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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)
versets 1-16
Marie et Aaron. Marie est nommée en tête parce que c’est celle qui est l’auteur du conflit qui avait pour motif ou pour prétexte la personne de sa belle-sœur. Aaron se laisse entraîner par elle comme naguère par le peuple (Exode 32).
La femme cuschite. Sur les Cuschites, voir Genèse 10:6, note. Il n’est guère possible d’admettre que ce soit Séphora qui soit désignée par ces mots; le peuple des Madianites auquel elle appartenait, se rattachait à la famille d’Abraham (Exode 2:16, note), tandis que les Cuschites étaient de race chamite. Comme il y avait déjà longtemps que Moïse avait épousé Séphora, on ne comprendrait pas pourquoi Marie lui chercherait querelle à ce sujet après tant d’années.
Il est plus probable que Séphora était morte et que Moïse s’était remarié, soit avec une femme faisant partie de ces étrangers sortis d’Égypte avec les Israélites, soit avec une femme issue de cette race cuschite dont l’Arabie était en grande partie peuplée (Genèse 10). La loi n’interdisait que les mariages avec les Cananéennes (Exode 34:16; Deutéronome 7:3-4). La fière Israélite méprisait cette étrangère à la peau noire. Le reproche que Marie adressait à Moïse était sans doute un effet de la jalousie qu’elle éprouvait, ainsi qu’Aaron, de la position supérieure de leur frère cadet. Voilà donc Moïse, qui, accablé déjà par les soucis que lui causait le peuple, au lieu de trouver du secours dans sa famille, y rencontre de nouveaux sujets de peine !
N’a-t-il pas parlé par nous ? Marie est appelée prophétesse (Exode 15:20); Aaron, comme souverain sacrificateur, détient les Urim et les Thummim (Exode 28:30, note), et il a souvent été associé à Moïse pour recevoir les révélations de Dieu. À l’inverse de Josué, qui redoutait de voir amoindrir les droits de Moïse, Aaron et Marie se refusent à reconnaître sa prééminence.
Moïse était fort doux. Dès qu’il s’agit de sa position personnelle, Moïse ne réclame point. Il est ardent quand il s’agit de la gloire de l’Éternel, doux et humble dans sa propre cause.
Cette remarque du narrateur, placée après les mots : Et l’Éternel l’entendit, explique pourquoi l’Éternel intervient immédiatement et sans que Moïse se soit plaint à lui. Celui-ci a laissé place à la colère (divine), selon l’expression de saint Paul (Romains 12:19). Le lecteur même qui pense que ce récit est procédé de la main de Moïse, doit, semble-t-il, reconnaître que cette remarque a été introduite ici par une autre main, mais évidemment par la main de quelqu’un qui connaissait de Moïse autre chose que les deux traits racontés Exode 2:12 et Nombres 23:19.
Sortez, vous trois… On a vu ici un retour à l’intuition du passage Exode 33:7-11, d’après laquelle la Tente d’assignation avait été transportée hors du camp. Mais c’était là une époque de châtiment passée dès longtemps. Dans tout le récit intermédiaire nous avons vu le sanctuaire placé dans l’enceinte du camp. Il faut entendre le mot sortir dans le sens de sortir de leur tente pour s’approcher du sanctuaire, de même qu’au verset suivant ce mot signifie : s’avancer hors du groupe formé par les trois, pour se rapprocher de l’Éternel. L’Éternel fait approcher les plaignants; il va juger lui-même.
Descendit dans : enveloppé dans… La nuée se transporta de dessus le Lieu très saint jusqu’à la porte du Tabernacle; c’est là que Dieu voulait parler à Aaron et à Marie. Il n’eût pas été convenable que Marie entrât dans le Tabernacle.
Si vous avez quelque prophète. Dieu aurait pu leur dire : Quand je vous parle, à vous, comme prophètes… Mais il les humilie davantage en les faisant rentrer tous deux dans une classe plus générale, celle de ces serviteurs d’ordre inférieur (comparativement à Moïse), qu’il appelle prophètes de l’Éternel.
Vision, songe. Tantôt le prophète tombe dans l’état de sommeil dans lequel il reçoit un songe, tantôt il est transporté dans un état d’extase où une vision lui est présentée. Ce sont des tableaux énigmatiques (verset 8, énigmes), dans lesquels lui est manifestée plus ou moins obscurément la pensée divine (comparez Joël 2:28). C’est que de tels serviteurs n’ont qu’une mission particulière et momentanée au service de la grande œuvre de Dieu.
Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Moïse n’a pas un ministère partiel seulement. Tout l’ensemble de la maison, c’est-à-dire du peuple de Dieu et de son administration, lui est remis; il est pour Dieu ce qu’Éliézer était pour Abraham, l’intendant auquel est confiée la totalité des biens de son maître. À cette position unique correspond un mode de communication unique, à la fois plus distinct, plus familier, plus constant, plus libre. Dieu lui dit en propres termes, comme un homme parle à un autre, ce qu’il veut lui dire (Exode 33:11). Moïse vient à lui librement, à toute heure, chaque fois qu’il a quelque direction à lui demander.
Ils s’entretiennent bouche à bouche, comme dans une libre conversation. Faut-il se représenter la voix divine comme retentissant uniquement dans l’esprit de Moïse, à la façon d’une suggestion, ou comme parvenant d’une manière audible à son oreille ? Cette seconde interprétation est difficile à admettre sans doute, mais c’est pourtant la seule qui réponde à l’expression : bouche à bouche, laquelle suppose que Moïse de son côté répondait aussi tout haut et de ses lèvres, comme dans un entretien ordinaire entre hommes. C’est également le sens naturel de la parole Exode 33:11 : L’Éternel parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à un autre.
À ce sens parait se rapporter aussi l’expression : Il contemple la figure de l’Éternel; parole transformée en son contraire dans nos anciennes traductions. Cette figure n’était pas sans doute la Face de l’Éternel (la révélation de son essence) qui fait partie de son être, que nul homme ne peut contempler durant son existence terrestre et que nous ne connaîtrons que dans l’état de perfection (Exode 33:20; 1 Corinthiens 13:12; Jean 1:18). C’était, comme dans les théophanies, une forme sensible dont Dieu se revêtait pour converser ainsi avec lui.
Jamais une relation semblable n’a existé entre l’Éternel et aucun autre de ses prophètes. Ceux-ci étaient appelés à leur heure, pour recevoir et transmettre un message déterminé, après quoi la communication cessait jusqu’à un nouvel appel. C’est ainsi que Samuel entend la voix de l’Éternel qui appelle pour lui confier un message à l’adresse d’Élie (toutefois il ne voit personne) ou qu’Ésaïe voit l’Éternel et entend sa voix, mais en vision (chapitre 6). Mais aucun n’a joui de la liberté d’entrée et de sortie journalières que possède Moïse, l’homme de confiance, supérieur à tous les simples serviteurs, et auquel un seul a ressemblé au point de vue de l’intimité des communications, avec cette différence que le commerce continuel, d’extérieur qu’il était pour Moïse, était intérieur pour Jésus.
En me faisant voir (mareé). Ce mot désigne la vue de la personne elle-même et ne doit pas être confondu avec maréa, verset 6, qui n’indique qu’une apparition ou un reflet. La vue accompagnait l’ouïe.
La colère. Il semble qu’à mesure que Dieu récapitule toutes ces circonstances, la culpabilité de Marie et d’Aaron l’indigne au point qu’enfin sa colère, jusqu’ici contenue, éclate. Elle se manifeste doublement : par l’éloignement de la nuée et par la lèpre de Marie.
De dessus la Tente : comparez Nombres 5:6. La nuée était descendue à l’entrée de la Tente pour parler à Aaron et Marie. Elle s’élève de là pour retourner à sa place au-dessus du Lieu très saint.
Aaron épouvanté craint, malgré sa charge de souverain sacrificateur, d’être frappé comme Marie, et connaissant la mansuétude de Moïse il s’adresse à lui pour qu’il soit son médiateur et celui de sa sœur.
Mon seigneur. Il reconnaît maintenant sans arrière-pensée la supériorité de son frère. Comparez l’emploi de ce même terme Exode 32:22.
Ne mets pas sur nous. Il sait bien que le pardon de Dieu dépendra de celui de Moïse.
L’enfant mort-né. Un corps atteint de la lèpre est déjà en état de dissolution.
Si son Père avait craché… Malgré la guérison et le pardon, elle doit subir en plein le traitement infligé aux lépreux (Lévitique 14:18), parce qu’elle a reçu de l’Éternel une flétrissure semblable à celle de l’enfant conspué par son père. Cette parole fait allusion à un trait de mœurs qui ne nous est pas connu. Comparez cependant Deutéronome 25:9; Job 17:6; Job 30:10; Ésaïe 50:6.