Bible Commentaries
Néhémie 9

Journée de jeûne, renouvellement de l’alliance avec Dieu (chapitres 9 et 10)

Ce fut une année extrêmement importante pour le peuple de Dieu que cette vingtième année d’Artaxerxès où nous a transportés le premier verset de notre livre et au septième mois de laquelle nous nous trouvons encore au chapitre 9. L’arrivée de Néhémie (Néhémie 2.1 ; Néhémie 2.11), la reconstruction de la muraille de Jérusalem (Néhémie 6.15), la célébration de la nouvelle lune du septième mois (Néhémie 8.1-12), la célébration de la fête des Tabernacles, du 15 au 21 Tischri, la fête de clôture, le 22 Tischri (versets 13 à 18) ; puis, comme nous allons le voir, après un jour d’intervalle, un jeûne solennel, le 24 Tischri et la conclusion, par écrit, d’une alliance toute nouvelle avec Dieu, voilà ce qui fait de cette date, 445 avant Jésus-Christ, une des époques capitales de l’histoire juive.

Pour un jeûne. Le sentiment d’humiliation de Néhémie 8.9, momentanément refoulé, se ranime et se fait jour, sans que nous puissions comprendre par suite de quelles circonstances on célébra un jeûne extra-légal, tandis qu’on n’avait pas célébré le jour des Expiations, prévu par la loi pour le dixième jour du même mois et qui était aussi un jour de jeûne. Peut-être (car il est peu probable qu’ils aient perdu de vue le jour des Expiations) les chefs du peuple voulurent-ils que la joie et la reconnaissance s’exprimassent d’abord librement et largement (Néhémie 8.10), ou bien, n’ayant pas d’arche, omirent-ils une fête où le capporeth ou couvercle de l’arche jouait un rôle considérable.

Vêtus de sac. Voir Genèse 37.34, note.

La tête couverte de poussière. Voir 1 Samuel 4.12 ; 2 Samuel 1.2 ; 2 Samuel 15.32 ; Job 2.12.

Et la race d’Israël se sépara. Cette réunion semble n’avoir pas eu lieu vers la porte des Eaux, comme celle du premier jour du mois (Néhémie 8.1 ; Néhémie 8.3), mais bien dans les parvis du temple, ou les seuls Juifs avaient accès. En vue de Tobija et de ses alliés, on décida le huis-clos.

Un quart de la journée… : trois heures de lecture et trois heures de prière ; puis conclusion de l’alliance et signature du document.

Ils confessèrent leurs péchés : par la bouche des Lévites qui occupaient la tribune et qui peut-être dans leurs prières mentionnèrent successivement les principaux péchés du peuple (crièrent à haute voix, verset 4).

Levez-vous ! Le peuple, après avoir écouté debout la lecture de la Loi, s’était prosterné pour confesser ses fautes (verset 4). Maintenant il est invité à se lever pour bénir Dieu et la tribune (Néhémie 8.4) n’est plus occupée par les mêmes Lévites que lors du verset 4. Bunni, Bani et Kénani du verset 4 sont remplacés par Hasabnia, Hodija et Péthachia.

Ici commence la prière proprement dite, qui s’étend jusqu’au verset 37 et dont les diverses parties peuvent fort bien avoir été prononcées par les Lévites du verset 5, prenant la parole les uns après les autres. Ainsi versets 6 à 8, alliance conclue avec Abraham ; 9 à 5, délivrance d’Égypte ; 16 à 25, désert et conquête ; 26 à 34, infidélités et délivrances répétées, jusqu’à l’exil ; 32 à 37, état présent et soupir après un meilleur avenir.

Qu’ils les traitaient tyranniquement. Même expression que Exode 21.11.

Tu te fis un nom tel qu’il est aujourd’hui : dans le monde, pour ceux qui ont des yeux pour voir. Les conséquences de ces prodiges s’étendent jusqu’aux jours où nous sommes arrivés.

Et eux, nos pères, littéralement : Et eux et nos pères, dans le sens explicatif de la conjonction : à savoir nos pères.

Se donnèrent un chef pour retourner à leur servitude. Voir Nombres 14.4, note. D’autres traduisent : Tournèrent la tête pour retourner.

Ton bon Esprit (Psaumes 143.10) Allusion à Nombres 11.17 ; Nombres 11.25, où l’Éternel communique à soixante-dix Anciens de l’Esprit qui était sur Moïse. Ou bien s’agit-il ici de la génération fidèle qui conquit le pays de Canaan ?

Ils ne manquèrent de rien. Voir Deutéronome 2.7 ; Deutéronome 8.4.

Tu les leur partageas par contrées, littéralement : par côtés ; côté du nord, du sud, de l’orient, tous, les uns après les autres. Le même mot hébreu se rencontre souvent dans Josué (Josué 16.5 ; Josué 18.12 ; Josué 18.14 ; Josué 18.15 ; Josué 18.20).

Et du pays du roi de Hesbon. Encore un et explicatif, car Hesbon était la capitale du roi Sihon.

Et t’outragèrent grandement. Refrain emprunté au verset 18. En Canaan ils ne ne valurent pas mieux que dans le désert.

Et tu les livras à leurs ennemis. Temps des Juges.

Temps des rois (29-30)

Et ils prêtaient une épaule rebelle. Voir Zacharie 7.11, note et Osée 4.16.

Ici commence en quelque sorte l’application de tout ce qui précède.

Le Dieu fort, le grand. Voir Néhémie 1.5 et Deutéronome 10.17.

Depuis les jours des rois d’Assyrie : qui les premiers ont infligé à Israël des revers décisifs.

Pendant qu’ils jouissaient de leur royaume : ils avaient le bonheur d’être indépendants. Nous ne sommes plus qu’une satrapie (verset 37).

Pays spacieux : aujourd’hui, petit territoire.

Dans le texte hébreu, ce verset est le premier du chapitre suivant. La prière a pris fin avec le verset 37. Mais rien n’était fait encore. Il fallait aboutir à un acte. Le voici.

À cause de tout cela, c’est-à-dire les choses étant telles que nous venons de les rappeler, nous n’avons rien d’autre à faire que de conclure une alliance avec Dieu, mais une alliance ferme, écrite et signée par nos représentants. Notre verset 38 est prononcé par un des Lévites nommés au verset 5. Ce verset est fort concis ; mais le chapitre 10 va donner sur cet engagement solennel et sur ce document des renseignements détaillés (verset 29 et suivants).