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Bible Commentaries
Deutéronome 6

Bible annotéeBible annotée

versets 1-25

1 à 3 Préambule

Exhortation à la crainte de l’Éternel, qui consiste dans l’observation de tous ses commandements et qui est pour Israël la condition du bonheur.

Le commandement. Ce terme au singulier montre que Moïse a déjà en vue le devoir central qu’il va inculquer.

Toi, ton fils… L’idée de l’héritage spirituel que les pères ont à transmettre aux enfants revient plusieurs fois dans ce chapitre : versets 7, 20, 25; comparez Deutéronome 4:9; Deutéronome 11:19; Deutéronome 32:46.

Découlant de lait et de miel. Voir Exode 3:8, note.

Le grand commandement

Ce verset pose le fait divin d’où découle le grand devoir. On l’a traduit de différentes manières : L’Éternel est notre Dieu; l’Éternel est un ! Ou bien : L’Éternel notre Dieu, l’Éternel, est un, et autrement encore. La traduction indiquée dans le texte nous paraît la plus exacte; en voici le sens : Le Dieu que tu adores comme ton Dieu sous le nom de Jéhova (Jahvé, Celui qui est), est le seul être qui possède l’éternité. Tout autre être est par conséquent néant, à côté de lui. C’est ici l’affirmation la plus brève et la plus catégorique possible du caractère unique de la personne divine. Non seulement il ne peut être question pour Israël que de ce Dieu-là, mais le monde entier n’a pas d’autre maître; ceci en opposition à l’idée régnante que chaque peuple avait son ou ses dieux particuliers, capables de le protéger et de le soutenir; comparez Josué 9:9.

De tous temps cette affirmation a été considérée comme le point le plus essentiel du credo juif. C’est, dans le culte synagogal du matin et du soir, la formule par laquelle s’ouvre à chaque fois l’exhortation liturgique qui s’appelle schema; elle comprend le paragraphe versets 4 à 9, et se récite sur un ton particulièrement élevé et solennel. C’est, la confession de foi d’Israël, son acte de foi, comme dit le rabbin Wogue. Le texte hébreu offre ici une singulière particularité, à laquelle les commentateurs juifs attribuent une très grande importance : le premier et le dernier mot du verset se terminent par deux lettres (schema et échad), dont la réunion forme le mot qui en hébreu signifie témoin. Les copistes écrivent ces deux lettres en caractères majuscules, sans doute pour indiquer que ces paroles sont le grand témoignage de la foi israélite.

Écoute. Cet appel, propre à faire sentir toute l’importance de la déclaration qui va suivre, peut se comparer à l’expression : Amen, amen, par laquelle Jésus commence parfois ses discours. Voir, pour le sens du mot Jéhova Exode 3:14-15; Exode 6:3. Pour Elohim, voir Genèse 1:1.

Conséquence pratique du grand principe monothéiste posé au verset 4. La certitude d’être redevable de tout à un Dieu unique oblige l’Israélite à se donner lui-même à ce Dieu avec tout ce qu’il possède de vie et de force.

Le cœur est nommé le premier; c’est l’organe par lequel l’homme perçoit Dieu et entre en contact avec lui.

L’âme est le souffle de vie, la personnalité humaine avec la totalité de ses facultés d’intelligence, de conscience et de volonté.

La force désigne l’énergie que l’âme déploie au dehors, sous l’impulsion du cœur rempli de Dieu.

Il est impossible de s’élever à une conception de la vie religieuse plus haute et plus spirituelle que celle ici exprimée. Jésus y a vu le premier et le grand commandement de la nouvelle comme de l’ancienne alliance (Marc 12:30). Dans les citations de sa parole que nous donnent Matthieu 22:37, Marc 12:30 et Luc 10:27 nous trouvons, comme déjà dans la traduction des Septante, la pensée ajoutée au cœur et à l’âme; elle est ici renfermée dans le mot d’âme.

6 à 9 Effets d’un tel amour

Sous l’empire de ce sentiment, l’Israélite sera incessamment préoccupé des commandements divins (versets 6, 8 et 9) et les fera intervenir dans toutes les circonstances de sa vie de famille (verset 7).

Tu les attacheras. Ces recommandations paraissent devoir être prises ici au sens littéral. Voir Exode 13:9, note. Il en est de même de celles du verset 9. Naturellement ces usages extérieurs ne doivent être qu’un moyen de réveiller constamment la préoccupation intérieure.

L’usage d’inscrire des textes sacrés sur les poteaux et les portes des maisons existait déjà chez les anciens Égyptiens et se retrouve maintenant encore chez les peuples mahométans, qui accordent à ces inscriptions une vénération superstitieuse. Quant aux Juifs modernes, ils fondent sur cette parole du Deutéronome leur coutume de la Mezuzah. Ce nom emprunté à notre verset signifie proprement poteau, mais désigne en réalité un morceau de parchemin sur lequel sont écrits Deutéronome 6:4-9 et Deutéronome 11:13-21, et que les Juifs appliquent sur le montant de droite de la porte de leur maison ou de leur logement. Le Juif pieux n’y entre pas sans toucher la Mezuzah, puis il se baise le doigt en prononçant la bénédiction Psaumes 121:8.

10 à 19 Dangers qui menacent l’amour d’Israël pour son Dieu. Ces dangers sont au nombre de trois

10 à 12 le premier est l’oubli de Dieu dans la jouissance des biens de Canaan

Ce danger est d’autant plus grand qu’Israël n’a point acquis ces biens par son travail, mais qu’il est entré en possession d’un pays cultivé déjà depuis des siècles par les Cananéens, et où il peut jouir sans efforts des fruits d’un labeur qui ne fut pas le sien.

Prends garde. Ce sera le souvenir des maux anciens et la reconnaissance pour l’Éternel dans la prospérité actuelle qui pourront le mettre à l’abri de ce danger.

13 à 15

Le second danger est celui qui proviendra de la contagion des nations païennes environnantes. Israël doit se garder de craindre ou de servir quelque autre dieu que Jéhova, ou même de jurer par le nom d’aucun autre dieu que lui. Le serment est un acte de culte, un hommage rendu à la divinité de l’être au nom duquel il est prêté (Ésaïe 45:23). De là la défense de jurer au nom d’un être quelconque (autre que l’Éternel); Matthieu 5:34-36; Jacques 5:12; comparez Hébreux 6:16-18.

Troisième danger : celui de manquer de confiance et de soumission dans les épreuves. Moïse rappelle ici au peuple ses murmures contre Dieu à Réphidim (Massa, Exode 17:1-7). Cependant il serait possible que le mot massa, qui signifie tentation, fût pris ici au sens propre et désignât plutôt la tentation, beaucoup plus grave dans ses conséquences, qui est racontée Nombres 20:1-13, et à laquelle il est fait allusion dans Psaumes 95:8, ou bien ces deux tentations réunies. Les avertissements précédents (versets 10 à 15) se rapportaient à l’abandon du seul vrai Dieu; celui-ci tend à prévenir l’impatience et le murmure par lesquels l’homme cherche à faire agir le vrai Dieu autrement ou plus tôt qu’il ne le voulait. Voir Exode 17:2-4, note.

20 à 25 La recommandation du verset 7 est reprise et développée

Quand ton fils… Forme familière. Moïse suppose un jeune Israélite posant un de ces pourquoi si fréquents dans la bouche des enfants.

Que l’Éternel notre Dieu vous a prescrits. Ce vous provient de ce que l’enfant ne se range plus parmi les contemporains de Moise qui avaient reçu directement de lui la loi de l’Éternel.

Il s’agit dans ce passage d’assurer le maintien de la piété, non seulement dans le peuple, mais dans chaque famille.

Notre justice. Pour les envisager comme justes, Dieu ne leur demande ici que de chercher sincèrement à le devenir.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 6". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/deuteronomy-6.html.
 
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