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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Titus 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/titus-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Titus 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-15
V. 1-2
«Rappelle-leur dâêtre soumis aux principautés et aux autorités, dâêtre obéissants, dâêtre prêts à toute bonne Åuvre, de nâinjurier personne, de nâêtre pas querelleurs, mais modérés, montrant toute douceur envers tous les hommes».
Rappelle-leur dâêtre soumis aux principautés et aux autorités. Les «principautés et les autorités» sont souvent mentionnées dans les épîtres. En Ãph. 1:21, nous voyons le Seigneur ressuscité, assis à la droite de Dieu» au-dessus de toute principauté et autorité, et puissance, et domination», quelles quâelles soient, dans le siècle présent et dans le siècle à venir.
Ces principautés et ces autorités se divisent en trois classes, comme faisant partie des êtres célestes, terrestres et infernaux de Phil. 2:10.
Ãph. 3:10 nous parle des principautés et autorités célestes.
Ãph. 6:12 des principautés et autorités sataniques.
Col. 1:16 des principautés et autorités célestes et terrestres instituées de Dieu.
Col. 2:10 des principautés et autorités célestes.
Col. 2:15 des principautés et autorités sataniques.
Notre passage enfin des principautés et autorités terrestres. Il arrivera un jour où toutes ces puissances ploieront le genou devant Lui, comme faisant partie de tous les êtres qui appartiennent à la sphère céleste, ou terrestre ou infernale.
Résumons en quelques mots tous les passages que nous venons de citer. Il y a des principautés et autorités ou des hiérarchies célestes et terrestres par lesquelles Dieu exerce son gouvernement. Elles ont toutes été créées par Christ. Il est et restera éternellement au-dessus de toutes. Une partie des principautés et autorités célestes est tombée sous la puissance de Satan lors de sa révolte contre Dieu. Il la dirige. En outre, comme prince de ce monde, il se sert des principautés terrestres pour faire la guerre à Christ. Les autorités célestes ou angéliques qui ne sont pas tombées et que Dieu a maintenues dans leur pureté primitive, sont à lâabri de ses entreprises, mais le Seigneur se sert même des autorités sataniques et de Satan lui-même pour accomplir Ses propres desseins; ainsi dans le cas de Job. De la même manière le Seigneur garde la haute main sur toutes les décisions des principautés et autorités terrestres quâIl a instituées, et sâen sert, comme Il le fait de Satan, pour lâaccomplissement de Sa volonté. Déjà maintenant Satan et les puissances sataniques dans les lieux célestes ont été vaincus et dépouillés à la croix, et le chrétien peut considérer le Diable comme un ennemi qui nâa plus pouvoir sur lui et auquel il nâa quâà résister pour quâil sâenfuie. Le temps est encore à venir, quoique très proche, où Satan sera chassé des lieux célestes et précipité sur la terre (Apoc. 12:9). Enfin le Dieu de paix le brisera sous nos pieds.
Dans notre passage (3:1), les principautés et autorités sont les puissances auxquelles le Seigneur a confié le gouvernement sur la terre. Elles sont tombées sous le pouvoir de Satan qui sâen sert pour faire la guerre à Christ, mais le chrétien est appelé à les reconnaître comme établies de Dieu dans leur caractère primitif, car câest par elles que le Seigneur, dans son gouvernement, retient encore le plein développement du mal (2 Thess. 2:6). Quelque mauvais que soit leur caractère, quelque asservies quâelles soient à Satan, le chrétien voit Dieu dans lâautorité et se soumet aux principautés et puissances terrestres comme provenant de Dieu, alors même que leur exercice serait entre les mains les plus abjectes et les plus hostiles.
Dans ces versets 1 à 2, Tite avait à rappeler diverses choses aux chrétiens de la Crète. Elles étaient au nombre de sept; de même aussi, au vers. 3, les choses qui les caractérisaient avant leur conversion avaient un nombre égal. Le nombre sept, comme nous lâavons déjà remarqué, indique la plénitude spirituelle, soit en bien, soit en mal.
1° La première chose que Tite devait leur rappeler était la soumission aux autorités instituées par Dieu dans ce monde. La soumission est mentionnée plusieurs fois dans cette épître, et très souvent ailleurs. La soumission à lâautorité consiste à ne pas nous soustraire à son joug et à reconnaître ses droits sur nous, comme lui étant donnés de Dieu. Câest ainsi que le Seigneur dit à Pilate: «Tu nâaurais aucun pouvoir contre moi, sâil ne tâétait donné de Dieu». Il accepte dâêtre livré au magistrat et au pouvoir du gouverneur. Aux chap. 4 et 5 des Actes, ses disciples suivent le même chemin que lui. Ils rendent témoignage, devant les principaux, de leur foi au Seigneur Jésus, mais ne protestent pas contre lâautorité qui les a injustement saisis. â Que lâautorité soit juste ou injuste, nous devons toujours garder, vis-à -vis dâelle, le même caractère. Avant toutes choses, nous devons être soumis à Celui qui est élevé à la droite de Dieu et auquel anges, autorités et puissances sont soumis (1 Pierre 3:22). Quant à nous, nous devons être «soumis à tout ordre humain pour lâamour du Seigneur, soit au roi, comme étant au-dessus de tous, soit aux gouverneurs comme à ceux qui sont envoyés de sa part pour punir ceux qui font le mal et pour louer ceux qui font le bien» (1 Pierre 2:13-14). Dans cette épître de Pierre, comme dans la nôtre, la soumission est recommandée aux domestiques (2:18), aux femmes (3:1, 5), aux jeunes gens vis-à -vis des anciens (5:5). Enfin les chrétiens doivent être «soumis les uns aux autres» (Ãph. 5:21).
2° Dâêtre obéissants. Lâobéissance diffère de la soumission. Cette dernière est passive, la première active. Elle a affaire à des commandements, à des ordres positifs. Cette injonction a en vue toute autorité qui, ayant le droit de commander afin dâétablir lâordre parmi les hommes, doit être écoutée et obéie1. Ici le mot: «être obéissants» ne fait pas allusion aux magistrats plus quâà toute autre autorité; câest plutôt un caractère que toute notre conduite doit porter, sans quâil se rapporte à aucune autorité ou à aucun de ses actes particuliers. Ainsi lâon dit des enfants quâils sont obéissants sans en avoir sous les yeux une preuve spéciale. Il faut quâil soit manifeste à tous que nous sommes prêts à répondre à tout ordre de Dieu, par quelque intermédiaire quâil lui plaise de nous le faire parvenir.
1 Peitharcheo. Câest le même mot quâen Actes 5:29, 32: «Obéir à Dieu plutôt quâaux hommes» et «Ceux qui lui obéissent» (à Dieu). Et encore Actes 27:21: «Vous auriez dû mâécouter». Ce sont, avec notre verset, les seuls passages où ce terme se trouve.
Lâon a souvent confondu la soumission avec lâobéissance au grand détriment des âmes pendant le terrible conflit qui a ensanglanté le monde. De tels passages nâimpliquent nullement lâobéissance du chrétien aux autorités militaires pour user dâarmes meurtrières à la guerre. Sous ce rapport, le chrétien est responsable vis-à -vis de Dieu. «Il lui faut obéir à Dieu plutôt quâaux hommes». Lâidée que le soldat qui tue nâest responsable que vis-à -vis de son chef et que ce dernier seul est responsable vis-à -vis de Dieu, est un misérable subterfuge par lequel on cherche à éviter un commandement positif du Seigneur. «Jugez sâil est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu» (Actes 4:19).
3° dâêtre prêts à toute bonne Åuvre. Câest Dieu (non pas nous) qui prépare à lâavance les bonnes Åuvres pour que nous y marchions; mais la part du croyant est dâêtre prêt à les faire, quelles quâelles soient, quand Dieu les lui présente. Il ne doit pas être pris au dépourvu, en étant occupé de choses qui lâempêcheraient de les faire immédiatement.
4° de nâinjurier personne. Cette recommandation est dâune grande importance. Lâinjure peut être proférée aussi bien en lâabsence quâen la présence de la personne injuriée. Il est parlé dans lâépître de Jude des rêveurs de la fin qui «injurient les dignités». Câest le caractère de lâanarchie moderne qui blasphème les dignités reconnues de Dieu. Lâapôtre va plus loin encore et dit: personne. Dans les jours que nous traversons, où des coupables se sont livrés à toute sorte dâactes de fausseté et de violence, lâindignation pourrait facilement se faire jour, chez les chrétiens, par lâinjure. Jamais la haine contre le mal, ni une indignation légitime, ne doit dégénérer ainsi. Une colère selon Dieu nâavait dâautre effet, chez notre Sauveur bien-aimé, que dâouvrir les écluses de sa grâce (Matt. 17:17-18).
5° de nâêtre pas querelleurs. Cette qualité est négative comme la précédente. Les Proverbes sont remplis de recommandations à cet égard. Nous y voyons que la méchanceté, la haine, lâorgueil, la colère, la moquerie produisent les querelles. Ce nâest pas seulement dans le monde, mais dans la famille de Dieu que les esprits agités, parce que dépourvus de communion avec le Seigneur, recherchent les querelles. Combien il est donc important pour nous, dâéviter tout conflit qui pourrait réveiller cette tendance naturelle des cÅurs!
6° (mais) modérés. Ce mot et son substantif (epieikès, epieikeia)1, signifie le caractère dâun homme doux et humble qui ne revendique pas ses droits. Le Seigneur Jésus nâa-t-il pas manifesté cette vertu dans la perfection quand «il était comme une brebis muette devant ceux qui la tondent», devant ceux qui le dépouillaient de tous ses droits et de toutes ses dignités, en sorte quâil a été «retranché nâayant rien» (Dan. 9:26). Ce caractère était aussi celui dâAbraham vis-à -vis de Lot, après que le patriarche eut fait en Ãgypte une amère expérience de lui-même. Câest alors quâil abandonna tous ses droits plutôt que de faire un choix qui fût au détriment de son frère. Cette même douceur est recommandée aux anciens en 1 Tim. 3:3, unie comme ici à lâabsence dâun esprit querelleur. En effet, rien nâengendre plus de querelles que lâinsistance des hommes sur leurs droits. Cette même modération appartient en Jacq. 3:17 à la «sagesse dâen haut» qui présente sept traits caractéristiques, comme notre passage. En 1 Pierre 2:18, cette qualité est attribuée (et combien elle est nécessaire!) aux maîtres vis-à -vis de leurs serviteurs.
1 Traduit aussi, dans la Version Pau-Vevey, par «douceur», «clémence», «modération», «débonnaireté». (Phil. 4:5; 2 Cor. 10:1; Actes 24:4; 1 Tim. 3:3; Jacq. 3:17; 1 Pierre 2:18).
7° montrant toute douceur1, envers tous les hommes. Le caractère dont il est fait ici mention diffère du précédent. Il sâagit de cette douceur aimable, parce quâelle est humble et débonnaire2, le contraire dâune sévérité rigide ou dâune dureté qui repousse au lieu de redresser, qui tient à distance au lieu dâattirer. Cette douceur est un des attributs de la grâce qui, dans la personne de Christ, «est apparue à tous les hommes» pour les attirer à Lui. Ne disait-il pas lui-même: «Apprenez de moi, car je suis débonnaire (ou doux, praos) et humble de cÅur»! (Matt. 11:29).
1 Praotès, traduit par «douceur» dans tous les passages.
2 Voyez en 2 Cor. 10:1, ces deux vertus réunies en Christ: praotès, la douceur, et epieikeia, la débonnaireté.
V. 3
«Car nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans lâenvie, haïssables, nous haïssant lâun lâautre».
Nous trouvons ici la contrepartie des choses que Tite avait à rappeler aux chrétiens de la Crète. Nous nâavons pas la description des traits moraux du paganisme, comme en Rom. 1:29-31, ni celle des traits moraux de la chrétienté aux derniers jours (2 Tim. 3:1-5); mais la description de ce que nous étions autrefois. Nous, dit lâapôtre, sans distinguer les Juifs dâavec les nations, nous nâétions pas autrefois différents de «tous les hommes». Ce fait rend les chrétiens capables de montrer toute douceur envers tous. Nous pouvons leur dire: Ce que vous êtes, nous lâétions. La grâce qui nous a appelés et sauvés vous appelle aujourdâhui pour vous sauver de la même manière. Elle est accessible à tous. Câest la philanthropie de Dieu; vous pouvez être sauvés de la même manière que nous.
Ce verset 3 est un tableau complet de lâétat de tous les hommes, et par conséquent du nôtre dans le passé. Aussi est-il résumé sous sept chefs, de même que, plus haut, notre état produit par lâenseignement de la grâce.
1° Insensés. Ce mot décrit tout premièrement lâétat de lâhomme devant Dieu. Il dit dans son cÅur: «Il nây a point de Dieu». Ce caractère de lâhomme pécheur est si manifeste que deux Psaumes (Ps. 14 et 53) reviennent à le mentionner. Ce nâest pas la bouche de lâhomme, mais son cÅur, qui parle ainsi. Toutes ses actions prouvent que Dieu est banni de sa vie, sinon, comment pourrait-il ne pas avoir peur de les commettre? Cela rend les hommes
2° désobéissants. Quand on ne tient pas compte de Dieu, ses ordres et ses commandements nâont aucune prise sur le cÅur et la conscience reste indifférente devant lâexpression positive de la pensée de Dieu contenue dans la Parole.
3° égarés. (Héb. 3:10). Câest sortir des voies de Dieu ou les ignorer, et la désobéissance y conduit. La brebis perdue ne peut retrouver son chemin; il nây a pour elle dâautre possibilité que dâêtre retrouvée par Celui même quâelle a abandonné.
4° Asservis à diverses convoitises et voluptés.
Livrée à elle-même, lââme égarée qui avait cru jouir de sa liberté loin de Dieu, ayant perdu Dieu et tout lien moral avec Lui, devient lâesclave de ce que Satan lui suggère, des convoitises qui revêtent parfois des formes plus ou moins élevées, et des voluptés dont le caractère principal est la satisfaction des désirs de la chair (2 Tim. 3:4).
5° vivant dans la malice et dans lâenvie. Le cÅur du pécheur trouve une satisfaction à suivre ses méchants instincts. Il y vit; câest une de ses raisons dâêtre. Lâenvie quâil porte à dâautres quand ils réussissent mieux que lui, et lâentravent en lâempêchant de les devancer, le pousse à exercer sa méchanceté à leur égard.
6° haïssables. Non seulement haïssables pour Dieu, comme en Rom. 1:30, mais, dâune manière générale, dignes dâêtre haïs. Câest une race quâil est impossible dâaimer, et cependant câest à elle que nous devons montrer toute douceur, car autrefois nous étions nous-mêmes comme eux.
7° nous haïssant lâun lâautre. Ici la haine est mutuelle. Lâhomme naturel ne hait pas par sentiment dâhonnêteté et de justice; il ne connaît pas la «parfaite haine» du croyant à lâégard de ceux qui sâélèvent contre Christ (Ps. 139:21-22), car le Seigneur lui est étranger. Voyant le mal chez les autres, il est aveuglé sur le mal de son propre cÅur. Aussi son prochain le hait avec la même intensité que lui.
V. 4-7
«Mais, quand la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes (sa philanthropie) sont apparus, il nous sauva, non sur le principe dâÅuvres accomplies en justice, que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement de lâEsprit Saint, quâil a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sauveur, afin quâayant été justifiés par sa grâce, nous devinssions héritiers, selon lâespérance de la vie éternelle».
La conclusion du v. 3, câest que nous étions perdus. Comment donc sommes-nous arrivés à un état où nous nâavons plus besoin, comme aux vers. 1-2, que dâêtre exhortés à reproduire en toutes choses le caractère de Christ? Câest en vertu du salut, comme nous lâavons vu au chap. 2:11-14, et comme ce passage nous le répète: Il nous sauva (v. 5). Le chap. 2 nous a entretenus de la grâce inconditionnelle qui apporte le salut et qui est apparue dans la personne de Christ; ici câest la bonté et la philanthropie de Dieu qui sont apparues. Le Dieu de bonté et dâamour a eu pitié dâêtres haïssables et perdus, tels que nous et ces deux caractères de Dieu sont apparus dans une personne, le Dieu Sauveur. Ce Dieu Sauveur est Jésus Christ, appelé «notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ» (2:13), pour bien marquer que cet homme en qui la grâce est apparue à salut, nâest rien moins que Dieu, le grand Dieu. Remarquez que lâapôtre lâappelle toujours «notre Dieu Sauveur». Ceux qui sont au bénéfice de son Åuvre peuvent seuls lâappeler notre. Il est le Dieu Sauveur pour tous; il «veut que tous les hommes soient sauvés», mais personne, si ce nâest les sauvés eux-mêmes, ne peut lâappeler notre Dieu Sauveur. Question sérieuse qui sâadresse à tous les lecteurs de ces lignes! Pouvez-vous dire: Mon Dieu? Si vous ne le pouvez, vous lui êtes encore étranger. Lâapparition est le fait quâun objet, invisible jusque-là , est rendu visible. Ainsi la bonté, lâamour de Dieu envers les hommes, ne sont apparus que lorsque lâhomme, Christ Jésus, est venu ici-bas.
Les hommes parlent beaucoup de philanthropie. Un philanthrope estime toujours les hommes susceptibles de bonté, malheureux sans doute, coupables souvent, mais pouvant être relevés moralement et améliorés, comme ils peuvent lâêtre matériellement. Ce dont néanmoins le philanthrope ne doutera jamais un instant, câest de sa propre bonté, et lâestime quâil a pour lui-même le soutient dans lâÅuvre quâil a entreprise. Souvent toutefois, voyant ses essais infructueux, il finit par prendre lâhumanité en dégoût, sans modifier en rien, cela va sans dire, son opinion de lui-même. Mais sâil lisait notre vers. 3, cet homme verrait que Dieu ne souffre pas dâexceptions et quâil nous présente, peint par Lui-même, le tableau de tous les hommes, se haïssant, et non pas sâaimant, lâun lâautre. Les philanthropes sont aussi du nombre. Pour ne plus être haïssable et haïr, il faut, comme nous allons le voir, être sauvé et avoir reçu, par la nouvelle naissance, la nature de Dieu. Alors on peut aimer, mais même en possédant la nature divine, le croyant a besoin des exhortations de la grâce, telles quâelles sont formulées dans les vers. 1-2. Enfin il est capable de montrer «toute douceur envers tous les hommes». Si les philanthropes se soumettaient à la parole de Dieu, y trouveraient-ils le tableau de ce quâils prétendent pratiquer? Dieu dit: «Il nây en a aucun qui exerce la bonté, non, pas même un seul» (Rom. 3:12). La conclusion est quâil nây a pas dâhomme inconverti qui soit philanthrope aux yeux de Dieu1.
1 Il va sans dire quâen disant ces choses nous nâexcluons nullement les sentiments naturels de pitié, de compassion pour les souffrances dâautrui, que lâon rencontre même là où le christianisme nâa jamais pu exercer son influence bienfaisante. Câest ainsi quâen Actes 28:2 il nous est parlé de «lâhumanité (philanthropie) peu ordinaire» dont les barbares usèrent envers Paul et ses compagnons.
Et cependant il existe un philanthrope: Dieu lui-même! Quand la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes (sa philanthropie) sont apparus, il nous sauva.
Dieu a été de toute éternité le Dieu dâamour, mais, à un moment donné, cet amour est apparu, a été manifesté. Comme la grâce est apparue dans la personne de Christ (2:11), lâamour de Dieu envers les hommes est apparu dans le don de Christ. Qui étaient donc les hommes dont il parle ici? Relisons une seconde fois le v. 3: «Asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans lâenvie, haïssables, nous haïssant lâun lâautre». Envers de tels hommes, Dieu a usé de «bonté» et câest à son école que ceux qui sont nés de lui ont appris à montrer ce même amour envers les hommes. Ils ne peuvent plus les haïr, parce quâils ont reconnu, lors de leur conversion, quâils étaient encore plus haïssables que les autres. «Jâai horreur de moi», ont-ils dit comme Job, «et je me repens dans la poussière et dans la cendre». Jamais le plus grand philanthrope du monde ne pourra avoir de tels sentiments à lâégard de lui-même, car, chose concluante, il nâa pas besoin dâêtre sauvé pour être philanthrope. En revanche, la philanthropie de Dieu sâest montrée par le salut quâil a opéré pour nous.
Au v. 5, nous trouvons le moyen que Dieu a employé pour nous sauver, mais il le fait précéder par lâindication du moyen quâen dépit de toutes les pensées de lâhomme, Dieu nâemploiera jamais pour son salut: Non sur le principe dâÅuvres accomplies en justice, que nous, nous eussions faites. Les «Åuvres de justice» sont celles que lâhomme accomplit pour obtenir le salut, tandis que les «bonnes Åuvres» sont la conséquence du salut obtenu. Les premières nâont jamais procuré aux hommes ce que la grâce seule peut leur obtenir; ils prétendent pouvoir les faire, tandis que lâÅuvre de Dieu est celle que Dieu a faite.
Nos Åuvres étant exclues, ce qui est lâun des grands sujets des épîtres aux Romains et aux Galates, il ne nous reste pour seule ressource que lâÅuvre de Dieu. Or, dans ce passage, nous trouvons, non lâaspect de cette Åuvre opérée en dehors de nous, mais celle que Dieu opère en nous pour nous sauver. Câest en quelque mesure la différence entre la parabole du fils prodigue et les deux paraboles qui la précèdent au 15° chapitre de Luc.
Selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement de lâEsprit Saint.
Le salut est donc sur le principe dâune seule chose: sa propre miséricorde; mais Dieu emploie deux choses indispensables pour nous le procurer: le lavage de la régénération et le renouvellement de lâEsprit Saint.
1° Le lavage de la régénération. Voyons ce que ce terme signifie.
Le lavage (Loutron) est lâeau du bain dans laquelle on est plongé. Ce lavage, tel que divers types de lâÃcriture nous le présentent, signifie la mort par laquelle on est purifié du péché et délivré du vieil homme: ainsi le Jourdain où Naaman est purifié de sa lèpre; ainsi le baptême, où «nous avons été baptisés pour la mort de Christ». Câest, en effet, dans sa mort, que le vieil homme prend fin et que nous sommes «morts au péché». Ce en quoi le pécheur existait, ce qui le qualifiait, ses habitudes, ses pensées, tout cela a pris fin aux yeux de Dieu dans la mort de Christ. Dieu nous a sauvés en nous purifiant de ces choses. On ne peut entrer en relation avec Lui sans cette purification et câest ce que Dieu a fait à notre égard en nous plongeant, pour ainsi dire, dans la mort de Christ. Ce même mot, «le lavage» (Loutron) est employé en Ãph. 5:27 pour la purification de lâAssemblée que Christ «a aimée, se livrant Lui-même pour elle, afin quâil la sanctifiât en la purifiant par le lavage dâeau, par la parole».
Le bain de la purification a lieu une fois pour toutes et ne se renouvellera jamais: «Celui qui a tout le corps lavé nâa besoin que de se laver les pieds (quant à la purification journalière), mais il est tout net». Le lavage dont nous parlons a pour antitype lâeau ou le bain de la cuve dâairain.
Il y a une différence entre la cuve dâairain et lâeau quâelle contient. Lâairain représente la capacité de Christ de sâoccuper du péché: soit pour lâexpier par le sacrifice, comme à lâautel dâairain; soit pour lâabolir dans la mort, comme dans le bain de la cuve dâairain. Dans ce dernier cas, lâhomme est placé devant Dieu, par la mort de Christ, dans un état de pureté qui correspond à la sainteté de Sa nature.
La cuve dâairain était construite avec les miroirs dâairain des femmes qui sâattroupaient à lâentrée de la tente dâassignation (Ex. 38:8). Par là ces femmes reconnaissaient, en type, leur péché et la capacité de Christ seul dâen porter la responsabilité. Elles se dépouillaient de ce qui avait servi à leur vanité. (Lâor de leurs parures avait été employé pour faire le veau dâor (Ex. 32:2-3)). Maintenant elles étaient humiliées et ne pouvaient plus désormais se complaire à elles-mêmes en considérant leurs faces naturelles. Elles avaient devant leurs yeux un objet composé de tous ces miroirs fondus en un, et seul capable de les porter réunis. Câest ainsi que tous les croyants reconnaissent leur vie de vanité et de convoitises portée par Celui qui seul en a pris la responsabilité. Mais ils trouvent en même temps en Lui lâeau de leur purification, sortie du côté dâun Christ mort.
Ce lavage, comme nous lâavons dit, a lieu une fois pour toutes par la Parole qui nous présente la mort de Christ comme mettant fin à notre état dâhommes pécheurs et souillés. Mais, pour la marche et pour tout acte de service sacerdotal, il est besoin, outre la purification initiale, dâune purification journalière. Câest le lavage des pieds dont notre passage ne parle pas, parce quâil ne traite que du salut.
Considérons maintenant ce que signifie ce terme: le lavage de la régénération. La régénération est le passage de notre ancien état à un état nouveau, de notre vie dans la chair à une vie de résurrection, de lâétat de Christ mort, à lâétat de Christ ressuscité, de lâancienne création à la création nouvelle. La régénération nâest pas une nouvelle nature communiquée (nous allons la voir dans le «renouvellement de lâEsprit») comme cela a lieu dans la nouvelle naissance où lâon est «né dâeau et de lâEsprit». La régénération est une position de bénédiction dans laquelle nous sommes amenés maintenant par la puissance divine en Christ et dans laquelle nous serons établis publiquement quand le Seigneur viendra en gloire. Cette position nous la saisissons maintenant par la foi. Nous sommes délivrés du pouvoir des ténèbres et «transportés dans le royaume du Fils de son amour». Câest en cela que consiste la régénération, mais elle nâaura sa pleine manifestation que dans la gloire. Câest pourquoi le Seigneur dit à ses disciples: «Dans la régénération, quand le Fils de lâhomme sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus dâIsraël» (Matt. 19:28). Câest par le lavage de la régénération que nous sommes sauvés (1 Pierre 3:20). On peut être converti ou vivifié, comme Corneille, avant dâêtre sauvé: câest-à -dire amené à lâétat chrétien, tel quâil nous est révélé dans le Nouveau Testament.
Le lavage est donc le lavage de la régénération. Il a trait à ma vie ancienne qui a trouvé son terme dans la mort de Christ.
2° Le renouvellement de lâEsprit Saint a trait à ma vie nouvelle. Le croyant est renouvelé, acquiert cette vie nouvelle, par le Saint Esprit. Cette puissance divine produit en lui des pensées, des habitudes et des désirs nouveaux, en contraste avec tout ce qui appartenait à son vieil homme, à lâhomme dans la chair, à lâhomme pécheur et perdu.
(Quâil a répandu richement sur nous par Jésus Christ notre Sauveur).
Cette phrase forme, comme nous le marquons ici, une petite parenthèse. Les mots qui suivent «afin quâayant été justifiés par sa grâce» se rapportent, non pas à «Jésus Christ notre Sauveur», mais à «notre Dieu Sauveur» du v. 4.
LâEsprit Saint ne sâest pas borné à nous communiquer une vie nouvelle, car Dieu lâa répandu richement sur nous, et Jésus Christ, notre Sauveur, est Celui duquel nous le tenons directement. Câest Lui qui, «ayant reçu de la part du Père lâEsprit Saint promis, a répandu», dit lâapôtre, «ce que vous voyez et entendez» (Actes 2:33). Il est répandu richement, sans compter, car «Dieu ne donne pas lâEsprit par mesure» (Jean 3:34), et nous avons maintenant «la vie en abondance» (Jean 10:10).
Afin quâayant été justifiés par Sa grâce nous devinssions héritiers selon lâespérance de la vie éternelle.
Le mot afin se rapporte à la fois au «lavage» et au «renouvellement», et en est la conséquence. Câest par ces deux choses: la purification et le don du Saint Esprit que nous devenons héritiers selon lâespérance de la vie éternelle. Ayant été justifiés par la grâce du Dieu Sauveur (non par des Åuvres de justice), et possédant la vie éternelle, en vertu du salut quâil nous a acquis par le lavage et le renouvellement, nous sommes héritiers selon lâespérance de cette vie éternelle dont lâapôtre a parlé au chap. 1:2. â Il faut mourir en Christ pour avoir part au royaume du Dieu Sauveur, et câest à quoi correspond le lavage de la régénération; mais il faut avoir reçu la puissance dâune vie nouvelle pour être héritier selon lâespérance de cette vie, et câest à quoi correspond le renouvellement de lâEsprit Saint. Le lavage de la mort en Christ nous sépare entièrement de notre ancienne position; la résurrection avec Christ et la vie nouvelle que nous possédons en Lui, nous introduisent dans une position nouvelle comme héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ.
Nous venons, dans les vers. 5 à 7 de passer en revue les sept caractères qui appartiennent au salut, tandis que dans les v. 1 à 2 nous avions passé en revue les sept traits caractéristiques des enfants de Dieu et au v. 3 les sept traits par lesquels le monde se distingue. Les sept caractères du salut sont donc les suivants: 1° Les Åuvres de justice en sont exclues. 2° Il dépend de la miséricorde du Dieu Sauveur. 3° Il a lieu par le lavage de la régénération, et 4° par le renouvellement de lâEsprit Saint. 5° Cet Esprit a été répandu richement sur nous. 6° Nous sommes justifiés par la grâce du Dieu Sauveur. 7° Nous sommes devenus héritiers de la vie éternelle. Tant il est vrai que dans cette épître, pour ne parler que dâelle, le chiffre 7 est le chiffre des choses complètes auxquelles il est impossible de rien ajouter!
V. 8
«Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes sur ces choses, afin que ceux qui ont cru Dieu sâappliquent à être les premiers dans les bonnes Åuvres; ces choses sont bonnes et utiles aux hommes».
Cette parole est certaine: câest-à -dire la parole de la miséricorde de Dieu qui sauve et justifie, et qui donne à ceux qui ont cru la vie éternelle comme héritage: la jouissance de ses pleins résultats dans la gloire.
La parole de la loi a été ferme: elle a toujours pour résultat «une juste rétribution» (Héb. 2:2); la parole de la grâce est certaine. Lorsque ce terme est employé, il est toujours question de la grâce, et les «paroles certaines» sont très fréquentes dans les épîtres à Timothée et à Tite.
En 1 Tim. 1:15, la «parole certaine et digne de toute acceptation» est que Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs.
Au chap. 3:1, de cette même épître, câest «une parole certaine» que celui qui «aspire à la surveillance désire une Åuvre bonne». Aspirer à cette charge, câest désirer être soi-même irréprochable (v. 2) pour conduire les autres dans le même chemin, à la gloire de Dieu, fonction qui, certes, nâest pas indifférente, mais a une haute valeur, puisquâil sâagit de tout le témoignage pratique de la maison de Dieu ici-bas. Aussi cette fonction est-elle appelée «une bonne Åuvre».
Au chap. 4:8, lâapôtre dit que «la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir», et il ajoute: «Cette parole est certaine et digne de toute acceptation». Il accentue ainsi, comme au chap. 1:15, la certitude de la parole qui engage à la piété, selon lâenseignement divin. Lâapôtre ajoute quâil travaillait et supportait lâopprobre en vue de cela. Pour enseigner la piété aux autres, il faut être soi-même un modèle de piété, en espérant dans le Dieu vivant qui est le Conservateur de tous les hommes, spécialement des fidèles.
En 2 Tim. 2:10-12, nous trouvons une «parole certaine» qui embrasse toute lâÅuvre de la rédemption: «le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle»; la mort et la vie avec Lui; les souffrances et le règne avec Lui. Nâest-ce pas un programme complet de certitude?
Ici, en Tite 3:8, la «parole certaine» a beaucoup de rapport avec celle de 2 Tim. 2:11, car il sâagit du salut, de lâÅuvre par laquelle il nous est acquis, du don de lâEsprit, de la vie, et de lâhéritage éternels. Cela aussi est un programme complet.
Et je veux que tu insistes sur ces choses. Lâenseignement de Tite devait insister particulièrement et revenir sans cesse sur les choses qui sont le fondement même du salut. Au chap. 2:15, il devait annoncer les choses enseignées par la grâce qui apporte le salut. Ces choses avaient trait à toute la vie pratique du chrétien. Tite devait reproduire cet enseignement. Il en est à peu près de même ici: Tite devait insister sur le fondement même du salut qui a pour origine lâamour de Dieu et sa miséricorde en Christ, ainsi que sur lâÅuvre quâIl accomplit dans le cÅur des croyants.
Le résultat de cet enseignement était que ceux qui avaient cru Dieu devaient sâappliquer à être les premiers dans les bonnes Åuvres, résultat pratique au premier chef, et sur lequel nous ne pouvons assez insister, en considérant dans cette courte épître les fruits pratiques de la bonne doctrine et du sain enseignement dans la maison de Dieu. Tel, du reste, devrait toujours être le christianisme. Nous ne sommes pas créés de nouveau, justifiés par grâce, héritiers selon lâespérance de la vie éternelle, pour jouir simplement de ces privilèges, mais pour quâils exercent une influence bénie et puissante sur notre marche et sur les moindres détails de notre conduite dans ce monde. La connaissance de ces choses doit nous faire marcher en tête dans les bonnes Åuvres, soit en la présence de nos frères, soit devant le monde. Plus la connaissance de lâÅuvre de la grâce est grande, plus brillant doit être le témoignage, et plus intense lâactivité chrétienne. Puissent tous les enfants de Dieu qui sont à lâécole de la grâce répondre à cette obligation!
Nous ne reviendrons pas sur la question des bonnes Åuvres déjà traitée en détail. La quantité de passages qui les mentionnent dans le Nouveau Testament, montre quelle en est lâimportance1. Remarquons seulement quâune vie chrétienne sans bonnes Åuvres est une vie inutile pour Christ. Quel réveil pour les chrétiens, lesquels nâont pas compris que celui qui vit de la vie de Christ ne peut plus «vivre pour lui-même» (2 Cor. 5:15), quand ils découvriront le rôle insignifiant que leur Seigneur et Sauveur, et lâactivité pour Lui, ont joué dans leur existence!
1 Nous citons tous ces passages pour les chrétiens qui désirent en faire lâétude: Matt. 5:16; 26:10; Marc 14:6; Jean 10:32; Actes 9:36; Rom. 2:7; 13:3; 2 Cor. 9:8; Ãph. 2:10; Phil. 1:6; Col. 1:10; 2 Thess. 2:17; 1 Tim. 2:10; 3:1; 5:10, 25; 6:18; 2 Tim. 2:21; 3:17; Tite 1:16; 2:7, 14; 3:1, 8, 14; Héb. 10:24; 13:21; 1 Pierre 2:12.
Ces choses sont bonnes et utiles aux hommes.
Elles sont bonnes aux yeux de Christ et aux yeux des fidèles, mais de plus elles sont «utiles aux hommes». LâÅuvre de Christ est utile aux hommes, puisque sa grâce est apparue à tous les hommes, ainsi que lâamour de Dieu envers eux (2:11; 3:4), mais maintenant nous avons à continuer cette Åuvre de grâce par notre conduite au milieu des hommes, afin de leur en démontrer la valeur. LâÅuvre de lâévangélisation dans ce monde, lâannonce de lâamour de Dieu envers les pécheurs est dâune importance illimitée, mais la conduite des chrétiens est souvent une évangélisation beaucoup plus puissante que les paroles quâils pourraient prononcer. (Voyer 1 Thess. 1:8). Voilà ce que Tite devait rechercher, mais il avait aussi des choses à éviter:
V. 9
«Mais évite les folles questions et les généalogies, et les contestations, et les disputes sur la loi, car elles sont inutiles et vaines».
Si les premières choses étaient utiles, celles-ci étaient inutiles.
Les généalogies1, se rapportent à des doctrines judéo-platoniciennes qui de bonne heure avaient envahi le christianisme (1 Tim. 1:4). Dans cette même catégorie rentraient les folles questions soulevées par des gens à propre volonté qui ne souffraient pas dâêtre contredits par dâautres (2 Tim. 2:23). Les contestations en étaient la suite. Les disputes sur la loi sont ces minuties, jeux de lâintelligence rabbinique, qui traitait la loi comme matière à discussion, au lieu de lâappliquer à la conscience. Ces disputes sont inutiles et vaines; le résultat pour les âmes est nul, car toute vérité qui nâamène pas les hommes à la connaissance de Dieu et à une vie de sainteté, est sans valeur. Ce nâest que «vain babil» (1 Tim. 1:6).
1 Voyez note à 1:14.
V. 10-11
«Rejette lâhomme sectaire après une première et une seconde admonestation, sachant quâun tel homme est perverti et pèche, étant condamné par lui-même».
Toutes les choses qui précèdent, Tite devait les éviter, sans y voir &mdash quelque blâmables quâelles fussent, et pour le moins inutiles et vaines â des cas dâexclusion. Il suffisait de se tenir à part des «folles questions» et dây rester étranger pour voir tarir ce courant malsain qui cherchait à sâinfiltrer parmi les saints. Il y avait cependant des cas où Tite, auquel lâapôtre avait conféré lâautorité pour mettre «en bon ordre» le fonctionnement de lâassemblée, devait user de cette autorité pour empêcher les sectes.
Les divisions pouvaient être occasionnées au sein de lâAssemblée par les choses mentionnées au v. 9: «contestations, disputes sur la loi», etc., sans que lâunité du corps de Christ en fût attaquée (1 Cor. 1:10; 11:18). Les sectes séparaient les frères de lâassemblée elle-même, et lâhomme qui les produisait devait être traité sans ménagement. Il cherchait à grouper autour de lui un certain nombre de fidèles, se constituant lui-même comme centre de rassemblement. Il reniait ainsi pratiquement lâunité du corps de Christ et le seul centre de cette unité qui est Jésus lui-même. Les doctrines dâun tel homme pouvaient fort bien nâêtre pas des doctrines antiscripturaires, auxquelles on a lâhabitude de donner le nom dâhérésies. Il suffisait de sortir une vérité de sa place en lui donnant un rôle exagéré dans lâensemble des doctrines scripturaires, et de réunir les chrétiens autour de ce principe, quâil fût vrai ou faux, et autour de lâhomme qui lâincarnait, pour créer une secte, qui se séparait de lâAssemblée de Christ. Celui qui prend cette place et qui devient par là le chef dâun parti, ou dâune «église» de sa façon, doit être rejeté sans ménagement, car il a rompu lâunité et fait outrage à Christ, Chef du corps; mais il ne doit pas être rejeté sans une admonestation préalable, ayant pour but de le retirer de sa mauvaise voie et de prévenir une rupture dans lâAssemblée. Il faut aussi que lâadmonestation ne soit pas faite précipitamment. La première doit être suivie dâune seconde. Elles doivent être bien distinctes lâune de lâautre, et solennelles. Tite savait (v. 11) en agissant avec autorité, mais avec mesure, quâun tel homme était perverti; son âme était détournée du bien vers le mal, et sâil ne se repentait pas à la première répréhension, câest quâil péchait, le sachant et le voulant; or le péché, la propre volonté, est la condamnation de lâhomme par lui-même.
V. 12-15
«Quand jâenverrai Artémas auprès de toi ou Tychique, empresse-toi de venir auprès de moi à Nicopolis, car jâai résolu dây passer lâhiver. Accompagne avec soin Zénas, le docteur de la loi, et Apollos, afin que rien ne leur manque; et que les nôtres aussi apprennent à être les premiers dans les bonnes Åuvres pour les choses nécessaires, afin quâils ne soient pas sans fruit.
Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous» (v. 12-15).
Chaque parole de lâÃcriture sainte a de lâimportance. Après en avoir donné tant de preuves dans cette Ãtude, nous en avons un dernier exemple dans les quelques versets qui terminent cette épître.
Nous y voyons dâabord que les fonctions de Tite en Crète, contrairement aux assertions des théologiens, nâavaient aucun caractère permanent. Sa mission achevée, et quand Artémas ou Tychique seraient venus auprès de lui, Tite devait se hâter de rejoindre, à Nicopolis, lâapôtre qui avait résolu dây passer lâhiver. Peut-être est-il fait allusion à ce voyage de Tite en 2 Tim. 4:10, mais dans ce cas en lâabsence de lâapôtre qui, de nouveau prisonnier à Rome, savait que le temps de son départ était arrivé.
Quant à Tychique, il est toujours représenté comme envoyé par Paul pour renseigner les assemblées au sujet de ses propres circonstances et rapporter à lâapôtre des nouvelles de leur état. Zénas, le docteur de la loi1, et Apollos sont annoncés comme étant sur le point de visiter la Crète. Or Tite nâavait pas à se confiner à sa mission spéciale, mais à prendre soin dâeux, en sorte que rien ne leur manquât. Paul montre ici une sollicitude particulière pour ceux qui nâétaient pas spécialement associés avec lui dans lâÅuvre. Mais si Tite devait montrer ce zèle pour les frères étrangers qui ne faisaient pas partie de lâentourage de lâapôtre, «les nôtres» aussi, dit-il, câest-à -dire tous les saints en Crète, devaient apprendre (et comment ne lâauraient-ils pas appris, ayant un tel exemple sous les yeux) (voyez aussi 2:6-7), à être les premiers dans les bonnes Åuvres pour les choses nécessaires. Ces «choses nécessaires» nâétaient pas seulement de pourvoir aux besoins des pauvres, mais aux besoins des fidèles serviteurs de Christ, dont il est dit autre part quâils étaient «étrangers» et quâils étaient «sortis pour le Nom» (3 Jean 7). Ces bonnes Åuvres étaient une fonction qui incombait à tous les fidèles et sans laquelle ils auraient été sans fruit.
1 Probablement «le jurisconsulte» plutôt que «le docteur de la loi mosaïque».
On voit au v. 15 que lâapôtre était encore entouré, à ce moment-là , des frères qui étaient son cortège habituel, tandis que, dans la deuxième épître à Timothée, tous lâavaient abandonné, sauf Luc, son fidèle compagnon et serviteur (2 Tim. 1:15; 4:10). Lâapôtre lui-même salue ceux qui lâaiment, dans cette foi commune qui lie les chrétiens entre eux, ainsi quâavec Dieu et avec Christ. Son dernier souhait, qui devrait être continuellement le nôtre, est que la grâce soit avec tous les saints.