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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-31
Nous sommes encore appelés à nous arrêter au pied du mont Horeb, «derrière le désert», pour y voir lâincrédulité de lâhomme et la grâce illimitée de Dieu se manifester dâune manière frappante.
«Et Moïse répondit, et dit: Mais voici, ils ne me croiront pas, et nâécouteront pas ma voix; car ils diront: LâÃternel ne tâest point apparu». (Vers. 1). â Quâil est difficile de vaincre lâincrédulité du cÅur de lâhomme, et combien celui-ci a de peine à se confier en Dieu! Que lâhomme est lent à se hasarder en avant sur la simple promesse de lâÃternel! Tout va à la nature, excepté cela. Le plus faible roseau, visible pour lâÅil de lâhomme, est tenu par elle pour infiniment plus solide, comme fondement de confiance, que lâinvisible «Rocher des siècles». (Ãsaïe 36:4). La nature se précipitera avec ardeur vers nâimporte quel ruisseau humain, ou quelle citerne crevassée, plutôt que de demeurer près de la source cachée des «eaux vives» (Jér. 2:13 jr 2.12-13; 17:13 jr 17.13).
Nous devrions penser que Moïse en avait vu et entendu assez pour mettre fin à toutes ses craintes. Le feu consumant, dans le buisson qui ne se consumait point; la grâce dans toute sa condescendance; les grands et précieux titres de Dieu: la mission divine; la certitude de la présence divine, toutes ces choses auraient dû étouffer toute pensée de crainte et communiquer au cÅur une ferme assurance. Cependant Moïse soulève encore des questions, et Dieu lui répond encore; et, comme nous lâavons remarqué, chaque question vient mettre en évidence une nouvelle grâce. «Et lâÃternel lui dit: Quâest-ce que tu as dans ta main? Et il dit: Une verge». (Vers. 2). LâÃternel voulait prendre Moïse tel quâil était, et se servir de ce quâil avait dans sa main. La verge, avec laquelle Moïse avait conduit les brebis de Jéthro, allait être employée pour délivrer lâIsraël de Dieu, pour châtier le pays dâÃgypte, pour frayer, au travers de la mer, un chemin au peuple racheté de lâÃternel, et pour faire découler lâeau du rocher afin de rafraîchir les armées altérées dâIsraël, dans le désert. Dieu se sert des instruments les plus faibles pour accomplir ses plus glorieux desseins. «Une verge»; «une corne de bélier»; (Jos. 6:5); «un gâteau de pain dâorge» (Juges 7:13); «une cruche dâeau» (1 Rois 19:6); «la fronde dâun berger» (1 Sam. 17:50); tout, en un mot, peut servir, dans la main de Dieu, à lâaccomplissement de lâÅuvre quâil sâest proposée. Les hommes sâimaginent que lâon ne peut arriver à de grandes fins que par de grands moyens; mais telles ne sont pas les voies de Dieu. Il se sert dâun «ver» aussi bien que dâun «soleil brûlant», dâun «kikajon» aussi bien que dâun «doux vent dâOrient». (Voyez Jonas 4 jn 4.1-11).
Mais Moïse avait une importante leçon à apprendre, tant à lâégard de la verge quâà lâégard de la main qui devait sâen servir. Il avait à apprendre; et le peuple avait à être convaincu. «Et Dieu dit: Jette-la à terre. Et il la jeta à terre, et elle devint un serpent; et Moïse fuyait devant lui. Et lâÃternel dit à Moïse: Ãtends ta main, et saisis-le par la queue (et il étendit sa main, et le saisit, et il devint une verge dans sa main), afin quâils croient que lâÃternel, le Dieu de leurs pères, le Dieu dâAbraham, le Dieu dâIsaac, et le Dieu de Jacob, tâest apparu». (Vers. 3-5). La verge devint un serpent, en sorte que Moïse sâenfuit de devant lui; mais sur lâordre de lâÃternel, il prit le serpent par la queue, et celui-ci devint une verge. Rien nâest plus propre que cette figure pour exprimer lâidée de la puissance de Satan tournée contre lui-même, et nous avons de nombreux exemples de ce fait dans les voies de Dieu et dans Moïse lui-même. Le serpent est entièrement sous la puissance de Christ; et quand il sera parvenu à la dernière limite de sa carrière insensée, il sera précipité dans lâétang de feu pour y recueillir, pendant tous les siècles de lâéternité, les fruits de son Åuvre. «Le serpent ancien», «lâaccusateur» et «lâadversaire» sera éternellement terrassé sous la verge de lâOint de Dieu. (Apoc. 12:9-10).
«Et lâÃternel lui dit encore: Mets maintenant ta main dans ton sein. Et il mit sa main dans son sein; et il la retira, et voici, sa main était lépreuse, blanche comme neige. Et il dit: Remets ta main dans ton sein. Et il remit sa main dans son sein; et il la retira de son sein, et voici, elle était redevenue comme sa chair». (Vers. 6, 7). La main couverte de lèpre et la purification de cette lèpre représentent lâeffet moral du péché, et la manière dont le péché a été ôté par lâÅuvre parfaite de Christ. Mise dans le sein, la main nette devient lépreuse; et la main lépreuse, mise dans le sein, devient nette. La lèpre est le type bien connu du péché; or le péché est entré par le premier homme, et il a été ôté par le second. «La mort est par lâhomme, câest par lâhomme aussi quâest la résurrection des morts» (1 Cor. 15:21). La chute vint par lâhomme, et par lâhomme la rédemption; par lâhomme vint lâoffense, et par lâhomme le pardon; par lâhomme vint le péché, et par lâhomme la justice; par lâhomme, la mort vint dans le monde; par lâhomme, la mort fut abolie, et la vie, la justice et la gloire furent introduites. Ainsi, non seulement le serpent lui-même sera vaincu et confondu, mais encore toute trace de son Åuvre odieuse et abominable sera entièrement détruite et effacée par le sacrifice expiatoire de Celui qui «a été manifesté, afin quâil détruisît les Åuvres du diable». (1 Jean 3:8).
«Et il arrivera que, sâils ne croient pas même à ces deux signes, et nâécoutent pas ta voix, tu prendras de lâeau du fleuve et tu la verseras sur le sec, et lâeau que tu auras prise du fleuve deviendra du sang sur le sec». (Vers. 9). Nous apprenons ici par une figure expressive et solennelle quelle conséquence entraîne le refus de soumission au témoignage divin. Ce signe ne devait être opéré que dans le cas où les deux précédents auraient été rejetés: il devait être dâabord un signe pour Israël; ensuite, une plaie pour lâÃgypte. (Comp. Exode 7:17).
Cependant le cÅur de Moïse nâest pas encore satisfait. «Et Moïse dit à lâÃternel: Ah, Seigneur! je ne suis pas un homme éloquent, ni dâhier, ni dâavant-hier, ni depuis que tu parles à ton serviteur; car jâai la bouche pesante et la langue pesante» (Vers. 10). Quelle affreuse lâcheté! La patience infinie de lâÃternel, seule, pouvait la supporter. Assurément quand Dieu lui-même eut dit: «Je serai avec toi,» ne donnait-il pas à son serviteur lâinfaillible garantie que rien de tout ce dont il pourrait avoir besoin ne lui manquerait? Sâil avait besoin dâune langue éloquente, «Je suis» nâétait-il pas avec lui? Ãloquence, sagesse, pouvoir, énergie, tout nâétait-il pas renfermé dans ce trésor inépuisable? «Et lâÃternel lui dit: Qui est-ce qui a donné une bouche à lâhomme? ou qui a fait le muet, ou le sourd, ou le voyant, ou lâaveugle? Nâest-ce pas moi, lâÃternel? Et maintenant, va, et je serai avec ta bouche, et je tâenseignerai ce que tu diras». (Vers. 11, 12). Grâce parfaite, incomparable! grâce digne de Dieu! Il nây a personne qui soit comme lâÃternel notre Dieu, dont la grâce patiente surmonte toutes nos difficultés et suffit abondamment à tous nos besoins et à toute notre faiblesse: «Moi, lâÃternel», devrait à jamais faire taire tous les raisonnements de nos cÅurs charnels. Mais, hélas! ces raisonnements sont difficiles à renverser; ils sâélèvent toujours de nouveau, troublant notre paix et déshonorant cet Ãtre béni qui se présente Lui-même à nos âmes dans sa plénitude essentielle, afin que nous puisions de cette plénitude, selon nos besoins.
Il est bon de se rappeler que, quand le Seigneur est avec nous, nos manquements et nos infirmités deviennent pour lui une occasion de déployer sa grâce qui suffit à tout, et sa patience parfaite. Si Moïse sâen fût souvenu, son manque dâéloquence ne lâaurait pas inquiété. Lâapôtre Paul apprit à dire: «Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. Câest pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses pour Christ: car quand je suis faible, alors je suis fort». (2 Cor. 12:9, 10). Ce langage est assurément celui de quelquâun qui était avancé à lâécole de Christ. Câest lâexpérience dâun homme qui se serait peu tourmenté de ne pas posséder une langue éloquente, attendu quâil avait trouvé, dans la précieuse grâce du Seigneur Jésus, une réponse à tous ses besoins quels quâils fussent.
La connaissance de cette vérité aurait dû délivrer Moïse de la défiance et de la timidité excessives qui le dominaient. Lâassurance que, dans sa miséricorde, le Seigneur lui avait donnée dâêtre avec sa bouche aurait dû le tranquilliser pour ce qui était de lâéloquence. Celui qui a fait la bouche de lâhomme pouvait, si besoin était, la remplir de lâéloquence la plus puissante. Pour la foi, ceci est bien simple; mais, hélas! le pauvre cÅur incrédule compte infiniment plus sur une langue éloquente que sur Celui qui lâa créée. Ce fait nous paraîtrait inexplicable, si nous ne savions pas de quels éléments le cÅur naturel est composé. Ce cÅur ne peut pas se confier en Dieu; et de là vient ce défaut si humiliant de confiance dans le Dieu vivant, que lâon découvre même chez les enfants de Dieu, quand ceux-ci se laissent, en quelque mesure, dominer par la nature. Ainsi, dans le cas qui nous occupe, Moïse continue encore à hésiter: «Et Moïse dit: Ah, Seigneur! envoie, je te prie, par celui que tu enverras». (Vers. 13). Câétait, de fait, refuser le glorieux privilège dâêtre le seul messager de lâÃternel à Israël et à lâÃgypte.
Nous savons tous combien lâhumilité que Dieu opère est une grâce inestimable. «Soyez revêtus dâhumilité,» est un précepte divin; et lâhumilité est, sans contredit, lâornement le plus convenable pour un misérable pécheur. Mais, refuser de prendre la place que Dieu nous assigne, ou de suivre le chemin quâil nous trace, ce nâest pas de lâhumilité. Chez Moïse, évidemment, ce qui le retenait nâétait pas de lâhumilité, car «la colère de lâÃternel sâembrasa contre lui»; câétait plus même que de la faiblesse seulement. Aussi longtemps que ce sentiment revêtait les apparences de la timidité, quelque répréhensible quâelle fût dâailleurs, Dieu, dans sa grâce infinie, la supporta, et y répondit par des promesses réitérées, mais quand il prit un caractère dâincrédulité et de lenteur de cÅur, la juste colère de lâÃternel sâenflamma contre Moïse; et, au lieu dâêtre seul instrument dans lâÅuvre du témoignage et de la délivrance dâIsraël, il dut partager ce privilège avec un autre.
Rien ne déshonore Dieu davantage et rien nâest plus dangereux pour nous quâune fausse humilité. Quand, sous prétexte que nous ne possédons pas certaines vertus et certaines qualifications, nous refusons de prendre la place que, dans sa grâce, Dieu nous assigne, ce nâest pas là de lâhumilité, attendu que, si nous pouvions nous rendre à nous-mêmes le témoignage que nous possédons ces vertus et ces qualités, nous nous attribuerions le droit de prétendre à cette place. Si, par exemple, Moïse eût possédé le degré dâéloquence quâil croyait nécessaire à lâaccomplissement de son ministère, nous avons lieu de croire quâil nâaurait pas hésité dâobéir à lâappel de Dieu. Or la question est de savoir quel degré dâéloquence il lui aurait fallu; et la réponse à cette question, câest que, sans Dieu, aucun degré dâéloquence humaine ne pouvait suffire, tandis que, avec Dieu, le moins éloquent des hommes serait un ministre puissant.
Câest là une grande vérité pratique. Lâincrédulité nâest que de lâorgueil, et non de lâhumilité. Elle refuse de croire Dieu, parce quâelle ne trouve pas dans le moi une raison de croire. Si, à cause de quelque chose qui soit en moi, je refuse de croire quand Dieu parle, je fais Dieu menteur. (1 Jean 5:10 1j 5.10). Si, quand Dieu déclare son amour, je refuse de croire, par la raison que je ne mâestime pas assez digne de cet amour, je fais Dieu menteur, et je manifeste lâorgueil inhérent à mon cÅur. La seule pensée que je pourrais mériter autre chose que lâenfer serait la preuve chez moi dâune profonde ignorance de ma condition et de ce que Dieu requiert de moi; refuser de prendre la place qui mâest assignée par lâamour rédempteur, en vertu de lâexpiation accomplie de Christ, câest faire Dieu menteur et déshonorer le sacrifice de la croix. Lâamour de Dieu se déverse spontanément; ce ne sont pas mes mérites qui lâattirent, mais ma misère. Ce nâest pas non plus de la place que moi je mérite quâil est question, mais de celle que Christ mérite. Christ prit, sur la croix, la place du pécheur, afin que le pécheur pût prendre place avec Lui dans la gloire. Christ porta ce que le pécheur mérite, afin que celui-ci pût avoir en partage ce que Christ mérite. Le moi est ainsi complètement mis de côté; et câest là la vraie humilité. Nul ne peut être vraiment humble avant que dâavoir atteint le côté céleste de la croix; mais, là , il trouve la vie, la justice et la faveur divines. Alors on en a fini avec soi-même pour toujours; on ne le cherche plus, on nâespère plus trouver du bien et de la justice en soi, et on se nourrit de lâabondance dâun autre. On est moralement préparé à se joindre à la voix de ceux qui. pendant les temps éternels, feront retentir les cieux de leurs louanges, disant: «Non point à nous, ô Ãternel! non point à nous, mais à ton Nom donne gloire». (Ps. 115:1).
Il nous siérait mal de nous arrêter sur les erreurs et les infirmités dâun serviteur aussi honoré de Dieu que fut Moïse, au sujet duquel nous lisons quâil «a été fidèle dans toute sa maison, comme serviteur, en témoignage des choses qui devaient être dites». (Héb. 3:5). Mais si nous ne devons pas nous arrêter sur ces infirmités dans un esprit de propre satisfaction, comme, si, dans les mêmes circonstances, nous eussions agi autrement, nous devons néanmoins chercher à retirer, de ce que lâÃcriture nous apprend à ce sujet, les saintes leçons quâelle a évidemment pour but de nous donner. Nous devrions apprendre à nous juger nous-mêmes et à nous confier réellement en Dieu, à mettre de côté le moi, afin que Dieu puisse agir en nous, par nous, et pour nous. Là est le vrai secret de la puissance.
Nous avons vu que Moïse se priva par sa faute du privilège dâêtre seul instrument de lâÃternel dans lâÅuvre glorieuse quâil allait accomplir. Mais ce nâest pas tout. La colère de lâÃternel sâembrasa contre Moïse; et il lui dit: «Aaron, le Lévite, nâest-il pas ton frère? Je sais quâil parlera très bien; et aussi le voici qui sort à ta rencontre, et quand il te verra, il se réjouira dans son cÅur. Et tu lui parleras, et tu mettras les paroles dans sa bouche; et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous ferez; et il parlera pour toi au peuple, et il arrivera quâil te sera en la place de bouche, et toi, tu lui seras en la place de Dieu. Et tu prendras dans ta main cette verge, avec laquelle tu feras les signes». (Vers. 14-17). Ce passage est une mine dâinstructions pratiques très précieuses. Nous avons vu les craintes et les doutes de Moïse, malgré toutes les promesses et toutes les assurances quâil recevait de la grâce divine. Et maintenant, bien que Moïse nâait rien gagné ainsi, en fait de puissance réelle; bien quâil nây ait eu ni plus de vertu, ni plus de pouvoir dans la bouche dâAaron que dans la sienne; bien que ce fût lui, Moïse, qui, après tout, ait dû parler à Aaron, nous le voyons prêt à partir dès quâil peut compter sur la présence et la coopération dâun mortel, pauvre et faible comme lui-même; tandis quâil nâavait pas su obéir, quand lâÃternel lui réitérait sa promesse dâêtre avec lui.
Cher lecteur, tout ceci nâest-il pas pour nous un miroir fidèle, dans lequel se reflètent votre cÅur et le mien? Nous sommes tous disposés à nous confier plutôt en tout autre chose quâau Dieu vivant. Appuyés et protégés par un mortel semblable à nous, nous allons hardiment et sans crainte en avant; mais nous tremblons, nous hésitons, nous doutons, alors que nous avons la lumière de la faveur du Maître pour nous encourager, et la force de son bras tout-puissant pour nous soutenir. Ceci devrait nous humilier profondément devant le Seigneur, et nous faire chercher à le connaître mieux, afin que nous sachions nous confier parfaitement en lui, et marcher en avant dâun pas plus ferme, parce que nous lâavons Lui seul pour ressource et pour partage. La société dâun frère est, sans doute, très précieuse: «Deux valent mieux quâun» (Eccl. 4:9); soit pour le travail, soit pour le repos ou le combat. Le Seigneur Jésus envoya ses disciples «deux à deux» (Marc 6:7), car lâunion vaut toujours mieux que lâisolement, toutefois, si notre connaissance personnelle de Dieu et notre expérience de sa présence ne sont pas telles que nous puissions, sâil le faut, marcher seuls, la présence dâun frère nous sera peu utile. Il est remarquable quâAaron, dont la société semble avoir satisfait Moïse, fut celui qui plus tard fit le veau dâor. (Exode 32:21 ex 32.21-24). Nous voyons fréquemment que la personne même, dont la présence nous semblait nécessaire pour notre progrès et notre succès, devient par la suite une source de profond chagrin pour nos cÅurs. Puissions-nous nous en souvenir sans cesse!
Quoi quâil en soit, Moïse consent enfin à obéir mais avant que dâêtre complètement préparé pour lâÅuvre à laquelle il est appelé, il faut quâil passe encore par un autre exercice douloureux; il faut que Dieu de sa main imprime sur sa nature la sentence de mort. Moïse avait appris dâimportantes leçons «derrière le désert»; il est appelé à en apprendre une plus importante encore «en chemin, dans le caravansérail» (Vers. 24). Câest une chose sérieuse que dâêtre le serviteur du Seigneur; une éducation ordinaire ne peut pas qualifier un homme pour une pareille vocation. Il faut que la nature soit mortifiée et maintenue dans cette position de mort. «Nous-mêmes, nous avions en nous-mêmes la sentence de mort, afin que nous nâeussions pas confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts». (2 Cor. 1:9). Tout serviteur, pour être béni dans son service, doit apprendre quelque chose de ce que câest que dâavoir en lui-même la sentence de mort. Moïse dut passer par ce chemin, dans sa propre expérience, avant que dâêtre moralement qualifié pour sa mission. Il allait faire entendre à Pharaon ce message solennel: «Ainsi a dit lâÃternel: Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis: laisse aller mon fils pour quâil me serve; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né». (Vers. 22, 23). Tel était le message que Moïse devait délivrer à Pharaon; message de mort et de jugement; mais pour Israël, Moïse avait un message de vie et de salut. Toutefois, souvenons-nous quâil faut que celui qui veut parler de mort et de jugement, de vie et de salut de la part de Dieu, réalise premièrement, dans sa propre âme, la puissance de ces choses. Moïse, tout au commencement, nous apparaît, en figure, comme couché dans la mort; mais câétait là autre chose que dâentrer dans lâexpérience de la mort de sa propre personne. Câest pourquoi nous lisons: «Et il arriva, en chemin, dans le caravansérail, que lâÃternel vint contre lui, et chercha à le faire mourir. Et Séphora prit une pierre tranchante, et coupa le prépuce de son fils, et le jeta à ses pieds, et dit: Certes, tu mâes un époux de sang! Et lâÃternel le laissa. Alors elle dit: Ãpoux de sang! à cause de la circoncision». (Vers. 24-26). Ce passage nous initie à un profond secret de lâhistoire personnelle et domestique de Moïse. Il est bien évident que, jusquâà ce moment, le cÅur de Séphora avait reculé devant lâapplication de la «pierre tranchante» à lâobjet de ses affections naturelles; elle avait évité la marque qui devait être imprimée dans la chair de chacun des membres de lâIsraël de Dieu; elle ne savait pas que sa relation avec Moïse était une relation qui impliquait la mort à la nature; elle reculait devant la croix. Câétait naturel; mais Moïse avait cédé devant elle dans cette affaire; et cela explique la scène mystérieuse «au caravansérail». Si Séphora refuse de circoncire son fils, lâÃternel mettra la main sur son mari; et si Moïse ménage les sentiments de sa femme, lâÃternel «cherchera à le tuer». La sentence de mort doit être écrite sur la nature; et si nous cherchons à nous y soustraire dâun côté, nous la rencontrerons dâun autre.
On a fait remarquer déjà que Séphora présente un type intéressant et instructif de lâÃglise. Elle fut unie à Moïse pendant la période de sa vie où il était rejeté; et le passage que nous venons de citer nous apprend que lâÃglise est appelée à connaître Christ comme Celui auquel elle est unie «par le sang». Câest son privilège de boire sa coupe et dâêtre baptisée de son baptême. Ãtant crucifiée avec Lui, il faut quâelle soit rendue conforme à sa mort; quâelle mortifie ses membres qui sont sur la terre; quâelle prenne chaque jour sa croix et quâelle le suive. Sa relation avec Christ est fondée sur le sang; et la manifestation de la puissance de cette relation, implique nécessairement la mort à la nature. «Et vous êtes accomplis en lui, qui est le Chef de toute principauté et autorité, en qui aussi vous avez été circoncis dâune circoncision qui nâa pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ, étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en lâopération de Dieu qui lâa ressuscité dâentre les morts». (Col. 2:10-12).
Telle est la doctrine relative à la position de lâÃglise avec Christ, doctrine pleine des privilèges les plus glorieux pour lâÃglise et pour chacun des membres qui en font partie: rémission entière des péchés, justice, acceptation complète, sécurité éternelle, parfaite communion avec Christ dans toute sa gloire, elle comprend tout. «Vous êtes accomplis en lui!» Que pourrait-on ajouter à celui qui est «accompli?» â «La philosophie», «lâenseignement des hommes», «les éléments du monde?» «le manger ou le boire?» «les jours de fêtes, les nouvelles lunes, et les sabbats?» «Ne prends», «ne goûte», «ne touche pas» ceci ou cela, «les commandements et les enseignements des hommes?» «les jours, les mois, les temps et les années?» (Voyez Col. 2 cl 2.20-23). Aucune de ces choses, ou toutes ces choses ensemble, pourraient-elles ajouter le plus petit iota à celui que Dieu a déclaré «accompli?» Nous pourrions tout aussi bien demander si, après les six jours de travail employés par Dieu à lâÅuvre de la création, lâhomme nâaurait pas pu entreprendre de mettre la dernière main à ce que Dieu avait déclaré «très bon».
Nous ne devons pas non plus, en aucune manière, envisager cet état de perfection comme quelque chose que le chrétien ait encore à atteindre, ou à quoi il ne soit pas encore parvenu, mais après quoi il doive tendre avec persévérance, sans que jusquâà lâheure de la mort ou devant le trône du jugement il puisse être jamais sûr de la posséder. Cette perfection est la part de lâenfant de Dieu, du plus faible, du moins instruit, du moins expérimenté. Le plus faible des saints est compris dans le «vous» de lâapôtre. Tous les enfants de Dieu «sont accomplis en Christ». Paul ne dit pas: «vous serez», «peut-être êtes-vous», «espérez que vous serez», «priez pour que vous soyez»; â mais par le Saint Esprit il déclare de la manière la plus absolue et la plus entière que «vous êtes accomplis». Câest là le vrai point de départ pour le chrétien, et câest tout renverser que de prendre pour but ce dont Dieu a fait un point de départ.
Mais dira-t-on: «Nâavons-nous donc point de péchés, point de défauts, point dâimperfections?» Certainement, nous en avons. «Si nous disons que nous nâavons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité nâest pas en nous». (1 Jean 1:8). Nous avons du péché en nous, mais non pas sur nous. De plus, devant Dieu, nous ne sommes pas dans le moi, mais en Christ. Câest «en lui» que nous «sommes accomplis». Dieu voit le croyant en Christ, avec Christ, et comme Christ: câest là notre condition immuable, et notre éternelle position comme chrétiens. «Le dépouillement du corps de la chair» a été effectué «par la circoncision du Christ» (Col. 2:11 cl 2.8-12); le croyant nâest pas «dans la chair» (Rom. 7:5; 8:9), bien que la chair soit en lui; il est uni à Christ dans la puissance dâune vie nouvelle et éternelle, et cette vie est inséparablement liée à la justice divine dans laquelle le croyant est établi devant Dieu. Le Seigneur Jésus a ôté tout ce qui était contre le croyant, et a approché celui-ci de Dieu, lâintroduisant devant Lui, dans la même faveur dont il jouit lui-même. En un mot, Christ est notre justice (1 Cor. 1:30 1cr 1.30-31; 2 Cor. 5:21 2cr 5.21); ceci met fin à toutes les questions, répond à toutes les objections, impose silence à tous les doutes: «Car, et celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés sont tous dâun» (Héb. 2:11).
Cette série de vérités découle du type qui nous est présenté dans la relation de Moïse avec Séphora. Nous allons maintenant quitter «le désert», pour un temps, mais nous nâoublierons pas les grandes leçons et les saintes impressions que nous y avons reçues et qui sont si essentielles pour tout serviteur du Christ et tout messager dit Dieu vivant. Tous ceux qui veulent servir et être bénis dans leur service, soit dans lâÅuvre importante de lâévangélisation, soit dans les divers ministères de la maison de Dieu, qui est lâÃglise, auront besoin de se pénétrer des instructions précieuses que Moïse reçut au pied du mont Horeb et «en chemin, dans le caravansérail».
Si lâon donnait aux choses qui viennent de nous occuper lâattention quâelles méritent, on ne verrait pas tant de personnes courir sans être envoyées; on nâen verrait pas tant se lancer dans des ministères auxquels elles nâont jamais été destinées. Il faut que tous ceux qui veulent ou prêcher, ou enseigner, ou exhorter, ou exercer un ministère, quel quâil soit, sâexaminent soigneusement pour savoir si, véritablement, ils ont été préparés, enseignés et envoyés par Dieu. Sans cela, leur Åuvre ne sera ni reconnue de Dieu, ni bénie pour les hommes, et plus vite ils se retireront, mieux cela vaudra, tant pour eux-mêmes que pour ceux auxquels ils ont voulu imposer le joug pesant de les écouter. Jamais un ministère dâinstitution humaine ne sera à sa place dans lâenceinte sacrée de lâÃglise de Dieu. Il faut que tout serviteur soit doué de Dieu, enseigné de Dieu et envoyé de Dieu.
«Et lâÃternel dit à Aaron: Va à la rencontre de Moïse, au désert. Et il alla, et le rencontra en la montagne de Dieu, et le baisa. Et Moïse raconta à Aaron toutes les paroles de lâÃternel qui lâavait envoyé, et tous les signes quâil lui avait commandés». (Vers. 27, 28). Cette belle scène dâunion et de tendre et fraternel amour forme un frappant contraste avec plusieurs de celles qui, par la suite, se passèrent entre ces deux hommes dans leur pèlerinage au travers du désert. Quarante années de vie dans le désert ne peuvent quâamener de grands changements dans les hommes et dans les choses. Cependant il est doux de sâarrêter un moment sur les premiers temps de la course du croyant, alors que les austères réalités de la vie du désert nâont encore, en aucune mesure, arrêté lâélan des vives et généreuses affections; alors que la tromperie, la corruption et lâhypocrisie nâont pas encore presque complètement détruit la confiance du cÅur, et placé lâêtre moral sous la froide influence dâune disposition soupçonneuse.
Il nâest que trop vrai, hélas! que des années dâexpérience nâont souvent amené que ce triste résultat. Mais bienheureux est celui qui, encore que ses yeux aient été ouverts pour voir la nature humaine à une lumière plus claire que celle que donne le monde, sait servir par lâénergie de cette grâce qui découle du sein de Dieu. Qui a jamais connu les profondeurs et les ruses du cÅur humain comme Jésus les a connues? «Il connaissait tous les hommes, et il nâavait pas besoin que quelquâun rendît témoignage de lâhomme; car lui-même connaissait ce qui était dans lâhomme». Il connaissait si bien lâhomme quâil ne pouvait pas «se fier à lui» (Jean 2:24, 25 j 2.23-25); il ne pouvait pas prêter foi à ce dont les hommes font profession, ni sanctionner leurs prétentions. Et malgré cela, qui fut jamais aussi plein de grâce que Lui? aussi aimant, aussi tendre, aussi compatissant, aussi sympathique? Avec un cÅur qui comprenait chacun, il pouvait sentir pour chacun. Il ne se laissa pas tenir loin de la misère des hommes, par la connaissance parfaite quâil avait de leur iniquité. «Il passait de lieu en lieu faisant du bien». Pourquoi? â Ãtait-ce parce quâil sâimaginait peut-être que tous ceux qui se pressaient, autour de lui étaient sincères? Non; mais parce que «Dieu était avec lui». (Act. 10:38). Voilà lâexemple que Dieu nous propose. Suivons-le, encore que, en le suivant, nous devions, à chaque pas de la route, fouler aux pieds le moi avec tous ses intérêts.
Qui souhaiterait de posséder cette sagesse, cette connaissance de la nature et cette expérience qui ne font que porter les hommes à se renfermer dans le cercle dâun froid égoïsme, et à regarder tout le monde dâun Åil de sombre défiance? Un pareil résultat ne peut provenir de rien qui appartienne à une nature céleste ou excellente. Dieu donne la sagesse; mais ce nâest pas une sagesse qui ferme le cÅur aux appels du besoin et de la misère de lâhomme. Il nous donne une connaissance de la nature; mais ce nâest pas une connaissance qui nous fasse saisir avec une avidité égoïste ce que nous appelons faussement «nôtre». Il donne de lâexpérience; mais ce nâest pas une expérience qui nous amène à nous défier de tout le monde excepté de nous-mêmes. Si nous marchons sur les traces du Seigneur Jésus, si nous nous pénétrons de son bon esprit et que, par conséquent, nous le manifestions; si, en un mot, nous pouvons dire: «Pour moi, vivre câest Christ», alors, traversant le monde avec la connaissance de ce quâil est, ayant des rapports avec les hommes tout en sachant ce que nous avons à attendre dâeux, nous pouvons, par la grâce, manifester Christ au milieu de la scène dans laquelle Dieu nous a placés. Les causes qui nous font agir, et les objets qui nous animent sont tous en haut, là où est Celui qui est «le même hier, et aujourdâhui, et éternellement». (Héb. 13:8). Câest là aussi que le cÅur de ce bien-aimé et grand serviteur, dans lâhistoire duquel nous avons puisé déjà tant de vraies et profondes leçons, trouvait la grâce et la force qui lâont conduit au travers des scènes pénibles et variées de la vie dans le désert. Et nous pouvons, sans crainte de nous tromper, affirmer que, à la fin, et malgré les épreuves et les luttes de quarante années, Moïse pouvait embrasser son frère sur le mont Hor avec la même affection que lorsquâil lâavait rencontré au commencement «à la montagne de Dieu». (Exode 18:5). Ces deux rencontres eurent lieu, il est vrai, dans des circonstances bien différentes. à «la montagne de Dieu» les deux frères se rencontrèrent, sâembrassèrent et se mirent ensemble en chemin pour accomplir leur mission divine. Sur le «mont Hor» ils se rencontrèrent par le commandement de lâÃternel (Nomb. 20:25 nb 20.23-29), pour que Moïse dépouillât son frère de ses vêtements sacerdotaux et le vît recueilli vers ses Pères, à cause dâune faute à laquelle il avait lui-même participé. Les circonstances changent; les hommes peuvent se détourner lâun de lâautre; mais en Dieu, «il nây a pas de variation, ou dâombre de changement» (Jacques 1:17).
«Et Moïse et Aaron allèrent, et assemblèrent tous les anciens des fils dâIsraël; et Aaron dit toutes les paroles que lâÃternel avait dites à Moïse, et fit les signes devant les yeux du peuple. Et le peuple crut; et ils apprirent que lâÃternel avait visité les fils dâIsraël, et quâil avait vu leur affliction; et ils sâinclinèrent et se prosternèrent». (Vers. 29-31). Quand Dieu intervient, il faut que toute barrière tombe. Moïse avait dit: «Ils ne me croiront point»; mais il ne sâagissait pas de savoir sâils le croiraient, lui, mais sâils croiraient Dieu. Celui qui peut se considérer simplement comme lâenvoyé de Dieu, peut aussi être parfaitement tranquille pour ce qui regarde la réception de son message, et cette assurance bienheureuse ne le détourne, en aucune manière, de sa tendre et affectueuse sollicitude à lâégard de ceux auxquels il sâadresse; bien au contraire! mais elle le préserve de cette inquiétude désordonnée de lâesprit qui ne peut que contribuer à rendre un homme impropre à porter un témoignage ferme, élevé et persévérant. Un envoyé de Dieu devrait toujours se souvenir que le message quâil porte est le message de Dieu. Quand Zacharie dit à lâange: «Comment connaîtrai-je cela?» â ce dernier fut-il troublé par cette question? Nullement, mais il répondit: «Moi, je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu, et jâai été envoyé pour te parler et pour tâannoncer ces bonnes nouvelles». (Luc 1:18, 19). Les doutes du mortel ne troublent pas chez lâange le sentiment de la dignité de son message. «Comment, semble-t-il dire, peux-tu douter, quand, de la salle du trône de la Majesté dans les cieux, un messager tâa été maintenant envoyé?» Câest ainsi que tout messager de Dieu, selon sa mesure, devrait aller, et dans cet esprit quâil devrait délivrer son message.