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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Psalms 150". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/psalms-150.html.
bibliography-text="Commentaire sur Psalms 150". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (3)
versets 1-6
Plan du commentaire biblique de Psaumes 150
Lâalléluia final
Nous avons vu que chacun des quatre premiers Livres des Psaumes se termine par une brève parole de louange qui a fini par faire corps avec le psaume qui la précède (voir Psaumes 41.14â¯; Psaumes 72.18, etc.). Le cinquième Livre, dont le dernier groupe est tout entier composé de psaumes dâAlléluia, a pour doxologie finale un psaume entier, qui forme en même temps la conclusion de tout le recueil. Et quelle conclusionâ¯! Câest, dâun bout à lâautre, une louange qui monte vers lâÃternel. En mettant à part le premier et le dernier Hallelou-Jah, qui sont en quelque sorte en dehors du psaume proprement dit, on entend dix fois retentir le cri Louez-leâ¯! Pas une de ces lignes, de trois mots chacune, qui ne commence par ce mot. Le nombre dix est celui de la plénitude. Câest donc par une louange dans laquelle lââme tout entière adore et bénit que se termine ce recueil de prières, où nous avons entendu lâécho des luttes, des souffrances et de la foi triomphante de lâancien peuple de Dieu. Toutes les larmes, comme toutes les joies dâIsraël, aboutissent à la pleine louange. Câest ici, ne lâoublions pas, un cri de foi, car à lâépoque où fut clos notre recueil, Israël était faible, petit, sans cesse exposé à être foulé aux pieds par ses puissants voisins. Mais cette parole de foi est une infaillible prophétie. LâÃternel règne, et, au terme de lâhistoire du peuple des rachetés, les cris de détresse et de douleur seront remplacés par lâaction de grâces. Seule la louange demeurera et surabondera.
Le lieu de la louange (verset 1), son motif (verset 2), les formes variées quâelle peut et doit revêtir (versets 3 à 5), voilà ce que rappelle ce psaume, dans sa brièveté, pour aboutir à la parole finaleâ¯: Que tout ce qui respire loue lâÃternelâ¯! (verset 6).
Verset 1
Le lieu de lâadoration est le sanctuaire, le temple terrestre de lâÃternel, dâoù la pensée du fidèle sâélève aussitôt au sanctuaire céleste, désigné ici par ces motsâ¯: lâétendue de sa force (où éclate sa forceâ¯; comparez Psaumes 68.35). Le psalmiste sâadresse à la fois aux hommes et aux anges. La mention de la puissance divine introduit la pensée du verset 2.
Verset 2
Le motif de la louange.
Ses hauts faitsâ¯: mot qui résume toute lâhistoire du salut dâIsraël et du mondeâ¯; partant des Åuvres divines, le psalmiste contemple en elle-même lâimmensité de la grandeur de lâÃternel. Le mot selon indique, en même temps que le motif de la louange, les proportions infinies quâelle doit prendre, pour être à la hauteur dâun tel sujet. Câest dâune louange éternelle quâil sâagit.
Verset 3
Les instruments de la louange (3-5)
Tout ce qui peut produire un son joyeux est appelé à prendre part à ce concertâ¯; image de lâinfinie variété des moyens que les rachetés sont invités à faire concourir à cette louange.
La trompeâ¯: voir Psaumes 81.4, note.
La lyre et la harpeâ¯: Psaumes 33.2.
Verset 4
Le tambourin, que lâon frappait de la main.
Les dansesâ¯: voir Psaumes 149.3, note.
Verset 5
Cymbalesâ¯: en hébreu, une onomatopéeâ¯: tsiltselim. Les deux termes traduits par résonnantes et retentissantes désignent probablement deux sortes de sons, lâun plus clair, lâautre plus sourd.
Verset 6
Tout ce qui respireâ¯: câest le mot final, embrassant tous les êtres qui ont reçu de Dieu, à un degré quelconque, force et vie.
Conclusions sur lâorigine des psaumes et la formation du recueil
1. Origine des Psaumes
Les problèmes qui se posent à ce sujet étaient bien simplifiés pour ceux qui, jadis, soutenaient que tous les psaumes, sans exception, avaient David pour auteur. Ils ne le sont pas moins pour les critiques qui, de nos jours, affirment quâaucun psaume nâest de David, que même tous, ou à peu près, appartiennent aux temps qui suivirent la captivité de Babylone (Cornill, Einleitung in das Alte Testament). Le parti-pris est aussi évident dans lâune que dans lâautre de ces affirmations.
Quâun grand nombre de cantiques datent en effet du retour de la captivité et de la période de reconstitution qui suivit cette grande délivrance, nous lâavons reconnuâ¯; câest le cas de la plupart des psaumes du quatrième et du cinquième livre et de quelques-uns du troisième (85, 86). Mais une étude impartiale ne saurait assigner à tous les psaumes une date aussi tardive.
Observons tout dâabord combien la supposition dont nous venons de parler est contraire à toutes les analogies.
Lâécole critique à laquelle nous venons de faire allusion admet quâavant lâexil Israël avait des prophètes qui parlaient de lâÃternel et souvent à lâÃternel en un langage dâune sublime poésieâ¯; mieux que cela, elle place à lâépoque des Juges le chant de Débora (Juges, chapitre 5). Ne serait-il pas étrange et vraiment inexplicable quâà partir de cette époque et pendant toute la période des rois et des prophètes, Israël nâeût produit aucun cantique proprement dit, capable de survivre aux catastrophes de son histoireâ¯?
Mais de tels cantiques existaient, puisque les Babyloniens eux-mêmes en avaient entendu parler et demandaient aux captifs de Sion de les leur chanter (Psaumes 137). Quâétaient ces cantiques, sinon les Psaumes, que dès longtemps les chÅurs de Lévites chantaient en sâaccompagnant dâinstruments sacrésâ¯? Esdras, en indiquant le nombre des Juifs qui revinrent à Jérusalem en vertu de lâédit de Cyrus, dit que parmi eux se trouvaient cent vingt-huit chantres, fils dâAsaph (Esdras 2.41). Que chantaient-ils, sinon des cantiques connus dès avant la captivitéâ¯?
Consultons maintenant les Psaumes eux-mêmes.
La langue des Psaumes, a-t-on fait observer, est sensiblement la même, quâil sâagisse des compositions attribuées à David ou de celles datant de six à sept cents ans plus tard. Or, on sait quels changements profonds se produisent en un pareil espace de temps, dans nos langues modernes. Il en résulte, dit-on, que tous nos psaumes doivent appartenir à la même époque. La comparaison sur laquelle repose cette conclusion nous paraît manquer de justesse. Il nâest pas absolument exact que la langue des Psaumes soit uniforme dâun bout à lâautre du recueil. Certaines formes de langage ne se trouvent que dans les psaumes les plus anciensâ¯; le Psaume 90 nous en offre plusieurs exemples. Certains termes archaïques nâapparaissent que dans les psaumes de David (Psaumes 16, 22, etc.). Il faut reconnaître toutefois que, comparé aux langues modernes, lâhébreu fait lâeffet dâune langue qui ne varie pas. Mais on sait que, si lâOccident est voué aux transformations rapides, lâOrient est lâimmutabilité même, pour autant du moins quâil ne subit pas des influences étrangèresâ¯; on y retrouve aujourdâhui les usages dâil y a vingt siècles et lâon peut supposer que lâhébreu, tant quâil fut la langue dâIsraël, fut loin de subir des modifications comparables à celles des langues européennes. Les captifs, il est vrai, rapportèrent de Chaldée lâusage de lâaraméen, qui finit par remplacer lâhébreu comme langue usuelle. Mais ce fait même est de nature à nous expliquer pourquoi lâhébreu postérieur à la captivité est si semblable à celui des siècles antérieursâ¯; les nouvelles générations durent apprendre lâhébreu, quâelles avaient conservé comme langue sacrée et elles lâapprirent à lâécole des grands auteurs dâautrefois. La ressemblance de lâaraméen et de lâhébreu était néanmoins si grande, quâil dut se produire quelques infiltrations de lâune de ces langues dans lâautre, ainsi que nous lâavons remarqué en plusieurs occasions (voir entre autres Psaume 139).
Quelle que soit dâailleurs lâuniformité des formes du langage proprement dit des Psaumes, il est facile de constater quâen ce qui concerne le genre littéraire, les cantiques les plus récents diffèrent considérablement de ceux que lâon peut attribuer à David ou à ses contemporains. La forme littéraire de ceux-ci, dirons-nous avec le Dr J. Robertson, est plus rude, plus accidentée, plus vive, parfois même énigmatique, dans lâexpression quâelle donne aux sentiments du psalmisteâ¯; elle contraste dâune manière bien manifeste avec le cours régulier, la clarté transparente, le ton uniforme des cantiques plus récents (The poetry and the religion of the Psalms. Cité dâaprès le Kirchenfreund de février 1899). Ces derniers ont évidemment été composés en vue dâun usage liturgique, ils se prêtent dâemblée à être chantés par tous les fidèles, ils reflètent les sentiments de tous les croyants dâune époque. Les psaumes datant de David, quoique devenus plus tard dâun usage général, portent un caractère individuel beaucoup plus marqué.
à ces considérations littéraires sâen ajoutent dâautres, de nature historique. Que faire, par exemple, des nombreux psaumes des premiers livres, qui parlent de la royauté israélite, si lâon veut leur assigner pour date le temps où Israël obéissait à des rois étrangersâ¯? Serait-ce aux rois de Perse, à ceux dâÃgypte ou aux Antiochus que sâappliquerait le terme si fréquent dâoint de lâÃternelâ¯? Est-ce en vue des victoires dâun roi étranger quâauraient été composés les Psaumes 20 et 21, aux noces dâun dominateur païen quâaurait été consacré le Psaume 45â¯? Et à qui sâapplique le Psaume 72, sinon à un roi israélite bien authentique, non à lâun des Maccabées, dont la royauté nâa jamais reçu le sceau de lâonction divine, mais bien à un roi de la grande époque des David et des Salomonâ¯? Après le retour de Babylone, Israël ne parle plus de ses rois, mais il sâécrieâ¯: LâÃternel règneâ¯! (Psaumes 93, 97, 99, etc.). Câest même, apparemment, lâabsence de rois israélites qui le pousse à parler dâautant plus de lâÃternel comme du roi qui règne sur lâunivers, en dépit de lâagitation menaçante des puissances terrestres. Et si, à cette époque, il consacre un de ses chants à la mémoire de David, câest pour demander à lâÃternel de se souvenir de ses promesses et de relever la corne de David (Psaumes 132).
Il existe donc des psaumes antérieurs à la captivité. Mais, si même il en est qui remontent à lâépoque de David, avons-nous des raisons légitimes de voir en ce roi le psalmiste par excellenceâ¯?
Câest un axiome, aux yeux dâun grand nombre de critiques, que David, étant donnés son caractère et son rôle historique, nâa pas pu composer de psaumes. Nây a-t-il pas incompatibilité absolue entre les fautes graves de ce roi, ses guerres nombreuses et souvent cruelles et la piété intime que respirent les psaumesâ¯?
Cette assertion a contre elle le témoignage de tous les livres de lâAncien Testament qui nous parlent de Davidâ¯: celui des Chroniques, qui nous le montrent organisant en Israël la musique et la psalmodie sacrées (1 Chroniques 6.33 et suivantsâ¯; 1 Chroniques 23.5), celui des Rois, qui ne cessent de citer en exemple sa fidélité à lâÃternel (1 Rois 3.6, 1 Rois 3.14â¯; 1 Rois 11.34, 1 Rois 11.36, etc.), celui de Jérémie, qui parle des temps où lâÃternel suscitera à David un germe juste, digne de lui (Jérémie 23.5), celui dâÃsaïe, qui dépeint Jérusalem, sous David, comme la cité fidèle, pleine de droiture, dans laquelle la justice habitait (Ãsaïe 1.22). Câest ainsi, nous dit-on, que lâon parle dâun grand homme à la distance de quelques siècles, alors que le temps jette un voile sur ses défauts et grandit ses qualités. Mais les récits des deux livres de Samuel, ces récits dont plusieurs sans doute émanent dâécrivains et de prophètes contemporains de David, ne nous donnent point de ce roi une idée différente de celle que nous puisons dans les récits moins anciens.
Ils ne nous cachent pas, il est vrai, les fautes de David. Il est de son époqueâ¯; il fait la guerre comme on la faisait alors et répand beaucoup de sang, persuadé quâil est que les ennemis dâIsraël et de son Dieu ne sont pas dignes de vivreâ¯; il croit pouvoir un jour, sous lâempire de la passion (2 Samuel 11.1-27), disposer de la personne de ses sujets comme le faisaient les monarques orientaux. Mais il serait injuste, en face des contrastes quâoffre la vie de David, de déclarer seuls possibles et réels les traits sombres de cette vie et de taxer les traits lumineux dâauréole imaginée après coup par lâenthousiasme populaire. Toujours faut-il que cet enthousiasme ait sa raison dâêtreâ¯; à elles seules des taches et des crimes nâauraient pu le provoquer. Non, le trait dominant de David nâest ni lâambition, ni la ruse, mais bien son ardent amour pour lâÃternel. Câest là ce qui fait du berger de Bethléem lâhomme selon le cÅur de Dieu (1 Samuel 13.14) et ce qui pousse le roi, déjà grand et redouté, à sauter de joie devant lâarche, jusquâà provoquer les moqueries de ceux qui ne comprennent pas ces élans de sa piété (2 Samuel 6.14, 2 Samuel 6.20). La critique veut bien lui reconnaître des dons poétiques et lui concéder la composition de la complainte sur la mort de Saül et de Jonathan (2 Samuel 1.17-27). Comment ce poète, ce musicien, qui, tout jeune, charmait la cour de Saül, cet homme au cÅur ardent et pieux, nâaurait-il pas célébré son Dieu et répandu en toute occasion son âme devant lâÃternelâ¯? Il nâexiste aucune raison valable de douter de lâauthenticité des dernières paroles du doux chantre dâIsraël (2 Samuel 23.1). Ces dernières paroles, qui sont elles-mêmes un cantique inspiré, supposent évidemment des paroles antérieures, dâautres poèmes, tels que ce chant de victoire (2 Samuel 22.1-51), qui est devenu notre Psaume 18. Ce psaume est précisément propre à nous donner une idée du genre de poésie particulier à David, des images vives et splendides qui jaillissaient en foule de son esprit, des émotions puissantes qui agitaient son cÅur.
Le contraste est grand, il est vrai, dans la vie de David, entre les fautes que nous avons rappelées et la piété dont nous venons de parler. Si grand, cependant, que soit ce contraste, il nâest pas en dehors des possibilités. Même sous la loi de Christ, le fidèle sait où le mènerait sa folie naturelle, sâil se trouvait un instant livré à lui-même. Comment donc nous étonnerions-nous de voir sâaffirmer les effrayantes contradictions du cÅur le plus pieux, à une époque précédant de mille ans lâheure de la rédemption de lâhumanitéâ¯?
Ce nâest donc point une opposition, câest au contraire une correspondance très étroite que nous constatons entre la vie de David et ses psaumes. Ceux-ci sont le reflet de celle-là . Tiré soudain dâauprès de ses brebis, le fils dâIsaï est désigné par le prophète comme lâoint de lâÃternel, mais pour être bientôt poursuivi et traqué, pendant des années, comme un criminel. La royauté lui est donnée sans quâil ait cherché à la conquérir. Mais câest au moment où il vient dâéprouver le secours merveilleux de son Dieu, que de tristes expériences lui apprennent à connaître sa propre impuissance et sa culpabilité. Comment ne pas voir dans les accents des Psaumes lâexpression parfaitement adéquate des émotions provoquées par de telles vicissitudesâ¯?
La mention du nom de David dans les suscriptions des Psaumes nous a paru, en un grand nombre de cas, confirmée par la nature même de ces compositions, du moins dans les deux premiers livres. Que la tradition ait attribué au grand psalmiste plus dâun cantique offrant certaines analogies avec les siens (20, 21, 122, 133, etc.), que même, dans la dernière période de création des Psaumes, on ait développé, sous forme de cantique, telle parole attribuée à David (Psaumes 138, 139), il nây a rien là qui puisse nous surprendre.
Quant aux psaumes dâAsaph et à ceux des fils de Koré, nous leur avons reconnu certains traits qui font de chacun de ces deux groupes comme une famille à part et qui justifient, pour ce qui concerne ces psaumes-là , lâexactitude des suscriptions.
2. Formation du recueil
Les hommes qui groupèrent nos Psaumes en cinq livres ont laissé une trace visible de leur travail dans les paroles de louange (doxologies) qui terminent chacun de ces livres (voir Introduction). Quand eut lieu ce travail de groupement�
Ce que nous pouvons constater, câest quâil était terminé depuis assez longtemps déjà au moment où furent écrits les livres des Chroniques, câest-à -dire de 300 à 350 avant notre ère (voir Bible annotée, Livres historiques). Leur auteur, en effet, cite le Psaume 106, en y joignant la doxologie qui, à la fin de ce psaume, clôt le quatrième livre. On avait pris lâhabitude de lire ces paroles de louange avec le psaume auquel elles faisaient suite, si bien quâelles avaient fini par y être comme incorporées. Quant aux psaumes, en petit nombre, qui peut-être datent dâune époque postérieure à celle que nous, venons dâindiquer (74, 75, 79, 125), ils ont pu être intercalés dans le recueil déjà formé.
Les livres dâEsdras et de Néhémie font ressortir à plusieurs reprises le soin que lâon mit, après le retour de la captivité, à se conformer, pour le chant des cantiques, aux ordonnances de David (Esdras 3.10â¯; Néhémie 12.36, Néhémie 12.46). Il est probable que ce fut à partir de cette époque que lâon sâappliqua à recueillir ce quâIsraël avait possédé autrefois en fait de musique sacrée. Esdras lui-même ne fut sans doute pas étranger à ce travail, bien que nous ne pensions pas quâil y ait mis la dernière main. Les cantiques des Maaloth supposent lâhabitude prise dès assez longtemps, par les Juifs des provinces éloignées et même de lâétranger, de venir aux fêtes religieuses de Jérusalem, ce qui nous conduit à un temps plus avancé que celui de la restauration opérée par Esdras, à une époque où ses institutions étaient déjà entrées dans les mÅurs et fonctionnaient régulièrement. Un siècle environ sâécoula entre le travail dâEsdras et de Néhémie et la composition des livres des Chroniquesâ¯; câest dans le cours de ce siècle que le recueil des Psaumes doit être apparu, tel à peu près que nous le possédons.
Différents indices nous y font reconnaître les traces de recueils existant antérieurement. Ainsi, un même psaume ne se trouverait pas reproduit avec des variantes insignifiantes, dans deux livres différents, sâil nâavait pas déjà fait partie de deux recueils quâutilisèrent ceux qui formèrent notre psautier définitif (voir Psaume 53, identique au Psaume 14â¯; Psaume 70, reproduisant la dernière partie du Psaume 40).
La notice qui termine le Psaume 72â¯: Fin des prières de David, fils dâIsaï, nous montre le respect scrupuleux avec lequel les rédacteurs du psautier définitif ont conservé tout ce qui appartenait aux documents dont ils faisaient usage. Cette notice, due peut-être à la main même de Salomon (voir la note sur Psaumes 72.20), terminait évidemment un très ancien recueil de psaumes datant de lâépoque de David. Les rédacteurs définitifs remanièrent ce recueil, non pas quant au texte même des psaumes, mais en y introduisant des cantiques plus récents (46â¯; 48â¯; 66â¯; 71), peut-être aussi en en détachant quelques psaumes de David, quâils répartirent dans les livres suivants. Malgré ces remaniements, il nous semble très probable que nous avons, dans nos deux premiers livres (Psaumes 1 à 72), une partie considérable de cet antique recueil, datant de la grande époque de David et de Salomon.
Notre troisième livre (Psaumes 73 à 89), qui comprend essentiellement des psaumes dâAsaph et de Koré, diffère à la fois des deux premiers livres, dont nous venons de parler et des deux derniers, composés surtout de cantiques datant de la période qui suivit le retour de Babylone. Nous savons, dâaprès les Chroniques, que le roi Ãzéchias voua un soin particulier à ce qui concernait le culte et remit en honneur le chant des cantiques, tel que lâavait institué David (2 Chroniques 29.25-30). Il est naturel de penser que, de même quâil réunit en recueil ceux des proverbes de Salomon qui ne lâavaient pas encore été (Proverbes 25.1), il ajouta à la collection des psaumes déjà connus plusieurs cantiques composés plus récemment, ceux en particulier qui célébraient les grandes délivrances du règne de Josaphat et de son propre règneâ¯; ce serait là le noyau du troisième livre.
Enfin la captivité, le retour à Jérusalem, le relèvement de la ville et du temple, provoquèrent lâéclosion dâun grand nombre de cantiques, complaintes et surtout actions de grâces, que nous trouvons répartis dans nos deux derniers livres. Ces deux livres nâen forment en réalité quâun seul. Le besoin de compléter le nombre cinq, par analogie avec le Pentateuque, est apparemment la seule raison qui ait engagé les rédacteurs définitifs à le scinder en deux. Au milieu dâun grand nombre de psaumes anonymes, on trouve dans ces derniers livres quelques cantiques plus anciens, dont les uns, comme le Psaume 142, nous ont paru remonter réellement à David, tandis que dâautres sont plutôt composés de fragments empruntés à ce roi (138, 139). Il semble que les auteurs de cette dernière collection aient voulu conserver, en même temps que les produits tout récents de la piété israélite, plus dâun morceau poétique, inséré peut-être dans quelque ouvrage historique et qui, avant eux, nâavait pas été utilisé dans le culte. Tel était, entre autres, le cas de la prière de Moïse (Psaume 90), quâils ont mise en tête du quatrième livre, comme pour rattacher lâexpression la plus récente de la foi de leur peuple aux paroles du grand serviteur de Dieu des temps anciens.
Si nous ne possédions pas le livre des Psaumes, nous serions peu et mal renseignés sur lâétat religieux des Israélites et nous serions en droit de nous demander si ce peuple, bien que mis à part et soumis par le Seigneur à une éducation toute spéciale, sâest élevé réellement à un niveau supérieur à celui des peuples païens qui lâentouraient. Les livres historiques de lâAncien Testament nous tracent le tableau des révoltes continuelles des Israélites et des châtiments quâils sâattirent par leur désobéissanceâ¯; les prophètes leur reprochent sans cesse leur infidélité et la foi héroïque de quelques hommes dâélite rend plus manifeste encore lâincrédulité de la masse de la nation. Câest dans le livre des Psaumes que nous découvrons quels trésors de piété intime et de sainteté véritable recelait lââme de lâIsraélite fidèle. Comme les cantiques chrétiens, aux diverses époques de lâhistoire de lâÃglise, témoignent de lâaction que lâEsprit Saint exerce dans le cÅur des rachetés, les Psaumes nous révèlent la profondeur de lâÅuvre qui sâest accomplie au cours des siècles au sein de la communauté israélite. Par là même, ils témoignent dâune manière bien manifeste en faveur de la réalité de lâintervention divine dans lâhistoire dâIsraël. Dâoù procéderait en effet la communion si vivante avec Dieu qui sâexprime dans les Psaumes, si ce Dieu lui-même ne sâétait abaissé vers lâhomme et approché le premier de son cÅurâ¯? Dieu nâest connu, a-t-on dit avec vérité, quâautant quâil se donne à connaîtreâ¯; à plus forte raison nâest-il aimé quâà la condition dâavoir lui-même révélé son amour. On a cité, il est vrai, comme parallèle fourni par le monde païen, les remarquables psaumes de pénitence découverts en Chaldée. Mais, si la conscience religieuse a pu trouver, en dehors de la révélation, des termes saisissants pour exprimer des sentiments dâhumiliation et son désir dâobtenir le secours divin, lâIsraélite seul a su donner essor à cette confiance, à cette ardeur dâamour qui cherche moins les bienfaits de Dieu que Dieu lui-même. Ta grâce est meilleure que la vie⦠Quel autre ai-je au ciel que toiâ¯? Je nâai pris plaisir sur la terre quâen toi⦠Mâapprocher de Dieu, câest tout mon bien (Psaumes 63.4â¯; Psaumes 73.25-28).
Comme les cieux témoignent de la gloire du Dieu fort, les Psaumes sont lâécho de lâamour que lâÃternel a manifesté à son peuple. Ils sont le sceau bien évident de la révélation divine, de laquelle procèdent la religion, lâhistoire et la littérature sacrée du peuple dâIsraël.