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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 16". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/numbers-16.html.
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 16". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-50
On peut considérer le chapitre que nous venons de lire comme une digression dans lâhistoire de la vie dâIsraël au désert, excepté toutefois le court paragraphe touchant celui qui avait profané le sabbat. Il nous transporte dans lâavenir, alors que malgré tous ses péchés et toute sa folie, ses murmures et sa rébellion, Israël possédera la terre de Canaan et offrira des sacrifices de justice et des chants de louange au Dieu de son salut. Nous avons vu l'Ãternel passant par-dessus lâincrédulité et la désobéissance (chap. 13 et 14), anticipant le plein et final accomplissement de son dessein éternel, et la réalisation de ses promesses à Abraham, à Isaac et à Jacob.
Puis le chapitre 16 reprend lâhistoire du désert, histoire triste et humiliante quant à lâhomme, mais brillante et bénie au point de vue de la patience inépuisable et de la grâce illimitée de Dieu. Ce sont les deux grandes leçons du désert. Nous y apprenons ce quâest lâhomme, mais aussi ce que Dieu est. Les deux choses se lient dans les pages du livre des Nombres. Ainsi, au chapitre 14, nous avons lâhomme et ses voies. Au chapitre 15, nous avons Dieu et ses voies. Puis, dans notre chapitre 16, nous revenons à lâhomme et à ses voies. Puissions-nous recueillir une profonde et solide instruction de cette double leçon!
«Et Coré, fils de Jitsehar, fils de Kehath, fils de Lévi, sâéleva dans son esprit, et Dathan et Abiram, fils dâÃliab, et On, fils de Péleth, qui étaient fils de Ruben; et ils se levèrent devant Moïse, avec deux cent cinquante hommes des fils dâIsraël, princes de lâassemblée, hommes appelés au conseil, des hommes de renom. Et ils sâattroupèrent contre Moïse et contre Aaron, et leur dirent: Câen est assez car toute lâassemblée, eux tous sont saints, et lâÃternel est au milieu dâeux; et pourquoi vous élevez-vous au-dessus de la congrégation de lâÃternel?» (Vers. 1-3.)
Ici nous arrivons à la solennelle histoire de ce que le Saint Esprit, par lâapôtre Jude, appelle «la contradiction de Coré». La rébellion est attribuée à Coré, parce quâil en était le chef religieux. Il semble avoir possédé une autorité suffisante pour réunir, autour de lui, un grand nombre dâhommes influents â «des princes; des hommes appelés au conseil; des hommes de renom». En un mot, câétait une rébellion formidable et sérieuse; et nous ferons bien dâen examiner attentivement la source et le caractère moral.
Câest toujours un moment très critique dans lâhistoire dâune assemblée que celui où un esprit de désaffection sây manifeste; car, sâil nâest pas réprimé selon Dieu, les plus désastreuses conséquences en résulteront certainement. Il y a, dans chaque assemblée, des éléments dâopposition; il suffit dâun esprit remuant et dominateur pour agir sur de tels éléments et changer en une flamme dévorante le feu qui couvait en secret. Il y a toujours des centaines et des milliers dâindividus prêts à se rallier autour de lâétendard de la révolte, dès quâil a été déployé, mais qui nâauraient eu ni la force ni le courage de le lever eux-mêmes. Satan ne prendra pas le premier venu comme instrument dans une telle Åuvre. Il lui faut un homme rusé, adroit et énergique â un homme qui ait de la puissance morale, de lâinfluence sur lâesprit de ses semblables, et une volonté de fer pour poursuivre ses projets. Il est certain que Satan revêt de toutes ces choses les hommes quâil emploie à ses entreprises diaboliques. Quoi quâil en soit, nous savons, comme un fait assuré, que les grands conducteurs de toutes les révoltes ont généralement été des hommes dâun esprit supérieur, capables de gouverner à leur gré la foule inconstante qui, semblable à lâocéan, se laisse soulever par tous les vents dâorage. De tels hommes savent remuer les passions des peuples, afin de sâen servir ensuite. Leur levier le plus efficace pour soulever les masses, câest la question de leurs droits et de leur liberté. Sâils peuvent seulement réussir à persuader aux peuples que leur liberté est menacée, ou que leurs droits sont enfreints, ils sont sûrs de rassembler autour dâeux un grand nombre dâesprits agités et de causer beaucoup de mal.
Tel fut le cas de Coré et de ses affidés. Ils essayèrent de persuader au peuple que Moïse et Aaron agissaient en maîtres avec leurs frères, et portaient atteinte à leurs droits et à leurs privilèges comme membres dâune sainte congrégation, dans laquelle, à leur jugement, tous étaient sur le même niveau, et où lâun avait autant que lâautre le droit dâagir.
«Câen est assez!» Tel était leur chef dâaccusation contre «lâhomme le plus doux de toute la terre.» Mais quâest-ce que Moïse avait pris sur lui-même? Le plus rapide coup dâÅil jeté sur lâhistoire de ce bien-aimé serviteur aurait suffi pour convaincre une personne impartiale que, bien loin de sâemparer de dignités ou de responsabilités, il ne sâétait montré que trop prêt à les refuser quand elles lui avaient été offertes et à succomber sous leur poids quand elles lui avaient été imposées. En conséquence, celui qui pouvait accuser Moïse de prendre trop sur lui, prouvait simplement quâil était dans une complète ignorance du véritable esprit et du véritable caractère de cet homme. Assurément celui qui pouvait dire à Josué: «Es-tu jaloux pour moi? Ah! que plutôt tout le peuple de lâÃternel fût prophète; que lâÃternel mît son Esprit sur eux!» nâétait pas dans le cas de prendre tout sur lui.
Mais dâun autre côté, si Dieu distingue, appelle et qualifie un homme pour une Åuvre â sâil remplit et approprie un vaisseau pour un service spécial, comment et pourquoi, alors, trouver à redire au don et à la charge conférés par Dieu? En vérité, rien ne peut être plus absurde. «Un homme ne peut rien recevoir, à moins quâil ne lui soit donné du ciel» (Jean 3:27). Il est donc complètement inutile, sans cela, quâun homme quelconque prétende être ou avoir quelque chose; une telle prétention doit nécessairement aboutir au néant. Tôt ou tard, les ambitieux seront remis à leur place; et rien ne subsistera que ce qui est de Dieu.
Coré et sa bande disputaient donc contre Dieu; non contre Moïse et Aaron. Ceux-ci avaient été appelés, par Dieu, à occuper une certaine place, à accomplir une certaine Åuvre; et malheur à eux sâils sây étaient refusés, car ce nâétait pas eux qui avaient aspiré à la place, ou qui sâétaient chargés de lâÅuvre; ils avaient été consacrés par Dieu. Ceci aurait dû résoudre la question et devait la résoudre pour tous, sauf pour les rebelles turbulents et occupés dâeux-mêmes, qui cherchaient à nuire aux vrais serviteurs de Dieu, dans le but de sâélever eux-mêmes. Câest toujours le cas des promoteurs de séditions et de mécontentements. Leur vrai but est de se rendre importants. Ils parlent hautement et dâune manière très plausible, des droits et des privilèges communs du peuple de Dieu; mais, en réalité, ils aspirent à une position pour laquelle ils ne sont nullement qualifiés, et à des privilèges auxquels ils nâont aucun droit.
Au fait la chose est aussi simple que possible. Dieu a-t-il conféré à quelquâun une position à occuper, ou une Åuvre à faire? Qui y contredira? Que chacun donc reconnaisse sa place et la remplisse; quâil reconnaisse lâÅuvre qui lui a été confiée et quâil la fasse. Câest la chose la plus insensée du monde que de chercher à occuper la position ou à faire lâÅuvre dâun autre. Nous lâavons vu en méditant sur les chapitres 3 et 4 de ce livre. Il faut que cela reste toujours vrai. Coré avait son Åuvre, Moïse avait la sienne. Pourquoi lâun portait-il envie à lâautre? il serait tout aussi raisonnable dâaccuser le soleil, la lune et les étoiles de se donner trop dâimportance en brillant dans lâespace qui leur est assigné, que dâaccuser un serviteur revêtu des dons de Christ, et qui accepte la responsabilité de leur emploi.
Or ce principe est dâune immense importance dans chaque assemblée, petite ou grande, et en toute circonstance où des chrétiens sont appelés à travailler ensemble. Câest une erreur de supposer que tous les membres du corps de Christ soient appelés à des places de distinction, ou que chaque membre puisse choisir sa place dans le corps. Câest entièrement et absolument lâaffaire du décret de Dieu.
Tel est lâenseignement très clair de 1 Corinthiens 12:14-18: «Car aussi le corps nâest pas un seul membre, mais plusieurs. Si le pied disait: Parce que je ne suis pas main, je ne suis pas du corps, est-ce quâà cause de cela il nâest pas du corps?⦠Si le corps tout entier était Åil, où serait lâouïe? Si tout était ouïe, où serait lâodorat? Mais maintenant DIEU a placé les membres â chacun dâeux â dans le corps, comme il lâa voulu.»
Là se trouve la vraie, la seule vraie source du ministère dans lâÃglise de Dieu â dans le corps de Christ. «DIEU a placé les membres.» Ce nâest pas un homme qui en établit un autre; encore moins est-ce un homme sâétablissant lui-même. Il faut que Dieu établisse, sinon rien, et pire que cela câest une audacieuse usurpation des droits de Dieu.
Or, en examinant le sujet à la lumière du merveilleux enseignement de 1 Corinthiens 12, que dirions-nous si les pieds accusaient les mains, ou si les oreilles accusaient les yeux de prendre trop dâimportance? Ne serait-ce pas ridicule au dernier point? Il est vrai que ces membres occupent une place particulière dans le corps; mais pourquoi? Parce que DIEU les y a placés «comme il lâa voulu». Et que font-ils dans cette position particulière? LâÅuvre que Dieu leur a donnée à faire. Et dans quel but? Pour le bien du corps entier. Il nây a pas un seul membre, quelque obscur quâil soit, qui ne recueille un avantage positif des fonctions bien accomplies par un membre que Dieu a mis plus en vue. Dâun autre côté, le membre plus en vue jouit et profite des fonctions bien remplies par le membre le plus obscur. Que les yeux perdent leur puissance de vision, et chaque membre le sentira. Quâil y ait une perturbation dans les fonctions du membre le plus insignifiant, et le membre le plus honorable souffrira.
Par conséquent, la question nâest pas de savoir si nous prenons beaucoup ou peu sur nous, mais si nous faisons lâÅuvre qui nous a été assignée, et si nous occupons notre vraie place. Câest par la coopération énergique de tous les membres, selon la mesure de chaque partie, que sâeffectue lâédification de tout le corps. Si cette grande vérité nâest pas saisie et maintenue, lâédification, bien loin dâêtre produite, sera positivement empêchée; le Saint Esprit est étouffé et contristé; les droits souverains de Christ sont niés; Dieu est déshonoré. Chaque chrétien doit agir dâaprès ce principe divin, et témoigner contre tout ce qui lâobscurcit ou le nie.
Lâétablissement de lâéglise professante â cette ruine du témoignage que Dieu attendait de Son Ãglise, doit être, pour les fidèles, un exemple à éviter et un puissant encouragement pour garder et pour pratiquer la vérité de Dieu, dont lâoubli, lâabandon et la négation ont produit cette ruine.
Le chrétien est toujours solennellement tenu de se soumettre à la pensée révélée de Dieu. Alléguer les circonstances comme une excuse pour faire le mal, ou pour négliger quelque vérité de Dieu, câest uniquement se jouer de lâautorité divine et faire de Dieu lâauteur de notre désobéissance. Nous avons seulement rappelé ce sujet comme étant lié au chapitre que nous allons continuer à examiner.
Lorsque Moïse, le vrai serviteur de Dieu, entendit les paroles séditieuses de Coré et de sa bande, «il tomba sur sa face». Nous avons vu en Exode 14, ce bien-aimé serviteur, prosterné lorsquâil aurait dû se tenir debout. Mais ici, câétait la chose la meilleure et la plus sûre quâil pût faire. Il nây a jamais dâavantage à contester avec les gens mécontents et turbulents; il vaut beaucoup mieux les laisser entre les mains du Seigneur, car, en réalité, câest avec lui quâils ont affaire. Si Dieu place un homme dans une certaine position; quâIl lui donne une certaine Åuvre à faire, et que ses semblables lui cherchent querelle à cause de son obéissance à Dieu, alors leur querelle est réellement avec Dieu qui saura la vider selon sa sagesse. Cette vérité donne un saint calme et une élévation morale au serviteur du Seigneur, toutes les fois que des esprits envieux et remuants sâélèvent contre lui. Il nâest guère possible dâoccuper un service en vue, ou dâêtre employé dâune manière particulière par Dieu, sans rencontrer de temps à autre les attaques de certains hommes radicaux et mécontents, qui ne peuvent pas supporter de voir quelquâun plus honoré quâeux-mêmes. Mais le vrai moyen de répondre à de telles gens, câest de sâincliner dans lâhumilité et dans le sentiment de son propre néant, puis de laisser passer sur soi le courant de la révolte.
«Et Moïse lâentendit; et tomba sur sa face; et il parla à Coré et à toute son assemblée, disant: Demain, lâÃternel fera connaître (non pas Moïse donnera à connaître) qui est à lui, et qui est saint, et il le fera approcher de lui; et celui quâil a choisi; il le fera approcher de lui. Faites ceci: Prenez des encensoirs, Coré et toute son assemblée; et demain, mettez-y du feu et placez de lâencens dessus, devant lâÃternel; et il arrivera que lâhomme que lâÃternel aura choisi, celui-là sera saint. Câen est assez, fils de Lévi!» (Versets 4-7.)
Câétait placer lâaffaire en de bonnes mains. Moïse met en première ligne les droits souverains de l'Ãternel. «LâÃternel fera connaître» et «lâÃternel choisira». Il ne dit pas un seul mot sur lui-même ou sur Aaron. Toute la question repose sur la nomination et sur le choix, faits par lâÃternel. Les deux cent cinquante rebelles sont placés face à face avec le Dieu vivant. Ils sont appelés à paraître en sa présence avec leurs encensoirs en leurs mains, afin que toute lâaffaire soit examinée et définitivement résolue devant ce grand tribunal après lequel il ne peut pas y avoir dâappel. Il nâaurait évidemment servi de rien que Moïse et Aaron eussent prononcé un jugement, puisquâils étaient défendeurs dans la cause. Mais Moïse désirait que toutes les parties fussent citées devant Dieu pour y juger et vider le différend.
Câétait la vraie humilité, la vraie sagesse. Il est toujours bon, quand les gens recherchent une position, de la leur laisser occuper, au contentement de leur cÅur; car assurément la place même à laquelle ils ont follement aspiré sera le théâtre de leur défaite signalée et de leur déplorable confusion. On peut voir quelquefois des hommes porter envie à dâautres dans une certaine sphère dâactivité, et aspirer à lâoccuper eux-mêmes. Quâils lâessayent; et ils sont sûrs de tomber à la fin, et de se retirer couverts de honte et de confusion de face. Le Seigneur les confondra certainement tous. Le mieux, pour ceux qui sont en butte à des attaques envieuses, sera toujours de tomber sur leur face devant Dieu, et de lui laisser le soin de résoudre la question avec les mécontents.
«Et Moïse dit à Coré: Ãcoutez, fils de Lévi: Est-ce peu de chose pour vous que le Dieu dâIsraël vous ait séparés de lâassemblée dâIsraël, en vous faisant approcher de lui pour faire le service du tabernacle de lâÃternel, et pour vous tenir devant lâassemblée afin de la servir, â quâil tâait fait approcher, toi et tous tes frères, les fils de Lévi, avec toi;â¦que vous recherchiez aussi la sacrificature? Câest pourquoi, toi et toute ton assemblée, vous vous êtes rassemblés contre lâÃternel; et Aaron, qui est-il, que vous murmuriez contre lui?» (Vers. 8-11.)
Ici nous sommes conduits à la véritable cause de cette terrible conspiration. Nous voyons lâhomme qui lâa provoquée, et lâobjet quâil désirait. Moïse sâadresse à Coré et lâaccuse dâaspirer à la sacrificature. Il est important que le lecteur saisisse clairement ce point, selon lâenseignement de lâÃcriture. Il faut quâil voie ce quâétait Coré â ce quâétait son Åuvre â et quel était lâobjet de sa turbulente ambition. Il faut quâil voie toutes ces choses, sâil veut comprendre la vraie force et le vrai sens de cette expression de Jude «la contradiction de Coré».
Quâétait donc Coré? Câétait un Lévite qui, comme tel, était appelé à servir et à enseigner «Ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël» (Deut. 33:10). Le Dieu dâIsraël vous a fait «approcher de lui pour faire le service du tabernacle de lâÃternel, et pour vous tenir devant lâassemblée afin de la servir.» Tel était Coré, et telle était sa sphère dâactivité. Mais à quoi aspirait-il? à la sacrificature. Et vous rechercherez aussi la sacrificature?
Or un observateur superficiel pourrait ne pas remarquer que Coré recherchait quelque chose pour lui-même. Il semblait défendre les droits de toute lâassemblée. Mais Moïse, par lâEsprit de Dieu, démasque cet homme et montre que, sous ce prétexte plausible, il recherchait audacieusement la sacrificature pour lui-même. Il est bon de remarquer ceci. On verra généralement que ceux qui parlent bien haut des libertés, des droits et des privilèges du peuple de Dieu, cherchent en réalité leur propre élévation et leur propre avantage. Non contents de faire leur propre Åuvre, ils cherchent une place qui ne leur convient pas. Cela nâest pas toujours visible; mais il est sûr que Dieu le manifestera tôt ou tard; car «câest à lui à peser les entreprises». Rien nâest plus méprisable, dans lâassemblée, que de chercher une place pour soi-même. Cela doit inévitablement finir par le désappointement et la confusion. La grande chose pour chacun, câest dâêtre trouvé occupant sa place assignée et faisant son Åuvre déterminée; plus cela se fera humblement, tranquillement et simplement, mieux cela vaudra. -
Or Coré nâavait pas appris ce principe simple mais salutaire. Mécontent de sa position et de son service divinement assignés, il aspirait à quelque chose qui ne lui appartenait pas du tout. Il aspirait à être sacrificateur. Son péché était celui de la rébellion contre le souverain sacrificateur de Dieu. Câétait «la contradiction de Coré».
Ce fait de lâhistoire de Coré nâétant généralement pas compris, on accuse de son péché tous ceux qui cherchent à exercer un don quelconque qui leur aurait été conféré par le Chef de lâÃglise. Un tel jugement est totalement dénué de fondement. Prenez, par exemple, un homme auquel Christ a manifestement conféré le don dâévangélisation. Devons-nous le supposer coupable du péché de Coré parce quâen vertu du don et de la mission de Dieu, il sâen va prêcher lâévangile? Doit-il prêcher ou ne le doit-il pas? Le don de Dieu et son appel sont-ils suffisants? Agit-il en rebelle celui qui prêche lâévangile, dans de telles conditions?
Il en est de même pour ce qui regarde le pasteur ou le docteur. Est-il coupable du péché de Coré, en exerçant le don spécial quâil a reçu du Chef de lâÃglise? Le don de Christ ne fait-il pas un homme ministre? Que lui manque-t-il pour servir? Nâest-il pas clair pour tout esprit sans préventions â â pour quiconque se laisse enseigner par lâÃcriture â que la possession dâun don, octroyé dâen haut, suffit seule pour faire dâun homme un ministre? Nâest-il pas également évident que, quoique un homme ait tout ce quâil est possible dâavoir sans ce don de la part du Chef de lâÃglise, il nâest pas ministre? Nous avouons ne pas comprendre comment on peut élever des doutes sur des questions aussi claires.
Nous parlons, quâon sâen souvienne, des dons spéciaux pour le service dans lâÃglise. Sans doute chaque membre du corps de Christ a quelque ministère à remplir, quelque Åuvre à faire. Ceci est compris par tout chrétien intelligent. Il est bien évident que lâédification du corps nâest pas seulement le fruit de lâaction de quelques dons éminents, mais aussi de lâopération de tous les membres dans leurs positions respectives, comme nous le lisons en Ãphésiens 4:15-16: «Mais que, étant vrais dans lâamour, nous croissions en toutes choses jusquâà lui qui est le chef, le Christ; duquel tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit, selon lâopération de chaque partie dans sa mesure, lâaccroissement du corps pour lâédification de lui-même en amour.»
Tout cela est aussi clair que lâÃcriture peut le rendre. Mais quant aux dons spéciaux, tels que lâévangéliste, le pasteur, le prophète ou le docteur, Christ seul est celui qui les donne. La seule et unique possession des dons conférés à de tels hommes, en fait des ministres (Ãph. 4:11-12; 1 Cor. 12:11). Dâun autre côté, toute lâéducation et toutes les institutions humaines, sous le soleil, ne pourraient pas faire dâun homme un évangéliste, un pasteur ou un docteur, à moins quâil nâait reçu, de la Tête de lâÃglise, un don spécial et positif. Nous croyons en avoir assez dit pour prouver au lecteur que câest une très grave erreur que dâaccuser des hommes de lâaffreux péché de Coré, parce quâils exercent librement des dons qui leur ont été départis par le grand Chef de lâÃglise. En fait, ils pécheraient gravement en ne les exerçant pas.
Or il existe une différence capitale entre le ministère (ou le service) et la sacrificature. Coré nâaspirait pas à devenir ministre; il lâétait. Il aspirait à devenir sacrificateur; et il ne pouvait pas lâêtre. La sacrificature était dévolue à Aaron et à sa famille çâaurait été, de la part de nâimporte qui, en dehors de cette famille, une téméraire usurpation que de vouloir offrir des sacrifices, ou accomplir quelque autre fonction sacerdotale. Or Aaron était un type de notre Grand Souverain Sacrificateur qui est monté dans les cieux â Jésus Fils de Dieu. Les cieux sont la sphère de Son ministère. «Si donc il était sur la terre, il ne serait pas sacrificateur» (Héb. 8:4). «Notre Seigneur a surgi de Juda, tribu à lâégard de laquelle Moïse nâa rien dit concernant des sacrificateurs» (Héb. 7:14). Il nây a pas de sacrificature sur la terre, maintenant, sauf dans ce sens que tous les croyants sont sacrificateurs. Ainsi nous lisons dans Pierre: «Mais vous, vous êtes une race élue, une sacrificature royale.» (1 Pierre 2:9.) Tout chrétien est sacrificateur selon le sens de cette expression. Le plus faible croyant, dans lâÃglise de Dieu, est aussi bien sacrificateur que Paul lâétait. Ce nâest pas une question de capacité ou de puissance spirituelles, mais purement de position. Tous les croyants sont des sacrificateurs et sont appelés, comme tels, à offrir des sacrifices spirituels, selon Héb. 13:15-16: «Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, câest-à -dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. Mais nâoubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices.»
Telle est la sacrificature chrétienne. Le lecteur est prié de remarquer soigneusement que, aspirer à quelque forme de sacrificature autre que celle-là â se charger de quelque autre prétendue fonction sacerdotale â établir une autre caste quelconque de sacrificateurs â séparer une caste sacerdotale, ou mettre à part un certain nombre dâhommes consacrés pour agir en faveur de leurs semblables, ou pour accomplir, à leur place, un culte ou tout autre service sacerdotal devant Dieu â câest, en principe, exactement le péché de Coré. Nous ne parlons que du principe, et non des personnes. Le germe du péché est là , aussi distincte que possible. Le fruit ne manquera pas dâarriver à sa pleine maturité.
Le lecteur ne saurait être trop simple en étudiant tout ce sujet. Il est, nous pouvons le dire, dâune importance capitale en ce moment, et doit être examiné à la seule lumière des Saintes Ãcritures nullement sous lâinfluence de la tradition, ou de lâhistoire ecclésiastique. «Quels sont aujourdâhui les vrais coupables du péché de Coré? Ceux qui cherchent à exercer un don, quel quâil soit, conféré à eux par la Tête de lâÃglise, ou bien ceux qui exercent un ministère ou qui sâattribuent un office sacerdotal, dépendant uniquement de Christs lui-même?» Cette solennelle question ne doit être posée et résolue quâà la lumière de la Parole. Puissions-nous lâexaminer avec calme en la présence de Dieu et demeurer fidèles à celui qui nâest pas seulement notre Sauveur clément, mais notre souverain Seigneur!
Le reste du chapitre offre une peinture très saisissante du jugement de Dieu exécuté sur Coré et sur les siens. LâÃternel résout bien vite la question soulevée par ces hommes rebelles. Le récit seul en est effrayant au-delà de toute expression. Que doit donc avoir été le fait lui-même? La terre ouvrit sa bouche et engloutit les trois principaux promoteurs de la rébellion; et le feu de lâÃternel descendit et consuma les deux cent cinquante hommes qui entreprirent dâoffrir de lâencens. (Vers. 35.)
«Et Moïse dit: à ceci vous connaîtrez que lâÃternel mâa envoyé pour faire toutes ces Åuvres, car elles ne sont pas sorties de mon cÅur; si ceux-là meurent selon la mort de tout homme, et sâils sont visités de la visitation de tout homme, lâÃternel ne mâa pas envoyé; mais si lâÃternel crée une chose nouvelle, et que le sol ouvre sa bouche et les engloutisse avec tout ce qui est à eux, et quâils descendent vivants dans le shéol, alors vous saurez que ces hommes ont méprisé lâÃternel.» (Vers. 28-30.)
Moïse pose ainsi la question uniquement entre l'Ãternel et les rebelles. Il peut en appeler à Dieu, et laisser tout entre ses mains. Câest le vrai secret de la puissance morale. Lâhomme qui ne se recherche pas lui-même â qui nâa dâautre but ou dâautre objet que la gloire de Dieu, peut attendre avec confiance lâissue de toute difficulté. Mais, pour cela, son Åil doit être simple, son cÅur intègre, ses intentions pures. Les fausses prétentions, lâenvie et la présomption, ne peuvent plus subsister lorsque la terre ouvre sa bouche et que le feu de lâÃternel dévore tout alentour. Il est aisé de faire le fanfaron, de se vanter et dâemployer de grands mots, lorsque tout est en repos. Mais dès que Dieu paraît avec son jugement terrible, lâaspect des choses change rapidement.
«Et il arriva, comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, que le sol qui était sous eux se fendit; et la terre ouvrit sa bouche, et les engloutit, eux et leurs maisons, et tous les hommes qui étaient à Coré, et tout leur avoir. Et ils descendirent vivants dans le shéol, eux et tout ce qui était à eux; et la terre les couvrit, et ils périrent du milieu de la congrégation. Et tout Israël qui était autour dâeux sâenfuit à leur cri; car ils disaient:â¦De peur que la terre ne nous engloutisse.» (Vers. 31-34.)
Vraiment «câest une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.» «Dieu est extrêmement redoutable dans lâassemblée des saints, et terrible au milieu de tous ceux qui lâentourent.» «Car aussi notre Dieu est un feu consumant.» Combien il eût mieux valu pour Coré quâil se fût contenté de son service lévitique, lequel était de lâordre le plus élevé. Son emploi comme Kehathites était de porter quelques-uns des vaisseaux les plus précieux du sanctuaire. Mais il aspirait à la sacrificature, et il tomba dans lâabîme.
Mais ce ne fut pas tout. à peine le sol sâétait-il refermé sur les rebelles quâ«il sortit du feu de la part de lâÃternel, et il consuma les deux cent cinquante hommes qui présentaient lâencens.» Ce fut une scène épouvantable, une manifestation terrible du jugement de Dieu sur lâorgueil et les prétentions de lâhomme. Il est inutile à lâhomme de vouloir sâélever contre Dieu, car il résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles. Quelle complète folie, chez des vers de terre, que de vouloir sâélever contre le Dieu Tout-Puissant!
Si Coré et ceux qui étaient avec lui avaient été humbles, soumis à Dieu, contents de la position que Dieu leur avait assignée â cette position eût-elle été aussi humble quâelle était brillante â ils auraient été honorés par Dieu et nâauraient pas rempli le cÅur de leurs frères dâépouvante et de deuil. Ils voulurent être quelque chose quoique nâétant rien, et tombèrent dans lâabîme. Sous le gouvernement, moral de Dieu, la destruction suit inévitablement lâorgueil. Puisons dans lâétude du chapitre 16 des Nombres un sentiment plus vif de la valeur dâun esprit humble et contrit. Nous sommes dans un moment où lâhomme tend de plus en plus à sâélever. «Excelsior» est une devise très populaire maintenant. Prenons garde à notre manière de lâinterpréter et de lâappliquer. «Celui qui sâélève sera abaissé.» Si nous sommes gouvernés par la règle du royaume de Dieu, nous verrons que le seul moyen dâêtre élevé câest de descendre. Celui qui occupe maintenant la place suprême dans les cieux est celui qui a pris volontairement la place la plus humble ici-bas (Phil. 2:5-11).
Voilà notre modèle comme chrétiens; là aussi est lâantidote divin contre lâorgueil et lâambition séditieuse des hommes de ce monde. Rien nâest plus triste que de voir un esprit présomptueux, remuant, vain et impatient, chez ceux qui font profession de suivre Celui qui était doux et humble de cÅur. Sâexaminer dans la présence de Dieu, puis être souvent seul avec Lui, est le souverain remède contre lâorgueil et la satisfaction de soi-même. Puissions-nous en connaître la réalité dans le secret de nos âmes! Que le Seigneur dans sa bonté nous rende réellement humbles dans toutes nos voies, et nous donne de nous appuyer simplement sur lui-même et de nâêtre rien à nos propres yeux.
Le dernier paragraphe de notre chapitre démontre, de la manière la plus frappante, le mal incorrigible du cÅur naturel. On pouvait vraiment espérer quâaprès les scènes impressionnantes qui sâétaient passées devant elle, lâassemblée aurait appris des leçons profondes et durables. Ayant vu la terre ouvrir sa bouche â ayant entendu les cris déchirants des rebelles qui disparaissaient dans lâabîme â ayant vu le feu de lâÃternel descendre et consumer, en un moment, deux cent cinquante des principaux de lâassemblée â ayant été témoins de telles preuves du jugement divin â dâun tel déploiement de la puissance et de la majesté de Dieu â ce peuple, aurait-on dû supposer, allait, désormais, marcher paisiblement et humblement, sans que les accents du mécontentement et de la rébellion se fissent de nouveau entendre dans leurs tentes.
Hélas! on aurait beau enseigner ces choses à lâhomme, la chair est complètement incurable. Cette vérité se révèle à chaque page du volume de Dieu. Elle est démontrée dans les dernières lignes du chapitre 16: «Et le lendemain». Pensez-y! Ce ne fut pas un an, ou un mois, ou même une semaine après les scènes effrayantes sur lesquelles nous nous sommes arrêtés; mais «Et le lendemain, toute lâassemblée (non plus simplement quelques esprits téméraires) des fils dâIsraël murmura contre Moïse et contre Aaron, disant: Vous avez mis à mort le peuple de lâÃternel. Et il arriva, comme lâassemblée se réunissait contre Moïse et contre Aaron, quâils regardèrent vers la tente dâassignation; et voici, la nuée la couvrit, et la gloire de lâÃternel apparut. Et Moïse et Aaron vinrent devant la tente dâassignation. Et lâÃternel parla à Moïse, disant: Retirez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un moment.» (Vers. 41-45.)
Voici, pour Moïse, une nouvelle occasion dâintercession. Lâassemblée entière est de nouveau menacée dâune prompte destruction. Tout paraît sans espoir. La longanimité de Dieu paraît être à bout; lâépée du jugement est sur le point de tomber sur toute la congrégation, et lâon voit, justement alors, que les rebelles et le peuple trouvent leur seul espoir dans cette sacrificature quâils avaient méprisée, et que les hommes mêmes quâils avaient accusés de faire mourir le peuple de lâÃternel, sont des instruments de Dieu pour sauver leur vie. «Et ils tombèrent sur leurs faces. Et Moïse dit à Aaron: Prends lâencensoir, et mets-y du feu de dessus lâautel, et mets-y de lâencens, et porte-le promptement vers lâassemblée, et fais propitiation pour eux; car la colère est sortie de devant lâÃternel, la plaie a commencé. Et Aaron le prit, comme Moïse lui avait dit, et il courut au milieu de la congrégation; et voici, la plaie avait commencé, au milieu du peuple. Et il mit lâencens, et fit propitiation pour le peuple. Et il se tint entre les morts et les vivants, et la plaie sâarrêta.» (Vers. 46-48.)
Cette sacrificature qui avait été si méprisée â pouvait seule sauver le peuple rebelle et obstiné. Il y a quelque chose dâindiciblement béni dans ce dernier paragraphe. Aaron, le souverain sacrificateur de Dieu, se tient là , entre les morts et les vivants, et de son encensoir sâélève un nuage dâencens qui monte jusquâà Dieu â type frappant de Celui qui, plus grand quâAaron, ayant fait, par Lui-même, une parfaite expiation pour les péchés de son peuple, est toujours devant Dieu dans tout le parfum de sa Personne et de son Åuvre. La sacrificature pouvait seule conduire le peuple à travers le désert. Câétait la ressource riche et convenable de la grâce divine. Le peuple était redevable à lâintercession du souverain sacrificateur dâêtre préservé des justes conséquences de ses murmures rebelles. Sâil avait été traité simplement sur le principe de la justice, tout ce qui pouvait être dit, câétait: «Laissez-moi et je les consumerai en un moment».
Tel est le langage de la pure et inflexible justice. La destruction immédiate est lâÅuvre de la justice. La pleine et finale délivrance est lâÅuvre glorieuse et caractéristique de la grâce divine â «grâce régnant par la justice». Si Dieu avait agi uniquement en justice envers son peuple, son Nom nâaurait pas été pleinement glorifié, puisque ce Nom implique, outre sa justice, dâautres attributs, tels que lâamour, la miséricorde, la bonté, la clémence, le support, une compassion profonde et inépuisable. Or aucune de ces choses nâaurait été connue si le peuple avait été consumé en un moment, et par conséquent le nom de l'Ãternel nâaurait pas été glorifié, ou pleinement déclaré. «à cause de mon nom je différerai ma colère, et à cause de ma louange je me retiendrai à ton égard, pour ne pas te retrancher⦠à cause de moi-même, à cause de moi-même, je le ferai; car comment mon nom serait-il profané? Et je ne donnerai pas ma gloire à un autre» (Ãsaïe 48:9, 11).
Combien nâest-il pas précieux que Dieu agisse envers nous, pour nous, et en nous pour glorifier son Nom! Combien il est merveilleux aussi que sa gloire resplendisse sur tout, et même quâelle ne soit pleinement manifestée que dans le vaste plan formé par son cÅur, et dans lequel il se révèle comme «Dieu juste et Sauveur». Précieux nom pour un pauvre pécheur perdu! Il contient tout ce dont lâhomme peut avoir besoin pour le temps et pour lâéternité. Il le saisit dans la profondeur de sa misère, comme un coupable digne de lâenfer; le porte à travers les luttes variées, les épreuves et les douleurs du désert et, finalement, le conduit en haut, dans ce séjour heureux et béni où le péché et le chagrin ne peuvent jamais entrer.