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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
Commentaire biblique avancé Commentaire biblique avancé
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Lamentations 3". "Commentaire biblique avancé". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cba/lamentations-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Lamentations 3". "Commentaire biblique avancé". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-66
Ch. 3 — Expression des sentiments de la foi affligée dans le résidu
Souffrances de l’Esprit de Christ dans le résidu au milieu du mal du peuple
Au chapitre 3, nous trouvons l’expression des sentiments de la foi, de la foi affligée, de l’Esprit de Christ dans le résidu, à l’occasion du jugement de Jérusalem où Dieu avait habité. Auparavant le prophète (soit l’Esprit de Christ en lui) parlait au nom de Jérusalem, déplorant son malheur et reconnaissant son péché [(1:18)], en appelant à l’Éternel contre ses ennemis [(1:22)], racontant ce que l’Éternel avait fait en rejetant son sanctuaire [(2:7)], et, depuis le chapitre 2:11, exprimant sa profonde affliction à la vue du mal. Mais, au chapitre 3, il se place lui-même au milieu du mal pour exprimer les pensées de l’Esprit de Christ, non, il est vrai, d’une manière absolue selon la perfection de Christ lui-même, mais comme agissant dans le cœur du prophète, ainsi que cela a lieu dans Jérémie en général, exprimant sa détresse personnelle, détresse produite par l’Esprit, mais se revêtant des sentiments qu’éprouvait le cœur du prophète, pour faire ressortir ce qui se passait pratiquement dans celui d’un fidèle en Israël, la réalité de ce qu’il y avait de plus élevé dans ce jour d’angoisse et d’affliction, où hélas ! il n’y avait pas plus d’espoir du côté du peuple que de celui des ennemis qui l’attaquaient, et où le cœur du fidèle souffrait sans espoir de remède, bien plutôt encore à cause d’un peuple qui n’écoutait pas la voix de l’Éternel, qu’à cause des ennemis suscités en jugement. Qu’est-ce que Christ n’a pas souffert ? Tout ce que son Esprit produit à travers la faiblesse de l’homme, lui-même l’a subi et senti dans toute son étendue. Seulement il a été parfait dans tout ce que son cœur a éprouvé dans son affliction.
Sentiment de la souffrance exprimé dans la personne de Jérémie, comme Christ ou le résidu
Au chapitre 3 donc, le prophète, par l’Esprit de Christ, exprime dans sa propre personne tout ce qu’il éprouvait, comme ayant part à l’affliction d’Israël, et en même temps comme étant en butte à son inimitié, position remarquablement analogue à celle de Christ. Quelle souffrance peut être semblable à la souffrance de celui qui partage celle du peuple de Dieu, sans pouvoir détourner le mal, parce que le peuple refuse d’écouter le message que Dieu lui envoie ? de celui qui porte cette affliction dans son cœur avec le sentiment que si ce peuple insensé avait seulement voulu écouter, la colère de Dieu aurait été détournée ? C’était la lamentation de Christ lui-même : « Oh ! si tu avais connu !… » [(Luc 19:42)] Pour le fond, Jérémie partage les mêmes sentiments; mais il apparaît surtout comme étant du peuple et participant de sa personne aux conséquences du mal, se voyant sous ces conséquences avec le peuple, parce que son témoignage avait été rejeté. Ceci peut être dit du Seigneur vers la fin de sa vie ou sur la croix. Mais on voit que, chez le prophète, ce sentiment, comme cela a lieu quelque peu dans le cas de Job, revêt la forme de la prière personnelle qui se plaint de sa propre souffrance. Jérémie souffrait pour le témoignage, et du rejet du témoignage. Les dix-neuf premiers versets du chap. 3, renferment l’expression de cet état. C’est tout à fait l’esprit du résidu, et sauf le sentiment dont je viens de parler, c’est ce qui est exprimé dans bien des Psaumes. Dans tout cela, si nous allons jusqu’à la croix, Christ est entré1.
1 J’ajoute : « si nous allons jusqu’à la croix », parce que, bien que Christ éprouvât déjà beaucoup de ces douleurs lorsqu’il approchait de la croix, il y a telle expression qui ne peut s’appliquer à Christ que lorsqu’il souffrait sur la croix même. L’application exacte et directe appartient au résidu, comme c’est le cas dans les Psaumes, et ici, à Jérémie en particulier.
Affliction ressentie comme venant de l’Éternel, et foi se tournant vers Lui
Le prophète s’exprime comme ayant porté lui-même dans son cœur la peine profonde de ce que l’Éternel a fait subir à Jérusalem. Mais il le sent comme quelqu’un qui connaît Dieu pour son Dieu, [3:1] en sorte qu’il peut sentir ce que c’est que d’être l’objet de sa colère; il souffre avec Jérusalem, et il souffre pour Jérusalem. Mais la vérité de cette relation avec l’Éternel, en même temps qu’elle rendait l’affliction de Jérémie plus profonde, le relevait aussi (v. 22). Il commence à reconnaître que c’est mieux après tout d’avoir à faire à l’Éternel, bien que d’un autre côté il en fût plus douloureusement affecté. [3:27] Il éprouve qu’il est bon d’être affligé [3:30] et de se tenir devant celui qui frappe, [3:31] car l’Éternel ne rejette pas pour toujours; [3:33] il n’afflige pas de gaieté de cœur, mais par nécessité. [3:39] Pourquoi se plaindre du châtiment de ses péchés ? [3:40] mieux vaut se tourner vers l’Éternel lui-même1. Il encourage, en effet, Israël à se convertir, et, en se rappelant l’affliction de son peuple en pleurs, [3:49-50] sa foi est en exercice jusqu’à ce que l’Éternel intervienne. Il est bon qu’une telle affliction soit ressentie; il n’y a de mal que lorsqu’elle affaiblit la confiance en l’Éternel lui-même.
1 Nous trouvons ici un principe d’un profond et très instructif intérêt. Je le poursuivrai un peu plus en détail. Les principes se trouvent dans le texte. L’Éternel frappant son propre autel, ainsi que toutes les choses saintes qu’il avait lui-même établies au milieu de son peuple, pour les désigner comme Lui appartenant en propre et comme étant le lien extérieur entre lui, leur Dieu, et eux, la destruction de ces choses mettait fin à ces relations, rompant ainsi ce lien formel, pour autant que les ordonnances de Dieu s’y rapportaient. Uni à ce peuple, et vivant dans ce lien, le cœur fidèle de Jérémie avait été plongé ainsi dans la plus profonde détresse; mais son cœur brisé, car les ordonnances étaient de Dieu, l’amenait aussi, une fois qu’il était arrivé jusqu’au fond de l’affliction, à l’Éternel, de qui procédaient les ordonnances. L’Éternel connu de son cœur, remplace alors les ordonnances qui rattachaient le peuple à l’Éternel, et son cœur se répand, avec confiance, dans le sein de Celui qui était dans tous ces liens, et par delà. Il sent et il parle du lieu même de l’affliction, mais son âme est humiliée au dedans de lui, quand il est ainsi personnellement en rapport avec l’Éternel, et il a espérance. Il y a là une ancre de foi, sûre et ferme, quand Dieu notre Père est véritablement connu (voyez versets 22-26). Le prophète est humilié et brisé, mais l’Éternel est présent à son âme et connu de lui, lors même qu’il se fasse attendre (versets 27-30); mais l’Éternel est devant lui, l’Éternel qui n’afflige pas volontiers; et avec l’esprit plus calme, il se tourne maintenant pour scruter ses propres voies (versets 39-42). En même temps, il envisage l’affliction tout entière (versets 42-49). Maintenant, l’Éternel est dans son cœur, ainsi que le « jusqu’à ce que » (verset 50) de la foi, dont l’assurance découle de la nature même de Dieu. Le prophète lui-même, dans ses circonstances personnelles, réduit à l’extrémité, avait invoqué l’Éternel, qui s’était approché de lui et qui avait pris en main la cause de son âme; et il attend que l’Éternel fasse tomber son jugement sur ses ennemis impitoyables et injustes. Sans doute, la demande du jugement est caractéristique des relations de l’Éternel avec Israël, mais ce jugement tombera sur tous les ennemis déclarés du Seigneur.
Souffrance profonde, mais cœur assuré, dans le sentiment que tout vient de Dieu
Le prophète a présente à la pensée l’affliction de Jérusalem, et, se souvenant de la manière dont il a été secouru lui-même, il compte assez sur la bonté qu’il a éprouvée pour se confirmer dans l’assurance que Dieu usera de cette même bonté à l’égard du peuple; mais à l’égard des orgueilleux insolents qui repoussent la vérité, et dont l’inimitié contre Dieu se révèle dans celle qu’ils montrent à ceux qui leur portent sa Parole, il demande que Dieu fasse tomber sur eux son jugement1. Ainsi soulagé, et trouvant, dans le sentiment que le mal venait de l’Éternel, avec une affliction plus profonde, une assurance pour son cœur, il peut revenir sur son affliction elle-même, en mesurer toute l’étendue que le tourment de son cœur l’avait empêché de saisir jusqu’à ce qu’il fût arrivé à sa vraie source. Maintenant, il est en état de s’arrêter sur les détails, non sans souffrir beaucoup, mais avec plus de calme, parce que son cœur est avec Dieu. Le sentiment de trouble et d’affliction qu’on ressent à la pensée du jugement de Dieu qui vient sur ce qu’il aime, n’est pas du péché, quoique, dans le cas de Jérémie, le cœur lui défaillît quelquefois.
1 Dans tout ceci, l’esprit de ces passages s’accorde merveilleusement avec l’esprit des Psaumes, chose qui, en effet, est très naturelle. Dans ce que nous avons dit sur les Psaumes, nous avons déjà considéré ce que Christ a éprouvé dans ces circonstances : il a traversé, en grâce et dans la perfection, tous les exercices qui s’y rattachent; — Jérémie et le résidu les ont traversées afin qu’ils fussent rendus parfaits dans leur état et leurs sentiments, relativement à ces exercices. Voyez ce qui suit dans le texte.
Affliction de Christ devant le jugement de l’objet de l’affection divine
Il convient qu’on soit troublé et comme bouleversé de la rupture, non peut-être de la relation, mais des rapports que Dieu a soutenus avec ce qui était l’objet de sa faveur, avec ce qui porte son nom et son témoignage. Christ l’a senti pour lui-même, bien qu’en Lui la détresse allât beaucoup plus loin. « Maintenant, mon âme est troublée, et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure » [(Jean 12:27)]. Seulement, dans le Christ, tout est parfait; et s’il ressent parfaitement une profonde affliction en voyant que l’objet de l’affection de Dieu devient l’objet de son jugement, sentiment de la douleur duquel rien n’approche, comme il le voit, selon la perfection des voies de Dieu, il peut dire : « C’est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom » [(Jean 12:27-28)]. Il était lui-même l’objet nécessaire de toute l’affection de Dieu, et par conséquent, si le jugement s’exécutait pour glorifier Dieu, il était l’objet d’un jugement parfait, c’est-à-dire d’un abandon complet de la part de Dieu. Ce qu’il y a d’affreux dans la pensée de ce changement de rapport entre Christ et Dieu, c’est qu’il était absolu et parfait dans son cas, selon la perfection du rapport existant entre eux : il a souffert l’abandon de Dieu, au lieu de jouir de la faveur infinie qu’il connaissait.
Affection de Jérémie pour Jérusalem, mais non entièrement pour Dieu
Il y a quelque chose de semblable dans le cas de Jérusalem : Jérémie sentait, par l’Esprit de Christ ce qu’il y avait de précieux dans la relation de la ville avec Celui qui avait fait reposer son nom sur elle; il y entrait comme en faisant partie; il souffre avec ce qui est ainsi jugé de Dieu; seulement, tout en étant mû par l’Esprit de Christ, il doit trouver l’équilibre de ses pensées, il doit chercher l’Éternel pour l’introduire dans l’affliction de son peuple, à travers toute sa peine personnelle et les mouvements vrais mais humains, d’un cœur ébranlé et accablé par ce qui avait lieu. Il s’attache à Jérusalem en s’appuyant sur la position qu’elle avait devant Dieu; mais il ne s’y attache pas uniquement et absolument pour Dieu, et comme Dieu lui-même, ainsi que le faisait le précieux Sauveur. Il y avait un objet entre son âme et Dieu, objet aimé de Dieu aussi, mais que Jérémie n’aimait pas absolument en Dieu et de l’affection de Dieu. C’est pourquoi l’affliction devait atteindre cet objet, lui étant dans Jérusalem et de Jérusalem, — atteindre son cœur dans ce lieu même, pour que Dieu pût l’attirer à Lui et le rendre capable de tout envisager au point de vue de l’Éternel. Mais Christ lui-même était là absolument, pour la gloire de Dieu et le salut des autres. Il devait être devant Dieu la chose jugée, dont, même comme homme, il était infiniment loin. Toujours parfait, il apprit dans toute l’étendue absolue de la chose, ce que c’était que d’être ainsi devant Dieu, et là glorifia Dieu parfaitement; mais cela, nul ne peut le sonder, quand même nous le savons vrai. Il y avait en Jérémie le fond des sentiments de Dieu, et il trouve l’Éternel d’abord à travers l’affliction, mais bientôt dans l’affliction même, et il se remet aussitôt, non de l’affliction, mais dans l’affliction, par la puissance de Dieu. Christ peut dire : « Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants ! » [(Luc 13:34)]. C’était l’affection de Dieu. Jérémie reconnaît le péché et doit le reconnaître, comme étant lui-même dans le lieu, bien qu’y étant un témoignage de Dieu. Mais cette pensée change pour autant le caractère du sentiment (voyez ch. 2:19, 20).
Affliction de Christ entre Dieu et lui seul, pour la gloire de Dieu uniquement
Christ ne cherchait rien comme ressource, comme s’il pouvait trouver quelque chose dans l’état du peuple qui fût capable de le consoler et de relever son cœur : son affliction était pure et absolument propre à lui, plus profonde (car qui pouvait la partager ?), mais parfaite, étant ressentie de lui seul; de même, dans Jean 12, lorsque c’est sur lui-même (car cet évangile laisse de côté le vieux cep comme rejeté) que la peine doit venir; Jésus ne peut désirer que l’heure de la tentation arrive : il doit craindre, être troublé; c’est pourquoi il a été exaucé. Mais cela se passe entre Dieu et lui seul; aucune autre pensée n’intervient et ne s’interpose pour que Dieu ne soit pas absolument là présent. Hélas ! si cela eût été possible, tout était perdu. Non, c’est la soumission absolue de l’homme parfait qui cherche et cherche uniquement que le nom de Dieu soit glorifié selon la perfection de Dieu lui-même, qu’il le soit à ses dépens, agissant maintenant, non comme Dieu, qui doit nécessairement en maintenir la gloire, mais se soumettant à tout, se sacrifiant, afin que Dieu glorifie son nom. C’est pourquoi il a été souverainement glorifié comme homme, — glorieux mystère où la gloire de Dieu resplendira aux siècles des siècles.