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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 John 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/1-john-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 John 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (5)New Testament (1)
versets 1-24
Verset 1
Codex Sinaiticus porteâ¯: «â¯Nous a témoigné, câest pourquoi le monde ne vous connaît pasâ¯Â».
B porteâ¯: vous la première fois, nous la seconde.
Voyezâ¯! Il faut considérer fréquemment la beauté, la douceur, la gloire dâun tel titre, la grandeur dâun tel privilège.
Et pour concevoir quelque chose de lâamour que le Père nous a témoigné (grec nous a donné), en nous appelant de ce nom, il faut nous demanderâ¯: Qui éprouve cet amourâ¯? Le Dieu saint et juste. Qui en est lâobjetâ¯? Des pécheurs, «â¯enfants de colèreâ¯Â» (Ãphésiens 2.3â¯; Romains 5.8).
Qui nous a assuré cette grâceâ¯? Jésus, en nous aimant jusquâà la mort de la croix et en nous régénérant par lâEsprit, de sorte que nous sommes «â¯nés de Dieuâ¯Â» (1 Jean 2.29â¯; Jean 1.12â¯; Jean 1.13) et que notre titre dâenfants de Dieu exprime une réalité intime et profonde.
Câest cette réalité quâaffirment les motsâ¯: et nous le sommes qui se lisent dans Sin, B, A, C, après ceux-ciâ¯: que nous soyons appelés enfants de Dieu. Cette leçon est admise par tous les critiques. Nous nâavons pas seulement le titre, mais la qualité quâil énonce (Romains 8.16). Au reste, la même pensée se retrouve au verset 2.
Jean a été conduit à parler de ce grand privilège des enfants de Dieu par la parole du verset qui précèdeâ¯: (1 Jean 2.29) «â¯il est né de Dieuâ¯Â» et il déduit plus loin la conséquence pratique de ce privilège, savoir la régénération et lâentière sanctification de ceux que Dieu a ainsi aimés et qui sont destinés à lui devenir semblables et à le voir tel quâil est (verset 2 et versets 3-10).
Par là , lâapôtre rentre dans son sujetâ¯: la communion avec Dieu, au moyen de la sainteté et de lâamour (1 Jean 1.3-10â¯; 1 Jean 2.1-17).
Que le monde (1 Jean 2.15â¯; 1 Jean 2.16, note) ne nous connaisse point, cela est naturel puisquâil nâa point connu Dieu (Jean 17.26), il ne saurait donc connaître ceux qui, nés de lui, portent son image et sont animés de son Esprit).
Et cette profonde opposition entre le monde et Dieu (1 Jean 2.15-17â¯; Jean 14.17â¯; Jean 15.18-21) doit leur faire sentir plus encore la grandeur de lâamour dont leur Père céleste les a aimés).
Verset 2
Lâintime félicité dâêtre enfants de Dieu, nâest pas un bien qui nous soit promis dans un lointain indéterminéâ¯: nous le sommes maintenant, par la foi en Jésus et par la régénération du cÅur (Jean 1.12â¯; Jean 1.13â¯; Romains 8.15â¯; Romains 8.16)â¯; et cependant nous sommes, non seulement ignorés, méconnus du monde (verset 1), mais environnés de ténèbres, soumis à bien des misèresâ¯; notre glorieuse destination nâa pas encore été manifestée (Romains 8.24â¯; Romains 8.25â¯; 1 Corinthiens 2.9)â¯; nous avons de plus grandes choses à attendre.
Le texte reçu porteâ¯: Mais nous savons⦠Cette particule manque dans Codex Sinaiticus, B. à C.
On peut traduireâ¯: quand il sera manifesté (1 Jean 2.28) et alors il sâagit de Jésus-Christ, que nous verrons tel quâil est, ou bienâ¯: «â¯quand cela sera manifestéâ¯Â», câest-à -dire ce que nous serons et alors, Celui que nous verrons tel quâil est, câest Dieu, le Père qui nous a aimés comme ses enfants (verset 1).
Même si, à cause de la proposition qui précède, on traduitâ¯: quand cela aura été manifesté les motsâ¯: nous le verrons tel quâil est et nous lui serons semblables, peuvent se rapporter à Christ. La mention du retour de Christ (1 Jean 2.28) rend cette explication probable.
Paul (Romains 8.17â¯; Romains 8.29â¯; 1 Corinthiens 15.49â¯; Philippiens 3.21) enseigne de même que nous serons transformés à la ressemblance de Christ. Il faut remarquer du reste que dans maint passage (1 Jean 2.3-6â¯; 1 Jean 2.8â¯; 1 Jean 2.20â¯; 1 Jean 2.28-29), on ne saurait dire si Jean a parlé du Père ou du Fils, tellement les deux sont unis dans sa pensée. Ce sera la gloire et la félicité des enfants de Dieu de voir tel quâil est, face à face, dans la plus intime et la plus parfaite communion, Celui quâils ne voient ici-bas que des yeux de la foi, comme dans un miroir, obscurément (Jean 17.24â¯; 1 Corinthiens 13.12â¯; 2 Corinthiens 5.7â¯; Apocalypse 22.3â¯; Apocalypse 22.4â¯; comparez Matthieu 5.8).
Mais à cela lâapôtre ajoute une pensée admirable de vérité et de profondeurâ¯: câest que la contemplation immédiate de Dieu nous rendra semblables à lui. «â¯Semblables à lui, parce que nous le verrons tel quâil estâ¯Â»â¯; câest le principe même de notre transformation, non pas le fait seulement duquel nous pouvons conclure que cette transformation aura lieu.
Par cette contemplation et cette communion, notre être tout entier se pénétrera si bien de la nature divine, que nous serons par degrés transformés à sa ressemblance (comparez 2 Corinthiens 3.18), sans jamais cesser dâêtre distincts de lui, dans une vivante personnalité.
Verset 3
La joie dâêtre enfant de Dieu et héritier de sa gloire pourrait demeurer stérile pour la vie chrétienneâ¯; lâapôtre a soin de rappeler quâun chrétien, avec cette espérance de voir Dieu, ne saurait rester asservi au péché.
Ce quâil espère, câest dâarriver à la ressemblance avec Dieuâ¯? qui est incompatible avec toute souillure du péché (2 Corinthiens 7.1â¯; 2 Pierre 3.13â¯; 2 Pierre 3.14).
Lâexpressionâ¯: se purifier, est empruntée aux usages du culte israélite (Jean 11.55)â¯; le chrétien sâapproche du vrai sanctuaire et participe au sacrifice seul efficace (Jean 17.17).
Verset 4
Grecâ¯: Quiconque fait le péché, fait aussi la transgression et le péché est la transgression.
Celui qui fait le péché a beau se rattacher à lâÃglise et se prétendre enfant de Dieuâ¯: il y a incompatibilité absolue entre la communion de Dieu et le péché (Matthieu 7.23)â¯; car Dieu, loin de laisser à lâhomme le jugement arbitraire de ce qui lui déplaît ou lui est agréable, a manifesté sa sainte volonté par la loi.
Comment donc, en transgressant volontairement cette loi, en foulant aux pieds cette volonté, espérer être en communion avec Dieu, être enfant de Dieuâ¯? Câest au contraire se mettre en pleine révolte contre lui.
Le Nouveau Testament tout entier suppose ou proclame la valeur permanente de la loi, comme expression de la sainte volonté de Dieu.
Verset 5
Nouveau motif de ne point pécherâ¯: le but de toute lâÅuvre de la rédemption, aussi bien que la parfaite sainteté dont le Rédempteur a donné lâexemple (verset 3), nous pressent dâavancer dans la sanctification.
La pensée du Sauveur occupe tellement lâesprit de Jean, quâil parle de lui sans le nommer (Lui, celui-là â¯: 1 Jean 2.6â¯; 1 Jean 3.3â¯; 1 Jean 3.7â¯; 1 Jean 3.16).
Lâexpressionâ¯: a été manifesté, sâapplique à la première apparition de Jésus sur la terre, à toute sa vie ici-bas (verset 8). Jean emploie le même terme pour désigner sa seconde venue (verset 2).
Les péchés est la leçon de B, A, admise par les éditeurs modernes. Codex Sinaiticus, C, majuscules portent, avec le texte reçuâ¯: nos péchés.
Jésus a ôté les péchés en les portant, en les expiant sur la croix (Jean 1.29, 2e note). Mais il les ôte aussi du cÅur et de la vie de ceux qui sâapproprient son sacrifice (verset 6â¯; comparez 1 Pierre 2.24).
Verset 6
Ces affirmations absolues, de même que celles des versets 8 et 9, paraissent être en contradiction directe avec 1 Jean 1.8â¯; 1 Jean 1.9, non moins quâavec le reste des Ãcritures et toute lâexpérience des chrétiens les plus avancés.
Mais il faut remarquer que le mot pécher signifie proprement «â¯manquer le butâ¯Â» et peut sâappliquer, non à un acte mais à lâétat habituel de lââmeâ¯: celui qui pèche, câest celui qui a manqué sa destination, qui nâest point en communion avec Dieu, qui vit dans le péché.
Quâest-ce qui «â¯règneâ¯Â» dans lââme (Romains 6.12â¯; Romains 6.14) et domine dans la vieâ¯? Si câest le péché, câest-à -dire les actes contraires à la volonté de Dieu, à sa loi (verset 4), lâhomme nâa point vu le Sauveur des yeux de la foiâ¯; il ne lâa point connu (1 Jean 2.2-6, note)â¯; il est «â¯du diableâ¯Â», dont Jésus-Christ a détruit les Åuvres (verset 8).
Pécher, dans ce sens ce nâest donc pas commettre involontairement, par faiblesse, par surprise, quelque acte contraire à la loi de Dieu, car alors les paroles de Jean ne laisseraient à aucun chrétien la moindre espérance de salut sans compter que lâapôtre se contredirait lui-même.
Pécher câest vivre dans une révolte habituelle contre la volonté de Dieu, ou du moins transgresser sa loi sciemment, volontairement et en y trouvant son plaisir. Toutefois, comme la limite entre les deux sens du mot pécher nâest pas tracée dâune manière bien précise dans la pratique de la vie, comme il y a toujours lieu à de funestes illusions, il est probable que Jean sâest, à dessein, exprimé en termes absolus, sans aucune restriction, afin de prévenir toutes les erreurs possibles (voir la note qui suit).
Le caractère absolu de cette affirmationâ¯: il ne pèche point, se trouve du reste tempéré par la désignation du sujetâ¯: quiconque demeure en lui. En tant que le pécheur demeure en son Sauveur, il ne pèche plusâ¯; dès quâil sort de la communion de Christ, il retombe dans le péché (comparer verset 9, note).
Verset 7
Ainsi, point dâillusionsâ¯: celui-là seul qui fait la justice (grec comme verset 10 et 1 Jean 2.29, note), câest-à -dire qui exerce et pratique dans toute sa plénitude, en pensées et en actions, la volonté de Dieu telle quâil nous lâa révélée par sa loi, celui là seul est juste, comme le Sauveur lui en a donné lâexemple et le chrétien ne doit se contenter de rien moins que cela (verset 3).
Câest le but, lâidéal quâil est appelé à poursuivre constamment (1 Jean 2.6).
Il ne sâagit point ici de ce qui rend lâhomme juste ou le justifie devant Dieu, mais de la justice intérieure, de la sainteté.
Verset 8
Est conduit par lui, animé de son esprit (Jean 8.44, 1re note).
Depuis que le péché est dans le monde (Genèse 3.1 et suivantsâ¯; Jean 8.44, 2e note).
Le Fils de Dieu et le diable sont en lutte, câest à lâaction du diable que Jésus lui-même a attribué lâhostilité des Juifs (Jean 8.41), la trahison de Judas (Jean 6.70), les souffrances de sa passion (Jean 14.30), etc.
Comment donc appartiendrait-on à Christ, si lâon fait les Åuvres du diableâ¯? Lâun détruit lâautre, il faut choisir et ne pas chercher à unir Christ et Bélial.
Verset 9
Comparer verset 6, note.
Jean indique ici pourquoi le chrétien régénéré ne peut plus pécherâ¯: il est né de Dieu, il y a en lui une vie qui exclut le péché, qui procède dâune tout autre source puisquâelle a Dieu pour auteur.
De plus, la même cause qui a opéré en lui cette transformation, cette création nouvelle, y est encore agissanteâ¯; Jean la nomme la semence de Dieuâ¯; il entend par là sa Parole et son Esprit, moyens de la régénération (comparer 1 Pierre 1.23, note).
Parce que cette semence demeure en lui, le chrétien ne peut pécher. Il est né de Dieu, il est une nouvelle création de son Espritâ¯; le péché apparaît dès lors dans sa vie comme une Åuvre «â¯du vieil homme, qui a été crucifié avec Christ afin que le corps du péché fût détruitâ¯Â» (Romains 6.6), comme un fait contraire à sa vraie nature, restaurée par le Sauveur et qui nâa que de saints désirs, des affections célestes.
Sans doute cette affirmationâ¯: il ne peut pécher, parce quâil est né de Dieu, est une affirmation de la foi, plus quâune donnée de lâexpérience. Mais dans la mesure où le chrétien persévère dans cette foi, par laquelle il «â¯se regarde comme mort au péché et comme vivant pour Dieu en Jésus-Christâ¯Â» (Romains 6.11) et demeure humblement sous lâaction de lâEsprit qui le sanctifie, il éprouve que la domination du péché sur son âme est brisée, que sa constitution spirituelle elle-même est modifiée quâil lui devient moralement impossible de commettre telle faute grossière, de succomber à telle tentation qui lui était autrefois habituelle, de redevenir lâesclave de tel vice dont le joug a été brisé définitivement.
Et sâil doit encore lutter contre des manifestations plus subtiles du péché, contre une sensualité raffinée, contre lâorgueil et lâégoïsme, â cette lutte se prolonge aussi longtemps quâil demeure dans ce «â¯corps de mortâ¯Â» â il sait que la semence de Dieu demeure en lui et quâelle renferme une puissance infinie de vie qui finira par triompher de tout péché.
Lâassurance que ces paroles donnent à lâenfant de Dieu est bien consolante. On peut en conclure aussi que lorsquâun homme retombe dans le péché et y persévère, cet homme nâétait pas né de Dieu.
Verset 10
Grecâ¯: «â¯ne fait pas la justiceâ¯Â» (voir verset 7, note).
Câest-à -dire «â¯né de Dieuâ¯Â», animé de son Esprit (verset 9).
Au-dessus de tous les autres commandements est le commandement de lâamour, qui en est lââmeâ¯; câest pourquoi Jean ajoute ici ce signe infaillible pour discerner si nous sommes de Dieu, oui ou non.
Verset 11
Lâamour fraternel, signe distinctif de lâenfant de Dieu
Jean rappelle à ses lecteurs que dès leur conversion, ils ont été exhortés à sâaimer mutuellement, à ne pas imiter Caïn qui tua son frère, poussé à ce crime par ses mauvaises dispositions. Quâils ne sâétonnent pas de la haine du monde (11-13) !
Lâamour fraternel, indice certain de notre régénération
Nous reconnaissons, à notre amour pour les frères, que nous avons la vie. Celui qui nâa pas cet amour reste dans la mort. La haine fait de lui un meurtrier. Aucun meurtrier ne possède la vie éternelle (14, 15).
Jésus-Christ, modèle de lâamour qui se donne et agit
Il nous a révélé lâamour en donnant pour nous sa vie. Nous devons donc sacrifier notre vie à nos frères ; quand nous avons ce quâil faut à notre subsistance, ne pas refuser dâaider notre frère dans le besoin ; ne pas aimer en paroles, mais en Åuvres (16-18).
Lâamour fraternel, moyen de nous rassurer devant Dieu et de rendre nos prières efficaces
à cet amour, nous connaîtrons que nous sommes de la vérité. Nous nous persuaderons que, si notre cÅur nous condamne, Dieu est plus grand ; et nous aurons la liberté de lui adresser nos requêtes, certains dâêtre exaucés parce que nous obéissons à sa volonté (19-22).
La foi en Jésus-Christ et lâamour fraternel, conditions pour demeurer en Dieu
Le commandement de Dieu est que nous croyions au nom de son Fils et que nous nous aimions les uns les autres. Dieu demeure en qui observe ce commandement. Nous reconnaissons sa présence en nous à lâEsprit quâil nous a donné (23, 24).
Enfants de Dieu, nous devons nous aimer les uns les autres (11-24)
Ce message (1 Jean 1.5), ils lâont entendu dès le commencement (1 Jean 2.7), câest-à -dire dès le moment où ils eurent connaissance de lâÃvangile de Jésus-Christ.
En effet, ce commandement de sâaimer les uns les autres a été donné par le Sauveur, avant quâil fût répété par ses disciples (Jean 13.15-34â¯; Jean 15.12).
Lâapôtre, pour confirmer (car) lâidée quâil vient dâénoncer (verset 10) que «â¯celui qui nâaime pas son frère nâest pas de Dieuâ¯Â», va insister, dans les versets qui suivent, sur ce côté essentiel de la vie chrétienne, non moins énergiquement quâil ne lâa fait (versets 3-10) sur la sainteté. Câest que toute sainteté, relativement à nos frères, est renfermée dans lâamour que nous leur portons (Romains 13.8-10).
Verset 12
Grecâ¯: Non comme Caïn était issu du malin et tua son frère. Comparer verset 8, 1re note et Jean 8.44.
La seule mention du crime de Caïn (Genèse 4.1-16) ne suffit pas à lâapôtre pour faire ressortir par contraste lâamour quâil recommandeâ¯; il sâenquiert encore des causes morales de ce crimeâ¯: pourquoi le tua-t-ilâ¯?
Il lâattribue, non à la jalousie, comme le ferait attendre le récit de la Genèse, ni à la haine, comme semblerait lâexiger le contexte (Genèse 4.13-15), mais à la valeur différente des Åuvres de Caïn et dâAbel, qui tenait elle-même à ce que le premier était du malin et accomplissait les Åuvres de son père (comparer Jean 8.38â¯; Jean 8.41â¯; Jean 8.44).
Par là , lâapôtre remonte à la cause première des mauvais sentiments de Caïn contre son frèreâ¯; il rattache aussi son explication aux paroles divines qui furent adressées au meurtrier avant son crime (Genèse 4.7) et qui indiquaient clairement pourquoi Dieu mit une si grande différence entre le sacrifice des deux frères.
Cette différence une fois manifestée tout le reste suivit naturellement et Caïn ne put accuser que lui-même de tout ce qui était arrivé, depuis la première cause de son péché jusquâau châtiment quâil attira sur lui. Dans ces deux frères se distinguent déjà les deux lignes parallèles de sentiments opposés qui se retrouveront toujours dans le mondeâ¯: foi et incrédulitéâ¯; amour pour Dieu, Åuvres qui lui sont agréables et amour du péché, souvent uni à des Åuvres de propre justiceâ¯; royaume de Dieu et empire du mondeâ¯; enfants de Dieu et enfants du diable.
Câest ainsi que Jean généralise immédiatement (verset 13 et suivants) lâexemple quâil vient de citer.
Verset 13
Cette haine dont ils sont les objets de la part du monde (voir sur le sens de ce mot 1 Jean 2.15â¯; 1 Jean 2.16, note) ne doit pas les étonnerâ¯; elle leur montre quâils sont de Dieu, puisquâils rencontrent la même hostilité à laquelle Abel fut exposé de la part de Caïn.
Les paroles et surtout lâexemple de leur divin Maître les avertissaient de cette opposition absolue du monde (Jean 15.18â¯; Jean 15.19).
Verset 15
Jean câest si absolu dans lâénoncé des vérités quâil exprime que parce quâil prend ces vérités à leurs dernières profondeurs.
Ainsi, aimer, câest le signe certain quâon est passé de le mort à la vie (Jean 5.24), ou plutôt câest la vie elle-même, car celui qui aime «â¯est né de Dieuâ¯Â» (1 Jean 4.7), du Dieu qui est amour (1 Jean 4.8).
Ne pas aimer, ou, ce qui est la même chose, haïr (versets 13 et 15), câest demeurer dans la mort spirituelle et morale (verset 14).
Et comme la haine souhaite le mal du prochain, comme elle peut conduire tout homme, aussi bien que Caïn, jusquâau meurtre, comme Dieu regarde au cÅur, siège des sentiments et non seulement à la main qui en est lâinstrument, celui qui hait son frère est réellement, aux yeux de Dieu, un meurtrier.
Jésus-Christ a exprimé la même vérité sous une autre formeâ¯: il voit dans la haine une violation du sixième commandement (Matthieu 5.21â¯; Matthieu 5.22).
Verset 16
Celui qui hait peut en venir à sacrifier à sa haine la vie du prochain (verset 15)â¯; celui qui aime est rendu capable de sacrifier sa propre vie à ses frères, car son amour nâest pas autre que celui de Jésus vivant dans le cÅur de son disciple.
Or Jésus (grec) a mis sa vie pour nous. Son dévouement nous a révélé lâamour, un amour inconnu à la terre.
Jésus lui-même lâa affirmé et a présenté lâamour dont il faisait preuve comme la norme de celui quâil prescrivait à ses disciples (Jean 15.12â¯; Jean 15.13).
Mais lâexemple du Sauveur nâest pas seulement un modèle extérieurement proposé à lâimitation de ses rachetésâ¯; par lâEsprit, Christ rétablit lâimage divine en eux, de sorte que leur obligation est, à tous égards, de lui ressembler, même en ce qui paraît le plus impossible à la nature humaine (1 Jean 2.6â¯; 1 Jean 3.3)
Nous pouvons être appelés à donner nos vies pour nos frères, dans le sens le plus absolu du mot, mais, en tout cas, nous devons dépenser notre vie à leur service, «â¯la leur donner en détailâ¯Â», Vinet.
Verset 18
Celui qui par la puissance de lâamour peut donner le plus, sa propre vie (verset 16), ne saurait refuser le moins, ce quâil possède pour vivre dans le monde (grec la subsistance du monde, comparez sur le sens de ce mot 1 Jean 2.16, note) (verset 17)â¯; autrement il aurait en cela même la preuve que son prétendu amour nâest quâen parole et avec la langue (verset 18. Comparer Jacques 2.15â¯; Jacques 2.16â¯; Deutéronome 15.7-11â¯; Ãsaïe 58.10).
Verset 20
Le mot et, au commencement du verset 19, manque dans B. Ãâ¯; plusieurs éditeurs le retranchent.
Le texte reçu porteâ¯: nous connaissons, le futur se lit dans Codex Sinaiticus, B. A, C, etc.
Les mots en cela du verset 19, indiquant le signe auquel nous connaîtrons que nous sommes de la vérité (voir sur cette expression Jean 18.37, 3e note), ne sauraient se rapporter quâà ce qui précède (versets 10-18)â¯; ce qui prouve que nous sommes «â¯nés de Dieuâ¯Â», câest lâamour.
Lâamour seul nous permet de persuader notre cÅur (notre conscience) devant Dieu (en nous examinant sous son regard et en nous soumettant à son jugement) que si notre cÅur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cÅur.
Dâautres interprètes traduisentâ¯: Nous rassurerons notre cÅur devant Dieu. Bien que le verbe grec puisse avoir le sens «â¯dâapaiserâ¯Â» (Matthieu 28.14), il est plus naturel de lui laisser ici sa signification habituelle. Lâauteur suppose une sorte de dialogue que nous avons avec notre cÅur (Codex Sinaiticus, C portent nos cÅurs) et dans lequel nous cherchons à le persuader.
Ceux qui traduisent, au verset 19 «â¯nous rassurerons notre cÅurâ¯Â», prennent la conjonction laquelle sâouvre le verset 20 dans son sens causalâ¯: «â¯parce que, car, si notre cÅur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cÅurâ¯Â».
Mais, dans le texte grec, cette conjonction est répétée devant les motsâ¯: Dieu est plus grandâ¯; or il est vraisemblable que lâauteur lâa employée les deux fois dans le même sens et une reprise du que sâexplique mieux quâune reprise du parce queâ¯: «â¯Nous persuaderons notre cÅur que, â si notre cÅur nous condamne, â que Dieu est plus grand que notre cÅurâ¯Â».
Pour éviter cette répétition de la conjonction, beaucoup dâinterprètes, depuis Bengel, ont proposé de traduire, en distribuant autrement les lettres grecques du commencement de la phrase (dans les manuscrits majuscules les mots ne sont pas séparés par un intervalle)â¯: en quelque chose que notre cÅur nous condamne, «â¯nous le persuaderons que Dieu est plus grandâ¯Â», ou «â¯nous le rassurerons, parce que Dieu est plus grandâ¯Â». Cette traduction, qui ne se justifie pas entièrement au point de vue de la syntaxe grecque, doit être rejetée, parce que la proposition parallèle du verset 21 porteâ¯: «â¯Si notre cÅur ne nous condamne pasâ¯Â» et nâétablit aucune distinction entre les sujets de condamnation.
Avec la traduction que nous avons adoptée, comment interpréterons-nous la pensée de Jeanâ¯? Quelle est son intention en nous invitant à nous persuader que Dieu est plus grand que notre cÅur et quâil sait toutes chosesâ¯?
Veut-il aggraver la condamnation prononcée par notre cÅur et nous inspirer un effroi salutaire en invoquant la plus grande sévérité de ce Dieu qui sonde nos cÅurs et nos reins et connaît nos fautes cachées (Psaumes 19.13â¯; Psaumes 90.8)â¯?
Veut-il direâ¯: Si notre cÅur nous condamne, en nous convainquant que nous nâavons point encore le vrai amour (versets 18 et 19), que nous ne sommes point réellement nés de Dieuâ¯; si notre cÅur, malgré ses illusions et son aveuglement naturel, ne peut pas se rassurer devant Dieu, que sera ce du jugement de Dieu, de ce Dieu plus grand, plus saint, plus Juste que notre cÅur et dont les yeux sont trop purs pour voir le mal (comparer 1 Corinthiens 4.4)â¯?
Dâéminents interprètes, de saint Augustin et Calvin jusquâà Lücke, de Wette et Neander, ont expliqué ainsi la pensée de lâapôtre. Mais avec cette explication, admise dans nos précédentes éditions, il est difficile de comprendre lâenchaînement des idées.
Jean nous a montré dans lâamour fraternel un signe auquel nous reconnaîtrons que nous sommes de la vérité (verset 19) début du verset, qui nous permettra dâacquérir, en consultant notre cÅur, lâassurance de notre salutâ¯; et il viendrait aussitôt après détruire cette assurance en évoquant la pensée dâun Dieu plus sévère que notre cÅurâ¯?
Et comment pourrait-il continuer, au verset 21, en disantâ¯: «â¯Si notre cÅur ne nous condamne pas, nous avons de lâassurance devant Dieuâ¯Â»â¯? Lâabsolution que nous donne notre cÅur ne signifierait rien, si le jugement de Dieu est plus rigoureux que le sien.
Le contexte nous oblige ainsi à reconnaître, avec Luther, Bengel et la plupart des interprètes contemporains, que lâapôtre en appelle à la miséricorde de Dieu, qui est infiniment plus grande que celle des hommes (2 Samuel 24.14) et qui surpasse même les pensées de notre cÅur (Ãsaïe 55.7-9).
Ou plus exactement encore, ce que Jean invoque, câest la toute science de ce Dieu devant lequel nous avons à nous examiner. Il la désigne expressément, quand il ditâ¯: «â¯Dieu est plus grand que notre cÅur et il connaît toutes chosesâ¯Â».
Ces derniers mots précisent la pensée de lâauteurâ¯; ils montrent en quoi consiste la grandeur de Dieu, quâil vient de rappeler (Weiss). Dieu est plus grand que notre cÅur en ce quâil connaît toutes choses.
Notre regard est bornéâ¯: le moment présent existe seul pour nous. Quand nous venons de commettre une faute, nous ne voyons quâelleâ¯; le remords quâelle nous cause nous fait douter de notre relèvement et de notre salut final, nous oublions les délivrances dont nous avons été lâobjet, les grâces reçues.
Dieu connaît toutes choses, notre vie entière est découverte devant lui. Il sait les origines de notre foi, de notre amour, puisquâil les a créés dans notre cÅur. Il voit comment nous sortirons des difficultés, des tentations dans lesquelles nous nous débattons et qui nous désespèrent, puisque câest «â¯en lui, qui nous a aimés, que nous sommes plus que vainqueursâ¯Â» (Romains 8.37).
En vertu de sa toute science, il nous a attirés à lui (Jean 6.44), aimés le premier (1 Jean 4.10), «â¯prédestinés à être semblables à lâimage de son Filsâ¯Â» (Romains 8.29)â¯; il nous a élus parce quâil savait que nous persévérerions jusquâà la fin.
Cette pensée de la toute science de Dieu est un sérieux avertissement pour ceux qui ne sont pas nés de Dieu et nâaiment pas «â¯en véritéâ¯Â» (verset 18)â¯; ils peuvent, en feignant la charité, en copiant ses manifestations extérieures (1 Corinthiens 13.2â¯; 1 Corinthiens 13.3), tromper les hommes et se faire illusion à eux-mêmes (Matthieu 7.22)â¯; ils ne sauraient échapper au jugement de Celui qui connaît toutes choses.
Mais pour ceux qui possèdent réellement en Dieu la vie de lâamour, la certitude que Dieu connaît toutes choses les rassureâ¯: quand le souvenir de leurs chutes les accable, quand ils sont assaillis de tentations ou dâépreuves et que leur foi chancelle, ils peuvent en appeler avec confiance à Celui qui sait quel est leur amour (Jean 21.17).
Ainsi comprise, la pensée de Jean sâaccorde avec celle de Paul. Paul fonde lâassurance de notre salut sur la foi en Jésus-Christ, par laquelle nous sommes justifiés (Romains 5.1 et suivantsâ¯; Romains 8.31-39)â¯; mais il nâa garde dâoublier que cette foi doit être «â¯agissante par la charitéâ¯Â» (Galates 5.6). Jean indique cette dernière comme le signe incontestable dâune foi authentique, dâune vie vraiment créée et entretenue par lâEsprit de Dieu (versets 23 et 24).
Verset 22
Jean présente à ses bien-aimés, avec une tendre affection, le cas opposé à celui quâil vient dâindiquer (verset 20). Il suppose que leur cÅur, examine devant Dieu ne les accuse pas de manquer de charité il leur déclare quâils ont alors une grande assurance (grec) envers Dieu et il ajoute cette consolante pensée que lâassurance (grec la liberté de tout dire) avec laquelle ils sâadressent à Dieu dans la prière, comme des enfants à leur Père, nâest pas une vaine illusion et ne reste pas stérile mais leur obtient de son amour toutes les grâces nouvelles quâils lui demandentâ¯; car ils sont avec lui dans un rapport filial de parfaite obéissance, qui les rend agréables à ses yeux (comparer Jean 5.19â¯; Jean 5.20â¯; Jean 5.30â¯; Jean 11.42).
Dans quel sens profond et vivant Jean entend ce mot garder ses commandements, câest ce quâil nous apprend au versets 23 et 24 et ainsi il revient au vrai fondement de notre assurance devant Dieu, dâoù il était parti (comparer fin de la note précédente).
Verset 23
Lââme de toute la vie chrétienne, câest croire et aimer.
Telle est la volonté souveraine de Dieu envers lâhomme (Jean 6.40), ce que Jean appelle le commandement quâil nous a donné, ces mots se rapportent probablement au commandement de lâamour fraternel, que Jésus a répété avec insistance à ses disciples dans les entretiens de la chambre haute (Jean 13.34â¯; Jean 15.12â¯; Jean 15.13).
En un sens, il faut convenir que ni la foi ni lâamour ne se commandent, mais quand on considère que lâobjet de la foi câest le nom du Fils de Dieu, Jésus-Christ, le Sauveur dont notre âme a un si profond besoin et que Dieu «â¯marqué de son sceauâ¯Â», pour que tout homme le reconnaisse et mette en lui sa confianceâ¯; que lâincrédulité à son égard est une révolte intérieure contre le Saint de lâÃternel et une méconnaissance aveugle de ce quâil faut à un pauvre pécheur (Jean 16.9), on conçoit que la foi soit aux yeux de Dieu un acte moral quâil peut commander et Jean ne fait guère que répéter ici une parole profonde de son Maître (Jean 6.29).
Quant à lâamour, fruit nécessaire de la foi, lâamour dont lâobjet est «â¯Celui qui nous a aimés le premierâ¯Â» et, en lui, nos frères, qui sont nés de lui, un tel amour peut dâautant plus être commandé à lâhomme, que lâabsence de cet amour nâest en lui quâune coupable ingratitude ajoutée à tous ses péchés.
Ces deux commandements sont placés ici dans leur ordre naturelâ¯: ce nâest quâen croyant véritablement en Jésus-Christ que nous parvenons à nous aimer les uns les autres.
Verset 24
Grecâ¯: Et celui qui garde ses commandements demeure en Lui et Lui en lui.
Jean ne craint pas de multiplier ces pronoms pour exprimer la communion la plus vivante, la plus intime de lâhomme avec Dieu. Pour la première fois dans lâépître, il affirme que Dieu, à son tour, demeure dans lâhomme quand lâhomme, en gardant ses commandements, demeure en Dieu.
Lâhomme est avec Dieu dans le même rapport que Jésus-Christ avec son Père (Jean 10.38â¯; Jean 14.10â¯; 1 Jean 4.16â¯; 1 Jean 2.3-6, note).
à ceci se rapporte, non à ce qui précède, mais à ce qui suit.
Nous connaissons que nous demeurons en lui, à quoiâ¯? à lâEsprit quâil nous a donné. Et par là , lâapôtre déclare quâil nây a de communion avec Dieu quâen ce même Esprit, par lequel Dieu fait naître de nouveau ses enfants, met en eux le sceau de leur adoption et répand son amour dans leur cÅur (1 Jean 2.20â¯; 1 Jean 2.27â¯; Romains 8.14-16â¯; Romains 5.5).