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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 16". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-16.html.
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 16". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-22
Nous arrivons maintenant à lâune des parties les plus profondes et les plus étendues du livre du Deutéronome. Lâécrivain inspiré nous y présente ce quâon peut appeler les trois grandes fêtes principales de lâannée juive, savoir: la Pâque, la Pentecôte et la fête des Tabernacles, ou la Rédemption, le Saint Esprit et la gloire. Nous avons ici une vue plus restreinte de ces belles institutions que celle qui est donnée dans le Lévitique (chap. 23), où lâon compte avec le sabbat, huit fêtes; mais si nous considérons le sabbat à part, comme étant le type du repos éternel de Dieu, il y a sept fêtes, savoir: la Pâque, la fête des pains sans levain, la fête des premiers fruits, la Pentecôte, la fête des trompettes, le jour des propitiations, et la fête des Tabernacles.
Tel est lâordre des fêtes dans le livre du Lévitique qui, comme nous lâavons remarqué dans nos études sur ce Livre, peut être appelé «le guide du sacrificateur». Mais dans le Deutéronome, qui est surtout le Livre du peuple, nous avons moins de détails rituels, et le législateur se borne à ces grands traits moraux et nationaux, qui sâadaptent au peuple et présentent de la manière la plus simple le passé, le présent et lâavenir.
«Garde le mois dâAbib, et fais la pâque à lâÃternel, ton Dieu; car au mois dâAbib, lâÃternel, ton Dieu, tâa fait sortir, de nuit, hors dâÃgypte. Et sacrifie la pâque à lâÃternel, ton Dieu, du menu et du gros bétail, au lieu que lâÃternel aura choisi pour y faire habiter son nom. Tu ne mangeras pas avec elle de pain levé; pendant sept jours tu mangeras avec elle des pains sans levain, pains dâaffliction, parce que tu es sorti en hâte du pays dâÃgypte, afin que, tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie du pays dâÃgypte. Et il ne se verra pas de levain chez toi, dans toutes tes limites, pendant sept jours; et de la chair que tu sacrifieras le soir du premier jour, rien ne passera la nuit jusquâau matin. â Tu ne pourras pas sacrifier la pâque dans lâune de tes portes, que lâÃternel, ton Dieu, te donne; mais au lieu que lâÃternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom, là tu sacrifieras la pâque, le soir, au coucher du soleil, au temps où tu sortis dâÃgypte; et tu la cuiras et la mangeras au lieu que 1âÃternel, ton Dieu, aura choisi; et le matin tu tâen retourneras, et tu tâen iras dans tes tentes. Pendant six jours tu mangeras des pains sans levain; et, le septième jour, il y aura une fête solennelle à lâÃternel, ton Dieu tu ne feras aucune Åuvre» (vers. 1-8).
Ayant donné beaucoup de détails sur les grands principes de cette fête fondamentale, dans nos «Notes sur lâExode», nous devons y renvoyer le lecteur sâil désire étudier le sujet. Mais il y a certains traits particuliers au Deutéronome sur lesquels nous sentons de notre devoir dâattirer lâattention. Et dâabord, remarquons le soin mis ici à spécifier le «lieu» où la fête devait se célébrer. Lâimportance pratique en est grande. Le peuple ne devait pas choisir le lieu lui-même. Au point de vue humain, il pouvait sembler assez peu important de savoir où et comment la fête devait être célébrée, pourvu quâelle le fût. Mais que le lecteur réfléchisse sérieusement et pèse mûrement la chose, et il se convaincra quâun jugement dâhomme nâétait dâaucun poids dans lâaffaire; il sâagissait de pensée et dâautorité divines. Dieu avait le droit de prescrire et de décider où il voulait rencontrer son peuple, et câest ce qui nous est démontré dans le passage cité plus haut, où trois fois il répète ces mots «Au lieu que lâÃternel, ton Dieu, aura choisi».
Est-ce une vaine répétition? Que personne ne soit assez téméraire pour le penser, encore moins pour lâaffirmer. La chose est tout à fait nécessaire. Et pourquoi? à cause de notre ignorance, de notre indifférence et de notre volonté propre. Dieu, dans sa bonté infinie, prend un soin spécial à graver sur le cÅur, la conscience et lâintelligence de son peuple, quâil voulait avoir un lieu particulier où la mémorable et importante fête de la pâque devait être célébrée.
Remarquons que câest seulement dans le Deutéronome quâil est insisté sur le lieu de la célébration. Nous nâavons rien de cela dans lâExode, parce que là on la célébrait en Ãgypte; il nâen est pas fait mention dans les Nombres, parce que là elle était célébrée dans le désert. Mais, dans le Deutéronome, tout est établi avec autorité et dâune manière définie, parce que ce livre renferme les instructions qui convenaient au peuple fixé dans le pays. Câest une autre preuve frappante que le Deutéronome est très loin de nâêtre quâune répétition stérile des livres précédents.
La raison capitale pour laquelle il est si fortement insisté sur «le lieu», dans les trois grandes solennités rapportées dans notre chapitre, est celle-ci, que Dieu voulait rassembler autour de Lui-même le peuple quâil aimait, afin quâils pussent faire la fête ensemble en sa présence, que Lui pût se réjouir en eux, et eux en Lui, et les uns dans les autres, ce qui ne pouvait se faire quâau lieu désigné de Dieu. Tous ceux qui désiraient sâapprocher de lâÃternel et rencontrer son peuple, tous ceux qui désiraient un culte et une communion selon Dieu, se rendaient avec reconnaissance au centre choisi de Dieu. Quelquâun aurait pu dire: «Ne puis-je pas faire la fête au sein de ma famille? Quelle est la nécessité de ce long voyage? Lorsquâil y a sincérité de cÅur, le lieu importe peu. La seule réponse est que la preuve la meilleure et la plus claire de droiture de cÅur sera le désir simple et sérieux de faire la volonté de Dieu. Il suffisait à celui qui aimait et craignait Dieu de savoir que Dieu avait désigné un lieu où il se trouverait avec son peuple; câest là que toute âme droite voulait se rendre. Sa présence seule pouvait procurer joie, force et bénédiction, à toutes les grandes réunions nationales. Ce nâétait pas le simple fait de se réunir en très grand nombre, trois fois lâan, pour faire la fête et se réjouir ensemble, ce qui aurait pu favoriser lâorgueil humain, la satisfaction propre et lâexcitation. Non, mais se réunir pour rencontrer lâÃternel, sâassembler devant Lui, au lieu quâil avait choisi pour faire habiter son Nom, était une joie profonde pour tout cÅur vrai et loyal dans les douze tribus dâIsraël. Celui qui volontairement serait resté à la maison, ou serait allé ailleurs quâà lâendroit désigné par lâÃternel, nâaurait pas seulement négligé et insulté son Nom, mais aurait fait acte de rébellion contre son autorité suprême.
Après avoir parlé brièvement du lieu de la fête, jetons un coup dâÅil sur la manière de la célébrer. Là aussi, comme on pouvait sây attendre, nous trouverons ce qui caractérise notre Livre. Le trait principal ici est «les pains sans levain»; mais le lecteur remarquera le fait intéressant que ce pain est appelé «le pain dâaffliction». Pourquoi cette désignation? Nous comprenons tous que le pain sans levain est le type de cette sainteté de cÅur et de vie si absolument essentiels à la jouissance dâune vraie communion avec Dieu. Nous ne sommes pas sauvés par une sainteté personnelle; mais, grâces à Dieu, nous sommes sauvés pour la sainteté. Elle nâest pas le fondement de notre salut, mais un élément essentiel à notre communion. Le levain toléré est le coup de mort de la communion et du culte.
Nous ne devons jamais, un seul moment, perdre de vue ce grand principe, dans la vie de sainteté personnelle et de piété pratique que nous sommes tenus et quâil est notre privilège, comme rachetés par le sang de lâAgneau, de mener de jour en jour, au milieu de la scène et des circonstances que nous traversons dans notre pèlerinage vers le ciel, notre repos éternel. Parler de communion et de culte, tandis quâon vit dans un péché connu, est la triste preuve que nous ne connaissons rien de ces deux choses. Pour jouir de la communion avec Dieu, ou de la communion des saints, pour adorer Dieu en esprit et en vérité, il faut vivre dâune vie de sainteté personnelle, dâune vie de séparation dâavec tout mal connu. Prendre notre place dans lâassemblée du peuple de Dieu, et avoir lâair de participer à la communion et au culte qui lui appartiennent, tout en vivant dans un péché secret, ou en tolérant le mal chez les autres, câest souiller lâassemblée, contrister le Saint Esprit, pécher contre Christ, et attirer sur soi le jugement de Dieu, qui juge maintenant sa maison et châtie ses enfants, afin quâils ne soient pas condamnés avec le monde.
Cela est bien solennel et appelle la sérieuse attention de tous ceux qui désirent réellement marcher avec Dieu, et le servir avec révérence et avec crainte. Autre chose est dâavoir saisi, par lâintelligence, la doctrine quâenseigne le type, ou dâavoir sa grande leçon morale gravée dans le cÅur et pratiquée dans la vie. Puissent tous ceux qui professent avoir leur conscience purifiée par le sang de lâAgneau, chercher à observer la fête des pains sans levain. «Ne savez-vous pas quâun peu de levain fait lever la pâte tout entière? Ãtez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain. Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée; câest pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité» (1 Cor. 5:6-8).
Mais que devons-nous comprendre par cette expression: «les pains dâaffliction?» Ne penserions-nous pas que les chants de joie, de louange, et de triomphe, seraient mieux en rapport avec une fête commémorative de la délivrance de lâesclavage et du joug des Ãgyptiens? Sans doute, et il y a, en effet, un sujet de profonde et réelle joie, de reconnaissance et de louange, lorsque nous réalisons la vérité bénie dâune pleine délivrance de notre condition première avec toutes ses conséquences. Mais on voit très clairement que tels nâétaient pas les traits dominants de la fête pascale, puisquâils ne sont pas même nommés. Nous avons «les pains dâaffliction», mais pas un mot de joie, de louange, ou de triomphe.
Pourquoi donc? Quelle est la grande leçon morale donnée à nos cÅurs par ces «pains dâaffliction?» Nous croyons quâil y a là une figure de ces profonds exercices de cÅur que le Saint Esprit produit, en nous représentant avec puissance ce quâil en a coûté à notre adorable Seigneur et Sauveur pour nous délivrer de nos péchés et du jugement que ces péchés méritaient. Nous avons aussi un type de ces exercices dââme, dans «les herbes amères» dâExode 12, et on en voit de nombreux exemples dans lâhistoire des enfants dâIsraël qui étaient amenés, par lâaction puissante de la Parole et de lâEsprit de Dieu, à se châtier eux-mêmes et à «affliger leurs âmes» en présence de Dieu.
Quâil nous souvienne aussi que dans ces saints exercices, il nây a pas de vestige dâélément légal, ou dâincrédulité; loin de là . Quand un Israélite mangeait des pains dâaffliction avec la chair rôtie de lâagneau de pâque, cela exprimait-il le moindre doute ou la moindre crainte quant à son entière délivrance? Assurément non. Il était dans le pays; il se réunissait avec ses frères au lieu même désigné par Dieu, en sa propre présence; comment aurait-il pu douter de son entière délivrance du pays dâÃgypte?
Mais bien quâil nâeût ni doute, ni crainte quant à sa délivrance, il devait manger les pains dâaffliction; câétait lâélément essentiel de la fête pascale: «Parce que tu es sorti en hâte du pays dâÃgypte, afin que, tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie du pays dâÃgypte» (vers. 3).
Câétait une Åuvre très profonde et très réelle. Les Israélites ne devaient jamais oublier leur sortie du pays dâÃgypte, mais en garder le souvenir, dans la terre promise, à travers toutes les générations. Ils devaient faire la commémoration de leur délivrance par une fête, emblème de ces saints exercices qui caractérisent toujours la vraie piété chrétienne.
Nous désirons appeler la sérieuse attention du lecteur chrétien sur lâensemble de la vérité indiquée par «les pains dâaffliction». Cela est très nécessaire pour ceux qui professent être versés dans ce quâon appelle la doctrine de la grâce. Les jeunes chrétiens surtout courent grand risque, en cherchant à éviter le légalisme et lâesprit de servitude, de se jeter dans lâextrême opposé, le relâchement â ce piège terrible. Les chrétiens âgés et expérimentés ne sont, pas si exposés à tomber dans ce triste mal; ce sont les jeunes gens qui, parmi nous, ont un si grand besoin dâêtre solennellement avertis.
Ils entendent beaucoup parler du salut par grâce, de justification par la foi, dâaffranchissement de la loi, et de tous les privilèges particuliers à la position chrétienne. Il est à peine nécessaire de dire que toutes ces choses sont dâune importance capitale, et quâil est impossible dâen entendre trop parler. Des milliers de chers enfants de Dieu restent jour après jour dans les ténèbres, le doute et une servitude légale, par ignorance de ces grandes vérités fondamentales.
Mais, dâun autre côté, combien y en a-t-il qui ont saisi par lâintelligence les principes de la grâce et qui, à en juger par leurs habitudes, leurs manières, leur genre de vie, connaissent bien peu la puissance sanctifiante de ces grands principes, leur influence dans le cÅur et dans la vie!
Pour en revenir à la doctrine de la fête pascale, il nâeût pas été selon la pensée de Dieu que quelquâun essayât de célébrer la fête sans les pains sans levain, «les pains dâaffliction». Une telle chose nâaurait pas été tolérée en Israël. Câétait un ingrédient absolument essentiel. Soyons donc assurés que, pour nous aussi, chrétiens, une partie intégrale de la fête que nous sommes appelés à célébrer, est de cultiver la sainteté personnelle et cette condition dââme si bien exprimée par «les herbes amères» dâExode 12, ou par «les pains dâaffliction» du Deutéronome, et dont ces derniers paraissent être la figure permanente pour le pays. Nous avons grand besoin de ces sentiments, de ces affections spirituelles, de ces profonds exercices dââme que le Saint Esprit produit en révélant à nos cÅurs les souffrances de Christ, â ce quâil Lui en a coûté pour effacer nos péchés, ce quâil a enduré pour nous, lorsque les flots et les vagues de la juste colère de Dieu contre nos péchés, ont passé sur Lui. Nous manquons malheureusement beaucoup (sâil est permis de parler pour dâautres) de cette profonde contrition qui provient dâun cÅur occupé spirituellement des souffrances et de la mort de notre précieux Sauveur. Autre chose est dâavoir la conscience purifiée par le sang de Christ, autre chose dâavoir la mort de Christ appliquée spirituellement au cÅur, et la croix de Christ appliquée dâune manière pratique à tout le cours et le caractère de notre vie.
Comment se fait-il que nous puissions Si légèrement commettre des péchés en pensées, en paroles et en actes? Comment peut-il y avoir tant de légèreté, dâinsoumission, dâindulgence pour soi-même, tant dâaises charnelles, tant de ce qui est superficiel et frivole? Nâest-ce pas parce que la chose dont «les pains dâaffliction» sont le type, manque dans nos fêtes? Nous nâen saurions douter. Nous craignons quâil nây ait un manque déplorable de profondeur et de sérieux dans notre christianisme. On parle et lâon discute trop sur les profonds mystères de la foi chrétienne; il y a trop de connaissance intellectuelle sans puissance intérieure.
Nous devons apporter à cela la plus sérieuse attention. Nous ne pouvons nous empêcher de penser quâune des causes de ce triste état de choses ne soit une certaine manière de prêcher lâévangile, suivie, sans doute, avec les meilleures intentions, mais qui nâen est pas moins pernicieuse dans son effet moral. Câest très bien de prêcher le simple évangile; il ne peut être plus simplement proposé que Dieu ne lâa fait par son Saint Esprit dans lâÃcriture. Mais nous sommes persuadés quâil y a une défectuosité très grave dans le genre de prédication dont nous parlons. Elle manque de profondeur spirituelle, de sainte gravité. Dans lâeffort fait pour combattre le légalisme, il y a une tendance au relâchement. Or si le légalisme est un grand mal, le relâchement en est un encore plus grand. Il importe de se tenir en garde contre ces deux formes de mal. La grâce est le remède contre le premier, et la vérité contre le dernier; mais la sagesse et lâintelligence spirituelles sont nécessaires pour nous rendre capables de maintenir les deux à leur place et les appliquer convenablement. Si, par exemple, nous rencontrons une âme profondément exercée sous lâaction puissante de la vérité, travaillée par le ministère du Saint Esprit, il sâagit dans ce cas de verser les consolations de la pure et précieuse grâce de Dieu, telle quâelle est déployée dans le sacrifice divinement efficace de Christ. Voilà le remède divin pour un cÅur brisé, un esprit contrit, une conscience convaincue de péché. Lorsquâun sillon profond a été creusé par le soc spirituel, il ne nous reste quâà y jeter la semence incorruptible de lâévangile de Dieu, avec lâassurance quâelle y germera et portera du fruit en sa saison.
Mais, dâun autre côté, Si nous voyons une personne sans sérieux et nâannonçant en rien un cÅur brisé, parler avec emphase de la grâce, en sâélevant hautement contre le légalisme, et en cherchant dâune manière tout humaine à montrer un moyen facile dâêtre sauvé; câest le cas dâappliquer solennellement la vérité au cÅur et à la conscience.
Nous craignons quâil nây ait beaucoup de ce dernier élément dans lâéglise professante. Pour parler le langage de notre type, il y a une tendance à séparer la pâque de la fête des pains sans levain, câest-à -dire à se reposer sur le fait quâon est délivré du jugement, et à oublier lâagneau rôti, les pains de sainteté, et les pains dâaffliction. En réalité, ces choses ne peuvent être séparées, puisque Dieu les a réunies; câest pourquoi nous ne pouvons croire quâune âme puisse réellement jouir de la précieuse vérité que «notre pâque, Christ, a été sacrifiée», et ne pas chercher à célébrer «la fête avec des pains sans levain de sincérité et de vérité». Quand le Saint Esprit déploie devant nos cÅurs quelque chose de la profonde bénédiction, du prix et de lâefficace de la mort de notre Seigneur Jésus Christ, il nous amène à méditer sur le mystère de ses souffrances, à repasser dans nos cÅurs tout ce par quoi il a dû passer pour nous, tout ce quâIl Lui en a coûté pour nous sauver des conséquences éternelles du péché auquel, hélas! nous nous laissons aller si souvent avec légèreté. Or câest là un travail très profond et saint, qui conduit lââme à ces exercices dont «les pains dâaffliction», dans la fête des pains sans levain, étaient lâimage. Il y a une grande différence entre les sentiments que nous éprouvons en nous occupant de nos péchés, et ceux qui proviennent de la vue des souffrances de Christ pour ôter ces péchés.
Nous ne pouvons, il est vrai, jamais oublier nos péchés, et la profondeur de lâabîme dâoù nous avons été tirés; mais câest une chose de considérer lâabîme, et une autre bien différente et plus profonde de penser à la grâce qui nous en a retirés, et à tout ce quâil en a coûté à notre précieux Sauveur. Câest de cela surtout quâil nous est si nécessaire de garder continuellement le souvenir dans nos cÅurs. Nous sommes si légers, si prompts à oublier!
Nous avons bien besoin de regarder à Dieu, et de lui demander instamment de nous rendre capables dâentrer plus profondément et dâune manière plus pratique dans les souffrances de Christ, et dâappliquer la croix à tout ce qui en nous Lui est contraire. Câest ce qui donnera plus de profondeur à notre piété, plus de délicatesse à nos consciences, ce qui produira une aspiration intense vers la sainteté de cÅur et de vie, une séparation pratique dâavec le monde, en toutes choses, une sainte soumission, une vigilance jalouse sur nous-mêmes, nos pensées, nos paroles, nos voies, en un mot sur toute notre conduite dans la vie journalière. Combien cela donnerait au christianisme un caractère différent de celui que nous voyons autour de nous, et quâhélas! nous montrons dans notre propre histoire personnelle! Puisse lâEsprit de Dieu, par son ministère direct et puissant, nous faire toujours mieux comprendre ce que signifient «lâagneau rôti», «les pains sans levain», et «les pains dâaffliction»1.
1 Le lecteur trouvera des remarques plus détaillées sur la pâque et la fête des pains sans levain, dans les Notes sur lâExode 12 et Nombres 9. Dans ce dernier chapitre particulièrement, il verra le rapport qui existe entre la pâque et la cène, sujet du plus profond intérêt et dâune immense importance pratique. La pâque anticipait la mort de Christ; la cène la rappelle. Ce que la pâque était pour lâIsraélite fidèle, la cène lâest pour lâÃglise. Si ces vérités étaient mieux comprises, cela aiderait à combattre le relâchement, lâindifférence et lâerreur, qui dominent maintenant quant à la table et à la cène du Seigneur.
Il doit paraître étrange à celui qui vit habituellement dans la sainte atmosphère des Ãcritures, de voir la confusion de pensées et la diversité de pratique à lâégard de ce sujet si important, présenté dâune manière si claire et si simple dans la parole de Dieu.
Il ne peut être mis en question par quiconque sâincline devant lâÃcriture, que les apôtres et lâÃglise primitive se réunissaient le premier jour de la semaine pour rompre le pain. Il nây a pas même une ombre de fondement dans le Nouveau Testament à vouloir limiter cette ordonnance si précieuse à être célébrée une fois par mois, ou tous les trois ou six mois. On ne peut considérer cela que comme une intervention humaine dans une institution divine. Nous savons quâon cherche à se prévaloir de ces paroles «Faites ceci, toutes les fois, etc.» (1 Cor. 11:26); mais nous ne voyons pas comment elles peuvent servir de base à un argument quelconque, devant ce que nous lisons dans les Actes des Apôtres, chap. 20:7. Le premier jour de la semaine est, incontestablement, le jour où lâÃglise doit célébrer la cène.
Le lecteur chrétien admet-il cela? Et sâil lâadmet, agit-il en conséquence? Câest une chose sérieuse de négliger une ordonnance spéciale de Christ, établie par Lui dans des circonstances si touchantes, la nuit même où il fut trahi. Tous ceux qui aiment le Seigneur Jésus Christ en sincérité, désirent assurément se souvenir de Lui, de cette manière spéciale, selon ses propres paroles «Faites ceci en mémoire de moi» (1 Cor. 11:24). Pouvons-nous comprendre que quelquâun, aimant réellement Christ, puisse vivre dans une négligence habituelle de ce précieux mémorial? Si un Israélite avait négligé de célébrer la pâque, il aurait été «retranché». Mais câétait la loi et nous sommes sous la grâce, dira-t-on. Câest vrai, mais est-ce une raison pour négliger le commandement de notre Seigneur?
Nous recommandons ce sujet à lâattention sérieuse du lecteur. Il embrasse bien plus que la plupart dâentre nous ne le pensent. Lâhistoire entière de la cène dans ces dix-huit derniers siècles est remplie dâintérêt et dâinstruction. La manière dont on a traité la table du Seigneur est un index moral de la vraie condition de lâÃglise. Dans la mesure où lâÃglise sâest éloignée de Christ et de sa Parole, elle a négligé et perverti la précieuse institution de la cène. Dâun autre côté, toutes les fois que lâEsprit de Dieu a agi avec puissance dans lâÃglise, la cène a trouvé sa vraie pace dans le cÅur des siens.
Nous ne pouvons nous étendre davantage sur ce sujet dans une simple note; nous avons désiré seulement le présenter au lecteur, et nous espérons quâil sera conduit à lâétudier pour lui-même. Nous ne doutons pas quâil nây trouve intérêt et profit.
Considérons maintenant brièvement la fête de la Pentecôte qui suit la Pâque. «Tu compteras sept semaines; depuis que la faucille commence à être mise aux blés, tu commenceras à compter sept semaines, et tu célébreras la fête des semaines à lâÃternel, ton Dieu, avec un tribut dâoffrande volontaire de ta main, que tu donneras selon que lâÃternel, ton Dieu, tâaura béni. Et tu te réjouiras devant lâÃternel, ton Dieu, toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes, et lâétranger, et lâorphelin, et la veuve, qui sont au milieu de toi, au lieu que lâÃternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom. Et tu te souviendras que tu as été serviteur en Ãgypte, et tu garderas et tu pratiqueras ces statuts» (vers. 9-12). La pâque représente la mort de Christ. La gerbe des prémices est le type frappant de Christ ressuscité. Et, dans la fête des semaines, nous avons en figure devant nous la descente du Saint Esprit, cinquante jours après la résurrection.
On comprend que nous parlons de ce que ces fêtes nous communiquent des pensées de Dieu à notre égard, indépendamment de lâintelligence quâavait Israël de leur signification. Notre privilège est de considérer toutes ces institutions typiques à la lumière du Nouveau Testament; et nous sommes remplis dâadmiration devant la beauté, la perfection divine et lâordre de tous ces types merveilleux.
Non seulement cela, mais nous voyons â ce qui a une immense valeur pour nous â comment les Ãcritures du Nouveau Testament se relient à celles de lâAncien; nous voyons la belle unité du volume divin, et combien il est manifeste quâun seul et même Esprit ait inspiré le tout, du commencement à la fin. Nous sommes ainsi fortifiés intérieurement dans notre foi en la précieuse vérité de la divine inspiration des Saintes Ãcritures, et nos cÅurs sont gardés contre toutes les attaques blasphématoires des écrivains incrédules. Nos âmes sâélèvent jusquâau sommet de la montagne où les gloires morales du livre divin brillent sur nous dans tout leur éclat céleste, et dâoù nous pouvons voir rouler à nos pieds les nuages et le brouillard glacial des pensées de lâincrédulité; elles ne peuvent nous affecter, car elles sont bien loin au-dessous du niveau où, par la grâce infinie de Dieu, nous sommes placés. Les écrivains incrédules ne savent absolument rien des gloires morales de lâÃcriture, mais il y a une chose dont la certitude fait trembler, savoir quâun moment passé dans lâéternité anéantira les pensées de tous les incrédules et athées qui ont divagué en parlant ou en écrivant contre la Bible et son Auteur.
En examinant les détails de cette fête si intéressante des semaines ou de la Pentecôte, nous sommes frappés de la différence quâelle présente avec la fête des pains sans levain. En premier lieu, il est parlé dâune «offrande volontaire». Nous avons ici une figure de lâÃglise formée par le Saint Esprit, et présentée à Dieu comme «une sorte de prémices de ses créatures» (Jac. 1:18).
Nous nous sommes arrêtés sur ce trait du type dans les «Notes sur le Lévitique», chap. 23, câest pourquoi nous nây revenons pas; nous nous bornerons à ce qui est spécial au caractère du Deutéronome. Le peuple devait offrir un tribut dâoffrande volontaire, selon que lâÃternel, son Dieu, lâavait béni. Il nây avait rien de semblable dans la Pâque, parce que cette fête préfigurait Christ sâoffrant Lui-même pour nous en sacrifice; et non pas une offrande venant de nous. La fête de Pâque nous rappelle notre délivrance du péché et de Satan, et ce que cette délivrance a coûté. Nous y voyons les souffrances profondes de notre précieux Sauveur préfigurées par lâagneau rôti. Nous nous souvenons que nos péchés étaient sur Lui. Il a été froissé pour nos iniquités, jugé à notre place, et cette pensée conduit à une profonde contrition du cÅur, à ce que nous pouvons appeler la vraie repentance chrétienne. Car il ne faut jamais oublier que la repentance nâest pas la simple émotion passagère dâun pécheur qui ouvre pour la première fois les yeux sur son état, mais que câest lâétat moral permanent du chrétien à la vue de la croix et de la passion de notre Seigneur Jésus Christ. Si lâon comprenait mieux cette vérité, si lââme y entrait plus pleinement, on verrait dans la vie et le caractère chrétiens une profondeur et une solidité qui manquent, hélas! à la plupart dâentre nous.
Mais, dans la fête de Pentecôte, nous voyons la puissance du Saint Esprit et les effets divers de sa présence bénie en nous et avec nous. Il nous rend capables de présenter nos corps et tout ce que nous avons en offrande volontaire à notre Dieu, selon quâil nous a bénis. Ceci, il est à peine nécessaire de le dire, ne peut être produit que par la puissance du Saint Esprit; et câest pourquoi le type frappant nous en est présenté non dans la Pâque qui préfigure la mort de Christ, ni dans la fête des pains sans levain, qui démontre lâeffet moral de cette mort sur nous, en repentance, en jugement de soi-même, et en sainteté pratique; mais, dans la Pentecôte, type reconnu du don précieux de lâEsprit Saint.
Or câest lâEsprit qui nous rend capables de saisir les droits de Dieu sur nous â droits qui ne peuvent être mesurés que par lâétendue de la bénédiction divine. Il nous donne de voir et de comprendre que tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons appartient à Dieu. Il nous donne de prendre plaisir à nous consacrer à Dieu tout entier, âme, esprit et corps, ce qui est vraiment «une offrande volontaire»; il nây a pas un atome de servitude, car «là où est lâEsprit du Seigneur, il y a la liberté» (2 Cor. 3:17).
En résumé, nous avons ici lâesprit et le caractère moral de toute la vie et de tout le service chrétiens. Une âme sous la loi ne peut en comprendre ni la force ni la beauté, parce quâelle nâa jamais reçu lâEsprit. Les deux choses sont tout à fait incompatibles. Câest ce que lâapôtre dit aux pauvres assemblées égarées de Galatie: «Je voudrais seulement apprendre ceci de vous: avez-vous reçu lâEsprit sur le principe des Åuvres de loi ou de lâouïe de la foi?⦠Celui donc qui vous fournit lâEsprit et qui opère des miracles au milieu de vous, le fait-il sur le principe des Åuvres de loi ou de lâouïe de la foi?» (Gal. 3:2, 5). Le précieux don de lâEsprit est une conséquence de la mort, de la résurrection, de lâascension, et de la glorification de notre adorable Seigneur et Sauveur Jésus Christ, et ne peut ainsi avoir quoi que ce soit de commun avec les «Åuvres de loi» de quelque nature quâelles soient. La présence du Saint Esprit sur la terre, son habitation avec tous les vrais croyants et en eux est une grande vérité caractéristique du christianisme, qui nâétait pas et ne pouvait pas être connue dans les temps de lâAncien Testament. Elle ne lâétait même pas des disciples durant la vie de notre Seigneur sur la terre. Il leur dit Lui-même, à la veille de les quitter: «Toutefois je vous dis la vérité: Il vous est avantageux que moi je mâen aille; car si je ne mâen vais, le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je mâen vais, je vous lâenverrai» (Jean 16:7).
Cela prouve de la manière la plus concluante que ceux-là même qui jouissaient du grand et précieux privilège de vivre dans la compagnie personnelle du Seigneur, devaient être placés dans une position plus avantageuse encore par son départ et la venue du Consolateur. Nous lisons encore: «Si vous mâaimez, gardez mes commandements; et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, lâEsprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce quâil ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce quâil demeure avec vous et quâil sera en vous» (Jean 14:15-17). Nous ne pouvons ici essayer dâentrer avec détails dans ce sujet si vaste lâespace nous manquerait, quelque bonheur que nous eussions à le faire. Il faut nous borner à relever un ou deux points suggérés par la fête des semaines, telle que notre chapitre nous la présente.
Nous avons fait allusion au fait si intéressant que lâEsprit de Dieu est la source vivante et la puissance dâune vie de dévouement et de consécration personnelle préfigurée par «le tribut dâune offrande volontaire». Le sacrifice de Christ est le fondement, et la présence du Saint Esprit la puissance de la consécration du chrétien à Dieu â esprit, âme et corps. «Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent» (Rom. 12:1).
Mais il y a un autre point du plus profond intérêt présenté au verset 11 de notre chapitre: «Et tu te réjouiras devant 1âÃternel, ton Dieu». Nous nâavons rien de semblable dans la Pâque, ni dans la fête des pains sans levain. La joie nâaurait été en rapport moral ni avec lâune ni avec lâautre de ces fêtes. Il est vrai que la Pâque est la base même de toute la joie que nous pouvons réaliser ou que nous réaliserons jamais ici-bas ou dans lâéternité, mais cette fête nous fait toujours penser à la mort de Christ, à ses souffrances, à ses douleurs, à tout ce quâil a enduré quand les vagues et les flots de la juste colère de Dieu passaient sur son âme. Câest sur ces profonds mystères que nos cÅurs devraient surtout se fixer quand nous sommes réunis autour de la table du Seigneur, et que nous célébrons la fête qui rappelle sa mort jusquâà ce quâil vienne.
Mais, dans la fête de Pentecôte, la joie était un des traits dominants. Nous nây voyons ni «herbes amères», ni «pains dâaffliction», parce que cette fête est le type de la venue de lâautre Consolateur, de la descente du Saint Esprit procédant du Père, et envoyé par Christ ressuscité, monté en haut, et glorifié dans le ciel, pour remplir le cÅur des siens de louange, dâactions de grâce et dâallégresse, les amenant dans une pleine et heureuse communion avec leur Chef glorifié, dans son triomphe sur le péché, la mort, lâenfer, Satan, et toutes les puissances des ténèbres. La présence de lâEsprit est liée à la liberté, la lumière, la puissance et la joie. Câest ainsi que nous lisons: «Les disciples étaient remplis de joie et de lâEsprit Saint» (Actes 13:52). Les doutes, la crainte et la servitude légale sâenfuient devant le précieux ministère du Saint Esprit.
Mais il nous faut distinguer entre son Åuvre en nous et son habitation en nous; entre lâacte par lequel il vivifie et le fait quâil est le sceau mis sur nous. La première lueur de conviction de péché dans lââme est le résultat de lâaction de lâEsprit. Câest son opération bénie qui conduit à toute vraie repentance, et cela ne produit pas la joie. Câest une chose bonne, nécessaire, et même absolument indispensable, mais loin de donner de la joie, elle produit une profonde douleur. Mais quand, par la grâce, nous sommes rendus capables de croire en un Sauveur ressuscité et glorifié, alors le Saint Esprit vient faire sa demeure en nous comme sceau de notre acceptation et arrhes de notre héritage.
Or cela nous remplit dâune joie inexprimable et glorieuse; et étant ainsi comblés nous-mêmes, nous devenons des canaux de bénédiction pour dâautres. «Celui qui croit en moi, selon ce quâa dit lâÃcriture, des fleuves dâeau vive couleront de son ventre. Or il disait cela de lâEsprit quâallaient recevoir ceux qui croyaient en Lui; car lâEsprit nâétait pas encore, parce que Jésus nâavait pas encore été glorifié» (Jean 7:38-39). LâEsprit est la source de la puissance et de la joie dans le cÅur du croyant. Il nous qualifie, nous remplit, et nous emploie pour être des vases qui administrent la bénédiction aux pauvres âmes altérées qui nous entourent. Il nous unit à lâHomme dans la gloire, nous maintient dans une communion vivante avec Lui, et nous qualifie pour être, dans notre faible mesure, lâexpression de ce quâil est. Chaque mouvement du chrétien devrait répandre la bonne odeur de Christ. Si quelquâun prétend être chrétien et montre un caractère profane, des sentiments égoïstes, un esprit dâavarice, de convoitise et de mondanité, un cÅur ambitieux, jaloux, envieux ou orgueilleux, il renie sa profession, déshonore le saint nom de Christ, et jette lâopprobre sur ce glorieux christianisme quâil professe et duquel nous avons le beau type dans la fête des semaines, â fête spécialement caractérisée par la joie, â joie qui a sa source dans la bonté de Dieu, qui se répand au près et au loin, et qui embrasse dans son cercle béni tout ce qui est souffrant ou nécessiteux. «Et tu te réjouiras devant lâÃternel, ton Dieu, toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes, et lâétranger, et lâorphelin, et la veuve, qui sont au milieu de toi» (vers. 11).
Que cela est beau! Quelle perfection de sentiments! Oh! si le monde pouvait en voir lâanti-type plus fidèlement reproduit par nous! Où sont ces eaux rafraîchissantes qui devraient jaillir de lâÃglise de Dieu? Où sont ces épîtres de Christ connues et lues de tous les hommes? Où pouvons-nous voir dans les voies du peuple de Dieu une reproduction de la vie de Christ, telle que nous puissions nous écrier: «Voilà du vrai christianisme»? Oh! puisse lâEsprit de Dieu réveiller dans nos cÅurs un désir plus intense dâêtre plus conformes à lâimage de Christ, en toutes choses! Quâil daigne revêtir de sa toute-puissance sa Parole que nous avons dans nos mains et dans nos maisons, afin quâelle parle à nos cÅurs et à nos consciences, et nous conduise à juger et nous-mêmes, et nos voies, et nos associations, à la clarté de sa céleste lumière, et quâainsi le nombre augmente de ces vrais témoins entièrement dévoués à Jésus et rassemblés en son nom en dehors de tout, pour attendre sa venue!
Nous nous arrêterons maintenant un moment sur la belle institution de la fête des tabernacles, qui complète dâune manière si remarquable la série des vérités présentées dans notre chapitre.
«Tu célébreras la fête des tabernacles pendant sept jours, quand tu auras recueilli les produits de ton aire et de ta cuve. Et tu te réjouiras dans ta fête, toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite, et lâétranger, et lâorphelin, et la veuve, qui sont dans tes portes. Tu feras pendant sept jours la fête à lâÃternel, ton Dieu, au lieu que lâÃternel aura choisi, car lâÃternel, ton Dieu, te bénira dans toute ta récolte et dans tout lâouvrage de tes mains; et tu ne seras que joyeux. Trois fois lâan tout mâle dâentre vous paraîtra devant lâÃternel, ton Dieu, au lieu quâil aura choisi: à la fête des pains sans levain, et à la fête des semaines, et à la fête des tabernacles; et on ne paraîtra pas devant lâÃternel à vide, mais chacun selon ce que sa main peut donner, selon la bénédiction de lâÃternel, ton Dieu, laquelle il te donnera» (vers. 13-17).
Nous avons ici le type frappant et magnifique de lâavenir dâIsraël. La fête des tabernacles nâa pas encore eu son antitype. La Pâque et la Pentecôte ont eu leur accomplissement dans la précieuse mort de Christ, et la descente du Saint Esprit; mais la troisième grande solennité nous porte en avant, vers les temps «du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps» (Actes 3:21). Que le lecteur remarque dâabord particulièrement le moment où cette fête devait se célébrer. Câétait «quand tu auras recueilli les produits de ton aire et de ta cuve»; en dâautres termes, câétait après la moisson et la vendange; et il y a une différence très marquée entre ces deux choses. Lâune parle de grâce, lâautre de jugement. à la fin du siècle, Dieu assemblera son froment dans son grenier; et alors la vendange sera foulée, dans un jugement terrible.
Nous avons, au quatorzième chapitre de lâApocalypse, un passage très solennel se rapportant au sujet placé devant nous. «Et je vis et voici une nuée blanche, et sur la nuée quelquâun assis, semblable au Fils de lâhomme, ayant sur sa tête une couronne dâor et dans sa main une faucille tranchante. Et un autre ange sortit du temple, criant à haute voix à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille et moissonne car lâheure de moissonner est venue, parce que la moisson de la terre est desséchée. Et celui qui était assis sur la nuée mit sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée» (vers. 14-16). Là nous avons la moisson; et ensuite: «Un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant lui aussi une faucille tranchante. Et un autre ange, ayant pouvoir sur le feu», emblème du jugement, «sortit de lâautel et, en jetant un grand cri, il cria à celui qui avait la faucille tranchante, disant: Lance ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins ont mûri. Et lâange mit sa faucille sur la terre, et vendangea la vigne de la terre, et jeta les grappes dans la grande cuve du courroux de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville; et de la cuve il sortit du sang jusquâaux mors des chevaux, sur un espace de mille six cents stades» (vers. 17-20). Espace équivalant à toute la longueur du pays de la Palestine!
Or ces figures apocalyptiques placées devant nous dâune manière si caractéristique, sont des scènes qui doivent se passer avant la célébration de la fête des tabernacles. Christ assemblera son froment dans son grenier céleste, et après cela il viendra et fera fondre ses jugements sur la chrétienté. Ainsi, chaque section du volume inspiré, Moïse, les Psaumes, les prophètes, les évangiles, â câest-à -dire les actes de Christ, â les actes du Saint Esprit, les épîtres et lâApocalypse, tous tendent à établir dâune manière incontestable le fait que le monde ne sera pas converti par lâÃvangile, que lâétat de choses sur la terre nâira pas en sâaméliorant, mais au contraire ira de mal en pis. Le temps glorieux préfiguré par la fête des tabernacles, doit être précédé par la vendange de la vigne de la terre, dont les grappes seront jetées et foulées dans la grande cuve du courroux du Dieu Tout-Puissant.
Comment se fait-il que devant une telle quantité de preuves divines, fournies par chaque section du canon inspiré, les hommes persistent à nourrir le vain espoir dâun monde converti par lâÃvangile? Que signifient «le froment rassemblé et la cuve foulée»? Assurément, ce nâest pas un monde converti. On nous dira peut-être que nous ne pouvons baser quelque chose sur les types mosaïques et les symboles apocalyptiques. Peut-être bien, si nous nâavions que des types et des symboles. Mais quand les rayons accumulés de la lumière céleste de lâinspiration convergent sur ces types et ces symboles et en révèlent la profonde signification à nos âmes, nous les trouvons en parfaite harmonie avec les voix des prophètes et des apôtres, et les enseignements vivants de notre Seigneur lui-même. En un mot, tous parlent le même langage, tous enseignent la même leçon, portent le même témoignage, non équivoque, à la solennelle vérité quâà la fin du siècle présent, au lieu dâun monde converti, préparé pour un millenium spirituel, il y aura une vigne couverte de ces grappes entièrement mûres pour la cuve de la colère du Dieu Tout-Puissant.
Oh! si tous, hommes et femmes dans la chrétienté, avec ceux qui les enseignent, pouvaient appliquer leurs cÅurs à ces solennelles réalités! Puissent ces choses entrer dans leurs oreilles et pénétrer dans les profondeurs de leurs cÅurs, de telle manière quâils jettent au vent les illusions quâils chérissent, et acceptent à la place la vérité de Dieu si pleinement et clairement établie!
Mais nous devons terminer cette division de notre Livre, et, auparavant, rappeler au lecteur chrétien que nous avons à montrer dans notre vie de chaque jour lâinfluence bénie de toutes les grandes vérités présentées dans les trois types intéressants que nous venons de méditer. Le christianisme est caractérisé par ces trois grands faits fondamentaux, la rédemption, la présence du Saint Esprit et lâespérance de la gloire. Le chrétien est sauvé par le précieux sang de Christ, scellé par le Saint Esprit, et il attend le Sauveur.
Oui, bien-aimé lecteur, ce sont des faits bien établis, des réalités divines, de grandes vérités fondamentales. Ce ne sont pas simplement des principes ou des opinions, mais des vérités destinées à être une puissance vivante dans nos âmes, et à briller dans nos vies. Voyez combien ces choses solennelles, sur lesquelles nous nous sommes arrêtés, sont essentiellement pratiques; remarquez aussi quels accents de louange, dâactions de grâce, de joie et de bénédiction se faisaient entendre dans lâassemblée dâIsraël, lorsquâelle était réunie autour de lâÃternel au lieu quâil avait choisi. La louange et les actions de grâce montaient à Dieu, et les flots bénis dâune généreuse bienfaisance découlaient du cÅur sur tous ceux qui étaient dans le besoin. «Trois fois lâan tout mâle dâentre vous paraîtra devant lâÃternel, ton Dieu,⦠et on ne paraîtra pas devant lâÃternel à vide, mais chacun selon ce que sa main peut donner, selon la bénédiction de lâÃternel, ton Dieu, laquelle il te donnera» (vers. 16-17).
Quelles paroles! Ils ne devaient pas se présenter devant la face de lâÃternel à vide; ils devaient venir le cÅur plein de louange et les mains pleines des fruits de la bonté divine, pour réjouir les cÅurs des ouvriers du Seigneur et ceux de ses pauvres. LâÃternel rassemblait son peuple autour de Lui, pour le remplir de joie et dâallégresse et faire dâeux les canaux de ses bénédictions pour les autres. Ils ne devaient pas rester sous leur vigne et sous leur figuier, et là se féliciter mutuellement des richesses variées qui les entouraient. Cela aurait pu être juste et bon à sa place; mais cela nâaurait pas pleinement répondu à la pensée et au cÅur de Dieu. Non; trois fois lâan ils devaient se lever et se rendre au lieu que lâÃternel avait désigné pour les rassembler, et là entonner leurs alléluias à lâÃternel, leur Dieu, et là aussi, faire participer libéralement ceux qui étaient dans le besoin à tout ce qui leur avait été accordé. Dieu accordait à son peuple le magnifique privilège de réjouir le cÅur du Lévite, de lâétranger, de la veuve et de lâorphelin. Câest là lâÅuvre à laquelle il prend Lui-même son plaisir, béni en soit à jamais son nom, et il voulait faire partager ce bonheur à son peuple. Il voulait quâon connût, quâon vît, et quâon sentît que le lieu où il rencontrait son peuple était une sphère de joie et de louanges, et un centre dâoù des fleuves de bénédiction devaient déborder dans toutes les directions.
Toutes ces choses ne renfermeraient-elles pas une instruction pour lâÃglise de Dieu? Ne parlent-elles pas au cÅur de celui qui écrit et de ceux qui lisent ces lignes? Assurément, et puissions-nous en faire notre profit! Puisse la grâce ineffable de Dieu agir sur nos cÅurs, de telle sorte quâils soient remplis dâadoration et que nos mains soient pleines de bonnes Åuvres. Si les ombres et les types de nos bénédictions donnaient lieu à tant dâactions de grâce et dâactive bienfaisance, combien plus puissant devrait être lâeffet des bénédictions elles-mêmes!
Mais, hélas! est-ce que nous réalisons nos bénédictions? Est-ce que nous nous les approprions? Est-ce que nous les saisissons avec la force que donne une foi simple? Câest là tout le secret. Trouve-t-on beaucoup de chrétiens de profession dans la pleine et entière jouissance de ce dont la Pâque était un type, savoir la délivrance du jugement et de ce présent siècle mauvais? Les voit-on dans la pleine et entière jouissance de leur Pentecôte, câest-à -dire de lâhabitation en eux du Saint Esprit, qui est le sceau, le gage, lâonction et le témoin? Demandez à la grande majorité des professants sâils ont reçu le Saint Esprit, et voyez ce quâils vous répondront. Et le lecteur, quelle réponse fera-t-il? Peut-il dire: «Oui, Dieu soit béni, je sais que je suis lavé dans le précieux sang de Christ, et scellé du Saint Esprit»? Il est à craindre quâun nombre de personnes comparativement petit, dans la multitude de professants qui nous entourent, connaissent ces précieuses vérités qui, néanmoins, sont le privilège assuré du membre le plus infime du corps de Christ.
De même quant à la fête des tabernacles, combien peu en comprennent la signification! Il est vrai quâelle nâa pas encore été accomplie, mais le chrétien est appelé à vivre dans la puissance actuelle de son antitype. «Or la foi est lâassurance des choses quâon espère et la conviction de celles quâon ne voit pas» (Héb. 11:1). Notre vie doit être gouvernée et notre caractère formé par la double influence de la «grâce» dans laquelle nous sommes, et de la «gloire» que nous attendons.
Mais si les âmes ne sont pas établies dans la grâce, si elles ne savent pas même que leurs péchés sont pardonnés; si on leur enseigne que câest de la présomption que dâêtre assuré de son salut, et quâil convient de rester dans lâhumilité et de vivre dans des doutes et des craintes perpétuelles; si on leur dit que personne ne peut être sûr de son salut avant de paraître devant le tribunal de Christ, comment pourraient-elles se tenir sur un terrain chrétien, manifester les fruits de la vie chrétienne, ou chérir ce qui est lâespérance propre du chrétien? Si un Israélite avait douté quâil fût fils dâAbraham, ou membre de la congrégation de lâÃternel, ou dans le pays, comment aurait-il pu célébrer la fête des pains sans levain, celle de la Pentecôte, ou celle des tabernacles? Elles nâauraient eu pour lui ni sens, ni valeur; nous pouvons même affirmer quâaucun Israélite nâaurait pu avoir une pensée aussi absurde.
Comment se fait-il donc que des chrétiens professants, dont plusieurs sont de vrais enfants de Dieu, nous nâen doutons pas, semblent ne jamais pouvoir prendre possession du terrain chrétien? Leur vie se passe dans le doute et la crainte. Leurs exercices et leurs services religieux, au lieu dâêtre lâexpression de la vie quâils possèdent et dont ils jouissent, sont accomplis par eux comme une obligation légale et une préparation morale à la vie à venir. Beaucoup dââmes, vraiment pieuses, demeurent toute leur vie dans cet état, et quant à «la bienheureuse espérance» que la grâce a mise devant nous pour réjouir nos cÅurs et pour nous détacher des choses présentes, elles ne la comprennent pas, ou ne sây arrêtent pas. Elles la traitent de simple utopie, caressée par quelques enthousiastes ici et là . Elles attendent le jour du jugement, au lieu dâattendre «lâétoile brillante du matin». Elles prient pour le pardon de leurs péchés et demandent à Dieu de leur donner son Saint Esprit, tandis quâelles devraient se réjouir dans lâassurance quâelles possèdent la vie éternelle, la justice divine et lâEsprit dâadoption.
Tout cela est en opposition directe avec lâenseignement clair et simple du Nouveau Testament, câest entièrement étranger à lâesprit du christianisme, propre à détruire la paix du chrétien et à empêcher tout culte vrai et intelligent, tout service ou témoignage. Il est certes impossible de se présenter devant le Seigneur, le cÅur rempli dâactions de grâces pour des privilèges dont on ne jouit pas, ou les mains pleines de bénédictions que lâon nâa jamais réalisées.
Nous appelons sur cet important sujet la sérieuse attention de tous les enfants de Dieu dispersés dans lâéglise professante. Nous les supplions de sonder les Ãcritures et de voir sâil sây trouve un seul passage autorisant les âmes à être tenues toute leur vie dans les ténèbres, le doute et lâesclavage. Il sây trouve de solennels avertissements, des appels pressants, de sérieuses exhortations, cela est vrai, et nous en bénissons Dieu nous en avons besoin et nous ne devons pas les négliger. Mais que le lecteur comprenne bien que câest le précieux privilège du plus jeune enfant en Christ de savoir que ses péchés sont pardonnés, quâil est accepté en un Christ ressuscité, scellé du Saint Esprit, et héritier de la gloire éternelle. Telles sont, par la grâce infinie et souveraine, ses bénédictions assurées et certaines, bénédictions que lâamour de Dieu lui accorde, pour lesquelles le sang de Christ lâa rendu propre, et que le témoignage du Saint Esprit lui assure.
Veuille le souverain Pasteur et surveillant des âmes amener tous ses bien-aimés, les agneaux et les brebis du troupeau racheté par son sang, à connaître par lâenseignement de son Saint Esprit, quelles sont les choses qui leur sont gratuitement données de Dieu! Et puissent ceux qui les connaissent en quelque mesure, apprendre à les connaître plus pleinement et en manifester les fruits précieux par une vie dâentier dévouement à Christ et à son service!
Il est fort à craindre que plusieurs dâentre nous qui faisons profession de connaître les plus hautes vérités de la foi chrétienne, ne soyons pas à la hauteur de notre profession; nous nâagissons pas dâaprès le principe posé au verset 17 de notre chapitre: «Chacun selon ce que sa main peut donner, selon la bénédiction de lâÃternel, ton Dieu, laquelle il te donnera». Nous semblons oublier que, quoique nous nâayons rien à faire et rien à donner pour notre salut, nous pouvons cependant faire beaucoup pour le Sauveur et donner beaucoup pour ses ouvriers et ses pauvres. Il y a un grand danger dâexagérer le principe que nous nâavons rien à faire ou à donner. Si, dans les jours de notre ignorance et de notre légalisme, nous avons travaillé et donné dâaprès un principe faux et avec un faux objet en vue, nous ne devons, sûrement, pas faire moins et donner moins, maintenant que nous faisons profession de savoir que nous sommes, non seulement sauvés, mais bénis de toutes bénédictions spirituelles en un Christ ressuscité et glorifié. Nous avons à prendre garde de ne pas nous contenter de la simple compréhension intellectuelle et de la profession verbale de ces grandes et glorieuses vérités, alors que le cÅur et la conscience nâen auraient jamais senti lâaction bénie, et que la conduite et le caractère nâen auraient pas subi la sainte et puissante influence.
Nous présentons en toute affection an lecteur ces considérations pratiques, en lâengageant à les examiner avec prière. Nous ne voudrions pas blesser, offenser, ou décourager le plus faible agneau du troupeau de Christ. En outre, nous assurons le lecteur, que nous ne jetons la pierre à personne nous écrivons simplement, comme en la présence immédiate de Dieu, et faisons entendre à lâÃglise un mot dâavertissement à lâégard de ce que nous sentons être un danger pour nous tous. Nous croyons que, de tous côtés, nous avons le plus grand besoin de considérer nos voies, de nous humilier devant le Seigneur à cause de nos nombreux manquements, de nos fautes et de nos inconséquences, et de chercher auprès de Lui la grâce dâêtre, en ces jours sombres et mauvais, plus vrais, plus entièrement dévoués et plus décidés dans notre témoignage.