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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ephesians 1". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/ephesians-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Ephesians 1". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-23
Plan du commentaire biblique de Ephésiens 1
Chant de louange sur la rédemption, le dessein salutaire de Dieu réalisé en Christ
Signature, adresse et salutation apostolique (1, 2).
Actions de grâces à Dieuâ¯:
Vous aussi, appelés par la Parole de lâÃvangile, vous avez reçu le sceau de lâEsprit, garant de lâhéritage, jusquâà la pleine délivrance du peuple de Dieu (13, 14).
Verset 1
Comparer Romains 1.1 et 1 Corinthiens 1.1, note.
Saints est la désignation du caractère des chrétiens comme membres du peuple de Dieu (1 Pierre 2.9) et de leur destination finale (Romains 1.7â¯; Philippiens 1.1).
Mais ils ne sont saints que parce quâils sont fidèles ou croyants et que, par leur foi, ils sont en Jésus-Christ, câest-à -dire dans une communion vivante et sanctifiante avec lui (Colossiens 1.2).
Verset 2
Comparez Romains 1.7â¯; 1 Corinthiens 1.3â¯; 2 Corinthiens 1.2 note.
Verset 3
Bénir Dieu, câest le louer, le glorifier dans un sentiment dâadoration, de reconnaissance, dâamour (2 Corinthiens 1.3â¯; 1 Pierre 1.3â¯; comparez Romains 9.5).
Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, désigne Dieu à la fois comme le Dieu et le Père de Jésus-Christ.
Comme lâexpression Dieu de Jésus-Christ nâest guère usitée dans le langage biblique, il serait conforme à lâesprit des auteurs sacrés de traduireâ¯: «â¯Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneurâ¯Â». Notre version, toutefois, est littérale et cette désignation se retrouve sous la plume de Paul (Ãphésiens 1.17 et 2 Corinthiens 11.31â¯; comparez 1 Corinthiens 15.24).
Grecâ¯: «â¯Dans les célestesâ¯Â», ce qui permet de suppléer, comme le font quelques traducteurs, entre autre Lutherâ¯: «â¯biens célestesâ¯Â» en place de «â¯lieux célestesâ¯Â». Ce dernier terme est préférable, parce quâil a pour lui le témoignage dâautres passages de notre épître où se trouve la même expression (Ãphésiens 1.20â¯; Ãphésiens 2.6â¯; Ãphésiens 3.10â¯; Ãphésiens 6.12).
Lâapôtre indique par là lâorigine de toutes ces bénédictions dont il rend grâce à Dieuâ¯: elles viennent du ciel, dont tous les trésors nous sont ouvertsâ¯; elles nous mettent en communion avec le ciel et avec tous les esprits célestes qui contemplent la face de Dieu (comparez Ãphésiens 2.6) elles nous sont enfin conservées dans le ciel, où nous les posséderons un jour avec plénitude (Matthieu 6.20â¯; Colossiens 1.5â¯; 2 Timothée 1.12â¯; 1 Pierre 1.4).
De là ce cri de reconnaissance et dâadoration par lequel Paul ouvre son épîtreâ¯: Béni soit Dieuâ¯!
Quâon remarque ce contraste dans le même motâ¯: Béni soit Dieu (passif), en paroles, câest tout ce que peut lâhomme. Qui nous a bénis (actif) par des faits, des bénédictions qui sont des grâces immenses, qui sont spirituelles, parce quâelles émanent de son Esprit.
Dans les paroles qui suivent (Ãphésiens 1.4-14), lâapôtre énumère ces bénédictions éternelles dans un véritable chant de louanges, où les pensées qui remplissent son cÅur sâéchappent avec une impétuosité telle, que ces dix versets forment une seule phrase quâaucun repos nâinterrompt (Remarque qui sâapplique également aux versets Ãphésiens 1.15-23).
Le motif de cette adoration, la grande pensée de toute cette épître, câest que Dieu, selon le conseil éternel de sa miséricorde, a appelé les pauvres païens de leurs profondes ténèbres à sa merveilleuse lumière, à sa communion, à lâalliance de grâce, autrefois traitée avec son peuple.
Dâordinaire Paul commence ses épîtres par des actions de grâces au sujet des bénédictions accordées aux Ãglises particulières auxquelles il écritâ¯; mais ici, dans cette lettre encyclique et pastorale quâil adresse à diverses Ãglises de ces vastes contrées païennes de lâAsie, son horizon sâétend et la pensée du salut éternel de Dieu en Jésus-Christ saisit son âme dâautant plus vivement.
De là , ces hauteurs célestes où il sâélève dâentréeâ¯; de là , ce style qui, pressé de redire les immenses miséricordes de Dieu, surabonde et se précipite comme un torrent.
Verset 4
à la base de toutes les bénédictions spirituelles quâil va énumérer, lâapôtre voit lâélection venant de Dieu, dès avant la fondation du monde (Matthieu 25.34).
Dès le commencement (2 Thessaloniciens 2.13), bien avant la chute, Dieu avait arrêté dans sa grâce le dessein de cette électionâ¯; mais en Lui (en Christ, Ãphésiens 1.3), car Dieu nâa pu «â¯aimer le mondeâ¯Â» quâen Celui qui, de tout temps, a concilié dans sa personne et dans son Åuvre le contraste de la justice et de la grâce (comparer Romains 3.24-26, notes).
En lui, Dieu a élu ses enfants du sein dâun monde déchuâ¯; car le commencement, le milieu et la fin du salut sont lâouvrage de Christ et câest pour cela même que la vérité de cette élection éternelle est le plus ferme fondement de lâespérance et de la consolation des croyants.
Ceux qui ne veulent point admettre cette doctrine si clairement révélée dans les Ãcritures (Romains 8.28-30â¯; 1 Pierre 1.12) identifient lâélection avec lâaction de la volonté de Dieu de sauver lâhumanité et font ce terme synonyme de rédemption ou de grâce en général. Mais quelle violence faite au langageâ¯!
Dâautres admettent lâidée dâune élection, mais afin dâen chercher le fondement en lâhomme et non en Dieu, ils prétendent que Dieu a élu ceux en qui il a prévu la foi, la sainteté.
Mais que dit ici lâapôtreâ¯? non que Dieu nous a élus parce que nous étions saints, mais afin que nous le devinssions. Devenir saints et irrépréhensibles devant lui (en sa présence, à ses yeux, à son jugement), tel est le but de lâélection (comparez 1 Pierre 1.1â¯; 1 Pierre 1.2)â¯; et câest par là même que Dieu, tout en assurant la persistance et la perfection de son Åuvre en nous, lie notre responsabilité et met dans une pleine harmonie la parfaite liberté de sa grâce et lâindispensable obéissance de sa créature morale).
Les derniers mots de ce verset, dans lâamour, peuvent se lier à ce qui précède ou à ce qui suitâ¯: dans le premier cas, ils indiquent notre amour comme lâélément où sâaccomplit la sanctificationâ¯; dans le second cas, ils révèlent lâamour de Dieu comme la cause de son électionâ¯: (Ãphésiens 1.5) en son amour nous ayant prédestinés⦠Les plus fortes raisons militent en faveur de cette dernière construction.
Verset 5
Grecâ¯: «â¯Nous ayant déterminés dâavance pour lâadoption en vue de soi par Jésus-Christ, selon le bon plaisir (ou la bienveillance) de sa volontéâ¯Â» (voir sur lâadoption Romains 8.15â¯; Galates 4.5 et sur les mots prédestiner ou déterminer dâavance Romains 8.29).
Non content dâavoir cherché en Dieu seul la cause unique de notre salut, lâapôtre ajouteâ¯: par Jésus-Christ, en qui seul nous devenons enfants de Dieuâ¯; et encoreâ¯: selon le bon plaisir de sa volonté.
Ces derniers mots nâexpriment pas seulement lâamour de Dieu dans cet acte, car lâapôtre a déjà indiqué cette source première du salut, mais bien la souveraineté de sa volonté (Matthieu 11.26â¯; Luc 10.21), à lâexclusion de tout motif quâil aurait trouvé en lâhomme pécheur.
Verset 6
«â¯Il nous a rendus agréables (ou graciés) dans le Bien-aiméâ¯Â» est une expression qui indique admirablement le rapport dans lequel Christ nous met avec Dieuâ¯: lui seul est le Bien-aimé du Pèreâ¯; en lui Dieu nous rend sa grâce, en sorte quâil nous voit en Christ avec le même amour quâil a pour Christ lui-même. Et puisque tout cela vient de Dieu, il manifeste ainsi la louange de la gloire de sa grâce.
Tel est le but quâil se propose en nous et auquel nous devons concourir par toute notre existence dans le temps et dans lâéternité (comparer 1 Pierre 2.9).
Dâaprès une variante il faudrait traduire simplementâ¯: «â¯Sa grâce quâil nous a accordée en son Bien-aiméâ¯Â».
Verset 7
Comparer Colossiens 1.14. Après avoir cherché dans le conseil éternel de la miséricorde de Dieu la cause de la grâce (Ãphésiens 1.4â¯; Ãphésiens 1.5) et indiqué son effet et son but (Ãphésiens 1.6), lâapôtre nous apprend ici, en paroles fort claires, quel en a été le moyen efficaceâ¯: le sang de Christ, câest-à -dire sa mort expiatoire, son sacrifice.
Par ce sacrifice nous avons la rédemption, le rachatâ¯; il a été la rançon de nos âmes (Matthieu 20.28â¯; Romains 3.24â¯; 1 Corinthiens 6.20â¯; Galates 3.13â¯; 1 Timothée 2.6â¯; Hébreux 9.12â¯; 1 Pierre 2.24) Il a accompli et réalisé ce que tous les sacrifices de lâancienne alliance ne faisaient que préfigurer (comparer Romains 3.24, note).
La rémission des péchés (Grecâ¯: «â¯offenses, chutesâ¯Â»), est le premier fruit de la rédemption par le sang de Christ, appropriée personnellement à lâhomme pécheur. Elle lui procure la réconciliation avec Dieu, la paixâ¯; elle lui rend lâaccès à toute la richesse de la grâce divine.
Cette rémission des péchés, accordée à celui qui se repent et qui croit en Jésus-Christ, doit se renouveler sans cesse dans le cours de la vie chrétienne, pour que les offenses involontaires de lâenfant de Dieu ne troublent pas sa communion et sa paix avec son Père céleste. Il faut ainsi que la rédemption par le sang de Christ nous soit constamment appliquée, que nul nâoublie la purification de ses anciens péchés, sans quoi il retomberait dans lâinsensibilité morale, lâendurcissement ou la propre justice (2 Pierre 1.9).
Verset 8
Dieu, dit lâapôtre, a fait abonder envers nous la richesse de sa grâce (dont le centre est le pardon des péchés), en toute sagesse et intelligence.
Par le premier de ces mots, on doit entendre la pleine connaissance quâil nous a donnée de lui-même, de son salut, de notre état moral, de nos rapports nouveaux avec lui (Ãphésiens 1.9â¯; Ãphésiens 1.10)â¯; câest toute une sagesse divine, remplaçant la sagesse humaine. Par le second, Paul désigne plutôt une vue claire et sûre de la vie, du monde, de la ligne de conduite que nous devons y suivre, en un mot, la sagesse pratique (comparer Colossiens 1.9).
Mais la connaissance désignée par lâun et lâautre terme nâest pas purement intellectuelle, puisquâelle nous est communiquée par la Parole de Dieu et par son Esprit et que les objets de cette connaissance sont de nature à intéresser surtout nos facultés morales, qui doivent en être pénétrées et renouvelées (comparer Ãphésiens 1.17â¯; Ãphésiens 1.18).
Verset 9
Le mystère de sa volonté (câest-à -dire le mystère voulu de lui), le salut éternel en Jésus-Christ, qui devait commencer par «â¯le grand mystère de piété, Dieu manifesté en chairâ¯Â», est développé à Ãphésiens 1.10.
Nous faire connaître, ce mystère ce qui suppose toujours les moyens extérieurs de la connaissance et lâillumination intérieure par le Saint-Esprit, est aussi bien un effet du bon plaisir de Dieu, que lâaccomplissement même de ce salut en Jésus-Christ (Romains 16.25, suivantsâ¯; Ãphésiens 3.4 suivantsâ¯; Ãphésiens 6.19â¯; Colossiens 1.26).
Et cet acte de la bienveillance divine était, comme tout le reste, résolu auparavant en lui-même, sans aucun égard aux mérites de lâhomme pécheur (2 Timothée 1.9).
Verset 10
Grecâ¯: «â¯Selon son bon plaisir, quâil avait résolu auparavant en lui-même (Ãphésiens 1.9), pour lâadministration (économie) de la plénitude des temps, de réunir (récapituler, résumer) toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, en lui-mêmeâ¯Â». Câest ici lâun de ces passages de Paul difficiles à entendre, parce que lâimmensité de la pensée rend les termes un peu vagues, à force de les généraliser.
Il faut dâabord se rendre compte des mots mêmes, afin de mieux saisir lâidée.
«â¯Pour lâadministrationâ¦â¯Â» marque le terme, le temps où Dieu devait exécuter le mystère de sa volonté, son bon plaisir, quâil avait résolu en lui-même (Ãphésiens 1.9).
Ce terme, ce but, câest ce que lâapôtre appelle la dispensation ou lâadministration de la plénitude des temps, câest-à -dire lâadministration que Dieu lui-même prendrait en main quand les temps seraient accomplis (Galates 4.4).
Maintenant que faut-il entendre par cette administrationâ¯? Originairement, ce terme (économie) signifie le gouvernement, la gestion dâune maison et des biens qui lui appartiennent (Luc 16.2).
Paul emploie quelquefois ce mot en parlant de son propre ministère, de lâadministration spirituelle qui lui a été confiée (Ãphésiens 3.2â¯; 1 Corinthiens 9.17â¯; Colossiens 1.25). Il est lâéconome, lâadministrateur des mystères de Dieu (1 Corinthiens 4.1â¯; comparez 1.7â¯; 1 Pierre 4.10). Ici, câest à Dieu lui-même quâest attribuée lâadministration, parce quâil sâagit des grands faits de la rédemption et de tous ses résultats jusquâà la fin des siècles.
Pour cette raison, les Pères de lâÃglise grecque entendent par ce terme lâincarnation, le grand «â¯mystère de piétéâ¯Â», évidemment désigné ci-dessus (Ãphésiens 1.9), il faut compléter cette interprétation en y ajoutant toute lâÅuvre de Christ. Câest par cette Åuvre entière, en effet, que Dieu devait réunir toutes choses en Christ. Le verbe ici employé signifie récapituler, ou résumer sous un seul chef.
Un passage tout à fait parallèle de lâépître aux Colossiens (Colossiens 1.20) jette beaucoup de lumière sur la pensée de lâapôtreâ¯: «â¯Et de réconcilier toutes choses avec lui, ayant fait la paix par le sang de la croixâ¯Â». Tels sont le but et le moyen. Mais il reste la question la plus controversée à laquelle ces paroles aient donné lieuâ¯: Quâest-ce que ces toutes choses, tant celles qui sont au ciel, que celles qui sont sur la terre et qui doivent être réunies en Christâ¯?
Ces termes sont tellement universels, quâils font dâabord penser à la création tout entière (le neutre pluriel, ta panta, ne pouvant pas même se restreindre aux créatures intelligentes). Cette idée nâest point étrangère aux enseignements de lâÃcriture (Romains 8.19, suivantsâ¯; Apocalypse 21.1). Tout doit être renouvelé et restauré en Christ et ce sens se retrouve même dans le verbe composé que nous traduisons ici par réunir ou récapituler.
Ensuite, comme il est évident que ce qui est sur la terre comprend avant tout les hommes pécheurs, de même ce qui est dans les cieux doit comprendre aussi en premier lieu, soit «â¯les esprits des justes parvenus à la perfectionâ¯Â», soit les intelligences célestes, les anges de Dieu.
Mais quelle part les anges ont-ils en Christâ¯? Dâabord, il est leur Chef aussi bien que celui de ses rachetés (Ãphésiens 1.20â¯; Ãphésiens 1.21)â¯; puis, quoiquâils nâeussent pas besoin de la rédemption quâil a accomplie, ils y participent dans ce sens que, toute la famille de Dieu au ciel et sur la terre (Ãphésiens 3.15) formant un ensemble plein dâharmonie et dâamour, tous les membres du corps souffrent lorsque quelques-uns souffrent et tous prennent part à la guérison de ceux qui étaient malades, au recouvrement de ceux qui étaient perdus (Ãphésiens 3.10â¯; Luc 15.7â¯; Luc 15.10â¯; 1 Pierre 1.12â¯; Hébreux 2.14â¯; Hébreux 12.22â¯; Apocalypse 19.10).
Aussi les chants de lâarmée céleste furent-ils les premiers à célébrer la naissance du Sauveur (Luc 2.13â¯; Luc 2.14). La rédemption en Christ embrasse donc le ciel et la terre, rapprochés, réconciliés par le rétablissement dâune vie nouvelle, dâun royaume spirituel et éternel. Câest ainsi que, dans un royaume troublé par la révolte dâune province, tout le pays participe à la réconciliation des rebelles, puisquâil en recueille le repos, la prospérité et que tous sâunissent dès lors par le lien dâune même fidélité et dâun même amour pour leur prince.
La pensée de Paul nous conduit-elle plus loin encoreâ¯? Faut-il suivre ceux qui voient dans ces paroles le rétablissement universel, le salut final, non seulement de tous les hommes, mais des anges déchus et de Satan lui-même, qui seraient compris dans les choses qui sont dans les cieuxâ¯? (comparer Ãphésiens 6.12). à la rigueur, il faut le reconnaître, les termes dont Paul se sert ici peuvent sâétendre jusque-là â¯; mais le passage parallèle déjà cité (Colossiens 1.20) nous ramène au grand moyen de lâÅuvre de Christ, au sang de la croix et lâÃcriture nous autorise-t-elle à en étendre lâefficace jusquâaux anges déchus et à affirmer que tous les hommes voudront ou pourront se repentir un jour pour venir y puiser la réconciliationâ¯? Certaines déclarations de la Parole de Dieu semblent témoigner, hélasâ¯! Du contraire.
Nâoublions pas cependant que toute domination doit enfin appartenir au Roi de gloireâ¯; et que le jour doit venir où «â¯Dieu sera tout en tousâ¯Â» (1 Corinthiens 15.28).
Verset 11
En lui complète la grande pensée de Ãphésiens 1.10â¯: en Christ aura lieu la récapitulation de toutes choses. Puis Paul ajoute une pensée nouvelle qui explique la participation des croyants à cette grande Åuvre de Dieu.
Les termes de cette pensée peuvent sâentendre de deux manièresâ¯: «â¯En qui nous sommes devenus son lot, son héritageâ¯Â», ou bienâ¯: «â¯En qui nous avons obtenu le lot, lâhéritageâ¯Â». Dans le dernier cas, ces mots font allusion au lot que reçurent les Israélites, par le sort, dans le partage du pays de Canaan, image de lâhéritage céleste du racheté de Christâ¯; dans le premier sens, au contraire, câest le peuple de Dieu lui-même qui est considéré comme lâhéritage, la propriété de lâÃternel (Deutéronome 9.26-29â¯; Deutéronome 32.9).
Les versets Ãphésiens 1.14â¯; Ãphésiens 1.18 ci-dessous et surtout Colossiens 1.12, où revient la même pensée, doivent faire préférer le second sens, câest-à -dire lâidée de la part échue au croyant (Une variante, appuyée par de très fortes autorités, mais non préférable pourtant au texte reçu, porteâ¯: «â¯En qui nous avons été appelésâ¯Â»).
Dans le reste du verset, lâapôtre insiste encore sur la pensée que le chrétien nâa part à lâhéritage que par un effet de la libre grâce de Dieu. Et cette participation est expliquée par une double action divine et souveraineâ¯: lâune qui sâaccomplit en Dieu même et par laquelle nous sommes prédestinés selon le dessein arrêté de Dieuâ¯; lâautre qui sâaccomplit dans les croyants, dans lesquels câest Dieu encore qui opère avec efficace (Grecâ¯:) la foi, la conversion, toutes les choses qui concernent le salut et la vie chrétienne, selon le conseil de sa volonté (Ãphésiens 1.4-5â¯; Ãphésiens 1.7-8).
Verset 12
Lâapôtre revient pour la seconde fois (comparez Ãphésiens 1.6) à lâimportante pensée que le but de lâélection des croyants est quâils servent à manifester la gloire de Dieu, ses perfections, sa miséricorde, sa sainteté, son amour.
On ne saurait trop souvent remettre cette sainte obligation sur la conscience des chrétiens.
Dans les derniers mots du verset, Paul désigne les Juifs (nous), qui ont déjà espéré en Christ auparavant, dâaprès les promesses de Dieuâ¯; puis, à Ãphésiens 1.13, il sâadresse aux païens convertis (vous), qui ont reçu aussi en leur temps «â¯lâEsprit de la promesse â¯Â»â¯; les uns et les autres ont part à lâhéritage (Ãphésiens 1.11) afin quâils glorifient Dieu. Il revient souvent dans cette épître à ce parallèle entre ces deux catégories de croyants (Ãphésiens 2.1-3 suivantsâ¯; Ãphésiens 1.17 suivants).
Dâautres interprètes refusent de voir dans ces mots (nous, vous) un contraste établi entre les Juifs et les païens et ils traduisentâ¯: «â¯Nous qui avons espéré dâavance en Christâ¯Â», câest-à -dire pour le jour de sa venue, où nous le glorifierons. Cette opinion peut se soutenir, mais elle est moins conforme à lâensemble du texte.
Verset 13
Telle est la part des païens convertis (vous aussi). Ils y ont été amenés par la Parole de la vérité. Parole divine, vérité divine, moyen tout-puissant de lâaction de Dieu sur les âmes. Et lâapôtre identifie cette parole avec lâÃvangile du salut, cette bonne nouvelle qui renferme toutes les bénédictions spirituelles, tous les dons de la grâce gratuite de Dieu, dont lâapôtre a parlé jusquâici.
Grecâ¯: «â¯En qui aussi ayant cru â¯Â»â¯; les uns rapportent ce relatif à Christ, les autres à lâÃvangile. Par la foi le chrétien reçoit lâEsprit (lâEsprit de la promesse, câest-à -dire qui avait été promis), qui régénère et qui est le sceau de Dieu posé sur cette âme devenue sa propriété (2 Corinthiens 1.22).
On peut voir dans ce verset quels sont, pour le croyant, les deux fondements divins et inébranlables de son assurance du salut, les signes de son élection.
Dâune part, la PAROLE DE LA VÃRITÃ, lâÃvangile du salut, le témoignage de Dieuâ¯; dâautre part, LE SCEAU INTERIEUR DE LâESPRIT DE DIEU , «â¯rendant témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieuâ¯Â» (Romains 8.16).
Toute assurance qui ne repose pas sur ces deux témoignages divins inséparables, nâest quâune trompeuse illusion.
On peut relever de même quelle est lâÅuvre entière du salut dâune âmeâ¯: lâélection éternelle de Dieu le Père (Ãphésiens 1.4â¯; Ãphésiens 1.11)â¯; le rachat par le sang de Christ (Ãphésiens 1.7)â¯; le sceau et la sanctification de lâEsprit (Ãphésiens 1.13). Toute lâÃcriture est remplie de cette profonde révélation du Dieu trois fois saintâ¯; mais ceux-là seuls la reçoivent qui font de ce salut une expérience vivanteâ¯; car ce mystère est inaccessible à la spéculation.
Verset 14
Grecâ¯: «â¯La rédemption (ou délivrance) de la propriété acquiseâ¯Â», câest-à -dire le peuple de Dieu qui lui appartient en propre, parce que Christ lâa racheté (Ãsaïe 43.21â¯; Ãsaïe 2.14â¯; 1 Pierre 2.9).
Jusquâà lâentière délivrance de ce peuple acquis, jusquâà ce quâil parvienne à la perfection, il a pour arrhes, pour gage assuré, lâEsprit Saint (comparer 2 Corinthiens 1.22, note).
Verset 15
Ayant appris votre foi et votre charité, jâen bénis Dieu constamment et je prie pour vous avec amour (15, 16).
Objet de ces prièresâ¯: Que notre Père en Jésus-Christ vous donne une connaissance toujours plus complète de la vérité ; que pour cela il illumine les yeux de votre cÅur, afin que vous connaissiez toujours mieux, dâune part, lâespérance du glorieux héritage auquel il vous appelle, dâautre part, la puissance infime par laquelle il opère en vous (17-19).
Câest cette même puissance quâil a déployée en Christ, en sa résurrection et son exaltation au-dessus des plus excellentes créatures, en sorte que, dominateur de toutes choses, il est aussi le Chef de lâÃglise, qui est son corps, sa plénitude (20-23).
Prière pour lâÃglise (15-23)
Verset 16
Comme dans la plupart de ses lettres, lâapôtre commence par assurer à ses lecteurs quâils sont les objets de ses actions de grâce et de ses prièresâ¯: le sujet de sa vive reconnaissance pour eux, câest, dâune part (câest pourquoi), les immenses bienfaits de la grâce de Dieu quâil vient dâénumérer avec effusion de cÅur (Ãphésiens 1.3-12), et dont ses lecteurs aussi ont été enrichis (Ãphésiens 1.13â¯; Ãphésiens 1.14)â¯; dâautre part, ce quâil a appris spécialement de leur foi et de leur charité (Ãphésiens 1.15), les deux éléments constitutifs de la vie chrétienne (Galates 5.6) Lâobjet de sa prière, câest quâils soient toujours plus éclairés pour voir la grandeur de leur vocation (Ãphésiens 1.17-19) dans la grandeur de la gloire de Jésus-Christ (Ãphésiens 1.20-23).
Cette expression vague de Ãphésiens 1.15â¯: ayant entendu, ou appris (comparez Colossiens 1.4), montre que cette épître ne saurait être adressée aux Ãphésiens seuls, que lâapôtre connaissait si intimement par son séjour de plusieurs années au milieu dâeux (voir lâintroduction).
Verset 17
Le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Dieu qui lâa envoyé, ressuscité, glorifié et qui reste éternellement son Dieu (1 Corinthiens 3.23â¯; 1 Corinthiens 15.28â¯; comparez ci-dessus Ãphésiens 1.3), est le seul vrai Dieu, le seul qui puisse être notre Dieu (Jean 20.17 note)â¯; il est en même temps le Père de gloire, Celui qui possède la plénitude de toutes les perfections infinies (Actes 7.2) et qui est pourtant uni à nous par le lien le plus intimeâ¯; nous, ses enfants, nous pouvons tout lui demander dans nos prières, comme le fait ici lâapôtre.
Lâapôtre sait que ceux à qui il parle sont déjà «â¯scellés du Saint-Espritâ¯Â» (Ãphésiens 1.13), et il demande que Dieu leur donne aussi un esprit qui pouvait manquer encore à plusieurs dâentre eux et dans lequel tout chrétien doit faire de continuels progrèsâ¯: un esprit de sagesse et de révélation.
Plusieurs interprètes pensent que lâapôtre désigne par ces mots le Saint-Esprit lui-même en le nommant dâaprès la nature de ses opérations et de ses dons (Jean 14.16-17â¯; Jean 15.26â¯; Jean 16.13â¯; Romains 8.2â¯; Romains 8.15â¯; 1 Pierre 4.14).
Ici il serait appelé lâEsprit de sagesse (expression à peu près synonyme de «â¯lâEsprit de véritéâ¯Â»), parce quâil est la plénitude de la lumière divine. Et, en tant quâil manifeste dans le cÅur des fidèles ces trésors de vérité, lâapôtre le nommerait lâEsprit de révélation produisant la connaissance de Dieu, de ses perfections, de ses Åuvres (Colossiens 1.9).
On peut objecter à cette explicationâ¯:
Verset 18
Ces premiers mots doivent être intimement liés avec ce qui précède, car ils sont encore lâobjet du verbe «â¯quâil vous donneâ¯Â» (Ãphésiens 1.17), en sorte que la construction et le sens littéral peuvent se rendre ainsiâ¯: «â¯Quâil vous donne un esprit de sagesse et de révélation, les yeux de votre cÅur éclairés pour que vous sachiezâ¦â¯Â»
Il faut, en effet, que Dieu nous donne des yeux éclairés (Grecâ¯: «â¯illuminésâ¯Â») pour voir sa sagesse et pour connaître «â¯lâespérance de notre vocation â¯Â»â¯; car nos yeux sont par nature «â¯obscurcis de ténèbresâ¯Â» (Ãphésiens 4.18).
Au lieu du mot esprit (ou entendement ou pensée) du texte reçu, il faut rétablir ici la variante qui porte votre cÅurâ¯: «â¯que les yeux de votre cÅur soient éclairésâ¯Â».
Le cÅur, dâaprès lâÃcriture, est le siège des affections moralesâ¯: de lui «â¯procèdent les sources de la vieâ¯Â» dans tous les sens du mot (Proverbes 4.23)â¯; câest pourquoi on le trouve souvent placé dans des rapports où, selon nos idées reçues, on aurait plutôt attendu une expression qui désignât nos facultés intellectuelles.
Ainsi Matthieu 13.15â¯; Romains 1.21â¯; 2 Corinthiens 4.6 et fréquemment ailleurs.
Verset 20
Deux choses également merveilleuses sâoffrent à la vue de ceux qui ont les yeux de leur cÅur éclairés par le Saint-Espritâ¯:
Cette puissance est telle, que lâapôtre la compare à celle quâil a fallu pour ramener le Sauveur dâentre les morts et le faire asseoir à la droite de la majesté divine (Ãphésiens 1.20).
Ou plutôt, ce nâest point là une comparaison, mais une profonde réalitéâ¯: la puissance divine de résurrection et de vie par laquelle Jésus-Christ est sorti du tombeau, est la même qui tire un pécheur de la mort spirituelle en le faisant demeurer dans une communion vivante avec Jésus et qui, au dernier jour, lui assurera la vie et la perfection éternelles. Dans tous ces sens, Christ est pour nous la résurrection et la vie (comparer Romains 8.11, note.)
Cette profonde vérité est pour lâapôtre tellement évidente, quâen parlant en termes accumulés de cette puissance infinie de Dieu envers nous, dont nous sommes les objets, pour nous amener à croire (Ãphésiens 1.19), il passe sans transition au déploiement de cette même puissance dans la résurrection de Christ.
Ces deux actes de la puissance divine, ces deux grandes manifestations de la vie divine sont identiques dans lâexpérience du chrétien (comparer Ãphésiens 2.6). Ceux donc qui ne voient dans la résurrection de Jésus-Christ que le garant extérieur de la nôtre, restent à la superficie du sujetâ¯; et ceux qui nây voient quâun fait historique sans importance, nâont absolument rien compris du christianisme.
Fait asseoir à sa droite, expression figurée, empruntée aux usages des rois de la terre et qui indique la toute-puissance divine donnée au Fils de Dieu après son triomphe (Matthieu 28.18â¯; comparez Psaumes 110.1â¯; Matthieu 20.21).
Verset 22
Que tous ces titres de dignité empruntés aux pouvoirs dâici-bas désignent des ordres divers parmi les intelligences célestesâ¯; que nous devions entendre par là seulement les anges restés purs, ou les anges déchus, également assujettis à la puissance du Christâ¯; que ces noms puissent sâappliquer à des pouvoirs de la terre ou uniquement à des êtres célestes (Philippiens 2.9-11 et surtout Colossiens 1.16-20, notes), quelque idée quâon se fasse sur ces questions, la grande pensée de lâapôtre doit ici arrêter toute lâattention et cette pensée, câest que Christ est élevé au-dessus de tout ce qui est créé, de quelque nom quâon le nomme (Philippiens 2.9), soit dans le temps, soit dans lâéternitéâ¯: Dieu a mis toutes choses sous ses piedsâ¯! (Psaumes 8.7â¯; 1 Corinthiens 15.27)
Tel est lâobjet de la contemplation du chrétien, le fondement de son espérance, la source de sa forceâ¯; car ce vainqueur tout-puissant est son Sauveur.
Grecâ¯: «â¯Et il lâa donné pour Chef sur toutes choses à lâÃgliseâ¯Â».
Donné signifie, par hébraïsme, établi, institué (Ãphésiens 4.11â¯; comparez avec 1 Corinthiens 12.28)â¯; mais ce mot peut très bien aussi retenir son sens ordinaire (Jean 3.16).
Dominateur sur tout lâunivers (Ãphésiens 1.21â¯; Ãphésiens 1.22), Christ est, dans un sens spécial, donné pour Chef suprême à lâÃglise (voir la note suivante).
Verset 23
Ce même Jésus-Christ, ainsi élevé au-dessus de la création tout entière, ayant toute-puissance au ciel et sur la terre, est spécialement le Chef de lâÃgliseâ¯: (Colossiens 1.16-18) il en est la tête (Grecâ¯:), «â¯elle est son corpsâ¯Â»
Cette image, si admirable de justesse et de profondeur, à la fois si facile à saisir et mystérieuse revient souvent sous la plume de Paul (Romains 12.5â¯; 1 Corinthiens 6.15â¯; 1 Corinthiens 10.16-17â¯; 1 Corinthiens 12.12â¯; 1 Corinthiens 12.13â¯; 1 Corinthiens 12.27â¯; Colossiens 1.18â¯; Colossiens 1.22â¯; Colossiens 1.24). Elle nous fait pénétrer dans le rapport intime, vivant, réel, qui existe entre Christ et son Ãglise. La volonté, la pensée, la vie, tout dépend de la tête, le reste du corps nâest rien sans elle, ne subsiste que par elle. Tel est Christ à lâégard de lâÃglise.
Cette Ãglise, corps de Christ, est encore appelée ici la plénitude de Celui qui accomplit (ou remplit) tout en tous, câest-à -dire la plénitude de Christ lui-même.
Comment exposer la pensée profonde de lâapôtre, rendue plus difficile encore par les termes mêmes de lâoriginal et qui tous ont été expliqués de tant de manières différentesâ¯?
LâÃglise est la plénitude de Christ, dans un sens passif, câest-à -dire que ce nâest pas elle qui remplit ou complète Christ, comme étant son corps (idée de Calvin et dâautres)â¯; mais, au contraire, câest Christ qui la remplit de sa présence, de sa gloire, de toutes ses grâces, de sa vie, en un mot, de lui-même. Câest en elle quâil manifeste sa gloire, ses perfections, aux yeux de lâunivers entier et ainsi il remplit et accomplit tout en tous.
Non seulement il accomplit toute lâÅuvre divine en chacun des membres de son corps, jusquâà ce quâils parviennent «â¯Ã la stature de sa plénitudeâ¯Â» (Ãphésiens 4.13), mais il remplit la création tout entière (Ãphésiens 1.10) et la conduit aux fins voulues par le conseil et la sagesse de Dieu (Ãphésiens 1.21â¯; Ãphésiens 1.22â¯; Colossiens 1.16-18).
Dâautres entendent par «â¯Celui qui remplit tout en tousâ¯Â» Dieu le Père, dont la plénitude de la divinité habite en Christ et en son Ãglise (Colossiens 2.9â¯; Ãphésiens 3.19). Cette pensée est vraie au fond et dans les résultats définitifs de la rédemptionâ¯; mais lâensemble de notre passage, son sens immédiat conduit plutôt à lâinterprétation indiquée dâabord, car évidemment lâapôtre y décrit les rapports profonds, lâunité vivante de Christ et de lâÃglise, qui est son corps et sa plénitude.