment où les Israélites sont arrivés devant cette ville.
Dâaprès le document élohiste, il semble que ce fut à la fin de leur séjour au désert, au commencement de la quarantième année (Nombres 20.1â¯; Nombres 20.16â¯; Nombres 33.36-38), en sorte que ce séjour nâaurait duré que quelques mois de la quarantième annéeâ¯; dâaprès les autres documents, câest de Kadès que sont partis les espions, tôt après le départ du Sinaï (Nombres 13.27â¯; Nombres 32.8â¯; Deutéronome 1.19â¯; Josué 14.6). Le Deutéronome dit même expressément que le voyage de Kadès-Barnéa jusquâà la frontière de Moab dura trente-huit ans (Deutéronome 2.14). En dâautres termes, ici il est parlé dâun séjour à Kadès au commencement du voyage dans le désert, là dâun séjour dans cette même localité à la fin de ces trente-sept ans de vie nomade pendant lesquels mourut la génération sortie dâÃgypte avec Moïse.
On a supposé quâil y avait deux localités de ce nom, lâune, Kadès-Barnéa, au sud de la Palestine, dâoù seraient partis les espions et lâautre, Kadès tout court, qui serait identique avec les Eaux de Mériba (Nombres 20.13) et qui se trouverait sur la frontière dâÃdom. Le passage Ãzéchiel 47.19 suffit pour prouver que cette distinction est impossible et que la localité désignée par ces deux noms est la même et se trouvait sur la limite méridionale de la Palestine.
Lâhypothèse la plus généralement admise est quâil y a eu deux séjours dans ce Kadès, à trente-sept ans de distance, bien que la Bible ne parle jamais dâun retour en ce lieu. On a cherché à retrouver une trace du premier séjour dans le catalogue des stations de Nombres chapitre 33 et on a rapproché heureusement le nom de Rithma (verset 18) du Wadi Rethèma où Rowlands a retrouvé Kadès. Dâaprès cette explication, qui nous paraît la plus vraisemblable, les Israélites se seraient dirigés, en partant du Sinaï, vers le nord (dâabord vers le nord-est, puis droit au nord). Quelques-uns ont supposé, au contraire, quâils avaient gagné dâabord la mer Rouge, à lâest, pour suivre la côte du golfe Elanitique en marchant vers le nord jusquâà lâAraba. Mais un pareil détour est peu vraisemblable et le principal passage sur lequel on a cru pouvoir appuyer cet itinéraire ne prouve rien de pareilâ¯; voir à Nombres 11.22â¯; Nombres 11.31. Les deux premières stations furent Kibroth-Hatthaava et Hatséroth (Nombres 11.35â¯; Nombres 33.16-17), au nord du Sinaïâ¯; et la troisième indiquée, Rithma, doit être la même que Kadès, dans le désert de Paran (Nombres 13.26). Quant aux dix-sept autres stations, elles indiquent les marches et contre-marches du peuple pendant les trente-huit ans de vie nomade quâil passa au désert. Pour la dernière partie du voyage, de Kadès à la frontière de Moab, lâitinéraire sera indiqué aux chapitres 20 et 21.