Lectionary Calendar
Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 25". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/2-kings-25.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 25". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (5)
versets 1-30
Verset 1
Prise de Jérusalem (1-7)
Comparez Jérémie 39.1-7 ; Jérémie 52.4-11 ; Ézéchiel 24.1-2.
Ce jour a été plus tard célébré par un jeûne (Zacharie 8.19). D’après Jérémie 34.7. Nébucadnetsar, au moment où il investit Jérusalem, s’était déjà emparé du pays. Seules Lakis et Azéka résistaient encore. Au moment même de la prise, un peu plus tard, le roi de Babylone était à Ribla, mais il se peut qu’il soit venu en personne organiser le siège.
Verset 2
Le siège dura tout près d’un an et demi, ainsi que cela résulte de la comparaison des versets 1 et 3 avec Jérémie 39.2 ; Jérémie 52.6. Cette longue durée du siège s’explique non pas seulement par le courage et la ténacité des défenseurs, mais surtout par le fait que le siège fut suspendu pendant un temps, l’armée babylonienne ayant été à la rencontre de celle d’Égypte qui venait au secours de Jérusalem (Ézéchiel 30.20, note).
Le peuple du pays. Voir verset 19 et 2 Rois 24.14-16.
Verset 4
Ici il n’est question que du roi et de ses fils. Le chapitre 39 de Jérémie parle aussi de notables qui partagèrent le sort de Sédécias. Sur tout ce passage, voir Jérémie 39.7, note.
Verset 8
Destruction de Jérusalem et dernière déportation (8-21)
Verset 9
Toutes les maisons des grands : spécialement les palais, 2 Chroniques 36.19.
Verset 11
Trois classes de déportés : ceux qui avaient échappé à la famine ou à l’épée ; les transfuges qui pendant le siège s’étaient sauvés de la ville et réfugiés dans le camp chaldéen ; ils étaient assez nombreux (Jérémie 38.19) ; et le reste de la multitude, soit de l’armée, soit, d’après Jérémie 39.9, du peuple en général dans ses classes inférieures. Jérémie 52.15 a lu, au lieu de hamôn, multitude, amôn, artisan et y a vu le reste de ceux dont l’élite avait été déportée déjà (Jérémie 29.16).
Verset 13
Pillage du temple (13-17)
Verset 14
L’énumération de ces objets est plus complète dans Jérémie.
Verset 15
Voir 2 Rois 24.13, note.
Verset 16
Jérémie mentionne en outre les douze bœufs sur lesquels reposait la cuve avant qu’Achaz les eût fait disparaître (2 Rois 16.17).
Verset 17
Trois coudées. Jérémie 52.22 et 1 Rois 7.16 disent cinq, probablement parce qu’ils réunissent les deux nombres de la hauteur du treillis et du chapiteau.
Au-dessus. C’est surtout par rapport au lys d’airain (1 Rois 7.16, note), l’ornement le plus remarquable des colonnes, que l’auteur fait ressortir leur parfaite ressemblance.
Verset 18
Capture et massacre de prisonniers (18-21)
Les trois gardiens du seuil. D’après Jérémie 38.14, le temple semble avoir eu trois portes, à chacune desquelles était préposé comme gardien un lévite de distinction. Sur Séraïa, voir Jérémie 52.24, note ; sur Sophonie, idem et 2 Rois 23.4.
Verset 19
Le récit passe aux notables laïques.
Qui était préposé : qui avait été préposé, car l’armée était maintenant désorganisée.
Qui voyaient la face : qui avaient été attachés de près à sa personne, mais qui cependant ne l’avaient pas suivi dans sa fuite.
Le secrétaire du chef de l’armée : un des attachés du général en chef.
Soixante hommes du peuple de la campagne : le reste des campagnards qui s’étaient réfugiés dans la ville. Voir 2 Rois 24.14, note.
Verset 21
Les fit mourir, comme le roi lui-même et ses fils, versets 6 et 7.
Verset 22
Gouvernement et meurtre de Guédalia, dernière révolte et fuite en Égypte (22-26)
Voir Jérémie chapitres 40 à 42.
Guédalia. Fils d’Achikam (2 Rois 22.12), de cet homme de Dieu qui avait sauvé Jérémie (Jérémie 26.24), Guédalia était de ceux qui avaient écoulé les exhortations du prophète et qui l’avaient protégé (Jérémie 39.14 ; Jérémie 40.6).
Verset 23
Comparez Jérémie 40.7.
Mitspa : à 5 km au nord-ouest de Jérusalem, en Benjamin ; centre national au temps des Juges (Juges 20.1 ; 1 Samuel 7.5). Jérusalem en ruines, Guédalia choisit Mitspa comme résidence à cause de sa position élevée et plus sûre que tout endroit de la plaine.
Ismaël (comparez Jérémie 41.1, note) : de race royale (verset 25), l’auteur de la révolte contre Guédalia.
Johanan. Ces deux hommes sont indiqués en premier lieu à cause du rôle qu’ils jouèrent dans la suite, le premier comme instigateur du meurtre du gouverneur, le second comme celui qui travailla à réprimer ce crime (Jérémie 40.13-16).
Le Nétophathite : de Nétopha, près de Bethléem, peut-être l’actuelle Beit-Nettef. Il y a sans doute ici une lacune dans la liste, car l’épithète de Nétophathite se rapporte d’après Jérémie 40.8 à Ephaï.
Jaazania… et leurs gens : c’étaient les chefs de bandes armées qui avaient échappé à la catastrophe.
Verset 24
Ce verset résume Jérémie 40.9-11.
Les serviteurs des Chaldéens : les garnisons ennemies laissées dans le pays et soumises aux ordres de Guédalia, comparez Jérémie 40.9-10.
Verset 25
Ces versets ne sont qu’un pâle sommaire : l’auteur a hâte d’achever le récit d’événements déjà connus par Jérémie.
Au septième mois : ainsi deux mois seulement après le cinquième où avait commencé le gouvernement de Guédalia (verset 8).
Ismaël… de race royale. Il était sans doute poussé par la jalousie et de plus il était excité et soutenu, d’après le récit de Jérémie 40.14, par le roi des Ammonites. Guédalia avait été prévenu par Johanan du complot qui le menaçait. Il refusa d’y croire et fut victime de sa confiance. Mais Ismaël ne jouit pas longtemps du fruit de son crime. Il se préparait à emmener de Mitspa chez les Ammonites tous les Juifs rassemblés autour de Guédalia, quand il fut arrêté à Gabaon par Johanan et d’autres chefs et ne réussit à se sauver qu’avec quelques hommes auprès du roi des Ammonites. Johanan et le reste du peuple auraient dû, d’après le conseil de Jérémie, rester dans le pays, mais ils préférèrent s’enfuir en Égypte, emmenant avec eux Jérémie et son secrétaire Baruc ; là ils tombèrent bientôt dans l’idolâtrie (chapitre 43 de Jérémie).
Verset 27
Délivrance de Jéhojachin (27-29)
Comparez Jérémie 52.31-34.
Le vingt-septième jour : d’après Jérémie, le vingt-cinquième.
Evil-Merodac : en assyrien Avil-Marduk, serviteur de Mérodac, le Jupiter des Babyloniens. Il succéda à son père Nébucadnetsar en 561, régna deux ans et fut tué par son beau-frère et successeur Nériglissor. Bérose l’appelle injuste et débauché.
Fit grâce à Jéhojachin, littéralement : releva la tête de Jéhojachin. Voir Genèse 40.13.
Et le fit sortir de prison : acte d’amnistie à l’occasion de son avènement. Peut-être avait-on conservé le souvenir de la conduite de Jéhojachin, qui s’était rendu volontairement, conformément aux conseils de Jérémie. Quoi qu’il en soit, ce relèvement est la première lueur qui brille pour Israël au sein de la captivité et comme un prélude du relèvement du peuple entier.
Verset 28
Au-dessus des rois… Ces rois captifs avaient été amenés à Babylone pour illustrer la cour de leur vainqueur.
Verset 29
Il lui ôta ses vêtements de prison. Peut-être faut-il traduire : Il (Jéhojachin) changea ses vêtements et mangea.
Verset 30
Et son entretien. Il s’agit ici de l’entretien de la petite cour dont Jéhojachin était entouré.
Tous les jours de sa vie. Evil-Mérodac n’ayant régné que deux ans, il paraît que son successeur continua les mêmes faveurs à Jéhojachin, si du moins celui-ci a survécu à son premier bienfaiteur.
Après les sombres pages qui terminent le livre des Rois, l’auteur a conservé cette courte notice pour montrer que la bénédiction divine promise à la postérité de David et à son peuple n’était pas à son terme et comme le gage d’une grâce plus grande.
Conclusion
L’Éternel avait dit à Abraham (Genèse 17.6) : Et même des rois sortiront de toi. L’époque des Rois a été la réalisation de cette promesse. Israël était parvenu en quelque sorte à l’état d’homme fait. Dès ce moment il se trouve en relation avec les autres nations de l’Orient, constituées monarchiquement comme lui. Seulement, entre elles et lui, il y a cette différence fondamentale que le vrai souverain d’Israël est l’Éternel, dont le roi humain n’est que le représentant et le lieutenant, tandis que les rois des autres nations les gouvernent en vertu de leur autorité propre.
C’est alors que s’accomplit aussi une autre promesse divine : Dieu avait annoncé à son peuple, à son entrée en Canaan, qu’il y aurait un lieu choisi par lui-même, où ils pourraient lui présenter leurs holocaustes, leurs sacrifices et leurs dîmes (Deutéronome 12.11). L’exécution de cette seconde promesse résulta bientôt de l’accomplissement de la première. David, le véritable fondateur de la monarchie israélite, fut celui qui, par la conquête de Jérusalem et l’élévation de cette ville au rang de capitale du pays tout entier, posa le fondement de la concentration du culte dans un sanctuaire national. Sans doute, il ne fut pas pratiquement possible de supprimer immédiatement tous les lieux d’adoration particuliers disséminés dans le pays (hauts-lieux). Tout au plus à l’adoration des faux dieux cananéens sur ces hauteurs consacrées parvint-on à substituer celle de l’Éternel. Jusqu’à Josias les rois même les plus pieux ne parvinrent pas à abolir entièrement ces cultes locaux et secondaires. Mais tout ce qui constituait le culte national israélite, les holocaustes réguliers, l’offrande journalière du parfum, les solennités annuelles, tous les actes de culte institués par le Lévitique, se célébraient à Jérusalem dans le sanctuaire central bâti et inauguré par Salomon sur la colline de Sion, à côté de la résidence royale. Il en fut ainsi jusqu’au moment où les rois qui devaient guider le peuple dans la voie de la fidélité à l’Éternel, s’en détournèrent ouvertement et installèrent eux-mêmes les autels et l’adoration des divinités étrangères dans le sanctuaire élevé au nom de l’Éternel. Ce fut là le signal de la chute de la royauté et du rejet de la nation. Israël, devenu païen, tomba au pouvoir des païens. La royauté israélite avait subsisté près d’un demi-millier d’années.
Une chose manquait essentiellement à cette charge en Israël ; c’était d’être jointe à la sacrificature. Nous avons vu comment la loi avait rigoureusement séparé ces deux charges. David, paraît-il, avait déjà senti douloureusement cette lacune attachée à sa souveraineté. Il était bien le représentant de Dieu auprès du peuple : mais il n’était pas celui du peuple auprès de Dieu. C’est ce sentiment qui lui a inspiré le Psaume 110, que l’on attribue bien à tort à un autre que lui. Il y contemple le Messie, son descendant promis, le vrai roi israélite, d’abord élevé sur le trône de Dieu et associé à sa souveraineté (verset 1), puis joignant à cette position royale, ainsi que Melchisédek, la dignité de sacrificateur. Voilà le roi parfait, tel que le conçoit David (verset 4). Ce fut précisément la séparation de ces deux charges jusqu’à l’époque messianique qui fut l’occasion du péché d’Ozias (2 Rois 15.5, note).
À côté de la royauté et du sacerdoce, nous voyons fonctionner dans le temps des Rois l’ordre des prophètes. Ce troisième ordre a proprement commencé avec Samuel. Ces délégués immédiats et temporaires de Dieu avaient pour mission de soutenir les rois et le peuple dans la voie de la fidélité envers l’Éternel et de les y ramener quand ils s’en étaient écartés, puis de compléter l’œuvre du sacerdoce en travaillant à faire du service extérieur célébré par celui-ci une réalité spirituelle dans le cœur du peuple ; enfin de diriger les regards de tous, peuple, rois et sacrificateurs, vers la réalisation finale du règne de Dieu dont la théocratie israélite n’était que le germe et la figure.
On a voulu faire récemment des prophètes les fondateurs du monothéisme en Israël. Selon cette manière de voir, le peuple aurait été à son origine et jusqu’à ce moment polythéiste et idolâtre comme tous les autres. L’histoire et l’œuvre d’un Abraham et d’un Moïse ne seraient que des légendes sans valeur et leur personnalité même serait douteuse. Ce seraient les prophètes qui auraient tiré Israël de l’état de grossière ignorance spirituelle où il était plongé aussi bien que les nations ; et c’est à eux que serait dû le monothéisme dont il est devenu le propagateur dans le monde entier. Mais cette manière de voir se heurte non seulement aux documents, tout pleins de détails on ne peut plus vivants et actuels, dans lesquels nous constatons la foi et aussi les chutes d’Abraham et de Moïse. Elle est de plus incompatible avec les écrits des prophètes eux-mêmes. En effet, ceux-ci ne manifestent nulle part dans leurs discours la prétention d’élever Israël à une religion nouvelle ; ils font au contraire envisager l’état d’idolâtrie dans lequel ils le trouvent plongé comme une chute honteuse et criminelle ; ils lui en font un sujet de sévères reproches et de terribles menaces qui ne se comprendraient pas si cet état avait été de tout temps celui du peuple. Comment, lorsque Amos et Osée flétrissaient à Béthel le culte du veau d’or comme une infidélité envers l’Éternel, comment, si ce culte avait été dès les temps anciens son culte national et légitime, les prophètes eussent-ils osé parler au peuple de la sorte ! Comment le peuple ne se fût-il pas récrié contre les novateurs qui prétendaient lui imposer une nouvelle croyance et un nouveau culte ! Nous ne constatons rien de pareil dans les écrits des prophètes. Ésaïe, Michée, Jérémie, etc., parlent également en Juda comme réformateurs, nullement comme initiateurs. À la loi et au témoignage ! s’écrie Ésaïe. Il en appelle au passé. C’est sur le monothéisme mosaïque que repose tout le ministère des prophètes ; c’est à lui qu’il rappelle Israël égaré. Sans doute le ministère prophétique n’en est pas resté là. Il a eu en vue un progrès en même temps qu’un retour. Il ne visait pas à établir une religion nouvelle, il est vrai ; mais il s’efforçait de vivifier l’ancienne. Il travaillait à substituer à un culte de pure observance extérieure l’adoration du cœur et à faire pénétrer, dans le froid monothéisme de croyance et de profession, la chaleur du culte en esprit et en vérité. C’est là le sens de ce passage de Jérémie 7.22, si mal interprété par la critique moderne : Je n’ai point donné de commandement à vos pères touchant les holocaustes et les sacrifices, lorsque je les fis sortir d’Égypte ; ce que je leur ai commandé, c’est d’écouter ma voix. Ce que Dieu voulait en effet de son peuple, c’était l’obéissance et non le sacrifice, comme le dit Samuel à Saül (1 Samuel 15.22). Dieu n’a pas besoin de la viande des victimes. En instituant les offrandes sanglantes et non sanglantes, il ne voulait en réalité obtenir que la fidélité du cœur et l’obéissance pratique. Voilà l’intelligence spirituelle que les prophètes travaillèrent à développer en Israël. Aussi le peuple n’eut osé protester contre la parole des prophètes quand ils lui disaient : Vous savez ce que Moïse a dit : Jéhova est le seul vrai Dieu. Et nous, nous vous disons…. Toute la construction moderne de l’histoire religieuse israélite (Reuss, Renan) nous paraît se heurter à cette attitude constante des prophètes.
La chronologie des livres des rois
Il n’y a pas, à proprement parler, de chronologie biblique dans le sens moderne de ce mot. Les historiens sacrés nous fournissent sans doute de nombreuses dates isolées, mais lorsque nous voulons connaître la longueur d’une période un peu considérable, nous en sommes réduits à combiner toute une série de ces dates, au risque de faire fausse route ; car dans un pareil calcul les chances d’erreur sont nombreuses. Remarquons d’abord que les chiffres étaient exprimés par des lettres ayant une valeur numérique et qu’ils pouvaient très facilement être altérés par les copistes. Puis les Israélites ne connaissaient pas d’ère ; c’est-à-dire qu’ils ne dataient pas les événements à partir d’une époque fixe d’où ils auraient commencé à compter les années ; ils se bornaient à indiquer à quelle année du règne de tel roi tel événement avait eu lieu. Cette manière primitive de fixer une date donnait lieu à bien des erreurs ; on pouvait calculer de différentes manières le commencement d’un règne, selon que l’on attribuait l’année où le changement de règne avait eu lieu soit au règne précédent, soit au règne suivant, soit même à tous deux à la fois ; les corégences du père et du fils, les régences pendant la minorité du souverain, les interrègnes créaient de nouvelles difficultés. En additionnant les nombres indiquant la durée de plusieurs règnes successifs, on accumule toutes ces chances d’erreur et le résultat de ces supputations demeure toujours problématique.
Le livre des Rois, il est vrai, fournit un certain moyen de contrôle par le fait qu’il met en relation les règnes parallèles des rois de Juda et d’Israël, en indiquant pour chaque avènement quelle est l’année correspondante du règne contemporain dans l’autre royaume. Malheureusement cette comparaison même des deux chronologies fait naître de nouvelles complications. Depuis le schisme jusqu’à l’avènement de Jéhu et d’Athalie, la série des six règnes de Juda nous donne une somme de 93 ans, tandis qu’elle est de 98 ans pour les neuf règnes contemporains en Israël. Mais surtout, les dix derniers rois d’Israël depuis Jéhu ont régné 143 ans et 7 mois, tandis que depuis Athalie jusqu’à la sixième année d’Ézéchias, date de la ruine de Samarie (d’après 2 Rois 18.10), il se serait écoulé 165 ans.
Les grands érudits des siècles passés avaient cherché à résoudre ces difficultés par toute une série d’hypothèses dans le détail desquelles nous ne pouvons entrer ; en général ils avaient cherché à justifier la chronologie donnant les nombres d’années les plus grands et par des calculs très habiles ils étaient arrivés à établir ce qu’on appelle la chronologie biblique, celle qui se trouve reproduite dans les manuels d’histoire sainte et dans quelques Bibles, celle que la Bible annotée a donnée elle-même à la fin de l’introduction aux livres prophétiques.
Nous ne pouvons contrôler l’exactitude de cette chronologie qu’en la comparant avec celle des nations voisines. L’Égypte et la Phénicie n’ont été d’aucun secours sous ce rapport, malgré l’abondance des documents historiques, parce qu’on ne peut les faire entrer dans un cadre chronologique qui présente quelque garantie d’exactitude.
Mais un nouveau facteur est intervenu dans la discussion de ce problème avec la découverte et le déchiffrement des inscriptions cunéiformes de l’Assyrie. En comparant les données historiques ainsi obtenues et celles fournies par la Bible, on arriva à ce résultat que les faits mentionnés par le récit biblique étaient confirmés par les inscriptions, mais que les deux chronologies étaient en désaccord.
La Bible annotée a mentionné au fur et à mesure les renseignements fournis par les inscriptions cunéiformes, qui viennent à l’appui du récit sacré. C’est ainsi que, dans la Bible comme en Assyrie, nous trouvons mentionnés comme contemporains Achab d’Israël et Ben-Hadad de Damas, qui furent même alliés pendant quelque temps (voir la note historique à la fin de 1 Rois) ; Jéhu d’Israël et Hazaël de Damas (2 Rois 9.2, note) ; Ozias de Juda et Ménahem d’Israël (voir 2 Rois 15.19, note) ; Achaz de Juda et Pékach d’Israël (voir 2 Rois 15.29, note); d’après les deux sources ce fut Osée qui succéda à Pékach et ce fut Salmanasar qui mit le siège devant Samarie (voir 2 Rois 17.3-6, note). Mais c’est surtout sur l’expédition de Sanchérib contre Jérusalem que les détails abondent et complètent ce que nous savons par les livres d’Ésaïe et des Rois (voir Ésaïe note en début de chapitre 36). Une seule correction du récit biblique paraît s’imposer : il est probable que les noms de Phul et de Tiglath-Piléser, mentionnés 2 Rois 15.19 ; 2 Rois 15.29 (voir note) et 1 Chroniques 5.26, comme s’il s’agissait de deux personnages, ne désignent qu’un seul et même roi d’Assyrie.
Si l’accord entre les deux sources est remarquable au point de vue des faits, la chronologie présente des divergences importantes. Les Assyriens ne comptaient pas non plus d’après une ère, mais ils désignaient chaque année par le nom d’un grand personnage, ou éponyme. C’était en général le roi qui appelait de son nom la première année de son règne, puis venait le tour des grands officiers de la cour, puis des préfets des villes principales. En rapprochant les divers exemplaires de ces listes que l’on a retrouvées, on a reconstitué la série de 228 éponymes ; la mention du nom est accompagnée, pour 95 ans, d’une brève notice indiquant l’événement le plus important de l’année, en général la campagne militaire entreprise par le roi. Or ces listes se raccordent avec le Canon des rois de Babylone que l’astronome Ptolémée avait fixé astronomiquement ; nous apprenons ainsi que Sargon, roi d’Assyrie, est devenu roi de Babylone la treizième année de son règne et que cette année correspond à l’an 709 avant Jésus-Christ. Il en résulte que la série des 228 éponymes correspond à celle des années 893 à 666 avant Jésus-Christ. Ce résultat est confirmé par le fait qu’une éclipse de soleil est mentionnée sous l’éponymat de Purissagali, correspondant à l’année 763 d’après le rapprochement que nous venons d’indiquer et les astronomes nous apprennent qu’en effet cette année-là une éclipse de soleil presque totale fut visible dans l’Asie centrale.
Si nous comparons cette chronologie assyrienne avec notre chronologie traditionnelle, nous constatons qu’elles sont d’accord sur un point : elles fixent toutes deux la date de la prise de Samarie et la ruine du royaume des dix tribus à l’an 722. Pour les années suivantes, une correction des dates bibliques s’impose. D’après 2 Rois 18.10-13, la ruine de Samarie est censée avoir eu lieu la sixième année du règne d’Ézéchias et l’expédition de Sanchérib huit ans après, la quatorzième du même règne, soit en 714. Or, d’après les inscriptions assyriennes, Sanchérib monta sur le trône en 705 et il ne fit son expédition contre Jérusalem qu’en 701, vingt-deux ans après la prise de Samarie. On rétablit l’accord en corrigeant l’une ou l’autre des deux dates bibliques ; la Bible annotée a corrigé la seconde et placé l’expédition de Sanchérib la vingt-septième année d’Ézéchias (voir Ésaïe 36.1, note).
Quant à la période antérieure à la prise de Samarie, la chronologie traditionnelle semble devoir être aussi modifiée. Elle fixait à l’an 897 la mort d’Achab tandis que d’après les inscriptions le roi Salmanasar II aurait battu en 854 près de Karkar les rois de Syrie et Achab d’Israël, leur allié. Cette différence de 46 ans est la plus considérable que nous ayons à constater. Jéhu, qui serait mort en 856 d’après notre chronologie, est mentionné encore en 842 parmi les tributaires du même roi Salmanasar II. Pékach d’Israël est vaincu par Tiglath-Piléser en 734, tandis que notre chronologie le fait disparaître de la scène en 739. On voit que l’écart entre les dates de la Bible et celles des inscriptions assyriennes diminue de plus en plus à mesure que nous nous rapprochons de l’an 722 où il disparaît.
Nous n’avons aucune donnée précise qui nous permette de poursuivre notre enquête au-delà de l’année 854. L’inscription de Mésa sur laquelle on s’est appuyé ne paraît pas donner des renseignements positifs et nous sommes dans l’incertitude sur la date qu’il faudrait assigner au schisme des deux royaumes de Juda et d’Israël que l’on fixait d’ordinaire à l’an 975 avant Jésus-Christ (voir 1 Rois 14.20, note). De trois savants qui ont écrit sur ce sujet en 1894 et qui comme nous admettent l’exactitude de cette date de 854, Wellhausen place le schisme en 950, Bsethgen en 938 et Kautzsch en 933). Si nous admettons l’an 854 comme étant celui de la mort d’Achab et que nous ajoutions à cette date les 79 ou 80 ans que le livre des Rois assigne au règne d’Achab et de ses prédécesseurs (Achab a régné vingt-deux ans ; il est devenu roi la trente-huitième année d’Asa ; Abijam a régné trois ans et Roboam dix-sept ans), nous en concluerions que le schisme a eu lieu vers 933. C’est une hypothèse sans doute que de nouvelles découvertes ou de nouveaux calculs pourront modifier ; cependant, si l’on veut tenir compte des résultats des découvertes assyriennes, nous pensons que la table suivante est celle qui combinerait de la manière la plus probable ces résultats avec les données bibliques ; nous l’avons extraite du supplément à la traduction de l’Ancien Testament, publiée sous la direction du professeur E. Kautzsch en 1894. En la comparant avec celle que nous avons donnée à la fin de l’introduction aux Prophètes, nos lecteurs se rendront compte que les corrections de détail sont nombreuses ; nous les donnons sous toutes réserves.