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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Amos 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/amos-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Amos 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-15
Chapitre 1:1-2
LâÃternel rugit
«Les paroles dâAmos, qui était dâentre les bergers de Thekoa, quâil a vues touchant Israël, aux jours dâOzias, roi de Juda, et aux jours de Jéroboam, fils de Joas, roi dâIsraël, deux ans avant le tremblement de terre» (v. 1).
Amos était de Thekoa, ville de Juda, fortifiée comme beaucoup dâautres par Roboam, lors de la scission du royaume de Salomon (2 Chron. 11:6). Josaphat avait jadis remporté la victoire sur Moab, Ãdom et les fils dâAmmon, vers le désert de Thekoa, et ce souvenir pouvait se présenter à lâesprit du prophète, appelé à prononcer le jugement de ces mêmes peuples (1:11, 13; 2:1). Thekoa est situé à 16 kilomètres de Jérusalem et à 8 kilomètres au sud de Bethléem, donc en plein territoire de Juda et de Benjamin. On voit en Jérémie 6:1, que Thekoa ou plutôt Beth-Hakkérem, montagne qui domine cette localité, était un des postes qui signalaient, par un feu, lâapproche de lâennemi. Amos se tient là , pour ainsi dire, surveillant de tous côtés les ennemis qui ont empiété sur lâhéritage dâAbraham et assiègent les frontières dâIsraël; il annonce leur sort, et câest de là quâil est ensuite envoyé à Béthel pour prophétiser contre Ãphraïm (7:14, 15).
Amos était «dâentre les bergers de Thekoa». Nous trouvons à diverses reprises, dans sa prophétie, des images empruntées à sa profession, à ses troupeaux, aux luttes du berger avec les bêtes sauvages et à sa vie journalière (1:2; 3, 4, 12; 4, 1; 6:12, etc.). La vocation dâAmos est mentionnée en deux mots, mais lâEsprit de Dieu montre sa souveraineté dans ce choix. Comme il avait pris David dâauprès des parcs de brebis pour lâétablir comme Conducteur de son peuple, et plus tard de pauvres pêcheurs qui devinrent ses apôtres, il fait du berger Amos le prophète dâIsraël. Cette distinction réduit à néant les prétentions humaines à occuper le service de Dieu. Amos dira plus tard: «Je nâétais pas prophète, et je nâétais pas fils de prophète» (7:14). Il ne lâétait ni de vocation, ni de naissance: Tout ordre, établi de Dieu, ayant fait faillite en Israël et en Juda, lâÃternel choisit lui-même son instrument et se plaît à prononcer des oracles par la bouche dâun humble berger. Une telle manière dâagir convient à un temps de ruine où des Amatsia (7:10-17) prétendent en imposer au «voyant» de par leur fausse autorité sacerdotale. Dieu revendique alors la libre action de son Esprit. Les révélations de lâÃternel ont lieu par la bouche de cet homme simple: ses «paroles», il les a «vues»; et ses vraies visions, plus tard, il les proclame.
Le sujet principal de la prophétie dâAmos est Israël. Ce terme désigne en premier lieu les dix tribus (2:6), puis le peuple tout entier, y compris Juda (3:1, 2), enfin les dix tribus, représentant moralement lâensemble du peuple devant Dieu. Juda lui-même, la tribu du prophète, est aussi mentionné à part comme objet du jugement, car, possédant plus de privilèges quâÃphraïm, il avait commis les mêmes infidélités (2:4); mais câest pour les dix tribus que lâheure du châtiment est proche; elle avait sonné dans le prophète Osée, contemporain et successeur dâAmos. En Amos le jugement se rapporte davantage à lâétat moral du peuple quâà des transgressions particulières; mais, quand le jugement sâabat sur les nations, dans les deux premiers chapitres, Juda et Israël y étant compris, leurs transgressions sont mentionnées spécialement.
Le «tremblement de terre» est la date mémorable de la prophétie dâAmos. Nous ne voyons pas que le prophète ait prédit que ce séisme aurait lieu, mais il est pour lui le symbole du jugement qui devait, sous peu, atteindre son peuple. Cet événement a donc un caractère moral, aussi Amos abonde-t-il en images relatives à ce phénomène. Il le représente comme un char faisant craquer le sol sous le fardeau des gerbes, au moment de la moisson. Lâhomme le plus agile ne réussit pas à lâéviter (2:13-16). Les cornes de lâautel tombent à terre, les maisons et les palais sont renversés, les murailles fendues, et les hommes lancés à travers leurs brèches; câest une subversion semblable à celle de Sodome et de Gomorrhe (3:14, 15; 4:3, 11; 6:11). Dans ce bouleversement, les eaux de la mer sont versées sur la face de la terre (5:8; 9:6). En un instant le pays tremble, comme les eaux du Nil montent et sâabaissent en une saison (8:8; 9:5)1; le linteau de la porte et ses bases sont ébranlés et tombent sur la tête des hommes (9:1). Mais un jour viendra où toutes ces ruines seront réparées (9:11).
1 La crue du Nil atteint les neuf dixièmes du volume ordinaire de ce fleuve.
Le tremblement de terre du règne dâOzias est mentionné en Zacharie 14:5 qui lâassimile au grand événement du dernier jour, quand la montagne des Oliviers sera fendue sous les pieds du Seigneur pour mettre en fuite les oppresseurs du Résidu captif à Jérusalem. La prophétie dâAmos nâa pas cette portée future, car elle prédit les jugements prochains qui atteindront le peuple. Il est cependant à remarquer quâen Zacharie comme en dâautres passages, la mention dâun tremblement de terre ne signifie pas, comme en Amos, des jugements sans mélange, mais des jugements dont peut sortir la délivrance. Câest ainsi quâen Matthieu 27 le tremblement de terre ouvre les sépulcres et délivre les saints; câest ainsi quâen Actes 16:26 il met en liberté Paul et Silas et produit la conversion du geôlier; et nous dirons que même en Amos, sâil remplit le livre de ses ruines, il est lâavant-coureur dâune délivrance finale, présentée au dernier chapitre.
«Et il dit: LâÃternel rugit de Sion, et de Jérusalem il fait entendre sa voix; et les pâturages des bergers mènent deuil, et le sommet du Carmel est séché» (v. 2).
Cette expression: «LâÃternel rugit de Sion» est dâune grande importance et caractérise toute la prophétie dâAmos. LâÃternel y est représenté comme le «lion de la tribu de Juda» rugissant parce quâil a une proie (cf. 3:4) quâil dévorera; ce lion de Juda dominera sur Jérusalem, lieu où la grâce royale sera reconnue à la fin. Joël, parlant du jour de lâÃternel dans la vallée de Josaphat, se sert exactement des mêmes termes: «LâÃternel rugira de Sion, et de Jérusalem il fera entendre sa voix, et les cieux et la terre trembleront (Joël 3:16); seulement Joël annonce les jugements futurs qui introduiront le règne millénaire du Fils de David Amos, comme nous lâavons dit, ne va pas si loin il annonce des jugements prochains; le lion de Juda rugit au jour même de sa prophétie. Amos commence et Joël finit; les jugements quâil annonce sur les nations, puis sur Juda et Ãphraïm sont près de sâexécuter et ont un caractère gouvernemental. Seulement le juste gouvernement de Dieu nâest pas la fin de ses voies envers les nations: il reste encore son juste jugement, le jugement national définitif et câest de ce dernier que Joël nous entretient comme tant dâautres prophètes qui nous parlent du «jour de lâÃternel». Au contraire, la vision dâAmos sâarrête aux calamités qui fondront dans un avenir très rapproché sur les nations et sur le peuple dâIsraël, et montre les causes spéciales qui les ont rendues nécessaires. Câest ainsi quâen Amos, le Pharaon, lâAssyrien, Babylone, sont successivement et à divers intervalles la verge de lâÃternel pour châtier tous ces peuples1, tandis que la dernière scène de Joël ne présente rien de semblable, mais montre lâÃternel en personne, exécutant le jugement final, et brisant définitivement lâAssyrien après sâêtre servi de lui comme dâune verge contre Israël.
1 Cela nâexclut nullement le fait quâon verra renaître et jouer un rôle dans les scènes de la fin, toutes les nations qui environnent Israël. Câest ce que lâon voit en Joël où Tyr, Sidon, la Philistie, Ãdom reparaissent pour le jugement du grand jour dans la vallée de Josaphat. Amos ne va pas jusque-là .
Ce que nous venons de dire est dâune grande importance pour nous. Les jugements que nous voyons aujourdâhui sâabattre sur la terre ne sont pas les jugements de la fin. En Amos nous avons affaire à une prophétie maintenant accomplie; tel est, sauf au dernier chapitre, le caractère très spécial de notre prophète. Nous y trouvons des avertissements dont lâaccomplissement présage un jour futur et en affirme dâavance la terrible réalité. Il en est de même pour nous aujourdâhui! Si «la fin nâest pas encore», que sera-t-elle pour lâinjuste et le pécheur?
En Joël les cieux et la terre trembleront quand lâÃternel fera entendre sa voix; en Amos le tremblement de terre du v. 1 caractérise seul, comme nous lâavons déjà noté, toutes les scènes qui se déroulent sous nos yeux. Ici les conséquences du rugissement sont locales: «Les pâturages des bergers mènent deuil, et le sommet du Carmel est séché». Cette image correspond à ce que le berger Amos avait sous les yeux. Quand les jugements de Dieu sâexécutent, plus dâoccupations paisibles où lââme des simples se complaît; adieu les pâturages du désert de Juda, familiers aux bergers de Thekoa, et ceux du Carmel où les brebis paissent à lâombre des forêts. Le vent de la colère de lâÃternel a passé sur les uns, et desséché même le Carmel ombreux. Nous rencontrons les mêmes images au chapitre 25 du prophète Jérémie. Après avoir annoncé (v. 15-29) le jugement prochain, par Babylone, sur toutes les nations mentionnées par Amos et sur dâautres encore, il parle du rugissement de lâÃternel, de sa demeure sainte, du cri et des hurlements des pasteurs, dont les pâturages sont dévastés et les parcs paisibles désolés devant lâardeur de la colère de lâÃternel (v. 30-38). Ce passage a donc beaucoup de rapport avec les versets que nous venons de considérer.
Chapitres 1:3-15 et 2:1-16
Ainsi dit lâÃternel
Chapitre 1er (v. 3-15)
Ces deux chapitres sont caractérisés par les mots: «Ainsi dit lâÃternel». Lorsque Dieu a parlé, le jugement doit sâaccomplir, quoique nous nâen sachions pas lâépoque. Peut-être la patience de Dieu attendra-t-elle longtemps encore, jusquâà ce quâil soit exécuté, mais il nâen surviendra pas moins, car pour lâÃternel le temps ne compte pas et ne modifie en rien la justice et la sainteté de ses voies. De fait, ces prophéties dâAmos ne se sont accomplies, pour la plupart, quâenviron une centaine dâannées après avoir été prononcées.
Les paroles de lâÃternel sâadressent dâabord aux diverses nations qui, de toute part, enserrent le peuple dâIsraël: à lâoccident la Philistie, Tyr au nord, la Syrie au nord-est, Ammon et Moab à lâorient, Ãdom au midi. Sauf Moab qui fait exception, toutes ces nations sont jugées ici selon la manière dont elles ont traité le peuple de Dieu. Nous en avons encore aujourdâhui des exemples. La justice rétributive de Dieu sâexerce sur des nations qui persécutent son ancien peuple, quelque coupable quâil soit.
Il y a un juste gouvernement de Dieu, dans ce monde, à lâopposé de celui des hommes. Dieu voit tout et nâoublie rien (il nâoublie que les péchés de ceux qui ont cru). Toute injustice trouve tôt ou tard sa rétribution. Dieu attend peut-être patiemment pendant toute une vie dâhomme (même à lâégard de ses enfants, car son jugement commence par sa maison) pour rétribuer, selon son gouvernement, un tort commis. Saül était mort depuis longtemps, que Dieu nâavait pas oublié lâiniquité dont il sâétait rendu coupable en faisant mourir les Gabaonites (2 Sam. 21). Il fallut alors que sa maison de sang, sauf Mephibosheth épargné par la grâce, fût exterminée. David, homme de Dieu, avait oublié depuis longtemps son crime à lâégard dâUrie; mais au moment voulu de Dieu les conséquences de ce péché commencèrent à se dérouler et poursuivirent le roi-prophète jusquâà la fin de sa carrière. Il en fut de même lors du recensement du peuple, sauf que la grâce arrêta le jugement dans son cours (2 Sam. 24). Combien dâenfants de Dieu ont fait de semblables expériences! Le silence a plané sur tel manquement dont personne, sauf le coupable, nâavait connaissance: tout à coup le rugissement du lion se fait entendre et la terre tremble. Jusque-là le ciel était dâune sérénité qui semblait exclure même lâidée dâun orage. En peu de temps tout est bouleversé, la paix perdue, lâabri du Carmel desséché.
Remarquez que, dans tous les cas cités au cours de ces deux chapitres, le jugement ne tombe pas seulement sur lâautorité qui a ordonné les massacres, mais sur la nation qui en est tenue pour responsable. Sans doute lâautorité est jugée: les rois, ceux qui tiennent le sceptre, les princes et les gouverneurs, sont frappés personnellement, mais la nation tout entière lâest aussi, car loin de sâopposer aux actes de lâautorité, elle les a soutenus de ses sympathies, de ses haines et de ses violences. Dans le cas des Gabaonites, le peuple est même frappé en premier lieu par trois ans de famine et le jugement de la famille de Saül ne vient quâensuite, car le peuple aurait dû se purifier du mal commis par son chef.
Lorsquâune iniquité nationale est accomplie, comme nous le voyons dans ces chapitres, lâesprit de lâhomme a peine à concevoir quâelle ne soit pas immédiatement réprimée, mais il nâen est pas ainsi: les voies de Dieu ne sont pas nos voies. Dieu permet â nous le voyons continuellement dans la prophétie â que lâiniquité porte tous les fruits quâespérait celui qui lâa commise; Dieu sâen sert pour accomplir ses desseins, mais la rétribution nâen arrive pas moins â elle marche à pas lents, mais elle arrive.
LâAssyrien, dont lâaction est plus dâune fois sous-entendue dans ces chapitres, est un instrument inique, employé, dâabord contre lâiniquité dâIsraël, puis contre celle des nations qui avaient assouvi leur rage contre le peuple de Dieu, mais la verge de la colère de Dieu ayant accompli son Åuvre, est elle-même brisée, sa force renversée, et sa chute est plus profonde que celle de toutes les nations quâelle a frappées. Au reste, dans nos chapitres, lâAssyrien qui nâest pas même nommé est loin dâêtre le seul agent dont Dieu se serve pour exécuter ses jugements. Dâautres agents nombreux y concourent à diverses époques et leurs noms sont aussi passés sous silence par Amos. Nous pouvons les trouver dans dâautres récits historiques ou prophétiques; lâEsprit de Dieu ne les mentionne pas ici parce quâil sâagit dans notre prophète, comme nous lâavons dit plus haut, de lâétat moral qui nécessite lâintervention divine et non des instruments dont Dieu se sert. Le prophète décrit cette intervention sans intermédiaires, tels un feu, un rugissement, un tremblement de terre, pour faire comprendre quâelle émane directement de Dieu. Il nâen est pas de même chez dâautres prophètes. Ainsi Ãsaïe 14:28 à 23 décrit le jugement de ces mêmes nations par lâAssyrien, à la suite de leur conduite envers les dix tribus; Jérémie 46 à 49 leur jugement par Nebucadnetsar, à la suite de leur conduite envers Juda.
En considérant lâensemble de la prophétie, nous trouvons donc des personnes diverses pour exécuter les jugements, mais aussi des répétitions du même péché qui appellent de nouvelles vengeances de la part de Dieu par ces mêmes agents. Toutefois, que ces instruments soient tour à tour lâAssyrien, ou le Pharaon, ou les rois dâOrient, ou Babylone, ou Israël lui-même, les jugements des nations ne sont encore dans Amos que les voies habituelles de Dieu dans le gouvernement du monde et non pas les jugements de la fin. Il faudra que toutes les nations dont parlent les deux premiers chapitres dâAmos reparaissent à la fin des temps après sâêtre reconstituées, et subissent un jugement national bien plus sévère que leurs infortunes passées, alors que toutes leurs Åuvres leur seront mises en compte dans la vallée de Josaphat (Joël 3), après quoi lâon verra la restauration partielle dâun Résidu de ces nations (sauf entre autres celle dâÃdom), comme nous le lisons en Jérémie. Ce jugement national ne doit pas être confondu avec le jugement individuel et personnel des morts devant le grand trône blanc1.
1 On ne peut, dans beaucoup de cas, déterminer lâépoque où les nations mentionnées dans ces chapitres envahirent Israël et Juda. Leurs attaques étaient incessantes et se succédèrent à des intervalles plus ou moins rapprochés. Il en fut de même des instruments de leur propre chute. Pour ne pas en alourdir notre texte nous récapitulerons ici, au point de vue historique, leurs crimes contre Israël et les divers agents par lesquels leur jugement eut lieu:
Damas, ou plutôt son roi Hazaël, sâempare de tous les confins dâIsraël et de Galaad à cause des péchés de Jéhu et sous son règne, câest-à -dire avant Jéroboam II (2) et Ozias (2 Rois 10:33). Cette attaque a un rapport historique avec la prophétie dâAmos (1:4). Sous Achaz, plus de seize ans après la mort dâOzias, la prophétie dâAmos contre Damas fut accomplie. «Le roi dâAssyrie monta à Damas, et la prit, et en transporta les habitants à Kir» (2 Rois 16:9; Ãsaïe 17:1-3). Cependant Amos est plus explicite et parle du «peuple de Syrie». Nous trouvons plus tard, aux derniers jours du royaume de Juda, une prophétie semblable contre Damas et sa prise par Nebucadnetsar (Jér. 49:23-27). Là aussi lâÃternel allume un feu dans les murs de Damas et il dévore les palais de Ben-Hadad.
La Philistie envahit Juda et occupe ses villes sous Achaz, bien des années après Ozias (2 Chron. 28:18). Ãzéchias combat les Philistins (2 Rois 18:8). Ils sont ensuite frappés par le Pharaon (Jér. 47), puis détruits par Nebucadnetsar (Ãzéch. 25:15-17). à différentes reprises ils avaient vendu la captivité tout entière (je serais tenté de croire que ce terme indique Juda et les dix tribus) soit à la Grèce (Joël 3:6), soit à Ãdom (Amos 1:6). Ãvidemment ces choses avaient lieu souvent et ne sont pas relatées dans des occasions historiques particulières. La destruction de la Philistie est aussi mentionnée en Jér. 47; cette nation reparaît à la fin des temps et son jugement a la même cause que par le passé (Joël 3:4).
Tyr agit envers Israël comme les Philistins. Plusieurs nations coopéraient avec Tyr dans le trafic des esclaves, le plus lucratif dâalors (Ãzéch. 27:13). Tyr qui avait livré la captivité tout entière à Ãdom, est livré à lâAssyrie, puis à Nebucadnetsar, après là défaite des Philistins. Nous retrouvons Tyr avec Sidon au jugement du dernier jour (Joël 3:4).
Ãdom. Sa cruelle vengeance sur Juda est relatée en Ãzéch. 25:12-14. Son désir de conquérir les deux nations, Israël et Juda, excite lâindignation de lâÃternel (Ãzéch. 35:10). La montagne de Séhir est détruite; Nebucadnetsar est lâagent de cette destruction. Mais Ãdom reparaît dans lâhistoire prophétique de la fin; on le retrouve à la vallée de Josaphat (Joël 3:19). Il est à la tête de la confédération des nations de la fin, avec Moab, Ammon, la Philistie, Tyr, confédération dont lâAssyrien fait partie. Tous veulent sâemparer des habitations de Dieu et en prendre possession (Ps. 83). Câest aussi le motif de sa défaite finale, comme nous le voyons en Abdias et à la fin dâÃsaïe (63:1). Le Seigneur lui-même exerce sur Ãdom la vengeance de son peuple, et y fait coopérer Israël.
Ammon attaque spécialement Galaad, territoire des dix tribus, mais se jette aussi sur Juda, emmené captif (Ãzéch. 25:1-7). Son but est dâétendre ses confins, aux dépens du peuple de Dieu, ambition mauvaise que nous voyons sâexercer partout de nos jours aux dépens du voisin. Cela crie vengeance! Les Ismaélites ou «fils de lâOrient» (Ãzéch. 25:4, 10), puis Nebucadnetsar (Jér. 49:2) sont les agents de la destruction dâAmmon.
Moab est accusé en Amos dâun méfait autre que celui des nations mentionnées précédemment. Il est détruit, puis, reparait à la fin des temps pour être frappé par Nebucadnetsar (Jér. 48).
Nous revenons sur Moab dans notre texte.
Dans tout ce que nous venons de voir, Amos annonce le jugement prochain de ces peuples, selon le traitement quâils ont fait subir aux dix tribus, ainsi quâau royaume de Juda. Ce jugement ne dépasse pas les temps historiques comme le font tant dâautres passages des prophètes, car le livre dâAmos est occupé avant tout, comme nous lâavons fait remarquer, des caractères moraux du mal qui nécessite le jugement et nous parle très peu des événements de la fin.
Les voies gouvernementales de Dieu en jugement ont tout dâabord son peuple pour objet, car le jugement de Dieu commence par sa maison. Damas, Gaza, Tyr, Ãdom, Ammon, sont les instruments de Dieu pour châtier son peuple qui sâest livré à lâidolâtrie et a abandonné lâÃternel cri méprisant tous les principes moraux de sa loi. Mais, nous allons le voir, il se trouve que ces nations poursuivent leurs intérêts de lucre ou de conquête et leurs projets de vengeance en commettant des atrocités. Dieu laisse faire. Iniquité sâaccumule sur iniquité jusquâà ce que la mesure déborde: «à cause de trois transgressions... et à cause de quatre», dit lâÃternel, «je ne révoquerai pas mon arrêt». Cette phrase se répète à chaque nouvelle occasion. Il nây a pas une seule dâentre ces nations, y compris Juda et Ãphraïm, qui nâait pas mis le comble à ses transgressions. Câest à ce moment-là que Dieu les frappe. Il sâoccupera plus tard de son peuple pour le restaurer après lâavoir frappé, car, sous tous ses jugements, on sent que le cÅur miséricordieux de lâÃternel ne change pas. Jamais son peuple, quelque coupable quâil soit, ne sort de sa mémoire. Ses conseils à son égard sont éternels, immuables; tandis que certaines dâentre ces nations seront anéanties et quâun Résidu des autres sera rétabli (Jér. 46:26; 48:47; 49:6, 39). Maintenant il sâoccupe de ceux qui ont foulé Israël aux pieds.
Ce qui arriva autrefois à Israël peut se présenter aujourdâhui pour les chrétiens dans la bataille des peuples. Elle est une discipline nécessaire pour les enfants de Dieu, mais des populations entières qui portent le nom de Christ sont massacrées par les nations orientales. Dieu ne lâoublie pas: le tour de ces dernières viendra. De plus forts quâelles entreront en scène et changeront leurs triomphes en deuils, leurs victoires en défaites.
«Ainsi dit lâÃternel: à cause de trois transgressions de Damas, et à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt; parce quâils ont foulé Galaad avec des traîneaux de fer. Et jâenverrai un feu dans la maison de Hazaël, et il dévorera les palais de Ben-Hadad; et je briserai la barre de Damas, et, de la vallée dâAven je retrancherai lâhabitant, et de Beth-Ãden, celui qui tient le sceptre; et le peuple de la Syrie ira en captivité à Kir, dit lâÃternel» (1:3-5).
On voit en 2 Sam. 10:6-14 que, dans le passé, les Syriens sâétaient alliés avec les fils dâAmmon contre David, après que ces derniers eurent outragé les envoyés du roi. Les fils dâAmmon furent battus et frappés par David de cruelles représailles (2 Sam. 12:31; 1 Chron. 20:3). Cette vengeance était légitime, car elle était voulue de Dieu, par le moyen de son Roi. Ce qui nous en assure, câest le récit donne de ce fait dans les Chroniques, où toutes les fautes de David, sauf deux exceptions, sont passées sous silence. Les Syriens avaient, dès le début, épousé la cause des Ammonites qui furent presque exterminés; ils prirent leur revanche en foulant Galaad avec des traîneaux de fer. Le fait de cette alliance aggrave encore le jugement prononcé sur Damas, capitale des Syriens. Sans doute Dieu sâétait servi dâeux comme dâune verge contre Israël et avait confié cette mission à Hazaël, leur roi, par le ministère dâÃlisée (1 Rois 19:15; 2 Rois 8:7-15). Maintenant il brise la verge qui avait accompli ses desseins, car il nây avait aucune crainte de Dieu dans le cÅur dâHazaël: il avait été impitoyable dans son attaque et Dieu qui lâemployait, le jugeait pour sa cruauté envers son peuple. Ãlisée avait averti Hazaël de tout le mal quâil ferait à Israël et en avait pleuré. Il lâavait même averti quâil écraserait leurs petits enfants et fendrait le ventre de leurs femmes enceintes. Il semble que lâalliance des Syriens avec les Ammonites ait duré bien au-delà du temps de David, car ce qui est attribué en Amos 1:13 à ces derniers, lâest aux Syriens en 2 Rois 8:12. Dieu savait toutes ces choses; en faisant oindre Hazaël pour châtier son peuple, il savait aussi que cet homme usurperait la royauté par le meurtre de Ben-Hadad, le roi légitime. Il le savait; peut-on dire quâIl le voulût? Nullement, car, le moment venu, Il revendique les droits de sa sainteté et de sa justice vis-à -vis des transgressions de Damas.
«Je briserai la barre de Damas, et, de la vallée dâAven je retrancherai lâhabitant, et de Beth-Ãden, celui qui tient le sceptre» (v. 5). Damas, avec les barres qui ferment ses portes, sera sans défense devant lâennemi. Bikeah-Aven sera «la vallée de néant», comme, en Osée 4:15; 5:8; 10:5, Béthel, la maison de Dieu, était devenue Beth-Aven, «la maison de néant». En opposition avec elle, Beth-Ãden était en Syrie la «maison de délices». Câétait ce que les hommes pécheurs voulaient faire du monde et qui réussit, hélas! à captiver même les yeux dâun croyant comme Lot (Gen. 13:10). Damas était un Beth-Ãden aux yeux des hommes, toute cette contrée un Beth-Aven aux regards de Dieu1. Le peuple de la Syrie, auquel Galaad avait offert une proie facile au-delà du Jourdain, «ira en captivité à Kir, dit lâÃternel» (v. 5). LâAssyrien Tiglath-Piléser, peu dâannées après la prophétie dâAmos, accomplit cette prédiction (2 Rois 16:9; Jér. 49:23-27).
1 Beth-Aven et Beth-Ãden nâont pu être identifiées par les géographes.
«Ainsi dit lâÃternel: à cause de trois transgressions de Gaza, et à cause de quatre, je ne le révoquerai point, parce quâils ont emmené captive la captivité tout entière, pour la livrer à Ãdom; mais jâenverrai un feu dans les murs de Gaza, et il dévorera ses palais; et je retrancherai dâAsdod lâhabitant, et dâAskalon celui qui tient le sceptre; et je tournerai ma main contre Ãkron, et le reste des Philistins périra, dit le Seigneur, lâÃternel» (v. 6-8).
Comme les autres nations, la Philistie était coupable de transgressions antérieures et toute lâhistoire dâIsraël nous montre combien grande était la haine des Philistins contre cette nation qui les avait combattus, puis asservis lors de lâétablissement de la royauté sur le peuple de Dieu. Les villes principales de la Philistie, Gaza, Asdod, Askalon, Ãkron, sont spécialement prises à partie. La quatrième transgression surpassait toutes les autres: les Philistins avaient vendu comme esclaves tous les captifs de Juda et dâIsraël, en les livrant entre les mains dâÃdom, leur plus cruel ennemi. Aussi le jugement tombe sur celui qui tient le sceptre, le gouverneur responsable; les habitants dâAsdod sont massacrés, le reste des Philistins périt; aucun nâéchappe et lâon ne voit pas que leurs captifs soient rétablis aux derniers jours. En Jér. 47 le jugement tombe sur eux par le Pharaon, puis lâAssyrie et lâÃgypte se disputent leurs villes, tantôt conquises par lâun, tantôt reprises par lâautre, jusquâà ce quâil n en reste plus que des ruines. On voit en 2 Chron. 28:17-20 lâattaque des Philistins contre Juda, sous Achaz, ainsi que celle des Ãdomites, leurs alliés; en Ãsaïe 9:11, 12 lâattaque des Syriens et des Philistins contre Israël; en Ãsaïe 14:29-32 celle de lâAssyrien contre la Philistie.
«Ainsi dit lâÃternel: à cause de trois transgressions de Tyr, et à cause de quatre, je ne le révoquerai point, parce quâils ont livré la captivité tout entière à Ãdom, et ne se sont pas souvenus de lâalliance fraternelle; mais jâenverrai un feu dans les murs de Tyr, et il dévorera ses palais» (v. 9, 10).
Jusquâici nous avons vu le jugement de deux nations, entièrement étrangères au peuple de Dieu. Elles nâavaient jamais été quâen hostilité ouverte avec lui. Nous entrons maintenant sur un terrain nouveau, dâabord celui des liens fraternels, ensuite, celui des relations consanguines avec Israël, relations qui, même ne fussent-elles que selon la chair, créaient des obligations à Ãdom, Ammon et Moab, et auraient dû mettre un frein à leur antipathie et à leurs haines. Ici Tyr est en cause. Ce royaume avait connu des temps favorables et particulièrement bénis, quand Hiram, reconnaissant le Dieu de David et de Salomon, avait fait alliance avec ces deux rois et sâétait engagé à coopérer à lâédification du temple de lâÃternel. Comment cette affection et cette alliance fraternelle avaient-elles, au cours des années, fait place à la haine? La grâce de David, la sagesse et la puissance de Salomon, mais surtout leur foi, avaient captivé jadis le cÅur de Hiram. Il avait compris que lâÃternel était lâobjet de toutes les pensées de ses amis; il avait vu que leur seul désir était de donner à Dieu, au milieu de son peuple, une habitation digne de Lui. Si les choses faites par Hiram étaient inconnues à ses successeurs, Dieu ne les oubliait pas et rendait responsables les héritiers du roi de Tyr dâavoir eu jadis leur royaume en rapport avec les bénédictions de lâalliance. Alors même que cette alliance nâavait été que passagère et occasionnelle, Tyr en ayant joui était devenu responsable de la conserver, mais les intérêts de cette nation commerçante lâavaient bien vite éloignée des bénédictions spirituelles; elle avait vu une source de gain dans lâalliance avec la Philistie pour faire la guerre au peuple de Dieu et le réduire en captivité. Peu lui importait quâil fût vendu à Ãdom, ennemi acharné dâIsraël; la soif de lâor dominait toute autre considération. Plus tard ces deux nations alliées avaient réitéré leur action sacrilège en vendant à Javan les captifs dâIsraël. Mais il y avait chez eux autre chose encore que le gain: leur politique était dâéloigner Israël de ses confins (Joël 3:6), afin de sâemparer de territoires sur lesquels ils élevaient des prétentions, oubliant que ces territoires appartenaient à lâÃternel. Ils oubliaient ou ignoraient que lâÃternel avait choisi pour lui-même un héritage particulier au milieu de toutes les nations. Galaad était à lui, Manassé était à lui, Ãphraïm était la force de sa tête, Juda était son législateur (Ps. 108:9). Gaza et Tyr avaient eu la folie de toucher, lâaudace de sâapproprier ce qui appartenait à Dieu: «mon argent et mon or», et de porter dans leurs temples «mes belles choses désirables» (Joël 3:5). Sâil trouvait bon de châtier Israël par la main de ces nations ennemies, il nâestimait pas quâune nation quelconque eût le droit dâen profiter pour son propre compte.
Les jours actuels nâoffrent-ils pas des exemples pareils? Les nations sâallient pour prendre possession de territoires qui ne leur appartiennent pas et sâagrandir aux dépens de leurs voisins, les déportent et sâemparent de leurs richesses, sans penser un instant que «à lâÃternel est la terre et tout ce quâelle contient!» (Ps. 24:1).
«Ainsi dit lâÃternel: à cause de trois transgressions dâÃdom, et à cause de quatre, je ne le révoquerai point, parce quâil a poursuivi son frère avec lâépée, et a étouffé la miséricorde, et que sa colère déchira sans fin, et quâil garda sa fureur à toujours. Et jâenverrai un feu sur Théman, et il dévorera les palais de Botsra» (v. 11, 12).
Avec Ãdom nous passons aux peuples apparentés à Israël. Leurs transgressions ne sont pas moindres que celles des nations étrangères. Ãsaü, Ãdom, est jugé pour sa haine meurtrière et sans miséricorde, envers Jacob son frère. Les peuples précédents sont moins sévèrement traités que ceux qui suivent. Le jugement dâÃdom est sans aucune miséricorde. Sa haine sauvage contre le peuple de lâÃternel (car plus les liens sont étroits, et cela caractérise lâhomme, plus la haine est intense) oblige Dieu à dire, tout à la fin de son histoire: «Jâai haï Ãsaü». Aussi restera-t-il sans postérité. (Voyez Abdias. Jér. 49:7-22): «Il nâest plus», dit Jérémie (49:10), tandis que, même Moab et Ammon, et ensuite Ãlam, voient leurs captifs rétablis (48:47; 49:6, 39). Le cas dâÃdom est sans rémission, sans pardon. Câest la seule de ces nations qui soit exterminée, ou du moins asservie en entier; elle sera le théâtre du terrible carnage de la fin (Ãs. 63:1-6). Mais ce nâest pas la haine seule qui caractérise Ãdom; nous lâavons vu se servir de la Philistie et de Tyr, nations avec lesquelles il nâavait aucune affinité dâorigine, pour asservir Israël, son frère selon la chair. Il prononçait ainsi, non seulement sa colère invétérée contre Jacob qui lui avait ravi son droit dâaînesse, mais son mépris de la sentence de Dieu: «Le plus grand sera asservi au plus petit» (Gen. 25:23). Ayant réduit son frère en esclavage, il sâempare de tout le midi de la Palestine (lâIdumée) et lâannexe à son territoire, contrairement à la volonté expresse de Dieu et aux principes de son gouvernement, quand il établissait les limites des peuples selon le nombre des fils dâIsraël (Deut. 32:8)1.
1 Le roi dâÃdom nâest pas nommé ici. Ãdom nâavait pas de roi au temps de Josaphat (2 Chron. 20:1), ni au temps dâOzias (2 Chron. 25:7).
«Ainsi dit lâÃternel: à cause de trois transgressions des fils dâAmmon, et à cause de quatre, je ne le révoquerai point, parce quâils ont fendu le ventre aux femmes enceintes de Galaad, afin dâélargir leurs frontières; et jâallumerai un feu dans les murs de Rabba, et il dévorera ses palais, au milieu des cris au jour de la bataille, au milieu de la tempête au jour du tourbillon; et leur roi ira en captivité, lui et ses princes ensemble, dit lâÃternel» (v. 13-15).
La parenté dâÃdom avec Israël remontait à Isaac, celle dâAmmon et de Moab, par Lot, à Abraham. Quoique basée sur des faits honteux, elle était plus ancienne que la première. On trouve chez les fils dâAmmon une cruauté atroce envers les tribus situées au-delà du Jourdain, en vue dâexterminer leurs descendants mâles et de sâemparer définitivement du territoire de Galaad. En cela pareil à Ãdom, Ammon oublie que lâÃternel lui-même lâavait dépossédé afin de donner un héritage à son peuple. Câétait le pays de lâÃternel et il ne pouvait être aliéné. Les plans de lâhomme échouent devant le grand fait que la cause de lâÃternel, devant laquelle aucune des prétentions de lâhomme ne réussira, finira par avoir le dessus. Ce royaume de proie, semblable à celui dâÃdom, prendra fin «au milieu des cris au jour de la bataille, au milieu de la tempête au jour du tourbillon». Sa ruine sera plus terrible que toutes les autres. Lâorage sâabattra sur le peuple tout entier, mais ses conducteurs responsables iront en captivité, roi et princes ensemble, comme le peuple de la Syrie. Sur des forfaits pareils le prophète Ãlisée avait pleuré (2 Rois 8:12. Voyez aussi Osée 13:6). Comment donc lâÃternel les permet-il? Est-il insensible à tant dâhorreurs? Sans doute il a connu dâavance ce qui sortirait du cÅur de lâhomme, devenu sa verge pour châtier son peuple, mais il montre, et câest la première chose quâil met en avant ici, quâil va briser la verge dont il sâest servi.
Chapitre 2
«Ainsi dit lâÃternel: à cause de trois transgressions de Moab, et à cause de quatre, je ne le révoquerai point, parce quâil a brûlé, réduit en chaux les os du roi dâÃdom; et jâenverrai un feu sur Moab, et il dévorera les palais de Kerijoth, et Moab mourra au milieu du tumulte, au milieu des cris, au son de la trompette, et je retrancherai le juge du milieu de lui, et je tuerai tous ses princes avec lui, dit lâÃternel» (2:1-3).
Le caractère de Moab tranche sur ce que nous avons vu jusquâici. Nous nous trouvons en présence dâun nouveau principe. Ce nâest pas seulement que le gouvernement de Dieu enregistre scrupuleusement le tort fait à son peuple coupable, par les nations, devenues ses instruments pour le châtier, mais il enregistre aussi les torts commis par ces nations elles-mêmes entre elles. Rempli dâun désir de vengeance insatiable qui sâassouvit même sur les morts, Moab a violé la sépulture du roi dâÃdom. Nous ne savons à quelle occasion, mais il méprisait par là lâautorité établie de Dieu, quelque coupable quâelle pût être. Violer les sépultures, en sortir les ossements, les brûler, était un acte de vengeance nâappartenant quâà Dieu seul. Dans le cas de Josias, cet acte avait pour but de souiller les autels des faux dieux (2 Rois 23:15-17), mais il nâappartenait point aux hommes de prendre cette mesure, sauf pour obéir à Dieu. Un homme souillé avait-il le droit de juger les morts, dâautres hommes souillés comme lui? On a voulu voir cet acte dans le récit un peu énigmatique qui nous est fait en 2 Rois 23:15-17. Nous ne le pensons pas, et nous voyons plutôt dans le fait relaté ici une vengeance furieuse de Moab contre Ãdom qui lâavait jadis envahi et humilié, vengeance postérieure au récit de 2 Rois 3 et qui, ne pouvant sâexercer sur le roi vivant, sâassouvit en violant son sépulcre. Le fait rapporté dans notre passage est dâune grande importance morale quant aux voies du gouvernement de Dieu. Alors même quâil sâagit dâÃdom dont la fureur contre le peuple de Dieu et contre Dieu lui-même était sans bornes, Dieu punit toute infraction aux règles quâIl a établies, toute atteinte, même après la mort, à lâautorité quâil a instituée. Il en sera de même devant le trône du jugement, mais souvent une iniquité pareille trouve sa rétribution ici-bas. Dieu nâoublie rien. Quelle description de lâanéantissement de Moab au milieu du tumulte de la bataille! Avec le juge, tous ses princes sont tués. Pourtant, à la fin des jours, Moab, comme les fils dâAmmon, verra ses captifs rétablis (Jér. 48:17; 49:6), tandis que rien de pareil ne nous est dit dâÃdom (Jér. 49:7-22).
Par qui eut lieu le jugement de Moab? On voit en Ãzéch. 25:8-11 que ce fut par «les fils de lâOrient». En Ãsaïe 15 et 16, le sort de Moab est annoncé comme tout prochain: «dans trois ans, comme les années dâun mercenaire» (v. 14). Cette prophétie peut avoir été prononcée sous Ozias ou Ãzéchias. En Jérémie, la destruction de Moab sâaccomplit par le «dévastateur» qui semble être Nebucadnetsar. Mais Ãsaïe 25:10 nous apprend que le jugement de Moab sera consommé lorsque ce peuple, ayant été reconstitué à la fin des temps, le Seigneur établira son règne et que la mort sera engloutie en victoire. De même, en Soph. 2:10, 11, le Résidu prophétique dâIsraël pille Moab. On voit encore en Daniel 11:41 quâÃdom, Moab et les fils dâAmmon échappent de la main de lâAssyrien futur (car ils nâavaient pas été préservés de lâAssyrien historique ou plutôt de Babylone) et sont comme mis à part et réservés pour un jugement spécial à la fin des temps.
Remarquons encore que, plus la relation de ces nations avec le peuple de Dieu était étroite, plus le jugement qui tombe sur elles est sévère.
«Ainsi dit lâÃternel: à cause de trois transgressions de Juda, et à cause de quatre, je ne le révoquerai point, parce quâils ont méprisé la loi de lâÃternel et nâont pas gardé ses statuts, et que leurs mensonges, après lesquels leurs pères ont marché, les ont fait errer; et jâenverrai un feu dans Juda, et il dévorera les palais de Jérusalem» (v. 4, 5).
Si Dieu nâabandonne jamais ses promesses, il ne révoque jamais non plus son arrêt, bien moins encore quand il sâagit de son peuple et non de ceux qui lâoppriment. Vis-à -vis des nations, il est lâavocat de son peuple et prend en main sa cause; mais à lâégard des siens son jugement est dâautant plus sévère que leur proximité de Dieu a été plus grande. La sévérité de ce jugement se montre en ce que Dieu assimile complètement Israël aux nations, objets de son châtiment irrévocable. Les «trois et quatre transgressions» sont aussi comptées à Juda. Dieu ne lui donne, chose importante à remarquer, quâune seule raison de son jugement: ses rapports avec lâÃternel. Il punit les nations selon leur conduite envers son peuple; il punit son peuple selon sa conduite envers Lui. Tout est contenu dans cette simple question. Avait-il honoré ou méprisé la parole de Dieu? Avait-il gardé ses préceptes? La discipline de Dieu envers nous sur la terre (car il sâagit du gouvernement de Dieu et non du jugement éternel), dépend avant tout de lâinfluence que la Parole exerce sur notre vie et notre conduite. La négliger nous assimile au monde. Pensons-nous assez que lâobservation de sa Parole (Apoc. 3:8) nous acquiert lâapprobation du Seigneur, et que le mépris de sa loi nous fait encourir son jugement? En quoi lâavaient-ils méprisée? En ce quâau lieu de garder les statuts de lâÃternel ils avaient suivi les mensonges idolâtres après lesquels leurs pères avaient marché. Du moment que nous négligeons la parole de Dieu, il se fait un vide dans notre cÅur, et le monde ne tarde pas à le combler.
Aux versets 6 à 16 Israël, câest-à -dire les dix tribus, à part, comme Juda, au jugement des nations. Nous lâavons dit: les dix tribus forment le sujet spécial de la prophétie dâAmos; aussi les causes de leur châtiment sont-elles beaucoup plus détaillées que pour Juda. Lâarrêt prononcé sur Israël est tout aussi inexorable que les autres. Dieu avait enregistré toutes les transgressions dâÃphraïm. Sa conduite était déterminée par une basse cupidité qui sâattaquait aux justes, aux pauvres, aux chétifs, aux débonnaires, à ceux sur lesquels repose en tout temps le bon plaisir de Dieu, à ceux quâil avait envoyés sans défense dans ce monde, comme des agneaux au milieu des loups, à ceux enfin que le Seigneur déclare bienheureux, car ils, hériteront de la terre sur laquelle la méchanceté des hommes ne leur accorde aucune place.
Si lâétat de Juda est le mépris de la Parole, celui dâIsraël peut se résumer en un mot: lâabsence de crainte de Dieu. Ils avaient «vendu le juste pour de lâargent». Plus tard Juda suivit le même chemin en livrant, pour trente pièces dâargent, le juste par excellence entre les mains des hommes. «Et le pauvre pour une paire de sandales», objet commun et sans valeur, quâon se procurerait même sans bourse délier. Câest ainsi quâils estimaient ceux que Dieu prisait au-dessus de tout. «Eux qui désirent ardemment de voir la poussière de la terre sur la tête des chétifs»: Ils aspiraient à voir les misérables dans le deuil pour que, dénués de tout, ils devinssent leur proie et quâils en profitassent pour les réduire en esclavage. «Et qui pervertissent le chemin des débonnaires»: Les débonnaires joignent la douceur à la bonté dans leurs rapports avec les hommes. Le Seigneur était débonnaire et humble de cÅur; il communique son caractère à ses bien-aimés qui, par la connaissance de Christ, sont capables de reproduire ses traits. «Pervertir leur chemin», câest les accuser dâêtre en contradiction, dans leur conduite, avec leur profession, afin de les arrêter dans le chemin quâils désirent suivre à la gloire de Dieu, et pour le bien des hommes. Ces accusations dénotent toujours une haine cachée contre Christ, dont les siens, au milieu de beaucoup de faiblesses et dâinfirmités avouées, cherchent à reproduire le caractère. Les tendances hostiles du cÅur des hommes ne se montrent pas toujours à nu, et se déguisent souvent de manière à tromper tout le monde sur les vrais ressorts de leur conduite, occupée tout entière au soin de leurs propres intérêts. Tôt ou tard cependant les gains retirés par eux, en prenant en gage le bien du pauvre et en mettant à lâamende le prochain (v. 8), engendrent la corruption et servent à alimenter les mÅurs les plus éhontées. Même le respect dû à la famille, la crainte que les parents doivent inspirer à leurs enfants, sont oubliés pour assouvir les plus basses convoitises (v. 7). Dans cet état composé de lucre, de corruption, de mépris du vrai peuple de Dieu, ces hommes «sâétendent à côté de chaque autel», car la religion quâils professent nâest pas celle du vrai, du seul autel de Dieu, mais une religion nâayant de la vraie que lâapparence. Un tel tableau ne diffère pas, moralement, de celui du monde chrétien.
Cependant, que nâavait pas fait lâÃternel pour ce peuple? Lâhistoire passée dâIsraël prouvait lâintérêt que Dieu lui portait: Il avait exterminé les Cananéens devant lui, avait anéanti la puissance de Satan sâopposant à ce quâil possédât le pays de la promesse. Malgré leur taille aussi haute que les cèdres orgueilleux, malgré leur puissance aussi forte que les chênes, ils nâavaient pu tenir tête à Israël; ils avaient été exterminés, racine et fruits (v. 9), et ne valaient pas mieux quâun tronc dâarbre desséché, destiné au feu.
«Et moi, je vous ai fait monter du pays dâÃgypte, et je vous ai fait marcher dans le désert quarante ans, pour posséder le pays de lâAmoréen» (v. 10). Dieu leur rappelle ici comment il leur avait finalement procuré la victoire en accomplissant à leur égard lâÅuvre du salut. Cette Åuvre consiste en deux facteurs indispensables: 1° «Je vous ai fait monter du pays dâÃgypte». Câest la rédemption qui nous délivre du monde et de lâesclavage de Satan. 2° «Je vous ai fait marcher dans le désert quarante ans». Câest la discipline sans laquelle nous ne pourrions atteindre notre Canaan céleste. Sans doute, la rédemption est suffisante pour donner au croyant lâaccès immédiat du Paradis, mais, comme racheté, il est ici-bas lâobjet dâune action continuelle de la Parole, pour le purifier et le sanctifier, car sans la sainteté, nul ne verra le Seigneur. Ainsi, en Ãph. 5, le Seigneur sâest livré lui-même pour lâAssemblée, notre rédemption étant le fruit de son amour pour nous; puis il sanctifie lâAssemblée en la purifiant par le lavage dâeau, par la Parole, car il veut se la présenter nâayant ni tache, ni ride, sainte et irréprochable, dans la gloire. Câest là ce quâen type Israël aurait dû connaître, mais, devant tant de grâces et de soins, il avait abandonné Dieu et sa loi. Cependant la patience de lâÃternel envers eux ne sâétait pas lassée: Il leur avait suscité des prophètes dâentre leurs fils, et dâentre leurs jeunes gens des Nazaréens; des prophètes, porteurs de sa Parole, pour les ramener par la repentance, au Dieu dont ils sâétaient détournés, et les rendre attentifs à ses jugements et à ses miséricordes â des Nazaréens, dont lâexemple prêchait lâabstention des souillures du monde, le refus de tout ce qui produit lâivresse en satisfaisant les convoitises de la chair, en un mot une vie sanctifiée. Mais, dit lâÃternel, «vous avez fait boire du vin aux Nazaréens, et vous avez commandé aux prophètes, disant: Ne prophétisez pas». Eux, les «ivrognes dâÃphraïm», avaient écarté le témoignage gênant des Nazaréens en les obligeant à faire comme eux; ils avaient imposé silence aux prophètes. Par inimitié contre Dieu, ils avaient séduit ou opprimé ses serviteurs.
Cette absence de toute crainte de Dieu est la cause dâun jugement sur Israël, comparé (v. 13) à un char chargé de gerbes au jour de la moisson, qui passe, ébranlant le sol sous le poids des essieux. Quand la récolte sera engrangée, eux seront foulés sous les roues. Image saisissante du jugement qui allait atteindre Israël et dont le tremblement de terre, annoncé par Amos devait être lâavant-coureur! Les versets 14-16 montrent lâimpossibilité dâéchapper à ce cataclysme. Force pour résister au jugement prochain, puissance pour le vaincre, armes pour le combattre, agilité pour lui échapper, courage pour lâaffronter â tout manquera à lâhomme en ce jour-là : devenu la proie du jugement, il sâenfuira tout nu devant Dieu.
Tel est lâirrévocable arrêt contre les dix tribus moins de cent ans après, il fut exécuté.