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Friday, November 22nd, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Proverbs 29". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/proverbs-29.html.
bibliography-text="Commentaire sur Proverbs 29". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-27
Chapitres 28 et 29:1-2
Voies du gouvernement de Dieu envers les justes et les méchants, envers les rois et les peuples, envers les individus.
Ce chapitre ne se termine proprement qu’au v. 2 du chap. 29. On y trouve, assemblés en un sujet continu, les caractères des méchants et des justes, depuis les pauvres jusqu’à ceux qui dominent.
Le méchant se sauve quand personne ne le poursuit, mais les justes sont pleins d’assurance comme un jeune lion (v. 1).
Ce chapitre commence par l’image frappante du peuple coupable, sous le jugement de Dieu que nous voyons actuellement exécuté sur lui (voyez Lévita. 26:36-39). Caïn en est le type comme meurtrier de son frère (Gen. 4:12-16). Nous trouvons aussi dans ce verset l’image d’une mauvaise conscience qui ne laisse pas de repos à l’homme livré à lui-même. Le juste, «ayant le cœur, par aspersion, purifié d’une mauvaise conscience» (Héb. 10:22), tient tête à l’adversaire et le regarde en face, sans le craindre.
À cause de l’iniquité d’un pays, ses princes sont nombreux; mais par un homme intelligent qui a de la connaissance, la stabilité se prolonge (v. 2).
Ceci est vérifié par l’histoire d’Israël. L’iniquité du peuple a pour résultat la succession rapide de ses rois et de ses conducteurs. S’il survient un fils de la Sagesse comme roi (car l’intelligence et la connaissance sont, comme nous l’avons vu si souvent, les attributs de la Sagesse), c’est à cause de lui que la stabilité de son règne se prolonge. En effet, nous constatons dans toute l’histoire d’Israël que l’état moral du peuple n’a pas changé sous un règne fidèle et juste, mais que le roi fidèle est souvent favorisé d’un long règne; témoins Josaphat, Joas, Ézéchias, en contraste avec les rois d’Israël et les derniers rois de Juda.
L’homme pauvre qui opprime les misérables est une pluie violente qui ne laisse point de pain (v. 3).
On en peut trouver l’exemple dans l’histoire d’Abimélec, fils de la servante de Gédéon (Juges 9) dont la terrible domination fut une pluie violente qui dévasta tout sur son passage et appauvrit Israël.
Ceux qui abandonnent la loi louent les méchants, mais ceux qui gardent la loi leur font la guerre (v. 4).
Il s’agit toujours ici du gouvernement du peuple. Si l’on abandonne la parole de Dieu qui peut seule montrer le droit chemin, on se tourne nécessairement vers les méchants et on les loue pour se faire bien voir d’eux. Tel se conduisit le roi Achaz envers le roi d’Assyrie (2 Rois 16). Ceux qui se laissent diriger par la loi ne peuvent supporter le mal, s’opposent résolument aux méchants et ne les laissent pas prendre la direction des affaires.
Les hommes adonnés au mal ne comprennent pas le juste jugement, mais ceux qui cherchent l’Éternel comprennent tout (v. 5).
Voyez Eccl. 8:5-6.
Les hommes adonnés au mal ont perdu la connaissance d’une appréciation des choses selon Dieu; les sages, ceux qui cherchent l’Éternel et le craignent, ont, par là même, la connaissance et l’intelligence de tout, parce qu’ils possèdent la vérité. Ces principes sont particulièrement en rapport, comme tout ce passage, avec le gouvernement de Dieu au v. 2.
Mieux vaut le pauvre qui marche dans son intégrité, que l’homme pervers dans ses doubles voies, bien qu’il soit riche (v. 6).
Correctif du v. 3. On pourrait faire objection à la pauvreté pour la gestion des affaires, mais combien cela est préférable, quand l’homme est intègre, parfait dans ses voies, à l’homme riche qui manque de droiture et use de fausseté dans sa conduite.
Qui garde la loi est un fils intelligent; mais le compagnon des débauchés fait honte à son père (v. 7).
L’obéissance à la loi, à la Parole écrite, est la preuve de l’intelligence dans les relations établies de Dieu; l’association avec la corruption morale est un opprobre jeté sur le chef de la famille.
Celui qui augmente son bien par l’intérêt et l’usure, l’amasse pour celui qui est bon pour les misérables (v. 8).
Dans le gouvernement de Dieu les biens accumulés par l’avare et l’usurier reviendront à l’homme miséricordieux qui les emploiera pour secourir les misérables.
Qui détourne son oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination (v. 9).
Cf. 15:8.
La désobéissance volontaire à l’enseignement de la loi, la décision de ne pas en tenir compte, est une insulte à l’Éternel. La prière de telles gens, leur prétention à rester en relation avec Dieu et à être entendus de lui, est pour Dieu une abomination, aussi haïssable que l’idolâtrie.
Celui qui égare les hommes droits sur un mauvais chemin tombera lui-même dans la fosse qu’il aura creusée; mais les hommes intègres hériteront le bien (v. 10).
Voyez 26:27.
Le moyen employé par un conducteur qui se sert de son influence pour égarer les hommes droits, se retournera contre lui. Le mal qu’il avait prémédité l’atteindra. Les justes seront secourus à temps et cet effort de l’ennemi ne servira qu’à les faire entrer en possession de choses excellentes.
L’homme riche est sage à ses yeux, mais le pauvre qui est intelligent le sonde (v. 11).
La richesse qui donne de l’importance est la source de la satisfaction de soi. Cet homme se croit sage et ignore la vraie sagesse. Le pauvre qui est intelligent — or on n’est pas intelligent sans être un fils de la Sagesse — sonde le riche et juge de ses prétentions. Le juge est supérieur à celui qui est jugé.
Quand les justes se réjouissent, il y a beaucoup de gloire; mais quand les méchants se lèvent, les hommes se cachent (v. 12).
Voyez v. 28; 11:10; 29:2.
La joie des justes et la gloire vont de pair. Il en sera ainsi dans le royaume terrestre et céleste. Quand les méchants entrent en jeu et dominent, il n’y a de ressource pour les hommes que de se cacher (És. 26:20).
Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde (v. 13).
Ce verset correspond au Ps. 32 et envisage les mêmes circonstances qui accompagneront la restauration du Résidu d’Israël, lors de l’établissement du Royaume.
Bienheureux l’homme qui craint continuellement; mais celui qui endurcit son cœur tombera dans le malheur (v. 14).
Ce verset proclame le bonheur qui s’allie à une crainte continuelle — crainte, pour le sage, de laisser le mal s’introduire dans ses voies, conséquence de la crainte de l’Éternel. La crainte est un des grands principes de la Sagesse dans les Proverbes, comme le bonheur est un des grands résultats de la fidélité dans les Psaumes. L’endurcissement de cœur, partage de l’insensé, a le malheur pour conséquence (voyez 14:16).
Un lion rugissant et un ours à la poursuite de sa proie, c’est le dominateur méchant d’un peuple pauvre (v. 15).
Tout ce qui précède traite des règles générales du gouvernement de Dieu. Les maximes suivantes nous ramènent au prince (voyez v. 2 et 3). Quelle règle importante pour Ézéchias, ce vrai fils de Salomon! Il trouvait son peuple abaissé et dans la pauvreté. Il avait à le garder du méchant et de l’oppresseur.
Le prince privé d’intelligence opprime beaucoup, mais celui qui hait le gain déshonnête prolongera ses jours (v. 16).
Ici encore le pieux Ézéchias peut servir d’exemple. Ses jours furent prolongés, car il était un fils de la Sagesse qui haïssait le mal; et il fut enrichi en haïssant le gain déshonnête.
L’homme chargé du sang d’une âme fuira jusqu’à la fosse... qu’on ne le retienne pas! (v. 17).
Cette sentence se vérifie, comme nous l’avons déjà vu, dans l’histoire de Caïn et dans celle du peuple juif. Ce sont les voies gouvernementales de Dieu envers ce peuple, meurtrier de son Messie; elles ne peuvent être ni changées, ni arrêtées.
Qui marche dans l’intégrité sera sauvé, mais qui suit tortueusement deux voies, tombera une fois pour toutes (v. 18).
Voyez v. 6.
La ruine est aussi certaine, aussi irrémédiable pour l’homme faux et pervers que pour le meurtrier (v. 17). C’est l’image de l’inique de la fin, tandis que le Résidu intègre trouvera la délivrance.
Qui laboure sa terre sera rassasié de pain, mais celui qui court après les fainéants sera rassasié de pauvreté (v. 19).
Voyez 12:11.
Le travail dans ce que Dieu nous a confié porte un fruit abondant pour nous-mêmes; celui qui recherche les fainéants et les prend pour modèles sera saturé de pauvreté. Ce verset est répété ici afin de compléter le sujet des voies de Dieu envers les individus. La paresse, si souvent mentionnée dans ce livre, doit y trouver sa place.
L’homme fidèle abonde en bénédictions, mais celui qui a hâte de s’enrichir ne demeurera pas innocent (v. 20).
La fidélité dans la conduite envers Dieu est mise en regard de l’activité au v. 19, ce qui explique aussi la répétition de 12:11 signalée au verset précédent. La fidélité donne des bénédictions bien autrement nombreuses que le fruit de la terre, mais l’avidité des richesses et la hâte de les acquérir n’est pas seulement le chemin de la ruine, elle est celui de la perdition (1 Tim. 6:9).
Faire acception des personnes n’est pas bien; même pour un morceau de pain un homme commettra une transgression (v. 21).
Voyez 24:23.
Faire acception de personnes découle de la même source: on y trouve son avantage. Mais, à quelque degré qu’on montre cette préférence, ce n’est pas bien. Le proverbe ne dit pas: C’est mal, afin d’atteindre les plus légères nuances de ce péché si fréquent parmi les hommes. Le moindre avantage à acquérir pousse un homme à commettre une transgression. Quel jugement du cœur de l’homme!
L’homme qui a l’œil mauvais se hâte pour avoir des richesses, et il ne sait pas que la disette viendra sur lui (v. 22).
Voyez 23:6.
Celui qui est envieux et jaloux se hâte de s’enrichir pour dépasser les autres (voyez v. 20). Il y aura dans ce monde un jugement sur lui, il sera privé des choses même, par lesquelles il pensait avoir le pas sur son prochain.
Celui qui reprend un homme trouvera la faveur dans la suite, plutôt que celui qui flatte de la langue (v. 23).
Voyez 27:5.
Reprendre un homme est un acte de fidélité et d’intérêt véritable pour lui. Au premier moment cela peut être mal reçu, mais est reconnu plus tard par celui qui a été réprimandé et qui d’abord se tenait pour offensé, et nous attire sa faveur. Le flatteur est en revanche jugé par lui comme malfaisant.
Qui dépouille son père et sa mère, et dit: Ce n’est point une transgression, celui-là est compagnon du destructeur (v. 24).
Voyez 19:26.
Dépouiller son père et sa mère n’est pas les honorer. Celui qui agit ainsi cherche par des subtilités à nier que ce soit une transgression (voyez Matt. 15:5). Il s’associe à celui qui détruit ce que Dieu a fermement établi1.
1 Proprement: l’homme destructeur. Pour le sens, voyez Jér. 5:7; 22:7.
Celui qui a l’âme altière excite la querelle; mais qui se confie en l’Éternel sera engraissé (v. 25).
Voyez 13:10.
L’orgueil quand il se manifeste excite l’opposition de ceux qu’il a blessés, et par conséquent la querelle avec eux. Placez en regard de l’orgueil la confiance en l’Éternel, faite d’humilité et de dépendance, et qui ne se tourne pas du côté des hommes, mais de Dieu seul: l’âme qui se confie en Lui sera rassasiée et prospère.
Qui se confie en son propre cœur est un sot; mais qui marche dans la sagesse, celui-là sera délivré (v. 26).
En opposition avec la confiance en l’Éternel du v. 25, un sot se confie en son propre cœur; car il est incapable de connaître les pensées de Dieu. Il n’y a qu’à suivre le chemin de la sagesse qui est précisément cette connaissance, pour trouver, au bout, la délivrance.
Qui donne au pauvre ne manquera de rien, mais qui détourne les yeux sera comblé de malédictions (v. 27).
Voyez 19:17; 22:9.
La générosité envers le pauvre est, dans les voies de Dieu, une source de prospérité pour celui qui donne; mais celui qui se détourne du pauvre est comblé de malédictions, comme, au v. 10, l’homme fidèle l’était de bénédictions.
Quand les méchants se lèvent, les hommes se cachent; mais quand ils périssent, les justes se multiplient (v. 28).
Voyez v. 12; 11:10; 29:2.
Ce verset d’une portée générale, comme nous l’avons vu précédemment, nous reporte aussi au temps de la fin. Il y aura une saison où l’inique dominera sur le peuple et où il n’y aura pour les fidèles que la ressource de se cacher dans la retraite préparée de Dieu pour les siens. Quand enfin l’oppresseur aura disparu, un peuple juste, immense en nombre, le nouvel Israël, reparaîtra dans le pays et y prospérera.
L’homme qui, étant souvent repris, roidit son cou sera brisé subitement, et il n’y a pas de remède (ch. 29 v. 1).
Voyez 6:15.
Cette maxime, d’une portée générale, nous fait aussi penser au peuple d’Israël. Souvent, repris de Dieu (et avec quelle patience!), il a malgré tout roidi son cou. Il sera brisé subitement, détruit en un montent (Ps. 73:19), sans remède.
Quand les justes se multiplient, le peuple se réjouit; mais quand le méchant gouverne, le peuple gémit (ch. 29 v. 2).
Voyez 28:28.
Ce verset commence par la multiplication des justes et finit par l’oppression du méchant. Au chap. 28, v. 28, c’était le contraire. Ces deux choses arriveront à la fin des jours. L’Antichrist gouvernera, les justes se cacheront; puis, quand l’Inique sera brisé, les justes se multiplieront. Rentrés dans leur pays, ils auront affaire à l’invasion d’un nouvel ennemi, l’Assyrien, jusqu’à ce qu’il soit brisé par l’Éternel lui-même sur les montagnes d’Israël. C’est ce que l’on trouve au Ps. 107: «Il les bénit et ils se multiplient beaucoup; et il ne laisse pas diminuer leur bétail;... Et ils diminuent, et sont accablés par l’oppression, le malheur, et le chagrin».
Chapitre 29:3-27
Versets 3-7 — Le juste.
L’homme qui aime la sagesse est la joie de son père, mais le compagnon des prostituées dissipera son bien (v. 3).
Voyez 10:1.
Comme nous l’avons déjà remarqué plus d’une fois dans cette étude, il y a, depuis le chapitre 10, une espèce de recommencement ou d’ordre nouveau quand les Proverbes reviennent à la pensée initiale de la Sagesse, aux relations du fils avec ses parents (voyez 10:1; 17:25; 19:13, 27; 22:17). Tout ce livre, n’a-t-il pas pour but de faire aimer la Sagesse et d’en faire suivre la voie au fils qui est en relation d’affection et d’obéissance avec le père qui l’a engendré?
Ici, le caractère du fils est d’aimer la Sagesse. Ce n’est pas seulement de la suivre, de lui obéir, de lui être soumis. À mesure qu’on avance dans la connaissance de la Sagesse on lui est attaché comme à quelque chose d’infiniment précieux. Or, comme nous l’avons vu, la Sagesse, dans sa suprême expression, c’est Christ. La connaissance de cette personne grandit à mesure que l’on avance; on l’aime. On est attaché, obéissant, fidèle à des principes; on aime une personne, on aime aussi la Parole, parce qu’elle est la révélation de cette personne.
Cet amour est la joie du père. Il est parlé ici de celui qui, sur la terre, a engendré un tel fils et que nous retrouvons tout du long dans les Proverbes, mais pour nous chrétiens, nous savons que c’est la joie de notre Père céleste de nous voir aimer son Fils. «Si quelqu’un m’aime... mon Père l’aimera». C’est bien plus que la joie du peuple de Dieu (v. 2) quand les justes se multiplient.
En contraste avec celui qui aime la sagesse, nous trouvons le compagnon des prostituées, l’homme qui a choisi le monde corrompu pour en faire sa compagnie. Cet homme a reçu des bénédictions extérieures en partage, comme tous les hommes. Même celles-là il les perdra, car il aura «mangé son bien avec des prostituées». Mais il peut retrouver la joie du Père sur le chemin de la repentance quand, étant mort, il est revenu à la vie, quand, étant perdu, il a été retrouvé (Luc 15).
Un roi, par le juste jugement, affermit le pays, mais l’homme qui accepte des présents le ruine (v. 4).
Voyez v. 14; 16:12; 25:5.
Après la Sagesse, nous trouvons le roi comme représentant, ici-bas, de l’autorité divine. Chez lui le jugement de toutes choses selon le caractère de Dieu donne la stabilité au pays qu’il gouverne; tandis que, si le juge accepte des présents, il s’associe au méchant qui a pour but, en les donnant, de faire «dévier les sentiers du jugement» (17:23). Il ruine, par ce fait, le pays qu’il aurait dû gouverner et affermir.
L’homme qui flatte son prochain étend un filet devant ses pas (v. 5).
Voyez 26:28; 28:23.
Il y a un moyen autre que les présents pour faire tomber son prochain, c’est la flatterie. L’homme tient compte de celui qui le flatte, le juste jugement est faussé et ainsi les voies de l’Éternel sont perverties. «Voix d’un Dieu et non pas d’un homme!» disaient les Tyriens à Hérode (Actes 12:22-23).
Dans la transgression de l’homme mauvais, il y a un piège, mais le juste chantera et se réjouira (v. 6).
Cette pensée continue celles des versets précédents. Il y a un troisième piège qui consiste à s’écarter de la règle divine et à lui désobéir. Cette transgression est le piège qui sera la ruine du méchant. Le juste, précisément parce qu’il est juste, échappe à la transgression. La louange et la joie en sont la conséquence. Il est beaucoup parlé de joie dans ces versets.
Le juste prend connaissance de la cause des pauvres; le méchant ne comprend aucune connaissance (v. 7).
La connaissance, comme nous l’avons vu souvent, est l’un des caractères de la sagesse. Le juste possède ce caractère. Il prend connaissance de la cause des pauvres. Il les comprend et prend leur défense quand ils sont attaqués ou tirés en jugement. Il s’identifie avec le pauvre; il embrasse la cause de Christ et de tous ceux qui lui appartiennent. Le méchant est ignorant; c’est le sot des Proverbes. Il n’a pas plus de connaissance de lui même que de Christ, le pauvre par excellence.
Versets 8-11 — Le sage.
Les hommes moqueurs mettent en feu une ville, mais les sages détournent la colère (v. 8).
Cf. 22:10.
Nous avons déjà vu que le caractère des moqueurs est de ne tenir aucun compte de Dieu, de considérer sa parole comme non existante. On en voit la conséquence sur les hommes réunis en société. Toutes les mauvaises passions et l’anarchie en sont la suite. Seule l’intercession des sages détourne la colère de Dieu, prête à fondre sur cette société.
Un homme sage qui plaide avec un homme insensé, qu’il s’irrite ou qu’il rie, n’a point de repos (v. 9).
Quand un sage entre en procès ou en contestation avec un homme insensé, qu’il s’irrite et se croie offensé, ou qu’il prenne le parti d’en rire, de traiter légèrement cette opposition, il trouble le repos de son âme et n’en retire qu’agitation pour lui-même.
Les hommes de sang haïssent l’homme intègre, mais les hommes droits tiennent à sa vie (v. 10).
L’homme intègre sera toujours un objet de haine pour ceux auxquels un meurtre ne coûte rien. Il en a été de même pour Élie, pour Étienne et pour tous les témoins fidèles; mais les hommes droits tiennent à préserver la vie du juste, tel Abdias préservant les cent fidèles de la colère de Jésabel.
Le sot met dehors tout son esprit, mais le sage le calme et le retient (v. 11).
Mettre dehors tout ce qu’il pense, mettre de même au jour ses passions, c’est le propre de l’homme dépourvu d’intelligence — le sage est calme, domine les mouvements de son cœur et sait en retenir l’expression.
Versets 12-27 — Principes divers.
Qu’un gouverneur prête attention à la parole de mensonge, tous ses serviteurs seront méchants (v. 12).
Responsabilité de celui qui est appelé à conduire les autres, et son influence sur eux. Il est de toute importance qu’il soit vrai. Dès qu’il prête l’oreille à la parole de mensonge et la laisse entrer dans sa conduite, l’effet s’en fera sentir sur tous les serviteurs qui l’entourent: ils seront méchants et c’est le gouverneur qui en sera responsable.
Le pauvre et l’oppresseur se rencontrent, l’Éternel éclaire les yeux de tous deux (v. 13).
Voyez 22:2.
Comme le riche et le pauvre se rencontrent dans leur naissance et dans leur mort, le pauvre et celui qui opprime le pauvre se rencontrent aussi quand il s’agit de la grâce de Dieu qui ouvre les yeux à l’un comme à l’autre.
Le roi qui juge les pauvres selon la vérité... son trône sera affermi pour toujours (v. 14).
Dans ce chapitre et dans le chapitre précédent il est souvent parlé du pauvre comme objet de sympathie, souvent aussi du dominateur, du prince, du gouverneur, du roi, qui peuvent être selon le cœur de Dieu, ou agir en oppresseurs. Mais que le roi soit le roi d’un peuple pauvre ne change rien, ni à sa prospérité, ni à sa stabilité, pourvu qu’il gouverne en vérité. Tel fut Ézéchias. On n’a pas affaire ici à la gloire du règne de Salomon, mais à un temps de déclin. Le temps réapparaîtra où le peuple du roi sera «un peuple de franche volonté au jour de sa puissance, en sainte magnificence» (Ps. 110).
La verge et la répréhension donnent la sagesse, mais le jeune garçon abandonné à lui-même fait honte à sa mère (v. 15).
La sagesse n’est pas seulement le produit de l’instruction; elle s’acquiert par les châtiments et la discipline. C’est pourquoi celui qui, jeune encore, est abandonné à sa propre volonté est un sujet d’humiliation pour sa mère qui, dans les Proverbes, représente toujours le principe de l’amour dans l’éducation de l’enfant.
Quand les méchants se multiplient, la transgression se multiplie; mais les justes verront leur chute (v. 16).
Cf. v. 2. Voyez Ps. 37:34.
Influence de la multiplication des méchants sur l’accroissement de la violation des lois que Dieu a établies. Mais cela aura une fin: les justes verront la chute des méchants quand Dieu se lèvera pour le jugement final.
Corrige ton fils et il te donnera du repos et procurera des délices à ton âme (v. 17).
Cf. v. 15.
La correction de l’enfant est attribuée au père, non à la mère. Le cœur du père ne pourra jouir d’aucun repos s’il n’est pas fait usage de la verge; il sera dans une agitation continuelle par le fait que l’enfant, se sachant impuni, multipliera ses désobéissances; mais, comme résultat de la correction, le fils de la Sagesse procurera des jouissances exquises au père qui l’a instruit.
Quand il n’y a point de vision, le peuple est sans frein; mais bienheureux celui qui garde la loi (v. 18).
Il arrive un moment où, par suite de l’infidélité du peuple, la vision, la révélation directe de la pensée de Dieu à des hommes fidèles, non seulement n’est pas répandue, comme en 1 Sam. 3:1, mais a complètement cessé. Cependant le bonheur n’a point disparu; il appartient à tous ceux qui gardent la loi, la parole inspirée de Dieu.
Un serviteur n’est pas corrigé par des paroles; car il comprend, mais il ne répond pas (v. 19).
Ce ne sont pas des paroles qu’il faut au serviteur pour le corriger, car tout en comprenant, il ne lui est pas permis de répondre. C’est par l’exemple qu’il peut apprendre sa leçon.
As-tu vu un homme précipité dans ses paroles? Il y a plus d’espoir pour un sot que pour lui (v. 20).
Voyez 26:12.
Un homme qui se hâte de parler et le fait, par conséquent, inconsidérément, est sur le même niveau que celui qui est sage à ses propres yeux, car il s’empresse de mettre au dehors ses propres pensées comme si, venant de lui, elles avaient une valeur spéciale. Or il y a plus d’espoir pour un homme dépourvu d’intelligence que pour lui.
Celui qui gâte son serviteur dès sa jeunesse, le verra fils à la fin (v. 21).
Gâter son serviteur dès sa jeunesse c’est lui donner une opinion exagérée de lui-même et l’inciter à usurper peu à peu la place du fils qu’il finira par occuper tout entière.
L’homme colère excite les querelles, et l’homme qui se met en fureur abonde en transgressions (v. 22).
Voyez 15:18.
Influence de l’homme colérique sur l’esprit des autres; il excite les querelles. Influence de la violence d’un homme qui ne sait pas se dominer, sur son propre état moral; il transgresse de cette manière à chaque instant la volonté de Dieu.
L’orgueil d’un homme l’abaisse, mais celui qui est humble d’esprit acquiert la gloire (v. 23).
Voyez 16:18, 19.
L’orgueil abaisse l’homme aux yeux de Dieu et aux yeux des sages. Nous savons que le résultat en sera la ruine. L’homme humble d’esprit est élevé aux yeux de Dieu et le résultat sera la gloire du royaume.
Qui partage avec un voleur hait son âme; il entend l’adjuration et ne déclare pas la chose (v. 24).
Celui qui partage avec un voleur le produit du vol, croit être moins coupable que lui, puisqu’il n’a pas volé lui-même. Cité devant le juge et astreint au serment requis par le magistrat, il ne déclare pas la chose, afin d’éviter la condamnation pour lui-même. C’est haïr sa propre vie, car la loi dit qu’il portera son iniquité, étant condamné à mort sans appel (Lévita. 5:1).
La crainte des hommes tend un piège, mais qui se confie en l’Éternel est élevé dans une haute retraite (v. 25).
Craindre les hommes est un piège. Il y a danger de renier même son Seigneur, comme fit Pierre, pour échapper à un péril qu’il aurait évité par la simple confiance en Lui. Cette confiance nous délivre, nous met à l’abri et élève notre tête au-dessus de tous nos ennemis (Ps. 27:1-6).
Plusieurs cherchent la face du gouverneur, mais le juste jugement d’un homme vient de l’Éternel (v. 26).
Un grand nombre d’hommes a recours au gouverneur, à l’homme haut placé, au représentant de la justice, pensant que sa position le rend capable de juger équitablement des difficultés qu’ils traversent, et ainsi de leur donner une aide efficace. Cette appréciation est fausse. Le juste jugement d’un homme ne vient pas de sa position, mais est donné par l’Éternel. Tel était le fruit de la Sagesse donnée de Dieu à Salomon.
L’homme inique est l’abomination des justes, et celui qui est droit dans sa voie, l’abomination du méchant (v. 27).
Il y a antagonisme complet entre l’inique et le juste. Aucun rapprochement quelconque n’est possible. Des deux côtés l’un est en abomination à l’autre. «Quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité, ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres, ou quel accord de Christ avec Bélial?» (2 Cor. 6:14-15). Si celui qui est droit dans sa voie est l’abomination du méchant, quel jour ce fait jette sur le cœur de l’homme! Quelle condamnation absolue! C’est ainsi que se terminent les Proverbes de Salomon. Seuls sont exceptés les fils de la Sagesse, ceux qui ont été engendrés par elle et que ce livre tout entier a pour mission d’instruire dans la justice pratique et de former à la droiture dans leur voie!