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Sunday, November 24th, 2024
the Week of Christ the King / Proper 29 / Ordinary 34
the Week of Christ the King / Proper 29 / Ordinary 34
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Malachi 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/malachi-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Malachi 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-14
Chapitres 1 et 2:1-9
«L’oracle de la parole de l’Éternel à Israël par Malachie» (v. 1).
Bien qu’il prophétise au milieu des faibles restes de Juda et de Benjamin, revenus de la captivité, Malachie embrasse en pensée Israël, c’est-à-dire l’ensemble du peuple. Il diffère en cela de Zacharie qui n’envisage que Juda et Jérusalem. L’état moral que notre prophète va décrire comprend donc la nation comme un tout, et le jugement qui doit l’atteindre sera général; de même aussi la première venue du Messie embrasse, dans sa portée, le peuple tout entier (Luc 1:54; 2:10, 25, 32).
«Je vous ai aimés, dit l’Éternel; et vous dites: En quoi nous as-tu aimés? Ésaü n’était-il pas frère de Jacob? dit l’Éternel; et j’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü» (v. 2). «Je vous ai aimés: quelle parole touchante! C’est par elle que Dieu commence; elle est à l’origine de toutes ses relations avec les hommes, de toutes ses voies envers son peuple. Dès l’éternité, les délices de la Sagesse étaient dans les fils des hommes (Prov. 8:31); et, quant à Israël, Dieu ne lui avait-il pas, dès le commencement, prouvé son amour, à commencer par son élection de grâce: «J’ai aimé Jacob»? Ensuite l’Éternel avait délivré Israël de l’Égypte, l’avait pris sur des ailes d’aigle pour l’amener à Lui; l’avait conduit par la nuée dans le désert, pour l’introduire enfin dans le pays de la promesse. Et lorsque ses jugements, preuve de son caractère infaillible de justice et de sainteté, avaient dû s’abattre sur ce peuple infidèle, l’amour de Dieu ne l’avait-il pas enfin restauré et fait remonter dans son pays? Israël pouvait-il douter un instant d’un amour qui s’était employé de tant de manières en sa faveur?
Cette même parole, Dieu la prononce encore aujourd’hui: la chrétienté, malgré sa marche rapide vers l’apostasie finale, peut l’entendre journellement: «Je vous ai aimés, dit l’Éternel». La croix de Christ n’est-elle pas la preuve incontestable de cet amour?
Sans doute cette parole va trouver un écho dans le cœur ému du peuple, touché d’une telle grâce imméritée... Écoutez ce qu’il répond: «En quoi nous as-tu aimés?»
Peut-on concevoir un pareil endurcissement? Après avoir fait, pendant 60 années, l’amère expérience des suites de son infidélité, et dans le moment même où les voies imméritées de la grâce sont reprises à son égard, ce peuple a l’audace de dire: «En quoi nous as-tu aimés?» Ils ne connaissent pas le Dieu auquel ils ont affaire, et ne se connaissent pas davantage eux-mêmes. Ils ne savent pas que Dieu ne change jamais et que, si ses jugements sont immuables, son amour est aussi immuable que sa justice. Tel est le premier caractère de ce peuple.
L’état de la chrétienté diffère-t-il de celui-là? Il y a peu de temps que Dieu a frappé le monde par des tremblements de terre, des inondations, tels que la mémoire des hommes ne saurait en enregistrer de semblables. Ceux qui professent croire en Dieu ont dit, au lieu de se repentir: Où est son amour? Et cependant, les jugements passés et actuels de Dieu, tout en prouvant son horreur du mal, ont pour but d’attirer les âmes à Lui et de leur prouver que, malgré leurs péchés, il s’occupe d’elles et veut leur bien. Son amour envers elles n’a pas changé, car il reste établi une fois pour toutes à la croix de Christ, et, par ses jugements, il voudrait atteindre les consciences et diriger les yeux, comme jadis ceux des Israélites vers le serpent d’airain, vers l’unique moyen de salut. Il y a, sans doute, un juste gouvernement de Dieu dans le monde, et il faut que l’homme le comprenne et en fasse l’expérience, afin qu’il apprenne que sa seule ressource est dans l’amour immuable de Dieu.
Au lieu de cela, les pécheurs trouvent, dans ces justes jugements, une occasion de mettre en doute le caractère de Celui qui les appelle. Rien n’émeut le cœur de l’homme; il n’estime pas qu’il ne mérite que le jugement et, au lieu de recourir à la grâce, il dit, comme le mauvais serviteur: «Je te connaissais, que tu es un homme dur, moissonnant où tu n’as pas semé, et recueillant où tu n’as pas répandu, (Matt. 25:24). «En quoi nous as-tu aimés?»
Comme c’était le cas pour Israël, le premier trait de la chrétienté professante est donc l’indifférence à l’amour de Dieu et, de plus, l’ignorance du caractère de Dieu et de son propre caractère à elle.
À cette question insolente: En quoi nous as-tu aimés? l’Éternel répond en retraçant les origines du peuple: «Ésaü n’était-il pas frère de Jacob? Et j’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü» (v. 2). Sur quoi donc était basée l’élection de Jacob? Quand l’Éternel disait: «Le plus grand sera asservi au plus petit» (Gen. 25:23), qu’est-ce qui déterminait son choix? Ni l’un, ni l’autre de ces deux frères n’avaient, à ce moment-là, rien fait de bon ou de mauvais; ce qui faisait entre eux la différence, c’était le propos arrêté, le libre choix de Dieu, selon l’élection de grâce (Rom. 9). Et pourquoi disait-il maintenant: «J’ai aimé Jacob»? Y avait-il quelque chose dans la conduite de Jacob qui pût le faire aimer? Certes, le caractère de Jacob n’a rien d’attirant pour nous, et combien moins pour Dieu, car jamais homme n’eut une foi plus mélangée de fourberie. Étaient-ce peut-être les œuvres de Jacob qui, en dépit de son caractère, avaient attiré l’amour de Dieu? Nullement. Il en est peu, parmi les patriarches, qui aient eu une vie plus pauvre en bonnes œuvres; et Malachie va nous montrer ce qu’étaient les œuvres de ses descendants. D’où venait donc cet amour de l’Éternel pour un homme, puis pour un peuple aussi misérable? Il venait du besoin du cœur de Dieu de se faire connaître, de montrer aux pécheurs ce qu’Il est. Israël avait bénéficié de ce que Dieu voulait se révéler lui-même, c’est-à-dire sa nature et son cœur, à de misérables êtres comme nous.
Mais l’Éternel ajoute: «Et j’ai haï Ésaü». Y avait-il peut-être de l’injustice et de la partialité en Dieu, parce qu’il avait haï celui-ci? En aucune manière. Le libre choix du Dieu souverain n’est pas de la haine. Dans la Genèse, nous trouvons ce choix: «Le plus grand sera asservi au plus petit» (Gen. 25:23), mais nous n’y voyons pas sa haine à l’égard d’Ésaü. Dieu n’y prononce pas de jugement sur ce dernier; il nous faut arriver à Malachie, au dernier livre prophétique de l’Ancien Testament pour l’apprendre. C’est que la haine de Dieu contre Ésaü est le résultat de la conduite d’Ésaü. L’Éternel lui avait accordé, ainsi qu’à sa descendance, des milliers d’années pour prouver, par ses œuvres, s’il était digne d’être aimé de Lui; mais Édom s’était montré, en toute occasion, l’ennemi juré de Dieu et de son peuple, et avait enfin comblé la mesure de ses iniquités par sa conduite envers Jérusalem et ses frères dans leur calamité (Abd. 10-14). Aussi, Dieu fait de lui, sur le pied de ses œuvres, l’exemple d’un jugement sans merci, où, selon Malachie, Édom est «le peuple contre lequel l’Éternel est indigné à toujours» (1:3-5); où, selon le prophète Abdias, il «sera retranché à toujours»; le seul peuple «de la maison duquel il n’y aura pas de reste» (Abd. 10, 18).
Après avoir établi ces deux principes: d’un côté son amour et son élection de grâce, de l’autre sa justice et sa sainteté qui ne peuvent laisser le mal impuni, Dieu passe à la condition actuelle de ce peuple qu’il avait aimé. Israël s’était-il montré digne de tant d’amour, ou bien avait-il mérité de tomber sous le jugement? C’est ce que vont nous montrer les chap. 1:6 à 2.
La seule différence, en faveur d’Israël, comparé à Édom, c’est qu’il y aura, parmi ce peuple, un résidu, des réchappés selon l’élection de grâce. Ce résidu sera un exemple de la manière dont Dieu sait concilier sa haine du péché et son amour pour le pécheur. Or, nous le savons, la croix de Christ est le lieu unique où la justice de Dieu se manifeste, en justifiant le pécheur au lieu de le condamner.
Reprenons maintenant le cours de la prophétie, et examinons, en premier lieu, l’état moral d’Israël, possesseur de tant de privilèges.
Tout ce passage décrit (1:6-2:9) la condition de la sacrificature, puis (2:10-17), celle du peuple.
Le sacrificateur était à la fois l’intermédiaire entre Dieu et la nation, et le représentant de la nation devant Dieu; mais ici, il a plutôt le caractère de celui qui rend culte à Dieu. Si le peuple avait écouté attentivement la voix de l’Éternel, il aurait été, tout entier, un «royaume de sacrificateurs et une nation sainte» (Ex. 19:6). Livré à sa responsabilité au pied du Sinaï, Israël a, dès son premier acte, perdu, en faisant le veau d’or, tout droit à remplir cet office. Après de longs essais de sa patience envers son peuple, pour voir si ce dernier ne pourrait reconquérir, par sa conduite, les privilèges qu’il avait perdus, Dieu a suscité une nouvelle sacrificature universelle, en mettant à part son Église. Cette dernière s’est-elle montrée digne de la sacrificature qui lui était confiée? L’histoire de la chrétienté professante répond négativement à cette question, quoiqu’elle prétende être en rapport avec Dieu pour le culte. Elle a le nom de culte à la bouche, mais en a totalement oublié la portée. Même les croyants, au milieu d’elle, font preuve d’une ignorance pareille. Sans doute, ils sont tous, de fait, sacrificateurs aux yeux de Dieu, mais n’en remplissent plus les fonctions. Israël n’est donc pas le seul exemple d’ignorance quant à l’hommage que Dieu est en droit d’attendre de son peuple.
«Un fils honore son père, et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur? et si je suis maître, où est la crainte qui m’est due? dit l’Éternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom» (1:6).
Bien que les relations de famille dont ce passage nous parle, allassent en s’affaiblissant alors, comme cela arrive de nos jours avec les progrès de l’apostasie, il restait encore admis que le fils honore son père et que le serviteur craint son maître. Or Dieu était père et maître à la fois, et les sacrificateurs méprisaient son nom; mais ils disaient: «En quoi avons-nous méprisé ton nom?» Dieu leur répond: «Vous présentez sur mon autel du pain souillé, et vous dites: En quoi t’avons-nous profané? En ce que vous dites: La table de l’Éternel est méprisable». Leur question dénotait cette ignorance dont nous avons parlé: ignorance du caractère de Dieu, de ce qui lui est dû, et de la culpabilité de leurs propres actes.
Appliquons ces paroles à ce qui se passe dans la chrétienté professante qui prétend rendre culte à Dieu, s’approcher de sa Table, prendre part au mémorial du sacrifice de Christ... Qu’y apporte-t-elle? La pureté ou la souillure? Sont-ce des êtres chargés de leurs péchés, ou des saints purifiés de leurs iniquités qui s’y présentent? Et l’on dit: En quoi avons-nous méprisé ton nom, ou t’avons-nous profané? Avons-nous mal fait en cela? N’avons-nous pas accompli ponctuellement nos devoirs religieux? «En ce que vous dites», répond l’Éternel: «La table de l’Éternel est méprisable!» Cela ne signifie point que ces paroles soient dans leurs bouches, mais elles sont dans leurs actes, qui montrent comment ils estiment l’Éternel et sa table. «Et si vous présentez une bête aveugle en sacrifice, n’est-ce pas mal? et si vous en présentez une boiteuse et malade, n’est-ce pas mal? Offre-la donc à ton gouverneur: t’agréera-t-il, ou te recevra-t-il avec faveur? dit l’Éternel des armées» (v. 8). Qu’est-ce que l’homme religieux de tous les temps donne à Dieu et que fait-il pour Lui? Il accomplit en public des actes qui le rendent honorable aux yeux des autres hommes. Le pharisaïsme, qu’il soit juif ou chrétien, n’a pas d’autre mobile. Ses œuvres charitables font parler de lui parmi les hommes, mais dans le secret, que peut-il offrir à un Dieu qu’il ne connaît pas, sinon «une bête malade»?
Que devons-nous donc faire pour être, agréables à Dieu? s’écrieront ces mêmes hommes. Voici: «Et maintenant, implorez donc Dieu, afin qu’il use de grâce envers nous. C’est par vos mains que cela a eu lieu: vous recevra-t-il avec faveur? dit l’Éternel des armées» (v. 9).
Repentez-vous; abandonnez vos voies; implorez Dieu; faites appel à sa grâce. C’est votre seule ressource, le seul moyen pour vous, de recevoir les faveurs de Dieu. Vous ne pouvez pas faire de bonnes œuvres, et votre conduite le prouve; les meilleures à vos yeux, ne sont pour Dieu que des œuvres mortes dont votre conscience a besoin d’être purifiée (Héb. 9:14).
«Qui même d’entre vous fermerait les portes? et vous n’allumeriez pas le feu sur mon autel pour rien! Je ne prends pas plaisir en vous, dit l’Éternel des armées, et l’offrande, je ne l’agréerai pas de vos mains» (v. 10).
Nous trouvons ici un autre caractère moral de la sacrificature dégénérée: l’intérêt qui dirige l’homme dans le service de Dieu. Il ne peut faire autrement, parce qu’il ne connaît pas Dieu. C’est pourquoi Dieu prononce le jugement le plus complet sur cette profession sans vie, et déclare qu’il n’y a aucun lien moral entre elle et Lui: «Je ne prends pas plaisir en vous; je n’agréerai pas l’offrande de vos mains!»
«Car, du soleil levant jusqu’au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, l’encens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l’Éternel des armées» (v. 11).
Le prophète déclare ici que Dieu va se tourner vers les nations. C’est, en effet, ce qui eut lieu. L’Éternel abandonna son peuple au jugement, et l’Évangile fut annoncé aux gentils. Une grande multitude d’entre eux fut convertie pour servir le Dieu vivant et vrai, et mettre son espérance en Christ. Cette parole du prophète peut donc s’appliquer immédiatement à la bénédiction des gentils par la foi chrétienne, mais elle va plus loin: l’Esprit porte nos pensées vers un temps encore futur, où une offrande pure sera présentée par les nations au Dieu d’Israël. Ce fait qui remplit la prophétie de l’Ancien Testament, n’aura lieu qu’après le jugement définitif exécuté sur le peuple rebelle et sur ses oppresseurs. Alors une foule innombrable d’entre les gentils se tiendra devant le trône et devant l’Agneau (Apoc. 7), et en tout lieu, non pas seulement dans le temple de Jérusalem, l’encens sera brûlé au grand nom de l’Éternel.
«Mais vous, vous le profanez, en ce que vous dites: La table du Seigneur est souillée; et ce qu’elle fournit, sa nourriture, est méprisable. Et vous dites: Voilà, quel ennui!» (v. 12, 13). Dieu voyait ce qu’il y avait au fond du cœur des sacrificateurs en Israël. La chrétienté professante offre le même spectacle. La joie de la présence de Dieu, la communion avec Lui, l’appréciation du sacrifice de Christ, lui sont inconnues et n’amènent qu’une parole sur ses lèvres: Quel ennui! Peut-elle comprendre le bonheur que trouvent les croyants dans la communion avec le Père et avec le Fils? Peut-elle trouver ses délices dans la Parole dont le Saint Esprit seul donne l’intelligence?
«Et vous soufflez dessus, dit l’Éternel des armées». La révélation de Dieu et de Christ est pour l’homme une poussière importune dont il cherche à se débarrasser; elle n’apporte rien à son cœur et à sa conscience, parce qu’il n’a ni cœur ni conscience pour Dieu. Le monde estime que les distractions et les plaisirs sont préférables au vrai culte. Le Seigneur peut-il agréer des sacrifices offerts dans de telles conditions? Même dans ce que l’on nommait «un vœu», c’est-à-dire un service volontaire, ils sacrifiaient «ce qui est corrompu», l’apparence du zèle leur suffisant (v. 14).
Si maintenant nous récapitulons les caractères de la sacrificature dégénérée dans ce premier chapitre, nous y trouverons l’ignorance complète de l’amour de Dieu; l’ignorance de sa sainteté et l’absence de crainte de Dieu. La souillure est apportée à sa table; des dons sans valeur sont présentés pour l’apparence; l’intérêt règle les actions et, sans lui, rien ne se fait pour le service de l’Éternel. Ce manque de réalité dans la vie religieuse produit l’ennui et le dégoût des choses divines.
Que Dieu nous garde de cet esprit et de ces tendances auxquels nos cœurs naturels n’ont que trop de disposition à se laisser entraîner! Dieu ne nous demande pas de vaines apparences, mais la vérité dans le cœur, des actes correspondant à nos paroles, des paroles correspondant à l’état de nos âmes. Heureux celui dont Jésus peut dire: «Voici un vrai Israélite, en qui il n’y a pas de fraude!»
Le chapitre 2:1-9, appartient proprement à celui qui précède. Il ne fait, pas plus que le chap. 1, une description complète de l’apostasie finale, mais dépeint le caractère moral de la sacrificature, livrée à sa propre responsabilité. Nous sommes ainsi en mesure de jeter un regard dans le cœur de l’homme religieux, afin d’apprendre à éviter, pour nous-mêmes, les traits qui le caractérisent. Dans ce but, le croyant n’a qu’à retenir la première parole du prophète: «Je vous ai aimés». Notre sauvegarde est la connaissance de l’amour de Christ. Revenons toujours boire à cette source, car nous n’avons pas d’autre moyen de rendre un témoignage fidèle. Le Seigneur ne dit pas à Philadelphie: Ils connaîtront que tu m’as aimé, mais: «Ils connaîtront que moi je t’ai aimé» (Apoc. 3:9). Si nous nous appuyons sur le sein de Jésus, nous n’y sentons battre que l’amour. C’est là que nous apprenons à le connaître, et à ne pas le chercher dans la manière, toujours imparfaite, dont nous nous acquittons de notre service.
«Et maintenant, sacrificateurs, ce commandement est pour vous. Si vous n’écoutez pas, et si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l’Éternel des armées, j’enverrai parmi vous la malédiction, et je maudirai vos bénédictions, et même je les ai maudites, parce que vous ne le prenez pas à cœur. Voici, je vais flétrir vos semences, et je répandrai de la fiente sur vos visages, la fiente de vos fêtes, et on vous emportera avec elle» (v. 1-3). Les hommes qui, par leurs privilèges, sont le plus près de Dieu, sont jugés le plus sévèrement. Ceux-ci se vantaient de leurs prérogatives, mais avaient oublié Dieu, devenu pour eux ce qu’on appelle une quantité négligeable.
Pourquoi existaient-ils, si ce n’était «pour glorifier son nom?» Autrement, Dieu maudirait leurs bénédictions, et leurs privilèges se changeraient en malédiction pour eux. Cette menace était déjà une chose actuelle, au temps du prophète Malachie.
«Et vous saurez que je vous ai envoyé ce commandement, afin que mon alliance subsiste avec Lévi, dit l’Éternel des armées» (verset 4). Nous trouvons ici une confusion intentionnelle, très fréquente dans l’Ancien Testament, entre les sacrificateurs et les Lévites. La sacrificature proprement dite avait déjà failli, au pied du Sinaï, lorsqu’Aaron, souverain sacrificateur, avait «livré le peuple au désordre», en lui faisant le veau d’or (Ex. 33:25). Elle avait failli de nouveau, quand Nadab et Abihu, fils d’Aaron, présentèrent un feu étranger devant l’Éternel (Lév. 10:1), et furent consumés. Elle avait encore failli, quand Éli, de la descendance d’Ithamar, ayant honoré ses fils plus que l’Éternel, Dieu lui annonça qu’il susciterait à sa place un sacrificateur fidèle qui marcherait toujours devant son Oint (1 Sam. 2:29, 35). Tsadok, de la famille d’Éléazar, fut alors suscité, et cette famille occupa, dès lors, le premier rang dans la sacrificature (1 Chron. 6:50-53; 24:1-6); mais nous voyons, à la fin de Néhémie, ce que cette famille était devenue: ils étaient «des profanateurs de la sacrificature, et de l’alliance de la sacrificature et des lévites» (Néh. 13:29). De même, dans notre prophète, «ils avaient corrompu l’alliance de Lévi, (2:8). Cela n’anéantissait point, sans doute, le dessein arrêté de l’Éternel de conserver, pour l’avenir, dans cette famille, une sacrificature fidèle qui, mieux même que Tsadok, sous la royauté de David, «marcherait toujours devant son Oint». Mais l’infidélité présente de la sacrificature a pour résultat que l’Éternel insiste sur son alliance avec Lévi.
Cette malédiction prononcée ici sur la sacrificature juive, atteindra de même la profession chrétienne. Faisant allusion au chapitre 19:6, de l’Exode, l’apôtre Pierre dit aux chrétiens: «Vous êtes une sainte sacrificature». «Vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, (1 Pierre 2:5, 9). Comme profession, elle est devenue infidèle et ne pourra subsister; mais les conseils de Dieu sont sans repentance et demeureront malgré tout. Si l’ensemble tombe sous le jugement, et si, punissant les mauvais serviteurs, Dieu est obligé de dire: «Le maître de cet esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait pas, et il le coupera en deux et lui donnera sa part avec les hypocrites: là seront les pleurs et les grincements de dents» (Matt. 24:50, 51); — il n’en est pas moins vrai que «son alliance subsiste avec Lévi».
Les fils de Lévi avaient fait preuve de zèle pour l’Éternel en deux occasions mémorables. Après l’érection du veau d’or et le péché d’Aaron, Moïse se tint à la porte du camp et dit: «À moi, quiconque est pour l’Éternel! Et tous les fils de Lévi se rassemblèrent vers lui. Et il leur dit: Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël: Que chacun mette son épée sur sa cuisse; passez et revenez d’une porte à l’autre dans le camp, et que chacun de vous tue son frère, et chacun son compagnon, et chacun son intime ami. Et les fils de Lévi firent selon la parole de Moïse; et il tomba d’entre le peuple, ce jour-là, environ trois mille hommes. Et Moise dit: Consacrez-vous aujourd’hui à l’Éternel, chacun dans son fils et dans son frère, afin de faire venir aujourd’hui sur vous une bénédiction» (Exode 32:26-29). Le zèle des Lévites pour l’Éternel. était leur consécration, en contraste avec la consécration officielle des sacrificateurs (Ex. 29).
Ce zèle s’était montré une seconde fois lors de l’alliance d’Israël avec les filles de Moab, pour adorer Baal-Péor. Phinées, fils l’Éléazar, dans sa jalousie pour l’Éternel, avait transpercé les coupables. Cet événement forme le sujet de notre passage: «Mon alliance avec lui était la vie et la paix» (v. 5): c’est, en effet, ce que l’Éternel avait dit à Moise: «Phinées, fils d’Éléazar, fils d’Aaron, a détourné mon courroux de dessus les fils d’Israël, étant jaloux de ma jalousie au milieu d’eux, de sorte que je ne consumasse pas les fils d’Israël dans ma jalousie. C’est pourquoi dis: Voici, je lui donne mon alliance de paix; et ce sera une alliance de sacrificature perpétuelle, pour lui et pour sa semence après lui, parce qu’il a été jaloux pour son Dieu, et a fait propitiation pour les fils d’Israël» (Nomb. 25:10-13). En vertu de la fidélité de Phinées, la sacrificature perpétuelle devait rester dans la famille d’Éléazar, dont ce Lévite était fils.
C’est en effet ce qui aura lieu à la fin des temps. On voit, en Ézéch. 48:11, que la famille de sacrificateurs, dont les fils de Tsadok sont devenus les titulaires sous le règne de David, subsistera pendant le règne millénaire de Christ: «L’offrande», est-il dit, «sera pour les sacrificateurs qui sont sanctifiés d’entre les fils de Tsadok, qui ont fait l’acquit de la charge que je leur ai confiée, qui ne se sont pas égarés dans les égarements des fils d’Israël, comme les Lévites se sont égarés». Nous avons ici l’un des exemples de la confusion intentionnelle mentionnée plus haut, entre les sacrificateurs et les Lévites, car c’étaient les sacrificateurs qui avaient «corrompu l’alliance de Lévi» (v. 8).
«Mon alliance avec lui était la vie et la paix, et je les lui donnai pour qu’il craignît; et il me craignit et trembla devant mon nom. La loi de vérité était dans sa bouche, et l’iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres; il marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il détourna de l’iniquité beaucoup de gens. Car les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance, et c’est de sa bouche qu’on recherche la loi, car il est le messager de l’Éternel des armées» (v. 5-7).
Lévi avait cinq caractères: 1° Quant à son cœur: il craignait l’Éternel; il différait de ces sacrificateurs profanes, dont Dieu disait: Où est la crainte qui m’est due? (1:6). 2° Quant à ses paroles: la loi de vérité était dans sa bouche et l’iniquité ne s’était pas trouvée sur ses lèvres. 3° Quant à sa marche: elle était avec l’Éternel dans la paix et dans la droiture. 4° Quant à son ministère: il avait détourné de l’iniquité beaucoup de gens. 5° Quant à son message: il était l’envoyé de Dieu.
La Parole considère ici le faible service des Lévites à la lumière de celui du fils d’Éléazar. Il apprécie ce service selon son origine, de même qu’il considère le nôtre à la lumière de celui de Christ. Tout ce passage, en effet, nous parle de Lui, et nous offre une image admirable de Son activité comme homme. Sur la terre, Jésus n’était pas sacrificateur; il ne l’est devenu qu’en vertu de sa résurrection d’entre les morts (Ps. 110). Mais toute sa carrière ici-bas correspondait à celle du Lévite fidèle. Il était le parfait serviteur, et de l’Éternel, et de l’homme déchu; aussi Dieu lui a-t-il confié une sacrificature qui ne se transmet point. Il pouvait être désormais dans le ciel, devant Dieu pour les hommes, parce qu’il avait été sur la terre pour Dieu devant les hommes.
Un passage du Deutéronome nous présente de nouveau Lévi sous le caractère typique de Christ: «Et de Lévi il dit: Tes thummim et tes urim sont à l’homme de ta bonté... Éternel! bénis sa force et que l’œuvre de ses mains te soit agréable» (Deut. 33:8-11).
Dans ce magnifique chapitre, deux personnages ont la prééminence sur tous les autres: Joseph et Lévi. Tous deux sont caractérisés par la séparation pour Dieu. D’une part, les bénédictions sont sur Joseph, parce qu’il avait été séparé de ses frères. Son caractère était celui du Nazaréen, d’une séparation ordonnée de Dieu. Dans cette position, il avait été fidèle; aussi la faveur de Dieu vient-elle «sur la tête de Joseph, sur le sommet de la tête de celui qui a été mis à part de ses frères» (v. 16). Quant à Lévi, sa séparation avait été volontaire: le fruit de sa fidélité. Aussi l’Éternel «bénit sa force, et l’œuvre de ses mains lui est agréable». C’est pourquoi, selon la demande de Moise, la sacrificature perpétuelle lui est assignée: les urim et les thummim, attributs de la sacrificature, par lesquels on consultait l’Éternel (1 Sam. 28:6; 23:9; cf. Nomb. 27:21; Esd. 2:63; Néh. 7:65), sont «à l’homme de sa bonté». Historiquement, cette promesse s’est réalisée dans la famille d’Éléazar, père de Phinées, mais ici, Lévi est un personnage, un seul homme. La conduite de Lévi (Phinées), comme celle de Christ, dont il était le type, est à la base de toute sacrificature.
«Mais vous vous êtes écartés du chemin, vous avez fait broncher beaucoup de gens à l’égard de la loi; vous avez corrompu l’alliance de Lévi, dit l’Éternel des armées. Et moi aussi, je vous ai rendus méprisables et vils devant tout le peuple, parce que vous n’avez pas gardé mes voies, et avez fait acception des personnes, dans ce qui concerne la loi» (v. 8, 9). Le prophète revient ici aux sacrificateurs qui n’en ont que l’apparence et la profession. Au lieu de marcher dans les voies du vrai serviteur, qui aurait dû être leur modèle dès le commencement, ils avaient suivi, tout en portant son nom, des voies de corruption, donnant ainsi l’exemple à beaucoup de gens d’abandonner la loi, ou bien l’appliquant différemment, selon qu’il s’agissait de pauvres ou de gens considérés. Aussi Dieu allait-il les couvrir de mépris aux yeux de tous.