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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)
versets 1-26
1 à 13 le serviteur de l’Éternel et sa mission
La première personne employée dans ce passage (écoutez-moi, ma bouche, etc…) a fait penser à plusieurs que c’était ici le prophète qui parlait de lui-même. Mais le nom d’Israël, donné à celui qui parle (voir verset 3), ne saurait convenir a un simple prophète; encore moins le salut universel pourrait-il être attribué à Ésaïe ou à un prophète quelconque (voir versets 5 et 6). Du nom d’Israël, verset 3, d’autres concluent que le serviteur qui parle ici est, comme dans d’autres passages, le peuple d’Israël, en particulier la partie la plus pieuse, l’élite du peuple. Mais aux versets 4 et 5 le serviteur dit qu’il s’efforce inutilement de rassembler le peuple; au verset 6, Dieu lui parle de sa mission qui consiste à rétablir les tribus de Jacob; au verset 8, il l’appelle l’alliance (le médiateur) du peuple. Israël devrait-il donc se rassembler lui-même, devenir son propre médiateur ? Toutes ces expressions ne peuvent pas davantage s’appliquer à l’élite du peuple, à qui n’est jamais attribuée une mission semblable par rapport au reste de la nation. D’ailleurs le verset 9 exclut cette supposition; car l’élite d’Israël fait évidemment partie de ceux auxquels s’adresse le serviteur, quand il dit au peuple : Sortez ! Le personnage qui parle dans les sept premiers versets ne peut donc être autre que celui que nous connaissons déjà par le passage Ésaïe 42:1-7, et que nous retrouverons Ésaïe 50:4-11 et enfin au chapitre 53 : le Messie.
C’est aux îles, c’est-à-dire aux peuples païens, qu’il s’adresse; car la rédemption qu’il doit opérer et qui est le sujet des discours suivants n’est pas destinée à un peuple seulement, comme la délivrance de la captivité, mais à la terre entière. Plusieurs passages comme Ésaïe 42:4; Ésaïe 42:6; Ésaïe 42:10-12, avaient déjà annoncé la destination universelle du salut apporté par le Messie.
L’Éternel m’a appelé … m’a donné mon nom : avant qu’il fût né, il était déjà l’objet d’une élection spéciale de la part de Dieu; cela est dit aussi de plusieurs simples serviteurs de Dieu, comme Jérémie, saint Paul (Jérémie 1:5; Galates 1:15).
Sa bouche, est semblable à une épée, sa personne à une flèche : ces images indiquent la puissance pénétrante de sa parole, capable à la fois de juger et de consoler (Hébreux 4:12; Apocalypse 1:16); c’est là sa seule arme dans le combat qu’il a à soutenir.
L’ombre de sa main…, son carquois : emblèmes de la protection dont le serviteur jouira de la part de Dieu.
La traduction d’Ostervald et de Martin : Israël est celui en qui je me glorifierai par toi, ne peut se justifier grammaticalement.
Israël n’est point employé ici comme nom de la nation, mais comme nom personnel du patriarche Jacob. Le Messie est appelé ailleurs un nouveau David (par exemple Jérémie 30:9), parce qu’il doit relever la royauté israélite; ailleurs encore, le second Adam (1 Corinthiens 15:45), en tant qu’il est l’auteur d’une humanité nouvelle. De même, il est présenté ici comme le second Jacob, dont procède le nouvel Israël spirituel.
Ce nom d’Israël était le titre d’honneur donné autrefois au patriarche par Dieu lui-même, à la suite de sa lutte avec l’Ange de l’Éternel (Genèse 32:28); le sens qu’il exprime convient bien à la mission du serviteur, telle qu’elle est ici dépeinte.
Le serviteur ne dit pas de qui proviennent les obstacles qu’il rencontre dans l’accomplissement de sa mission. Mais il résulte des versets 5, 6, 8, que c’est auprès d’Israël qu’il doit tout d’abord exercer son ministère. C’est donc certainement de ce peuple que vient l’opposition dont il parle ici. L’incrédulité d’Israël envers la personne du Messie est annoncée dans plusieurs autres passages de cette partie (voyez Ésaïe 50:6-10; chapitre 53; comparez aussi Zacharie 12:10). Aucun événement cependant, au point de vue des promesses divines et des prévisions humaines, ne devait paraître plus invraisemblable que ce rejet du Messie par son propre peuple.
Repoussé, le serviteur se fortifie dans sa foi; il sait que son droit messianique, méconnu d’Israël, n’en subsiste pas moins auprès de Dieu, et il attend avec confiance la récompense de son fidèle travail, des mains de celui pour qui il l’a accompli (comparez verset 5 et Ésaïe 50:8). On croit entendre ici quelque chose des entretiens de Jésus avec son Père, pendant ses longues nuits de veille et de prières (Luc 6:12; Luc 9:28 etc.).
Et maintenant… L’Éternel répond à l’acte de foi que vient d’accomplir le serviteur en l’assurant de succès bien plus grands que ceux qu’il eût pu obtenir en Israël (voyez verset 6).
La mission du Messie auprès d’Israël eût été d’achever l’œuvre commencée par le retour (partiel) de l’exil, en ramenant ce peuple à Dieu et en opérant le rétablissement complet et glorieux qui lui est promis dans tant de passages. Ce rassemblement final de tout Israël par le Messie apparaît ici aux regards du prophète comme le couronnement de l’œuvre si merveilleusement inaugurée par Cyrus (comparez versets 8 à 12).
Le Messie raconte la réponse qu’il vient de recevoir de l’Éternel : sa tâche auprès d’Israël n’est que la moindre partie de sa mission. Si elle échoue, l’œuvre qui lui est confiée n’en subsiste pas moins. Car il a de plus grandes choses à accomplir envers le monde. Les Gentils vont s’ouvrir au salut qu’il leur apporte.
La lumière des nations : voir Ésaïe 42:6 et le cantique de Siméon (Luc 2:32).
À un moment donné, Paul et Barnabas (à Antioche de Pisidie) justifient par cette parole la détermination qu’ils prennent d’abandonner les Juifs incrédules pour se tourner vers les païens (Actes 13:46-47).
C’est le prophète qui prend maintenant. la parole et proclame les promesses qui garantissent le succès de l’œuvre du serviteur (versets 7 à 13).
À celui qui est méprisé… Comparez Ésaïe 50:6-7; Ésaïe 52:14; Ésaïe 53:1-12 et le tableau du juste humilié Psaumes 22:6-7.
Le verront… lorsque Dieu l’aura glorifié; comparez Ésaïe 52:13; Ésaïe 52:15; Ésaïe 11:10.
À cause de l’Éternel : à la vue des marques évidentes que Dieu lui aura données de sa faveur.
Comparez 2 Corinthiens 6:2.
Sauvé, le serviteur devient Sauveur.
L’alliance du peuple : voir la note Ésaïe 42:6.
Partager les héritages… : le pays de Canaan, dévasté par les païens. Le Messie apparaît ici comme un nouveau Josué (Josué 13:7-8).
Comparez les mêmes images destinées à peindre la misère d’Israël dispersé, Ésaïe 42:22.
Ils paîtront… L’image d’un troupeau continue au verset 10; voir Ésaïe 40:11.
Ce tableau des bénédictions d’Israël restauré en rappelle un grand nombre d’autres du même prophète (Ésaïe 35:5-10; Ésaïe 41:17-19; Ésaïe 42:16; Ésaïe 43:19-30; comparez Apocalypse 7:16-17; Psaumes 121:6).
Le mirage (Ésaïe 35:7, note) n’est pas mentionné ici, comme au chapitre 35, sous le rapport de la déception qui en résulte. Il s’agit de la réverbération malfaisante, et parfois mortelle, dans les climats chauds, des rayons solaires.
Le prophète voit revenir de tous côtés les exilés. Il est évident qu’il ne s’agit pas seulement du retour de Babylone, mais de la restauration finale du peuple juif tout entier. Comparez Ésaïe 43:5-6.
Le pays des Siniens : probablement la Chine (Tsin), qui représenterait ici l’extrême Orient. Les Babyloniens et les Phéniciens ont eu dès les temps les plus anciens des relations de commerce avec l’Inde; le nom et les produits de la Chine ont pu parvenir par cette voie de très bonne heure à Babylone et en Palestine. Ésaïe voit des Israélites exilés jusques dans ces contrées lointaines. Il y a eu en effet une émigration juive en Chine, qui a commencé avant l’ère chrétienne.
Comparez l’hymne pareil Ésaïe 44:23.
49.14 à 50.3 - Après avoir dépeint la personne et l’œuvre de celui qui doit rassembler Israël, le prophète reporte spécialement sa pensée sur le peuple, objet de cette œuvre. Il contemple Sion dans le plus profond abaissement, doutant même de son Dieu, et il lui promet un salut dont elle-même s’étonnera (versets 14 à 21). Il le lui garantit par trois paroles divines (versets 22 ,25 et Ésaïe 50:1)
Sion est comparée à une femme abandonnée par son mari (Ésaïe 50:1; Ésaïe 54:5-6). Comparez la plainte d’Israël Ésaïe 40:27.
L’amour d’une mère quoiqu’étant le sentiment le plus instinctif et le plus fort, peut se trouver en défaut; mais non celui de l’Éternel pour son peuple. Comparez Ésaïe 66:13 où l’amour de Dieu est aussi comparé à l’amour maternel.
Je t’ai gravée sur la paume des mains : cette image est empruntée à l’usage de se marquer la main d’un nom on d’un signe qui rappelle ce qu’on aime (Ésaïe 44:5).
Tableau de la restauration dont la sollicitude de Dieu pour Sion (verset 16) est le gage.
Comparez Ésaïe 60:4. Ce qui est promis ici est tellement merveilleux, que Dieu confirme la promesse par un serment (voir à Ésaïe 45:23).
Sion avait perdu (par l’exil) tous ses fils; n’ayant as eu d’enfants pendant son veuvage, elle ne peut comprendre d’où lui vient cette multitude de fils. Ces fils ne sont pas des israélites seulement. Comment seraient-ils si nombreux que la Palestine fût trop étroite pour les recevoir ? Ce sont aussi les païens convertis, qui, selon l’intuition constante de l’Ancien Testament, sont envisagés comme incorporés à la nation juive. On comprend que Sion ignore elle-même comment ils lui ont été enfantés. Ils l’ont été sans sa participation, pendant qu’elle était séparée de son Dieu (son mari) par le rejet du Messie. Comparez Ésaïe 66:7-8 une image dont le sens a quelque analogie avec celui de notre passage (Sion enfantant sans avoir été en travail).
Réponse à la question du verset 21 : L’Éternel a le pouvoir aussi bien que le droit de racheter son peuple (Ésaïe 49:22 à 50.3).
Comparez Ésaïe 14:2 : Les peuples les prendront et les ramèneront dans leur pays. Les peuples païens prendront une part active et joyeuse à ce rassemblement final du peuple de Dieu. Les deux images : faire signe de la main et dresser un étendard, sont familières à Ésaïe (Ésaïe 13:2; Ésaïe 5:26; Ésaïe 11:12; Ésaïe 62:10, etc.).
Israël sera traité comme le serviteur même de l’Éternel (verset 7). Il partagera sa gloire comme il a été associé à son abaissement (comparez Ésaïe 45:14). Toute la puissance et toutes les richesses de ce monde doivent un jour être mises au service de Dieu, de son règne et de son peuple (comparez Ésaïe 23:18; Ésaïe 60:1-22).
Expression d’un doute : Israël pourra-t-il réellement être arraché à ses oppresseurs ? Jésus fait probablement allusion à ce passage d’Ésaïe, quand il parle de l’homme fort auquel son butin est enlevé par l’homme plus fort (Luc 11:21).
Oui, répond l’Éternel, et même sans qu’Israël ait besoin d’y mettre lui-même la main. Car ses ennemis se déchireront entre eux et s’épuiseront eux-mêmes par des révolutions et des guerres intestines (comparez Ésaïe 9:19-20). Ce jugement n’est pas encore accompli, pas plus que le rétablissement complet d’Israël qu’il doit précéder.
Ésaïe proclame, en terminant, le but de toutes ces dispensations de Dieu envers son peuple : l’adoration du Puissant de Jacob par toute chair (Ésaïe 40:5; Ésaïe 45:23).
Sur les prophéties du rétablissement final d’Israël et leur rapport à l’Église, voir la conclusion, à la fin du livre.