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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 6". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-6.html.
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 6". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-30
Chapitres 5 et 6
Le résultat du premier appel à Pharaon semblait nâêtre rien moins quâencourageant. La crainte de perdre les Israélites porta le roi à les tenir dâautant plus ferme et à les surveiller avec un redoublement de vigilance. Toutes les fois que les limites de la puissance de Satan viennent à être resserrées, la fureur de celui-ci augmente. Il en fut ainsi quand Moïse et Aaron apparurent pour la délivrance dâIsraël. La fournaise était sur le point dâêtre éteinte par lâamour du Libérateur; mais avant quâelle le soit, elle brûle avec plus dâintensité, et lâardeur du feu augmente. Le diable nâaime à lâcher aucun de ceux quâil a tenus sous sa terrible main. Il est cet «homme fort revêtu de ses armes» dont parle Luc (11:21, 22 lc 11.21-22), et dont, tandis quâil «garde son palais», les «biens sont en paix». Mais, Dieu soit béni, il y en a un qui est «plus fort que lui», et qui lui a ôté «son armure en laquelle il se confiait», et a fait le partage de ses dépouilles entre les heureux objets de son amour éternel.
«Et après cela, Moïse et Aaron allèrent, et dirent au Pharaon: Ainsi dit lâÃternel, le Dieu dâIsraël: Laisse aller mon peuple, afin quâil me célèbre une fête dans le désert». (Chap. 5:1). Tel était le message de lâÃternel à Pharaon. Il demandait pour le peuple une entière délivrance, parce quâIsraël était son peuple, et il voulait quâil Lui célébrât une fête solennelle dans le désert. Dieu, pour être satisfait, ne veut rien de moins pour ses élus, quâune délivrance complète du joug de lâesclavage. «Déliez-le et laissez-le aller» (Jean 11:44) est la grande devise des voies miséricordieuses de Dieu envers ceux qui, bien que tenus en esclavage par Satan, sont néanmoins ceux auxquels il veut donner la vie éternelle.
Quand nous contemplons les enfants dâIsraël au milieu des fours à briques de lâÃgypte, nous avons devant nous une représentation exacte de la condition de tout enfant dâAdam, selon la nature. Ils étaient là , écrasés sous le joug pesant de lâEnnemi, sans aucune force pour se délivrer. La seule mention du nom de liberté ne fit que pousser lâoppresseur à renforcer les chaînes de ses captifs, et à charger ceux-ci dâun joug plus accablant. Il fallait nécessairement que la délivrance vînt du dehors. Mais dâoù devait-elle venir? Où étaient les ressources pour payer la rançon? Où, la force pour briser les chaînes? Et encore quâon les eût trouvées, où était la volonté qui voulût accomplir lâÅuvre et prendre la peine de délivrer? Hélas! il nây avait point dâespérance pour Israël, ni au dedans ni au dehors. Le pauvre peuple nâavait dâautre ressource que de regarder en haut. Dieu était son refuge: Lui avait le pouvoir et le vouloir; il pouvait racheter Israël à prix et par puissance. En lâÃternel, et en lui seul, était le salut pour le peuple misérable et opprimé.
Il en est toujours ainsi. «Il nây a de salut en aucun autre; car aussi il nây a point dâautre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés». (Actes 4:12). Le pécheur est sous le joug dâun maître qui le gouverne avec un pouvoir despotique. Il est «vendu au péché» (Rom. 7:14), «captif de Satan pour faire sa volonté», enchaîné dans les liens de la convoitise, de la passion et de son caractère, «sans force» (Rom. 5:6), â «sans espérance», â «sans Dieu» (Ãph. 2:12). Telle est la condition du pécheur. Comment donc se délivrera-t-il lui-même? Esclave dâun autre, tout ce quâil fait, il le fait en qualité dâesclave. Ses pensées, ses paroles, ses actions, sont les pensées, les paroles et les actions dâun esclave. Lors même quâil pleurerait et soupirerait après la délivrance, ses pleurs et ses soupirs ne sont encore que la triste preuve de son esclavage. Il peut lutter pour la liberté; mais ses efforts mêmes, bien quâils témoignent de son désir dâêtre libre, sont la déclaration positive de son asservissement.
Or il ne sâagit pas seulement de la condition du pécheur; sa nature même est radicalement corrompue et tout entière soumise à la puissance de Satan. Ainsi le pécheur nâa pas seulement besoin dâêtre introduit dans une nouvelle position, il faut encore quâil soit doué dâune nouvelle nature. La nature et la position vont ensemble. Sâil était au pouvoir du pécheur dâaméliorer la condition dans laquelle il se trouve, à quoi cela lui servirait-il aussi longtemps que sa nature serait irrémédiablement mauvaise? Un noble peut bien recueillir et adopter un mendiant, et lui octroyer la fortune et la position dâun noble, mais il ne pourra jamais lui donner en partage la noblesse de nature; et ainsi, la nature dâun mendiant ne se trouvera jamais à son aise dans la position dâun noble. Il faut une nature qui corresponde à la position, et une position qui corresponde avec les capacités, les désirs, les affections et les tendances de la nature de celui qui sây trouve. Or lâévangile de la grâce de Dieu nous apprend que le croyant est introduit dans une condition entièrement nouvelle; quâil nâest plus considéré comme étant encore dans son précédent état de culpabilité et de condamnation, mais comme étant dans un état de parfaite et éternelle justification. La condition dans laquelle Dieu le voit maintenant, nâest pas seulement un état de pardon complet, mais un état tel que la sainteté infinie ne peut y découvrir aucune tache. Le croyant a été retiré de sa condition première de culpabilité, et placé, dâune manière absolue et pour lâéternité dans une condition nouvelle de justice parfaite et pure. Ce nâest pas quâen aucune manière son ancienne condition ait été améliorée: car «ce qui est tordu ne peut être redressé» (Eccl. 1:15). «LâÃthiopien peut-il changer sa peau, et le léopard ses taches?» (Jér. 13:23). Rien nâest plus opposé à la vérité fondamentale de lâÃvangile que la théorie dâune amélioration graduelle dans la condition du pécheur. Né dans une condition déterminée, il faut quâil soit «né de nouveau» pour entrer dans une autre. Il pourra essayer de sâaméliorer; prendre la résolution de devenir meilleur à lâavenir; de commencer une nouvelle page; de changer sa manière de vivre, mais pour tout cela, il ne sera pas, même au moindre degré, sorti de sa condition réelle, comme pécheur. Il pourra devenir ce quâon appelle «religieux»; il pourra essayer de prier; il pourra suivre assidûment les ordonnances du culte et revêtir toutes les apparences dâune réforme morale, mais rien de tout cela ne peut changer quoi que ce soit à son état réel devant Dieu.
Il en est de même pour ce qui concerne la nature. Comment un homme pourrait-il changer sa nature? Il peut lui faire subir une succession dâopérations; il peut essayer de la dompter, de la soumettre à une discipline; avec tout cela, ce sera toujours la nature: «Ce qui est né de la chair, est chair». (Jean 3:6). Il faut à lâhomme une nouvelle nature aussi bien quâune nouvelle condition. Mais comment lâacquérir? En croyant «le témoignage que Dieu a rendu de son Fils». «à tous ceux qui lâont reçu, il leur a donné le droit dâêtre enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom, lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de lâhomme, mais de Dieu». (Jean 1:12, 13). Nous apprenons ici que ceux qui croient au nom du Fils unique de Dieu, ont le droit ou le privilège dâêtre enfants de Dieu; ils sont rendus participants dâune nouvelle nature; ils ont la vie éternelle. «Qui croit au Fils a la vie éternelle». (Jean 3:36). «En vérité, en vérité, je vous dis, que celui qui entend ma parole et qui croit Celui qui mâa envoyé a la vie éternelle, et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie». (Jean 5:24). «Et câest ici la vie éternelle, quâils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ». (Jean 17:3). «Et câest ici le témoignage: que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils: Celui qui a le Fils a la vie». (1 Jean 5:11, 12).
Telle est la doctrine de lâÃcriture pour ce qui concerne les importantes questions relatives à la condition de la nature. Mais comment et sur quel fondement le croyant est-il introduit dans une condition de justice divine, et rendu participant de la nature divine? Ce grand changement dépend tout entier de cette bienheureuse vérité: que «Jésus mourut et quâIl est ressuscité» (1 Thess. 4:14). Cet Ãtre béni quitta le trône de la gloire, les demeures de la lumière; il descendit dans ce monde de péché et de misère, en ressemblance de chair de péché et, après avoir parfaitement manifesté et glorifié Dieu dans tous les actes de sa vie ici-bas, il mourut sur la croix, sous le poids de toutes les transgressions de son peuple. Il a ainsi divinement satisfait à tout ce qui était ou pouvait être contre nous. «Il a rendu la loi grande et honorable» (Ãsaïe 42:21); puis il fut fait malédiction, étant pendu au bois. Tout droit fut satisfait par Lui, tout ennemi réduit au silence, tout obstacle ôté. «La bonté et la vérité se sont rencontrées; la justice et la paix se sont entre-baisées». (Ps. 85:11). La justice infinie ayant été satisfaite, lâamour infini peut se déverser dans le cÅur brisé du pécheur, pour le calmer et le réjouir par sa vertu, en même temps que lâeau et le sang, qui découlèrent du côté percé de Jésus satisfont parfaitement à tous les besoins dâune conscience coupable et convaincue de péché. Le Seigneur Jésus était à notre place sur la croix; il était notre représentant. «Il mourut, le juste pour les injustes». (1 Pierre 3:18). «Il fut fait péché pour nous». (2 Cor. 5:21). Il fut mis au rang des transgresseurs; il fut enseveli et il ressuscita, ayant tout accompli. Ainsi il nây a plus rien désormais qui soit contre le pécheur: il est uni à Christ et dans la même condition de justice que Christ. «Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde». (1 Jean 4:17).
Voilà ce qui donne à la conscience une paix solide et bien établie. Si nous ne sommes plus dans un état de culpabilité, mais dans un état de justification; si Dieu ne nous voit quâen Christ et comme Christ, alors une paix parfaite est notre partage. «Ayant été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu». (Rom. 5:1). Le sang de lâAgneau a ôté toute la culpabilité du croyant, a effacé sa lourde dette, et lui a donné, en présence de cette sainteté «qui ne peut contempler lâoppression» (Hab. 1:13), un vêtement parfaitement blanc.
Mais le croyant nâa pas seulement trouvé la paix avec Dieu; il est fait enfant de Dieu, en sorte quâil peut jouir des douceurs de la communion avec le Père et le Fils, par la puissance du Saint Esprit. Il faut envisager la croix sous deux points de vue: dâabord elle satisfait aux droits de Dieu et à ce quâexige sa gloire; ensuite elle est lâexpression de lâamour de Dieu. Si nous considérons nos péchés en vue des droits de Dieu comme Juge, nous trouvons que la croix a satisfait à tous ces droits. Dieu, comme Juge, a été divinement satisfait et glorifié à la croix. Mais il y a plus que cela: Dieu a des affections aussi bien que des droits; et la croix du Seigneur Jésus révèle au pécheur toutes ces affections dâune manière touchante et persuasive; tandis que, en même temps, le pécheur est rendu participant dâune nouvelle nature, capable de jouir de ces affections, et dâavoir communion avec le cÅur duquel elles découlent. «Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu». (1 Pierre 3:18). Nous ne sommes donc pas seulement introduits dans un nouvel état, mais amenés à une personne, savoir à Dieu lui-même, et nous sommes faits participants dâune nature qui est capable de trouver ses délices en Lui. «Nous nous glorifions en Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation». (Rom. 5:11).
Quelle force et quelle beauté ne découvrons-nous pas dans ces paroles de délivrance: «Laisse aller mon peuple, afin quâil me célèbre une fête dans, le désert» (Chap. 5:1). «LâEsprit du Seigneur est sur moi, parce quâil mâa oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il mâa envoyé pour publier aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés». (Luc 4:18, 19). La bonne nouvelle de lâÃvangile annonce la délivrance de tout joug et de toute servitude. La paix et la liberté, comme Dieu lâa déclaré, sont les dons que lâÃvangile apporte à ceux qui le reçoivent par la foi.
Remarquez quâil est dit: «Afin quâils me célèbrent une fête». Si les enfants dâIsraël devaient en finir avec Pharaon, câétait pour quâils commencent avec Dieu. Le changement était grand. Au lieu de se fatiguer sous le joug des commissaires dâimpôts de Pharaon, ils devaient faire la fête à lâÃternel; et, bien que pour cela il fallût passer de lâÃgypte au désert, la présence divine devait les y accompagner; et si le désert était triste et sauvage, il était le chemin qui conduisait en Canaan. Il était dans les desseins de Dieu quâIsraël célébrât une fête solennelle à lâÃternel dans le désert, et à cet effet il fallait quâon le «laissât aller» hors dâÃgypte.
Toutefois Pharaon nâétait aucunement disposé à obéir à lâordre divin. «Qui est, dit-il, lâÃternel pour que jâécoute sa voix et que je laisse aller Israël?» (Vers. 2). Par ces paroles, Pharaon exprime de la manière la plus frappante sa véritable condition morale, son ignorance et sa désobéissance. Ces deux choses vont ensemble. Si on ne connaît pas Dieu, on ne peut pas lui obéir, car lâobéissance est toujours fondée sur la connaissance. Une âme qui a le bonheur de connaître Dieu, éprouve que cette connaissance est la vie (Jean 17:3); et la vie est la puissance; et avec la puissance on peut agir. Il est évident que celui qui nâa pas la vie ne peut pas agir; il y a donc un grand manque dâintelligence à vouloir faire accomplir à quelquâun certains actes, afin quâil obtienne ainsi ce par quoi seul il est capable de faire quoi que ce soit.
Puis Pharaon ne se connaissait pas plus lui-même quâil ne connaissait Dieu. Il ne savait pas quâil était un pauvre ver de terre, suscité dans le but exprès de faire connaître la gloire de Celui duquel il disait quâil ne le connaissait pas. (Exo. 9:16 ex 9.15-16; Rom. 9:17 rm 9.17). «Et ils dirent: le Dieu des Hébreux sâest rencontré avec nous. Nous te prions, laisse-nous aller le chemin de trois jours dans le désert, et que nous sacrifiions à lâÃternel, notre Dieu; de peur quâil ne se jette sur nous par la peste ou par lâépée. Et le roi dâÃgypte leur dit: Moïse et Aaron, pourquoi détournez-vous le peuple de son ouvrage? Allez à vos corvées⦠Que le service pèse sur ces hommes, et quâils sây occupent, et ne regardent pas à des paroles de mensonge». (Vers. 3-9).
Quelle révélation des secrets ressorts du cÅur humain ne trouvons-nous pas ici? Quelle complète incapacité dâentrer dans les choses de Dieu? Tous les droits divins et toutes les révélations divines étaient, selon lâestimation de Pharaon, des «paroles de mensonge». â Que lui importait «le chemin de trois jours dans le désert», ou «une fête à lâÃternel»? Comment aurait-il pu comprendre la nécessité dâun pareil voyage, ou la nature ou le but dâune pareille fête? Il pouvait comprendre ce que câétait que de porter des charges et de faire des briques; ces choses avaient, à son jugement, un air de réalité; mais quant à Dieu, à son service ou à son culte, il ne pouvait y voir quâune vraie chimère, inventée par ceux qui ne cherchaient quâune excuse pour échapper aux austères réalités de la vie.
Trop souvent il en a été de même pour les sages et les grands de ce monde, qui toujours ont été les premiers à taxer de folie et de vanité les témoignages divins. Ãcoutez, par exemple, lâestimation que fit le «très excellent Festus» de la grande question débattue entre Paul et les Juifs. «Ils avaient contre lui quelques questions touchant leur culte religieux et touchant un certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant» (Actes 25:19). Hélas! combien peu il savait ce quâil disait! Combien peu il comprenait ce quâimpliquait la question de savoir si «Jésus» était «mort» ou «vivant» Il ne pensait pas à lâimmense portée de cette question pour lui-même et pour ses amis, Agrippa et Bérénice; mais cela ne changeait rien au fait lui-même; lui et eux savent maintenant davantage sur ce sujet, bien que, dans les jours passagers de leur gloire terrestre, ils ne lâaient considérée que comme une question superstitieuse, indigne de lâattention dâhommes sensés, et uniquement propre à occuper le cerveau dérangé de visionnaires enthousiastes. Oui, la grande question qui décide de la destinée de tout enfant dâAdam, cette question sur laquelle repose la condition présente et éternelle de lâÃglise et du monde, et à laquelle se rattachent tous les conseils de Dieu, elle était, selon le jugement de Festus, une vaine superstition.
Il en fut de même pour Pharaon. Il ne savait rien de «lâÃternel, le Dieu des Hébreux», le grand «Je suis»; aussi regardait-il tout ce que Moïse et Aaron lui avaient dit dâun sacrifice à Dieu comme «des paroles de mensonge». Les choses de Dieu doivent toujours paraître à lâesprit profane de lâhomme, vaines, inutiles et dépourvues de sens. Le nom de Dieu peut faire partie de la phraséologie dâune froide religion de formalisme, mais Dieu lui-même nâest pas connu. Son nom précieux, dans lequel se trouve renfermé tout ce que le cÅur du croyant peut désirer et dont il peut avoir besoin, nâa pour lâincrédule ni signification, ni puissance, ni vertu, et ainsi tout ce qui traite de Dieu ou se rapporte à lui, à ses paroles, à ses conseils, à ses pensées, à ses voies, est regardé comme des «paroles de mensonge».
Mais le temps approche rapidement auquel il nâen sera plus ainsi. Le tribunal de Christ, les terreurs du monde à venir, les vagues du lac de feu, ne seront pas des «paroles de mensonge». Non, assurément; et tous ceux qui, par la grâce, croient que ces choses sont des réalités, devraient sâefforcer de réveiller à leur égard la conscience de ceux qui, comme Pharaon, tiennent «la fabrication des briques» pour la seule chose digne dâoccuper la pensée, la seule vraie réalité!
Hélas! combien souvent les chrétiens mêmes vivent dans la région des choses visibles, dans la région de la terre et de la nature, de manière à perdre le sens profond, immuable et puissant de la réalité des choses divines et célestes. Nous avons besoin de vivre davantage dans la région de la foi, dans la région du ciel et de la «nouvelle création». Alors nous verrions les choses comme Dieu les voit; nous penserions à leur égard comme Dieu pense, et notre vie tout entière serait plus élevée, plus désintéressée, plus complètement séparée de la terre et des choses terrestres.
Cependant lâépreuve la plus douloureuse pour Moïse ne vient pas du jugement porté par Pharaon sur sa mission. Le serviteur fidèle, dont le cÅur est tout entier à Christ, doit toujours sâattendre à nâêtre regardé par les hommes du monde que comme un enthousiaste visionnaire. Ils contemplent le croyant à un point de vue qui ne nous permet pas dâattendre dâeux un autre jugement. Plus un serviteur sera fidèle à son céleste Maître, plus il marchera sur ses traces, plus il sera conforme à son image, plus aussi il peut sâattendre à être regardé, par les fils de la terre, comme étant «hors de sens». Ce jugement du monde ne devrait donc ni le désappointer, ni le décourager. Mais une chose infiniment plus pénible encore pour lui, câest de voir son ministère et son témoignage mal interprétés, méconnus ou rejetés par ceux qui en sont eux-mêmes les objets particuliers. En pareil cas, il a besoin dâêtre beaucoup avec Dieu, dans le secret de ses pensées; il a besoin de vivre beaucoup dans la puissance de la communion avec Lui, pour être maintenu dans la constante réalité de sa voie et de son service. Si, dans des circonstances aussi difficiles, on nâest pas pleinement persuadé dâavoir reçu mission dâen haut, si lâon nâest pas conscient dâavoir avec soi la présence divine, on est presque sûr de succomber.
Si Moïse nâavait pas été ainsi soutenu, comment eût-il persévéré quand lâoppression croissante de la puissance de Pharaon arracha aux commissaires des enfants dâIsraël des paroles de découragement comme celles-ci: «Que lâÃternel vous regarde, et quâil juge; car vous nous avez mis en mauvaise odeur auprès du Pharaon et auprès de ses serviteurs, de manière à leur mettre une épée à la main pour nous tuer» (Vers. 20, 21). Il y avait là de quoi accabler Moïse, et Moïse le sentait, car il retourna vers lâÃternel et dit: «Seigneur, pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple? Pourquoi donc mâas-tu envoyé? Depuis que je suis entré vers le Pharaon pour parler en ton nom, il a fait du mal à ce peuple et tu nâas pas du tout délivré ton peuple». Au moment même où la délivrance semblait proche, les choses avaient pris lâaspect le plus décourageant; tout comme dans la nature, lâheure la plus sombre de la nuit est souvent celle qui précède immédiatement lâaube du jour. Ainsi il en sera de lâhistoire dâIsraël aux derniers jours. Lâheure de lâobscurité la plus profonde et de lâangoisse la plus effrayante précédera lâapparition soudaine du «Soleil de justice» (Mal. 4:1, 2), apportant la santé dans ses ailes, pour guérir dâune guérison éternelle «la plaie de la fille de son peuple» (Jér. 6:14; 8:11).
On peut se demander jusquâà quel point le «pourquoi» de Moïse, cité dans le passage plus haut, fut dicté par une foi réelle et par une volonté mortifiée? Toujours est-il que le Seigneur ne reprend pas Moïse pour son «pourquoi», occasionné par la grandeur de lâaffliction du moment. Il lui répond avec bonté: «Tu verras maintenant ce que je ferai au Pharaon, car contraint par main forte, il les laissera aller, il les chassera de son pays». (Chap. 6:1). Cette réponse est empreinte dâune grâce toute particulière. Au lieu de censurer lâinsolence de celui qui se permettait de mettre en question les voies insondables de «Je suis», ce Dieu toujours miséricordieux cherche à relever lâesprit accablé de son serviteur, en lui dévoilant ce quâil allait faire. Câétait agir dâune manière digne de Dieu, de qui descend toute grâce excellente et tout don parfait, qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches. (Jac. 1:5, 17). «Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière». (Ps. 103:14). Ce nâest pas non plus uniquement dans ses actes, mais en Lui-même, dans son propre nom et dans son caractère, quâil voudrait faire trouver au cÅur la consolation et la joie; et là est le bonheur parfait, divin, éternel. Quand le cÅur trouve en Dieu lui-même le soulagement dont il a besoin, quand il peut se réfugier dans le sûr asile que lui offre son nom, quand il peut trouver dans le caractère de Dieu la réponse parfaite à tous ses besoins, alors il est véritablement élevé au-dessus de la région des choses créées; il peut abandonner les belles promesses de la terre, et estimer à leur juste valeur les superbes prétentions de lâhomme. Le cÅur qui connaît Dieu par expérience peut non seulement regarder la terre et dire: «Tout est vanité» mais encore regarder directement à Dieu et dire «Toutes mes sources sont en toi». (Psaumes 87:7).
«Et Dieu parla à Moïse, et lui dit: Je suis lâÃternel (lâÃternel). Je suis apparu à Abraham, à Isaac, et à Jacob, comme le Dieu Tout-Puissant; mais je nâai pas été connu dâeux par mon nom dâÃternel (lâÃternel). Et jâai aussi établi mon alliance avec eux, pour leur donner le pays de Canaan, le pays de leur séjournement, dans lequel ils ont séjourné. Et jâai aussi entendu le gémissement des fils dâIsraël, que les Ãgyptiens font servir, et je me suis souvenu de mon alliance». (Vers. 2-5). «LâÃternel» est le titre que Dieu prend comme Libérateur de son peuple, en vertu de son alliance de pure et souveraine grâce. Il se révèle lui-même comme étant la Source éternelle de lâamour rédempteur; établissant ses conseils, accomplissant ses promesses, délivrant son peuple élu de tout ennemi et de tout mal. Câétait le privilège dâIsraël de demeurer toujours sous la sauvegarde de ce nom significatif de lâÃternel, de ce nom qui manifeste Dieu comme agissant pour sa propre gloire, et formant son peuple opprimé pour publier par lui cette gloire. (Comp. Ãs. 43:11, 12, 15, 21 es 43.11-21).
«Câest pourquoi dis aux fils dâIsraël: Je suis lâÃternel, et je vous ferai sortir de dessous les fardeaux des Ãgyptiens, et je vous délivrerai de leur servitude; et je vous rachèterai à bras étendu, et par de grands jugements; et je vous prendrai pour être mon peuple, et je vous serai Dieu; et vous saurez que je suis lâÃternel, votre Dieu qui vous fais sortir de dessous les fardeaux des Ãgyptiens. Et je vous ferai entrer dans le pays au sujet duquel jâai levé ma main, pour le donner à Abraham, à Isaac, et à Jacob, et je vous le donnerai en possession. Je suis lâÃternel». (Vers. 6-8). Tout ceci proclame la grâce la plus pure, la plus gratuite, la plus riche. LâÃternel se présente au cÅur des siens comme étant Celui qui agirait en eux, pour eux et avec eux, pour la manifestation de sa propre gloire. Quelque faibles et misérables quâils fussent, il était descendu pour faire voir sa gloire, manifester sa grâce et donner un exemple de sa puissance, dans leur entière délivrance. Sa gloire et leur salut étaient inséparablement liés. Plus tard, toutes ces choses ont été rappelées à leur souvenir: «Ce nâest pas parce que vous étiez plus nombreux que tous les peuples, que lâÃternel sâest attaché à vous et vous a choisis car vous êtes le plus petit de tous les peuples mais parce que lâÃternel vous a aimés et parce quâil garde le serment quâil a juré à vos pères, lâÃternel vous a fait sortir à main forte, et tâa délivré de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi dâÃgypte». (Deut. 7:7, 8).
Rien nâest plus propre à affermir et à établir sur un solide fondement le cÅur craintif et tremblant que de savoir que Dieu sâest chargé de nous, tels que nous sommes et en connaissant parfaitement ce que nous sommes; et que, de plus, il ne peut jamais faire en nous aucune nouvelle découverte qui pourrait altérer le caractère ou la mesure de son amour pour nous. «Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusquâà la fin». (Jean 13:1). Celui quâil aime, il lâaime jusquâà la fin dâun amour invariable; câest là un sujet de joie inexprimable. Dieu savait tout ce que nous étions; il connaissait ce quâil y avait de plus mauvais en nous, alors quâil manifesta son amour pour nous dans le don de son Fils. Il savait ce dont nous avions besoin, et il y a pourvu. Il connaissait le montant de la dette, et il lâa payée. Il savait ce quâil y avait à faire, et il lâa accompli. Les exigences de sa propre gloire devaient être satisfaites, et il y a satisfait. Tout est son Åuvre à Lui. Câest pourquoi il dit à Israël: «Je vous ferai sortir»; â «Je vous ferai entrer» «Je vous prendrai pour mon peuple»; â «Je vous donnerai le pays»; â «Je suis lâÃternel». â Câétait là ce quâil voulait faire, en vertu de ce quâil était; et aussi longtemps que cette grande vérité nâa pas été pleinement saisie, aussi longtemps quâelle nâa pas été reçue dans lââme par la puissance du Saint Esprit, il ne peut pas y avoir de paix solide. On ne peut pas avoir le cÅur heureux, ni la conscience tranquille, avant de savoir et de croire que tous les droits divins ont été divinement satisfaits.
Le reste de ce chapitre contient un registre des «chefs des maisons» des pères, des Israélites. Ce registre est intéressant en ce quâil nous montre lâÃternel venant faire le dénombrement de ceux qui lui appartiennent, bien quâils fussent encore dans le royaume de lâEnnemi. Israël était le peuple de Dieu, et Dieu fait ici le dénombrement de ceux sur lesquels il avait un droit souverain. Quelle grâce merveilleuse! Trouver un objet dâintérêt dans ceux qui étaient au milieu de toute la dégradation de la servitude de lâÃgypte, était digne de Dieu! Celui qui a fait les mondes et qui est entouré dâanges non déchus, toujours prêts à faire «son bon plaisir» (Ps. 103:21), descendit ici-bas dans le but dâadopter quelques esclaves, au nom desquels il voulut bien unir son nom. Il descendit au milieu des fours à briques de lâÃgypte, il vit là un peuple gémissant sous le fouet de lâoppresseur, et prononça alors ces mémorables paroles: «Laisse aller mon peuple». Et ayant dit ainsi, il commença à en faire le dénombrement, comme pour dire: Ceux-ci sont à moi; voyons combien ils sont, afin que nul ne soit laissé en arrière. «De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre, pour le faire asseoir avec les nobles: et il leur donne en héritage un trône de gloire». (1 Sam. 2:8).