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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Malachi 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/malachi-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Malachi 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-14
Chapitres 1 et 2:1-9
«Lâoracle de la parole de lâÃternel à Israël par Malachie» (v. 1).
Bien quâil prophétise au milieu des faibles restes de Juda et de Benjamin, revenus de la captivité, Malachie embrasse en pensée Israël, câest-à -dire lâensemble du peuple. Il diffère en cela de Zacharie qui nâenvisage que Juda et Jérusalem. Lâétat moral que notre prophète va décrire comprend donc la nation comme un tout, et le jugement qui doit lâatteindre sera général; de même aussi la première venue du Messie embrasse, dans sa portée, le peuple tout entier (Luc 1:54; 2:10, 25, 32).
«Je vous ai aimés, dit lâÃternel; et vous dites: En quoi nous as-tu aimés? Ãsaü nâétait-il pas frère de Jacob? dit lâÃternel; et jâai aimé Jacob, et jâai haï Ãsaü» (v. 2). «Je vous ai aimés: quelle parole touchante! Câest par elle que Dieu commence; elle est à lâorigine de toutes ses relations avec les hommes, de toutes ses voies envers son peuple. Dès lâéternité, les délices de la Sagesse étaient dans les fils des hommes (Prov. 8:31); et, quant à Israël, Dieu ne lui avait-il pas, dès le commencement, prouvé son amour, à commencer par son élection de grâce: «Jâai aimé Jacob»? Ensuite lâÃternel avait délivré Israël de lâÃgypte, lâavait pris sur des ailes dâaigle pour lâamener à Lui; lâavait conduit par la nuée dans le désert, pour lâintroduire enfin dans le pays de la promesse. Et lorsque ses jugements, preuve de son caractère infaillible de justice et de sainteté, avaient dû sâabattre sur ce peuple infidèle, lâamour de Dieu ne lâavait-il pas enfin restauré et fait remonter dans son pays? Israël pouvait-il douter un instant dâun amour qui sâétait employé de tant de manières en sa faveur?
Cette même parole, Dieu la prononce encore aujourdâhui: la chrétienté, malgré sa marche rapide vers lâapostasie finale, peut lâentendre journellement: «Je vous ai aimés, dit lâÃternel». La croix de Christ nâest-elle pas la preuve incontestable de cet amour?
Sans doute cette parole va trouver un écho dans le cÅur ému du peuple, touché dâune telle grâce imméritée... Ãcoutez ce quâil répond: «En quoi nous as-tu aimés?»
Peut-on concevoir un pareil endurcissement? Après avoir fait, pendant 60 années, lâamère expérience des suites de son infidélité, et dans le moment même où les voies imméritées de la grâce sont reprises à son égard, ce peuple a lâaudace de dire: «En quoi nous as-tu aimés?» Ils ne connaissent pas le Dieu auquel ils ont affaire, et ne se connaissent pas davantage eux-mêmes. Ils ne savent pas que Dieu ne change jamais et que, si ses jugements sont immuables, son amour est aussi immuable que sa justice. Tel est le premier caractère de ce peuple.
Lâétat de la chrétienté diffère-t-il de celui-là ? Il y a peu de temps que Dieu a frappé le monde par des tremblements de terre, des inondations, tels que la mémoire des hommes ne saurait en enregistrer de semblables. Ceux qui professent croire en Dieu ont dit, au lieu de se repentir: Où est son amour? Et cependant, les jugements passés et actuels de Dieu, tout en prouvant son horreur du mal, ont pour but dâattirer les âmes à Lui et de leur prouver que, malgré leurs péchés, il sâoccupe dâelles et veut leur bien. Son amour envers elles nâa pas changé, car il reste établi une fois pour toutes à la croix de Christ, et, par ses jugements, il voudrait atteindre les consciences et diriger les yeux, comme jadis ceux des Israélites vers le serpent dâairain, vers lâunique moyen de salut. Il y a, sans doute, un juste gouvernement de Dieu dans le monde, et il faut que lâhomme le comprenne et en fasse lâexpérience, afin quâil apprenne que sa seule ressource est dans lâamour immuable de Dieu.
Au lieu de cela, les pécheurs trouvent, dans ces justes jugements, une occasion de mettre en doute le caractère de Celui qui les appelle. Rien nâémeut le cÅur de lâhomme; il nâestime pas quâil ne mérite que le jugement et, au lieu de recourir à la grâce, il dit, comme le mauvais serviteur: «Je te connaissais, que tu es un homme dur, moissonnant où tu nâas pas semé, et recueillant où tu nâas pas répandu, (Matt. 25:24). «En quoi nous as-tu aimés?»
Comme câétait le cas pour Israël, le premier trait de la chrétienté professante est donc lâindifférence à lâamour de Dieu et, de plus, lâignorance du caractère de Dieu et de son propre caractère à elle.
à cette question insolente: En quoi nous as-tu aimés? lâÃternel répond en retraçant les origines du peuple: «Ãsaü nâétait-il pas frère de Jacob? Et jâai aimé Jacob, et jâai haï Ãsaü» (v. 2). Sur quoi donc était basée lâélection de Jacob? Quand lâÃternel disait: «Le plus grand sera asservi au plus petit» (Gen. 25:23), quâest-ce qui déterminait son choix? Ni lâun, ni lâautre de ces deux frères nâavaient, à ce moment-là , rien fait de bon ou de mauvais; ce qui faisait entre eux la différence, câétait le propos arrêté, le libre choix de Dieu, selon lâélection de grâce (Rom. 9). Et pourquoi disait-il maintenant: «Jâai aimé Jacob»? Y avait-il quelque chose dans la conduite de Jacob qui pût le faire aimer? Certes, le caractère de Jacob nâa rien dâattirant pour nous, et combien moins pour Dieu, car jamais homme nâeut une foi plus mélangée de fourberie. Ãtaient-ce peut-être les Åuvres de Jacob qui, en dépit de son caractère, avaient attiré lâamour de Dieu? Nullement. Il en est peu, parmi les patriarches, qui aient eu une vie plus pauvre en bonnes Åuvres; et Malachie va nous montrer ce quâétaient les Åuvres de ses descendants. Dâoù venait donc cet amour de lâÃternel pour un homme, puis pour un peuple aussi misérable? Il venait du besoin du cÅur de Dieu de se faire connaître, de montrer aux pécheurs ce quâIl est. Israël avait bénéficié de ce que Dieu voulait se révéler lui-même, câest-à -dire sa nature et son cÅur, à de misérables êtres comme nous.
Mais lâÃternel ajoute: «Et jâai haï Ãsaü». Y avait-il peut-être de lâinjustice et de la partialité en Dieu, parce quâil avait haï celui-ci? En aucune manière. Le libre choix du Dieu souverain nâest pas de la haine. Dans la Genèse, nous trouvons ce choix: «Le plus grand sera asservi au plus petit» (Gen. 25:23), mais nous nây voyons pas sa haine à lâégard dâÃsaü. Dieu nây prononce pas de jugement sur ce dernier; il nous faut arriver à Malachie, au dernier livre prophétique de lâAncien Testament pour lâapprendre. Câest que la haine de Dieu contre Ãsaü est le résultat de la conduite dâÃsaü. LâÃternel lui avait accordé, ainsi quâà sa descendance, des milliers dâannées pour prouver, par ses Åuvres, sâil était digne dâêtre aimé de Lui; mais Ãdom sâétait montré, en toute occasion, lâennemi juré de Dieu et de son peuple, et avait enfin comblé la mesure de ses iniquités par sa conduite envers Jérusalem et ses frères dans leur calamité (Abd. 10-14). Aussi, Dieu fait de lui, sur le pied de ses Åuvres, lâexemple dâun jugement sans merci, où, selon Malachie, Ãdom est «le peuple contre lequel lâÃternel est indigné à toujours» (1:3-5); où, selon le prophète Abdias, il «sera retranché à toujours»; le seul peuple «de la maison duquel il nây aura pas de reste» (Abd. 10, 18).
Après avoir établi ces deux principes: dâun côté son amour et son élection de grâce, de lâautre sa justice et sa sainteté qui ne peuvent laisser le mal impuni, Dieu passe à la condition actuelle de ce peuple quâil avait aimé. Israël sâétait-il montré digne de tant dâamour, ou bien avait-il mérité de tomber sous le jugement? Câest ce que vont nous montrer les chap. 1:6 à 2.
La seule différence, en faveur dâIsraël, comparé à Ãdom, câest quâil y aura, parmi ce peuple, un résidu, des réchappés selon lâélection de grâce. Ce résidu sera un exemple de la manière dont Dieu sait concilier sa haine du péché et son amour pour le pécheur. Or, nous le savons, la croix de Christ est le lieu unique où la justice de Dieu se manifeste, en justifiant le pécheur au lieu de le condamner.
Reprenons maintenant le cours de la prophétie, et examinons, en premier lieu, lâétat moral dâIsraël, possesseur de tant de privilèges.
Tout ce passage décrit (1:6-2:9) la condition de la sacrificature, puis (2:10-17), celle du peuple.
Le sacrificateur était à la fois lâintermédiaire entre Dieu et la nation, et le représentant de la nation devant Dieu; mais ici, il a plutôt le caractère de celui qui rend culte à Dieu. Si le peuple avait écouté attentivement la voix de lâÃternel, il aurait été, tout entier, un «royaume de sacrificateurs et une nation sainte» (Ex. 19:6). Livré à sa responsabilité au pied du Sinaï, Israël a, dès son premier acte, perdu, en faisant le veau dâor, tout droit à remplir cet office. Après de longs essais de sa patience envers son peuple, pour voir si ce dernier ne pourrait reconquérir, par sa conduite, les privilèges quâil avait perdus, Dieu a suscité une nouvelle sacrificature universelle, en mettant à part son Ãglise. Cette dernière sâest-elle montrée digne de la sacrificature qui lui était confiée? Lâhistoire de la chrétienté professante répond négativement à cette question, quoiquâelle prétende être en rapport avec Dieu pour le culte. Elle a le nom de culte à la bouche, mais en a totalement oublié la portée. Même les croyants, au milieu dâelle, font preuve dâune ignorance pareille. Sans doute, ils sont tous, de fait, sacrificateurs aux yeux de Dieu, mais nâen remplissent plus les fonctions. Israël nâest donc pas le seul exemple dâignorance quant à lâhommage que Dieu est en droit dâattendre de son peuple.
«Un fils honore son père, et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur? et si je suis maître, où est la crainte qui mâest due? dit lâÃternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom» (1:6).
Bien que les relations de famille dont ce passage nous parle, allassent en sâaffaiblissant alors, comme cela arrive de nos jours avec les progrès de lâapostasie, il restait encore admis que le fils honore son père et que le serviteur craint son maître. Or Dieu était père et maître à la fois, et les sacrificateurs méprisaient son nom; mais ils disaient: «En quoi avons-nous méprisé ton nom?» Dieu leur répond: «Vous présentez sur mon autel du pain souillé, et vous dites: En quoi tâavons-nous profané? En ce que vous dites: La table de lâÃternel est méprisable». Leur question dénotait cette ignorance dont nous avons parlé: ignorance du caractère de Dieu, de ce qui lui est dû, et de la culpabilité de leurs propres actes.
Appliquons ces paroles à ce qui se passe dans la chrétienté professante qui prétend rendre culte à Dieu, sâapprocher de sa Table, prendre part au mémorial du sacrifice de Christ... Quây apporte-t-elle? La pureté ou la souillure? Sont-ce des êtres chargés de leurs péchés, ou des saints purifiés de leurs iniquités qui sây présentent? Et lâon dit: En quoi avons-nous méprisé ton nom, ou tâavons-nous profané? Avons-nous mal fait en cela? Nâavons-nous pas accompli ponctuellement nos devoirs religieux? «En ce que vous dites», répond lâÃternel: «La table de lâÃternel est méprisable!» Cela ne signifie point que ces paroles soient dans leurs bouches, mais elles sont dans leurs actes, qui montrent comment ils estiment lâÃternel et sa table. «Et si vous présentez une bête aveugle en sacrifice, nâest-ce pas mal? et si vous en présentez une boiteuse et malade, nâest-ce pas mal? Offre-la donc à ton gouverneur: tâagréera-t-il, ou te recevra-t-il avec faveur? dit lâÃternel des armées» (v. 8). Quâest-ce que lâhomme religieux de tous les temps donne à Dieu et que fait-il pour Lui? Il accomplit en public des actes qui le rendent honorable aux yeux des autres hommes. Le pharisaïsme, quâil soit juif ou chrétien, nâa pas dâautre mobile. Ses Åuvres charitables font parler de lui parmi les hommes, mais dans le secret, que peut-il offrir à un Dieu quâil ne connaît pas, sinon «une bête malade»?
Que devons-nous donc faire pour être, agréables à Dieu? sâécrieront ces mêmes hommes. Voici: «Et maintenant, implorez donc Dieu, afin quâil use de grâce envers nous. Câest par vos mains que cela a eu lieu: vous recevra-t-il avec faveur? dit lâÃternel des armées» (v. 9).
Repentez-vous; abandonnez vos voies; implorez Dieu; faites appel à sa grâce. Câest votre seule ressource, le seul moyen pour vous, de recevoir les faveurs de Dieu. Vous ne pouvez pas faire de bonnes Åuvres, et votre conduite le prouve; les meilleures à vos yeux, ne sont pour Dieu que des Åuvres mortes dont votre conscience a besoin dâêtre purifiée (Héb. 9:14).
«Qui même dâentre vous fermerait les portes? et vous nâallumeriez pas le feu sur mon autel pour rien! Je ne prends pas plaisir en vous, dit lâÃternel des armées, et lâoffrande, je ne lâagréerai pas de vos mains» (v. 10).
Nous trouvons ici un autre caractère moral de la sacrificature dégénérée: lâintérêt qui dirige lâhomme dans le service de Dieu. Il ne peut faire autrement, parce quâil ne connaît pas Dieu. Câest pourquoi Dieu prononce le jugement le plus complet sur cette profession sans vie, et déclare quâil nây a aucun lien moral entre elle et Lui: «Je ne prends pas plaisir en vous; je nâagréerai pas lâoffrande de vos mains!»
«Car, du soleil levant jusquâau soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, lâencens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit lâÃternel des armées» (v. 11).
Le prophète déclare ici que Dieu va se tourner vers les nations. Câest, en effet, ce qui eut lieu. LâÃternel abandonna son peuple au jugement, et lâÃvangile fut annoncé aux gentils. Une grande multitude dâentre eux fut convertie pour servir le Dieu vivant et vrai, et mettre son espérance en Christ. Cette parole du prophète peut donc sâappliquer immédiatement à la bénédiction des gentils par la foi chrétienne, mais elle va plus loin: lâEsprit porte nos pensées vers un temps encore futur, où une offrande pure sera présentée par les nations au Dieu dâIsraël. Ce fait qui remplit la prophétie de lâAncien Testament, nâaura lieu quâaprès le jugement définitif exécuté sur le peuple rebelle et sur ses oppresseurs. Alors une foule innombrable dâentre les gentils se tiendra devant le trône et devant lâAgneau (Apoc. 7), et en tout lieu, non pas seulement dans le temple de Jérusalem, lâencens sera brûlé au grand nom de lâÃternel.
«Mais vous, vous le profanez, en ce que vous dites: La table du Seigneur est souillée; et ce quâelle fournit, sa nourriture, est méprisable. Et vous dites: Voilà , quel ennui!» (v. 12, 13). Dieu voyait ce quâil y avait au fond du cÅur des sacrificateurs en Israël. La chrétienté professante offre le même spectacle. La joie de la présence de Dieu, la communion avec Lui, lâappréciation du sacrifice de Christ, lui sont inconnues et nâamènent quâune parole sur ses lèvres: Quel ennui! Peut-elle comprendre le bonheur que trouvent les croyants dans la communion avec le Père et avec le Fils? Peut-elle trouver ses délices dans la Parole dont le Saint Esprit seul donne lâintelligence?
«Et vous soufflez dessus, dit lâÃternel des armées». La révélation de Dieu et de Christ est pour lâhomme une poussière importune dont il cherche à se débarrasser; elle nâapporte rien à son cÅur et à sa conscience, parce quâil nâa ni cÅur ni conscience pour Dieu. Le monde estime que les distractions et les plaisirs sont préférables au vrai culte. Le Seigneur peut-il agréer des sacrifices offerts dans de telles conditions? Même dans ce que lâon nommait «un vÅu», câest-à -dire un service volontaire, ils sacrifiaient «ce qui est corrompu», lâapparence du zèle leur suffisant (v. 14).
Si maintenant nous récapitulons les caractères de la sacrificature dégénérée dans ce premier chapitre, nous y trouverons lâignorance complète de lâamour de Dieu; lâignorance de sa sainteté et lâabsence de crainte de Dieu. La souillure est apportée à sa table; des dons sans valeur sont présentés pour lâapparence; lâintérêt règle les actions et, sans lui, rien ne se fait pour le service de lâÃternel. Ce manque de réalité dans la vie religieuse produit lâennui et le dégoût des choses divines.
Que Dieu nous garde de cet esprit et de ces tendances auxquels nos cÅurs naturels nâont que trop de disposition à se laisser entraîner! Dieu ne nous demande pas de vaines apparences, mais la vérité dans le cÅur, des actes correspondant à nos paroles, des paroles correspondant à lâétat de nos âmes. Heureux celui dont Jésus peut dire: «Voici un vrai Israélite, en qui il nây a pas de fraude!»
Le chapitre 2:1-9, appartient proprement à celui qui précède. Il ne fait, pas plus que le chap. 1, une description complète de lâapostasie finale, mais dépeint le caractère moral de la sacrificature, livrée à sa propre responsabilité. Nous sommes ainsi en mesure de jeter un regard dans le cÅur de lâhomme religieux, afin dâapprendre à éviter, pour nous-mêmes, les traits qui le caractérisent. Dans ce but, le croyant nâa quâà retenir la première parole du prophète: «Je vous ai aimés». Notre sauvegarde est la connaissance de lâamour de Christ. Revenons toujours boire à cette source, car nous nâavons pas dâautre moyen de rendre un témoignage fidèle. Le Seigneur ne dit pas à Philadelphie: Ils connaîtront que tu mâas aimé, mais: «Ils connaîtront que moi je tâai aimé» (Apoc. 3:9). Si nous nous appuyons sur le sein de Jésus, nous nây sentons battre que lâamour. Câest là que nous apprenons à le connaître, et à ne pas le chercher dans la manière, toujours imparfaite, dont nous nous acquittons de notre service.
«Et maintenant, sacrificateurs, ce commandement est pour vous. Si vous nâécoutez pas, et si vous ne prenez pas à cÅur de donner gloire à mon nom, dit lâÃternel des armées, jâenverrai parmi vous la malédiction, et je maudirai vos bénédictions, et même je les ai maudites, parce que vous ne le prenez pas à cÅur. Voici, je vais flétrir vos semences, et je répandrai de la fiente sur vos visages, la fiente de vos fêtes, et on vous emportera avec elle» (v. 1-3). Les hommes qui, par leurs privilèges, sont le plus près de Dieu, sont jugés le plus sévèrement. Ceux-ci se vantaient de leurs prérogatives, mais avaient oublié Dieu, devenu pour eux ce quâon appelle une quantité négligeable.
Pourquoi existaient-ils, si ce nâétait «pour glorifier son nom?» Autrement, Dieu maudirait leurs bénédictions, et leurs privilèges se changeraient en malédiction pour eux. Cette menace était déjà une chose actuelle, au temps du prophète Malachie.
«Et vous saurez que je vous ai envoyé ce commandement, afin que mon alliance subsiste avec Lévi, dit lâÃternel des armées» (verset 4). Nous trouvons ici une confusion intentionnelle, très fréquente dans lâAncien Testament, entre les sacrificateurs et les Lévites. La sacrificature proprement dite avait déjà failli, au pied du Sinaï, lorsquâAaron, souverain sacrificateur, avait «livré le peuple au désordre», en lui faisant le veau dâor (Ex. 33:25). Elle avait failli de nouveau, quand Nadab et Abihu, fils dâAaron, présentèrent un feu étranger devant lâÃternel (Lév. 10:1), et furent consumés. Elle avait encore failli, quand Ãli, de la descendance dâIthamar, ayant honoré ses fils plus que lâÃternel, Dieu lui annonça quâil susciterait à sa place un sacrificateur fidèle qui marcherait toujours devant son Oint (1 Sam. 2:29, 35). Tsadok, de la famille dâÃléazar, fut alors suscité, et cette famille occupa, dès lors, le premier rang dans la sacrificature (1 Chron. 6:50-53; 24:1-6); mais nous voyons, à la fin de Néhémie, ce que cette famille était devenue: ils étaient «des profanateurs de la sacrificature, et de lâalliance de la sacrificature et des lévites» (Néh. 13:29). De même, dans notre prophète, «ils avaient corrompu lâalliance de Lévi, (2:8). Cela nâanéantissait point, sans doute, le dessein arrêté de lâÃternel de conserver, pour lâavenir, dans cette famille, une sacrificature fidèle qui, mieux même que Tsadok, sous la royauté de David, «marcherait toujours devant son Oint». Mais lâinfidélité présente de la sacrificature a pour résultat que lâÃternel insiste sur son alliance avec Lévi.
Cette malédiction prononcée ici sur la sacrificature juive, atteindra de même la profession chrétienne. Faisant allusion au chapitre 19:6, de lâExode, lâapôtre Pierre dit aux chrétiens: «Vous êtes une sainte sacrificature». «Vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, (1 Pierre 2:5, 9). Comme profession, elle est devenue infidèle et ne pourra subsister; mais les conseils de Dieu sont sans repentance et demeureront malgré tout. Si lâensemble tombe sous le jugement, et si, punissant les mauvais serviteurs, Dieu est obligé de dire: «Le maître de cet esclave-là viendra en un jour quâil nâattend pas, et à une heure quâil ne sait pas, et il le coupera en deux et lui donnera sa part avec les hypocrites: là seront les pleurs et les grincements de dents» (Matt. 24:50, 51); â il nâen est pas moins vrai que «son alliance subsiste avec Lévi».
Les fils de Lévi avaient fait preuve de zèle pour lâÃternel en deux occasions mémorables. Après lâérection du veau dâor et le péché dâAaron, Moïse se tint à la porte du camp et dit: «à moi, quiconque est pour lâÃternel! Et tous les fils de Lévi se rassemblèrent vers lui. Et il leur dit: Ainsi dit lâÃternel, le Dieu dâIsraël: Que chacun mette son épée sur sa cuisse; passez et revenez dâune porte à lâautre dans le camp, et que chacun de vous tue son frère, et chacun son compagnon, et chacun son intime ami. Et les fils de Lévi firent selon la parole de Moïse; et il tomba dâentre le peuple, ce jour-là , environ trois mille hommes. Et Moise dit: Consacrez-vous aujourdâhui à lâÃternel, chacun dans son fils et dans son frère, afin de faire venir aujourdâhui sur vous une bénédiction» (Exode 32:26-29). Le zèle des Lévites pour lâÃternel. était leur consécration, en contraste avec la consécration officielle des sacrificateurs (Ex. 29).
Ce zèle sâétait montré une seconde fois lors de lâalliance dâIsraël avec les filles de Moab, pour adorer Baal-Péor. Phinées, fils lâÃléazar, dans sa jalousie pour lâÃternel, avait transpercé les coupables. Cet événement forme le sujet de notre passage: «Mon alliance avec lui était la vie et la paix» (v. 5): câest, en effet, ce que lâÃternel avait dit à Moise: «Phinées, fils dâÃléazar, fils dâAaron, a détourné mon courroux de dessus les fils dâIsraël, étant jaloux de ma jalousie au milieu dâeux, de sorte que je ne consumasse pas les fils dâIsraël dans ma jalousie. Câest pourquoi dis: Voici, je lui donne mon alliance de paix; et ce sera une alliance de sacrificature perpétuelle, pour lui et pour sa semence après lui, parce quâil a été jaloux pour son Dieu, et a fait propitiation pour les fils dâIsraël» (Nomb. 25:10-13). En vertu de la fidélité de Phinées, la sacrificature perpétuelle devait rester dans la famille dâÃléazar, dont ce Lévite était fils.
Câest en effet ce qui aura lieu à la fin des temps. On voit, en Ãzéch. 48:11, que la famille de sacrificateurs, dont les fils de Tsadok sont devenus les titulaires sous le règne de David, subsistera pendant le règne millénaire de Christ: «Lâoffrande», est-il dit, «sera pour les sacrificateurs qui sont sanctifiés dâentre les fils de Tsadok, qui ont fait lâacquit de la charge que je leur ai confiée, qui ne se sont pas égarés dans les égarements des fils dâIsraël, comme les Lévites se sont égarés». Nous avons ici lâun des exemples de la confusion intentionnelle mentionnée plus haut, entre les sacrificateurs et les Lévites, car câétaient les sacrificateurs qui avaient «corrompu lâalliance de Lévi» (v. 8).
«Mon alliance avec lui était la vie et la paix, et je les lui donnai pour quâil craignît; et il me craignit et trembla devant mon nom. La loi de vérité était dans sa bouche, et lâiniquité ne se trouva pas sur ses lèvres; il marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il détourna de lâiniquité beaucoup de gens. Car les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance, et câest de sa bouche quâon recherche la loi, car il est le messager de lâÃternel des armées» (v. 5-7).
Lévi avait cinq caractères: 1° Quant à son cÅur: il craignait lâÃternel; il différait de ces sacrificateurs profanes, dont Dieu disait: Où est la crainte qui mâest due? (1:6). 2° Quant à ses paroles: la loi de vérité était dans sa bouche et lâiniquité ne sâétait pas trouvée sur ses lèvres. 3° Quant à sa marche: elle était avec lâÃternel dans la paix et dans la droiture. 4° Quant à son ministère: il avait détourné de lâiniquité beaucoup de gens. 5° Quant à son message: il était lâenvoyé de Dieu.
La Parole considère ici le faible service des Lévites à la lumière de celui du fils dâÃléazar. Il apprécie ce service selon son origine, de même quâil considère le nôtre à la lumière de celui de Christ. Tout ce passage, en effet, nous parle de Lui, et nous offre une image admirable de Son activité comme homme. Sur la terre, Jésus nâétait pas sacrificateur; il ne lâest devenu quâen vertu de sa résurrection dâentre les morts (Ps. 110). Mais toute sa carrière ici-bas correspondait à celle du Lévite fidèle. Il était le parfait serviteur, et de lâÃternel, et de lâhomme déchu; aussi Dieu lui a-t-il confié une sacrificature qui ne se transmet point. Il pouvait être désormais dans le ciel, devant Dieu pour les hommes, parce quâil avait été sur la terre pour Dieu devant les hommes.
Un passage du Deutéronome nous présente de nouveau Lévi sous le caractère typique de Christ: «Et de Lévi il dit: Tes thummim et tes urim sont à lâhomme de ta bonté... Ãternel! bénis sa force et que lâÅuvre de ses mains te soit agréable» (Deut. 33:8-11).
Dans ce magnifique chapitre, deux personnages ont la prééminence sur tous les autres: Joseph et Lévi. Tous deux sont caractérisés par la séparation pour Dieu. Dâune part, les bénédictions sont sur Joseph, parce quâil avait été séparé de ses frères. Son caractère était celui du Nazaréen, dâune séparation ordonnée de Dieu. Dans cette position, il avait été fidèle; aussi la faveur de Dieu vient-elle «sur la tête de Joseph, sur le sommet de la tête de celui qui a été mis à part de ses frères» (v. 16). Quant à Lévi, sa séparation avait été volontaire: le fruit de sa fidélité. Aussi lâÃternel «bénit sa force, et lâÅuvre de ses mains lui est agréable». Câest pourquoi, selon la demande de Moise, la sacrificature perpétuelle lui est assignée: les urim et les thummim, attributs de la sacrificature, par lesquels on consultait lâÃternel (1 Sam. 28:6; 23:9; cf. Nomb. 27:21; Esd. 2:63; Néh. 7:65), sont «à lâhomme de sa bonté». Historiquement, cette promesse sâest réalisée dans la famille dâÃléazar, père de Phinées, mais ici, Lévi est un personnage, un seul homme. La conduite de Lévi (Phinées), comme celle de Christ, dont il était le type, est à la base de toute sacrificature.
«Mais vous vous êtes écartés du chemin, vous avez fait broncher beaucoup de gens à lâégard de la loi; vous avez corrompu lâalliance de Lévi, dit lâÃternel des armées. Et moi aussi, je vous ai rendus méprisables et vils devant tout le peuple, parce que vous nâavez pas gardé mes voies, et avez fait acception des personnes, dans ce qui concerne la loi» (v. 8, 9). Le prophète revient ici aux sacrificateurs qui nâen ont que lâapparence et la profession. Au lieu de marcher dans les voies du vrai serviteur, qui aurait dû être leur modèle dès le commencement, ils avaient suivi, tout en portant son nom, des voies de corruption, donnant ainsi lâexemple à beaucoup de gens dâabandonner la loi, ou bien lâappliquant différemment, selon quâil sâagissait de pauvres ou de gens considérés. Aussi Dieu allait-il les couvrir de mépris aux yeux de tous.