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Bible Commentaries
Cantique 5

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-16

Chapitres 5:2-16 et 6:1-12

Restauration de l’amour

L’épouse (v. 2)

Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte (v.2).

La fête nuptiale a pris fin; le roi s’en est allé vers la montagne de la myrrhe et vers la colline de l’encens. Durant la nuit de son absence, l’amour de l’épouse s’est refroidi. Elle cherche ses aises dans sa propre maison. Avec quelle rapidité elle passe ainsi du festin en sa présence au sommeil en son absence!

Déjà précédemment, son amour s’était affaibli, mais il s’agit maintenant d’un déclin plus sérieux. Elle s’était reposée dans sa maison; à présent elle y dort, mais d’un sommeil agité. «Je dormais» dit-elle, «mais mon cœur était réveillé».

Comme celui de l’épouse, hélas, notre amour peut souvent se refroidir, même si nous avons connu et goûté la communion avec Christ. Les disciples sont passés du festin dans la chambre haute au sommeil dans le jardin des Oliviers. Nos sentiments peuvent changer aussi rapidement.

Mais un tel sommeil ne peut être que tourmenté. L’âme qui a goûté l’amour de Christ ne trouve pas de repos si elle se détourne pour chercher ses aises dans ce monde trompeur. Auparavant, elle était trop prise par Christ pour jouir du monde... et maintenant, elle est trop prise par le monde pour jouir de Lui.

L’amour de l’époux en revanche est immuable. L’épouse peut dormir, mais son amour à lui ne connaît pas de repos tant qu’il n’a pas réveillé ses affections endormies. Christ n’est jamais fatigué, il se porte vers son Épouse avec la même fraîcheur que lorsque Dieu nous a élus en lui avant la fondation du monde.

L’époux (v.2)

Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite! car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit (v. 2).

L’époux frappe à sa porte, cherche à se faire ouvrir. Tendrement il s’adresse à ses affections, il voudrait restaurer celle qui s’est éloignée. Son appel touchant, «Ouvre-moi» est l’expression des désirs de son cœur, qui brûle de remplir le sien. Il lui prodigue des termes d’affection, «ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite». Il aurait pu dire: Ton roi, ton ami, ton bien-aimé. Mais l’amour prend un autre chemin, plus propre à trouver le chemin de son cœur. Il lui rappelle tout ce qu’elle est à ses yeux. L’amour défaillant de l’épouse n’a pas changé les pensées de l’époux à son égard. Puis, comme un appel décisif, il lui parle de ses souffrances pour elle. Pour réveiller son amour, il a bravé la nuit, le froid, les ténèbres et la rosée.

Ne peut-on pas voir dans toute cette scène mystique le moyen que Christ emploie pour nous réveiller de notre indifférence et nous faire à nouveau goûter son amour? Durant la nuit de son absence, nous pouvons chercher nos aises dans ce monde. Mais il nous aime trop pour nous laisser errer loin de lui. C’est une chose vraiment solennelle si le Seigneur doit nous dire, «dormez dorénavant et reposez-vous» (Matt. 26:45). Si nous errons, il nous suit de sa grâce qui restaure et frappe à notre porte. Quelle tristesse qu’il puisse arriver un moment où la porte lui est fermée, interdite, où notre tiédeur laodicéenne le contraint à dire: «Ouvre-moi». Ces paroles sont touchantes. Si elles sont la preuve affligeante que nos affections se sont égarées, et que nos cœurs sont vides et insatisfaits, elles parlent aussi de Son amour inaltérable et de Son désir de remplir nos âmes de Sa Personne bénie. C’est comme s’Il disait: «vous vous êtes tournés vers d’autres objets, vous n’avez trouvé aucun repos, vos âmes dorment mais elles n’ont pas la paix, vos cœurs sont réveillés mais ils sont insatisfaits, maintenant ouvrez-moi».

Mais Christ ne s’impose jamais à une âme. Il est tout prêt à entrer mais il faut que l’épouse lui ouvre la porte.

Peut-être gémissons-nous de notre peu d’amour pour Christ? Il faut nous souvenir qu’Il veut nous remplir, si seulement nous ouvrons la porte et Le laissons entrer. Le loquet est de notre côté.

Ce qui peut réveiller nos affections assoupies, c’est de réaliser qu’en dépit de tous nos égarements, Il nous aime toujours.

Nous sommes émus d’entendre parler des souffrances que Christ a endurées pour nous. Son cœur a été brisé pour gagner le nôtre. Si nous nous sommes détournés vers d’autres objets, si notre amour s’est attiédi, il nous faut une vision nouvelle de Celui qui se tient à la porte et qui frappe. Écoutons sa voix qui nous supplie: «je veux tes affections, ouvre-moi. Je t’aime, j’ai souffert pour toi».

L’épouse (v.3 à 8)

Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la revêtirais-je? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je? (v. 3).

L’épouse ne reste pas insensible à cet appel touchant, mais elle se montre incapable de secouer sa paresse. Elle trouve plus facile de se dépouiller de sa tunique que de la revêtir, plus aisé d’ôter la ceinture de ses reins que de la ceindre. Répondre à cet appel demande de l’énergie et du renoncement. La recherche égoïste de ses aises a affaibli l’épouse. Par deux fois, elle s’interroge: «Comment»? Elle a besoin d’apprendre que, laissée à elle-même, elle ne peut sortir de sa léthargie.

Si nos affections pour Christ se refroidissent et si, comme la bien-aimée, nous nous occupons de nos propres intérêts, nous pouvons être atteints et quelque peu émus par cet appel touchant et pourtant nous montrer incapables de secouer notre langueur spirituelle. Mais si nous ne pouvons pas restaurer nos âmes, lui le peut et il le fait. «Il restaure mon âme» (Ps. 23:3), c’est l’expérience du psalmiste.

Dans la scène suivante, nous voyons comment l’amour va opérer pour guérir notre abandon (Osée 14:4). C’est un chemin qui peut être douloureux pour la chair, mais dont l’issue est bénie.

Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui (v. 4).

L’époux avait parlé, maintenant il avance sa main vers l’épouse. Et cet appel silencieux enfin éveille un écho.

Ce fut aussi l’expérience de Pierre lors de sa chute, quand, au moment même de son reniement, le Seigneur se tournant, le regarda. Ce regard, plus persuasif que des paroles, semblait lui dire: «Tu m’as renié, mais je t’aime». Et ce regard, tout comme la main de l’époux dans notre Cantique, commença le travail de restauration, car «Pierre, étant sorti dehors, pleura amèrement» (Luc 22:61-62). Quand nous avons manqué et que le Seigneur étend vers nous sa main blessée, preuve irréfutable de son amour invariable, cela nous laisse-t-il insensibles?

Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou (v. 5).

J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas; je l’appelai, mais il ne me répondit pas (v. 6).

Cet appel a triomphé de la léthargie de l’épouse. Elle se lève pour ouvrir à son bien-aimé. La porte par laquelle il avait voulu entrer conservait le parfum de sa présence, mais il s’était retiré, cherchant par son absence à ranimer ses affections. Le moyen qu’il emploie se révèle efficace. L’épouse est maintenant entièrement réveillée, «je me suis levée ... j’ai ouvert à mon bien-aimé ... je le cherchai ... je l’appelai», tel est son langage. Chaque expression manifeste le renouveau d’énergie de ses affections. Pour le moment c’est en vain, car il est parti et ne lui répond pas. Le bien-aimé a d’abord été celui qui cherche, mais il n’a pas reçu de réponse. Son amour s’est servi d’un autre moyen et l’épouse devient à son tour celle qui cherche sans recevoir de réponse. L’amour de l’époux a-t-il donc changé? A-t-il abandonné son épouse? Oh non, ce n’est pas l’amour, mais la façon de l’exprimer qui a changé. L’épouse doit apprendre que la communion de l’amour se perd aisément, mais ne peut être retrouvée qu’à travers des expériences humiliantes.

L’amour a agi de la même manière à l’égard des deux disciples «lents de cœur» sur le chemin d’Emmaüs. Ils s’éloignaient, mais le Seigneur les a suivis. Sa grâce qui restaure agit de telle manière sur leurs affections que ces cœurs remplis de tristesse ont été rendus brûlants. Quand il eut éveillé leurs affections, il «disparut de devant eux». Il laisse derrière lui deux personnes qui au lieu de s’éloigner, le cherchent désormais. «Se levant à l’heure même», ils s’en retournent à Jérusalem. Ils trouvent Jésus au milieu des siens (Luc 22:25, 31, 33, 36).

Le Seigneur trouve son plaisir en ceux qui le cherchent et ils ne seront pas déçus, même s’ils doivent faire des expériences douloureuses avant d’être ramenés à la jouissance de son amour.

Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent; ils me frappèrent, ils m’ont blessée; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi (v. 7).

L’épouse a perdu la compagnie de l’époux, elle est ainsi exposée aux mauvais traitements des gardes.

Le rôle des gardes c’est de maintenir l’ordre dans la cité. Trouver l’épouse errant de nuit par la ville sans son époux est contraire à l’ordre et c’est à bon droit qu’ils la réprimandent. Ils l’ont blessée, «mais les blessures faites par un ami sont fidèles» (Prov. 27:6). D’autre part ceux qui gardent les murailles doivent protéger la ville des attaques de l’ennemi. Ils doivent absolument, dans l’accomplissement de leur devoir, faire les sommations d’usage à tous ceux qu’ils rencontrent, pour distinguer entre amis et ennemis. Ils sont donc fidèles à leur tâche en agissant ainsi à l’égard de la bien-aimée. Ils doivent s’assurer, en ôtant son voile, qu’elle est bien celle qu’elle affirme être.

Si nous nous égarons, nous nous exposons à être repris par ceux qui veillent sur nos âmes. Le Seigneur accomplit souvent son travail de restauration par le moyen de ses serviteurs. Paul ne faisait-il pas le travail d’un garde quand il eut cette contestation avec Barnabas au sujet de Marc? Ne se conduisait-il pas comme le gardien de la muraille en résistant en face à Pierre, démasquant sa dissimulation et enlevant en quelque sorte son voile? (Gal. 2:11).

Mais pour douloureuses que soient de telles expériences, elles opèrent la vraie restauration d’une âme sincère.

La rudesse des gardes réveille chez l’épouse des élans de cœur qu’elle ne peut cacher aux autres.

Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous? Que je suis malade d’amour (v. 8).

Incapable de se taire, l’épouse adjure ceux qui l’entourent de dire à son bien-aimé, au cas où ils le trouveraient, qu’elle est malade d’amour. Elle suppose que tous savent de qui elle parle. Mais pour eux l’époux est un inconnu.

Les filles de Jérusalem (v. 9)

Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi? (v. 9).

Elles n’ont jamais connu l’intimité de l’amour avec l’époux, elles ne peuvent pas comprendre l’attrait qu’il exerce.

Mais ce n’est qu’une étape de plus dans le travail de restauration de l’épouse. Ses motifs doivent être scrutés. Son bien-aimé a-t-il plus de prix pour elle qu’un autre bien-aimé...? ce n’est pas du tout évident aux yeux des autres. Elle a pris ses aises sans lui, et quand il a frappé à sa porte, elle n’a pas fait un mouvement pour la lui ouvrir.

Pierre professait un grand amour pour le Seigneur, quand il disait, «si même tous étaient scandalisés, je ne le serai pourtant pas, moi» (Marc 14:29).Mais Pierre a manifesté peu d’amour pour le Seigneur quand il s’est endormi dans le jardin, et il n’a montré aucun amour pour lui quand il l’a renié dans le palais du gouverneur. Il fallait, pour sa restauration, que Pierre fût sondé par la question trois fois répétée, «M’aimes-tu?» (Jean 21:15-17).

L’épouse, en réponse à la question qui la sonde, va montrer la réalité de ses affections.

L’épouse (v. 10 à 16)

Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille (v. 10). Sa tête est un or très-fin; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau (v. 11); ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssés (v. 12); ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide (v. 13); ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssés des chrysolithes; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs (v. 14);

ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres (v. 15);

son palais est plein de douceur et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem! (v. 16).

L’épouse dévoile aux autres les perfections de l’époux et au fur et à mesure qu’elle pense à lui et à ses gloires, son cœur à nouveau bouillonne.

Si nous rendons témoignage des gloires et des perfections de Christ, nos affections pour lui ne pourront qu’être réveillées.

Cette glorieuse description ne peut que s’appliquer à Christ. Ce sont ses perfections qui passent devant nous. Lui seul est «blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille». Quelque attrait que d’autres puissent avoir, aussi nombreux qu’ils puissent être, Il les éclipse tous.

L’or très-fin de la tête évoque sa majesté divine. Ses boucles flottantes et noires dénotent sa vigueur. Ni cheveux blancs ni décrépitude ne se verront jamais en lui. «Tes années sont de génération en génération!» (Ps. 102:25).

Ses yeux, tels ceux des colombes, parlent de ses compassions; baignés dans le lait, c’est l’image de la pureté. «Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux contempler l’oppression» (Hab. 1:13). «Bien enchâssés» parle de ce regard, devant lequel «toutes choses sont nues et découvertes» (Héb. 4:13).

Le monde n’a vu aucune beauté en Christ et l’a frappé sur la joue. Judas faisait semblant d’être attiré par Christ, mais c’était seulement pour le livrer par un baiser. Le croyant, lui, est émerveillé par la douceur de Celui qui a donné ses joues à ceux qui arrachaient le poil (És. 50:6), elles ressemblent à ces parterres de fleurs parfumées qui font naître l’admiration.

Ses lèvres sont comparées à des lis distillant une myrrhe limpide. Les lis suggèrent la pureté et la myrrhe limpide, la grâce. Ésaïe dut confesser qu’il était un homme aux lèvres impures, mais celles de Christ étaient pures. «Il n’y avait pas de fraude dans sa bouche» (És. 53:9). «La grâce est répandue sur tes lèvres», dit le psalmiste (Ps. 45:3). Des paroles de grâce sortaient constamment de sa bouche, semblables à une myrrhe limpide (Luc 4:22). La préconnaissance de ses souffrances et de sa mort permettait qu’elles soient prononcées.

Ses mains sont comparées à des rondelles d’or où sont enchâssées des chrysolithes. L’anneau est l’emblème de l’autorité (Gen. 41:42; Esth. 3:10) et la preuve du lien (Luc 15:22). L’homme a manifesté sa haine vis-à-vis de Christ en clouant à la croix ses mains qui n’avaient fait que le bien. Mais le croyant trouve sa joie à reconnaître que tout pouvoir est dans Ses mains et que celles-ci sont mues par l’amour.

Son ventre, ou son corps, est comparé à de l’ivoire poli couvert de saphirs. Allusion, sans doute, à ses profondes et tendres compassions (Jér. 31:20). La blancheur et le poli de l’ivoire peuvent être l’expression de la perfection de Christ, sans défaut et sans tache; les saphirs, de son prix inestimable. L’apôtre Pierre rend témoignage de ces deux aspects de Christ dans ses épîtres. Il parle de Lui comme «d’un agneau sans défaut et sans tache» et ailleurs il écrit, «c’est donc pour vous qui croyez qu’elle a ce prix... la maîtresse pierre du coin», type de Christ — (1 Pierre 1:19; 2:7).

Ses jambes, comme des colonnes de marbre, reposent sur des socles d’or fin, ce qui nous parle de cette constance et de cette fermeté dans le but poursuivi qui ont toujours caractérisé le Seigneur Jésus. Le socle d’or fin suggère pour toutes ces choses un fondement de justice divine.

Son port est comparé au Liban, qui évoque l’excellence et la dignité de Christ.

Son palais est plein de douceur; cette expression met en évidence toute la douceur des paroles de Christ.

«Toute sa personne est désirable». Christ est parfait, tout entier désirable. Le croyant peut se reposer en lui avec une entière satisfaction.

Dans la statue du songe de Nebucadnetsar (Daniel 2), la tête était d’or pur, mais les pieds, eux, en partie de fer et en partie d’argile. Ici la tête de l’époux est comparée à de l’or très-fin, et ses jambes aussi, telles des colonnes de marbre, reposent sur des socles d’or fin. Il n’y a aucun défaut dans le Bien-aimé.

L’épouse, ayant achevé sa description, peut conclure: «tel est mon bien-aimé, tel est mon ami». Et chaque racheté peut parler comme elle: Tous peuvent s’unir pour chanter:

Jésus, Fils Bien-aimé du Père,
Qui t’es abaissé jusqu’à nous,
À tous les enfants de lumière
Que ton saint nom est grand et doux

À toi, Jésus, nul n’est semblable,
Car toi seul es la vérité.
Tout, dans ta Personne adorable,
Est amour, grandeur et beauté.

Les filles de Jérusalem (6:1)

Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné? et nous le chercherons avec toi (v. 1).

La description que vient de faire l’épouse fait naître une nouvelle question dans l’esprit des filles de Jérusalem et sa réponse va montrer le réveil de ses affections.

Si notre amour pour Christ s’est refroidi, ces deux questions: Qui est-il? et Où est-il? seront propres à réchauffer nos cœurs si vite tièdes et indifférents.

L’épouse (v. 2 à 3)

Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis (v. 2).

Je suis à mon bien aimé, et mon bien-aimé est à moi; il paît parmi les lis (v. 3).

L’épouse s’est étendue avec joie sur les perfections de l’époux. S’occuper ainsi de lui a si bien stimulé son intelligence qu’elle peut dire aussitôt où le bien-aimé se trouve. Elle l’avait cherché dans la ville, mais il ne s’y trouvait pas. «Mon bien-aimé» — dit-elle — «est descendu dans son jardin», un lieu embaumé où il peut se nourrir et cueillir des lis.

Personne dans ce monde ne peut apporter quoi que ce soit au cœur de Christ, si ce n’est «les siens» (Jean 13:1). En eux sont toutes ses délices, là seulement il trouve un parterre d’aromates. Le jardin du Seigneur est composé de tous ses bien-aimés et une âme en bon état sait parfaitement que c’est là qu’il peut être trouvé au milieu des siens. Quand les deux disciples d’Emmaüs furent restaurés, ils se levèrent à l’heure même et s’en retournèrent à Jérusalem où «il se trouva lui-même là au milieu d’eux» (Luc 24:36).

L’époux (v. 4 à 9)

Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières (v.4).

L’épouse se trouve enfin en présence de l’époux. Elle entend sa voix, ses premières paroles la surprennent: «Tu es belle, mon amie».

Qu’y a-t-il de plus touchant pour un croyant qui s’est égaré et refroidi que d’être attiré à nouveau dans la présence du Seigneur, et là, de réaliser qu’en dépit de tous ses errements, il peut toujours dire: «Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi»? Nous entendons ces paroles de grâce: «Tu es belle, mon amie». Au moment précis où notre cœur se reproche d’avoir erré loin d’un tel Sauveur, à l’instant même où nous avons conscience d’être indignes d’un tel intérêt et d’avoir mérité un reproche, Lui nous accueille par une parole qui montre le prix que nous avons à ses yeux.

Le jour de la résurrection du Seigneur, alors que les siens étaient réunis, «Jésus vint, et se tint au milieu d’eux» (Jean 20:19). Quelques-uns d’entre eux avaient dormi à l’heure de son combat à Gethsémané. Tous l’avaient abandonné en présence de ses ennemis et s’étaient enfuis à l’heure de l’épreuve décisive. Quels reproches va-t-il leur faire en ce jour de victoire? Pas un seul! Ses premiers mots sont: «Paix vous soit» (Jean 20:19).

Ici l’époux continue à exprimer tout l’attrait qu’il trouve en celle qui lui a coûté si cher. Les plus belles cités de la terre, les plus beaux spectacles du monde servent à illustrer la beauté de l’épouse.

Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad (v. 5); tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile (v. 6);

ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile (v. 7).

Les pensées de l’époux au sujet de l’épouse n’ont pas varié en dépit de ses errements. Il emploie les mêmes images que dans une précédente strophe (voir 4:1-3) pour décrire ses perfections. Elle est ainsi assurée qu’il n’y a rien de changé dans son cœur.

Il y a soixante reines et quatre-vingts concubines, et des jeunes filles sans nombre (v. 8): ma colombe, ma parfaite, est unique; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée (v. 9).

L’époux ne parle plus à l’épouse, mais il parle d’elle. Il ne lui suffit pas de rassurer la bien-aimée, il la justifie devant les autres. Il faut que le monde entier sache qu’il l’a aimée, qu’elle occupe une place souveraine dans ses affections. Personne ne saurait lui être comparé. En révélant aux autres tout ce qu’elle est pour son cœur, il lui assure une louange universelle.

Ce sera la part d’Israël restauré, au milieu des nations, dans un temps à venir.

Bientôt l’Église aura fini son pèlerinage. Alors s’accomplira la promesse si touchante du Seigneur: «Je les ferai venir» (les ennemis) «et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé» (Apoc. 3:9).

C’est aussi la manière d’agir du Seigneur vis-à-vis d’une âme restaurée. Pierre, après sa chute, retrouve dans une entrevue secrète, la communion avec le Seigneur; mais il est aussi reconnu et honoré publiquement comme son serviteur.

Les filles de Jérusalem (v. 10)

Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières? (v. 10).

De la bien-aimée, l’époux avait annoncé que les jeunes filles la diraient bienheureuse et que les reines la loueraient; et voici qu’elles s’unissent pour célébrer ses gloires.

L’époux s’était servi des plus belles cités de la terre pour faire ressortir sa beauté. Les filles de Jérusalem la comparent maintenant aux astres les plus glorieux. Il n’y a plus trace de manquement, les jours d’égarement sont passés. L’épouse paraît, fraîche comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil.

L’époux (v. 11 à 12)

Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent (v. 11).

La strophe s’achève sur l’intérêt que l’époux porte au fruit du travail de son âme.

Notre bien-aimé est descendu dans la vallée de la mort pour acquérir son Épouse.

Comme l’épouse du Cantique, nous avons connu, durant notre voyage, la vallée de l’humiliation, mais, à la fin, Christ recueillera les fruits de cette vallée. Il prendra place dans son jardin, au milieu des siens et y trouvera un fruit doux à son palais.

Il est venu chercher du fruit au milieu de son peuple terrestre, et n’en a pas trouvé. Quand il viendra, au jour de sa gloire, en trouvera-t-il? Les vignes bourgeonneront-elles, les grenadiers s’épanouiront-ils? la réponse vient immédiatement!

Sans que je m’en aperçusse, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté (v. 12).

Son peuple, de franche volonté, lui offre aussitôt la place glorieuse qui appartient au vainqueur. Ils le placent sur les chars; ils disent, empruntant le langage des psaumes: «Prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char, à cause de la vérité et de la débonnaireté et de la justice» (Ps. 45:5).

Il y a eu un temps où l’épouse n’a pas reçu l’époux, mais il est maintenant accueilli avec acclamations. Il peut certes faire en sorte que son peuple soit loué par le monde entier mais c’est Lui qui est le vainqueur! Israël restauré dira: «Il a fait ces choses» (Ps. 22:32).

L’église glorifiée jettera ses couronnes devant lui en disant: Seigneur, «tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé» (Apoc. 5:9).

En des temps différents, par des moyens variés, le Seigneur sera transporté sur les chars de son peuple de franche volonté.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Song of Solomon 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/song-of-solomon-5.html.
 
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