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Bible Commentaries
Ézéchiel 14

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-23

Plan du commentaire biblique de Ezéchiel 14

Inutilité soit d’interroger le prophète, soit d’intercéder auprès de Dieu.

Ce chapitre exprime avec énergie l’indignation dont Dieu est rempli à la vue de l’idolâtrie qui continue à régner dans le peuple. Il refusera de donner aucune réponse, par l’organe de ses prophètes à des gens ainsi disposés, se réservant de leur répondre lui-même par ses châtiments (versets 1 à 11). L’intercession même n’aura plus d’accès auprès de lui pour sauver un tel peuple (versets 12 à 23). On voit que les faux prophètes et les fausses prophétesses contre lesquels était dirigé le discours précédent, n’étaient pas les seuls coupables dans le peuple et que, même chez les exilés, les pratiques idolâtres n’avaient point pris fin.

Verset 1

Quel était le but de la démarche faite par les anciens auprès d’Ézéchiel ? On peut conclure du verset 3 qu’ils étaient venus l’interroger sur leurs affaires particulières. C’est à cette démarche que se rapporte la première direction divine donnée ici au prophète.

Quelques-uns des anciens : voir Ézéchiel 8.1, note.

Verset 3

Ont dressé dans leur cœur, littéralement : sur leur cœur. Leur cœur est comme le piédestal sur lequel les idoles sont dressées. Lors même que les captifs valaient mieux que leurs frères de Judée, ils étaient trop profondément infectés d’idolâtrie pour être guéris tout d’un coup.

Ils mettent devant leur face. Ils ne se contentent pas de contempler dans leur cœur les fausses divinités ; ils en dressent des images matérielles devant leurs yeux dans leurs maisons.

Me laisserai-je… Dieu n’écoute pas la prière qui lui est adressée par un cœur sans droiture (Psaumes 66.18 ; Proverbes 28.9) ; à combien plus forte, raison refusera-t-il de répondre par l’organe de son prophète à ceux qui, tout en se livrant à l’idolâtrie, viennent le consulter en ce qui les concerne. Comparez le silence de Dieu à l’égard de Saül 1 Samuel 28.6 et la réponse faite à la femme de Jéroboam 1 Rois 14.6-16.

Verset 4

Moi l’Éternel… C’est Dieu lui-même qui se chargera de répondre à ces consultations profanes, en châtiant ceux qui se les permettent.

Par le salaire de ses nombreuses idoles. Il y a littéralement : dans la multitude de ses idoles. C’est une expression concise et énergique pour dire : Par la punition que mérite la multitude de ses idoles. Autant d’idoles, autant de ces réponses dont chacune sera un châtiment.

Verset 5

Pour prendre… par leur propre cœur : ce sont les coupables eux-mêmes, qui, d’après le verset précédent, déterminent par l’égarement de leur cœur la mesure de leur punition.

Verset 6

C’est pourquoi : Puisqu’il en est ainsi, quoi qu’ils te demandent, ne leur fais d’autre réponse que celle-ci : Convertissez-vous.

Verset 7

Ou des étrangers. La loi assimilait sur bien des points les étrangers aux Israélites (Exode 20.10 ; Lévitique 17.8).

Je répondrai moi-même : voir verset 4, note.

Verset 8

Un signe et un proverbe. Cet homme deviendra un monument de la malédiction divine et son nom restera proverbial ; on dira : Prenez garde qu’il ne vous arrive comme à un tel ! Comparez Jérémie 29.22.

Verset 9

Le prophète ainsi consulté pourrait, sans mauvaise intention, se laisser aller à donner un conseil à de telles gens, comme Ézéchiel, par exemple, eût pu la faire en ce moment envers les anciens qui l’entouraient. Mais ce serait une faiblesse coupable ; car Dieu n’a rien à dire à ces hommes, aussi longtemps qu’ils persistent dans leur infidélité.

Qui aurai entraîné. Le prophète persistant à parler malgré Dieu, Dieu dirigera sa parole de telle sorte que le conseil qu’il donnera tournera à la fois à la ruine de celui qui le reçoit et au châtiment de celui qui l’aura donné (verset 10). L’exemple de Balaam peut, jusqu’à un certain point, servir d’illustration à cette parole.

Verset 11

L’extermination des rebelles, soit peuple, soit prophètes, a un but d’amour : ramener le peuple à son Dieu et rendre Dieu à son peuple.

Verset 12

Tout comme les idolâtres interrogent Dieu inutilement (versets 1 à 11), ce serait vainement que le prophète ou quelqu’autre juste intercéderait auprès de lui en faveur de Jérusalem.

Verset 13

Si un pays. Cette expression abstraite vise Jérusalem, comme les expressions analogues quiconque et le prophète (versets 4 et 7) désignaient indirectement les anciens et Ézéchiel.

Péchait par révolte : le péché de perfidie, la révolte consciente et réfléchie contre l’Éternel ; comparez 2 Chroniques 26.16-19 (Ozias).

La famine. Aucune intercession ne détournerait ce fléau, non pas même celle de Noé, de Daniel et de Job réunis. De ces trois hommes, le premier et le troisième, ont sauvé par leur intercession, l’un sa famille et avec elle l’humanité, l’autre, ses fils et ses filles, jusqu’à l’épreuve que Dieu jugea bon de lui envoyer (Job 1.4-5), puis ses amis (Job 42.7-8). Quant à Daniel il saute aux yeux que sous ce nom Ézéchiel ne peut désigner que le prophète bien connu qui était alors l’un des dignitaires les plus élevés de la cour de Babylone. Daniel avait été transporté en Orient par Nébucadnetsar immédiatement après la bataille de Carkémis (606-604) et deux ans après il avait été élevé à l’un des postes les plus éminents de l’empire chaldéen. Si donc le discours actuel d’Ézéchiel date de cinq ans environ avant la ruine de Jérusalem (588-586), il y avait plus d’une douzaine d’années que Daniel remplissait ces hautes fonctions. Peut-être avait-il déjà rendu d’importants services à ses compatriotes malheureux et en particulier à la colonie de Tel-Abib. Il est naturel qu’Ézéchiel pense à lui en cherchant parmi ses contemporains vivants un intercesseur à associer aux deux anciens personnages qu’il vient de nommer. C’est donc peine absolument perdue que de chercher, dans les temps antiques, un autre Daniel que celui-là. L’histoire ne mentionne pas un seul personnage de ce nom ; or il est évident que l’homme désigné ici devait être un juste devenu célèbre par l’efficacité de ses prières, puisqu’il est associé à deux hommes aussi illustres que Job et Noé. Mais il ne faut pas oublier cette différence, entre ceux-ci et Daniel, que leur présence en ce moment n’est qu’une supposition impossible, tandis que celle de Daniel est une réalité. Voilà sans doute la raison pour laquelle, celui-ci est placé entre les deux autres. Tout échouerait donc, même si, cet intercesseur vivant se mettant à prier, les deux morts venaient se placer à sa droite et à sa gauche, pour appuyer son intercession de la leur (Exode 17.10-12).

Verset 15

Trois nouvelles suppositions (15-20)

Ces trois fléaux sont souvent réunis au précédent avec quelques modifications (Jérémie 15.2-3 ; Apocalypse 6.4-8). Contre chacun de ces fléaux isolément, l’intercession réunie de ces trois hommes, dans les circonstances actuelles, ne pourrait rien.

Ils délivreraient leur âme. La prière du juste faite avec zèle est d’une grande efficace, sans doute (Jacques 5.16) ; mais ici elle n’influerait que sur le sort du juste priant, car, quant à Jérusalem, sa mesure est pleine et déborde. On a vu là une contradiction avec Genèse 18.23 et suivants, mais à tort. La situation morale de Jérusalem, après tant de siècles de rébellion volontaire était toute différente de celle de Sodome au temps d’Abraham ; c’est précisement pour cette raison que le prophète a employé au verset 13 cette expression : Si un pays péchait contre moi par révolte.

Verset 19

Dans le sang : c’est la traduction littérale des mots hébreux et ce sens convient parfaitement : Le courroux de l’Éternel se répandra dans le sang comme un venin qui le viciera et produira la peste.

Verset 21

Les trois intercesseurs réunis n’auraient pu délivrer le pays coupable de chacun des quatre fléaux agissant isolément ; combien moins pourraient-ils délivrer Jérusalem des quatre réunis, qui vont être déchaînés sur cette ville !

Car ainsi parle. Le car s’explique ainsi : En effet, s’il y en a qui échappent (verset 22) cela sera dû, non à une intercession quelconque, mais à la seule volonté de l’Éternel. Cette volonté est expliquée dans les deux versets suivants.

Verset 22

Les déportés, échappés au massacre de Jérusalem, en arrivant en Babylonie, y fourniront par leur inconduite la démonstration convaincante de la justice de Dieu qui a frappé les restes du peuple et de la nécessité de ce châtiment suprême. Et il y aura là une consolation pour les anciens captifs ; car, au lieu de s’irriter de la conduite de Dieu, ils devront y donner leur approbation. Or une dispensation à laquelle on adhère perd aussitôt son amertume et produit ce fruit paisible de justice, qui console par sa douceur intime celui qui est éprouvé de la sorte (Hébreux 12.11).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ezekiel 14". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/ezekiel-14.html.
 
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