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Sunday, July 20th, 2025
the Week of Proper 11 / Ordinary 16
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 25". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/2-kings-25.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 25". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (5)
versets 1-30
Verset 1
Prise de Jérusalem (1-7)
Comparez Jérémie 39.1-7â¯; Jérémie 52.4-11â¯; Ãzéchiel 24.1-2.
Ce jour a été plus tard célébré par un jeûne (Zacharie 8.19). Dâaprès Jérémie 34.7. Nébucadnetsar, au moment où il investit Jérusalem, sâétait déjà emparé du pays. Seules Lakis et Azéka résistaient encore. Au moment même de la prise, un peu plus tard, le roi de Babylone était à Ribla, mais il se peut quâil soit venu en personne organiser le siège.
Verset 2
Le siège dura tout près dâun an et demi, ainsi que cela résulte de la comparaison des versets 1 et 3 avec Jérémie 39.2â¯; Jérémie 52.6. Cette longue durée du siège sâexplique non pas seulement par le courage et la ténacité des défenseurs, mais surtout par le fait que le siège fut suspendu pendant un temps, lâarmée babylonienne ayant été à la rencontre de celle dâÃgypte qui venait au secours de Jérusalem (Ãzéchiel 30.20, note).
Le peuple du pays. Voir verset 19 et 2 Rois 24.14-16.
Verset 4
Ici il nâest question que du roi et de ses fils. Le chapitre 39 de Jérémie parle aussi de notables qui partagèrent le sort de Sédécias. Sur tout ce passage, voir Jérémie 39.7, note.
Verset 8
Destruction de Jérusalem et dernière déportation (8-21)
Verset 9
Toutes les maisons des grandsâ¯: spécialement les palais, 2 Chroniques 36.19.
Verset 11
Trois classes de déportésâ¯: ceux qui avaient échappé à la famine ou à lâépéeâ¯; les transfuges qui pendant le siège sâétaient sauvés de la ville et réfugiés dans le camp chaldéenâ¯; ils étaient assez nombreux (Jérémie 38.19)â¯; et le reste de la multitude, soit de lâarmée, soit, dâaprès Jérémie 39.9, du peuple en général dans ses classes inférieures. Jérémie 52.15 a lu, au lieu de hamôn, multitude, amôn, artisan et y a vu le reste de ceux dont lâélite avait été déportée déjà (Jérémie 29.16).
Verset 13
Pillage du temple (13-17)
Verset 14
Lâénumération de ces objets est plus complète dans Jérémie.
Verset 15
Voir 2 Rois 24.13, note.
Verset 16
Jérémie mentionne en outre les douze bÅufs sur lesquels reposait la cuve avant quâAchaz les eût fait disparaître (2 Rois 16.17).
Verset 17
Trois coudées. Jérémie 52.22 et 1 Rois 7.16 disent cinq, probablement parce quâils réunissent les deux nombres de la hauteur du treillis et du chapiteau.
Au-dessus. Câest surtout par rapport au lys dâairain (1 Rois 7.16, note), lâornement le plus remarquable des colonnes, que lâauteur fait ressortir leur parfaite ressemblance.
Verset 18
Capture et massacre de prisonniers (18-21)
Les trois gardiens du seuil. Dâaprès Jérémie 38.14, le temple semble avoir eu trois portes, à chacune desquelles était préposé comme gardien un lévite de distinction. Sur Séraïa, voir Jérémie 52.24, noteâ¯; sur Sophonie, idem et 2 Rois 23.4.
Verset 19
Le récit passe aux notables laïques.
Qui était préposéâ¯: qui avait été préposé, car lâarmée était maintenant désorganisée.
Qui voyaient la faceâ¯: qui avaient été attachés de près à sa personne, mais qui cependant ne lâavaient pas suivi dans sa fuite.
Le secrétaire du chef de lâarméeâ¯: un des attachés du général en chef.
Soixante hommes du peuple de la campagneâ¯: le reste des campagnards qui sâétaient réfugiés dans la ville. Voir 2 Rois 24.14, note.
Verset 21
Les fit mourir, comme le roi lui-même et ses fils, versets 6 et 7.
Verset 22
Gouvernement et meurtre de Guédalia, dernière révolte et fuite en Ãgypte (22-26)
Voir Jérémie chapitres 40 à 42.
Guédalia. Fils dâAchikam (2 Rois 22.12), de cet homme de Dieu qui avait sauvé Jérémie (Jérémie 26.24), Guédalia était de ceux qui avaient écoulé les exhortations du prophète et qui lâavaient protégé (Jérémie 39.14â¯; Jérémie 40.6).
Verset 23
Comparez Jérémie 40.7.
Mitspaâ¯: à 5 km au nord-ouest de Jérusalem, en Benjaminâ¯; centre national au temps des Juges (Juges 20.1â¯; 1 Samuel 7.5). Jérusalem en ruines, Guédalia choisit Mitspa comme résidence à cause de sa position élevée et plus sûre que tout endroit de la plaine.
Ismaël (comparez Jérémie 41.1, note)â¯: de race royale (verset 25), lâauteur de la révolte contre Guédalia.
Johanan. Ces deux hommes sont indiqués en premier lieu à cause du rôle quâils jouèrent dans la suite, le premier comme instigateur du meurtre du gouverneur, le second comme celui qui travailla à réprimer ce crime (Jérémie 40.13-16).
Le Nétophathiteâ¯: de Nétopha, près de Bethléem, peut-être lâactuelle Beit-Nettef. Il y a sans doute ici une lacune dans la liste, car lâépithète de Nétophathite se rapporte dâaprès Jérémie 40.8 à Ephaï.
Jaazania⦠et leurs gensâ¯: câétaient les chefs de bandes armées qui avaient échappé à la catastrophe.
Verset 24
Ce verset résume Jérémie 40.9-11.
Les serviteurs des Chaldéensâ¯: les garnisons ennemies laissées dans le pays et soumises aux ordres de Guédalia, comparez Jérémie 40.9-10.
Verset 25
Ces versets ne sont quâun pâle sommaireâ¯: lâauteur a hâte dâachever le récit dâévénements déjà connus par Jérémie.
Au septième moisâ¯: ainsi deux mois seulement après le cinquième où avait commencé le gouvernement de Guédalia (verset 8).
Ismaël⦠de race royale. Il était sans doute poussé par la jalousie et de plus il était excité et soutenu, dâaprès le récit de Jérémie 40.14, par le roi des Ammonites. Guédalia avait été prévenu par Johanan du complot qui le menaçait. Il refusa dây croire et fut victime de sa confiance. Mais Ismaël ne jouit pas longtemps du fruit de son crime. Il se préparait à emmener de Mitspa chez les Ammonites tous les Juifs rassemblés autour de Guédalia, quand il fut arrêté à Gabaon par Johanan et dâautres chefs et ne réussit à se sauver quâavec quelques hommes auprès du roi des Ammonites. Johanan et le reste du peuple auraient dû, dâaprès le conseil de Jérémie, rester dans le pays, mais ils préférèrent sâenfuir en Ãgypte, emmenant avec eux Jérémie et son secrétaire Barucâ¯; là ils tombèrent bientôt dans lâidolâtrie (chapitre 43 de Jérémie).
Verset 27
Délivrance de Jéhojachin (27-29)
Comparez Jérémie 52.31-34.
Le vingt-septième jourâ¯: dâaprès Jérémie, le vingt-cinquième.
Evil-Merodacâ¯: en assyrien Avil-Marduk, serviteur de Mérodac, le Jupiter des Babyloniens. Il succéda à son père Nébucadnetsar en 561, régna deux ans et fut tué par son beau-frère et successeur Nériglissor. Bérose lâappelle injuste et débauché.
Fit grâce à Jéhojachin, littéralementâ¯: releva la tête de Jéhojachin. Voir Genèse 40.13.
Et le fit sortir de prisonâ¯: acte dâamnistie à lâoccasion de son avènement. Peut-être avait-on conservé le souvenir de la conduite de Jéhojachin, qui sâétait rendu volontairement, conformément aux conseils de Jérémie. Quoi quâil en soit, ce relèvement est la première lueur qui brille pour Israël au sein de la captivité et comme un prélude du relèvement du peuple entier.
Verset 28
Au-dessus des rois⦠Ces rois captifs avaient été amenés à Babylone pour illustrer la cour de leur vainqueur.
Verset 29
Il lui ôta ses vêtements de prison. Peut-être faut-il traduireâ¯: Il (Jéhojachin) changea ses vêtements et mangea.
Verset 30
Et son entretien. Il sâagit ici de lâentretien de la petite cour dont Jéhojachin était entouré.
Tous les jours de sa vie. Evil-Mérodac nâayant régné que deux ans, il paraît que son successeur continua les mêmes faveurs à Jéhojachin, si du moins celui-ci a survécu à son premier bienfaiteur.
Après les sombres pages qui terminent le livre des Rois, lâauteur a conservé cette courte notice pour montrer que la bénédiction divine promise à la postérité de David et à son peuple nâétait pas à son terme et comme le gage dâune grâce plus grande.
Conclusion
LâÃternel avait dit à Abraham (Genèse 17.6)â¯: Et même des rois sortiront de toi. Lâépoque des Rois a été la réalisation de cette promesse. Israël était parvenu en quelque sorte à lâétat dâhomme fait. Dès ce moment il se trouve en relation avec les autres nations de lâOrient, constituées monarchiquement comme lui. Seulement, entre elles et lui, il y a cette différence fondamentale que le vrai souverain dâIsraël est lâÃternel, dont le roi humain nâest que le représentant et le lieutenant, tandis que les rois des autres nations les gouvernent en vertu de leur autorité propre.
Câest alors que sâaccomplit aussi une autre promesse divineâ¯: Dieu avait annoncé à son peuple, à son entrée en Canaan, quâil y aurait un lieu choisi par lui-même, où ils pourraient lui présenter leurs holocaustes, leurs sacrifices et leurs dîmes (Deutéronome 12.11). Lâexécution de cette seconde promesse résulta bientôt de lâaccomplissement de la première. David, le véritable fondateur de la monarchie israélite, fut celui qui, par la conquête de Jérusalem et lâélévation de cette ville au rang de capitale du pays tout entier, posa le fondement de la concentration du culte dans un sanctuaire national. Sans doute, il ne fut pas pratiquement possible de supprimer immédiatement tous les lieux dâadoration particuliers disséminés dans le pays (hauts-lieux). Tout au plus à lâadoration des faux dieux cananéens sur ces hauteurs consacrées parvint-on à substituer celle de lâÃternel. Jusquâà Josias les rois même les plus pieux ne parvinrent pas à abolir entièrement ces cultes locaux et secondaires. Mais tout ce qui constituait le culte national israélite, les holocaustes réguliers, lâoffrande journalière du parfum, les solennités annuelles, tous les actes de culte institués par le Lévitique, se célébraient à Jérusalem dans le sanctuaire central bâti et inauguré par Salomon sur la colline de Sion, à côté de la résidence royale. Il en fut ainsi jusquâau moment où les rois qui devaient guider le peuple dans la voie de la fidélité à lâÃternel, sâen détournèrent ouvertement et installèrent eux-mêmes les autels et lâadoration des divinités étrangères dans le sanctuaire élevé au nom de lâÃternel. Ce fut là le signal de la chute de la royauté et du rejet de la nation. Israël, devenu païen, tomba au pouvoir des païens. La royauté israélite avait subsisté près dâun demi-millier dâannées.
Une chose manquait essentiellement à cette charge en Israëlâ¯; câétait dâêtre jointe à la sacrificature. Nous avons vu comment la loi avait rigoureusement séparé ces deux charges. David, paraît-il, avait déjà senti douloureusement cette lacune attachée à sa souveraineté. Il était bien le représentant de Dieu auprès du peupleâ¯: mais il nâétait pas celui du peuple auprès de Dieu. Câest ce sentiment qui lui a inspiré le Psaume 110, que lâon attribue bien à tort à un autre que lui. Il y contemple le Messie, son descendant promis, le vrai roi israélite, dâabord élevé sur le trône de Dieu et associé à sa souveraineté (verset 1), puis joignant à cette position royale, ainsi que Melchisédek, la dignité de sacrificateur. Voilà le roi parfait, tel que le conçoit David (verset 4). Ce fut précisément la séparation de ces deux charges jusquâà lâépoque messianique qui fut lâoccasion du péché dâOzias (2 Rois 15.5, note).
à côté de la royauté et du sacerdoce, nous voyons fonctionner dans le temps des Rois lâordre des prophètes. Ce troisième ordre a proprement commencé avec Samuel. Ces délégués immédiats et temporaires de Dieu avaient pour mission de soutenir les rois et le peuple dans la voie de la fidélité envers lâÃternel et de les y ramener quand ils sâen étaient écartés, puis de compléter lâÅuvre du sacerdoce en travaillant à faire du service extérieur célébré par celui-ci une réalité spirituelle dans le cÅur du peupleâ¯; enfin de diriger les regards de tous, peuple, rois et sacrificateurs, vers la réalisation finale du règne de Dieu dont la théocratie israélite nâétait que le germe et la figure.
On a voulu faire récemment des prophètes les fondateurs du monothéisme en Israël. Selon cette manière de voir, le peuple aurait été à son origine et jusquâà ce moment polythéiste et idolâtre comme tous les autres. Lâhistoire et lâÅuvre dâun Abraham et dâun Moïse ne seraient que des légendes sans valeur et leur personnalité même serait douteuse. Ce seraient les prophètes qui auraient tiré Israël de lâétat de grossière ignorance spirituelle où il était plongé aussi bien que les nationsâ¯; et câest à eux que serait dû le monothéisme dont il est devenu le propagateur dans le monde entier. Mais cette manière de voir se heurte non seulement aux documents, tout pleins de détails on ne peut plus vivants et actuels, dans lesquels nous constatons la foi et aussi les chutes dâAbraham et de Moïse. Elle est de plus incompatible avec les écrits des prophètes eux-mêmes. En effet, ceux-ci ne manifestent nulle part dans leurs discours la prétention dâélever Israël à une religion nouvelleâ¯; ils font au contraire envisager lâétat dâidolâtrie dans lequel ils le trouvent plongé comme une chute honteuse et criminelleâ¯; ils lui en font un sujet de sévères reproches et de terribles menaces qui ne se comprendraient pas si cet état avait été de tout temps celui du peuple. Comment, lorsque Amos et Osée flétrissaient à Béthel le culte du veau dâor comme une infidélité envers lâÃternel, comment, si ce culte avait été dès les temps anciens son culte national et légitime, les prophètes eussent-ils osé parler au peuple de la sorteâ¯! Comment le peuple ne se fût-il pas récrié contre les novateurs qui prétendaient lui imposer une nouvelle croyance et un nouveau culteâ¯! Nous ne constatons rien de pareil dans les écrits des prophètes. Ãsaïe, Michée, Jérémie, etc., parlent également en Juda comme réformateurs, nullement comme initiateurs. à la loi et au témoignageâ¯! sâécrie Ãsaïe. Il en appelle au passé. Câest sur le monothéisme mosaïque que repose tout le ministère des prophètesâ¯; câest à lui quâil rappelle Israël égaré. Sans doute le ministère prophétique nâen est pas resté là . Il a eu en vue un progrès en même temps quâun retour. Il ne visait pas à établir une religion nouvelle, il est vraiâ¯; mais il sâefforçait de vivifier lâancienne. Il travaillait à substituer à un culte de pure observance extérieure lâadoration du cÅur et à faire pénétrer, dans le froid monothéisme de croyance et de profession, la chaleur du culte en esprit et en vérité. Câest là le sens de ce passage de Jérémie 7.22, si mal interprété par la critique moderneâ¯: Je nâai point donné de commandement à vos pères touchant les holocaustes et les sacrifices, lorsque je les fis sortir dâÃgypteâ¯; ce que je leur ai commandé, câest dâécouter ma voix. Ce que Dieu voulait en effet de son peuple, câétait lâobéissance et non le sacrifice, comme le dit Samuel à Saül (1 Samuel 15.22). Dieu nâa pas besoin de la viande des victimes. En instituant les offrandes sanglantes et non sanglantes, il ne voulait en réalité obtenir que la fidélité du cÅur et lâobéissance pratique. Voilà lâintelligence spirituelle que les prophètes travaillèrent à développer en Israël. Aussi le peuple nâeut osé protester contre la parole des prophètes quand ils lui disaientâ¯: Vous savez ce que Moïse a ditâ¯: Jéhova est le seul vrai Dieu. Et nous, nous vous disonsâ¦. Toute la construction moderne de lâhistoire religieuse israélite (Reuss, Renan) nous paraît se heurter à cette attitude constante des prophètes.
La chronologie des livres des rois
Il nây a pas, à proprement parler, de chronologie biblique dans le sens moderne de ce mot. Les historiens sacrés nous fournissent sans doute de nombreuses dates isolées, mais lorsque nous voulons connaître la longueur dâune période un peu considérable, nous en sommes réduits à combiner toute une série de ces dates, au risque de faire fausse routeâ¯; car dans un pareil calcul les chances dâerreur sont nombreuses. Remarquons dâabord que les chiffres étaient exprimés par des lettres ayant une valeur numérique et quâils pouvaient très facilement être altérés par les copistes. Puis les Israélites ne connaissaient pas dâèreâ¯; câest-à -dire quâils ne dataient pas les événements à partir dâune époque fixe dâoù ils auraient commencé à compter les annéesâ¯; ils se bornaient à indiquer à quelle année du règne de tel roi tel événement avait eu lieu. Cette manière primitive de fixer une date donnait lieu à bien des erreursâ¯; on pouvait calculer de différentes manières le commencement dâun règne, selon que lâon attribuait lâannée où le changement de règne avait eu lieu soit au règne précédent, soit au règne suivant, soit même à tous deux à la foisâ¯; les corégences du père et du fils, les régences pendant la minorité du souverain, les interrègnes créaient de nouvelles difficultés. En additionnant les nombres indiquant la durée de plusieurs règnes successifs, on accumule toutes ces chances dâerreur et le résultat de ces supputations demeure toujours problématique.
Le livre des Rois, il est vrai, fournit un certain moyen de contrôle par le fait quâil met en relation les règnes parallèles des rois de Juda et dâIsraël, en indiquant pour chaque avènement quelle est lâannée correspondante du règne contemporain dans lâautre royaume. Malheureusement cette comparaison même des deux chronologies fait naître de nouvelles complications. Depuis le schisme jusquâà lâavènement de Jéhu et dâAthalie, la série des six règnes de Juda nous donne une somme de 93 ans, tandis quâelle est de 98 ans pour les neuf règnes contemporains en Israël. Mais surtout, les dix derniers rois dâIsraël depuis Jéhu ont régné 143 ans et 7 mois, tandis que depuis Athalie jusquâà la sixième année dâÃzéchias, date de la ruine de Samarie (dâaprès 2 Rois 18.10), il se serait écoulé 165 ans.
Les grands érudits des siècles passés avaient cherché à résoudre ces difficultés par toute une série dâhypothèses dans le détail desquelles nous ne pouvons entrerâ¯; en général ils avaient cherché à justifier la chronologie donnant les nombres dâannées les plus grands et par des calculs très habiles ils étaient arrivés à établir ce quâon appelle la chronologie biblique, celle qui se trouve reproduite dans les manuels dâhistoire sainte et dans quelques Bibles, celle que la Bible annotée a donnée elle-même à la fin de lâintroduction aux livres prophétiques.
Nous ne pouvons contrôler lâexactitude de cette chronologie quâen la comparant avec celle des nations voisines. LâÃgypte et la Phénicie nâont été dâaucun secours sous ce rapport, malgré lâabondance des documents historiques, parce quâon ne peut les faire entrer dans un cadre chronologique qui présente quelque garantie dâexactitude.
Mais un nouveau facteur est intervenu dans la discussion de ce problème avec la découverte et le déchiffrement des inscriptions cunéiformes de lâAssyrie. En comparant les données historiques ainsi obtenues et celles fournies par la Bible, on arriva à ce résultat que les faits mentionnés par le récit biblique étaient confirmés par les inscriptions, mais que les deux chronologies étaient en désaccord.
La Bible annotée a mentionné au fur et à mesure les renseignements fournis par les inscriptions cunéiformes, qui viennent à lâappui du récit sacré. Câest ainsi que, dans la Bible comme en Assyrie, nous trouvons mentionnés comme contemporains Achab dâIsraël et Ben-Hadad de Damas, qui furent même alliés pendant quelque temps (voir la note historique à la fin de 1 Rois)â¯; Jéhu dâIsraël et Hazaël de Damas (2 Rois 9.2, note)â¯; Ozias de Juda et Ménahem dâIsraël (voir 2 Rois 15.19, note)â¯; Achaz de Juda et Pékach dâIsraël (voir 2 Rois 15.29, note); dâaprès les deux sources ce fut Osée qui succéda à Pékach et ce fut Salmanasar qui mit le siège devant Samarie (voir 2 Rois 17.3-6, note). Mais câest surtout sur lâexpédition de Sanchérib contre Jérusalem que les détails abondent et complètent ce que nous savons par les livres dâÃsaïe et des Rois (voir Ãsaïe note en début de chapitre 36). Une seule correction du récit biblique paraît sâimposerâ¯: il est probable que les noms de Phul et de Tiglath-Piléser, mentionnés 2 Rois 15.19â¯; 2 Rois 15.29 (voir note) et 1 Chroniques 5.26, comme sâil sâagissait de deux personnages, ne désignent quâun seul et même roi dâAssyrie.
Si lâaccord entre les deux sources est remarquable au point de vue des faits, la chronologie présente des divergences importantes. Les Assyriens ne comptaient pas non plus dâaprès une ère, mais ils désignaient chaque année par le nom dâun grand personnage, ou éponyme. Câétait en général le roi qui appelait de son nom la première année de son règne, puis venait le tour des grands officiers de la cour, puis des préfets des villes principales. En rapprochant les divers exemplaires de ces listes que lâon a retrouvées, on a reconstitué la série de 228 éponymesâ¯; la mention du nom est accompagnée, pour 95 ans, dâune brève notice indiquant lâévénement le plus important de lâannée, en général la campagne militaire entreprise par le roi. Or ces listes se raccordent avec le Canon des rois de Babylone que lâastronome Ptolémée avait fixé astronomiquementâ¯; nous apprenons ainsi que Sargon, roi dâAssyrie, est devenu roi de Babylone la treizième année de son règne et que cette année correspond à lâan 709 avant Jésus-Christ. Il en résulte que la série des 228 éponymes correspond à celle des années 893 à 666 avant Jésus-Christ. Ce résultat est confirmé par le fait quâune éclipse de soleil est mentionnée sous lâéponymat de Purissagali, correspondant à lâannée 763 dâaprès le rapprochement que nous venons dâindiquer et les astronomes nous apprennent quâen effet cette année-là une éclipse de soleil presque totale fut visible dans lâAsie centrale.
Si nous comparons cette chronologie assyrienne avec notre chronologie traditionnelle, nous constatons quâelles sont dâaccord sur un pointâ¯: elles fixent toutes deux la date de la prise de Samarie et la ruine du royaume des dix tribus à lâan 722. Pour les années suivantes, une correction des dates bibliques sâimpose. Dâaprès 2 Rois 18.10-13, la ruine de Samarie est censée avoir eu lieu la sixième année du règne dâÃzéchias et lâexpédition de Sanchérib huit ans après, la quatorzième du même règne, soit en 714. Or, dâaprès les inscriptions assyriennes, Sanchérib monta sur le trône en 705 et il ne fit son expédition contre Jérusalem quâen 701, vingt-deux ans après la prise de Samarie. On rétablit lâaccord en corrigeant lâune ou lâautre des deux dates bibliquesâ¯; la Bible annotée a corrigé la seconde et placé lâexpédition de Sanchérib la vingt-septième année dâÃzéchias (voir Ãsaïe 36.1, note).
Quant à la période antérieure à la prise de Samarie, la chronologie traditionnelle semble devoir être aussi modifiée. Elle fixait à lâan 897 la mort dâAchab tandis que dâaprès les inscriptions le roi Salmanasar II aurait battu en 854 près de Karkar les rois de Syrie et Achab dâIsraël, leur allié. Cette différence de 46 ans est la plus considérable que nous ayons à constater. Jéhu, qui serait mort en 856 dâaprès notre chronologie, est mentionné encore en 842 parmi les tributaires du même roi Salmanasar II. Pékach dâIsraël est vaincu par Tiglath-Piléser en 734, tandis que notre chronologie le fait disparaître de la scène en 739. On voit que lâécart entre les dates de la Bible et celles des inscriptions assyriennes diminue de plus en plus à mesure que nous nous rapprochons de lâan 722 où il disparaît.
Nous nâavons aucune donnée précise qui nous permette de poursuivre notre enquête au-delà de lâannée 854. Lâinscription de Mésa sur laquelle on sâest appuyé ne paraît pas donner des renseignements positifs et nous sommes dans lâincertitude sur la date quâil faudrait assigner au schisme des deux royaumes de Juda et dâIsraël que lâon fixait dâordinaire à lâan 975 avant Jésus-Christ (voir 1 Rois 14.20, note). De trois savants qui ont écrit sur ce sujet en 1894 et qui comme nous admettent lâexactitude de cette date de 854, Wellhausen place le schisme en 950, Bsethgen en 938 et Kautzsch en 933). Si nous admettons lâan 854 comme étant celui de la mort dâAchab et que nous ajoutions à cette date les 79 ou 80 ans que le livre des Rois assigne au règne dâAchab et de ses prédécesseurs (Achab a régné vingt-deux ansâ¯; il est devenu roi la trente-huitième année dâAsaâ¯; Abijam a régné trois ans et Roboam dix-sept ans), nous en concluerions que le schisme a eu lieu vers 933. Câest une hypothèse sans doute que de nouvelles découvertes ou de nouveaux calculs pourront modifierâ¯; cependant, si lâon veut tenir compte des résultats des découvertes assyriennes, nous pensons que la table suivante est celle qui combinerait de la manière la plus probable ces résultats avec les données bibliquesâ¯; nous lâavons extraite du supplément à la traduction de lâAncien Testament, publiée sous la direction du professeur E. Kautzsch en 1894. En la comparant avec celle que nous avons donnée à la fin de lâintroduction aux Prophètes, nos lecteurs se rendront compte que les corrections de détail sont nombreusesâ¯; nous les donnons sous toutes réserves.