Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 10". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/leviticus-10.html.
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 10". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-20
Les pages de lâhistoire de lâhumanité ont toujours été déplorablement souillées. Ce sont, du commencement à la fin, les annales des chutes, des fautes, des crimes de lâhomme. Au milieu des délices du jardin dâÃden, lâhomme prêta lâoreille aux mensonges du tentateur (Gen. 3). Après avoir été préservé du jugement par la main dâamour et lâélection de Dieu, et introduit dans une terre renouvelée, il se rendit coupable du péché dâintempérance (Gen. 9). Quand il eut été amené au pays de Canaan, par le bras étendu de lâÃternel, il «abandonna lâÃternel et servit Baal et Ashtaroth» (Juges 2:13). Placé au plus haut degré de la puissance et de la gloire terrestres, ayant des richesses inouïes à ses pieds et toutes les ressources du monde à son commandement, il donna son cÅur aux filles des incirconcis (1 Rois 11). Pas plus tôt les vérités bénies de lâÃvangile eurent été promulguées, quâil devint nécessaire que le Saint Esprit mît les saints en garde contre «les loups redoutables», «lâapostasie» et toute espèce de péchés (Actes 20:29; 1 Tim. 4:1-3; 2 Tim. 3:1-5; 2 Pierre 2; Jude). Et pour mettre le comble à tout cela, nous avons le témoignage prophétique de lâapostasie humaine au milieu de toutes les splendeurs de la gloire millénaire (Apoc. 20:7-10).
Câest ainsi que lâhomme gâte tout. Placez-le dans une position de suprême dignité, il se dégradera. Accordez-lui les plus grands privilèges, il en abusera. Répandez, avec profusion, des bénédictions autour de lui, il se montrera ingrat. Placez-le au milieu des institutions les plus propres à faire impression sur les cÅurs, il les corrompra. Tel est lâhomme. Telle est la nature humaine sous ses plus belles formes, et dans les circonstances les plus favorables!
Nous sommes donc, en quelque mesure, préparés à entendre, sans trop de surprise, les paroles qui ouvrent notre chapitre. «Et les fils dâAaron, Nadab et Abihu, prirent chacun leur encensoir, et y mirent du feu, et placèrent de lâencens dessus, et présentèrent devant lâÃternel un feu étranger, ce quâil ne leur avait pas commandé». Quel contraste avec la scène qui avait terminé notre dernière section! Là , tout avait été fait «comme lâÃternel lâavait commandé», et le résultat en avait été la manifestation de la gloire. Ici, quelque chose se fait «que lâÃternel ne leur avait pas commandé», et le résultat en est le jugement. à peine le dernier son des cris de victoire a-t-il cessé de retentir, que les éléments dâun culte corrompu se préparent. à peine la position selon Dieu a-t-elle été occupée quâelle est abandonnée, de propos délibéré, par la négligence du commandement divin. à peine ces sacrificateurs ont-ils été inaugurés, quâils manquent grièvement dans lâaccomplissement de leurs saintes fonctions!
Et en quoi consistait leur faute? Ãtaient-ils de faux sacrificateurs? Nâétaient-ils que des usurpateurs de cet office? Nullement. Ils étaient bien les fils dâAaron â de vrais membres de la famille sacerdotale â des sacrificateurs dûment ordonnés. Les vases de leur ministère et leurs vêtements officiels, aussi, semblaient dans lâordre voulu. En quoi consistait donc leur péché? Avaient-ils souillé de sang humain les courtines du tabernacle, ou profané lâenceinte sacrée par quelque crime qui choque le sens moral? Rien ne donne lieu de le croire; il nous est seulement dit ceci: «Ils présentèrent devant lâÃternel un feu étranger, ce quâil ne leur avait pas commandé». Voilà quel était leur péché. Ils sâéloignèrent, dans leur culte, de la simple parole, de lâordre formel de lâÃternel, qui les avait clairement instruits du genre et du mode de ce culte. Nous avons déjà dit combien était divinement complète et suffisante la parole du Seigneur, relativement à tous les détails du service des sacrificateurs. Tout était si bien déterminé, quâil ne restait aucune lacune que lâhomme crût pouvoir remplir en imaginant quelque rite qui lui paraîtrait convenable. «Câest ici ce que lâÃternel a commandé», voilà qui était tout à fait suffisant. Cela rendait tout fort clair et fort simple. Du côté de lâhomme, rien nâétait exigé, si ce nâest un esprit dâobéissance implicite au commandement divin. Mais câest en cela quâil manqua. Lâhomme a toujours montré de la répugnance à marcher dans le sentier étroit dâune stricte adhésion à la simple parole de Dieu. Les sentiers de traverse semblent toujours avoir des charmes irrésistibles pour le pauvre cÅur humain. «Les eaux dérobées sont douces, et le pain mangé en secret est agréable» (Prov. 9:17). Tel est le langage de lâennemi; mais le cÅur humble et obéissant sait parfaitement que le chemin de la soumission à la parole de Dieu est le seul qui conduise à des «eaux» qui soient réellement «douces», ou à «du pain» qui puisse vraiment être appelé «agréable». Nadab et Abihu pouvaient penser quâune espèce de «feu» était aussi bonne quâune autre, mais ce nâétait pas leur affaire de décider ce point-là . Ils auraient dû sâen tenir à la parole du Seigneur, mais au lieu de cela ils firent à leur tête, et recueillirent les fruits amers de la propre volonté. «Et il ne sait pas que les trépassés sont là , et que ses conviés sont dans les profondeurs du shéol».
«Et le feu sortit de devant lâÃternel, et les dévora, et ils moururent devant lâÃternel». Combien câest sérieux et solennel. LâÃternel habitait au milieu de son peuple, pour gouverner, juger et agir selon les droits de sa nature. à la fin du chapitre 9, nous lisons: «Et le feu sortit de devant lâÃternel, et consuma sur lâautel lâholocauste et les graisses». LâÃternel montrait ainsi quâil acceptait un sacrifice véritable. Mais, au chap. 10, câest son jugement tombant sur des sacrificateurs égarés. Câest une double action du même feu. Lâholocauste monta en agréable odeur; le «feu étranger» fut rejeté comme une abomination. LâÃternel était glorifié par le premier; mais câeût été un déshonneur pour lui que dâaccepter le second. Là divine grâce agréait ce qui était un type du précieux sacrifice de Christ et elle y prenait plaisir; la divine sainteté rejetait ce qui était le fruit de la volonté corrompue de lâhomme â volonté qui nâest jamais plus hideuse et abominable que quand elle sâoccupe des choses de Dieu.
«Et Moïse dit à Aaron: Câest là ce que lâÃternel prononça, en disant: Je serai sanctifié en ceux qui sâapprochent de moi, et devant tout le peuple je serai glorifié». La dignité et la gloire de lâéconomie tout entière dépendaient du strict maintien des justes droits de lâÃternel. Si ces droits étaient méconnus ou négligés, tout était perdu. Sâil était permis à lâhomme de souiller le sanctuaire de la présence divine par «un feu étranger», câen était fait de tout le reste. Rien ne devait monter de lâencensoir du sacrificateur, sauf le feu pur, allumé sur lâautel de Dieu et alimenté par le pur encens pilé très fin. Beau type du culte vraiment saint, duquel le Père est lâobjet, Christ le canal et le Saint Esprit la puissance. Il ne peut être permis à lâhomme dâintroduire ses idées ou ses inventions dans le culte de Dieu. Tous ses efforts nâaboutissent quâà la présentation dâun «feu étranger» â dâun encens impur â dâun culte faux. Ce quâil peut faire de mieux en ce genre nâest quâune abomination aux yeux de Dieu.
Je ne parle pas ici des efforts honnêtes dâesprits sérieux, qui cherchent la paix avec Dieu â des efforts sincères de consciences droites, quoique non éclairées, pour arriver à la connaissance du pardon des péchés par des Åuvres de loi ou par les ordonnances dâun système religieux. De tels efforts auront sans doute pour résultat, par lâinfinie bonté de Dieu, la vue claire dâun salut connu et apprécié. Ils prouvent bien clairement que la paix est sérieusement cherchée, quoiquâils prouvent, tout aussi clairement, que la paix nâa pas encore été trouvée. Il nâest personne qui ait sincèrement suivi les plus faibles lueurs, éclairant son intelligence, sans en recevoir davantage, en temps convenable. «à quiconque a, il sera donné» et: «Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant, jusquâà ce que le plein jour soit établi».
Tout cela est aussi simple quâencourageant, mais ne touche en rien à la question de la volonté de lâhomme et de ses impies inventions à lâendroit du service et du culte de Dieu. De telles inventions doivent inévitablement appeler, tôt ou tard, les jugements dâun Dieu juste, qui ne peut souffrir que ses droits soient méprisés. «Je serai sanctifié en ceux qui sâapprochent de moi, et devant tout le peuple je serai glorifié». Les hommes seront traités conformément à leur profession. Ceux qui cherchent avec droiture, trouveront certainement; mais quand des hommes sâapprochent comme des adorateurs, ils ne doivent plus être considérés comme des chercheurs, mais comme faisant profession dâavoir trouvé; et alors, si leur encensoir sacerdotal fume dâun feu profane, sâils offrent à Dieu les éléments dâun faux culte, sâils font profession de fouler ses parvis, tout en nâétant ni lavés, ni sanctifiés, ni humiliés; sâils placent sur son autel les produits de leur volonté corrompue, quel sera le résultat? Le jugement. Oui, tôt ou tard le jugement viendra; il peut tarder, mais il viendra. Il nâen pourrait être autrement. Et non seulement le jugement viendra à la fin, mais, en tout cas, le ciel rejettera immédiatement tout culte qui nâa pas le Père pour objet, Christ pour canal et le Saint Esprit pour sa force. La sainteté de Dieu est aussi prompte à rejeter tout «feu étranger» que sa grâce est disposée à accepter les plus faibles soupirs dâun cÅur sincère. Il faut quâil juge tout culte faux, quoiquâil «nâéteigne jamais le lin qui brûle à peine, ni ne brise le roseau froissé». Cette pensée est bien solennelle, quand on se rappelle les milliers dâencensoirs, fumant dâun feu étranger, dans les vastes domaines de la chrétienté. Veuille le Seigneur, dans son abondante grâce, augmenter le nombre des vrais adorateurs, qui adorent le Père en Esprit et en vérité! (Jean 4). Il est infiniment plus doux de penser au vrai culte, qui sâélève de cÅurs honnêtes jusquâau trône de Dieu, que de sâarrêter, ne fût-ce que pour un instant, sur le culte corrompu qui attirera, avant quâil soit longtemps, les jugements divins. Tous ceux qui connaissent, par grâce, le pardon de leurs péchés en vertu du sang expiatoire de Jésus Christ, peuvent adorer le Père en Esprit et en vérité. Ils connaissent le vrai principe, le vrai objet, la vraie force du culte. Ces choses ne peuvent être connues que dâune manière divine. Elles ne sont pas du ressort du cÅur naturel, ni de la terre, elles sont spirituelles et célestes. Une grande partie de ce qui passe parmi les hommes pour être le culte de Dieu nâest, après tout, quâun «feu étranger». Il nây a là ni le feu pur, ni le pur encens, câest pourquoi le ciel ne saurait lâaccepter; et quoiquâon ne voie pas le jugement divin tomber sur ceux qui offrent un tel culte, comme il tomba autrefois sur Nadab et Abihu, câest seulement parce que «Dieu est en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes». Ce nâest point parce que le culte est agréable à Dieu, mais parce que Dieu est miséricordieux1. Cependant le temps approche rapidement, où le feu étranger sera éteint pour toujours, où le trône de Dieu ne sera plus outragé par des nuages dâencens impur, montant dâadorateurs impurs; où tout ce qui est faux sera aboli, et où lâunivers entier ne sera quâun vaste et magnifique temple, dans lequel le seul vrai Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, sera adoré aux siècles des siècles.
1 Je ne puis mâempêcher de voir une allusion au même fait et aux mêmes vérités dans Héb. 12:28, 29:⦠«Retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu, dâune manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte. Car aussi notre Dieu est un feu consumant». Notre service et notre culte ne peuvent être agréables à Dieu, ils ne peuvent témoigner de notre respect pour lui et de notre soumission à ses pensées, quâautant que nous retenons la grâce, câest-à -dire lâamour de Dieu, manifesté par le don de son Fils et versé dans nos cÅurs par le Saint Esprit qui nous a été donné. Tout service et tout culte, en dehors de la grâce, doit avoir affaire avec Dieu, notre Dieu, qui est alors un feu consumant, non plus pour détruire les adorateurs (si ce nâest que, parfois, ses jugements vont aussi jusquâà la destruction du corps, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde), mais pour consumer ou détruire tout ce qui, dans ce service, et dans ce culte, nâest pas selon la grâce (voir 1 Cor. 3:11-15). (Trad.)
Câest là ce que les rachetés attendent, et, béni soit Dieu, seulement encore un peu de temps et tous leurs ardents désirs seront pleinement satisfaits, et satisfaits à jamais â oui, satisfaits de telle façon que chacun dâeux sâécriera, comme la reine de Sheba, «On ne mâavait pas rapporté la moitié!» Veuille le Seigneur hâter cet heureux moment!
Revenons maintenant à notre sérieux chapitre, et cherchons à en tirer quelques-unes de ses salutaires instructions, car elles sont vraiment nécessaires dans un siècle comme celui-ci, où le «feu étranger» abonde tellement autour de nous.
Il y a quelque chose dâextraordinairement frappant et saisissant dans la manière dont Aaron reçut le rude coup du jugement de Dieu. «Et Aaron se tut». Câétait une scène solennelle. Ses deux fils frappés de mort à ses côtés, frappés par le feu du jugement divin1. Il venait de les voir revêtus de leurs vêtements de gloire et de beauté â lavés, habillés et oints. Ils sâétaient tenus avec lui devant lâÃternel, pour être installés et consacrés dans leur office de sacrificateurs. Ils avaient offert, de concert avec lui, les sacrifices ordonnés. Ils avaient vu les rayons de la gloire divine, sortant du sanctuaire, ils avaient vu le feu de lâÃternel tomber sur le sacrifice et le consumer. Ils avaient entendu les cris de triomphe poussés par lâassemblée des adorateurs. Tout cela venait de passer sous ses yeux et maintenant, hélas! ses deux fils gisaient devant lui, frappés de mort. Le feu de lâÃternel, qui avait été nourri naguère par un sacrifice acceptable, était maintenant tombé en jugement sur eux, et que pouvait-il dire? Rien. «Et Aaron se tut». «Je suis resté muet, je nâai pas ouvert la bouche, car câest toi qui lâas fait». Câétait la main de Dieu, et quoiquâelle pût paraître bien lourde au jugement de la chair et du sang, il ne pouvait cependant que baisser la tête en silence et dans un respectueux acquiescement. «Je suis resté muet⦠car câest toi qui lâas fait». Câétait là lâattitude convenable en présence de la visitation divine. Aaron sentait probablement que les piliers mêmes de sa maison étaient ébranlés par le tonnerre du jugement divin, et pourtant il ne pouvait que se tenir dans un silencieux étonnement au milieu de cette scène accablante. Un père privé de ses deux fils, et cela dâune telle manière et dans de telles circonstances, ce nâétait point un fait ordinaire. Câétait un commentaire extrêmement frappant de ces paroles du psalmiste: «Dieu est extrêmement redoutable dans lâassemblée des saints, et terrible au milieu de tous ceux qui lâentourent» (Psaume 89). «Qui ne te craindrait, Seigneur, et qui ne glorifierait ton nom!» Puissions-nous apprendre à marcher paisiblement en la présence de Dieu â à fouler les parvis de lâÃternel, les pieds déchaussés et en toute révérence. Puisse notre encensoir de sacrificateurs contenir toujours le seul aliment, lâencens pilé des perfections variées de Christ, et puisse la flamme sainte en être allumée par la puissance de lâEsprit. Toute autre chose est non seulement sans valeur, mais mauvaise. Tout ce qui vient de lâénergie naturelle, tout ce qui est le résultat du travail de la volonté humaine, lâencens le plus suave imaginé par lâhomme, lâardeur la plus intense dâune dévotion naturelle, tout cela aboutira à un «feu étranger» et attirera les solennels jugements du Seigneur Dieu Tout-Puissant. Oh! puissions-nous avoir toujours des cÅurs vraiment sincères et un esprit dâadoration en présence de notre Dieu et Père!
1 Craignant que quelque lecteur nâéprouve de la difficulté relativement aux âmes de Nadab et dâAbihu, je dirai quâune question de cette nature ne devrait jamais être élevée. Dans des cas comme ceux de Nadab et dâAbihu (Lév. 10); de Coré et de sa compagnie (Nomb. 16); de tout le peuple, dont les corps tombèrent au désert, à lâexception de Josué et de Caleb (Nomb. 14 et Héb. 3); dâAcan et de sa famille (Jos. 7); dâAnanias et de Sapphira (Actes 5); de ceux qui furent jugés pour des abus commis à la table du Seigneur (1 Cor. 11); dans tous les cas semblables, la question du salut de lââme nâest jamais soulevée. Nous sommes simplement appelés à y voir les actes solennels de Dieu, dans son gouvernement au milieu de son peuple. Cela soulage lâesprit de toute difficulté. LâÃternel habitait, jadis, entre les Chérubins sur lâarche, pour juger son peuple à tous égards; et le Saint Esprit habite maintenant dans lâÃglise, afin de diriger et de gouverner tout, conformément à la perfection de sa présence. Il était si réellement et si personnellement présent, que câétait à Lui que mentaient Ananias et Sapphira, et que câétait Lui qui exécutait le jugement sur eux. Câétait une manifestation de ses actes en gouvernement, aussi positive et aussi immédiate que celles que nous avons dans lâaffaire de Nadab et dâAbihu, de Acan ou de tout autre.
Câest une grande vérité, quâil faut bien saisir. Dieu est non seulement pour ses serviteurs, mais avec eux et en eux. On doit compter sur lui, pour toutes choses, grandes ou petites. Il est présent pour consoler et pour soulager. Il est là pour châtier et pour juger. Il est là pour répondre aux besoins de chaque moment. Il suffit à tout. Que la foi compte sur lui: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu dâeux» (Matt. 18:20). Et assurément, là où il est, nous avons tout ce quâil nous faut.
Cependant quâun cÅur droit, mais timide, ne se laisse pas décourager ou alarmer. Il arrive trop souvent que ceux qui devraient réellement être alarmés, nây prennent pas garde; tandis que ceux pour lesquels lâEsprit de grâce nâaurait que des paroles de consolation et dâencouragement, sâappliquent, à tort, les sévères avertissements des saintes Ãcritures. Nul doute que le cÅur doux et contrit, qui tremble à la parole du Seigneur, ne soit dans un bon état; mais nous devons nous souvenir quâun père avertit son enfant, non parce quâil ne le regarde pas comme son enfant, mais justement pour le contraire; et une des meilleures preuves de cette relation est la disposition à recevoir lâavertissement et à le mettre à profit. La voix du père, même quand câest une voix de grave admonition, atteindra le cÅur de lâenfant; mais certes, non pas pour y élever des doutes sur son lien de parenté avec celui qui parle. Si un fils doutait de ses relations de fils chaque fois que son père le reprend, ce serait vraiment pitoyable. Le jugement qui venait de tomber sur la famille dâAaron ne le fit pas douter quâil fût réellement un sacrificateur. Il eut seulement pour effet de lui apprendre comment il devait se conduire dans cette haute et sainte position.
«Et Moïse dit à Aaron, et à Ãléazar et à Ithamar, ses fils: Ne découvrez pas vos têtes et ne déchirez pas vos vêtements, afin que vous ne mouriez pas, et quâil nây ait pas de la colère contre toute lâassemblée; mais vos frères, toute la maison dâIsraël, pleureront lâembrasement que lâÃternel a allumé. Et ne sortez pas de lâentrée de la tente dâassignation, de peur que vous ne mouriez, car lâhuile de lâonction de lâÃternel est sur vous. Et ils firent selon la parole de Moïse».
Aaron, Ãléazar et Ithamar devaient rester immobiles dans leur place élevée â dans leur dignité sacrée â leur position de sainteté sacerdotale. Ni le manquement, ni le jugement qui en avait été la conséquence, ne devaient affecter ceux qui portaient les vêtements sacerdotaux et qui étaient oints «de lâhuile de lâÃternel». Cette sainte huile les avait placés dans une enceinte sacrée, où les influences du péché, de la mort et du jugement ne pouvaient pas les atteindre. Ceux qui étaient en dehors, à distance du sanctuaire, ceux qui nâavaient pas la position de sacrificateurs, ceux-là pouvaient «pleurer lâembrasement», mais, quant à Aaron et à ses fils, ils devaient continuer à accomplir leurs saintes fonctions, comme si rien nâétait arrivé. Sacrificateurs du sanctuaire, ils devaient, non pas pleurer, comme en présence de la mort, mais courber leur tête ointe, en présence du jugement divin. «Le feu de lâÃternel» pouvait sortir et faire son Åuvre solennelle de jugement; mais, pour un fidèle sacrificateur, peu importait ce que ce «feu» était venu faire: soit quâil eût exprimé lâapprobation divine en consumant un sacrifice, soit quâil eût montré le déplaisir divin en consumant ceux qui offraient «un feu étranger», le sacrificateur nâavait quâà adorer. Ce «feu» était une manifestation bien connue de la présence divine au milieu dâIsraël, et quâil agît «en grâce ou en jugement», le devoir de tous les sacrificateurs fidèles était dâadorer. «Je chanterai la bonté et le jugement; à toi, ô Ãternel! je psalmodierai».
Il y a pour lââme une sainte et sérieuse leçon dans tout cela. Ceux qui ont été amenés à Dieu par lâefficace du sang et par lâonction du Saint Esprit, doivent se mouvoir dans une sphère hors de la portée des influences naturelles. La proximité de Dieu donne à lââme une telle intuition de toutes ses voies, un tel sentiment de la justice de toutes ses dispensations, que nous pouvons rendre culte en sa présence, même alors quâun coup de sa main nous a enlevé lâobjet de notre plus tendre affection. On demandera peut-être: devons-nous être des stoïques? Je demanderai à mon tour: Est-ce quâAaron et ses fils étaient des stoïques? Non, ils étaient des sacrificateurs. Ne sentaient-ils pas comme les autres hommes? Oui, mais ils adoraient comme sacrificateurs. Câest une idée très profonde. Cela découvre un horizon de pensées, de sentiments et dâexpériences, où lâhomme naturel ne pourra jamais se mouvoir â dont il ne connaît absolument rien, malgré tout le raffinement, toute la sentimentalité dont il se vante. Il faut que nous marchions, avec la vraie énergie du sacrificateur, dans le sanctuaire de Dieu, pour pouvoir comprendre la profondeur, le sens et la force de ces saints mystères.
Le prophète Ãzéchiel fut appelé autrefois à apprendre cette difficile leçon: «Et la parole de lâÃternel vint à moi, disant: Fils dâhomme, voici, je vais tâôter, par une plaie, le désir de tes yeux; et tu ne mèneras pas deuil, et tu ne pleureras pas, et tes larmes ne couleront pas. Gémis en silence: tu ne feras point le deuil des morts. Enroule ton turban sur toi, et mets tes sandales à tes pieds, et ne couvre pas ta barbe, et ne mange pas le pain des hommes⦠Et, le matin, je fis comme il mâavait été commandé» (Ãz. 24:15-18). On dira que tout cela était «un signe» pour Israël. Câest vrai; mais cela prouve que, dans le témoignage prophétique, aussi bien que dans le culte sacerdotal, nous devons nous élever au-dessus de toutes les exigences et de toutes les influences de la nature et de la terre. Les fils dâAaron et la femme dâÃzéchiel avaient été retranchés dâun seul coup, et cependant ni le sacrificateur, ni le prophète, ne devaient découvrir leur tête ou verser une larme.
Oh! cher lecteur, quels progrès avons-nous faits, vous et moi, dans cette profonde science? Le lecteur et celui qui écrit ont sans doute la même humiliante confession à faire. Trop souvent, hélas! nous marchons comme les hommes et nous mangeons le pain des hommes. Trop souvent, nous nous laissons dépouiller de nos privilèges de sacrificateurs par les menées de la nature et les influences de la terre. Il importe de veiller pour se garder de ces influences. Rien, sauf la conscience de la proximité de Dieu, comme sacrificateurs, ne peut préserver le cÅur de la puissance du mal, ou en maintenir la spiritualité. Tous les croyants sont sacrificateurs à Dieu, et rien ne peut leur enlever leur position, comme tels. Mais quoiquâils ne puissent la perdre, ils peuvent manquer gravement dans lâaccomplissement de leurs fonctions. On ne distingue pas assez ces deux choses. Quelques-uns, ne voyant que la précieuse vérité de la sécurité du croyant, oublient la possibilité de ses fautes dans lâaccomplissement de ses fonctions sacerdotales. Dâautres, au contraire, regardant surtout aux manquements, osent mettre en doute la sécurité.
Je désire que mon lecteur se garde de ces deux erreurs. Il faut, pour cela, quâil soit bien fondé dans la doctrine divine du salut éternel de tout membre de la vraie maison sacerdotale; mais il doit aussi se rappeler quâil est fort susceptible de faire des chutes, et quâil a donc constamment besoin de veiller et de prier, pour ne pas tomber. Puissent tous ceux qui ont été amenés à connaître la haute position de sacrificateurs à Dieu, être préservés par sa grâce, de toute espèce de manquements et de péchés, quâils consistent soit en souillures personnelles, soit en la présentation de quelquâune des formes variées de «feu étranger», qui abondent tellement dans lâéglise professante.
«Et lâÃternel parla à Aaron, disant: Vous ne boirez point de vin ni de boisson forte, toi et tes fils avec toi, quand vous entrerez dans la tente dâassignation, afin que vous ne mouriez pas. Câest un statut perpétuel, en vos générations, afin que vous discerniez entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est impur et ce qui est pur, et afin que vous enseigniez aux fils dâIsraël tous les statuts que lâÃternel leur a dits par Moïse» (vers. 8-11).
Lâeffet du vin est dâexciter la chair, et toute excitation de ce genre nuit à cette condition calme et bien équilibrée de lââme, qui est essentielle pour accomplir convenablement les offices de sacrificateur. Loin dâemployer des moyens pour exciter la nature, nous devrions la traiter comme quelque chose qui nâexiste pas. Alors, seulement, nous serons dans lâétat moral voulu pour servir au sanctuaire, pour former un jugement impartial entre ce qui est souillé et ce qui est net, et pour expliquer et communiquer la pensée de Dieu. Câest à chacun à juger, pour lui-même, de ce qui, dans son cas particulier, agirait comme «le vin ou la boisson forte1». Les choses qui excitent notre nature sont de bien divers genres, en vérité, â la fortune, lâambition, la politique, les nombreux sujets dâémulation dans le monde autour de nous. Toutes ces choses agissent avec une puissance excitante, sur notre nature, et nous rendent complètement impropres à tout service sacerdotal. Si le cÅur est enflé de sentiments dâorgueil, de convoitise ou dâenvie, il est totalement impossible de jouir de lâair pur du sanctuaire, ou dâaccomplir les fonctions sacrées du ministère sacerdotal. Les hommes parlent de la versatilité de lâesprit humain, ou de la facilité avec laquelle il passe promptement dâune chose à une autre. Mais le génie le plus versatile quâun homme ait jamais possédé ne pourrait pas le rendre capable de passer dâun cercle profane de discussions littéraires, commerciales ou politiques, dans la sainte retraite du sanctuaire de la présence divine; ni rendre lâÅil, obscurci par lâinfluence de telles scènes, capable de discerner avec lâexactitude du sacrificateur la différence «entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est impur et ce qui est pur». Non, cher lecteur; les sacrificateurs de Dieu doivent se tenir éloignés du «vin et de la boisson forte». Leur chemin est un chemin de sainte séparation et de sobriété. Ils doivent être élevés bien au-dessus de lâinfluence des joies terrestres, tout comme de celle des douleurs terrestres. La seule chose quâils aient à faire avec la «boisson forte», câest quâelle soit «versée dans le lieu saint», en libation de boisson forte, à lâÃternel (Nomb. 28:7). En dâautres termes, la joie des sacrificateurs de Dieu nâest pas la joie de la terre, mais la joie du ciel, la joie du sanctuaire. «La joie de lâÃternel est leur force».
1 Quelques-uns pensent que, vu la place quâoccupe ici cette direction sur le vin, Nadab et Abihu étaient peut-être sous lâinfluence de la boisson, lorsquâils offrirent le «feu étranger». Quoi quâil en soit, nous devons être reconnaissants de trouver ici un principe précieux à lâégard de notre conduite comme sacrificateurs spirituels. Nous devons nous abstenir de tout ce qui produirait sur notre homme spirituel le même effet que le vin produit sur lâhomme physique.
Il est à peine besoin de dire que le chrétien devrait être des plus vigilants quant à lâusage quâil fait du vin ou des boissons fortes. On tremble en voyant un chrétien être lâesclave dâune habitude, quelle que puisse être cette habitude. Cela prouve quâil ne mortifie et nâasservit pas son corps, et il est en grand danger dâêtre «réprouvé» (1 Cor. 9:27).
Plût à Dieu que ces saintes instructions fussent mieux pesées par nous! Nous en avons un grand besoin, assurément. Si nous négligeons nos responsabilités de sacrificateurs, tout sâen ressentira. Quand nous contemplons le camp dâIsraël, nous voyons trois cercles, dont le plus intérieur avait pour centre le sanctuaire. Il y avait dâabord le cercle des hommes de guerre (Nomb. 1:2), puis le cercle des Lévites tout autour du tabernacle (Nomb. 3:4), et enfin le cercle intérieur des sacrificateurs, officiant dans le lieu saint. Or, rappelons-nous que le croyant est appelé à se mouvoir dans tous ces cercles. Il entre, lutte et combat, comme un homme de guerre (Ãph. 6:11-17; 1 Tim. 1:18; 6:12; 2 Tim. 4:7). Il sert, comme un Lévite au milieu de ses frères, selon sa mesure et sa sphère (Matt. 26:14-15; Luc 19:12-13). Enfin il sacrifie et adore, comme sacrificateur, dans le lieu saint (Héb. 13:15-16; 1 Pierre 2:5, 9). Ce dernier office durera à toujours. En outre, ce nâest quâen tant que nous serons rendus capables de nous mouvoir dûment dans ce cercle sacré, que toutes les autres relations et responsabilités seront dûment accomplies. Par conséquent, tout ce qui entrave nos fonctions sacerdotales â tout ce qui nous éloigne du centre de ce cercle intérieur, où nous avons le privilège de nous tenir, â en un mot, tout ce qui tend à altérer notre relation de sacrificateurs, ou à obscurcir notre vision de sacrificateurs, doit nécessairement nous rendre impropres au service que nous sommes appelés à rendre, et à la guerre que nous sommes appelés à faire.
Ce sont là des considérations importantes. Arrêtons-nous-y sérieusement. Nous avons à garder un cÅur droit â une conscience pure â un Åil simple â une vision spirituelle non troublée. Les intérêts de lââme dans le lieu saint doivent être recherchés fidèlement et avec zèle, sans cela tout ira mal. La communion particulière avec Dieu doit être conservée; sans cela nous serons inutiles comme serviteurs, et vaincus comme hommes de guerre. Câest en vain que nous nous agitons et courons ici et là pour ce que nous appelons service, ou que nous faisons de belles phrases sur lâarmure et la lutte du chrétien. Si nous ne maintenons pas nos vêtements de sacrificateurs sans souillures, et si nous ne nous gardons pas de tout ce qui exciterait notre nature, nous tomberons certainement. Le sacrificateur doit garder son cÅur avec soin, sinon le lévite faillira, et le guerrier sera défait.
Je le répète, câest lâaffaire de chacun de se rendre clairement compte de ce qui, pour lui, constitue le «vin et la boisson forte» â de ce qui lâexcite â de ce qui émousse ses perceptions spirituelles ou trouble sa vision sacerdotale. Il se peut que ce soit un marché, une exposition de bestiaux, un journal. Il se peut que ce soit la moindre bagatelle. Mais nâimporte ce que câest: si cela tend à exciter, cela nous rendra impropres au ministère de sacrificateurs; et si nous ne sommes pas qualifiés comme sacrificateurs, nous ne le sommes pas plus pour tout le reste, puisque nos succès, à tous égards et pour tous les détails de notre service, dépendront toujours de la mesure en laquelle nous cultiverons un esprit de culte.
Exerçons donc un esprit de jugement sur nous-mêmes â un esprit de vigilance sur nos habitudes, nos voies, nos pensées, nos goûts et nos associations; et quand, par grâce, nous découvrons quoi que ce soit qui ait la moindre tendance à nous détourner des saints exercices du sanctuaire, rejetons-le, coûte que coûte. Ne nous laissons pas devenir les esclaves dâune habitude. La communion avec Dieu devrait être plus chère à nos cÅurs que toute autre chose; et dans la proportion où nous apprécierons cette communion, nous veillerons et prierons, et nous tiendrons en garde contre tout ce qui nous en priverait â contre tout ce qui pourrait exciter, troubler ou ébranler1.
1 Quelques-uns penseront peut-être que le passage de Lév. 10:9 permet, occasionnellement, lâusage des choses qui tendent à exciter lâesprit naturel, parce quâil est dit: «Vous ne boirez point de vin, ni de boisson forte⦠quand vous entrerez dans la tente dâassignation». à ceci nous répondrons que le sanctuaire nâest pas un lieu que le chrétien doive visiter occasionnellement, mais un lieu dans lequel il doit habituellement servir et adorer. Câest la sphère dans laquelle il doit «vivre, se mouvoir et avoir son être». Plus nous vivons en la présence de Dieu, et moins nous pouvons souffrir dâen être éloignés; et aucun de ceux qui connaissent le bonheur dây être ne se permettra légèrement quoi que ce soit qui lâen priverait. Il nây a pas sur toute la terre un seul objet qui, au jugement dâun cÅur spirituel, puisse équivaloir à une heure de communion avec Dieu.
«Et Moïse dit à Aaron, et à Ãléazar et à Ithamar, ses fils qui restaient: Prenez lâoffrande de gâteau, ce qui reste des sacrifices de lâÃternel faits par feu, et mangez-la en pains sans levain à côté de lâautel; car câest une chose très sainte. Et vous la mangerez dans un lieu saint, parce que câest là ta part et la part de tes fils dans les sacrifices de lâÃternel faits par feu; car il mâa été ainsi commandé». (Vers. 12, 13).
Il y a peu de choses qui nous soient plus difficiles que de nous maintenir à la hauteur divine, quand la faiblesse humaine sâest manifestée. Nous sommes comme David, lorsque lâÃternel fit une brèche en la personne dâUzza, parce quâil avait étendu sa main sur lâarche: «Et David eut peur de Dieu en ce jour-là , disant: Comment ferais-je entrer chez moi lâarche de Dieu?» (1 Chr. 13:12). Il est extrêmement difficile de fléchir devant le jugement, et en même temps de maintenir les principes divins. Le danger est dâabaisser la mesure morale, de descendre de cette haute région jusquâau terrain humain. Nous devons soigneusement nous garder de ce mal, dâautant plus dangereux quâil se revêt des formes de la modestie, de la défiance de soi-même et de lâhumilité. Malgré tout ce qui était arrivé, Aaron et ses fils devaient manger lâoffrande de gâteau dans le lieu saint. Ils devaient la manger, non parce que tout sâétait bien passé, mais «parce que câest là ta part et quâil mâa été ainsi commandé». Quoiquâil y eût eu péché, cependant leur place était dans le tabernacle, et ceux qui étaient là avaient certaines choses, à eux assignées dâaprès lâordre divin. Lors même que lâhomme eût manqué mille et mille fois, la parole de lâÃternel ne pouvait manquer; et cette parole assurait, à tous les sacrificateurs fidèles, certains privilèges dont ils avaient le droit de jouir. Les sacrificateurs de Dieu ne devaient-ils rien avoir à manger, aucune nourriture sacerdotale, parce quâune faute avait été commise? Ceux qui étaient demeurés de reste devaient-ils avoir faim, parce que Nadab et Abihu avaient offert un «feu étranger»? Non, assurément. Dieu est fidèle, et il ne permettra jamais que lâon reste à vide en sa présence bénie. Le fils prodigue peut sâégarer, errer, dépenser tout son bien et tomber dans lâindigence; mais il sera toujours vrai que «dans la maison de son père il y a du pain en abondance».
«Et vous mangerez la poitrine tournoyée et lâépaule élevée, dans un lieu pur, toi et tes fils et tes filles avec toi; car elles vous sont données comme ta part et la part de tes fils dans les sacrifices de prospérités des fils dâIsraël⦠par statut perpétuel, comme lâÃternel lâa commandé» (Vers. 14, 15). Quelle force et quelle stabilité nous avons ici! Tous les membres de la famille du sacrificateur, les «filles» aussi bien que les «fils» â tous, quelle que soit la mesure de leur énergie ou de leur capacité â doivent se nourrir de «la poitrine» et de «lâépaule», types des affections et de la force du vrai Sacrifice de prospérités, en tant que ressuscité dâentre les morts, et présenté devant Dieu. Ce précieux privilège leur appartient, en tant que leur ayant été «donné, par statut perpétuel, comme lâÃternel lâa commandé». Cela rend tout «sûr et ferme», quoi quâil puisse arriver. Les hommes peuvent manquer et pécher; le feu étranger peut être offert; mais la famille sacerdotale de Dieu ne doit jamais être privée de la riche et miséricordieuse portion que lâamour divin lui a procurée, et que la fidélité divine lui a garantie «par statut perpétuel».
Cependant nous devons faire une distinction entre les privilèges qui appartenaient à tous les membres de la famille dâAaron, «filles» aussi bien que «fils», et ceux dont la partie mâle de la famille pouvait seule jouir. Nous avons déjà fait allusion à ce point dans les notes sur les offrandes. Certaines bénédictions sont communes à tous les croyants, simplement comme tels; et il en est dâautres qui demandent une plus grande mesure de connaissance spirituelle et dâénergie sacerdotale, pour être comprises et goûtées. Or il est tout à fait inutile, il est même coupable de prétendre à la jouissance de cette plus haute mesure, quand, en réalité, nous ne la possédons pas. Câest une chose que de tenir ferme les privilèges qui sont «donnés» de Dieu et qui ne peuvent jamais être ôtés, et autre chose de prétendre à une capacité spirituelle à laquelle nous nâavons jamais atteint. Sans doute, nous devons désirer ardemment la plus haute mesure de communion sacerdotale â lâordre le plus élevé des privilèges des sacrificateurs; mais il est bien différent de désirer une chose ou de prétendre lâavoir.
Cette pensée jettera de la lumière sur la dernière partie de notre chapitre: «Et Moïse chercha diligemment le bouc du sacrifice pour le péché; mais voici, il avait été brûlé; et Moïse se mit en colère contre Ãléazar et Ithamar, les fils dâAaron, qui restaient, et il leur dit: Pourquoi nâavez-vous pas mangé le sacrifice pour le péché dans un lieu saint? car câest une chose très sainte; et Il vous lâa donné pour porter lâiniquité de lâassemblée, pour faire propitiation pour eux devant lâÃternel: voici, son sang nâa pas été porté dans lâintérieur du lieu saint; vous devez de toute manière le manger dans le lieu saint, comme je lâai commandé. Et Aaron dit à Moïse: Voici, ils ont présenté aujourdâhui leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant lâÃternel, et ces choses me sont arrivées; et si jâeusse mangé aujourdâhui le sacrifice pour le péché, cela eût-il été bon aux yeux de lâÃternel? Et Moïse lâentendit, et cela fut bon à ses yeux».
Les «filles» dâAaron nâavaient pas la permission de manger du «sacrifice pour le péché». Ce grand privilège nâappartenait quâaux «fils», et il était le type de la forme la plus élevée du service sacerdotal. Manger du sacrifice pour le péché était lâexpression de la complète identification avec celui qui lâoffrait, et cela demandait une mesure de capacité sacerdotale et une énergie qui trouvaient leur type dans «les fils dâAaron». Dans cette occasion-ci, cependant, il est évident quâAaron et ses fils nâétaient pas en état de sâélever jusquâà cette sainte hauteur. Ils auraient dû lâêtre, mais ils ne lâétaient pas. «Ces choses me sont arrivées», dit Aaron. Sans doute, câétait une faute à déplorer, mais pourtant «Moïse lâentendit, et cela fut bon à ses yeux». Il vaut beaucoup mieux être sincère dans la confession de nos chutes et de nos négligences, que dâavoir des prétentions de force spirituelle qui sont tout à fait sans fondement.
Ainsi donc, le dixième chapitre du Lévitique sâouvre par un péché positif et se termine par une faute dâomission. Nadab et Abihu offrent du «feu étranger»; et Ãléazar et Ithamar sont incapables de manger lâoffrande pour le péché. Le péché attire le jugement divin, la faute est traitée avec une indulgence divine. Il ne pouvait y avoir de tolérance pour le «feu étranger». Câétait braver ouvertement le commandement formel de Dieu. Il y a, évidemment, une grande différence entre la transgression délibérée dâun commandement positif, et la simple incapacité de sâélever à la hauteur dâun privilège divin. Le premier cas est un déshonneur ouvertement fait à Dieu; le second est un tort quâon se fait en se privant de sa propre bénédiction. Ni lâun, ni lâautre ne devraient avoir lieu, mais la différence entre les deux est facile à saisir.
Puisse le Seigneur, dans sa grâce infinie, nous faire toujours habiter dans la retraite cachée de sa sainte présence, demeurant dans son amour, et nous nourrissant de sa vérité. Ainsi nous serons préservés du «feu étranger» et de la «boisson forte» â câest-à -dire de tout culte faux, et de lâexcitation charnelle, sous toutes ses formes. Ainsi aussi, nous serons rendus capables de nous comporter droitement dans tous les détails du ministère sacerdotal, et de jouir de tous les privilèges de notre position de sacrificateurs. La communion du chrétien est comme la sensitive. Elle est aisément affectée par les rudes influences dâun monde méchant. Elle se développera sous lâaction bienfaisante de lâatmosphère du ciel, mais devra se fermer résolument au souffle glacial du monde et des sens. Souvenons-nous de ces choses, et tâchons de demeurer toujours dans lâenceinte sacrée de la présence divine. Là , tout est pur, heureux et sûr.