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Bible Commentaries
Sophonie 1

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versets 1-18

Chapitre 1er

Chapitres 1 à 2 — Le grand jour de l’Éternel

Chapitre 1er: Jugement général tombant sur la création tout entière; sur Juda et Jérusalem; sur les hommes vivants.

Jugement général tombant sur la création. v. 2, 3

«J’ôterai, j’enlèverai tout de dessus la face de la terre, dit l’Éternel. Je détruirai les hommes et les bêtes, je détruirai les oiseaux des cieux et les poissons de la mer, et les pierres d’achoppement avec les méchants, et je retrancherai l’homme e dessus la face de la terre, dit l’Éternel» (v. 2, 3).

Ces versets annoncent un jugement général, en contraste avec le jugement qui atteint Juda et Jérusalem, au v. 4, mais aussi en intime liaison avec lui. En effet, le jugement de Juda est d’autant plus solennel qu’il a péché de la même manière que les nations. La nature de ce péché commun est mentionnée au v. 17: «Ils ont péché contre l’Éternel», et les objets détruits par le jugement nous indiquent quelle en était la cause. Nous y trouvons les quatre grandes classes des êtres vivants, formant, selon la Bible, l’ensemble de la création animée: les hommes, les bêtes (comprenant le bétail, ce qui rampe, et les bêtes de la terre), les poissons de la mer et les oiseaux des cieux (Gen. 1). Pourquoi cette destruction? Le chap. 4 du Deutéronome (v. 16-19) nous l’apprend. L’Éternel avait recommandé à son peuple de se garder soigneusement de l’idolâtrie des nations, car, dit-il, «vous n’avez vu aucune forme au jour où l’Éternel vous parla du milieu du feu, à Horeb, — de peur que vous ne vous corrompiez, et que vous ne vous fassiez quelque image taillée, la forme d’une image quelconque, la figure d’un mâle ou d’une femelle, la figure de quelque bête qui soit sur la terre, la figure de quelque oiseau ailé qui vole dans les cieux, la figure de quelque reptile du sol, la figure de quelque poisson qui soit dans les eaux, au-dessous de la terre» et de peur «que tu ne lèves tes yeux vers les cieux et que tu ne voies le soleil, et la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, et que tu ne te laisses séduire et ne te prosternes devant eux et ne les serves». Telle avait été la pratique des nations qui avaient «changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l’image d’un homme corruptible et d’oiseaux et de quadrupèdes et de reptiles» (Rom. 1:23). Aussi l’Éternel allait détruire toutes ces «pierre s d’achoppement», les animaux et l’homme, dont ils avaient fait des idoles, et il retrancherait «les méchants» qui s’étaient livrés à leur culte. Mais qu’adviendrait-il de Juda?

Jugement de Juda et de Jérusalem. v. 4-13

«Et j’étendrai ma main sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem; et je retrancherai de ce lieu le reste de Baal et le nom des Camarim, avec les sacrificateurs; et ceux qui se prosternent sur les toits devant l’armée des cieux, et ceux qui se prosternent devant l’Éternel, qui jurent par lui et qui jurent par leur roi (Malcam); et ceux qui se détournent de l’Éternel, et ceux qui ne cherchent pas l’Éternel, et ne s’enquièrent pas de lui.»

On pourrait s’étonner de voir, en plus d’un endroit des prophéties, les menaces les plus sévères proférées contre le peuple, au moment même où un roi selon le cœur de Dieu vient interrompre la série des mauvais rois de Juda; mais il faut se souvenir que les Réveils, tels que celui d’Ézéchias et de Josias, n’avaient pas changé l’état moral du peuple, comme notre prophète lui-même en témoigne. Il en est du reste ainsi de tous les Réveils. S’ils sont un appel sérieux aux hommes de se convertir, leur faillite invariable prouve que le monde ne veut décidément pas de Dieu. Sans doute les Réveils produisent, par la grâce de Dieu, un arrêt momentané dans l’exécution des jugements, aussi longtemps que Dieu rassemble des âmes par la prédication de l’Évangile, et ainsi le jugement, comme nous le voyons de nos jours, n’arrive pas encore à son apogée. Il en est comme du frein qui ralentit la course, mais n’empêche pas l’attelage d’atteindre le fond de la vallée. De plus, n’oublions pas que, si l’homme jette volontiers le voile de l’oubli sur son passé, ce dernier reste tout entier présent devant Dieu. L’idolâtrie de Juda, sous Manassé, alors même que le roi avait été restauré par le jugement, cette idolâtrie n’était pas oubliée. Sous Josias, une réforme eut lieu, mais non une repentance véritable du peuple. Rien n’était plus éloigné de la repentance que l’habitude de concilier le culte des idoles avec celui du vrai Dieu, d’un Dieu qui ne peut supporter «l’iniquité et la fête solennelle» (Ésaïe 1:13). D’autre part, les Réveils sont l’occasion d’une immense bénédiction: des âmes sont sauvées, retirées du monde, et forment un Résidu fidèle au milieu de l’infidélité générale. Il en sera ainsi jusqu’à la fin. Le Résidu juif et celui des nations n’auront pas d’autre origine que des Réveils provoqués par la «prédication de la justice» à Jérusalem (Dan. 12:3), et par «l’évangile du royaume» en Israël et parmi les nations (Matt. 24:14).

De fait, la réforme de Josias n’a fait que transformer le mauvais état moral du peuple en un état beaucoup pire. Dieu hait l’idolâtrie, mais il hait davantage encore le mélange de son culte avec celui des idoles. Un cœur complètement étranger à Dieu, une âme plongée dans les ténèbres et qui n’a jamais reçu une révélation directe de la lumière divine, sont moins coupables que ceux qui, connaissant la vérité, l’associent aux pratiques du paganisme, et n’oublions pas que cet état, dont la maison juive reste encore de nos jours purifiée pour un temps, se rencontre aujourd’hui dans ce qu’on appelle le monde chrétien. Le sévère jugement de Dieu tomba jadis sur Israël pour avoir célébré «une fête à l’Éternel» en présence du veau d’or. Il en était de même pour les veaux de Dan et de Béthel. Le peuple, en adorant les idoles, avait une certaine connaissance du vrai Dieu, mais ce mélange était précisément ce que Dieu abhorrait en Juda, et le Réveil n’avait pas eu pour la nation d’autre résultat que celui-là. Le culte de Baal avait certainement perdu de sa popularité, mais sans disparaître entièrement, car notre prophète parle du reste de Baal (v. 4), mais la diminution de l’idolâtrie n’est pas un retour à Dieu. Personnellement, Josias avait entièrement rompu avec Baal et conduisait le peuple dans cette voie, mais ce dernier, s’arrêtant à moitié chemin, avait fait un compromis. Les sacrificateurs du vrai Dieu marchaient côte à côte avec les Camarim, prêtres de Baal; les robes blanches et les robes noires se croisaient dans les rues de Jérusalem. D’autres cultes, moins grossiers en apparence, continuaient à séduire le peuple. Il «se prosternait sur les toits devant l’armée des cieux», culte que Josias ne pouvait entièrement contrôler, ni interdire. Maintenant que la loi avait été retrouvée dans le temple, Israël avait pu se convaincre de ce que Dieu pensait de ces pratiques idolâtres. La bonté de Dieu avait donné les astres «en partage à tous les peuples sous tous les cieux pour donner de la lumière sur la terre» (Deut. 4:19; Gen. 1:14-17), et les hommes, prenant pour maîtres les astres institués pour les servir, «se prosternaient également devant l’Éternel». Ils donnaient à la créature, aux choses inanimées, la même autorité, qu’au Créateur des cieux et de la terre. Étrange aberration! Mais de quoi l’homme pécheur n’est-il pas capable? Le péché l’a séparé d’un Dieu qu’il ne connaît plus! Le prophète ajoute: «Et ceux qui jurent par lui et qui jurent par leur roi.» Toujours même aberration! On prend Dieu à témoin, mais aussi Malcam, divinité des fils d’Ammon (Jér. 49:1, 3); on jure à la fois par Dieu et le diable. Mais il est encore une quatrième classe de transgresseurs, plus abominable que les autres: «Ceux qui se détournent de l’Éternel, et ceux qui ne cherchent pas l’Éternel et ne s’enquièrent pas de lui.» Ils se retirent, après l’avoir connu, du Dieu qui dit: «Si quelqu’un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.» Se détourner de Dieu, c’était se tourner vers la perdition, choisir l’enfer plutôt que Lui (Héb. 10:38, 39). Une religion hybride, qui veut concilier le monde et Dieu, conduit toujours, en fin de compte, à ce péché «volontaire» pour lequel «il ne reste plus de sacrifice, mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires» (Héb. 10:27). «Se détourner de l’Éternel», tel sera l’état du peuple juif apostat au dernier jour. Ayant retrouvé pour un temps le sacrifice continuel — le culte juif dans son temple rebâti — le peuple se laissera séduire par les «prodiges de mensonge» de «l’homme de péché» et «prendra plaisir à l’injustice» (2 Thess. 2). Ces incrédules «courront après un autre», comme il est dit au Ps. 16:4, «et leurs misères seront multipliées». Un dernier trait les caractérise: «ils ne s’enquièrent pas de Lui.» S’il y a quelque chose de pire que l’impiété qui s’élève contre Dieu, c’est peut-être l’indifférence. Dieu est pour de tels hommes une quantité négligeable. Absorbé par les convoitises du monde, le pécheur en cherche l’attrait pour satisfaire les besoins de son cœur, car, malgré tout, ne pouvant être sans besoins, il les oriente vers le mal, sans se rendre compte qu’il marche ainsi vers l’obscurité des ténèbres éternelles. De tels hommes ne s’enquièrent pas de Dieu. On s’enquiert d’un homme dont le nom, la valeur morale ou les actes, excitent l’intérêt; on voudrait apprendre les moindres incidents de sa vie, tout ce qui concerne sa personne, son entourage, sa maison, sa famille; on désire connaître ses opinions et ses discours mais, quand le nom de Dieu est prononcé, qui s’intéresse à Lui? En vérité, l’indifférence est pire que la haine!

«Fais silence, devant le Seigneur, l’Éternel! car le jour de l’Éternel est proche; car l’Éternel a préparé un sacrifice, il a sanctifié ses conviés. Et il arrivera, au jour du sacrifice de l’Éternel, que je punirai les princes et les fils du roi, et tous ceux qui se vêtent de vêtements étrangers. Et je punirai, en ce jour-là, tous ceux qui sautent pardessus le seuil, ceux qui remplissent la maison de leur seigneur de violence et de fraude» (v. 7-9).

Au v. 2-6, l’Éternel avait annoncé qu’il retrancherait toutes les pierres d’achoppement parmi les nations et en Israël, ainsi que les hommes qui commettent ces abominations. Il avait insisté tout spécialement sur le caractère aggravant de l’idolâtrie en Israël, qui osait allier le culte de Dieu avec des idoles. Maintenant nous assistons à l’exécution de la sentence. Elle atteindra en premier lieu Jérusalem, car la culpabilité se mesure aux privilèges dont on jouit.

«Fais silence devant le Seigneur, l’Éternel!» Qui n’a pas assisté au silence impressionnant, précurseur d’une catastrophe atmosphérique? Tout à coup, la foudre tombe, le tonnerre éclate; un vent impétueux se lève, brisant tout sur son passage. Ce silence était le prélude d’un ouragan déchaîné que rien n’arrêtera désormais, le signe d’une chose inexorable. Il en est de même ici. Plus d’excuse à présenter, plus de repentance hâtive à chercher, plus de supplications à faire! L’arrêt, depuis longtemps suspendu, s’exécute soudain. Amos, mentionnant les mêmes circonstances, le jugement de Jérusalem par Babylone, dit aussi: «Silence» (6:10), mais lorsque le jugement est exécuté et qu’il ne reste plus personne. Ici nous sommes au moment où il va l’être, où, comme dit Nahum, «c’est arrêté» (2:7). Quand le jour de l’Éternel commence, il est trop tard, et tout espoir est perdu. En Hab. 2:20, il est dit: «Silence» quand, après l’exécution de l’arrêt, on voit l’Éternel «dans le palais de sa sainteté». Il a établi son règne; il habite de nouveau son temple. Le monde entier reconnaît que le jugement était juste, et comprend qu’il était nécessaire pour que Dieu fût enfin glorifié.

Ce jour terrible de l’Éternel — le jour du Seigneur, le jour du Fils de l’homme dans le Nouveau Testament — est toujours celui du jugement. Nous trouvons ici une certaine gradation dans ce terme: «Le jour de l’Éternel est proche» (v. 7); c’est, pour ainsi dire, le jugement historique de Jérusalem par Babylone. «Le grand jour de l’Éternel est proche; il est proche et se hâte beaucoup» (v. 14). Ce mot s’étend au jugement prophétique et final. «Le jour de la colère de l’Éternel est à la porte» (2:2); le terme embrasse à la fois le jugement présent et futur de Jérusalem et de toutes les nations. Comme jugement prophétique, ce jour est l’heure de l’épreuve qui doit arriver sur la terre habitée tout entière, et celui de la grande tribulation.

«Car l’Éternel a préparé un sacrifice.» On trouve la même image en És. 34:6, 7, en Ézéch. 39:17-20, au sujet de l’Assyrien, et en Abd. 16, au sujet d’Édom. C’est le grand souper de Dieu d’Apoc. 19:17, mais ici, en rapport avec le jugement historique, exécuté sur Jérusalem par Babylone, et précurseur d’un jugement plus terrible au dernier jour. Il est utile et salutaire pour nous d’être familiers avec les jugements de Dieu. Sans doute, en ce qui nous concerne, nous avons appris que le jugement est tombé sur Christ à la croix, afin de nous délivrer nous-mêmes en nous ouvrant la porte de la grâce; mais, je le répète, il nous est salutaire de contempler les jugements de Dieu sur le monde, afin que nous apprenions à être réellement étrangers à l’ordre de choses sur lequel ils tomberont. Nous serons ainsi remplis de la crainte de participer en quelque manière au train du monde, comme Lot, malgré l’assurance parfaite que nous avons d’être délivrés de la colère qui vient.

D’autre part, n’oublions pas que le sacrifice du jugement aura pour suite un sacrifice de prospérités au jour où, sur la montagne de Sion, et à Jérusalem, l’Éternel fera aux nations «un festin de choses grasses, un festin de vins vieux, de choses grasses moelleuses, de vins vieux bien épurés» (Ésaïe 25:6, 7). Au jour du sacrifice judiciaire, l’Éternel «punira les princes et les fils du roi, et tous ceux qui se vêtent de vêtements étrangers». Ils étaient, de par l’Éternel, les conducteurs, responsables de diriger le peuple. Le roi lui-même n’est pas mentionné ici, car Josias, chef du Résidu fidèle, était mis à l’abri selon la prophétie de Hulda (2 Chron, 34:27, 28); il est question de ses successeurs. Ceux-là se vêtaient de vêtements étrangers, ainsi que leurs imitateurs. Adopter les coutumes, même extérieures, des nations, c’était adopter leur luxe (Amos 6:3-6), auquel venaient nécessairement s’ajouter les accompagnements moraux de leurs habitudes efféminées.

«Et je punirai, en ce jour-là, tous ceux qui sautent par-dessus le seuil, ceux qui remplissent la maison de leur seigneur de violence et de fraude» (v. 9).

1 La seconde punition atteint ceux qui ajoutent à des pratiques superstitieuses (voyez 1 Sam. 5:5) la violence et la fraude comme les nations elles-mêmes (Hab. 2:17). Toutes ces choses faisaient partie des mœurs de Babylone, dont Jérusalem allait devenir la proie.

Les versets 10 et 11 annoncent la destruction de Jérusalem par le Chaldéen. De tous côtés, l’ennemi l’envahira, mais cette calamité enlèvera aussi le commerce et toutes les richesses du peuple juif, d’un «peuple de marchands» qui avait les mêmes mœurs et aspirations que le peuple de Canaan ou la masse des trafiquants étrangers. «Et il y aura, en ce jour-là, dit l’Éternel, le bruit d’un cri venant de la porte des poissons, et un hurlement venant du second quartier de la ville, et un grand fracas venant des collines. Hurlez, habitants de Mactesh, car tout le peuple de Canaan sera détruit, tous ceux qui sont chargés d’argent seront exterminés. Et il arrivera, en ce temps-là, que je fouillerai Jérusalem avec des lampes» (v. 10-12). Il ne sera pas laissé un seul coin inexploré de la capitale, pas un seul qui échappe au jugement de Dieu. Ses hommes seront exterminés, et tout ce qu’elle contient livré au pillage.

«Je punirai les hommes qui reposent sur leurs lies, — qui disent dans leur cœur: l’Éternel ne fera ni bien, ni mal» (v. 12). La troisième punition atteint ceux qui étaient accoutumés à un repos respectable que rien n’était jamais venu troubler, ceux qui, n’ayant pas été vidés de vase en vase, se croyaient à l’abri des calamités (Jér. 48:11). Le résultat de ce calme apparent et du repos dont ils avaient joui si longtemps, aurait dû les remplir de reconnaissance envers l’Éternel. Au lieu de cela, ils disaient: «L’Éternel ne fera ni bien, ni mal!» Ils concluaient, de leur bien-être, que Dieu est indifférent au mal ou au bien. Affreuse conclusion, qui n’est autre que celle des incrédules de la fin: «Où est la promesse de sa venue? Car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent au même état dès le commencement de la création» (2 Pierre 3:4). Ces indifférents, se reposant sur leur prospérité matérielle, nient que Dieu s’occupe des affaires du monde et qu’il y ait une rétribution de sa part. Tout leur bien-être prendra fin pour faire place à la désolation; leurs biens, patiemment amassés, deviendront la proie d’un autre, leurs richesses et leur confort, pour lesquels ils s’étaient donné tant de peine, ne serviront qu’à enrichir leurs ennemis (Amos 5:11).

Jugement des vivants. v. 14-18

Les v. 14 à 18 nous font entrer dans les terreurs générales du grand jour de l’Éternel. Il se hâte beaucoup, mais, s’il commence par Jérusalem, ses flots déborderont de tous côtés. Ce sera le jugement des hommes sur la terre, appelé le jugement des vivants. Alors, quand l’Éternel fera entendre sa voix, les plus vaillants trembleront d’effroi et pousseront des cris amers. Ce jour aura six caractères:

Ce sera en tout premier lieu un jour de fureur. La colère de Dieu ne sera plus seulement «révélée du ciel» (Rom. 1:18), mais exécutée. — Ce sera ensuite «un jour de détresse et d’angoisse — un jour de dévastation et de ruine — un jour de ténèbres et d’obscurité — un jour de nuées et d’épaisses ténèbres — un jour de trompette et de retentissement contre les villes fortifiées et contre les créneaux élevés». Ce jour aura pour nom: «la détresse.» Comme nous l’avons souvent observé dans l’étude des prophètes, la détresse s’y rapporte toujours au temps de la fin, à la dernière demi-semaine de Daniel, où les jugements fondront sur le peuple juif. Ce sera «la détresse de Jacob», mais ce jour atteindra aussi toutes les nations pour lesquelles il sera le jour de l’épreuve générale et de la «grande tribulation». Dans ce jour, les hommes marcheront comme des aveugles (v. 17). Une énergie d’erreur leur sera envoyée pour qu’ils croient au mensonge (2 Thess. 2:11). Il n’y aura plus pour eux aucun moyen possible de délivrance (v. 18), car, dit le prophète: «Ils ont péché contre l’Éternel.» Ils ont aimé le mensonge, commis l’iniquité, méprisé Dieu, passé indifférents devant sa grâce, estimé pour rien le salut de l’Éternel; ils ont adoré les idoles, se sont souillés avec toutes les abominations; pas une seule fois, entraînés par leurs convoitises, ils n’ont pensé que Dieu considérait toute leur conduite; ils le tenaient pour indifférent, quand déjà l’orage de la vengeance s’accumulait sur leurs têtes. Ils agissaient en insensés, «disant en leur cœur: il n’y a point de Dieu» (Ps. 14:1). Remarquez «en leur cœur», non pas de leur bouche, car, sans croire en Dieu, on peut suivre encore certaines pratiques religieuses; mais ils ont agi et pensé comme si Dieu n’existait pas. Grâce à Dieu, il n’en est pas ainsi de celui qui pense et agit par la foi. La Parole dit de lui: «Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent» (Héb. 11;6).

En Sophonie, il s’agit du témoignage rendu à l’Éternel par Israël au milieu des nations. Comme ensemble, ce témoignage n’avait pas produit de fruit, parce qu’Israël, loin d’être un peuple séparé pour l’Éternel au milieu d’une génération perverse, s’était associé contre Dieu avec ceux qui le niaient ou le haïssaient. Tout comme les nations, Israël avait «péché contre l’Éternel»; et son péché avait annulé son témoignage. Aussi ce peuple était-il jugé en première ligne.

Si le jugement du peuple de Dieu a pour instruments les nations (v. 7-13), le jugement des nations viendra directement du ciel (v. 14). Le jour de l’Éternel est d’une haute importance pour nous, croyants. Pouvons-nous rien retenir des choses qu’il est près de détruire? S’il est vrai, d’une part, comme nous l’avons dit plus haut, que nous n’attendons pas le jour de l’Éternel, ou du Seigneur, il est vrai, d’autre part, que nous attendons le jour de Christ. Tel est l’aspect de ce jour, en ce qui nous concerne, jour dans lequel ceux qui ont rendu témoignage à Christ recevront une récompense, ou subiront une perte, selon le plus ou moins de fidélité de leur marche.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Zephaniah 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/zephaniah-1.html.
 
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